Annales de Parasitologie (Paris), t. 38, 1963, no...
Annales de Parasitologie (Paris), t. 38, 1963, no 6, pp. 915 à 924
Sur quelques Hmwmpby.caZz? paléarctiques
1_ 7
(A cariens, Imhi&)
i!
Par P.-C. MOREL
DERMACENTOR PARVUS Neumann, 1897, p. 378-379.
Voici les détails les plus caractéristiques selon la description originale :
«Mâle. Corps ovale, plus large en arrière, long de 2,6 mm, large de 1,6 mm. Ecusson
convexe, brun noirâtre, comme verni, glabre ;... sillons cervicaux très courts ; sillon latéral
peu profond, s’arrêtant au feston marginal extrême ; festons à séparations bien marquées ;
ponctuations très nombreuses, fines ; yeux pâles situés au niveaux de la deuxième paire de
pattes. Face ventrale brun rougeâtre, glabre, sillons sexuels écartés, divergents. Rostre à
angles postérieurs de la base prolongés en pointes saillantes et mousses. Hypostome à nom-
breux denticules antérieurs, à quatre files de dents sur chaque moitié. Palpes courts, renflés
en dehors, dépassant beaucoup le bord externe de la base du rostre, pourvus de poils à leur
bord externe. Pattes assez fortes, brun rougeâtre. Hanches glabres, croissant peu de la pre-
mière à la quatrième ; celles des deux premières paires allongées en une épine peu saillante ;
une tubérosité au bord postérieur des autres... D’après un individu, probablement jeune, origi-
naire de Syrie. >
En 1911, Neumann répète en les résumant ces données, ainsi que Arthur (1960).
On peut remarquer que l’espèce est de petite taille, sans émail (comme il peut arriver
chez les individus nains des espèces émaillées ou sitôt après la mue, ce que semble vou-
loir exprimer Neumann par : probablement jeune). On rencontre par la suite deux carac-
4.4
tères en désaccord avec la morphologie des Dermacentor paléarctiques. En premier lieu
la hanche 1 n’est pas bifide (ce qui ne se rencontre que chez les Ixodes, les Haemaphysalis
et les Boophilus). Il ne s’agit pas d’un Zxodes, Neumann le classe dans ses Rhipicephalae.
Chez les Dermacentor sensu stricto, les dents de l’hypostome sont en file 3/3, parfois
414 antérieurement. Chez les Boophilus, les palpes ne sont pas « renflés en dehors,
dépassant de beaucoup le bord externe de la base du rostre », et le rostre n’a pas ses
« angles postérieurs de la base prolongés en pointes saillantes et mousses ».
Grâce à l’amabilité de M. le professeur M. André, nous avons pu examiner l’exem-
plaire type dans les collections du Muséum d’histoire naturelle de Paris. Il s’agit de
l’espèce que’ Schulze (19 19) nommera Haemaphysalis otophila.
Neumann a été très certainement induit en erreur sur le genre du fait que l’élargis-

916
P.-C. MOREL
sement des palpes ressemblait à celui de certains Derrnncentor,
et parce qu’il avait cru
y voir des yeux : ce sont vraisemblablement
des éclaircissements du bord du scutum.
Hormis ce caractère, tout dans le texte original amène à identifier une Haer~~aphysalis.
L’auteur a d’ailleurs omis un détail caractéristique de son exemplaire et de l’espèce en
question : il y a seu!ement neuf festons postérieurs, et non onze comme chez les autres
espèces.
Le type de Dertnacentor
parvus répond entièrement aux descriptions usuelles de
Haemaphysalis ofophila, selon Pomerancev (1950) ou Feldman-Muhsam (19.5 1). 11 n’y a
donc pas lieu d’y revenir.
En raison de l’antériorité de la publication de Neumann, HaemaphysaGs
otophila
Schulze, 1919, tombe au rang de synonyme de Haemaphysalis parvu (Neumann, 1897) ;
de même H. otophila schulzei Rondelli 1926.
En 1908, Neumann a décrit une Haemaphysalis par-va de Ceylan. Ce terme ne
pouvant donc subsister, il doit être remplacé par celui de Haemaph~salis
inter-media
Warburton et Nuttall, 1908, synonyme de H. pavw Neumann, 1908, préoccupé (Trapido
et Hoogstraal, 1963).
***
HAEMAPHYSALZS NICOLLEI Larrousse, 1925.
