!?EPWi?LIQUE DU SENEGAL . . w--m--.. MINiSTERE ...
!?EPWi?LIQUE DU SENEGAL
. .
w--m--..
MINiSTERE DE LA RECHERCHE
SC>1 ENT I F I QUE ET TECHN I QUE
..m--------
4 NSTI TiJT SENEGALA I S DE RECHERCHES
AGRIWLES (1 ,S.R,A,)
----w---w-
LAEW&Tr)i RE NATlr)NAL DE L’ELEVAGE
ET DE RECHERCHES VETERI NA I T;ES
PR?P?S l T I ONS P?UR UN PLAN CI9 URGENCE DEST 1 NE
A S A U V E G A R D E R L E C H E P T E L PI-?ODUCTI F ET LE
N I V E A U D E CONSOMMATI9N
D E VIANf?E S E N E G A L A I S
OCTr)RRE 1 9 8 3 .

Lo Lundi 3 octobre 1983, à Iî demande du Directeur du P+ortznent
des %xherchcs sur In Sante et les Productions animalos de I'I?i?P, s'est
rituni su Lsbcretoire nati~nti dz Izf:I~vaçe
et de 'acherches v&6-inaires
de /iann,
un croupa de travail dJnt la t,Eche ktait de formuler 4es ;Jroposi-
tions pour iqetabiissement d'un piîn dqur!gence de sauvecarde $1; cheptel
sénG5gaiais et de son habitat.
Ce g-oul!e de travail était com:esO comw suit :
P?I. P.K. !?iALLc
C. VANPRAET
1. r?iALLQ
J . VALENZA
Nd. VRAYE
H. GUEISIN
K, DIEYE
rsnporteurs.
J.P. DENIS
9ës iqcbcrd, le groupe de travail fait remarquer que 12 prableme
nD5st 53s uniquement circonscrit au cheptel, ?n +-?ffet, ii ap?aratt que
c9est touts 12 situation alimentair sC&qn!nise qui est rin jeu, ilùns le
cas ,>rkent relativement à son 3py-ovi~ionnement ~9 viande ovine et
bovine.

i - EXAWN ?L L/? SiTUATi9N ACTUELLE
1.1 - Les p%ura~es de la zone syivo-pastorale
Lq51cva-,e
de la zone syivo-pastoral2 est confront& ~ra-tiguemant
chaque fin I!s saison secha au ;Ir:>hi&me de la soudure alimentaire entre
le disponible en paille anrAs 9 2 lfi mois de consommation 9- IFapparition
de la nouvelle herbe verte. Ce ~robiEme a revêtu cette ann5e une trPs
grande importance en raison de iqapparition tardive des biuies par ailleurs
faibles et irr@ulieres. Oa ce fait, la rrtortatitE du cheptel fut forte rit

on doit craindre qu3 cette situation ne s'agrave beaucou? plus dans las
mois à venir et cela très rapidement.

. . ./ . . .

- 2
En -ffet, observations au 531 et mesures de b iomassesherbac&sffec-
tu6es vntr-i'; lc Y?9 et le 33 septembre lÇt?3 ont conf irmG ce que Iq~ngaIyse
des imaiges satellites enreoistr6as fin août laissa it craindre, une: très
orande pauvret6 quantitative des parwurs naturels du Ferlo. Les biomassus

herbacees &riennes calcul6es par coupe effectu&e au ras du sol sont
excessivcmcnt faibles. Sur 86 stations &Parties sur I'ensamble de la
zone apres echantillnnnaS?e bas& sur Igintcrprt%tation des images, les
valeurs et propositions suivantes ont G-té obtenues :
de
0 ? 1fI-l ko/ha-' ..*,*..*...*..
32,2 14
de fC1 à 2CQ . . . . . . . . . . . ..e........
27,6
de 2Cl à 3W .*.‘l....,...~...,..,.
27,6
ij c 3c, 1 2 qnn . . . . . . . . . . ..*.........
9,2
j* i 9s de ~191 . . . ..*...*....e‘*....*.
3,4.
Una planimetrie de lqesquisse cartoqraphique r&lis& apres intcrpr~-
tation <c IPimaye satellite de fin août 1383 montre que :
- 1
7n ? do la zone a une productivite infFrieure à 2rn kg/ha
a zone a une ?roductivit& cwprise entre 200 et 1'3? kc;
c\\ zone a uns productivité sc!prSrieura 3 400 kr;.
mesures de biomasses consommables faites par coupa B 5 cm du sol
a est préconise car corres>cndant 2 la hauteur classiquement
pnr la dent de l'animal, auraient donnG des valeurs bien plus
faibles et souvent nulles, La strate herbacee, euan? elle existe, est
-l-r& c!airsem& et a une hauteur moyenne le plus souvent infUricure 2 5 cm
et tres rarement superieure à 1'1 cm.
:St- peut dcnc aff i t-mer que I C: Fzrl o sera dans I * i mnnssi b i I ii-3 -Ma I e
cle nourrir 1; chceptel lui y vit traditionnellement et vraisemblablwwnt
d6.s Ic wis de novembre

Pr nil leurs la fa ble strate hsrbacee existante est de ccmposition
botanir;uc -telle yuo son app6tibilit.. et sa valeur alimentaire sien trou-
vent plus du moins rbdu tes : dominante fr&c;uente de Tribulus terrastris.

