_..“_ .._ ___. . . .._^. ..-. __... -.._ .__... -...
_..“_ .._ ___. . . .._^. ..-. __... -.._ .__... - ,_._ -..- .._. - _. .._ . -.- _ ._ __.. ..,_. ,._ _ ._ -
r
1
j COMMERCL~LISATI~NDUBETAILPARLE~ELEVEURS
1

DUDELTADUFLEUWSENEGAL
!
l

Fbier2000
JuliaLEMERCIER
CMtian CORNIAUX

COMMERC~L~ATI~NDUBETA~P~LESELEVE~R~
DUDELTADUFLEWE SENEGAL
Mia LEMERCIER"),ChristianCO~UX(2)
O) * PSI-Sénégal, BP 240 Saint-Louis, S&@pl.
(2) *. PSiSénégal / CIRAD-EMVT, BP 240 Saint-Louis, Senégal.
Ce dkwment a kt& réalisé avec l’appui du Servi&e de 1Wevage de Saint-
Louis et des techniciens Abdou Fall (Service de I’Elevage, Ross Bkthio) et
Ousmane NWaye (PSI3kn&al).

Les éleveurs du Delta, bien que situes dans une zone où l’agriculture est privilégiée, trouvent
des débouchés pour commercialiser leurs animaux et en tirer ainsi un chiffre d’affaires non
négligeable. Loin de la grande zone pastorale du Fer10 et des grands marches à bestiaux, ils passent
par l’intermediaire de commerçants et satisfont aussi les bouchers des villes rurales qui se rendent
alors directement dans les élevages.
Les ventes de bovins offient un chifie d’affaires important. Il s’agit surtout de mâles vendus
à des bouchers ou à des commerçants entre décembre.et février. Les ventes d’ovins sont concentrées
autour de la R?te de la Tabaski. Il s’agit dans ce cas exclusivement de mâles vendus surtout à des
particuliers. Les femelles de bovins ou d’ovins sont plutôt vendues à des éleveurs ou à des bouchers
lorsqu’elles sont @#es. Les caprins servent souvent de tr6sorerie en saison s&che.
L’intensite de commercialisation est certes diff&ente d’un éleveur à un autre suivant la taille
de son troupeau et l’importance de ses autres sources de revenus. Les wolofi ont ainsi souvent
acquis leurs animaux en réinvestissant leur revenus agricoles et n’hésitent pas à exploiter leur
troupeau pour faire fkuctifier leur investissement et diversifier leurs revenus. Les éleveurs peuls
considètent plutôt leurs animaux comme un capital dans lequel ils peuvent puiser pour assurer les
dépenses et passer les années difficiles. La skurisation des revenus de certains de ces éleveurs
peufs par l’agriculture devrait leur permettre d’exploiter plus leurs troupeaux à l’image des wolofs.
Malgré un développement soutenu de l’agriculture irriguée depuis les années 60, et ce au
detriment des espaces pastoraux, l’élevage s’est maintenu dans le Delta de fleuve Sént!gal. On
évalue aujourd’hui les effectifs animaux dans le Delta à 45 000 bovins, 20 000 ovins et 35 000
caprins (Direction de l’élevage ; Comiaux, 1999b). L’élevage reste majoritairement pratiqué par des
peuls qui ont adapté leurs systèmes de production au nouveau contexte agro-konomique (Tourrand
1993) On trouve cependant une activité d’éllevage chez les maures, peu nombreux dans la zone
depuis les &&nements de 1989, et chez certains wolofs qui pratiquent surtout l’élevage de case.
On est loin d’atteindre, dans la zone, le potentiel de production et de commercialisation
d’animaux de la r&ion du Ferlo, zone sylvopastorale au nord du SWgal, que draine le marcht! de
Dahra et qui alimente en partie, la ville de Dakar. Il existe néanmoins des débouchks locaux faisant
intervenir divers acteurs a divers moments de l’année. Les éleveurs du Delta vendent un certain
nombre d’animaux au cours de l’année et en tirent un chiffre d’ffiires conséquent qui dépasse
souvent le chiffre d’affaires de la vente de lait, leur seconde source de revenus issue de l’élevage
(Le Mercier, ZOOOb).
Ainsi on peut se demander comment les éleveurs du Delta commercialisent leurs animaux. A
quelle demande répondent-ils ? Quand y rt$pondent-ils ?
C’est B ces questions que nous nous proposons de répondre dans ce document. Après avoir
présenté brièvement la zone d’étude et la méthodologie de travail, on décrira, à l’aide des résultats
obtenus auprès d’un échantillon d’éleveurs, les diff&ents aspects de la commercialisation (types
d’animaux vendus, destinations, prix) ; puis dans la discussion on s’attachera à analyser la place que
tient la commercialisation des animaux dans l’économie des élevages et à décrire plus précisément
les diffkrentes strategks d’exploitations des troupeaux adoptées par les Cleveurs.
2


1.1
Ln zone d’&ade :
La zone d’étude correspond au Delta du fleuve Sénégal en rive gauche. Le climat y est de
type sahélien, donc marqué par l’alternance d’une courte saison des piuies appelée hivernage (de
juillet B octobre) et d’une longue saison séche.
On peut distinguer deux grandes zones naturelles, séparées grossièrement par la route
nationale qui relie Saint-Louis à Richard-TO11 (cartel). Au nord ouest de cette route, le long du
Fleuve, le Waalo constitue une vaste zone dépressionnaire partiellement inondable ; c’est dans cette
zone que se pratique la culture irriguée Au sud-est de la route s’ttend la zone sableuse à modelé
dunaire du Diéri qui est la zone pastorale traditionnelle.
L#es principales villes sont le centre urbain de Saint-Louis (150 000 hab.), la ville industrielle
de Richard-Toi1 (40 000 hab.) et la ville rurale de Ross-Béthio (4000 hab.).
1.2
La collecte des hnn&s :
Les donnkes sont issues d’un suivi mensuel de 30 exploitations d’élevage du Delta, elles
mêmes choisies parmi 150 (Comiaux 1998b), et diverses par leur structure (effectifs animaux,
activité agricole et extra agricole) et leur localisation (voir carte 1) L’échantillon compte 19
éleveurs peuls, 9 éleveurs wolofs et 2 éleveurs maures.
Le suivi, débuté en juin 1998, s’int&esse aux flux d’aliments et de produits animaux La
description de ces flux aprés un an de suivi a fait l’objet d’un rapport de synthbse (Le Mercier
2000).
Chaque mois ont été relevé les effectifs et leurs variations par rapport au mois suivant :
- démographie : naissances et mortalités
- commerce : achats, ventea outroc!?
- autoconsommationet dons
- mouvements de confiage
- autres : pertes, vols, etc. * . .
Pour les mouvements commerciaux on a relevé les prix, l’origine (pour les achats) ou la
destination (pour les ventes). Ont été relevks aussi les types (sexe et âges) des bovins et des ovins
commercialisés. Il convient de signaler que les 30 Clevages suivis sont principalement des
(( élevages bovins » tels que les décrits Tourrand (1993). Au début du suivi l’échantillon étudié
rassemblait ainsi 2350 bovins, 700 caprins et 600 ovins.
On retiendra en outre que la première année de suivi (hivernage 98 -hivernage 99) a été
particulièrement favorable du point de vue du climat (hivernage long et pluies abondantes), ce qui
n’est pas sans influence sur la commercialisation des animaux.
Au cours de l’étude on présentera les résultats globaux sur les 30 élevages. Dans la partie
discussion on sera amen6 à faire des regroupements d’éleveurs en s’inspirant fortement des
typologies déjà réalisées sur l’échantillon des 30 élevages (Comiaux, 2000 ; Le Mercier 2000b).