La description de cette espèce, recueillie au Kef (Tunisie) sous une pierre, était trop
peu précise pour être interprétée avec certitude. Pourtant Pomerancev (19.50) la met en
synonymie avec H. sulcata (Can. et Fanz., 1877) de même que Feldman-Muhsam (1951).
Cette décision est juste. La femelle existe dans la collection E. Brumpt à l’Institut
de Parasitologie de la Faculté de Médecine de Paris. L’exemplaire est à jetin, vraisembla-
blement de récente mue, car la chitine est claire. Les coxae, par leurs épines et leur pilo-
sité, les trochanters, par leur pilosité, le capitulum, par la morphologie des palpes et des
cornes basidorsales, permettent de reconnaître avec certitude H. sulcata.
La liste des synonymes est donc la suivante :
Herpetohiu sulcata Canestrini et Fanzago, 1877.
Haernaphysalis sulcata (Can. et Fanz.), Neumann, 1897 (espèce condamnée).
Haernaphysalis punctata (Can. et Fanz., 1877) (Neumann, 1897). p.p.
Haernaphysali,s cimaharina punrtcrta (Can. et Fanz.), Nuttall et Warburton, 1915. p.p.
Haemaphysalis nicollei
Larrousse, 1925.
Haemnphysalis srrlcntn sulcata (Can. et Fan& Schulze. 1925.
Haernaplzysa1i.s angoremis Schulze et Schlottke, 1927.
Haemaphysalis cholodkovskyi Olenev, 1928.
Haernaphysalis montana Kamenskii, 1928.
Haemaphysalis cinnaharina pmctata musimonis Tonelli-Rondelli, 1930.
Haemaphgsalis
sdcata (Can. et Fanz.), Pospelova-Strom, 1935.
Huemaphysalis cirznabarina creticn Sénevet et Caminopetros, 1936.
Haemaphysalis heneditoi Gil-Collado, 1938.

HAEMAPHI’SALIS PALEARCTIQUES
Y17
La synonymie avec H. sewelli Sharif, 1928, est incertaine.
Haernaphysalis sulcata est une espèce paléarctique qui semble restreinte à la sous-
région méditerranéenne. Sa distribution est la suivante :
Afghanistan : Anastos (1956).
Iran : Delpy (1938), Abbassian-Lintzen (1950) ; références personnelles : Hessarek, sur
mouton, Akinlou. sur lièvre, Abe-Ali, sur tortue.
U.R.S.S. : Pomerancev (1950) ; Anastos (1957).
Irak: Hoogstraal et Kaiser (1959).
Turquie : Schulze et Schlottke (1927 : H. ungorensis, Ankara) ; Hoogstraal (1959).
Syrie : Deir ez Zob, chèvre ; Lattaquié, chèvre (Mus. Hist. nat.. Paris).
Chypre : Coll. Neumann n” 983, sur Eumeces schneideri, 6 nymphes (Neumann, 1897.
330: H. punctata).
Liban: Joub Yasmina, mouton; Saida, chèvre (Mus. Hist. nat., Paris).
Egypte : Sinaï (Hoogstraal et Kaiser, 1958).
Yemen : Hoogstraal et Kaiser (1959).
Grèce : Mytilène. 1 nymphe sur lézard (coll. Brumpt = Sénevet, 1920 : Haemaphysalis
SP.).
Bulgarie : Cerny (1959).
Roumanie : Feider, Rauchbach et Mironescu (1958).
Albanie : Rosicky, Cerny et Luli (1960).
Yougoslavie : Schulze (1927) : Mikaitic (1952 : H. cholodkovskyi).
Italie : Starkoff (1958) ; références personnelles : Gênes (coll. Neumann, n” 973. 3 nymphes
sur Vipera uspis = Neumann,, IYUI, ZbU : H. punctata).
France : Digne (B. A.) (coll. Neumann n” 969 = Neumann. 1897 : H. punctata).
Espagne : Gil-Collado (1938 : Huemuphysalis heneditoi).
Tunisie : Le Kef (Larrousse, 1923 : Haemaphysalis nicollei).
Algérie : Marnia (coll. Neumann n” 971 : 1 nymphe) ; Sebda (Oran) (coll. Neumann n” 980 :
1 $, libre) ; Djebel Ksel (Oran) (coll. Neumann n” 981, 6 nymphes : Lucerta tingi-
runu) ; Oran (coll. Neumann n” 982 : 1 nymphe : Acanthodactylus \\,ulgaris). Toutes
ces références publiées par Neumann, 1901, comme H. punctata.
