INSTITUT D’ELEVAGE ET DE MEDECINE VETERINAIRE DES...
INSTITUT D’ELEVAGE ET DE MEDECINE
VETERINAIRE DES PAYS TROPICAUX
REVUE D’ÉLEVAGE
ET DE
MÉDECINE VÉTÉRINAIRE
DES PAYS TROPICAUX
Extériorisation des potentialités génétiques
du zébu Peulh sénégalais (Gobra)
par J. P. DENIS et J. VALENZA
Tome XXIV (nouvelle série)
No 3 - 1971
VIGOT FRERES, EDITEURS
23, rue de I’Ecole-de-Médecine, Paris-VI’

Rev. Elev. Méd. vét. Pays trop., 1971, 24 (3): 409-18
Extériorisation des potentialités génétiques
du zébu Peulh sénégalais (Gobra)
par J. P. DENIS (*) et J. VALENZA (*)
RESUME
Trois taurillons appartenant à un lot d’animaux dont les potentialités
génétiques ont été extériorisées par une alimentation rationnelle dès leur
naissance sont abattus à 30, 29 et 27 mois. Leurs poids respectifs sont de
589, 556 et 440 kg représentant un gain moyen journalier de 632, 620 et
510 g. Les rendements sont de 64,7, 62,8 et 63,7 p. 100. Les carcasses
obtenues sont supérieures à celles d’animaux provenant de l’élevage tradi-
tionnel ou de parc d’embouche.
La sélection du zébu Peulh sénégalais ou
lopper des performances étonnantes par rapport
Gobra (**) - en vue de déterminer et d’exalter
aux très sévères conditions écologiques qui
ses remarquables qualités bouchères, se pour-
règnent dans l’aire de dispersion de cette variété
suit au Centre de Recherches zootechniques
de zébu Peulh.
de Dara-Djoloff, depuis 1954.
C’est tant pour préciser les véritables possi-
Effectuée en maintenant le troupeau d’étude
bilités d’extériorisation des potentialités de cette
dans des conditions de vie et d’entretien aussi
race que pour juger l’efficacité des travaux de
proches que possible de celles qui caractérisent
sélection effectués à Dara qu’une étude com-
l’élevage extensif dans la région sahélienne du
plète dans ce sens a été entreprise en portant
Ferlo, elle a déjà permis d’isoler quelques
surtout l’action sur l’alimentation, qui, dans
lignées dont les performances sont nettement
les conditions naturelles, constitue le facteur
supérieures à la moyenne, moyenne qui est,
limitant essentiel et sur lequel il est possible
en outre, en constante augmentation.
d’agir le plus aisément.
Les potentialités zootechniques latentes du
Un certain nombre d’animaux ont donc reçu,
Gobra, tant du point de vue de la précocité que
dès leur naissance, en plus du lait maternel une
du rendement en viande, qui n’ont rien à envier
alimentation équilibrée et adaptée à leurs be-
à nombre de races perfectionnées, ont été effec-
soins, mise à volonté à leur disposition jusqu’à
tivement mises en évidence en 1962 par
ce qu’ils soient abattus, à des âges différents,
REDON qui a montré que le jeune Gobra con-
entre 2 et 5 ans pour étude des carcasses et du
venablement alimenté était susceptible de déve-
rendement.
Cette étude ayant pour seul objet de préciser
(*) Institut d’Elevage et de Médecine vétérinaire
le potentiel créateur de viande du Gobra, les
des Pays tropicaux, Centre de Recherches zoo-
notions économiques, de prix de revient notam-
techniques de Dara-Djoloff; Laboratoire national de
ment, ont été délibérément laissées de côté.
YElevage et de Recherches vétérinaires, Dakar-Hann.
(*+) Le lecteur désireux de se documenter avec
Le cas échéant, elles seront reprises pour fixer
précision sur cette race pourra consulter utilement
s’il est économiquement rentable de produire
les articles déjà publiés dans la Revue, dont les réfé-
rences sont données dans la bibliographie de cet
des bQufs de boucherie de haute qualité, dans
article.
le cadre du marché de la viande au Sénégal.
- 409 -

Première partie
- calcium . . . . . . . .
Il,9 g
- phosphore . . . . . . . .
7,2 g
CROISSANCE DE LA NAISSANCE
AU SEVRAGE (6 MOIS)
Les mères pendant toute leur lactation
reçoivent un kg par jour de ce même concentré.
