SEMINAIRE PRODUCTION ANIMALE 24 - 26 MARS 1981 ...
SEMINAIRE PRODUCTION ANIMALE
24 - 26 MARS 1981
VACCINATIONS ASSOCIEES
EXEMPLE DU BISSEC
Par A. NIASSE
Chef du Service de Production
REF. No 059/PROD,
MARS 1981

VACCINATIONS ASSOCIEES
EXEMPLE DU BISSEC
Traiter le sujet que nous vous pmp0sons à savoir : s'Vaccinations
associées - exemple du Bissec", c'est répcmdre à de ml-titudes questions
pmni lesquelles il convient de souligner deux principales :
1) La vaccination associée, -met-elle l'établissemant d'une défense
solide contre toutes les infections concernées ou l'inmmité confé-
r6e est-elle sélective contre telle ou telle de ces injections ?
2) La vaccination associée, est-elle avantageuse éccmomiquement
dans la
lutte contre la -este et la p&ipneurrmie bovines au Sénégal ?
DEFINITION :
La vaccination asscciée est une vaccination faite à l'aide d'un vac-
cin composé (de plus d'un antigène) permettant ainsi d'imnuniser l'orga-
nism receveur centre des maladies différentes (d'étiologie différente).
Elle diffère de la vaccinaticn simultanée au cours de laquelle des
vaccins différents sont injectés simultané~nt à des points d'incculations
différents de l'organism.
HIS'IORICUE
L'histoire de la vaccinatim assccïée pcurrait être divisee en 4
étapes :
- Etape 1 (1897 - 1924)
L'idée de vaccination simultanée et associée apparab pour la pm-
mière fois.
Des exp&iences au L&cratoire etsz le terrain smt menées avec
succès. C'est ainsi (-'en 1897 Wildal et Siceard ont fait l'exp&Gnce
que voici :
/
. . . ..*

-2
Ils injectent simultanément des microbes de la fièvre typhelde et
du choiera à des cobayes et à d'autres cobayes qui sont les t&mins, ils
ont injecté ou le microbe de la fièvre typhoïde ou celui du choiera.
chol.
chol.
un pupe reçoit
unpupe reçoit simultanément
un.,op?crtrpa reçoit
lemicrobe typh.
les microbes typh. et chol.
Le mimbe -chol.
Résultats:Ac a - typ. rl
Ac a - chcl. ;;
C'6tai-t la pm.we exp&imentale qu7il était possible à l'or-ganism
de r&ondre à des antigènes différents injectés simultanérrmt.
- Wildalmdifiem l'expérience en injectant un mélange de microbes de la
typho?de et des pxratyphoîdes A et B et obtient des résultats similai-
X-ES.
De 1902 à 1905 Castellag appliquera cette rkthode en injectant aux
insulaires de Ceykan (actuellemnt SRI LANKA) un r&lange de B typhi, B
coli et B pseudodysentheriae. La seule observation aura été un léger re-
tard dans l'apparition des anticorps chez les sujets vaccinés simulta-
nément.
En 1916, Weber travaillera lui avec la B. typhi et le Vibrir, chole-
ra en les injectant simltanémnt aux cobayes et obtiendra aussi des ~6
sultats semblables à ceux de Wildal.
Nais cette étap n'aura pas connu que ce commt.
L5-1 effet, dès 1904 soit 7 ans apr& les travaux de Wildal et Siceard,
Michoelis apportera la contradiction à l'issue de l'expkience que voici:
1
I I
III
albumine
Albumine
glohiLine
Globuline
Résultats:Ac 5 - albumine g
Ac a - globuline g
Acà - globuline x
Ac à -albumine -f
/
. . . . . .