Maroc : Dar Kaïd Mtougui (1 nymphe, Mus. Hist. nat., Paris) ; Haut Atlas : nn (Psam-
modromus algirus, Quedenfeltiu truchylepharus, Saint-Girons legit).
Canaries : Ténérife (coll. Neumann, n” 986 : 2 femelles = Neumann, 1901 : H. p~irzcrnra).
Corse : Schulze (1926).
Une remarquable particularité biologique de cette espèce est la prédilection des sta-
des larvaires et nymphaux pour les Reptiles Lacertiliens et Ophidiens.
HAEMAPHYSALIS HIRVDO Neumann, 1897, 341 (non L. Koch, 1877, 786).
Décrite d’une façon assez imprécise sur des exemplaires de Sibérie orientale (10 0 0,
Amur, Mus. Hamburg), du Japon (3 ? 0, Japon, Mus. Berlin ; 2 0 0, Saga, chien, coll.
Neumann), de l’Indochine (Saïgon, 2 P 0, Mus. Paris), cette espèce est renommée par

9 1 8
P.-C. MOREL
son auteur ff. coricinna kochi Neumann, 1905, 238-239, du fait que I’espèce originale
de L. Koch lui semble impossib!e à reconnaître ; cette H. concinna knchi serait proche
de N. Con&nu C.-L. Koch, 1844, ce qui justifie son rang de sous-espèce ; ce point de
vue est maintenu ultérieurement par son auteur.
Nuttall et Warburton (1915, 456-457) ne modifient pas cette façon de voir, réser-
vant leur jugement du fait de l’absence de mâles dans ces lots (qu’ils ont tous examinés) ;
« if the corresponding 8 8 should turn out to possess che!iform palps, the attribution to
H. concinna would be justified, but if this be not the case, we do not think that the simi-
larity of the ? ? would be sufficient ground to maintain this form as a variety of that
species ».
Grâce à l’extrême obligeance de M. le professeur Brizard (Ecole vétérinaire de Tou-
louse) et de M. le professeur André (Muséum d’histoire naturelle de Paris), nous avons
pu revoir certains échantillons observés par Neumann.
Le tube n” 1366 de la collection de Toulouse, étiqueté H. hirudo, ne contient pas
deux femelles, mais une femelle et une nymphe ; sur le registre de la collection, le terme
H. hirudo est rayé et remplacé par H. c. kochi. La femelle correspond à H. fiava Neu-
mann (cf. Nuttall et Warburton, 1915, 408 ; Keegan et Toshioka, 1957, fig. 21) par les
caractères de I’hypostome, des Pa!pes, de !a basis capituli et des coxae notamment : il
ne s’agit pas de H. concinna Koch (comparaison avec des exemplaires de France), ni de
H. japonica Warb., 1908 (Pomerancev, 1950 : H. japonica douglasi), dont la morpholo-
gie est proche de celle des femelles de H. pava. La comparaison a été faite avec des
femelles de la collection Neumann : 1 0 d e S a g a , c h e v a l (CNm 989), 1 0 d’Aomori
(CNm 987 ; ce lot contient également 1 ? de H. bispinosa Neumann).
La rectification d’identité des spécimens nommés H. kochi confirme l’absence de
H. concinna Koch du Japon, car jusqu’à présent sa présence éventuelle en ce pays ne
s’appuyait que sur la synonymie supposée de H. concinna kwhi avec H. concinna.
Les exemplaires de Saïgon (2 ? 0, 1877, Harmand, Mus. Paris) appartiennent à une
autre espèce que H.. flava ; la légère saillie externe du 2” article palpal les rapproche des
femelles de Saga, mais les autres caractères les différencient. Leur identité vraisemblable
semblerait être H. papuanu Thorell, 1882, mais ce fait nécessitera vérification, en raison
de la confusion qui règne dans la systématique des Haernaphysalis
extrême-orientales,
et de la distribution généralement admise pour H. papuana, qui correspond à l’Indonésie
et la Nouvelle-Guinée. 1,‘essentiel est de savoir leur différence avec les exemplaires de
Saga.
Les femelles de l’Amur n’ont pas été réexaminées. En raison de l’état de la systé-
matique des femelles au moment où Neumann et Nuttall ont vu ces lots, nous ne pou-
C
vons affirmer ni leur identité entre les tiques de l’Amur et celles de Saga, ni leur diffé-
rence.