1.3 Donnkes et informations complirmcntnires.
Les relevés de prix de la viande de kuf et de mouton dans les marchés de Saint-Louis,
Richard-Toll et Mpal, réalises dans le cadre de l’observatoire des marchés du PSI-Sénégal (David-
Benz, 1999) viendront compléter les données issues du suivi.
Par ailleurs, pour mieux connaître la filière, nous avons recueilli quelques informations
qualitatives auprès de bouchers de Saint-Louis.
2. Résultats : commercialisation du bétail par trente éleveurs du Delta du
fleuve !%n&al
2.1 Importance de la commercialisation en terme de volume.
a) Le capitalanimal.
L’échantillon des trente éleveurs rassemblait au d&.tt du suivi 2350 bovins, 700 caprins, et
600 ovins. Un « troupeau moyen » compte donc 82 bovins, 26 ovins et 35 caprins (fig. 1). Il s’agit
donc d’éleveurs bovins essentiellement, d’après la classification de Tourrand (1993). Si
l’importance des bovins par rapport aux petits ruminants est prepondérante pour la majorité des
éleveurs suivis, la taille du troupeau bovin varie. Elle peut aller de 30 à plus de 200 têtes suivant les
individus, ce qui inke forcément sur l’importance de l’exploitation du bétail.
bovins
ovins
ce
On notera toutefois que quelques éleveurs peuls ont des troupeaux de petits ruminants plus
importants que le troupeau bovin et que peu d’éleveurs wolofs possèdent un troupeau caprin.
4

a- commerce (vente ou troc)
b- autoconsommation
nb d’ankmmu
mb d’-
6 0
7
;:
SO
50 1
40
30
40
3 1
0
20
10 -~.
20
10 :
() ._
-~7 ..- __- _ - 7-
’ 0 c
8
9
10
11
1 2
1
2
3
4
5
6
‘7 8 9 10 8
9 10 11
1 2
l
2
3
4
5
6
7
8
9
10
1999
1999
/-~ovins’--‘--‘----ns
.-
..-
-
capti - j
d- acquisition d’animaux (achat ou troc)
c-dons
nb d’anhwu
60 -’
60
5 0 ..
50
4 0 1
40
3 0 ~’
30
20
20 1i
10 ~.
72
0 -t
.>/A&
:
< .-“mc _. (I
L
,
,..
:.>
,
:::
/
1. ;-- !
8
9
1 0
11
1 2
1
2
3
4
5
6
7
8
9
1 0
8
9
10
11
12
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
1999
1999
fig. 3 a, b, c et d : Exploitation des troupeaux et achats d’animaux dans les 30 éïevages

Les taux de natalité et de mortalité sont présentés dans le tableau 1. Ils ont été calculés comme
le nombre de naissances ou de morts sur un an (sept 98 - août 99) divisé par les effectifs en août 98.
Tab. 1: Natal et mortalii sur an an (sept 98-août 99) sur les 30 &vagea
La croissance naturelle (natalité-mortalité) du troupeau de petits ruminants est donc
importante (près de 40% par an) et assez régulière au cours de l’année (fig. 2). Les naissances
caprines se concentrent toutefois autour des mois d’octobre à janvier. La croissance du troupeau de
bovins (12% par an) est plus lente et surtout marquée pendant les mois de juin à septembre, période
pendant laquelle a lieu la majorité des vêlages,
i-
5 0 %
40?!
30%
20%
lO?h i
0% i
a
9
10
1 1
1 2
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
1999
:_<^ o+
-bCZtJXilS~
L-Y?*
-~--
-.A
fg. 2 : crdruace nataIdk des troupeMr bovins, caprins et ovim
(natal&! - mœta& par mois, en cumule)
Les taux d’exploitation sur un an s’élèvent à 9 %, 34 % et 28 % respectivement pour les
troupeaux bovins, ovins et caprins. Sont inclus dans ces chiffres l’autoconsommation et le don qu’i
sont peu importants pour les bovins (moins de 1%) mais non négligeables pour les petits ruminants
(9% pour les caprins et 13 % pour les ovins). Les ventes représentent en moyenne par an et par
éleveurs 7 bovins, 4 ovins et 4 caprins.
Les figures 3 a, b, c montrent l’évolution de ces utilisations des animaux pendant l’année.
Ainsi les ventes de bovins s’accentuent entre décembre et février et sont en revanche moins
importantes juste après l’hivernage. Cette période est en effet consacrée à la remise en état des
animaux après la saison sèche et correspond aussi à la production laitière maximale. Les animaux
présentent à partir de décembre un état corporel satisfaisant pour la vente. Cette période est alors
d’autant plus propice à la vente d’animaux que les revenus liés à la vente de lait commencent à
baisser avec la chute progressive de la production laitière (Le Mercier 2000a,b). En outre cette
période correspond, dans la vallée, à la fin de la campagne de production du riz (campagne
d’hivernage, la plus importante), qui est génératrice de fêtes (donc d’abattages d’animaux) mais
suscite aussi un besoin d’argent pour rembourser les crédits de campagne,
5

a- bovins
nb d’animaux
surunan(sept98-aaiit!ay
207 8lllDmlr :
tala
2
0

8 9
10 11 12 1 2 3 4 5
6
7
8
9
1 0
1999
- mâle adulte
- cl- taurillon
+ femelle adulte
- fi- g&kse
-C-ieune
b- ovins
nb d’anhwux
8 9
10 11 12 1 2 3 4
5
6 7
8 9
10
1999
*jeune
+ femelle adulte
I
I
1 + mâle adulte
- inconnus
1
_~.-_--.--------._--.-_
- - - - - - - - - - - ._.- J
fig. 4 a et b : Répartition dans l’aunée des diff’érents types d’animaux commercialisés

On notera un sursaut des ventes en mai et juin correspondant à un destockage de fin de saison
séche (animaux faibles, en priorité mâles). Il est toutefois peu marqué en 1999 car l’hivernage
précédent a été long avec des pluies relativement abondantes.
En ce qui concerne les ventes d’ovins, elles sont marquées par la fëte de la Tabaski (principale
fête musulmane, appelée fête de I’Aid el Kébir dans le monde arabe, au cours de laquelle chaque
chef de famille doit abattre un bélier). En 1999 celle-ci a eu lieu le 28 mars. Les ventes se
décotiposent en trois étapes : ventes d’animaux à emboucher au mois de novembre (4 mois avant),
ventes d’animaux en fin d’embouche en février et ventes d’animaux prêts à être abattus en mars (les
plus nombreuses). On verra par la suite que ces étapes intéressent des acteurs différents.
Les ventes de caprins sont, en revanche, plus régulières au cours de l’année avec une légère
augmentation toutefois de mai à juillet. A cette période, ces ventes permettent de combler, pour
certains éleveurs, l’arrêt de la commercialisation du lait (Le Mercier, 2000a,b) mais aussi la fin des
revenus liés à la riziculture (les ventes de paddy ou de riz des campagnes d’hivernage s’étalant de
février à avril).
On notera que numériquement les ventes de caprins et d’ovins réunies dépassent les ventes de
bovins dont les effectifs sont souvent plus élevés. La croissance plus forte des petits ruminants
permet en effet une exploitation plus importante.
Concernant l’autoconsommation on retrouve encore le pic de la Tabaski pour les ovins mais
aussi pour les caprins, certains éleveurs (peuls en général) préférant abattre pour eux les boucs et
réserver les béliers, plus &munérateurs, pour la vente. Les caprins sont en outre les seuls animaux à
être autoconsommés durant le reste de l’année (sauf exception).
Les dons relèvent aussi des situations exceptionnelles (mariages, baptêmes, etc.) et de la
Tabaski. Ils concernent essentiellement les petits ruminants.
La figure 3d montrent l’évolution des acquisitions d’animaux (par achats ou trocs). Elles sont
relativement faibles. On notera toutefois le pic d’achat d’ovins en octobre et en février
correspondant à la préparation de la Tabaski (animaux pour l’embouche en octobre et en fin
d’embouche en février). Ces opérations d’achats sont essentiellement pratiquées par les wolofs.
Après embouche les animaux pourront être revendus, mais ils sont aussi souvent abattus pour cette
fEte par la famille de l’éleveur.
On relève aussi un pic d’achat de bovins en février qui correspond sans doute à un
réinvestissement des revenus issus de la récolte de riz.
c) Les types d’animaux commercialisés.
La figure 4 (a et b) montre la répartition et l’évolution dans l’année des types d’animaux
commercialisés pour les espèces bovine et ovine (pour l’espèce caprine, les types n’ont pas pu être
systématiquement relevés au cours du suivi).
Dans la commerciJisation des bovins, les ventes de mâles dominent, les femelles étant

