REPUBLIQUE DU SENEGAL --v.-m---- MINISTERE DE...
REPUBLIQUE DU SENEGAL
--v.-m----
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMEm SUPERIEUR
INSTITUT SENEGALKK DE RECHERCHES
En: DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
AGRICOLES (1.S.R.A.)
--L----..-
-c.m------
SECl?ETARIAT D'ET1T A LA RECHERCHE
LABOWTOIRE NATIONAL DE L'ELEVAGE
SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE
ETDE RECHERCHES VETERINAIRES
DIXIEMES JOURNEES MEDICALES DE DAKAR
25 - 30 JANVIER 1982
Sous-thème : EVOLUTION DE LIELEVAGE ET DEVELOPPEMENT
INTENSIFICATION AGRICOLE ET EVOLUTION
DE L'ELEVAGE EN ZONE AGRO-PASTORALE (1970 -1981)
P<ar fi. LaOSTE
REF. No 133/DOC.
DECEMBRE 1981.

INTENSIFICATION AGRICOLE ET EVOLUTION
DE L'ELEVAGE EN ZONE AGRO-PASTORALE (1970-1982)
Par Ph. WOSTE~
-.-
RESUME
Les résultats acquis par le projet de recherches mné depuis 1970
dans les unités expérimentales du :Sine-Salem permttent d'analyser
l'évolution des productions anirmlcas dans deux zones témoins agro-
pastorales : l'inl&êt de l'étude provient de ce que, dans ces deux
zones, le processus d'intensification agricole a été accéléré grâce à
un encadrement important et aux effets divers de ce prol;ramme (innova-
tions techniques, disponibilité des intrants, comercialisation. ..>,
Les observations effectuées ont été sensiblemnt influencées par
la sécheresse de la décennie écoulee, On a observé le dkveloppement
assez rapide d'une fome d'élevage intégré à l'exploitation agricole :
chevaux, boeufs et parfoi s vaches de traction. Pour le troupeau bovin
extensif traditionnel? on observe une régression numérique très marquée
depuis 1978. Cette évolution semble liée, dans une certaine masure, à
l'irtensificaticn agricole : réduction des zones de pmcours, stockage
des résidus de culture...
De telles m.kations risquent d'avoir des conséquences impmtantes
sur l*équilibre du syst&e agro-pastoral concerné et sur sa productivité.
.“.
/.
.
.
* ISRA- Uaboratoire national de LIElevage et de Recherches vétérinaires
B.P. 2057 - DAKAR (Sénégal).

INTENSIFICATION AGRICOLE ET EVOLUTION
DE L'ELEVAGE EN ZONE AGRO-PASTORALE (1970 -1981)
INTRODUCTION
Les problèmes posés par l'association agriculture -élevage
préoccupent depuis assez longtemps les agronomes et les zootechniciens
qui travaillent en zone agro-pastorale soudanienne ; cette association
est, en effet, de plus en plus ressentie ccmrre une condition du maintien
de l'équilibre et du niveau de productivité des ecosystèmes concernés.
Cette zone écologique soudanienne ainsi que ses marges soudano-
sahélienne et soudano-guinéenne ont une grande importance ~pour la
production agricole, vivrik et "industrielle" (oléagineux, textiles).
On en a parfois quelque peu oublié que c'est aussi une zone tr& impor-
tante pour les productions canimales. Les statistiques, au Sénegal en
particulier, confirment bien le poids de cette zone "agro-pastorale"
(ref. 41, en matière d'élevage.
Les approches des planificateurs et des societés de d&eleppement,
dans ces &gions, sont souvent restées trop sectorielles ; les cultures
et l'élevage sont parfois considérés comme appartenant à des systèmes
ind<&xndants, voire antagonistes ; on a pu ainsi évoquer "la contradic-
tion entre l'agriculture et l'élevage" (2) ou "la superposition hostile"
des deux activités. P. NOURRISSAT &rit en 1965 (6) : "le bétail est
actuellement une source de tractas (2 cause de la rkessité de protéger
les champs contre le passage des troupeaux, de l'obstacle qu'il crée
au dévelopipement des cultures dkobées de s*-aison sèche, du facteur de
destruction des sols qu'il repssente par le pietinement en saison
sèche".
Gr&e au d&eloppement de l'utilisation de la traction bovine, une
ouverture significative s'est operSe vers cette forw d'élevage, au
niveau des paysans-cultivateurs ainsi qu9au niveau des encadreurs des
soci&és de développement.
Mais le cadre de la problématique des agronomes du développement
et de la recherche est resté encore très souvent limité à '*19exploita-
tion agricole" et au cheptel intégk à cette exploitation.
. . ./ . . .

