12: FiEUNION du CONSEIL SCIENTIFIQUE INTERNATIONAL...
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FiEUNION du
CONSEIL SCIENTIFIQUE INTERNATIONAL
POUR LA RECHERCHE SUR LA TRYPANOSOMIASE
(c.s.I.R.T.)
Bangui (R.C.A.)
Novembre, 1968
Le Prothidium dans le traitement
et la prophylaxie de la trypana-
somiase des Equidés.
par S.M. TOURE
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INSTITUT D'ELEVAGE ET DE MEDECINE
VETERINAIRE DES PAYS TROPICAUX
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LABORATOIRE NATIONAL DE L'ELEVAGE
ET DE RECHERCHES VETERINAIRES
DAKAR-HANN

c
LE PROTHIDIUMDANS G3 TRAITEMENT
ET LA PROPHYLAXIE DE LA TRYPANO-
t
SOMIASE DES EQUIDES
par S.M. TOUR3
Institut d'Elevage et de Médecine vetérinaire
des Pays tropicaux - Laboratoire national de
1'Elevage et de Recherches vétérinaires de
DAKAR-HANN
I- I N T R O D U C T I O N
Le traitement de la trypanosomiase du cheval par des médicaments
appartenant au groupe des Phénsnthridines est peu courant. Quelques essais
ont été tentés avec plus ou moins de succès. DAUDEL, en 1950, en utilisant
le bromure de Dimidium, constate une toxicite assez marquée du produit chez
le cheval. MORNET et MAHOU (lg@),
avec le chlorure de Dimidium à la dose
de 1 mg par kg de poids vif, parviennent à traiter la trypanosomiase du
cheval à Trypanosoma vivax.
Toutefois ces auteurs remarquent que l'action du chlorure de
Dimidium est plus réelle chez les bovins que chez les chevaux mais que les
parasites disparaissent assez rapidement du sang des chevaux après traite-
ment. En 1962, BOUCHARD et DICK emploient avec succès un mélange de chlorure
et de bromure de Dimidium dans des cas de trypanosomiase à T.vivax. Mais ils
observent par contre que le Métamidium administré par voie veineuse, à la
dose de 2 mg par kg, entraîne très rapidement chez le cheval un choc mortel.
D'une façon gdnérale les dérivés de la Phénanthridine provoquent chez les
Equidés des s-yncopes respiratoires mortelles lorsqu'ils sont administrés par
la voie veineuse, La voie sous-cutanée est aussi dangereuse chez ces animaux.
Il est probable que de -tels accidents aient considérablement discrédité
l'emploi de ces médicaments chez le cheval. Le problème s'est posé de savoir
s'il n'était pas possible d'utiliser le Prothidium chez les Equidés dans les
mêmes conditions que chez le boeuf et de préciser la valeur du traitement,
II - PROTOCOLE EXPERIMENTAL ET RESULTATS
Le premier traitement par le Prothidium a été fait sur un cheval
trypanosomé (T.vivax) et dans un état de cachexie extrgme du fait d'infections
intercurrentes. Le médicament a eté utilisé en solution à 2 p.100, à raison
de 2 mg par kg par voie intramusculaire (muscles fessiers). L'animal ne pre-
sentait plus de parasitémie 48 heures après le traitement.L'administration
. . / *.
‘.

