2 Premiers cas authentiques de farcin du boeuf ...
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Premiers cas authentiques de farcin du boeuf
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4%
en Afrique Occidentale Française
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N o t e p r é l i m i n a i r e
par G. MEMERY, P. MORNET et A. CAMARA
Nous avons reconnu dans la région de Dakar
Par contre, elle est signalée en Inde et en Indo-
une affection qui ne semble pas avoir été signalée
nésie. D’autre part, la Guadeloupe en est tou-
auparavant en A.O.F. : le farcin du Sa?uf.
jours largement infectée et récemment (Gonzalo
Luque, 1946), son existence a été signalée en
1, - RAPPEL HISTORIQUE
Colombie.
Le farcin du bœuf, maladie infectieuse, conta-
En Afrique, elle sévit en Somalie, en
gieuse, inoculable, évoluant le plus souvent
Erythrée, au Kenya et elle est connue des
sous forme chronique, est dû essentiellement
éleveurs de la République du Soudan. Elle est
à un germe de la famille des Actinomycétacées :
également rencontrée à 1’Ile Maurice.
Nocardia farcinica (1). Il se caractérise clini-
quement par une inflammation suppurative
En A.E.F., certains cas ont été reconnus sur
des vaisseaux et des ganglions lymphatiques
des animaux abattus pour la boucherie ; mais,
de la racine des membres et des membres,
en A.O.F., elle était, jusqu’à ces derniers temps,
qui se manifeste sous la forme de cordes avec
passée inaperçue et c’est seulement en 1957
nodules, de tumeurs circonscrites et d’adéno-
qu’elle est décelée dans un des territoires,
pathies. On assiste parfois à la généralisation
le Sénégal.
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du processus avec apparition de pseudo-tuber-
Nous en donnerons brièvement la relation.
cules sur les différents viscères et les ganglions
lymphatiques.
II. - LA MALADIE DANS LA RÉGION
Décrite pour la première fois en France par
DE DAKAR
Sorillon en 1829, elle donne lieu au siècle dernier
à de nombreuses observations et à d’importants
Les premiers cas authentiques sont relevés
travaux. A la même époque (1830), elle est
sur un troupeau de bovins de la banlieue daka-
rencontrée à la Guadeloupe où Couzin l’étudie
roise (1). Une enquête ultérieure, effectuée
en 1879, en relation avec Nocard qui réussit à
dans plusieurs villages, indique 28 malades
isoler l’agent causal. Bernard, en 1924, souligne
sur 576 bovins visités, appartenant à divers
la gravité de la maladie dans cette île.
propriétaires.
Un bref rappel de la répartition géographique
montre
qu’elle
est,
actuellement,
surtout
Symptômes.
répandue dans les pays tropicaux et subtro-
picaux.
L’attention du propriétaire est attirée par un
empâtement ganglionnaire qui s’accentue très
En effet, en France, elle n’a plus été diagnos-
lentement. Il faut noter une prédominance de
tiquée depuis 1891 (Moussu).
l’atteinte des ganglions préscapulaires et pré-
cruraux. Un seul ou plusieurs de ces ganglions
(1) D’autres germes, les uns gram négatifs et acide-résistants.
. .
(parfois Ies quatre) peuvent être atteints, à des
les autres VOIS~~ du bacille de Prelsz Nocard, ont été incriminés.
Le germe Nocardia est lui-même en cours de révision avec
les genres Mycobacterim et Streptomyces,
une étude taxono-
(1) Nous remercions vivement M. Diallo Djibril, vétérinaire
mique étant entreprise dans les Laboratoires du Dr Waksman
africain de la Circonscription de Dakar, qui a bien V~U IFDUS
a l’Université d’Etat de Rutgers (U.S.A.).
consulter et nous donner toutes facilités de recherche.