. . /. . . .

- 3
Ct--t-ta situation pcurrait rappeler celle qui avait prévalu sur- Ipen-
semble dû la meme zone en fin da saison des pluies 1972, mais ii y avait
alors un reliquat plus ou moins important de paille de la saison pr6c6-
dente et la strate ligneuse 6tait peu touchée, ce qui nFest pas le cas
cett2 anwh.
En effet, absence totale S/e paille de I=I saison 1982/1983
et arbres fortement touchés par Iv manque de pluies des années dsrnicres
et pzr Iîexplcitation abusive intensive et irrationnel te par les pasteurs
sén$alais surtout mauritaniens, sont la règle, surtout dans la moiti6
occidentale du Ferlo.
II importe donc que des m(%ure3= soient prises tr&s rapidement peur
d'une part assurer la survie de t3ut ou partie du cheptel vivant
traditionnellement dans la zone A- dvautre part sauvegarder le milieu
naturel,
1iiln;ux en particulier.
1.2 - Les animaux
- Effectifs touchhs
Les effectifs globaux touchi:s pst- Ivabsence quasi totale de pâturar)es
dans la zone sylvo-pastorala et la r&'ion du Fleuve sont de Ivordre de
3'3n '),Y) UBJ- (1) toutes esp+ces conf-ndues.

L'espèce la plus repr&sent& est I'espEce hovine et c'est donc G son
niveau que las essais de solution trouvent leur meilieur champ d%ppl ica-
tion. 3n ne nS:Iiqera cependant pas Iris ovins qui la plupart du temps
permettent de &ulariser l'offre do viande en particu I iar aux abattcirs
de 'Ial;,~r.

LGS b;soins de ces 3W nri? iJF3T pcuvunt s'exprimer comme suit :
1 13,I Or!~? CIF par jour soit I'é.~uivsl~~~t
C!C: 2 750 T. de paille dvarr‘chide
par j-ut- CU encore 1 375 T. de SENAL (2) par jour et donc une somme ee
l'ordre de 51 millions par jour sans le transport ! :Tn comorsnd Ivimpos-
sibilit6 de mesures uniquement dv3rdr3 alimentaire,
(1) UfjT = Unit6 Bétail Tropical = 250 ky vif.
(2) Aliment fabriqué sur la place de Dakar 37 F/kz

usine.

- ‘r
- Probl&mes patholociçucs
Le5 sraves problêmes
alimentait-vs et la sous-nutrition entrainont
une db~raCstion dz la situation sanitaire et une diminution de la r&is-
tance des animaux aux maladies (en particulier charbon bact&idien,
botulisme..,),
II - LES S3Ll.!-i IUN'; 'PI?F%EES
L'examen de la situation actuelle permet de tirer deux idi'es dircc-
trices essentielles :
- le p5tutq:3 naturel dans les zone s Ctudi6es est inexistant, il faut donc
fait-o app.21 2 une alimentation 3 base de sous-nroduits.
- Ces -liments a base de sous-produits sont en quantités limitees ct il
faudra donc faire un choix des animaux oui en bAn6ficieron-t.
2.1 - 4 court terme
2.1.1 -- Poda I i tés
A - Le 6esi5cka?e est un impjratif vital,
il peut re&tir plusieurs forws.
Al - !%placement des animaux
1 I est possible dPenvisager le d$lacement des troupeaux vers des
ïones plus favorables sur le plan ~aliment~aire.
II faut d'abord
identifier CG zones si elles existrint
et ensuite effectuer un contr6le
strict 3e cette -transhumance.
! I .Fnut cependant savoir 2 c2 prcpos que certains bleveurs ayant
envisqb c2s déplacements en ont abandon& l'idee. Ils ont estime que
leurs animaux n'en seraient probnblomont pas cai32bles.
L.es d6plncements
nr&cnis& devraient dnnc être oryanisés de mani&re efficace.
A:? - Abattny,es
! I vst n6cessaire dveffectuer un akjattage des femelles storiles,
improductives,
âgées (au-del3 de 8 ans), des mâles jusqu'.? ce quJ ii
n'en red-c c;uquti pour 4~3 femelles en Btat de production 9ossibI9 ayant
déjfi v>l IL, ces animaux devront donc ?A-t-o rec,roupés,
abattus et stock&,
corqel~s peu r assurer la continuit- de IFapprovisionnement en viande des
populations,

Ces mesures supposent que soit fait dès à pr&ent un inven-
taire pr&cis des capacités de stockqe du pays par les services concert&
-i-Al c C‘llf. î -\\ !-JCDI!