réservées à la production laitière. Certaines d’entres elles sont tout de même vendues lorsqu’elles
sont âgées et/ou improductives (elles seront alors vendues au pic de vente des bovins, de décembre
à février, une fois remises en état après l’hivernage). En outre les éleveurs qui n’exploitent pas
toutes leurs femelles, comme beaucoup d’éleveurs wolofs (Le Mercier ZOOOb), peuvent vendre, en
fin d’hivernage, des femelles en production (souvent suitées) à d’autres éleveurs.
Dans les ventes de mâles, les ventes de taurillons (mâles de moins de trois ans) sont les plus
nombreuses. La vente de ces animaux, à cycle de production plus court, représente une
décapitalisation moins importante pour les éleveurs que la vente de mâles adultes (taureaux ou
boeufs)

Les mâles adultes seront surtout vendus lorsque leur état corporel est le meilleur à partir du
mois de janvier. Certains sont aussi vendus en fin de saison sèche, en période de destockage. Les
ventes de taurillons sont en revanche plus étalées sur l’année.
Le choix par l’éleveur des animaux vendus reste un phénomène complexe qui dépend du
besoin d’argent de l’éleveur qui s’intéresse alors au prix de vente de l’animal et du type d’acheteur
(qui varient au COU~S de l’année).
Concernant les ventes d’ovins, il s’agit surtout de ventes de mâles puisque l’essentiel des
ventes correspond B la @te de la Tabaski.
2.2 Destinations des ventes
a) Les d@iérmts acteurs en présence.
Les acteurs intervenant dans le commerce du bétail sont nombreux. On distingue d’abord les
éleveurs qui sont bien sûr vendeurs mais peuvent aussi acquérir des animaux pour la production. On
a vu tout de même que les achats d’animaux par les éleveurs sont peu importants, surtout chez les
éleveurs peuls dont le capital animal est surtout acquis au niveau familial (héritages, mariage). En
revanche les éleveurs wolofs, chez qui l’élevage n’est pas traditionnellement une activité
dominante, acquièrent souvent leurs animaux en réinvestissant leurs revenus issus de l’agriculture.
On distingue la vente sur les marchés aux bestiaux et la vente directement au niveau de
l’élevage. Dans chacun des cas l’éleveur peut alors avoir à faire à des particuliers, des bouchers ou
des commerçants (petits intermédiaires ou téfenkés sur les marchés, commerçant de bétail ou
dimkzs en dehors) (Tyc, 1994).
Les appellations des différentes destinations, utilisées par la suite dans les graphiques de
présentation des résultats du suivi, sont schématisées par la figure 5
~. ..---.--.-.---._
..i
fig. 5 : Les différentes destinations des ventes d’animaux par les éleveurs
Dans Ii: XXI~, les marchés à bestiaus sont peu importants, concurrencés forter,lent pnr les
grands marchés voisins du Ferlo : Keur Mornar Sarr (à l’extrême sud du lac de Guiers, voir carte 1)
et surtout de Dahra (à 150 km au sud est de Saint-Louis). Ce dernier marché est très fréquent4 par
7

des adultes (52)
femelles adultes (38)
a- Bovins
m- (7)
femelles adultes (14)
m4lea adultea (64)
El éleveurs W bouchers El marchés m commerçants B particuliers Cl inconnus
fig.7 a,b : Destinations des animaux des 30 hvages suivants l’âge et le sexe
(sur un an , sept 9Saoût 99)

les bouchers de Saint-Louis qui de ce fait, se rendent moins dans les élevages que les bouchers de
Richard-TO11 et des centres ruraux du Delta. Ce sont surtout les commerçants (Dioulas) qui font le
lien a Dahra ou directement entre les bouchers de Saint-Louis et les éleveurs du Delta.
On trouve toutefois des marchés de petits ruminants à Saint-Louis.
II faut ajouter en outre un dernier « intervenant » qu’est l’abattoir de Saint-Louis par lequel
passent les animaux achetés par les bouchers de la ville.
b) Des acteurs diiérents suivant ï’espkce, le sexe et 1 tige de 1 ‘animal.
La figure 6 a, b, c montre la répartition sur un an des destinations de ventes suivant les
tT&%XS.
a- ventes de bovins (207)
b- ventes d’ovins (123)
c- ventes de caprins (126)
5
10
6
8
I Elel’ eveurs D bouchers q marchés ~comrnerçants toaparticLlhs oinconnus /
On constate ainsi que la vente sur les marchés est très peu pratiquée pour les bovins, un peu
plus pour les petits ruminants, A l’inverse les Beveurs passent beaucoup par l’intermédiaire des
commerçants pour vendre leurs bovins sur les marchés à bestiaux. Ce recours à des commerçants
est moins marqué pour les ventes d’ovins encore moins pour celles de caprins.
La part achetee diiectement par les bouchers est préponddrante pour les bovins, encore plus
pour les caprins. Elle reste modeste pour les ovins. En effet ces animaux étant surtout vendus pour
les fêtes (Tabaski surtout) les ventes s’adressent le plus souvent à des particuliers, voire à des
commerçants qui les revendront dans les centres urbains. Une partie est aussi vendue à d’autres
éleveurs qui les embouchent pour les revendre ou les abattre pour eux (éleveurs wolofs surtout).
Les acheteurs s’intéressent aussi à des catégories animales différentes (fig. 7 a, b, c),
Ainsi, pour les bovins, ce sont des mâles (adultes et surtout taurillons) qui sont plus
particulièrement vendus directement aux bouchers Les bovins adultes (mâles et femelles)
intéressent beaucoup les commerçants. Les particuliers achètent plus de jeunes animaux (jeunes,
génisses, taurillons). Les ventes aux éleveurs sont surtout des ventes de femelles en production
(souvent suitées, d’où la part importante de jeunes) ou des génisses.
Pour les ovins, les femelles sont plus vendues aux bouchers que les mâles dont la majeure
partie est vendue directement aux particuliers ou par l’intermédiaire d’un commer$ant pour la
Tabaski. Beaucoup de femelles sont aussi vendues à des éleveurs.
8

q b d’animaux
a- bovins
30 1
2 0
2 5
8 9 10 11 12 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
1999
nb d’animaux
b- ovins
2o 1
8 9 10 11 12 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
1999
nb d’animaux
c- caprins
20 -
16 -
8 9
10
11 12
1
2 3 4 5 6 7 8 9 10
1999
-~-
--- --~--.
~-~
----
7
i- ~----.-- ----
*--- éleveurs
++ bouchers
.* marchés
//
- c o m m e r ç a n t
.’ + particuliers
i---
----.----- - - ----~_._.__... - ~_ -. ..--_ ~~ --.-- .~.
;
~-~~----
fig. 8 a, b et c : EL-olutions des destinations des animaux vendus par les 30 élevages

