P .STITUT SENEGALAIS DE RECHERCHES / .< ...
P.STITUT SENEGALAIS DE RECHERCHES
/
.<
AGRICOLES (I.S.R.A.)
i.. ._ y
- - - - - - - - - - -
1 2;
CkBORATOIRE NATIONAL DE L’ELEVAGE
ET, DE RECHERCHES VETERINAIRES
DAKAR-HANN
MISE AU POINT DE BLOCS A LECHER
MELASSE - UREE - MINERAUX
POUR LA COMPLEMENTATION
AU PATURAGE DES RUMINANTS
DE L’ELEVAGE EXTENSIF
PREMIERS ESSAIS ET PROTOCOLE D’ETUDE
Par B. AHOKPE, H. GUERIN et M. CISSE
REF. No 112/AL. NUT.
DECEMBRE 1984.

MISE AU POINT DE BLOCS A LECHER
MELASSE - UREE - MINERAUX
POUR LE COMPLEMENTATION
AU PATURAGE DES RUMINANTS
DE L’ELEVAGE EXTENSIF
PREMIERS ESSAIS ET PROTOCOLE D’ETUDE
Bien que de nombreux aliments énergétiques, azotés et minéraux soient en
théorie disponibles au Sénégal, ils sont rarement mis à la disposition du bétail
en particulier de celui de l’élevage extensif traditionnel. Cette situation est parti-
culièrement grave lors des années de sécheresse où la production de fourrages
naturels n’est pas en mesure de couvrir les besoins d’entretien du cheptel.
Monsieur SANSOUCY de la division des productions animales de la FAO en
mission au Sénégal en octobre 1984 a proposé de tester une solution à ce problème.
II s’agirait de mettre à la portée des troupeaux traditionnekdes blocs solides à
lécher associant une source d’énergie (mélasse), une source d’azote (urée) et
des minéraux. Cet aliment permettrait de couvrir une partie des besoins d’entre-
tien (ou même de production si le fourrage est disponible en quantité suffisante)

et en plus, de mieux valoriser par la stimulation de l’activité cellulolytique du ru-
men, le peu de fourrage grossier de faible valeur dont disposent les animaux.
Si l’association mélasse - urée est bien connue dans des rations d’embouche,
il est par contre plus difficile de l’utiliser d’une façon dispersée géographiquement
(problème de transport de la mélasse essentiellement) et en absence d’infrastruc-
tures.
L’idée est donc de solidifier l’ensemble pour le rendre facile à manipuler.
L’incorporation de son de blé et le chauffage du mélange permet d’obtenir
le durcissement souhaité, mais l’utilisation d’un combustible dans un contexte de
pénurie énergétique est prohibé. Par contre, l’incorporation de chaux vive dans
le mélange devrait permettre d’atteindre la température nécessaire. Cette techni-

que est paraît-il testée avec succès en Egypte.
Monsieur SANSOUCY est donc venu au LNERV pour guider et participer à
la fabrication de 12 blocs dont les formules figurent au tableau 1. Les mélanges
ont été faits manuellement et chaque échantillon (2 kg) disposé dans une boîte de
. . . / . . .

Tableau 1 : Formules (
9/2 kg 1 des blocs à lécher proposés par Monsieur SANSOUCY en novembre 1984
~-
I
I
t
!
!
I
I
1
I
!
1
I
1
, Témoin , 1
g
2
,
3
!
4
!
5
,
6
!
7
! 8
!
9
!
10
!
11
!
I
!
1oooi
i
!
I
!
I
I
!
I
l
I
! Mélasse
,
1 0 0 0 1 1 0 0
j 1 200 !
1 3 0 0 !
1 0 0 0 !
1 0 0 0 !
1 000 ! 1 000 ! 900 ! 1 000 ! 1 100 !
I
1
I
!
I
t
9
I
l
!
-T
! Urée
I
200
200 !
200
!
!
!
!
!
200
!
240
!
200 !
200
!
200 !
200 !
200 !
200 !
200 !
1
l
;
!
;
!
-
I
!
Son
I
500 400
! 300
200
!
!
5 0 0 ;
5 0 0 ;
500 500 400 300 200
I
;
;
;
i
!
i
Sel (NaCI)
1
I

100
; 200
; 200
f
2 0 0
;
260
;
‘20
I
!