d'antibiotiques et de cardiotoniques a en outre considérablement amélioré
l'état du cheval. Il n'a pas étd observé de signes de toxicité du Prothidium
les premiers jours qui ont suivi le traitement ni quelques semaines après.
L'expérimentation a été poursuivie par l'administration de Prothidium à
deux ânes inoculés de T.vivax par la seringue. La disparition des trypanoso-
-' ---.-."-
mes est effective lc deuxieme jour qui suit le traitement et le médicament
semble bien toléré par voie intramusculaire. Ces premiers résultats ayant été
encourageants, un protocole expérimental a été établi pour étudier le compor-
tement d'un plus grand nombr? d'animaux,
Dans une première phase 20 %ws ont été utilisés pour juger de la
toxicité du Prothidium et de sa valeur trypanoprévcntive. Le premier lot a
reçu une dose de 2 mg par kg de Prothidium en. solution à 2 $, voie intramus-
culaire profonde. Ce lot a été gardé pendant dix jours en stabulation dans
l'en?inte du Laboratoire de 1'Elevage afin de juger des effets toxiques im-
médiats du médicament. Le second lot n'a pas été traité et a été conduit à
la ferme expérimentale du Laboratoire, située dans une région infestée de
Glossina palpalis gambiensis et où l'infection par T.vivax est assez fréquente.
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Au bout de 10 jours le premier lot a rejoint le second.
Les ânes traités au Prothidium ont assez bien toléré le médicament
à la dose de 2 mg par kg; il est à noter toutefois une baisse de l'appétit
et une légère torpeur chez trois d 'entre eux le lendemain du traitement, suivi
d'un retour à l'état normal au bout de 24 heures. En outre chez l'un d'entre,
eux, il a été observe un fléchissement du boulet, avec boiterie, lié certai-
nement au traumatisme d'un nerf au cours de l'injection. Au cours de son
séjour en région infestée de glossines, ce lot s'est bien comporté et il
n'y a eu à déplorer qu'un cas de mortalité due à une cause autre que la try-
panosomiase.
Les ânes non traités ont souvent manifesté des signes de morbidité
pendant les premières semaines de présence à la Ferme mais il n'a pas été
observé de trypanosomes dans le sang. C'est au bout d'un mois qu'on a pu
mettre en évidence T.vivax. Trois des ânes ont contracté la trypanosomiase
avec parasitémie apparente. Le traitement de ces animaux par le Prothidium
a été suivi de la disparition des trypanosomes. Un quatrième est mort, mais
cette mort ne nous a pas semblé en rapport avec une infection trypanosomiorne
Ces expériences portent sur une durée de deux mois et demi. Il n'a
pas été possible de garder plus longtemps ces animaux dans la ferme,si bien
que la durée de protection conférée par le Prothidium dans ces cas ne peut pas
être inc'iquéc de façon précise. On peut dire que celle-ci est d'au moins deux
mois et demi dans les expériences relatées. Au bout de ce temps, avant de
mettre fin aux expériences, les mêmes ânes, soit dix-huit, ont regu une deu-
xième injection de Prothidium. Tous ont bien toléri cette intervention. Ces
ânes ont été livrés à des villageois des environs de la Ferme du Laboratoire
pour être utilisés dans leurs travaux agricoles.
Un mois après le début de ces exp6riences sur les ânes, il a été
décidé d'administrer du Prothidium aux chevaux de la ferme, élevés pour
fournir du sérum. Habituellement on avait recours, pour les protéger, à
L'Antrycide prosalt et au Bérénil. Dans un premier temps, quatre chevaux
ont eté traités avec une solution de Prothidium à 2 $, 2 mg par kg, voie IM
profonde dans les fessiers, N'ayant pas observé chez ceux-ci de signes alarmants
de toxicité immédiate, six autres chevaux ont été traités de la même manière

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une semaine après. Le poids des chevaux est compris entre 286 kg et 355 kg
et les doses totales de Prothidium par cheval vont de 560 mg à 700 mg. Chez
un des chevaux traités, il a &é observé une boiterie avec fléchissement du
boulet à la patte postérieure droite, Les autres animaux ont bien tol&é
le médicament après une torpeur passagère d'une journée, surtout marquée
par l'inappetence, Des contrôles par examen d'étalements de sang ont montré
l'absence de trypanosomes pendant trois mois.
C O N C L U S I O N
Ces essais de traitement mon-trent que le Prothidium peut être un
bon trypanocide chez les Equides.
Il aurait en particulier l'avantage d'être
moins choquant que l'nntrycide.
Il nous a été donné en effet d'observer chez
des chevaux traités par 1'Antrycide une indisposition de plusieurs jours.
De plus 1'Antrycide prosalt provoque très souvent chez les Equidés une nécrose
de la peau au point d'injection, ou un nodule scléreux, ce qui est particu-
lièrement inesthétique sur un cheval de sport. Le Prothidium a sur le Bérénil
l'avantage de conférer une plus grande durée de protection. Cependant ces
essais n'ont pas été menés suffisamment longtemps pour conclure à l'innocuité
du Prothidium après des injections répetées plusieurs fois au cours d'une
ou plusieurs années. En tout cas on peut dire qu'il est mieux toléré que
d'autres dérivés de la Phénanthridinc tels que le Dimidium ou 1'Ethidium.
Des traitements,pratiqués
il y a deux ans sur des ânes avec l'Ethi-
dium, ont conduit à des conclusions négatives, tandis que d'autres faits avec
le Dimidium ne sont pas sans danger de l'avis de certains auteurs. Toutefois
le Prothidium entraîne pendant les 24 premières heures qui suivent le trai-
tement une légère torpeur, avec inappétence et sudation, mais tout rentre dans
l'ordre peu après, Plus grave est l'accident d'injection. Etant donné que
l'injection est faite par voie intramusculaire profonde, avec des aiguilles
60 - 20/102, il faut que le lieu d'injection soit précis (face interne de la
fesse, ou muscle pectoraux chez l',animal de gros format), Dans le cas de
boiterie relaté ci-dessus l'animal était assez maigre et un nerf a pu être
traumatisé. Il est à souhaiter que d'autres essais soient faits chez les
chevaux avec les trypanooides modernes.
Le problème est d'importance car l'élevage équin connaît des pro-
grès dans certains pays d'Afrique de L'Ouest.
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B I B L I O G R A P H I E
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