Neumann n’a désigné aucun type, ni pour H. hirudo Neum., 1897, ni pour H. c.
kochi Neum., 1905 ; en 1897 il cite en premier lieu les femelles de l’Amur et, en 1905,
les femelles du Japon ; c’est d’après leur provenance qu’il avait interprété ces derniers
exemplaires comme H. hirudo L. Koch ; le changement de dénomination de 1905 ne
modifie pas le point de vue de Neumann qui accordait aux lots de cette origine une

HAEMAPHYSALIS
PALEARCTIQUES
919
signification particulière : seuls de toute la série, les exemplaires de Saga se trouvent
dans la collection de Toulouse : ce dernier fait, joint aux autres, renforce par une consi-
dération logique et pratique le choix du lot 1366 comme type de H. concinna kochi ;
cette décision, compte tenu de la synonymie de la femelle type avec H. flava. évitera
tout changement éventuel dans la nomenclature, dans le cas où les femelles de l’Amur
seraient des H. japonica Warburton, 1908, où les femelles de Saigon appartiendraient à
une espèce décrite postérieurement à 190.5, si on s’avisait de retenir un de ces derniers
lots comme types.
La synonymie de Haemaphysalis fleva va donc se présenter de la façon suivante :
* H. flava Neumann, 1897, 333-336 : p.p. ; 1901, 260 : p.p. ; Warburton, 1908, 510 (type :
1 $, Saga, sur herbe, coll. Neumann n” 991) ; H. fiava pava Neumann, 1911, 111 :
P.P.
ZZZ
H. flava nrmata Neumann, 1905, 237-238 : 1911, 112.
=
H. hirudo Neumann, 1897, 341 (non L. Koch, 1877, 786).
1
H. concinna kochi Neumann, 1905, 238-239 ; 1911, 111 : p.p. (type : 1% Saga,
chien, coll. Neumann nu 1366).
ZZZ
?
H. concinna kochi Neumansn, 190.5, 238-239 : p.p. (0 0 de Sibérie : fleuve Amur).
non H. flawr Neumann, 1897 = * H. campanulata Warburton, 1908 (Neumann, 1897,
335 : Tokio, chien ; coll. Neumann n” 990 : 1 $ 9 ? Y? chien ; cf. Nuttall et War-
burton, 1915, 492).
non H. flnva Neumann, 1897 = *H. japonica Warburton, 1908. (Neumann, 1897, 335 :
1 $, Miyasaki, cheval).
non H. flava Neumann, 1897 = * H. intermedia Warburton et Nuttall, 1909, (Neumann,
1897, 336 : 4 $ b, Ceylan ; Mus. Paris ; spécimens vus, P.C.M.).
non H. concinna kochi Neumann. 1905 = ? * H. pupuana Thorell, 1882. (Neumann, 1905,
238 : 2 ? 0, Saïgon, Mus. Paris ; rectification P.C.M.).
non H. hirudo Neumann, 1897 = ? * H. papuan a Thorell, 1882. (Neumann, 1897, 341 :
2 0 0, Saïgon, Mus. Paris).
non H. hirudo L. Koch, 1877, 786 = nomen incertum.
non H. kochi Aragao, 1908, 3-6; 1911, 178-181 = H. kohlsi AragZo, 1951, 273 =
* H. juxtakochi Cooley, 1946, 48.
non * H. conçinna Koch, 1844, 237-238.
(Les bonnes espèces sont indiquées d’une astérisque).
***
IXODES PUNCTULATUS Canestrini et Fanzago, 1877, p. 183.
Voici la description de l’espèce d’après le texte de Canestrini et Fanzago (1877),
repris par Canestrini en 1890 (pp. 502-503) :
« Al ventre osservansi due solchi che si estendono indietro divergendo dall’apertura
sessuale fino alla regione anale, e un terzo solco che parte dell’ano e carre fino quasi a1
contorno posteriore dell’addome... Il contorno posteriore e suddiviso in undici scudetti da

9X’
P.-C. MOREL
dodici solchi brevissimi. Il rostre ha, in ciascuna sua met& tre file longitudinali di denti, i quali
diminuiscono di grandezza dall’avanti all’indietro. e sono di forma Iriangolare col vertice
ottuso. 1 tre demi di ciascuna fila trasversale sono equali di forma e di grandezza. 1 palpi sono
piuttosto brevi. Scudo dorsale... munito di due solchi larghi e quasi paralleli ; contorno presso-
che circolare. »
Neumann (1899 p. 160) traduit la description de l’espèce qu’il estime « douteuse en
tant qu’lxo&s ». Nuttall et Warburton (1911 p. 288) émettent les mêmes réserves :
« doubtful if it is an /xutAes ». Starkoff (1958, p. 34X) l’estime « indeterminahide ».