A partir de deux ans, ces animaux recevront,
MATERIEL - METHODES
en plus de la ration de base (foin et paille
naturels de la station) et à volonté, un concentré
1. Matériel
titrant environ 0,8 UF et 90 g de matières
Quinze veaux et 29 velles nés entre le
azotées digestibles au kg.
22 avril et le 24 septembre 1968 colnstituent le
lot expérimental. Ces animaux ont été intégrés
3. Observations effectuées
dans le lot d’extériorisation au fur et à mesure
Le poids et les mensurations classiques (péri-
de leur naissance, c’est-à-dire sans tenir compte
mètre thoracique, hauteur au garrot, longueur
des caractéristiques des parents, des mères en
scapulo-ischiale, longueur et largeur de la tête,
particulier (vaches à différents degrés de sélec-
longueur de la croupe, largeur de la hanche,
tion, primipares ou multipares).
hauteur aux sangles) sont pris selon le rythme
suivarrt :
2. Alimentation
- toutes les semaines jusqu’à 13 semaines;
De la naissance au sevrage les jeunes ani-
- tous les 15 jours jusqu’à 6 mois;
maux reçoivent en complément du lait mater-
- tous Iles mois jusqu’à 2 ans;
nel, un concentré alimentaire titrant environ
- tous les 3 mois jusqu’à 6 ans.
0,90 UF et 125/130 g de matières azo’tées
Le rerrdement en viande et la qualité des
digestibles au kg.
carcasses sont jugés régulièrement :
A partir du sevrage et jusqu’à deux ans,
à 2 ans, 3 ans, 4 ans et 5 ans, trois mâles
ces animaux sont mis en parc où ils ont à
sont abattus (un parmi chaque classe de poids :
leur disposition, en plus du pâturage, le même
faible, moyen, fort) et leur carcasse étudiée.
concentré à volonté et dans la mesure du
possible du foin récolté sur la station.
4. Lot témoin
Ce concentré, présenté en granulés, a la
Etant donné les différences significatives de
composition suivante :
poids aux mêmes âges en fonction du trimestre
- maïs . . . . . .
. . .
10 kg
de naissance (l), il est impossible de prendre
- son de blé . . . . . . 38
kg
pour I( lot témoin )) les animaux nés en 1968
- son de maïs . . . . . . 16 kg avant le 22 avril ou après le 24 septembre, qui
- son de sorgho . . . . . 28 kg représentent 66 p. 100 des naissances. Aussi
- tourteau d’arachide . . . .
5,250 kg
ce lot est-il représenté par l’ensemble des ani-
- carbonate de calcium * . .
maux nés en 1965-1966 ,et 1967 qui recevaient,
2
kg
- chlorure de sodium . . . .
de leur naissance au sevrage, 500 g par jour
0,5 kg
- complément vitaminé . . .
0,250 kg
d’un concentré de composition un peu diffé-
rente, titrant environ 0,90 UF et lOO/llO g
Ce qui donne :
de matières azotées digestibles au kg.
p. 1.000
- matière sèche . .
. .
905,8 g
RESULTATS - DISCUSSION
p. 1.000
de la mat.
Seules les croissances pondérables moyennes
sèche
-
de la naissance à 6 mois sont rapportées et
matières minérales .
. . .
559 g
figurent aux tableaux 1 et 2.
- matières organiques
. . .
946,l g
- matières grasses . . . . .
' 64,6 g
- matières azotées (N x 6,25)
, 157,O g
1. Mâles
- matières cellulosiques (Wende) .
763 g
Les poids à la naissance et à un mois sont
- extractif non azoté . . . . .
648,2 g
significativement différents entre les deux lots.
- 410 -

TABLEAU ND 1
Naissance
1 mois 2 mois
3 mois
4 qois
5 mois
6 mois
N
14
15 15
14
15
15
15
Extériorisation
>i
21,3
33,0 44,0
64,l
82,3
104
126,3
f
1,6
391
4,3
795
9,3
11,6
12,2
N
227
222 223
209
191
187
162
Témoin
x
25,0
38,5
48,7
61,6
72,7
85,3
96,2
i
095
OP9
191
136
138
2,4
2,7
F calculé
12,02
6,56
3,12
1,64
7,51
17,02
38,I
F 0,05 = 3,89
F 0,Ol = 6,76
Cette supériorité du lot témoin est due, en
A partir de 3 mois et jusqu’à 6 mois, la
grande partie, à la prise en compte des animaux
différence redevient significative mais à l’avan-
nés aux 1” et 4“ trimestres dont les poids à la
tage du lot expérimental dont la croissance est
naissance sont significativement supérieurs à
supérieure au témoin.
ceux nés au cours des 2’ et 3” trimestres (l), qui
seuls constituent le lot expérimental.