1 1

stades divers. Ils s’indurent, deviennent irré-
bien lié, homogène, parfois légèrement verdâtre
guliers, polynodulaires, pour atteindre la gros-
ou jaune, toujours inodore et n’a pas tendance à
seur des deux poings et parfois celle de la tête
s’écouler. Mais la consistance semble dépendre
d’un enfant ; ils sont alors généralement entourés
du degré d’évolution de l’abcès. En effet, dans
de nombreux nodules de la grosseur d’une noix
les lésions anciennes, le pus est plus liquide,
à celle d’un œuf. Des points fluctuants peuvent
moins homogène, grumeleux. Généralement,
apparaître, mais l’abcédation n’est pas de règle
le ganglion n’est pas atteint dans sa totalité ;
et est toujours tardive. Quand elle se produit,
il reste toujours une partie qui, macroscopi-
on note l’écoulement, peu abondant, d’un pus
quement, paraît saine.
blanc, crémeux, parfois grumeleux, toujours
inodore. La fistule a tendance à se refermer
Les cordes sont constituées par les vaisseaux
rapidement. La peau devient dure et adhérente
lymphatiques enflammés. Leur paroi est épaisse
à la lésion ganglionnaire sous-jacente.
et indurée. Ils contiennent des quantités variables
de pus qui s’amasse par endroit pour former
De ces lésions peuvent partir des cordes
les nodules en chapelet, rencontrés de loin
lymphatiques avec des nodules en chapelet
en loin, et dont la paroi est habituellement plus
qui atteignent parfois le pli du genou et descen-
mince.
dent sur la face interne du canon. Elles sont
cependant peu nombreuses et souvent courtes,
LESIONS PRCFONDES.
même avec des lésions ganglionnaires très
anciennes. Nous n’avons was noté d’ulcérations
Nous avons rencontré des adénites internes
1
des cordes ou des nodules qui les accompagnent.
purulentes, axillaires et iliaques externes. Les
ganglions peuvent atteindre le volume du poing,
avec plusieurs foyers purulents de même nature
ÉVOlUtiOIl.
que précédemment.
La maladie est essentiellement chronique.
Ils sont reliés aux ganglions externes par des
Nous n’avons pas observé les formes aiguës ou
trajets purulents qui suivent le chemin des
sub-aiguës décrites à la Guadeloupe. L’évolu-
lymphatiques profonds.
tion est très lente, un an et certainement plus.
Cette durée est difficile à préciser (1). En effet,
A u

point de vue viscéral, nous avons noté
le début est très insidieux et lorsque la maladie
à deux reprises de petites lésions pulmonaires
est découverte, elle évolue depuis plusieurs
mais les ganglions bronchiques et médiastinaux
semaines. L’état général des animaux atteints
étaient normaux.
ne semble pas affecté, du moins au cours des
premiers mois ; même porteurs de lésions
Nous n’avons pas constaté à Dakar les impor-
importantes, ils ne sont pas en plus mauvais
tantes lésions viscérales signalées par Bernard
état que les autres. Les phases ultimes, décrites
à la Guadeloupe, et par divers auteurs en Inde.
par Daubney au Kenya, n’ont pas le temps de se
manifester,
les propriétaires se débarrassant
des malades dès que les lésions sont trop appa-
III. - LA MALADIE DANS LA RÉGION
rentes.
DE TJBES ET LA PETITE COTE (1)
Lésions.
A l’occasion d’une visite au Centre de IlElevage
de Thiès (2) en novembre 1957, l’un d’entre
LÉSIONS SUPERFICIELLES.
nous note qu’un boeuf producteur de sérum
Au niveau des ganglions atteints, la peau est
antipestique (no l), isolé du reste du troupeau
épaissie, fibreuse, lardacée, surtout lorsqu’il
le 17 octobre, présente un engorgement du
y a eu abcédation et il peut se former une plaque
ganglion lymphatique préscapulaire droit avec
indurée de plusieurs décimètres de diamètre.
une amorce de corde lymphatique.
La coque de l’abcès est toujours épaisse et
Mais le signe le plus frappant est une lymphan-
fibreuse. Les abcès sont polyfocaux et contiennent
gite tronculaire du membre postérieur droit.
un pus de consistance variable. Il est crémeux,
(1) On appelle, au Sénégal, (1 Petite Côte 11, la région littorale
(1) D’après l’enquête à laquelle nous nous sommes livrés,
qui s’étend au sud de Dakar, vers M’Bour, Joal.
il semble que les premiers cas observés par nous dataient de
plusieurs mois.