140
i
160
j 180
; 100
i 100
; 100
;
I
!
I
!
I
I
!
l
I
I
!
I
;
Phosphate naturel
!
-
i
-
!
-
I
1
!
-
!
t
!
-
( 200
; 200
j
200
!
I
I
!
!
I
!
I
!
I
I
!
I
t
i
C h a u x v i v e f i n e - i
!
200 ! 200 ! 200
!
2 0 0
!
2 0 0 !
180
!
160
!
140 ! 120 ! 200 ! 200 ! 200 !

,
ment broyée
I
I
I
!
I
!
!
1
!
t
I
t
,
N
t
I
I
1
I
5
I
I
1
I

I
I
!
1
i
T e m p é r a t u r e a p r è s i
!
!
I
!
!
!
l
!
I
I
!
!
!
fabrication :
1
I
I
I
/
I
I
I
I

1
I
I
1
I
- 3 h
I
56
j 60
I 50
;
4 2
i
3 8
i
50
i
4 4
;
38 37 44 42 40
;
;
;
;
i
!
!
I
I
1
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
- 4h30
I
52
; 58
; 48
;
40
;
3 8
;
4 7
i
3 9
;
38 38 34
; 37;
401
i
i
I
l
#
I
r
I
I
I
t
I
,
1
I
1
!
-6 h
I
47
i 52
i 43
;
3 8
;
3 8
;
4 3
;
3 8
;
38 37 37 38 33
;
i
i
;
;
I
!!
I
I
I
I
I
, -!-y--!-!----’
!
- 7h30
I
42
! 44
1 42
;
3 7
;
3 8
i
4’
i
3 8
1
39 37 36
!
!

!
38 35
!
i
--~
I
I
I
!
I
I
I
I
I
I
I
- 22 h
I
30
i 30
; 33
;
3 3
;
3 0
i
3 1
;
29
i
CT
34 32 ;
; 29
1
34
j
I
I
I
--i
! O b s e r v a t i o n s
; Durcissement
i
absence
d e
durcissement
!
I
8
moyen
I
!
_..-- .~~
-
- - -...
..__ ..____-
-.--- -..--.

- 3
concentré de tomates. Les températures (témoin de la réaction de la chaux) ont
été enregistrées pendant une journée. L’apport d’urée peut paraître important,
mais d’après les conversations de Monsieur SANSOUCY avec d’autres équipes, les

animaux se limiteraient spontanément.
Seules les formules témoin et “1” ont permis la fabrication de blocs suffisam-
ment compacts pouvant être manipulés facilement ; pour les autres la température
s’est peu élevée et ii n’y a pas eu de durcissement.
Cet échec a été attribué au manque d’activité de la chaux ; un autre stock
de chaux a donc été acheté.
Pour la deuxième série d’essais la chaux n’a pas été broyée finement pour
limiter son humidification à l’air. De plus, Bernard AHOKPE a eu l’idée d’intro-
duire du ciment dans le mélange pour favoriser le durcissement.
Les formules testées figurent au tableau 2.
Tableau 2 : Formules (en g/2 kg) de blocs à lécher modifiées par B. AHOKPE
!
!
,Témoini
!
!
1 , 2
i 3
! 4
! 5
i
!
I

Mélasse ’
; 1 000;
9 0 0 ;
800; 1 000;
9 0 0 ;
800 ;
!
!
Urée
!
!
200 ;
200;
.
200 ;
2 0 0 ;
2 0 0 ;
200 ;
!
!
!
Son
500 ;
!
500 ;
5 0 0 ;
400;
4 0 0 ;
400 ;
!
I
!
Sel (NaCI)
!
100;
100;
1 0 0 ;
200;
2 0 0 ;
200 ;
!
Chaux vive
!
I
I
I
!
I
I
I
en granulés (5 mm) i
200 i
300 i
200 i
200 !
300 i
200 i
I
!
!
!
I
!
!
I
!
I
!
ciment
!
!
!
!
200 ;
!
!
200 ;
I
!
!
!
!
!
!
!
!
!
Température après !
i
fabrication :
!
!
!
!
!
!
I
I
I
I
I
I
I
!
- 1 h
!
50 i
soi
58 i
47i
50!
55 i
!
!
I
I
I
I
I
1
!
- 2 h
!
55 I
60 i
62 i
45 I
54 i
80 i
!
!
I
I
1
I
I
!
- 3 h
i
i
50 i
62 i
62 i
44 i
.
23 i
79 ;
!
I
- 6 h
!
!
47
; 59 ; 60 ;
44 ;
21 ; 76 ;
!
Observations
!
!
!
!
a
i a
I
bis fa
ic
f
: durcissement insuffisant
1; : fort surcissement
après 72 heures
- c : fort durcissement
après 48 heures