Les croissances moyennes journalières sont
respectivement de 475 et 406 g de 0 à 3 mois,
A deux et trois mois la différence n’est plus
690 et 38.5 g de 3 à 6 mois, 585 et 39.5 g de la
significative. Le lot (( extériorisé )) a ra’ttrapé
naissance au sevrage.
son retard. De plus les animaux nés aux 2’ et
surtout 3’ trimestres ont un poids à 10 semaines
2. Femelles
supérieur aux autres.
De la naissance à deux mois la différence
TABLEAU No11
Naissance
1 mois
2 mois
3 mois
4 mois
5 mois
6 mois
N
27
29
28
28
28
28
28
Extériorisation
X
22,7
35,6
47,7
63,6
81,9
101,o
118,9
+
7.31
391
4,7
63
734
893
835
N
233
246
242
231
215
206
200
Témoin
x
23,5
35,9
45,4
58,l
68,3
78,5
88,l
+
096
077
190
134
196
1,9
2,2
F calculé
1,71
38,24
1,77
5,85
26,21
56,41
83,14
F 0,05 = 3,89
F 0,Ol = 6,76
entre les deux lots n’est pas significative. A par-
6 mois), d’une vdle pesant 36 kg à la naissance,
tir du troisième mois, elle le devient et sa valeur
50 kg à 2 mois et 148 kg à 6 mois (croît
est très forte au moment du sevrage.
moyen journalier de 733 g et de 816 g de
2 à 6 mois).
Les croissances moyennes journalières sont
respectivement de 416 et 365 g de 0 à 2 mois,
593 et 356 de
g
2 à 6 mois, 535 et 342 g de la
CONCLUSION
naissance au sevrage.
Certains animaux ont des croissances remar-
La distribution à volonté de concentré ali-
quables. C’est ainsi qu’on peut citer le cas d’un
mentaire de croissance à de jeunes zébus gobras
veau pesant 20 kg à la naissance, 77 kg à
dès leur naissance ne paraît pas indispensable
3 mois et 167 kg à 6 mois (croît moyen journa-
pendant des deux ou trois premiers mois. Par
lier de 816 g de 0 à 6 mois et de 1 kg de 3 à
contre, à putir du momen,t où la production
- 411 -

laitière des vaches diminue et devient insuf-
Deuxième partie
fisante, cette supplémentation à volonté est
bénéfique et permet de sevrer à 6 mois des
CROISSANCE DE 6 A 24 MOIS
animaux d’un poids nettement supérieur à la
moyenne (f 30 kg chez les mâles et les
Du sevrage à 24 mois le même concentré
femelles).
dis,tribué à volonté a été fourni aux animaux.
Le poids et les mensurations classiques ont été
L
Cette supplémentation fait ressortir une hété-
effectués tous les mois durant la période consi-
dérée.
rogénéité entre les animaux quant à leur crois-
sance et leur précocité, tant chez les mâles que
1. Lot témoin
chez les femelles. Par voie de conséquence, éga-
lement, cette expérience confirme qu’une sélec-
Les mêmes témoins que dans la première
tion efficace et rapide sur le plan de la précocité
partie permettent de comparer les valeurs
bouchère don s’appuyer sur une supplémen-
obtenues dans le lot extériorisé. Les calculs de
tation indispensable à partir du moment où
signification entre le lot extériorisé et le lot
témoin n’ont pas été effectués à partir de
la production laitière maternelle n’est plus suf-
6 mois, car les différences entre les perfor-
fisante pour assurer la croissance optimale du
mances des 2 lots sont trop différentes. Cepen-
jeune. Pour le zébu gobra et dans les conditions
dant pour donner une idée de cet écart, les
de l’élevage sénégalais, cette supplémentation
poids aux âges caractéristiques sont donnés au
doit intervenir approximativement vers l’âge
tableau II” 3 pour illustrer la croissance du lot
de 2 à 3 mois.
témoin.