-3
UWFJPI
de lapins reçoit l'albumine
Un ppoupe III de lapins reçoit les globulines
Un poupe II de lapins reçoit un &lange d'albumine et de globuline.
Chez les laFins ayant reçu le m&nge, la &ponse contre l'albumine
est presq- nulle alors qu'elle est très forte contre les globulines.
Nichaelis analysant ses r&ultats conclura que les globulines dans
le mélange ont inhibé l'action de l'albumine et introduira une notion
nouvelle qui continuera d*exister jusqu'à nos jours : la "concurrence'
des antigènes ou l'antagonisme cantigénique.
Plusieurs chercheurs à travers l'histoire de la vaccination associée,
trouveront dans telle ou telle expérience des phénodnes analogues IX&
les interprétations seront différentes.
Ekkre autres nous en citerons celles de :
- Friedherger (1904) qui pense que dans un mélange, l'antigène qui s'avè-
re le D~US actif excitera le ~1~s la "cellule" qui produira plus d'anti-
coiy1~s cont??e lui et peu d'anticorw. contre les antigènes rk..ns actifs.
- Glennylui (1925) pse plut% le pmb1èm.e en terme de rapport quantita-
tif des composant*s dans le mélange.
- Priestley lui en 1958 et dcms le cas de la vaccination simultanée contre
la peste et la pkipneumnnie bovines dira que la &action thermkpe
pst-vaccimle entrave l'immunnim-&e peripneummio~. ..
Etape II (1925 - 1950)
Cette étape sera marquée d'une part par l'introduction d'une autre
notion, celle là contraire à l'antagonisme antig&6cpe ; la synergie desa-
tigèneset d'autre part par l'apparition de l'association de vaccins vi-
vants avec d'autres produits.
C'est Rmn et Zoeller q.ui les premiers amt associé des anatoxi-
nes avec des vaccins corpusculaires :
- anatoxine tetanique + TAB
- anatoxine diphtérique + TAB.
.*. /
. . .

- 4
En étudiant les effets de ces vaccins associés ils noteront que la
pr&ence du TAR favorisait la production d'antitoxine et auront ainsi in-
troduit cette notion de synergie des antigènes.
E-tare III (1950 - 1975)
Cette étaF se caractérise par l'acbp-tion et une plus grande applica-
tion de la vaccination asscci6e. Alors me l'kmnmologie se développe,
différentes recherches sont entreprises pour mieux comprendre les ph&m-
mènes observés. Aussi cette étape comesmnd à 1'éFue où l'on mm mis
l'accent sur les voies et lieux d~incculation des vaccins.
Etape IV
Cette étape que nous vivons depuis 5 ans se particularise par l'arien-
tation des recherches sur les r&canismes de l'immnogenèse au niveau
cellillaire.
L'EXEMPLE DU BISSEC
Le Bissec est un vaccin associé contre la peste et la $ripneurrmie
Ovines &unissant les caract&?istiques des vaccins Tissupeste et Tl.
Il confère une imnunité de2ans contre la peste et d'un an contre la
@+meumnie. Les réactions pst-vaccinales que son injection pourrait
entraîner chez les taurins ou titis sont celles du vaccin Tl,
Le premier vaccin de ce genre a été mis au vint y Pmvost, Bume-
ton et Queval en 1966 au TXbomtoire de Farcha au Tchad.
Dans les c-mes annuelles de vaccination cmtre la peste et la pé-
ri-ne-nie bcwines, la DSPA a toujours .&f&6 utiliser le Tissupeste et
le Tl au lieu du Bissec et ceci pour des raisons écmomiques. En effet
dans la vie économime d'un bovin (8 ans), 3 vaccinations amtr+~ la
peete;lsuffismtm& il faudra 7 vaccinations au n-&-~s contre la peri-
pneumnie, la question donc qugil faut se poser est de savoir si avec
les tarifs en viguew des trois types de vaccins (11 F la dose du Tissu-
peste, 15 F la dose du Tl et 17 F la dose du Bissec) n'est-il pas plus
avantageux pour la DSPA d'opter pour la vaccination associ6e ? La r6ponse
.*. /
. . .

-5
ast &&&gçe qti suit :
Pour un bovin et pendant sa vie économique, la DSPA achétera dans
le cas d'une vaccination simultanée :
- 3 doses de tissupeste (11 F x 3 = 33 FI, et
- 7 doses de Tl
(15 F x 7 =105 FI
soit
138 F.
Pour ce mZme hovin et pendant cette même vie économicue la DSPA
aurait acheté dans le cas d'une vaccination associée :
- 7 doses de Bissec soit 17 F x 7 = 119 F
et ferait ainsi un gain de 138 F - 119 F = 19 F/anirral. A ce Fain il fau-
dra certainement ajouter qu'en rrkaintenant les mêmes effectifs, la campa-
gne se d&oulem 2 fois plus vite ou en ex6krtan-t la campame dans le
mêm temps les effectifs pourraient être &dui-ts de 50 p.100.
CONCLUSION
1) Si à travers l'histoire de la vaccination associée, des partisans ou
adversaires de l'antagonisme anti&kique ou de la synergie des anti-
gènes argumentent en faveur de tel ou tel JProcédé de vaccination,
l'expérience quotidienne nous enseigne ncus que tout vaccin mixte
.
:.hien mis au point confère une imnunité solide contre les injections
concernées.
2) Quant à la question de savoir si la vaccination associée est avanta-
geuse dans le cadre de la lutte actuelle contre la peste et la peri-
pnewrmie au Sénégal.-Qu non, notre r&onse est oui.