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PIl3ISTEFE DE L'ENSEIGWI"BXI' SUPERIEUR
L~STI;*[lT sm;.AuIs ix REcmxBES
EI' DE LA RECHERCHE SCIE!7I'IFIQUE
AGRICOLES (1.S.R.A.)
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SECR-EJXRIAT D'E-UJT A LtA RE:CHERCHE
LAJKBUTOIRE NATIONAL DE L'ELEVAGF:
SCIEXTIFIQUE ET TECHXQUE
ET DE RECHERCHES VETER~TAIRES
C6:RACTERISATION DE LA TRYPANOTOLERANCE
ET CO7~;PARkTSON DE RACES ROV:lXElS ET OVINES
Prar Saydil 12. TOURE
REF. No Gl/PARASITO.
MAI 1982.

CAR.XTERISATION DE LA TRYPANOTOLERANCE
ET COMPARAISON D,E RACES .BOVINES ET OVINES
Par Saydil M. TOURE
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‘:
INTRODUCTION
.,,i .'
. .
Il est question, dans 1R'première partie de ce s&&naire, de la caracté-
risation de la tzmypanotolérake et de son évaluation. 11 serait utile, avant
de présenter les faits et pour mieux les cerner, de définir ce qu'il faut
entendre.par chaque expression. Çamct&iser c'est indiquer avec précision
les caractkes distinctifs. d'%e,chose. Evaluer c'est porter un jugement sur
la valeur, le prix ; c'est aussi ccaJxuler et chiffrer cette'valeur, Ces défi-
nitions nous font comprendreiquel~acte de caractérisation, en ce qui concerne
le problème de.la trypanotol@mce .qui mus préoccupe ici, sem surtout descrip-
tif d'une manière d'être et .dfun comportement naturels, tandis que l'évalua-
tion, quant 2 elle, pourra inclure une d&xzche artificielle, exp&imntale,
pour rwttre en relief des faits.non évidents. Mais les deux opi?rations de
caractérisation et d'évaluation nsont pas de frontières tranchées et, souvent,
ne pomnt s9exc1ure mutuellement, surtout qmnd il s'agira de faire des
comparaisons de races. Le présent exposé et celui que je fetiai sur l'&.m.luti-
tion se complètent donc.
'.
CARACTERISATION DE LA lJ'?~AN~TOI.J3ANCE
:

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1 - Définition
: .: i
Le mt trypanotolé~~e a été consacr6 par l'usage pmr traduire l"apti-
tucle de certaines races bovines à survivre et se développer en milieu infesté
de glossines qui leur transmettent diverses espt'ces de trypmosoms pathogènes,
alors que d'autres races, à qui l'on ne reconnaît pas cette propriX, succonl-
j.",,
bent habituellemmt dtis un tel milieu et n'y sont pas représentées (TOURS,,
I.
1977) (11).
Nous parlerons de trypanotolérance pour caractériser l'état dc prémni-
tion dynamique de certaines esp&es anirmles puvant être infectées par des
Trypanosomes sans en souffrir outre mesure et de bétail'trypanotol&ant lors-
qu'il s'&.t de Bovidés domstiques pr6sentcant cette~propr%-G.
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. . '. ,
: ..,

-3
Les deux groupes sont, au derreuran-t, très proches et il est certainemnt
plus tiiqug, pour qui n'est pas familiarisi: avec leur ethnologie, de perler
de bétail trypanotol&nt à courtes cornes.
Quant au bétail à cornes longues, constitug par les Ndarra, quoique moins
difficile 3 étudier sur le plan ethnologique, il est malgré tout sujet 2 des
variations qu'il est important d'analyser en reprenant les travaux de R.L&RRAT
et a1 (8). La race Ndama comporte de nombreux types de phan?z~s coJmme le rrontre
une étude récente faite autour du Centre de Recherches zootechniques de Kolda
(GJEYE et al, 1981) (6). Sur un millier d'animaux appartenant à 11 troupeaux,
huit couleurs de .robe peuvent être considerées comae courantes : fauve ou
.
<-ornent ou.fauve délavé ; pie rouge ; noir ; pie noir ; blanc ou gris clair ;
gris ou/i?o$k ; gris (ou blanc) rxwhct6 ; gris truité. Les robes froment
fauve , typiques de la race Ndarra, sont les plus frequentes, bien que ne
représentant que 26,6 p.100 de l'effectif total étudié. Les robes blanches
ou gris clair, qui repr&entent 22,3 p.100 de ce même effectif, trouvent
certainement leur origine dans un métissage plus ou moins lointain avec le
Zébu. Les autres types de robe (pie rouge, pie noir, grise Arrouchet& )
seraient dues 2 l'impact génétique9 à des degr& divers, de taurins trypanoto-
lkan-ts autres que les Mama.
Pour ce qlui est des petits Ruminants trypanotolérants, les races et les
variations sont rroins nombreuses. Il siagit classiquement, en Afriaue de
l'Ouest et en Afrique centrale, des mutons et des chèvres DjallonkG e-t, en
Afrique de l'Est, des mutons Somali à tête noire et des chèvres Calla.
3 - Caractérisation clinique et biologique
De 1906 à nos jours, de nombreux faits d'observation et des épreuves
infectantes ont permis de faire la diffkence entre races sensibles 3 la
'lkypanosomiasc animale et races trypanotol&antes. Des synthèses sur la ques-,
tion, faites entre 6977 et 1981, relatent les principales expérimentations
(2, 9, 11). 11 apparaît nettement, à la lumière des travaux rklisés, que la
trypanotol&znce est une propriété innée, à support génétique, ctiracteristique
de certaines races anixales seulement. L: support génétique des différences
entre espèces sensibles et espèces rkistantes n'est pas encore précisé mais
les caractères sont r-Gels. Les croisements entre animaux trypanotol&ants et
animaux sensibles donnent des descendants dont la résistance est intermédiaire.
. . /. ..,