TABLEAU NO111
Mâles
2. Résultats dans le lot extériorisé
l’ensemble de la période le gain journalier est
de 673 g.
Seules les performances pondérales sont ici
analysées et figurent au tableau n* 4. En ce qui 2.2. Femelles
concerne les gains de poids successifs, ils figu-
rent au tableau no 5.
En ce qui conce,rne l’étude de l’évolution
pondérale des femelles, il faut tenir compte du
2.1. Mâles
fait qu’elles ont eté placées à la reproduction
dès le mois de janvier 1970 et que 14 d’entre
La courbe de croissance des mâles Gobra
elles vêlent entre octobre et décembre (veaux
jusqu’à 24 mois est pratiquement rectiligne,
d’un poids moyen important : 25 kg avec des
avec cependant un fléchissement à partir du
extrêmes de 21 à 31 kg).
21" mois.
Le gain de poids moyen journalier est de :
En effet du 6? au 21" mois, le gain de poids
- 546 g du 6? au 21r mois;
moyen journalier s’élève à 736 g et du 21“ au
- 260 g du 21c au 24” mois;
24” mois il n’est plus que de 360 g. Pour
- 500 g du 6“ au 24” mois.
- 412 -

TABLEAU N'IV
Croissance pondérale des animaux extériorisés
6
7
8
9
10
11
12
13
1 4
1 5
1 6
1 7
1 8
19
20
21
2 2
2 3
2 4
2
N
15
14
-
-
s2
x
-
126,3
143,2
162,5
180,5
205,O
125,7
248,7
267,0
290,5
312,5
336,6
362,0
381,2
404,4
428,3
457,5
473,0
479,0
490,O
2
12,2
19,0
14,7
14,7
16,6
19,2
18,l
16,4
15,6
15,8
16,8
18,4
18,l
18,s
16,4
21,4
24,4
26,l
24,2
N
28
_
-
-
_
_
_
-
_
Fz
52
x
118,8
133,2
154,3
165,4
181,5
200,4
217,2
233,l
249,8
268,2
286,4
305,9
318,l
333,1
345,9
364,4
373,9
383,6
387,8
;LI
+
a,4
10,3
6,2
8,6
10,o
10,o
9,4
10,5
11,l
11,3
11,3
11,5
12,7
14,0
16,0
16,O
16,8
16,6
15,6
TABLEAU No V
Gains de poids moyen par mois et journaliers des animaux extériorisés
6 - 7
7-8
8-9
9-10
10-11
11-12
12-13
13-14
14-15
15-16
16-17
17-18
18-19
19-20
20-21
21-22
22-23
23-24
Par
1
mois
16,9
19,3
18,0
24,s
20,7
23,0
18,0
23,s
22,0
24,l
25,4
19,2
23,2
23,9
29,2
15,5
6,0
11,o
(2
Par
jour
563,3
643,3
600,O
816,6
690,O
766,6
610,o
783,3
733,3
803,3
846,6
640,O
773,3
796,6
973,3
516,6
200,O
370,O
Par
3
mo=s
14,4
21,l
11,l
15,9
19,l
16,8
15,9
16,7
18,4
18,2
19,s
12,2
15,0
12,8
18,5
9,5
9,7
4,2
32
Par
z!
j OUT
480,O
703,3
370,O
530,o
636,6
560,O
530,O
556,6
613,3
606,6
650,O
406,6
500,O
426,6
616,6
316,6
323,3
140,O

Comme chez les mâles, la diminution de la
Troisième partie
vitesse de croissance se retrouve vers le
21” mois.
RESULTATS
DES PREMIERS ABATTAGES
CONCLUSION
A partir du 6” mois, les animaux continuent
à disposer à volonté du foin et de la paille de
La vitesse journalière de croissance chez les
la station, ain’si que du concentré auquel ils
._
animaux Gobra garde jusqu’à 24 mois une
ont été habitués depuis leur plus jeune âge
valeur extrêmement intéressante tant chez les
- titrant, rappelons le, 0,9 UF et de 115 à
mâles que chez les femelles. Cepend,ant il faut.
120 g de matières azotées par kilogramme.
noter que le taux de croissance diminue de
façon assez importante à partir du 21’ mois.