II paraît surprenant que personne n’ait reconnu l’espèce, malgré l’absence d’illus-
tration, car la description est suffisamment explicite.
Puisque Canestrini l’a placée dans les Exodes. c’est que les palpes sont du type lon-
girostre (quoiqu’il précise : « plutôt courts >>) et que les yeux sont absents.
Trois caractères par contre interdisent le rapprochement avec les Zxodes :
a) < un troisième sillon part de l’anus et court jusqu’au bord postérieur de l’abdo-
men » ; il s’agit donc d’une disposition metastriata et non prostriata.
b) le contour postérieur de l’abdomen « est divisé en onze écussons par douze sil-
lons très courts » ; il ne peut donc s’agir encore d’un prostriata.
c) « le rostre a sur chaque moitié trois files longitudinales de dents, qui diminuent
de volume de l’avant vers l’arrière ; les trois dents de chaque file transverses sont égales
de forme et de grandeur 2 ; I’hypostome est donc homodonte et non hétérodonte comme
chez les Zxodes.
Le choix ne peut donc se porter que sur les genres Dermacentor, Boophilus, Rhipi-
cephalus, Hyalomma et Haemaphysalis. Seul H~~~lotnmu a le rostre long mais présente
des yeux. Haemaphysalis
n’a pas d’yeux, mais généralement ses palpes sont plus larges
que longs. II existe cependant un sous-genre d’Haemaphysalis
: Alloceraea Schulze, dont
les palpes sont allongés et simulent ceux d’un Exodes. L’espèce de Canestrini répond
donc à la description de Haemaphysalis
inewk Birula, 1895, qui est la seule espèce de
ce type en Europe occidentale.
Neumann ainsi que Nuttall et Warburton n’ont pas reconnu Ixodes punctulatus
parce que Haernaphysalis inermis était à leur époque une espèce à peine connue dont la
présence n’était certaine que dans la région du Caucase.
Zxodes punctulatus Can, et Fanz. (1877), devrait donc avoir la priorité sur Haerna-
physalis inerrnis Birula (189.5), s’il n’existait un Zxodes punctulatus Say (1821), synonyme
de Dermacentor variahilis (Say, 1821) ; le nom de Canestrini et Fanzago ne peut donc
être utililisé et seul demeure valable celui de Birula.
Cette identification ajoute donc l’espèce à la faune italienne. II était d’ailleurs logi-
que d’y supposer son existence puisqu’elle existe en Yougoslavie et en France, associée
le plus souvent à Ixodes ricinus (L.), dans des biotopes à hygrométrie relativement éle-
vée, sous un couvert de chêne rouvre, châtaignier ou hêtre. Canestrini ne donne pas
l’origine exacte de son exemplaire mais indique qu’il provient du chevreuil ; il est alors

HAEMAPHYSALIS PALEARCTIQUES
9 2 1
vraisemblable qu’une des localités de récolte d’lxades ricinus sur cet hôte, par le même
auteur, correspond à celle de i’lxodes punc.t&tus c’est-à-dire Dosso Tavon (Trentino)
ou Treviso (Veneto) (Canestrini, 1890).
Haemaphysalis inermis semb!e de distribution irrégulière, mais le fait est peut-être
dû au hasard ou à la rareté des réco!tes en Europe. Voici les grandes lignes de sa dis-
tribution :
:$
* :g
France : Fontainebleau (Neumann, 1901, p. 262 : H. arnh&~un) ; Fontainebleau (S.-et-O.).
Lancosme (Indre). Chitré (Vienne), sur cerfs (coll. Brumpt) (Morel, 1961) ; Las Illas
(P.O.) sur herbe.
Italie : Trentino ou Veneto (Canestrini, 1890).
Yougoslavie : Schulze (1927), Oswald (1938), Mikaeic (1949).
Bulgarie : Schulze (1927) ; Drenski (1955) ; (lerny (1957) ; coll. Brumpt : Arbanas, Chiflika,
Tirnovo. sur bœuf et mouton (envoi de Pavlov).
Tchécoslovaquie : Rosicky (1953) ; Maeicka (1958).
Roumanie : Feider, Rauchbach et Mironescu (1958).
Iran : Hessarek (Delpy. 1938) : quelques exemplaires dans la collection Brumpt, recueillis par
Delpy, sont des H. inemis typiques et non des H. aponornrnoides.
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