- 4
Pour cette deuxième série, l’élévation de la température a été plus forte en
particulier pour les échantillons associant la chaux et le ciment. Cependant, seules
les formules “2” et “5” ont permis d’obtenir des blocs très durs (plus que le té-
moin de la première série). A ce stade, un premier essai de consommation a été

réalisé sur des moutons qui recevaient par ailleurs ad libitum un aliment complet
très appété à base de coque d’arachide, de son de blé et de tourteau d’arachide.
La consommation a été de 20 g/mouton/jour, ce qui est faible.
Lors d’une troisième étape, nous nous sommes interrogés sur le caractère
indispensable de la chaux et sur la possibilité d’obtenir le durcissement uniquement
avec le ciment, en diminuant de 25 p.100 la quantité de mélasse.
En effet, la qualité de la chaux vive est variable et son coût élevé (prix au
détail : 200 F/kg).
De plus, le régime des animaux de l’élevage traditionnel étant carencé en
phosphore, calcium, cuivre et zinc, nous avons introduit un phosphate naturel
(testé actuellement dans le cadre d’autres études), du sulfate de cuivre à usage
agricole et du sulfate de zinc technique.
La formule est présentée dans le tableau 3.
Tableau 3 : Formule de blocs à lécher sans chaux et avec des oligo-éléments
!
I
I
i en g pour 2 kg
I
!
!
environ
!
!
I
!
!
Mélasse
!
750
!
!
!
I
Urée
!
!
2 0 0
!
!
Son
!
!
I
4 0 0
!
I
!
Sel (NaCI)
!
2 0 0
!
!
I
I
!
Phosphate naturel
2 0 0
:
!
!
!
Ciment
!
I
2 0 0
!
!
!
!
!
!
!
Sulfate de cuivre
!
6
!
!
Sulfate de zinc
!
!
!
!
32
!
I
TOTAL
!
1 988
!
!
!
!
~-
. . . / . . .

II n’y a bien sûr pas eu d’élevation de température, mais un durcissement
suffisant, quoique un peu inférieur à celui de la série précédente a été obtenu.
Ces blocs ont été mis à la disposition de moutons qui recevaient de la paille
de riz à volonté. La consommation enregistrée sur 4 moutons pendant une semaine
a été de 125 g par jour et par mouton.
Au vu de cette consommation, nous avons corrigé les apports en oligo-
éléments pour couvrir les besoins des animaux sans toutefois atteindre les seuils
de toxicité. Les formules à tester figurent au tableau 4.
Tableau 4 : Formule de blocs à lécher à tester dans le cadre d’un essai
d’alimentation
I
!
en g pour 2 kg
! Prix des matières pre- i
!
!
environ
! mières en F CFA par kg,
I
* Mélasse
!
!
I
750 1
850
;
35
!
!

!
I
, Urée
2 0 0 ;
200
;
70
!
!
!
!
I
i Son
!
4 0 0 i
400
;
19
I
!
!
i S e l (NaCI)
2 0 0 ;
!
‘00
!
20
!
I

!
!
I
! P h o s p h a t e n a t u r e l !
2 0 0 ;
200
;
?
I
!
!
! Sulfate de cuivre !
1 ;
1 1
2 0 0
!
!

!
i Sulfate de zinc
!
!
4 ;
4 f
550
!
!
i C i m e n t
!
2 0 0 ;
200
;
45
!
.
.
!
!
!
!
!
! T O T A L
!
1 955 !
1 955
i 32 environ + prix
!
!
!
!
!
du phosphate
!
Ces blocs vont être testés pendant plusieurs mois avec des moutons rece-
vant une paille très pauvre (mil ou sorgho), les consommations et l’évolution
pondérale des animaux seront enregistrées, l’état sanitaire sera surveillé.
En fonction des résultats obtenus, une deuxième phase expérimentale sera
abordée. Elle consistera à concevoir une unité de fabrication artisanale et à tes-
ter cet aliment sur des bovins (Dahra par exemple) et ovins (PPR à Louga par
. . . / . . .

- 6
exemple) de la zone sylvo-pastorale et également sur des animaux du système
agro-pastoral de Thyssé-Kaymor.
La formulation des blocs est provisoire : on s’efforcera en particulier de
trouver une combinaison permettant l’incorporation maximale de mélasse tout
en maintenant la cohésion du bloc.