(2) Ville située à 70 km au nord-est de Dakar.
1 2
Y

Le rapprochement avec les observations de
peutique m i s e en œuvre n’empêche pas les
Dakar est immédiat et la suspicion de farcin
lésions de progresser et une lymphangite tron-
s’impose. Mais avant de faire la description
culaire massive envahit le membre intéressé.
de ce cas très intéressant, nous relaterons ce
qu’une première enquête nous a appris sur Une dermite compliquée de plaie infectée
cette affection dont l’existence semble confirmee,
s’installe au niveau du métatarse. Et la suppu-
depuis plusieurs années, dans les régions de
ration gagne, en position déclive, la couronne
Thiès, M’Bour, Joal.
des deux onglons. L’amaigrissement s’installe,
SENEGAL
0 C A S D E F A R C I N
RECONNUS
Diourbcl
0
OCEAN
4TLANTIQUE
En 1956, le rapport d’un agent du Service
des adénopathies préscapulaires apparaissent,
de I’Elevage fait état d’une affection, dénommée
importantes, et l’animal meurt dans le marasme
(( Boude1 » (1) par les éleveurs. Elle aurait été assi-
le 25 septembre 1957.
milée par lui, non sans quelque raison apparente,
Le boeuf no 1 (cité plus haut) présente les
à la lymphangite épizootique du cheval. Les
mêmes lésions que le no Il et l’évolution se
traitements habituels à cette dernière maladie
poursuit de façon superposable.
auraient été essayés : biodure de mercure et
lugol. Sans résultat.
Cet animal est transporté au Laboratoire
Central de I’Elevage à Dakar, le 23 décembre,
Des cas de « Boude1 » seraient égaIement
pour un examen plus approfondi. L’amaigris-
signalés de façon sporadique dans les régions
sement s’intensifie et, le 7 janvier 1958, 11 est
de M’Bour, N’Gaparou, Joal.
sacrifié in extremis.
Mais revenons au foyer de farcin constitué
L’autopsie révèle des lésions très étendues
par le troupeau de bovins producteurs de sérum
et très instructives. En voici la relation :
antipestique du Centre de Thiès.
État général : très mauvais : hydrocachexie
Le 10 septembre 1957, un bœuf no II est
marquée. Hypertrophie nette du ganglion poplité
isolé parce qu’il présente une corde lymphatique
droit, des ganglions préscapulaires droit et
avec (( boutons » non ouverts le long de la saphène
gauche avec nodules périphériques.
externe du membre postérieur droit. La théra-
L é s i o n s .
(1) le fait que le fa& soit désigné par un nom vernaculaire
MEMBRE POSTÉRIEUR DROIT : le membre
indique bien l’ancienneté de l’affection.
(( éléphantiasique 1) montre une peau épaissie,
1 3

fibro-lardacée, adhérente au tissu sous-jacent.
La meilleure méthode de coloration pour le
Tous les lymphatiques sont hypertrophiés,
mettre en évidence sur un frottis de matériel
remplis d’un caseum jaunâtre avec concrétions
pathologique est la méthode de Ziehl à condition
calcaires. Les traînées lymphatiques longitu-
de ne pas trop décolorer à l’alcool. Le germe
dinales, semées de caseum, donnent un aspect
se manifeste sous l’aspect de petites colonies
très particulier au membre dépouillé.
mycéliennes ramifiées en étoile ou en (( araignée »,
rouges sur fond bleu.
P
GRANDES CAVITÉS : légère pleurésie séreuse
du côté droit.
Isolement.
APPAREIL RESPIRATOIRE : collapsus pulmo-
naire à droite ; broncho-pneumonie nodulaire
NOUS avons toujours isolé facilement le germe
caséeuse o u caséo-calcaire, disséminée dans
en nous adressant toutefois à des lésions peu
tout le parenchyme. La grosseur des nodules
anciennes. NOUS avons employé le milieu de
varie de la tête d’une épingle à celle d’un œuf
Lowenstein sur lequel le développement est
de pigeon.
1 1
e p us rapide et le plus abondant, cependant
A
que les souillures sont généralement inhibées.