-2
Au Senégal, la recherche agronomique a essayé d'aborder, depuis
plus rie 10 ans > des travaux en milieu réel, dans le cadre du projet
"Unit& expérimentales du Sine-Saloum" UESS>. Ce projet est assez connu
et il a fait Ifobjet d'un certain nombre de ra??orts et publications
(2,3, 5, 8, 111, ainsi que d'un séminaire tenu au CNRA de F&mbey,en mai
1977, sur 113 thime : 'Bilan et perspectives des recherches sur le dévelop-
pement rural menées dans les unit& expérimentales" (1). Globslernent, la
démarche de la recherche consistait à étudier, en vraie grandeur, l'a&-
lioration des syst&mes de production, dans une optique d'intensification
agricole. Ces études, menées en milieu réel, depuis 1970, sur des ensem-
bles d'une certaine dknsion (5 000 et 7 000 ha, respectivement),
prennent en considération l'environnement socio-économique et écologique,
ainsi que le-J objectifs nationaux de développement. Un bilan assez
exhaustif de ce projet de recherches est en COU~?S de publication (5).
Bien que l'orientation principale des travaux menés sur les unités
experim2ntales soit restée la production agricole et l'intépation à
l'exploitation d'une partie seulement du cheptel (les animaux de traction),
les observations faites sur les troupeaux de 1969 à 1981 nous permettent
d'aborder et de discuter certains aspects de l'association de l'agricul-
ture et de l'alevage. Ces unités expérimwtales du Sine-Saloum nous
semblent en effet, constituer un sujet dPÉitude particüLi&ement intéres-
sant car le processus d'intensification agricolt) a été, en quelque sorte,
accél&é par une pression d'encadr:?ment exceptionnelle. Les phénomènes
observés devront donc être inter@%tés prudemurent, dans ce contexte
particulier, mais ils y sont plus ais6ment perceptibles, co-pte-tenu de
l'évolution assez rapide provoquée dans ces unités expérimentales.
Nous nous proposons d'étudier,, à la lumière des récentes observa-
tions faites sur les troupeaux en 1981, coRment a évolué l'élevage dans
un contexte d'intensification agricole soutenue.
Cet exposé sera cent& sur l'&levage bovin bien que les autres
espèces (ovins, caprins, chevaux) S#oient Cit&es c le volet Elevage du
Bilan des unités expérimntales en cours de publication (réf. 5)
.
comprend des informtions plus complètes sur ce sujet.
. . /. .*.

-3
PRESENTATION DE L'EZUDZ
Les données prkentées et discutées dans cette étude proviennent
des unités expérimmtales du Sine-Saloum (cf réf. 3 pour une plus arrple
information). Ce projet de recherche a démwré en 1969-70 et nous rap-
pelons ci-dessous les caracteristiques de ces "unités" au debut de
l'opération :
Caractéristiques générales des Unité!s expërinentales en 1969 :
(Selon RANCND et coll., 1970, &f. 7, et autres sources pour le
cheptel).
JEThyssé-kymr
/Sonkorong
UE km-bidia
Superficie total
5 000 ha
7 000 ha
FQmlation totale
1 455 hab.
2 054 hab.
dont - actifs
883 actifs
1 294 actif
Nombredecamés
133
230
Ethnies principales
Volof, Peulh
Wlof, kulh
et Toucouleur
et Socé
Cheptel
Nombrede trou~auxbovins
21
51
Effectif bovin
'1 400
2 700
Nombre de paixe de boeufs
18
30
Nombre djânes
73
156
NOmbre de chevaux
58
110
Des mcensemntsqui. se voulaient exhaustifs et periodiqws ont été
effectués pour les différentes espèces et chez les bovins en particulier.
Les bovins de -traction, intégrés au carré ont éte suivis avec plus de
pkision que ceux des troupeaux extensifs.
En 1981, année du bilan Elevage (Réf. 5) des enquêtes plus précises
ont gté menées pour $oursuim l'étude de l'évolution des effectifs et
pour approfondir certains points : ~xmsr&tis zootechniques, utilisation
des chevaux, femelles bovines de trait, etc...