Ce sont les résultats constatés sur les car-
l
Si classiquement le poids au sevrage représente
casses des premiers animaux abattus alors qu’ils
40 p. 100 de celui de l’âge adulte dans cette
avaient entre 27 à 30 mois, qui font l’objet
expérience, iii est de 25 p. 100 à 24 mois. Ces
de ce qui suit :
animaux pourront encore prendre du polids:
Trois taurillons ont été choisis en fonction de
mais il semble que, dans le cadre d’une alimen-
leur gain de poids entre leur naissance et
tation intensive et à volonté dès la naissance,
deux ans, celui présemant le gain maximal,
les capacités de croissance rapide soient épui-
celui s’étant le moins développé et le troisième
sées vers le 21” mois. Par conséquent l’âge
représentant le gain moyen constaté pour l’en-
d’abattage se situerait un peu avant deux ans.
semble des animaux d’expérience.
TABLE.ILl NOV1
DonrAs g é n é r a l e s c o n c e r n a n t l e s t r o i s a n i m a u x
P o i d s
P o i d s v i f
Gain de
Gain d e p o i d s
N 0
Date
P o i d s à
n a i s s a n c e
e t ( â g e ) à
p o i d s t o t a l
j o u r n a l i e r
n a i s s a n c e
24 mois
(kg)
l’abattage
(kd
(kg)
2 717
24.5.68
20
560
589 kg
569
632
( 3 0 m o i s )
556
2 734
24.6.68
17
481
kg
539
( 2 9 m o i s )
2 748
21.8.68
440
26
418
kg
414
( 2 7 m o i s )
OBSERVATIONS
antérieur de la première côte).
- Epaisseur de la cuisse (au sommet d’un
Les observations et calculs suivants sont
triangle isocèle dont la symphyse pubienne
effectués (4) :
est la base).
- Poids vif avant le jeûne, à l’arrivée à Dakar.
- Epaisseur d,es muscles du plat de côtes (au
- Poids vif après 24 h. de jeûne au moment
niveau du 7” espace intercostal sur la ligne
de l’abattage.
matérialisée par la mesure de longueur).
- Poids de la carcasse chaude.
N.B. : Ces trois mesures sont prises après
- Poids du contenu de la panse.
24 heures de ressuyage.
- Poids du 5’ quartier (tête, cuir, viscères,
pieds).
- Jugement à l’œil :
- Poids des demi-carcasses après 24 h. de
- conformation de la carcasse;
ressuyage en chambre froide (queue et
- état du gras de carcasse;
rognon compris).
- état de la graisse de couverture:
- Longueur de la carcasse (bord antérieur
- état de la graisse de rognon;
de la symphyse pubienne - milieu bord
- état de la graisse musculaire.
- 414 -

- Calcul du rendement et du rendement
vrai :
Poids carcasse chaude
- rendement =
x 100
Poids vif (après 24 h de jeûne)
Poids carcasse chaude
- rendement vrai = Poids vif (après 24 h de jeûne) - poids contenu de panse
- La demi-carcasse gauche ressuyée est dé-
la 3” côte,
coupée de la façon suivante :
0 la poitrine : 4” à la 7” côte,
- demi-bosse;
l le tendon et le flanchet;
- gras de rognon;
- panneau;
- épaule : collier + paleron (une partie du
- le pan découpe en :
c
collier enlevée avec la tête au niveau de
o train de côtes, séparé au 10’: espace
la 3” vertèbre cervicale constitue la part
intercostal,
coutumière qui comprend en outre la
0 aloyau et cuisse;
hampe et l’onglet);
- indice de gras =
- pis de bœuf comprenant :
Poids gras de rognon x 100
e le gros bout de poitrine allant jusqu’à
Poids carcasse froide
TABLEAU NOV11
Résultats des abattages
2 717
2 734
2 748
Poids avant jeûne
589
556
440
P o i d s apràs jeûne
580
542
430
P o u r c e n t a g e p e r t e a u j e û n e
1,52
2,51
2,27
P o i d s c a r c a s s e c h a u d e
355
326
264
P o i d s carcasse f r o i d e
351
323
263
P o u r c e n t a g e p e r t e a u ressuyage
1,12
0,92
0,37
Rendement
64,72
62,88
63,72
Rrndcment vrni
67,48
66,06
65,58
P o u r c e n t a g e contcmJ p a n s e