c) variations des destinations suivant I ‘année.
Ces destinations varient au cours de l’année (figure 8 a, b,c)
Pour les bovins les ventes aux bouchers et dans une moindre mesure aux commerçants,
s’accentuent entre décembre et février. C’est à cette période en effet que les animaux sont en
meilleur état corporel et que l’achat est donc le plus rentable pour les bouchers qui sont alors fort
demandeurs (en fin de saison sèche, ils font plutôt appel à l’élevage de case qui leur fournit des
animaux en meilleur état). Les particuliers se manifestent surtout au mois de janvier, période de
récolte du riz dans le Delta qui est souvent célébrée par l’abattage d’un bovin. Les ventes aux
éleveurs ont surtout heu entre août et septembre, période durant laquelle sont vendues des femelles
en production.
Les destinations des ovins sont rythmées par la Tabaski. La première étape de vente en
novembreldécembre (animaux à emboucher) a lieu sur les marchés et s’adresse aussi directement à
des éleveurs, La deuxième étape de janvier à février (animaux à finir) s’adresse à des particuliers
qui vont nourrir l’animal dans leur concession. Enfin la troisième étape en mars (animaux prêts à
être abattu) est destinée aux particuliers et surtout aux commerçants qui revendent les animaux en
centre urbain. On remarquera que durant toute cette période (octobre à mars) les ventes aux
bouchers sont quasiment absentes, et il est en effet difficile pour ces derniers de se procurer du
mouton à l’approche de la Tabaski. En revanche ils prennent le relais des achats en mai-juin (il
s’agit alors surtout de femelles, puisqu’elles ne sont pas vendues pour la Tabaski).
Cette période est aussi une période de vente de caprins aux bouchers. On notera en outre un
pic de vente aux particuliers B la Tabaski.
2.3 Prix pratiqués.
Les prix moyens sur un an de suivi sont présentés dan le tableau 2.
Animal
Poids
PrixdevedeenFCFA
espèces
ci%t&oria
nb
(en 4s)
moyen
minimar?n
maximum
jeunes
17
< 150
40080
34mo
5oooo
_-__-.-.- ..-_ -_.- ._.. -..
-. .-.-. -.~--.I_-
GüIillOllS
86
2ooà300
92ooo
6SooO
158ooO
Bovins
--__~- ._..._ --._- _.__ s---._.-.. .-.-..---.-.. .“... . ---. - - .._ ----._- __._. -...
150 à 230
&3-s=
75ooo
5 0 0 0 0
85 000
-.---~-
.___I<__.__._._........._._
-- .._..._. ..I ^....._._<__.
.._< -. ._ .__..._ -_ _ _ _ . ._ ,,.
m â l e s a d u l t e s 5 2
35OB450
11oooo
-
83ouo
141 ooo
-_--
femelles adultes 38
2OOà250
72ooO
47000
112ooo
jeunes
7
<20
9ooo
5ooo
12500
Ovins
__- .._ _ .._^..... _.^.. - ..___
,, . _._
. . -.
. ,.. ..- _.__.__ __
màlesadultes 6
4
30à40 - - -
33ooo
25 ooo
47ooo
._
I.
_ . .._. __-_. . .._
femelles adultes 14
25 à30
26ooo
14 000
3G?i-
Caprins
adultes
126
25à35
11 ooo
7000
17000
Tab. 2 : Prix moyens sur un an (sept 98 - août 99) suivant les espïkes et les types d’animaux
Les prix s’accordent naturellement avec la taille des animaux (les bovins étant plus chers que
les ovins et que les caprins) et leur poids (lié à l’âge et au sexe). Néanmoins, à l’occasion
d’abattages rituels (Tabaski par exemple), la physionomie de l’animal (cornes, couleur, etc..) peut
jouer fortement sur le prix (Ly, 1997).
Outre l’espèce, le sexe et l’âge de l’animal commercialisé, le type d’acheteur, et la période,dc
l’année influent aussi sur le prix.
9

~III en FCFA
a- bovins
160000
140000
120000
100000
8oooo
60 000
40000
20000
0
jemes
génisses
femelles
mâles
taurillons
adultes
adultes
pris en FCFA
b- ovins
5oooo -y
femelles
mâles
adultes
adultes
prtrtnFCFA
c- caprins
femelles
mâles
adultes
adultes
adultes
sexes inconnus
/ El éleveurs q bouchers Cl marchés n commerçants El particuliers I
l
/
fig. 9 a,b, et c : prix de vente des animaux suivant les acheteurs
en moyenne sur les 30 élevages sur un an (sept 98 - août 99)

a) Variation suivant le type d’acheteur.
Les figures 9 (a, b, et c) montrent que les prix de vente varient suivant les acheteurs mais
aussi suivant les catégories animales. On a vu précédemment que les acheteurs ne sont pas
intéressés par les mêmes types d’animaux. Il faut signaler aussi que suivant les acheteurs les
animaux ne sont pas vendus dans le même état corporel. Ainsi les bouchers recherchent-ils les
animaux les plus lourds.
En moyenne, pour les bovins, les femelles adultes sont achetées plus cher par les éleveurs
(près de 100 000 FCFA). Dans ce cas, il s’agit souvent de femelles en production. A l’inverse les
femelles adultes achetées en moyenne 60 000 FCFA par les bouchers sont souvent des femelfes
âgées Les mâles adultes très prisés par les bouchers sont achetés à un bon prix par ces derniers,
voire meilleur par les commerçants (120 000 FCFA en moyenne) qui les revendront sur les grands
marchés à bestiaux, (le prix de vente de ces animaux aux éleveurs est encore plus important mais
cette transaction est rare). Enfin les taurillons sont vendus à un meilleur prix aux particuliers. On
notera aussi que la vente directe sur les marchés reste la moins rémunératrice pour les éleveurs. Ils y
sont alors en effet plus en position de faiblesse puisqu’en recherche d’acheteurs. En revanche ils
conservent l’avantage lorsque ce sont les bouchers, les commerçants ou même les particuliers qui
viennent les rencontrer pour acheter.
Pour les ovins, les femelles sont mieux vendues aux éleveurs (plus de 30 000 FCFA). A
l’inverse, les mâles sont mieux payés par les commerçants (plus de 40 000 FCFA en moyenne) et
par les particuliers.
Pour les caprins, les éleveurs et particuliers sont les meilleurs acheteurs.
On notera cette fois que la vente des petits ruminants mâles sur les marchés est moins
pénalisante que pour les bovins. Ceci repose sans doute sur le fait qu’il existe localement plus de
marchés importants de petits ruminants (Saint Louis en particulier) que de marchés de bovins qui
restent informels.
b) Vwiation au cours a2 1 ‘année.
La figure 10 montre l’évolution des prix de vente moyens des trois espèces.
Concernant les bovins, on constate que les prix sont plutôt bas en décembre-janvier, en accord
avec la hausse de l’ofie et remontent durant la saison sèche. Toutefois en fin de saison sèche les
prix s’affaissent car certains éleveurs vendent des animaux faibles. Les prix s’élèvent fortement
pendant l’hivernage 99. On notera que d’une année à l’autre, les prix ont globalement augmenté.
Ceci est du en grande partie à l’effet du climat, fort favorable durant les années 98 et 99, qui permet
d’avoir des animaux en meilleur état donc vendus plus chers. En outre, durant ces périodes
favorables, la production laitière est relativement rémunératrice et les animaux étant plus vigoureux,
le destockage de fin de saison sèche s’impose moins. Ceci n’incite pas les éleveurs à vendre et les
prix augmentent alors compte tenu de la réduction de l’offre.