-4
RESULTATS
Elevage bovin
Lvévolution des effectifs des bovins, est présentée au tableau
Annexe 1 pour 2 groupes d'animaux :
les bovins du troupeau extensif traditionnel
les bovins de traction.
Au gmphique Annexe 2, nous i.llustrons l'évolution des effectifs
pur ces 2 gmu~s dcans les deux unit&.
Nous observons, pour le troupeau extensif, trois périodes :
- une phase d'augmentation des effectifs bovins,
- une phase d'effectif stationnaire (1972 - 78 à Koumbidia),
Ce palier n'apvaît pratiquerrent pas à Thyssé-Kaymr.
- une phase de diminution rapide des effectifs.
Pour les bovins de trait, l'effectif augmente r@.iLièrement dans les
2 unités jusqu'en 1979-1980 et ct 3 nvcst que récernent qu'un fléchisse-
ment ser!ble s9amrcer. Une tentative d'introduction de femelles de trait
semble avoir mieux réussi à Thyssé- Kayrmr qu'à Komibidia car on observe
en 1981 :
à Thysse-Kayrmr
34 paires de vaches (/ 174 au total) soit 19,5 00
à Kotiidia
13 paiws de vaches (/ 159 au total) soit 8,2 %
L'clevage des petits ruminants
ks differents types d'enquêtes, et tirre les sti.ples recensements,
sont difficiles chez les petits ruminants pour des Faisons diverses ; les
données de base dont nous disposons sont donc plus ou moins fiables.
Globalemmt, les effectifs des deux espèces concernées, ovins et
caprins, semblent avoir mins varié que chez les bovins, con-me le montrent
les données rappelées ci-dessous (R&f. 8 et 5) :
. . ./ . . .

-5
Evolution de l'effectif des petits tinants (ovins + caprins)
1974
/
I
1978
I
1981
UE Ti-lyssé-tiylrK)r
1 800
2 300
1 822
UE kmmbidia
3 300
3 500
2 500
II y aurait donc, apparerrmmt, une augmentation des effectifs jus-
qu'en 1978, suivie d'une diminution récente.
En 1981, les deux espèces sont presque également rep&sentées en
nombre, surtmt à Koumbidia, avec :
Ovins
Caprins
UE Thyssé-Kaymr
1 022
a00
UE Kcw-bidia
1 226
1 271
L'élevage des chevaux et des Zones
Com chez les petits rumimnts, et pour les â.ru;s en ~articuIier,
les données existant ne sont pas tr& Pr&ises ; dans le passé, les
recensements étaient faits le plus souvent, de façon globale, sans tenir
compte des sexes, en négligeant les jeunes...
Nous p&sentons ci-dessous les donnees pour quelques ann&s repré-
sentatives de l'évolution des effectifs pour les deux espèces sur les
deux unités (Ri-f. 5, 7 et 8).
1970
(Réf7) 1972
1976
Chevaux
110
126
272
336
239
UE Kmmbidia
Anes
156
173
:4%
128
8 1
Chevaux
58
99
128
126
189
UE Thjjssé-Kapr
Anes
73
129
84
70
63

-6
Sur les deux unités, et plus nettemnt à Koumbidia, on observe me
au~ntation rapide de l'effectif des chevaux, parallèle à l'augmntation
du nombre des boeufs de traction. L'effectif des Snes semble diminuer.
.
Concernant les cheva.ux,l'évolution vers l'élevage pour la reproduc-
tion se confirm avec une proportion des jments parn-i les adultes de
plus cn plus élev&, com le mnt&'Tccs quelques chiffres (à Thyssé-
lcqmKn?, :
R$mtition des chevaux par sexe (UE Thyssé-Kaymr) :
/ L3JI-En-t s
Nombre et %
29 27 %
40 30 %
96 51 %
DISCUSSION
Le phénomène essentiel obserw$ dans l'évolution du cheptel est donc
bien une ~r+ante diminution du troupeau bovin extensif ; nous conmente-
rms ci-après l'effet de certains facteurs importants :
a> k dévelopmrmt de la traction bovine
b) l'kolution de la charge et des disponibilités fourragères
c> les conditions climatiques A-zen-tes
d) population et activité agricoles.
.
. . ./ . . .