4,08
4,81
2,83
P o u r c e n t a g e 5kne q u a r t i e r
24,8V
25,53
27,32
E n p o u r c e n t a g e d u p o i d s d e l a
c a r c a s s e f r o i d e
. dpaule
21,30
23,20
18,93
. p i s
12,15
9,81
11,51
. panneau
5,68
6,48
7,lV
. t r a i n d e c ô t e s
10,51
10,55
10,o
. globe
44,03
43,33
44,39
. b o s s e
3,40
3,33
2,50
. g r a s d e r o g n o n
1,93
2,28
4,24
L o n g u e u r cürcasse
128,O
125,5
116,5
E p a i s s e u r c u i s s e
29,6
29,7
27,4
E p a i s s e u r plxt d e c ô t e s
4,50
590
4,75
I n d i c e d e gras
1,94
2,29
4,26
I n d i c e d e c o m p a c i t é
2,74
2,57
2,26
C o n f o r m a t i o n d e l a c a r c a s s e
5
4,5
4
Gras d e c a r c a s s e
4
4
4
G r a i s s e d e c o u v e r t u r e
435
4
5
Gras de r o g n o n
5
495
5
G r a i s s e m u s c u l a i r e
3
3
3
- 415 -

- indice de compacité =
B est intéressant de comparer ces différents
Poids carcasse
résultats à ceux obtenus lors d’essais d’engrais-
Longueur carcasse
sement intensif de zebus Peulhs sénégalais.
- Pour le jugement à I’ceil des carcasses, les
La comparaison peut se faire soit avec des
cotations suivantes sont adoptées :
animaux d’âges les plus proches possibles (tau-
rillons ‘de 3 à 5 ans avant et après embouche),
0 - nul
soit avec des animaux dont le poids vif et sur-
1 - médiocre à très faible
tout la longueur ‘des carcas,ses se rapproche de
2 - faible
ceux des animaux (( extériorisés )). Ces données
3 - moyen
figurant au tableau no 9 sont extraites des
4 - bon, satisfaisant
études de CALVET et collab. (1) et VAL-
5 - très bon.
ENZA et collab. (4) et peuvent servir de
(( témoins )).
RESULTATS ET DISCUSSIONS
A la lecture de ces tableaux, on constate
que :
Ils apparaissent aux tableaux ns 6 et 7.
1. Le pourcentage de perte au jeûne, assez
Les gains de poids sont remarquables et
faible, n’a pas grande signification dans les
montrent bien que le’s qualités bouchères de
conditions de l’expérience, puisque les ani-
cette race déjà signalées (3) sont intéressantes.
maux sont à jeun depuis leur départ de Dara.
La demi-carcasse droite de l’animal no 2748
2. Le pourcentage de perte au ressuyage
est découpée selon la méthode pratiquée il
est faible par rapport aux ‘( témoins )) (1,3
Dakar :
à 2,2) et celui donné en Europe (1,5 à 4 p. 100
après 48 heures de ressuyage). II faut noter que
- quartier avant, comprenant le paleron, le
le ressuyage n’est que de 24 heures pour les
restant du collier et une partie du pis.
animaux cons$dérés.
- quartier arrière, comprenant le reste de la
demi-carcas,se.
Cette faible perte est la conséquence d’une
importante graisse de couverture empêchant
Le quartier arrière est traité par un boucher
l’évaporation. Elle est la plus faible chez I’ani-
de la place de Dakar le 19 novemibre 1970.
mal le plus gras (2.748).
Cet arrière pèse 95,3 kg.
D’autres facteurs agis’sent évidemment sur
Les résultats apparaissent au tableau n’) 8.
cette me’sure : la température ambiante, le
degré d’humidité, la vitesse de l’air et le temps
écoulé depuis l’abattage. Mais dans tous les
TABLEAU N?UI
cas, la durée et les conditions de ressuyage sont
Poids en kg
identiques.
Détail des morceaux
Détail
Par groupe
3. Les rendements sont excellents ea dépas-
sent très largement ceux des animaux tout
1 - Cuisse
venant (50 p. 100) et ceux de.s animaux
Tente de tranche
795
24,8
Gîte
9,7
d’embouche intensive (55 p. 100) (2). Ces
Jarret
2,7
chiffres sont comparables à ceux obtenus en
Tranche grasse
4,9
Europe sur veau gras : 65 p. 100 et jeunes
2 - Aloyau
bœufs gras : 60 p. 100.