PPAREIL DIGESTIF : légère entérite ; nodules
parasitaires caséeux sous-muqueux de l’intestin
En 4 à 5 jours, de petites colonies pigmentées
grêle (œsophagostomose) ; présence de nodules
en jaune beurre apparaissent. Elles se développent
caséeux à Nocor& de la taille d’un grain de mil,
le plus souvent sous forme R, chagrinées, à sur-
disséminés dans le foie.
face irrégulière et crevassée. La pigmentation
s’accentue, devient ocre jaune et di?Iuse dans
APPAREIL CIRCULATOIRE : phlébite de la
le milieu qui perd sa couleur initiale et devient
jugulaire gauche (accidentelle : consécutive à
également ocre jaune. Parfois, les colonies
une injection médicamenteuse irritante). Throm-
sont moins sèches, légèrement brillantes et lisses,
bose récente, mais en voie d’organisation, de
avec une partie centrale surélevée, entourée
la veine fémorale droite. Phlébite et périphlébite
d’un bourrelet marginal très net.
caséeuse au voisinage du ganglion poplité.
L’isolement peut aussi être fait sur milieu
APPAREIL LYMPHOPOïÉTIQuE
: nodules caséeux
ordinaire, mais la culture est très longue à appa-
ou caséo-calcaires du volume d’une tête d’épingle
raître, quinze jours, parfois trois semaines, et
dans le parenchyme splénique. Présence de
risque d’être envahie par les cultures de germes
nodules caséeux o u caséo-calcaires
dans les
ou de champignons secondaires qui souillent
i
ganglions suivants :
souvent les prélèvements.
- poplités : le ganglion gauche est peu lésé
‘W
nais le droit, en relation avec le membre (( élé-
Cultures du microorganisme dans les
phantiasique », est très hypertrophié (de la
milieux usuels.
t
grosseur d’une pomme), entièrement envahi
. .
. .
par un caséum qui en a détruit la substance,
En gélose nutrrtlve ordmarre, il pousse très
‘a
et a débordé sur les parties musculaires péri-
lentement en donnant, en 8 à 10 jours, de petites
phériques, créant une myosite nodulaire caséo-
colonies atteignant 2 mm de diamètre, chagrinées,
calcaire ;
irrégulières,
mais toujours
minces,
souvent
-
pigmentées en ocre rouge.
inguinal droit, iliaque droit, pancréatique,
trachéobronchiques et médiastinaux, rétro-pha-
Sur bouillon ordinaire, on observe un voile
ryngien droit, parotidien gauche.
gras et épais ne couvrant pas toute la surface
du liquide. Il tombe régulièrement au fond du
tube et donne un dépôt. Le milieu reste clair.
IV. - L’AGENT CAUSAL
Sur pomme de terre, la culture est un peu
Siège du microorganisme dans les lésions.
plus rapide, les colonies sont confluentes, irré-
gulières, et très pigmentées. Le pigment diffuse
ragent peut aisément passer inapercu ; il
dans la pomme de terre au bout d’un ou deux
est en effet pratiquement absent dans le pus de
mois de culture.
lésions anciennes (foyer de ramollissement par
exemple). Il est abondant à la périphérie des
Sur carotte, le germe pousse aussi assez abon-
lésions ou au centre des microabcès (lésions
damment mais est toujours moins pigmenté
débutantes).
que sur pomme de terre.
4

Aspect du microorganisme sur les cultures.
les mesures sanitaires étant, en ce qui concerne
l’infection à Bacille de Koch, très différentes
Il est morphologiquement différent de celui
de celles prévues pour le farcin.
noté dans les prélèvements pathologiques. Il
se présente sous forme de filaments enchevêtrés.
Dans l’observation que nous relatons, peut-
Certaines souches donnent des bacilles isolés
être un spécialiste aurait-il pu s’étonner de la
ou un strepto-bacille avec des amas d’éléments
discrétion des lésions de la plèvre dans une
cocciformes de grosseur très variable.
infection tuberculeuse, eu égard à l’importance
des lésions bronchopulmonaires.
Affinités tinctoriales.