-5
2 - CoTaraison de races ovines
Une autre exp&ience, &ali&e sur des mutons Peulh du Sahel et des
moutons Djallonké, a permis de mettre en Evidence la sup&iorite de ces der-.
niers, mais en pgrtie seulement (TGURE, 1982) (13). Les comparaisons de parasi-
temie indiquent que, pour T. congolense seulement, il existe une diff&ence
entre les deux races étudiées : les Djallcnké ont une parasitémie plus faible
que les Peulh. Par.contre, pour 2'. vivax~ les diff&nces ne sont pas signifi-
catives. Dans chaque race, la corrélation entre la parasit&nie à T. v2vux et
la baisse de lsh&atocrite est assez marquée. Six rrcutons Peulh sur 10 sont
mrts de la mladie due à 2'. cOIzgOZQiZs@, mais aucun Djallonké. Les deux
wrtalités observees avec 2". vitiax (une dans chaque race> ne sont pas
5ignificatives.
L'expkience est à rapprocher de celle de W. BUNGENER et D. XCHLITZ,
1976 (1) qui ont constate une houe résistance des chèvres naines du Cameroun
à l'égard de T. vivax ou de T, cwcqOZe~se (contrairement à T. brucei qui
entraîne la mort). D'autres épreuves, mnées en Afrique de l'Est, .&ritent
citation. Au Kenya, dcans la rggion de Kiboko, infest&e princi@ement pw
G. pal Zidipes 7 L, CRIF'FIN et E.W. ALLONBY, 1979 (5) ont observé que les
chèvres locales de race Galla sont m%ns sensibles à la Trypanosomiase que
les &tis Saqnen x Galla. De la mEme mwG.ère, les moutons importés, de race
Karakul,sont plus sensibles que les moutons locaux.
CONCLUSION
On pourrait dire, en guise de conclusion, que la trypanotolérance de
certaines espèces de Rumincants domestiques est un phénomène in& scientifique-
ment prouvé9 mis dont les bzses &-&iq,ues restent à élucider. Quant aux
c
mécanismes, il. en sera question dcans une autre s&nce.
.

-7
12 - TO?JRE (S.M.), GUETfE (A.), SEYE OI.? et nl. - Expkience de patholopie
comp&e enke bovins Zébu et Ndm soumis à l'infection natuzlle par
i
des tr~osomes pathogènes. R~~v.Elev.lféd.v~t.Pnys trop., 1978, 31 (3).
-
-
.-
.
13 - TOURE (S.M.), SEYE (M.1 et al. -= l?qpanotol&ance. Etudes de pzthologie
compC&e entre mutons Djallonk6 et mutons Peulh du Sahel. Rev.Clev.%d.
-
v@t.Pq~s tqpj 1982, à paraîwe.