en FCFA
a- bovins
200000
m
175000
0 g--T-.- ~ :.- .--r- -‘--r---.~7.1-.
j
-
---- ------~.
- T ------,---------
8 9 10
11 12 1 2 3 4
5
6
7 8
9 10
1999
---+-jeune
+ mâle adulte
-+- femelle adulte
i 0 - - taurillon
_ ~-~-
fk génisse
~-
- - - -~~-. -.
b- ovins
en FCFA
10 ooo
,pP
*
a”
L
O-
-
-
.
1
-
-
/
/
I
I
/
I
I
I
I
/
I
8
9 10 11
12
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
1999
1 --+-jeunes
-+ mâles adultes
--+ femelles adultes 1
fig 11 a, b : Evolution du prix de vente des animaux suivant leur âges et sexes au cours de l’année

r-
indice P base 100
200 ,
8 9
10
11 12 1 2 3 4
5 6 7 8 9 10
1999
l
j +bOVilS
‘. ovins
* capti
i-
_.-- ~
-- ---.A
L-_ ___ _----.-..
~-.~--..-._---- ----- _... .--_ ._,
fig. 10 Evolution des prix de ventes moyens des trois esphes ramen& à une base 100
la base 100 est la moyenne sur un an (sept 9%août 99) :
bovins 39 Ooo FCFA, ovins : 26 000 FCFA caprins : 12 000 FCFA.
Pour les ovins on observe une augmentation du prix avant la Tabaski, puis une chute juste
après. Après la fëte en effet les multiples revendeurs (commerçants, intermédiaires) n’ayant pu
vendre leurs animaux font baisser les prix. Les prix remontent néanmoins par la suite alors que la
demande des bouchers est forte.
Pour les caprins, les prix sont les plus faibles durant la saison sèche, période durant laqudle
ils sont les plus vendus.
Il convient toutefois de s’intéresser plus précisément aux prix des différentes catégories
animales (fig. 1 la,b), en particulier pour les bovins.
Ainsi les prix de vente des mâles adultes, fortement prises par les bouchers à partir du mois de
décembre, s’élèvent fortement jusqu’en avril. Au-delà les animaux ne sont plus en assez bon État
pour intéresser ces derniers. Ce sont alors les taurillons qui prennent le relais (à cette période les
ventes sont aussi plus destinées à des particuliers qui préfèrent ce type d’animaux). Ces animaux
seront souvent embouchés à l’attache pour être revendus aux bouchers à la recherche, à cette
période, d’animaux en bon état.
Les prix des femelles est moyen en décembre février, il s’agit là de femelles réformées en bon
état après l’hivernage donc appré&es par les bouchers. En revanche il chute durant la saison sèche,
les ventes consistant alors à un destockage de femelles âgées et faibles. Enfin le prix s’élève
fortement en hivernage, alors que certains éleveurs recherchent des femelles laitières en production.
On notera qu’à cette p&iode le prix des mâles adultes est trés élevé car les éleveurs,
rémunérés par leur production laitière, sont peu vendeurs.
Concernant les ovins (fig. 11, b) le prix de vente des mâles suit celui des femelles mais s’en
écarte néanmoins à la Tabaski, les femelles n’étant pas recherchées à ce moment là. Recherchées en
revanche par la suite, elles subissent tout de même, après la fëte, la concurrence des mâles bradés
par les commerçants.

2.4 Les chiffres d’affaires.
La figure 12 montre le chifie d’affaires potentiel des productions animales des trente
élevages sur un an (sept 98-août 99). On constate que le chiffre d’affaires des ventes d’animaux
dépasse largement celui de la vente de lait. L’exploitation des bovins pour la vente d’animaux
permet en outre la plus forte entrée d’argent puisque les animaux sont vendus plus chers et qu’il y a
peu d’autoconsommation,
eaFCFA
_--
25 000 000
ElWocorr3omati~1
n don
q Jtroc
#hente
bovinr
ovin
Capnnr
lai!
o?ti-
fq. 12 : Chiffres d’affaires annuels potentiels des diffkenta productions animales des 30 élevages (sept B-août 99)
On rappellera néanmoins que notre échantillon comporte surtout des éleveurs de types
N éleveurs bovins » selon Tourrand, 1993.
Le chiffre d’affaires annuel moyen par éleveur s’élève alors à plus de 800 000 FCFA (dont
630 000 FCFA pour les bovins, 120 000 FCFA pour les ovins et 60 000 FCFA pour les caprins).
Certains éleveurs atteignent presque 3 millions de francs CFA par an. Ceci est d’autant plus
intéressant que les dépenses annuelles en achats d’animaux et d’aliments restent en génkal très
modestes (150 000 FCFA en moyenne par éleveur et jusqu’à 700 000 FCFA au maximum ; Le
Mercier, 200Ob).
Certains éleveurs peuvent donc espérer un revenu de 500 000 à plus de deux millions de
francs CFA. Il est Wressant alors de comparer ce revenu avec celui permis par la production de
riz, première spéculation agricole dans le Delta, qui demeure inférieur à 1 million de francs CFA
pour 75 % des exploitations. (SAED, 1997).

En résumé, par espèce, la commercialisation des animaux au sein de notre échantillon se présente
ainsi :
B
Les bovins, dont la croissance du troupeau est la plus lente, sont vendus les plus chers
et assurent la plus grande part du chiffre d’affaires. Les animaux vendus sont en majorité
des mâles, en particulier des taurillons dont le cycle de production est plus rapide. Les
ventes sont soutenues entre décembre et février, période pendant laquelle le bon état des
animaux intéresse les bouchers et les commerçants qui leur servent souvent
d’intermédiaires. La fin de la saison sèche peut être marquée par un destockage des
animaux faibles. La reprise des pâturages à l’hivernage provoque une demande en
femelles en production, vendues alors à un prix fort intéressant. Cette période pendant
laquelle les éleveurs se rémunèrent souvent avec le lait est plutôt une période de remise en
état et de capitalisation du troupeau.
>
Les ovins sont surtout vendus à l’occasion des fëtes, notamment pour la fëte de la
Tabaski. 11 s’agit donc surtout de mâles adultes vendus directement à des particuliers ou à
des commerçants. Une partie est aussi vendue sur les marchés. Les mâles sont aussi
autoconsomm& dans les élevages pour cette Etc. Les femelles sont tout de même
vendues, en dehors des périodes des @tes, en particulier aux bouchers, mais aussi à des
éleveurs.
P
Les caprins dont la croissance du troupeau est forte permettent un apport d’argent
pendant la saison sèche, alors que les bovins et ovins présentent un état corporel médiocre
et sont donc diffMes à commercialiser. Chez certains éleveurs, les mâles adultes sont
aussi abattus pour la f!ête de la Tabaski pour réserver les ovins à la vente. Certains peuvent
néanmoins être aussi vendus à cette occasion.
3. Discussion.
3.1 Place de la commercialisation dans la structure et l’économie de l’élevage.
L’élevage dans le Delta du fleuve Sénégal, et plus généralement dans la zone sahélienne, est
loin d’être contemplatif et non rémun&ateur comme on le laisse souvent entendre. L’accumulation
des animaux est certes effective mais il y a une réelle exploitation du troupeau. Les ventes
d’animaux offrent même bien souvent un chifie d’affaires supérieur à celui de la vente du lait
(Le Mercier, 2000b). Ainsi le troupeau représente un véritable « capital sur pied ». Les troupeaux de
petits ruminants sont plus exploités parce que plus prolifiques, mais les ventes de bovins offient un
chifie d’affaires nettement supérieur. Outre les prix de vente différents, ceci s’explique aussi par le
fait qu’une certaine part de l’exploitation des petits ruminants concerne l’autoconsommation en
particulier en période de fête, tandis que celle-ci est quasiment absente dans l’exploitation des
bovins.Les bovins sont donc souvent vendus lorsque l’éleveur doit effectuer une dépense importante
tandis que les ventes de petits ruminants apportent une petite liquidité et un moyen de consommer
quelquefois de la viande.
L’exploitation du bétail n’est donc pas régulière et s’adapte alors, à l’échelle d’une ou
plusieurs années, aux besoins financiers et aux objectifs économiques de l’éleveur.
1 3