F i l e t
230
Faux-filet
993
Rumsteck
497
17,5
4. Le pourcentage de contenu de panse est
Bavette
195
très faible. Ceci s’explique par la composition
de la ration consommée par les animaux. Ils
3 - Plat de côtes
16,5
reçoivem du concemré et de l’eau à volonté
4 - Gros bout de
et finalement conSsomment très peu d’aliment
poitrine
de lest sous forme de paille ou de foin de
brousse. De plus, ces animaux sont jeunes et
l’on sait que proportionnellement au poids
total, le volume du contenu digestif est plus
important chez les bovins adultes.
- 416 -

TABLEAU NOIX
Caractéristiques des carcasses d’animaux d’embouche
Taurillons
Taurillons
Boeufs
Boeufs
115 ans avant
315 ans après
719 ans avant
719 ans après
embouche
mois d’embouche
embouche
4 mois d’embouche
Poids avant jeûne
2 6 5
385
425,a
Poids après 24 h. de jeûne
2 5 4
3 5 8
314,4
406,2
Pourcentage perte au jeûne
4,02
7,Ol
4,58
Poids carcasse chaude
131,2
zoo,2
161,4
2 2 4
Poids carcasse froide
128,l
197,l
157,Y
2 2 1
Pourcentage perte ûll ressuyage
1,Yl
1,56
2,lY
1,34
Rendement
51,65
55,92
51,44
55,18
Rendement vrai
S6,73
60,05
58,26
59,68
Pourcentage contenu panse
12,58
6,89
11,76
7,89
Pourcentage 5ème quartier
27,71
27,85
30,48
2 6 . 7 7
En pourcentage poids
carcasse froide
. épaule
26,75
23,71
21,43
19,93
. pis
13,18
13,51
14,67
15,43
. panneau
7,51
5,38
b,18
4,65
. train de côtes
7,24
Y,34
10,42
10,55
. globe
43,13
42,83
43,32
42,40
. bosse
1,45
2,32
0,78
1,31
. gras rognon
0,51
2,92
O,70
2,84
Longueur de la carcasse
107,8
113
125,5
122,2
Epaisseur cuisse
19,4
23
20,22
25,07
Epaisseur plat de côtes
l,Y
2,Y
1,86
3,04
Indice de gras
0,51
2,92
0,70
2,84
Indice de compacité
1,lY
1.77
1 . 2 6
1,81
5. L’indice de gras est élevé en particulier
Ceci est dû à divers facteurs dont en parti-
pour la carca,sse no 2.748 dont le gras de
culier ‘le jeune âge des animaux, le très bon
rognon est envahissant.
état d’engraissement, le service (ces animaux
n’effectuent depuis leur naissance que des dé-
6. Les animaux bien que non castrés ont
placements peu importants).
une viande assez claire. Il en est de même pour
Caractéristiques gustatives :
la graisse, contrairement à ce que Von observe
sur la majorité des carcasses de zébus prove-
Il n’est pas fait d’étude systématique par un
nant de l’élevage traditionnel.
jury spécialisé ou même des jury familiaux,
mais les qualites organoleptiques sont appré-
Le persillé et le marbré sont également pré-
ciées par dégustation d’emrecôtes provenant
sents.
de l’animal no 2.734. Dans l’ensemble, la qualité
de la viande est appréciée principalement à
7. Qualités organoleptiques :
cause du persillé abondant, de sa jutosité, de
Tendreté :
sa tendreté et de son goût.
Bien qu’il s’agisse de mâles et par consé-
8. Dans l’ensemble, ces carcasses son,t nette-
quent d’animaux dont classiquement les fibres
ment supérieures à celles obtenues après une
musculaires sont de diamètre important et la
embouche de quatre mois. La cuisse est plus
teneur en fibres élastiques relativement plus éle-
épaisse, le pourcentage du poids de globe plus
vée que chez les femelles, la tendreté est dans
élevé. On peut leur reprocher leur excès de
l’ensemble jugée (( très bonne )).
graisse comme en témoignent les pourcentages
- 417 -

des poids de la bosse et du gras de rognon; mais
à ces animaux de développer au maximum
le marbré et le pemillé sont plus abondants.
leurs masses musculaires, les défauts classiques
de la carcasse de zkbu subsistent, en particulier
une faible convexité de la cuisse, un dévelop-
CONCLUSIONS
pement i’nsuffisant de la croupe et du dessus,
c’est-à-dire en fait une certaine faiblesse des
arrières.