-7
.
a) Le d&eloppement de la traction bovine
L?effectif des tmu;eaux bovins traditionnels extensifs diminue
rapidement au cours des années rkentes alors que celui des bovins de
trait poursuit sa croissance ; globalement les deux phénomènes ne se
conpensent d'ailleurs pas (cf graphique annexe 2) mais si l'on tient
cempte du format moyen sup&ieur des animaux de trait, il apparaît que
le développelment de la tractien bovine n'a pas été sca.ns effet sur le
velums des troupeaux pastoraux en raison de la concurrence ali~nt~ire
en saison sèche en particulier (utilisation des résidus de recoltc),
b) La charge en bovins
Nous soulignerons également que les charges en cheptel bwin attein-
tes de 1973 à 1978 sont tr& élev&s compte-tenu des potentialitk
fourragères de la zone et du systfk-e apicole consid&6.Compar6e aux
moyennes régionale et nationale,
il apparaît que la densite apparente
des bovins est, à cette 6poquep dans les unit& exp&imentales, environ
2 fois plus Glevée que dans le Sine- Snloum et 4 fois sup&ieure 2 celle
du pays, comme le mMzrsnt les données rappeltks ci-dessous :
Tensitis bcvines" compar&s :
Superficie
Effectifs* Nombre de
)&"
des bovins bovins/Krn2
Sénégal (DSI% 1977)
197 000
2 514 000
12,8
Sine-Saloum CDSPA 1977)
24 000
509 cy)o
21,2
UESS
Kwmbidia (1978)
70
3 648
52,l
ThyssC-Kayzw (1374)
50
2 090
41,8
NOTA : Les effectifs bovins comprennent les animaux de traction :
E!kxrces : Direction de la San& et des Productions animales (4)
et rapports des UESS (8) ; les ann6es retenues sont celles p(Xr
Lesquelles les données sont disponibles (cf tableau annexe 1).
. . . / . . .

-8
Ces charges en bétail sont apparemnt excessives dans le syst&re
consid&C et il nsest pas surprenant, comre nous le vemns ci-dessous
(§ c),que la skheresse persistante des annees 1979 et 1980 provoque une
réduction très importante de la densité apparente bovine sur les uni-&.
Nous signalerons que la diff&ence importante de densit6 observée entre
les deux unit& s'explique par la situation différente des pâturages
corme l'ont mntré les études agrostologiques mznCes en 1972 s.. 73 Mf. 3
et 11). Les conditions plus favorables 2 Koumbidia se confirment encore
en 1981 avec une densité apparente de 31,4 bovins/krn2 contre 26 3 'Ihyssé-
lcyrm.
c) L'évolution récente des conditions climatiques
Les czmditions climatiques zles années récentes ont aggrw6 un
déséquilibre latent entre la charge en bétail et les disponibilit&
fourragères. La sécheresse accentuée des années 1979 et 1980 (après une
dkmnie à pluvio&trie irrégulière et glcbalemnt déficitaire) a eu des
effets importants sur l'alimntation, la survie et l'exploitation des
troupeaux bovins de la région. MXE signalerons parmi ces conséquences
de la s&heresse :
- une diminution du potentiel fourrager dont l'insuffisance était dejà
signalée en 1973 czar A.K. DIALLO et J. VALEXZA (tif. 3 et 11)
- une baisse des rev.enus provenant des ;;jmductions végétales justifiant
un p&lèverrent sur les reserves qua constitue le capital cheptel
- une augmntation des pertes en bétail. Dans une étude sur les bovins
de trait du Sine-Saloum, 1. REH (9) établit -pour l'annee 1979-1980
des taux de mrtalite de l'ordre de 30 % dans les troupeaux tradition-
nels et de 8 % chez les bovins de trait.
Ces diffkents facteurs ont "1~rovoqu6, dans certains cas, des rmuve-
mnts de troupeaux vers des zones où les disponibilités fourragères sont
plus abondantes.
.
.
/
.
.a.