A l’échelle d’une année les ventes d’animaux sont rythmées par les autres productions de
l’éleveur que ce soit le lait ou les productions végétales. Ainsi juste après l’hivernage, alors que les
pâturages abondants permettent une production laitière maximale (Comiaux, 2000, Le Mercier,
2OOOa), les éleveurs rémunérés par les ventes de lait, vendent peu d’animaux. Lorsque la production
laitière commence à décliner (décembre, janvier) et que les animaux ont repris un bon état corporel,
les ventes de bovins atteignent leur maximum. Par la suite, alors que la production et les ventes de
lait s’arrêtent, et que l’état corporel des bovins se dégrade, les petits ruminants (en particulier les
caprins) servent de trésorerie.
L’activité laitière des éleveurs influe bien sûr sur le sexe des bovins commercialisés et les
femelles ne sont souvent vendues que lorsqu’elles sont âgées et improductives. Cette influence de la
production laitière est d’autant plus marquée dans le Delta que la commercialisation du lait est
possible (Le Mercier 2000a). En revanche, dans certaines zones du Ferlo où la vente du lait
représente moins de 10 % du volume disponible, les ventes de femelles sont un peu plus
importantes (Tyc, 1994).
Enfin l’activité agricole, en particulier rizicole, pratiquée par un grand nombre d’éleveurs
dans le Delta, peut influencer aussi les ventes d’animaux, en particulier lorsque l’éleveur doit
mobiliser une somme importante d’argent en début de campagne pour lancer la culture ou en fin de
campagne pour rembourser les crédits.
A l’échelle de plusieurs années, les conditions climatiques, et en particulier l’abondance des
pluies d’hivernage pourront avoir d’importantes répercussions sur l’exploitation du bétail. En effet
elles conditionnent la production laitière mais aussi les productions vivrières (mil, sorgho). En
année défavorable, les éleveurs, pour nourrir leur famille vendront donc beaucoup d’animaux
(Thébaud, 1999). Dans le delta, au cours de la sécheresse de 1982 à 1984, les ventes et abattages
d’animaux interviennent pour un tiers dans la baisse des effectifs animaux (Tourrand, 1993). Les
mortalités sont aussi fortes pendant ces périodes et les éleveurs prétërent vendre les animaux faibles
avant qu’ils ne meurent. Les années qui suivent sont alors consacrées à la reconstitution du cheptel
(en particulier du cheptel bovin) et l’exploitation est très réduite (3,8 % pour les bovins d’après
Tourrand, 1993). Les prix des animaux augmentent alors. Puis les ventes reprennent
progressivement, mais, en année favorable, l’exploitation reste inftieure a celle rencontrée pendant
les annees sèches et les prix se maintiennent à un niveau élevé (c’est le cas pour la période du
suivi).
Quoiqu’il en soit la commercialisation du bétail ne revêt pas la même importance suivant la
taille des troupeaux et les activités hors élevage de l’éleveur. Les stratégies adoptées sont alors
diff&entes.
1 4

3.2 Des stratégies d’exploitation variables suivant les éleveurs.
Sur la base d’une typologie effectuée sur les 30 élevages (Le Mercier 2000b), ont été
distingués 7 types d’éleveurs (tab. 3). D’abord deux groupes d’éleveurs peuls du Diéri (un groupe
avec des effectifs importants de petits ruminants, et un groupe avec de petits effectifs bovins), deux
groupes d’éleveurs riziculteurs peuls (un groupe avec des effectifs moyens et des surfaces
moyennes, et un groupe avec de grandes surfaces et des effectifs bovins importants), deux groupes
d’éleveurs wolofs (un groupe d’agriculteurs avec de petits effectifs et un groupe d’éleveurs non-
agriculteurs avec de gros effectifs bovins), en fin un groupe mixte peul-wolof de gros riziculteurs
(avec de gros effectifs bovins).
La conduite des troupeaux n’est pas la même selon qu’on s’intéresse aux peuls ou aux wolofs.
Schématiquement, les éleveurs peuls pratiquent un élevage extensif, les animaux utilisant les
pâturages naturels et les parcours post-culturaux, tandis que les éleveurs wolofs élèvent souvent, en
stabulation, quelques animaux à l’attache, qu’ils nourrissent par un apport d’aliments (souvent des
sous-produits agricoles). Une grande partie du troupeau des wolofs est toutefois confiée à des
éleveurs peuls, donc conduite en extensif, et constitue un pool dans lequel le propriétaire prélève
des animaux pour son Clevage de case ou pour les vendre directement.
Le tableau 3 montre l’importance des ventes d’animaux dés éleveurs en fonction de leurs
effectifs et de leurs autres sources de revenus potentielles.
moyenne
sourcesderevenus
% d’exploitation en
-
dcarts types
efktifs
surfaces
% habitants d e l a
ventesd’apimawr
bovins ovins caprins cultivh concession ayant une bovins ovins &)r&
types d’Cleveurs (nombre)
SsctMte extra agricole
Eleveurs peuls du Di&i ayant
89
90
89
0.6
1 %
9 %
20% 8%
beaucoup de petits ruminants. (4)
53
4 7
40
1.3
2%
9 %
18% 9%
Petits &evm peuls du Di&i
58
1 5
2 2
0.3
1 %
5 %
21%
1%
0
&tT&mwspeuls
28
8
1 3
0.5
1 %
6 %
18% 2%
6 6
1 7
2 5
2.3
11 %
8%
1 7 % 32%
des environs de Fbss-El&bio (6)
1 6
5
15
1.0
4%
7 %
9% 11%
Gros élemm riziculteurs peuh.
119
2 2
2 7
6.8
0 %
8 %
2 2 % 2 0 %
0
&&deurs
25
1 3
1 2
2.9
0%
5 %
17% 11%
wolotk
33
12
8
10.3
11%
8 %
3!w ,55%
(3)
33
10
1 4
2.5
1 3 %
5 %
27%
-
Gros r&ultem
198
5
7
13.5
2 %
11%
2 4 % 95%
(peuh ou wolofs). (2)
2 3
1
5
2.1
3%
0 %
55% 13%
Gros t9eveurs wolofk
12s
8
1
0.3
18 K
13%
2 7 % 172Yo
42)
4 8
3
2
0.3
2%
3 %
9%
-
tab. 3 : !Sources de revenus et exploitation du bétail par dNf6mmts types d’&evews sur un an (sept !38-a0Ôt99).
La taille du troupeau est d’abord un facteur limitant des ventes d’animaux. Ainsi on note, dans
le tableau 3, la diffkrence d’exploitation des bovins entre les deux groupes d’éleveurs peuls du
Diéri, ainsi qu’entre les deux groupes d’éleveurs wolofs. Il est en effet nécessaire de préserver des
effectifs suffisants pour assurer le renouvellement du troupeau mais aussi permettre la subsistance
de la famille pour les éleveurs qui n’ont que l’élevage comme source de revenus.
L’existence d’autres activités économiques chez les éleveurs influe en effet sur l’intensité
d’exploitation. Les wolofs, pour qui l’élevage est souvent une activité de diversification, ont
d’autres sources de revenus (agriculture, activité de commerce ou de service, salariat). En outre ils
exploitent peu les potentialités laitières de leur troupeau ne trayant qu’une ou deux vaches élevées
en stabulation (Le Mercier 2000b). La rémunération de leur activité d’élevage repose alors le
commerce d’animaux. Ils exploitent donc plus leur troupeau (tab. 3) quitte à acheter des animaux
parallèlement en réinvestissant leurs revenus agricoles. Ils vendent alors beaucoup de taurillons
(embouchés en stabulation pour certains). de femelles en production et commercialisent aussi
1‘