Les animaux (( d’extéri’orisation )) donnent à
l’abattage d’excellentes carcasses avec cepen-
Au cours de cette expérience, les notions
dant une quantité de gras un peu trop impor-
économiques n’en’trent pas en ligne de compte
.
tante qui, selon les bouchers de la place, a
puisqu’il s’agit littéralement de faire u éclater »
tendance à « manger la viande 1).
les animaux.
?
Les rendements observés, 63 p. 100 en
Ces résultats permettent d’autre part de dé-
moyenne, sont nettement plus élevés que ceux
terminer le sens des prochains travaux à effec-
enregistrés sur le,s animaux provenant soit de
tuer sur ces animaux : amélioration de la con-
l’élevage ‘traditionnel, soit d’un parc d’embou-
formation bouchère en insistant sur la qualité
che.
des arrières, recherche de rations permettant
d’éviter le #travers CC excès de gras H, recherche
11 faut noter que, malgré la posSsibilité donnée
de l’âge optimal d’abattage.
SUMMARY
PhenoQpic potentialities of zebu Gobra
Three bulls of an herd of which phenotypic potentialities have been
expressed by a rationna1 feeding from birth are slaughtered at 30, 29 and
27 months old. Their respective live weights are 589, 556 and 440 kg.
Their daily growth is 632, 620 and 510 g. The outputs are 64,7, 62,8
and 63,7 p. 100. The carcasses are better than these coming from the
usual cattle or feed-lots.
RESUMEN
Exteriorizacion de 10s potenciales genéticos del cebii Peulh
de Senegal (Gobra)
Se mataron a 30, 29 y 27 meses de edad tres toritos perteneciendo a
un lote de animales cuyos potenciales genéticos se exteriorizaron par una
alimentation racional desde su nacimiento. Son de 589, 556 y 440 kg
sus pesos respectives representante un aumento medio diario de 632, 620
y 510 g. Son de 64,7, 62,8 y 63,7 10s rendimientos. Las canales obtenidas
son superiores a las de animales proviniendo de la ganaderia tradicional
o de majada de engorde.
BIBLIOGRAPHIE
DENIS (J. P.) et VALENZA (J.), « Etude et sélec-
4. DENIS (J. P.) et VALENZA (J.), « Extériorisation
tion du zébu peulh sénégalais », Communication
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à la 2~ conférence mondiale de production animale,
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Maryland (U.S.A.), 14-20 juillet 1968.
OCAM sur 1’Elevage. Fort-Lamy 8-13 déc. 1969.
DENIS (J. P.) et VALENZA (J.), « Le comporte-
5. « Rapports annuels du Centre de Recherches ZOO-
ment pondéra1 des femelles adultes de race Gobra
techniques de Dahra-Djoloff (Sénégal) ».
(zébu peulh sénégalais). Comparaison avec les
6. REDON (A.), «Note sur la valeur zootechnique
animaux importés pakistanais et Guzera », RE~.
du zébu sénégalais », Rev. Elev. Méd. vét. Pays
Elev. Méd. vét. Pays trop. 1970, 23 (2) : 229-41.
trop., 1962, 1.5 (3) : 265-71.
DENIS (J. P.) et VALENZA (J.), «Influence du
7. VALENZA (J.), CALVET (H.) et ORUE (J.),
niveau alimentaire sur la croissance du zébu peulh
« Essais d’engraissement du zébu peulh sénégalais
sénégalais (Gobra) », Communication au congrès
(Gobra) », Dakar-Hann, I.E.M.V.T., Laboratoire
mondial vétérinaire. Mexico, août 1971.
national de I’Elevage, février 1970, 36 p.
- 418 -

Addendum à l’article : « Extériorisation des potentialités génétiques du zébu Peulh sénégalais »
par J. P. DENIS et J. VALENZA.
Photo 1. - Taureau Gobra no 2717, 30 mois, gain maximal : 632 g/jour.
.
Photo 2. - 1/2 carcasses froides (de gauche à droite : gain maximal, gain moyen,
gain minimal).
(Rev. Elev. Méd. vét. Pays trop., 1971, 24 (3): 409-418.)

Photo 3. - Globe de la carcasse « gain minimal ».
Photo 3. - Train de côte. carcasse gain maximal, coupe au niveau
Y espace intercostal.