IhC DRA&,.r ^J 1_. r-l--L *..A -.-- de R I

- 5
B- Su:~plémetiietion
des effectifs cowarvés
Uni: mobilisation &nGrnle 3~s sous-prcduits disponibles doit être
réalis& par 36s mesures q3uvernomwt~les (?riorit& d'acquisition 3 I'Jle-
vay,e, prix contrôl6s).
Des rations simples et efficaces peuvent 32-e
envi si3:;&s
cl
(cf. annexa). De plus il sst possible de pr6voir une utilisa-
tion des fourrages naturels des zvnü,
(1~ Sud relativement peu touch& par
la s&chercsse.
C- Mcsurw >u niveau des frontières en particulier mauritanienne
II est n6cessaire de fermer I._2 frontiG.re si l'on veut conserver le
peu de pâturacs qui reste et les scus-produits sur pie? (paille do riz)
pour IZ anivaux s6n6Galais. En effet,, une: jrando partie de la zone du
FerI? a 6% entit?rement envahie pst- des troupeaux mauritaniens en ncmbro
impressionnant (chameaux, bovins, petits ruminants). Cette 5ituatic.n
est
rendue glus inqui6tante par I venvarguse des moyens de prospection des patu-
ra?ss f~vcrablcs cui sont mis en oouvre (403 Pick-up, Land-L?over,
chameau).
2:i.Z - PrQanisation
A- Au niveau administratif
t I est propos6 de crVer une commission nationale chargbe de l'cnsem-
b le dir: ces rt-obI&ses : cette commission dvuroence doit être Iimit6c dans
le no,7:!ro :JO ses participants, mais souveraine dans l'application Crûs
mesures qui elle propose et Tui 3nt hi-6 acce<t&s wr le Gouvernement. Cet
aspect clst +sssntieI pour 6viter la dilution des respcnsabiIit& ot les
Ion?s chwinanents administratifs classiquss.
e- Sur 1.2 terrain
II CC;~ <t-oposci. de crger des centres dvGchances dans lesquc;ls IG.S ali-
ments ssrp,n.;- yis s! la disposition dos Eleveurs pqur alimenter les affec-
tifs c~~nsarv&.
Echanges car ces qlimants s~?ront distribués aux ~IVVEWS
qui auront destock
leur troupeau sC!lon les lignes dhfinies.
Ct\\s centres dvBchannes pourront aussi servir de canaux
pour la
distri-ution CU la vente dos m6dicaments.

- 6
2/1/3 - Foyens à mettra en owvrc
A - AS~ octs sociaux
Ii est ~SU probable que de urime abord ces mesures (en ;;articulier
les sb&tagec.) soient accopti:es facilc~~nt par les bleveurs Jcs zones
touchhos.
Lvc3poir reste toujour.s pr&sent, mais la quanti-t5 du viande
sauv6e dCpenCra de la ranidit dvabatt;3~e des animaux qui mai:;;rirçnt
chs-
que jour un peu plus. II est donc imFc:rtant
de mettre sur niad une strate-
gie da persuasion des wnulations rurIies touch6es. Cette stratwgie serait
expliqu6e rat- le canal de tous les m(Jysns audiovisuels possibles (radio
surtout .Jans les zones rurales) sws 12 res?onsabilit& des Minist&res de
I'lnformati~n et du DAvelo~~ement rurc?l en collaboration avec leurs ser-
vices tc:chniqus.s.
Les mesures prEccnis<es devraient être simplzs, claires
mais precises, les &V$-elités doivent être bannies, les cons6r;uences
bien expliquGes.
B- As;:acts financiers
Les frais occasionnas par ces masures seront relatifs 3 :
31 - IFachat des animaux
- laur re9roupaqe
- leur transr?ort
- leur abattape
- iwr stockage
- I~ur conssrvation (froid).
$2 - Ivachat des aliments
- leur transnort
- leur conditionnement en r?tlons

- leur distribution.
2';: Y Enfin au fonctionnement de la commission et des csntresdYSchan~es..
..* / a..