beaucoup d’ovins élevés en cases. Toutefois pour certains éleveurs wolofs, notamment ceux
possédant de petits effectifs (groupe des agriculteurs wolofs dans le tableau 3), les achats et
l’embouche d’ovins peuvent être entrepris uniquement pour l’autoconsommation familiale. Quant à
l’élevage des caprins, qui reste une spéculation peu rémunératrice, il est peu pratiqué par ces
éleveurs et leur exploitation est irrégulière voire anecdotique.
Pour les peuls les troupeaux représentent un capital acquis au fil du temps par héritage et
mariage et dans lequel ils puisent lorsque les besoins d’argent se font sentir. Pour les éleveurs du
Diéri qui ne pratiquent pas l’agriculture irriguée, la vente d’animaux est, avec la vente de lait, la
seule source de revenu. Ils doivent donc exploiter leur troupeau en fonction de leurs besoins
monétaire mais en veillant à ne pas trop entamer leur capital animal. En revanche, les agro éleveurs
qui ont diversifié leurs revenus par la riziculture sont plus libres dans leur stratégie de
commercialisation des animaux (choix de l’intensité, de la période). Leur capital animal est une
ressource moins vitale mais leur permet néanmoins d’assurer les dépenses liées aux cultures et les
périodes d’absence de revenus (fin de la saison sèche) durant lesquelles ils vendent, en particulier,
beaucoup de caprins.
Tourrand (1993) relève que les peuls n’ayant que l’élevage comme source de revenus
exploitent plus leurs troupeaux (en particulier de petits ruminants) que les agro Beveurs ou les gros
propriétaires bovins. Les données du suivi ne vont en revanche pas dans ce sens, sans doute parce
qu’elles concernent des années favorables durant lesquelles la production laitière abondante a fourni
des revenus conséquents (Le Mercier 20OOb, Corniaux 2000). En outre parmi les éleveurs peuls du
Diéri, un groupe d’éleveurs possède des troupeaux de petits ruminants importants. S’ils ne les
exploitent pas plus pour autant que les autres éleveurs, ils vendent néanmoins, en valeur absolue,
plus de caprins et surtout d’ovins.
On est aussi amené à distinguer les éleveurs en fonction de leur implantation et de leur
mobilité : d’un côté les éleveurs du Diéri pour qui l’espace disponible et la mobilité (transhumance)
constituent un gage de sécurité et de souplesse pour préserver un maximum d’animaux (Santoir,
1993), en particulier pour assurer la survie de la famille (Thébaud, 1999), mais empêche la
diversifïcation des activités donc des revenus ; de l’autre côté les éleveurs « sédentarisés » que sont
les wolofs et les agro-pasteurs peuls qui constituent la tendance générale dans le Waalo où la
pression foncière est forte. La diversifïcation des activités au sein de l’exploitation permet à ces
derniers de limiter les risques si l’une des spéculations est en « crise » (sécheresse pour l’élevage,
chute des prix du riz ou de la tomate.. .). En revanche l’élevage sédentaire dans la zone du Waalo
peut être plus risqué en cas de sécheresse, si les éleveurs sont peu prévoyant sur les réserves
fourrageres en hivernage. En outre le probleme de l’espace est un frein à l’accroissement mal
raisonne des effectifs. Il constitue alors un facteur positif de commercialisation des animaux. Un
travail sur les taux de croix des troupeaux par type d’éleveurs pourra, à l’avenir, confirmer OU
infirmer cette hypothèse, en complément du taux d’exploitation, Des résultats pluriannuels seront
nécessaires pour y parvenir.
On notera toutefois que la localisation des éleveurs joue peu sur les possibilités pratiques de
vente d’animaux, contrairement à la commercialisation du lait (Le Mercier 2000a). Ainsi les
éleveurs enclavés dans le Waalo (éleveurs gros riziculteurs) ou isolés dans le Diéri (éleveurs peuls
du Diéri) ne sont pas plus pénalisés que les éleveurs situés à proximité des axes de communication
(agro-éleveurs de Ross Béthio ou agriculteurs wolofs).
1 6

3.3 CompbtitivitC des viandes rouges ; perspectives d’évolution.
Compte tenu du poids de la commercialisation des animaux dans l’économie des élevages du
Delta, il est légitime de s’int&esser à l’avenir des ventes d’animaux et surtout à leurs possitpilités
d’augmentation. Les viandes de mouton et de hœuf sont-elles alors compétitives par rapport aux
autres sources de protéines ? Le tableau 4 donne une estimation des prix de vente sur les marchés à
Dakar et à Saint Louis
l
F?ixenFCFA
I!
L%illt-LOUiS
I
désoese(#Ukg)
2000
2000
hfa88tm(avecos) (aukg)
2000
2000
lbldet (apkg)
1500a1600
1200 à 1300
ahf# (Ala&uzaine)
780
720
Laitc8is (aulitre)
350
4008500
lbbOIA:m@puraQ;aYkg)
1000
1500
1
QBljwisfDsic\\Bt(auLg)
lUOk&500
Tab 4 : Pris des sources de prot&es animales wr les marchhs de Saint-Louis et Dakar 1999.
Dhticm & l’hvage, 1995 ; David-Benz, 1999 ; observations h mach&)
Les viandes de mouton et de bœuf constituent donc les sources de prottines les plus chères et
la viande de poulet devient de plus en plus competitive. A Saint-Louis, la compétition poulet et
viandes de mouton et de hœuf est moins forte car l’élevage avicole est loin d’avoir la même
importance qu’autour de Dakar. En revanche le poisson y est très bon marché.
Si l’on remonte la val& du fleuve, en zone rurale, l’élevage avicole est certes encore moins
important et le poisson fiais plus rare. Les viandes de boeuf et de mouton sont alors moins
concurrencées et sont aussi vendues moins cher (1250 et 1500 FCFA en moyenne pour le bceuf et le
mouton, à Richard-toll et Thillé-boubacar ; David-Benz, 1999). Les bouchers des zones rurales ont
en effet moins de taxes B payer (pas de taxes d’abattoir en particulier). En outre les ventes
s’adressent à une population rurale qui a moins de moyens financiers.
Ainsi les prix du mouton et du bœuf ne peuvent gu&e augmenter. En conséquence les
bouchers de Saint-Louis ne répercutent pas les variations du prix d’achat des animaux sur le prix de
vente qui reste stable toute l’année (fig. 13), sauf en période de fort destockage par les élevws où
les prix chutent. Ainsi les ékveurs n’ont pas tellement de marge d’augmentation du prix de vente
des animaux.
1
2100
1900
1700
1500
1300
1100
900
3
4
5
6
7
8
9
10 11 12 1
2 3 4 5 6 7
8 9
10
/
1998
1999
/
Fig. 13 : Prix mensuels moyens de la viande de bœut et de mouton sur le marcbks de Saint-Louis,
(Sources : David-Ben~, 1999)
1 7