Quoi qu’il en soit, actuellement, une enquête
s’impose pour déterminer l’importance de la
11 se colore très bien au bleu de méthylène
maladie farcineuse, son extension, sa répartition
à 1 p. 100. Il présente alors un grand nombre
et rechercher la part respective qui revient,
de granulations métachromatiques, qui sont aussi
en certaines régions, à la tuberculose et au
présentes dans les bacilles isolés ; certaines
farcin.
sont même à l’état libre, et constituent les
éléments cocciformes signalés.
Le germe prend le gram si la décoloration à
VI. - CONCLUSION
l’alcool est modérée. Il est uniformément coloré.
Il est acide-alcoolo-résistant ; il se laisse
Nous décrivons les premières observations
cependant décolorer par un excès d’alcool.
authentiques de farcin du boeuf relevées en
Et au Ziehl, une partie des germes sont souvent
Afrique Occidentale Française (territoire du
colorés en bleu.
Sénégal). L’existence de cette maladie dans
la région de la petite côte du Sénégal semble déjà
ancienne.
V. - DISCUSSION
Est-elle passée inaperçue ou l’a-t-on confondue
Le farcin du boeuf, tel que nous le décrivons,
avec une autre maladie ? Nous ne pouvons
ne constitue pas une entité différente de celle
donner de réponse à cette question.
connue en d’autres régions.
Nous soulignons la difficulté, dans certains
Mais il est intéressant d’approfondir divers
cas,
d’assurer le diagnostic différentiel du
problèmes s’y rapportant car cette affection
farcin et de la tuberculose sans le secours du
est économiquement grave, d’une chronicité
laboratoire.
décevante et d’une guérison problématique.
La symptomatologie, l’évolution de la maladie,
Et si, du vivant de l’animal, le diagnostic en
l’étude des lésions et du germe, Nocardia furci-
est relativement facile (lésions externes) pour
nica, sont exposées sommairement.
un clinicien averti, il n’en est pas de même sur
Une étude plus approfondie portant sur
l’animal abattu, lors de lésions viscérales. C’est
l’extension de la maladie, le pouvoir pathogène
ainsi que dans le cas du boeuf no 1 (Thiès),
du germe sur animaux d’expérience, l’histo-
il était impossible de différencier les lésions de
pathologie et le résultat des divers traitements
celles de la tuberculose. Seuls l’examen microsco-
entrepris sera publiée ultérieurement.
pique et la culture du germe purent lever les
doutes.
(Laboratoire Central de I’Eleoage
Et cette confusion plausible pose pour l’inspec-
K Georges CURRASSON )) à Dahar.
tion des viandes un problème très sérieux,
Directeur : P. Mornet.)
15

SUMMARY
Bovine farcy in French West Africa
-. _. %
The authors describe for the first time dettiiled observations which authenticate the presence
?
of this infection in Senegal. It is probable that the disease has existed in the coastal belt for some time.
.r.
Has this entity been confused with other infections or merely passed unnoticed ? This question cannot
,
be answered .
i
The difficulty in some cases of differential diagnosis from tuberculosis without laboratory
aids is emphasised.
Symptomatology, the evolution of the infection, the lesions and the causal agent, Nocardia
farcinica are summarised.
Further publications Will be made after greater study of the incidence of the disease and its
histopathology have been made and on the results from experimental infection trials and chemothe-
wy.
FWXJMEN
(
,
Farcino del buey el en Africa occidental francesa.
Los autores describen las primeras observaciones auténticas del farcino del buey obtenidas
en el Africa occidental francesa (territorio de Senegal). La existencia de ésta enfermedad en la regiôn
de la pequesa costa de Senegal parece antigua.
Ella ha pasado desapercibida o se la ha confundido con otra enfermedad ? No se puede dar
respuestra a ésta pregunta.
Los autores subrayan la dificultad, en ciertos casos, de asugurar el diagnostico diferencial
del farcino y de la tuberculosis sin el auxilio del laboratorio.
La sintomatologia, la evolucion de la enfermedad, el estudio de las lesiones y del germen
Nocardia farcinica se explican sumariamente.
Un estudio mas profundo sobre la extension de la enfermedad, el poder patogeno del germen
sobre 10s animales de experimentacion, asi como la histopatologia y el resultado de diversos trata-
mientos ensayados, serâ publicado posteriormente.
.