EXEMPLES !JE WTIWS UT:CISRGLES
1 - Aliment d:entretien : W-ix
17 F CFA
Valeur
-~
Coque d'arachide
?JlS
= gn $
Son gras d'arachide
UF
= 3,47
(ou son de bl6)
MAT!
= 50
M6lasse
16
Ca
= 5,4
Foudre d'os ou Phosphate
3
.Y
-4
bicalcique
2- Aliment dfemboucho
Valeur
Ccquc d9arachide
MS
= 99 $
SOI-i
UF
= r;,6
Tourteau
wm
= 8Q
Mcilcsse
Ca
= 5,3
Phmphate bicalcique
3
17 = r,
ou poudre d'os
Si I?on obtient les pr&isiûns des rscoltes, on peut estimer les
quanti t.35 ;;ue Ivon pourra préparer et le nombre d'animaux ?J nourrir en
retenant pour :
- Igslimmt 1 : 4 kg/an/j en cof?lpI&ent dvun pâturage
- I Pal inent 2 : 6 k;/sn/j pour un C.?:1.Q. = 501! sr/an/j.

-8
2.2 - A lot-q terme
II est important que soient prises des mesures efficaces quant à
Ifutilisation rationnelle du disponihle alimentaire du pays. Si les f'Sr?
ont un effet limité dans le temps, elles ne permettront pas de c&ar un
élevage productif capable de relewr le difi de l'autosuffisance alimen-
taire dans un nombre d'années raisonnaJlement proches, Le cheptel sauv&

une annee se retrouve l'année suivante, si les pluies ne sont encore pas
au rendez-veus,
dans le m&me état de faiblesse, de précarité alimentaire
et de survie hypothétique. Ctn doit donc mettre en place des structures
capables d'assurer fa perennité des actions sur le plan alimentaire.
Les structures possibles sont diverses at donc des options devront 6tre
prises pour effectuer un choix de priorites.

- Creation d'usines de fabrication d'aliments. Pour les ruminants
elles devront s'attacher à utiliser au maximum les sous-produits en n'uti-
lisant pas de produits entrant en concurrence avec l'alimentation humaine
(céréales, par exemple). Ces usines seront placées sous la responsabilit5
de I"&-at ou Pri&es. Leurs-tailles et leurs coûts peuvent être trop &tev&
et on peut penser à :

plus
- des ateliars de fabrication de dimensions/modestes mais repartis dans
le pays. Leur organisation devrait permettre d'éviter de trq grandes
chaqes dv p!ersonnel et de fonctionnement ;
- des entreprises privées peuvent être chargées du ramassage et du condi-
ti<annement de certains sous-produits par exemple la paille de riz sur
le Fleuve.
- sans les zones où existent dos réserves fourra&es sur pied, ii
importe de les recolter 3 la bonne $riode, de les conditionner, de les
stocker et da les distribuer au moment opportun. ?n peut penser par
exemple aux regions de Casamsnce et du SEnécal-Wienta 1. Cc ramassa<:e
pourrait 6-rre effectué par les paysans eux-mêmes mais aussi par des
brigades de fauche mecanisées et s$cialisees dans ce type dPop&ations.


-9
- Sfagissant des pâturages naturets, il est nécessaire, surtout dans
les zones relativement favorables, de prevoir une gestion rationnel le de
ces pâturages.
- Enfin, dans les aménagements hydro-agricoles du Fleuve, ii faut
réserver dp importantes surfaces couvertes de cul tures fourragères i nten-
sives permattant de mettre sur I e marche d’ importantes quanti tes de foi n
d’excel lente qua1 it6. Ce type d’uni tes pourrait produire de I !Ordre de
25 5 3;i T. de matières sèches 2 I Fhectare ( lr) à 13 UDT par ha et par an),
- Sur le plan général, la crktion dlun service national pastoral des
ressources a I i mentai res pourra permettre de centra I i ser I ‘ensemb le des
donnéas,
informations , prob Ièmes et solutions et donc de qéret- efficace-
ment 1 es disponi bi I i tés tant naturel I es gu’agro-industriel les. Ce service
pourrai t consti tuer une nouvel I e et très importante division de la DSPA.
I I I - Cf-Jtc LUS l 94s
La situation du cheptel et de lvapprovisionnement en viande est
suffisamment grave pour que des mesures dv urgence soient nroposees. Si
ces mesures Ont un aspect ?uremrnt technique, I eur réussi te est cependant
conditionnk par une volonté politique exprimée et erqag&e. Cette VOlont
doit se fa i ro’~&
9
non seulement à court terme car I a catastrophe priwi si -
ble I v impose, mais eussi à lonr) terme pour que parei I les situations ne se
reproduisent p I us. I I importe
dv essayer de gérer I a sécheresse et I a
pénurie conséquente comme des phenomenes faisant partie integrante du
paysagenaturel et socio-bconomique du pays. L’absence de mesures de
sauvegarde non seulement aboutira 5 la disparition df un plus grand nombre
d’animaux, mais aussi 2 une dégradation 2 long terme du milieu naturel
aqgravee i>ar la pression des animaux restants,