C’est ce critère qu’il convient de considérer lorsque l’on s’interroge sur les possibles voies
d’évolution de l’élevage des animaux pour la viande dans le Delta. Tourrand (1993) proposait la
mise en place d’ateliers d’embouche ovins et bovins, Ceci est materiellement réalisable puisque le
Delta présente un fort potentiel de production de sous-produits agricoles et agro-industriels encore
sous utilises par les éleveurs (Corniaux, 1999a,c, 1998a). En revanche, la conséquence serait une
augmentation du coût de production du fait de l’achat d’aliments qui devrait se répercuter sur le prix
de vente. On peut donc l’envisager pour des cas comme la preparation de la Tabaski, pour les ovins,
pour laquelle la demande est telle que les prix sont plus élevés que la normale. On peut penser aussi,
pour les bovins, à la fin de la saison séche, période durant laquelle les bouchers sont prêts a payer
plus pour avoir un animal en meilleur état. En outre la mise en place d’ateliers d’embouche et la
vente d’animaux en saison sèche viendraient compenser l’arrêt de la vente de lait. En revanche les
éleveurs conservent pendant et après l’hivernage l’avantage d’un système extensif utilisant les
pâturages abondant à cette période.
Peut-on alors envisager une exploitation plus intensive des troupeaux ? Le marché de la zone
n’est certes pas saturé étant donne que les bouchers de Saint-Louis vont s’approvisionner à Dahra,
dans le Ferlo. En outre la récente mise en place d’un foirai1 de bovins à Saint-Louis pourrait
favoriser les éleveurs du Delta. Toutefois il ne faut pas oublier que la capitalisation d’animaux en
prévision des annees difficiles est centrale dans la stratégie de certains eleveurs peuls et qu’une
surexploitation du troupeau les mettrait en difficulté en cas de s&cheresse. Néanmoins pour les agro
éleveurs du Delta on peut tout de même penser que la culture irriguee diversifie et securise les
revenus et permet aux éleveurs de moins compter sur leur capital animal. En outre l’accroissement
excessif de leurs effectifs (en particulier bovins) pose un probléme d’espace aux éleveurs
riziculteurs localisés dans le waalo (Le Mercier, 2000b).

Conclusion.
La commercialisation du bétail met en exergue les liens entre agriculture et élevage dans le
Delta du fleuve SMgal, au sein des systèmes irrigués, et montre l’importance de la diversific.ation.
Pour les wolo& c’est l’élevage qui est une activité de diversifieation. Ils ont ainsi souvent acquis
leurs animaux en utilisant leurs revenus agricoles et les exploitent pour rentabiliser leurs
investissements. Les éleveurs peuls se sont, pour nombre d’entre eux, diversifiés par la riziculture.
Leur capital animal leur permet de faire face à de grosses dépenses de cultures ou aux
remboursements de crédits de campagne (pour le troupeau bovin) et, entre les récoltes et en absence
de production laitière, d’avoir une petite trésorerie (pour les petits ruminants).
L’association de la culture irriguée à l’élevage devrait en outre permettre aux eleveurs peuls
de securiser leurs revenus et donc d’exploiter plus leur troupeau qu’ils préservait traditionnellement
pour les annees difficiles. Ce serait alors pour eux, une façon d’augmenter leur chiffre d’affaires, en
tout cas de le maintenir alors que les prix des viandes de mouton et de bœuf se révèlent de moins en
moins compétitifs.
En outre l’association culture élevage peut se faire à l’échelle de l’exploitation et plus
globalement à l’t+chelle du Delta B travers l’utilisation de sous produits agricoles dans des ateliers
d’embouche pour la Tabaski pour les ovins et en saison sèche pour les bovins. Ceci permettrait
d’augmenter la valeur ajoutée des animaux à des époques où la demande est forte et les prix élevés.
Reste a savoir si l’investissement en temps et en argent n6cessaire ne sera pas un obstacle alors que
le syst&me extensif pratiqué actuellement demande peu de depenses. Loin d’avoir à changer
radicalement de systéme, les éleveurs pourront plutôt, à l’avenir, moduler extensif et intensif
suivant les ressources et le marché.
19

Bibliographie :
CondauxC.,LeMercierJ.,SalemM.,DiaA.T.,YaddeA.
(2000): Pmduction&lait&vacheenrivesdroiteet
gauche du Delta du fleuve !%dgal : me réelle activité de diversification eu systèmes irrigub? In Actes du Shinaim PSI,
30 nov. au 03 ddc. 1999, Dakar, S&i?@ A parai&.
Cornlaux C., Le Mercier, Diallo A. (1999a) : Utihation des sowproduits agricoles et al@&&kls dans les
élevages bovins du Delta du fleuve !!%n&al. Bulletin d’informations n”3. PSI-!%n@l / SAED, St Louis, Sepembnz 1999.
11 p.
Comlaus C. (1999b) : Impacts potentiels de la gestion des hervohs du fleuve Sh!gal sur I’kvagfZ de la ValMe et
~u.Etuded’opCirmsation&la~ondes~o~dufl~ee.PSI-~/IRWOMVS,StLouis,~.
mai1999,35petanwax
Comiaus C., Le Mercier, Diallo A. (1999~) : Fkx commexiaux des m agrhle~ d w it
p, l’khelle du Delta du fleuve !%n&a.l (campagne 1998-99). Bulletin d’informations n”2. P!WW@l / SAED, St Louis. juin
1999.11 p.
CorniarrrC.,Dirllok(1998a):Potentiatittrsdepoctuction&so3ls-p’oduitsa%ncdad~~~le
x& Da$m (bivemage 97 A saison &he 98). Bulletin d%tformations n”1. PSI-!%&gal / SAED, St buis,
. .
Corniaus C., thalcbo A., d’Aquino P., Sall C. (199%) : CaractWon des systhes d’m dans le Delta du
fleuve sfidgal : typologie des &vages et cartographie des mouveme des troqxaw Document PSI-!%n@k St Louis,
!3l5&&ao8t9%.41p.
David-BenzE,Le~rJ.,CorniausC.(1999):Lesmarcht%dufleuve. E3ulletindesuividesmcuclhetdes
phx. PSI-SMgz& St Laris, lmlletin n”l,juin 1999.14 p.
Directlon de 1Wevage (1995) : F%duits d’origine animale et skuriti alimentaire. Synthh de rthion AT
S&U&$ alimentaire des journées AT Saint-Louis. m 1995. Minist~ s&@alais de l’agriculture, Direction de
l’&vage. 11 p.
SAED (199’7) : Recueil des statistiques de la val& du fleuve Sén&al. Annuaire 1995/1996 - version dbaillée.
SAED, St Louis, S&I&+, août 1997.142 p.
Santoir C. (1993) : Des pasteurs sur les péri-. Eds scientifiques : Boivin P., Dia 1. et al. In « Nianga,
laboratoire de l’agriculture irriguée en moyenne vallée du S&@a1 ». Atelier Orstom / ISBA, Saint-Louis, Egal.
19-21 octobre 1993. p 375-405
Thébaud B. (1999), Gestion de l’espace et crise pastorale au Sahel : étude comparative du Niger oriental et du
Yagha burkinabk. Th&se d’état, EHESS, Paris, France. 480 p.
Tourrand J.F. (1993) : L’élevage dans la rkvolution agricole du Wanfo : rupures et continuit& Thèse d’Etat,
Université de Paris XII, Créteil, France. 4 15 p.
Tyc J. (1994) : Etude diagnostic sur l’exploitation et la commercialisation du bbtail daus la zone dite des « six
# forages ». Rapport de mission pour le projet d’exploitation Agro sylvopastoral des sols dans le nord du Sénégal. GTZ.
Shégal. 73 p. et annexes.