-9
d) Population et activitg agricoles
Outre les facteurs évoques ci-dessus, nous avons étudié la relation
qui existe entmz la densité agriczle et l'importance du cheptel. Cette
liaison est illustree, pour l'unité exp&imntsle de Thyssé-Kaymr au
graphique rannexe 3 où nous comparons 19évolution des effectifs bovins
à celles des superficies agricoles et de la population rurale. Ces
observations semblent confirmer l'existence d'me mrr&lation positive
entre la densité agricole (estike par la population rurale et l'impor-
tance des surfaces cultivees) et Ifeffectif des animux domstiques ;
pour les herbivores, ceci peut s'expliquer,dans une certaine msum,par
le fait que lvagriculture induit (gr&e aux rkidus, sous-produits,
jachères . ..) une production secondaire supérieure à celle des parcours
naturels ; ceci est particüLièrement vrai au mrfient du goulet d'étrangle-
ment alimntaire de la saison sèche ~dans le système traditionnel ; dans
ce syst&w, en effet, une grande pm~mticn de la biomsse pm>duite par
les fomtii::zs naturelles est d&wite par le feu au cours de la première
rrcitié de la saison sèche ; la capacite de charge de ces parc:?uI?s après
feux est alors très faible (de l'ordure de 10 ha/uBT) alors que les rési-
dus de cul-hme bien gérés permettent en saison sèche l'entretien dvune
ctige supkieure.
La cor&lation &oq&e ci-dessus peut donc d'expliquer nos
observatims pour la première partie de la phase d'intensification
".
agricole (jusqu'en 1973-74 à Thyçs&kyrmr et 1978 à Koumbidia). LoTsque
la densit6 agricole continue d'aupntel?, I-tous observons, pour les
bovins m ~kxeticulier, un seuil 3.u delà duquel l'effectif du cheptel
tend à diminuer. Cette hypothèse peut une i.ntwprGkation coh&ente de
l'évolution ~XYkeIltét? pour les unités et elle se confim, en partiez
pour une analyse des donnees r&gionales(au S~n~g~~)S~~parterrentalrs (au
Sine-%ilourn)~orrme nous l'avons étudié par ailleurs (5).
Il n. egalement été observé 9 après l'hivernage catastmphiqw de
1972, une &duction dmmatique de l'effectif du cheptel bovin, en zone
sylvo-pastorale du Sénegal (corme dms le reste du Sahel), alors que le
cheptel augxmtait dcans le Sine-Saloum (4 et 5). En effet, il semble
qu'il exiskait encorx?, à cette époque, une mrcrge de développeront pour
la population, les cultures et le cheptel ; ce n'est que quelques années
plus tcard (1974-1978) que le seuil que nous avons évoqué serait atteint
successivcxmt dans les deux unit&.

- 10
Elevage squïn
Concernant l'élevage des chevaux nous avons observé une augmentation
numérique accowagnée d'une évolution récente de la répartition des sexes ;
nous oo~ntons quelques raisons de cette 6volution :
~+,+.&.-& Ta&n
a)l'a du nombre des chevaux& simul-kanée à celle des boeufs
de traction, donc liée à l'extension des surfaces cultivées et à
l'intensification agricole
b) me évoluticn marqu6e vers 1 'Elevage avec de plus en ~1u.s de juments
qui procurent, par la vente dos poulains, des revenus suppl&Maires.
c) Cette augmentation et cette évolution ont pu être favorisèes, au plan
sanitaire, par le cycle d'arir6es sèches qui a pu &duire l'incidence
de la tryp-an~somiase.
d) Enfin il faut Souli<gner l'utilité spécifique du cheval, trè.s appréciée
des a-pasteurs (rapidité) pour le transport, les semis, etc...
L'élevage des petits ruminants
LJévolution rkente des effectifs des ovins et des caprins semble
traduire une 'sexploitation conjonctur&leÎy 6levée, due aux difficultés
éconor@ues du I:aysannat. Comme pur les autres espèces animales, en
effet, on observe une diminution d'effectifs liée aux effets de la
sécheresse : $nurie fourragke et surtout mauvcGses campames agricoles
et diminution des revenus en 1979 et 1980.
Relations entre lvagriculture et ls61evage
Les relations entre le cheptel et les productions vegétales, bien
que perçues de façon diverse (2, 10) sont inportantes, en zone agro-
pastorale. Nous rap;*llerons en -;~articulier :
a> l'imprtance des rwtitutions du cheptel (fumier, fécès...) pour la
maintien de la fertilité des sols,
b) le r6ie essentiel, en saison skhe, des résidus de culture et des
jachkes agricoles , pour l'al~ntation du cheptel,
. . ./ . . .