- 2
2 - Types rxorpholopiques de b&ail trypanot~l&ant
Les caract&res généraux des taurins d'Afrique occidentale (qui consti-
tuent les principaux noyaux de bovins hiJpanotolérants) ont ét6 décrits par
I.
-
IxPJTREssouLLF, (1947) (4).
Les zootechniciens s'accordent à distinguer, en N%ique occidentale, deux
,....
typés principaux de populations bovines trypanotolérantes : l'une est &nsti-
tq& par:le ~étgL1~ @ma, à cornes longes, l'autre par des animale plus
ptits., à cornes court.es, représentésY par desnoyaux disparates. *
: :
:
',
Si: l'%n tin&d&e les anim%x 2 cornes courtes, élevés dans les &gions
forGti&es'~d&s Htes d'A&ique occidentalej ii'ap$araît assez vite que leur
6tude 'ëtMlogique est -difficile, 'nr>ins & cause de la variation n-orphologique
'que pOw des:r&isons qul'tiennent dans des appellations. Il y a, pOurd&igner
ces animaux sekon'les wya& actuels 'et letis loc~alisations, une telle profu-
.sion-de'tërmes qu'il estm&i.sé d'y voir clair: Citons : b&ail des Lagunes
ou IX&$ KKcan Shorthorn, Muturu ou Nigerian Dwarf Shorthorn; ELaouli:, Somba
ou racè.'de l'Atakora,,'etc.". , Ces bovins à courtes cornes forment dans &rtaines
&gior&des titi-tés bien individ&Z&cs pour lesquelles on mait &ler de
races~.,'Nais bï&.Souvent; il s'agit de"c&&emsnt~ Complexes entre divers ty-pes
d'animaux trypanotolér6nts."~ Il.en est ail'lsi des &&-@unaire et Ndama-SoW
(3). Ces crwis~ts CO~&&S ne sont @as'-&Cents. En 1938, on notait en zone
foresti&e de C%e d'ivoire, dans certains villages, dei troupeaux c~p~&s
d'él&rents ethniques disparates et pr&entcant des caractéristiques de Ndm,
boulé et E%ambara.
,J:,:'. :
1 /
I,I ,_ :
:
Dans cette étape de nos recherches,~üF" identifi&! clairement les r&es
trypanotol&ant s
e en vue de leur rra;lltiplic<ition,pour peupler les régions où
les bovinssont r=ares;~il vaut mieux ne retenir gUiune classification code
du cheptel à co&es.cMrie~ en distinguant seule&&! deux groupes :
.,
,,:.
Fi.' :
- le g&up La&$i rep&enté en Côte d'ivoire , au Bénin (mssif de l'At;-ùcara),
'
.,I
, .'. /
.y, ~ /
* -1' j ; ,i
au Togo : ph=anerWype variable,, noir , pie noir ; petite taille .;,,,anir~$?ux
,"
v
rectili&&, brévilignes,
ellipom&riques 4 cornes grosses, courtes, oniques :
orbites saillantes ;.' ).i,
:;
,'
-..le groupe E&~L@, pr&nt en CG-te d'IvoireY Ghana; Totp, Bénin, l\\Tigéria,
-calrern~ : r~ba.,p,ie~noir.:, noir pie, pie ~aunwou jaune ; petite taille ;
animwx rectilignes~ br&ilignes.,- elli~titriques:; cornes courtes ; arcades
orbitaires non saillantes ; oreilles courtes, larges, portées horizontalement.

- 4
On retiendra toute l'importance, en mùtike de ggnétique appliquk, dsune
évaluation de' la rkistance et d'une sélection portant sur les tawiti'de '
:
plus grande trypanotol&ance, paMLlGlemwt'au choix des formats et de&
.sta.ndards (7). DPautres que moi vous en parleront en étant plus precis, m5is
en guise dfintrcduction je relaterai des &preuves exp&imentales r&entes-'
visant à comparer des animaux sensibles et de~'~anirraux trypanotolk.nts. f
.,,.
\\ ':'.
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,<,,'/
COMPAFNISON DE
RACESBOYINESEI' OVINES
i
1 - Comp&aisons entre bovines Z6bu et bvtis Ndama
Une exp&rien& antérieure (TCURE et al, 1978) (1'2?, indique.des diffs-.
rentes importantes entre Zébus et Ndama, diff&nces que l'on peut r&nwr
ainsi quvil suit :
1 - La @riode de Frépatence'ou temps qui va de l'inokulation à
'
dans !e sang des premiers parasites n'est pas significative quand les deux
races sont Mectees &r la première fois.'
I. .>
2 - La parasitémie est toujours plus marquée chez les zébus que chez les
Ndaw, de même que l'hyperthermie qui accompqne cette pxrxkt~mie.
3 - L'a&mie est S&&e chez les zébus et l'est beaucoup k-ns chez les kkrrm.
! :
4 - Corrélativement, les manifestations wrbides sont plus +rtantes chez
les z&bus qui accusent une maladie~congestive aiguë ou chronique et meurent
en fin de compte. Les femelles pleines avortent ou bien les produits ne.
sont pas viables. Les Ndama, pour la plupart accusent-une maladie-'chroni-
que qui regresse et l'anémie est régénérée.
Les z&w sahéliens sont très sensibles à la Trypanosomiase due à
3
Tqpanosom vivax ou à T. conyoZ&sé et meurent tôt ou tard en milieu infesté
de glossines, !Gk s'ils sont trait&r@gulièrement, le risque de tir-talité
est éleve d&s que.cesse l'administration des &dkc:ments. A l'oppose, les
Ndam,'b s"ils développent une maladie apr& une première infection"finis-
sent.en g&-&ral pc7.G 'sur%konter l'infection.
' "j-q,;; ,.;\\ ,;, (
! 'I, i '<,\\. '?-,
J k* :i ge,' :. : , _
72
r~~l'.Des résultats similaires ont été obtenus pw M., ITJRRAY et a19, 1981 (10).
. . ./ . . .

- 6
B I B L I O G R A P H I E
,3, ,- BWGENER (W. 1 & I!lEHLmz CD. > - [Experimsntal Tr~anosom infections 'in
Cameroondwarf goats :‘ histopatholo,@cal observations1, Trope&ed.-
Parasito2

1976,'27 (4) : 405-410.
., . .
-
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des Pays tropicaux, 1977.
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-
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