- 11
c> l'utilisation de l'anirm.1 pour la traction : travaux agricoles,
transport 0, ,
d) le file essentiel d'accumulation du capital jou6 par le trmupwu,
et lv~~mAance 6conomique :-le la sp&ulation d'mbouche bovine par
le biais des animaux de traction,
e> l'utilisation interdépendante du terroir, etc...
Xous illustrons certaines de ces relations, à l'intérieur du sys-
tème de production, au schéma armez LCO Il apnmaît, en particulier,
que l'intensification, par la réduction des jach&s et des parcours
et par le stockage des résidus ag5coles qu'elle entraîne, ,Tl r?U T&U?
effet une remise en cause >articllc de la présence des trou~au~ Easto-
raux sur la zone. Ccmpte-tenu de lsimportmce du "parcage des cha~~s'~
par les bovins pour le mintien de la fertilité des sols, on peut en
déduire 'me diminution probcable des rendemnts agricoles ; l'équilibre
de l'ensenblc du systeme est donc mxlifi< gavemnt, ce qG. justifie
une approche globale qui ne néglig,(3 aucune cowomn-te im-portante du
système agm-pastoral.
CONCLUSIC?!
1,' étude des dmnées ètablies dans le projet de recherche 'unit&s
exp455mntales du Sine-Saloum" a ;ricmis d$illustrerl que l'intensification
agricole, liée à la ~~ouss& dérmgm;;hique, risque d'entraîmr, par 10.
dispmitio:L progressiw du cheptel, un di-séquilibre grave du système
de production. Une r6flexion g1obA.e s'impose donc, en mtièrt? de
développerrmt agricole, pour prendre en comète les relations à l'inté-
rieur du système de production et pout~ permettre :
- l'utilisation équilibrée du terrcoir par les cultures et le cheptel,
permttant le rmintien de la fertilité des sols,
- l'optimisation de l'utilisation des r&sidus agricoles par les animaux,
. . ./ . . .

- 12
- le maintien du cheptel et l~a&Lioration de sa productivité pour
satisfaire les besoins de tracti!:jn c-t de protéines canimales des
agm-pasteurs ,
- le maintien de la fonction @conomique des animaux : accumulation du
capital, souplesse de mobilisation, etc...
Cette reflexion paraît d9y&utant plus justifi&que l'évolution du
contexte ,konomique &-&a1 nous confirme la nécessité de promuvoir
un développement gquilibré et int@,ré qui limite 1.a d@pendcmce du
paysannat dans tous les domines (engrais, énergie, pièces d$tachées...).
REMERCIEMENTS
Nous tenons ti remercier viwmnt HI?, Thierno M, DIA0 et Abdou
M. FAYE, agents techniques d'élevage, responsables des unit% cxpérimen-
tales, pour leur efficace collaboration technique, ainsi que tous ceux
qui ont contribué au projet "unités expérimnt~ales du Sine-Salour$',
grâce auxquels cette étude a &té possible.
. . ./ . . .

f
m

01
2
m
N”
m




- 3.7
BIBLIOGRAPHIE SOMMATRE
l- Compte rendu du s&inaire S~I le bilan et perspectives des recher-
ches sw? le développement rural merkes dans les unités expkimn-
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DIALLO (Ai,K.) - Pclturages et alimentation du troupeau de l'uniti-'5
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8- Rapports annuels des unités cxpkin-mtales et rapports mensuels
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- 18
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un milieu agr0-pxzrlxml en évolution.
CNRA Embey, f&rier 1980.
11 - VALZXLA (J.1 - F'âturages et alhentation du bétail dans l'unité
exp%%rmtale de Thyssë-hyrrm =. LHERV, juin 1973.