INSTITUT SENEGALAIS DE RECHERCHES DEPARTEMENT DE...
INSTITUT SENEGALAIS DE RECHERCHES
DEPARTEMENT DE RECHERCHES
AGRICOLES f1.S.R.A.I
SUR LES PRODUCTIONS
-----“m-----CI--..---
ET LA SANTE ANIMALES
LABORATOIRE NATIONAL DE L’ELEVAGE
ET DE RECHERCHES VETERINAIRES
DAKAR-HANN
L’OESTROSE DES PETITS RUMINANTS AU SENEGAL
NOTE PRELIMINAIRE
Par G. VASSILIADES
[avec la collaboration technique de M. SEYE et Y. SARRI
R E F . N” OlS/PARASITO,
MARS 1988

L’OESTROSE OES PETITS RUMINANTS AU SENEGAL
NGTE PRELIMINAIRE
Par G. VASSILIAOES 113
(Avec la collaboration technique de M, SEYE et Y. SARRI
INTRODUCTION
Bien que I’Oestrose soit connue au SénBgal depuis 1912 (21, comme d’ailleurs
un peu partout en Afrique : au Maroc (61 (91, en Egypte (31, au Tchad (41, au
Nigeria 171, en Namibie (11, pour ne citer que quelques pays, et en Europe (121,
aucune etude recente n’a été entreprise sur cette parasitose au Sénégal, sinon
quelques données épidémiologiques rele,yGes par LEFCIRBAN et al. (61 qui soulignent
la fréquence Elevée de 1’0estrose dans toutes les regions du SBnegal, chez les
ovins comme chez les caprins.
L’objectif des enquêtes commencées au S&n6gal en 1987 est d’etablir les taux
d’infestations exacts des Petits Ruminants par les Oestres, et de voir dans quelle
mesure cette parasitose participe, avec d’autres facteurs pathogènes, à 1’6tiologj.e
des affecticns respiratoires si communes chez les Petits Ruminants du Senégal.
1 - MATERIEL ET METHODES
Les observations sont faites aux abattoirs de Dakar, sur ovins et caprins, au
moment de la découpe des animaux. Les examens ont lieu soit directement sur place
au moment de l’ouverture des têtes destinges à
la consommation, soit après achat
des têtes suspectes d’héberger des Oestres (jetage), ramenées au laboratoire pour
une observation plus minutieuse des cavités nasales et des sinus, Dans les cas
positifs, les observations portent sur l’âge des Oestres, leur localisation;
l’importance de l’infestation et sur les lésions locales.
Pour obtenir le stade adulte, sur lequel s’effectue l’identification specifique,
..* /. . .
111 - Service de Parasitologie - Laboratoire national de 1’Elevage et de Recherches
vétérinaires (I.S.R.A.) - B.P. 2057 - DAKAR-HANN (Sénégal).

L
,
-2-
les larves matures sont déposées sur un fond de terre maintenu humide dans un bocal
f armé d’ une toile moustiquaire, à la température ambiante C25" C1. Dans ces con-
ditions, les mouches éclosent en une vingtaine de
jours (en octobre). Sur ces
mouches adultes, il est confirme qu'il s'agit bien d'Oest;rms ovh Linng tel que
décrit notamment par TESTE (121 et GRABER et PERROTIN 151.
II - RESULTATS
1°1
- Pourcentages d'infestations
Les rhultats sont presentés dans le tableau ci-après :
DATES
NOMBRE DE TETES EXAMINEES
NOMBRE DE CAS D'OESTRDSL
L I B L 3
/
I
I
OVINS
t
CAPRINS
OVINS
t
CAPRINS !
du 09.03 au
34
8
I
15.09,87
3 7
12
1
du OI.10 au
30.10.87
22
23
13
I
17
I
du 12.11 au
15
7
27.11.87
15
I
I
1
I du 09.12 au
17.12.87
26
28
9
22
/
45
5 5
Au total, de mars ZI dhembre 1987, les observations ont porté sur 192 têtes
dont 97 ovins et 95 caprins. Les pourcentages d'infestations par des larves d'oestres
s'etablissent
à 46,39 p 100 pour les ovins et à 57,89 p 100 pour les caprins, soit
une fréquence à peu près identique pour l’ensemble des Petits Ruminants de l’ordre
de 50 p 100, ce qui rejoint l'estimation faite par LEFORBAN et al. (61.

-3-
2Ol - Rble de 1’0estrose dans l’etiologie des affections respiratoires
L’Oestrose (121 (51 se manifeste par une inflammation de la muqueuse
des cavités nasales et des sinus due à la reptation irritante des larves d’Oestres,
Les animaux prÉsentent alors des ac&s d’Bbrouement avec jetage séreux puis
muco-purulent du fait de surinfestations bacteriennes secondaires par des germes
pyogènes.
Nos observations permettent d’établir une nette relation de cause 21 effet
entre la presence de larves matures d’0estrms oVis et le “jetage”. Seules les
.
larves de 3eme stade, en raison de leur garniture d’Epines et de crochets ainsi
que de leur mobilité, sont suffisamment traumatisantes pour provoquer l’inflamma-
tion de la muqueuse des cavites nasales avec complications microbiennes et sinusite C
La seule présence des larves immatures Ll ou L2 n’entralne pas de manifestation
clinique D
Si par ailleurs, on considère que l’action irritante des Oestres favorise
la pénetration de germes pathogènes au niveau de toutes les voies respiratoires,
on se rend compte des interpénetrations qui peuvent exister entre L’Oestrose et
les autres affections respiratoires d’origine vermineuses, microbiennes ou viralt;s i
CONCLUSION
Comme l’ont déja soulignés LEFORBAN et a1.(61, 1’0estrose doit ètre considGrbs
comme un agent causal à part entière dans le prosessus qui détermine les affections
respiratoires des Petits Ruminants du Sénégal. A la limite, il est possible que la
seule présence d’oestres puisse être la cause d’un “jetage” en absence de toute
autre pneumopathie. Rappelons Qgalement que BOUET et ROUBEAUO [21 soulignent, déjà
en 1912, au Sénégal, la fréquence et les dégâts que l’oestrose est susceptible de
provoquer notamment sur les races importées “emportées des suites du vertige
d’oestres”, mais dans ces cas, l’oestrose n’était certainement pas seule en causat
.
.
. / 0.0

-4-
En tout état de cause, il est donc nécessaire de tenir compte de la frE-
quence et de la pathogdnicith de I'Oestrose dans l'étude étiologique des affections
respiratoires et dans l’élaboration de programmes de prophylaxie ayant pour cible
les affections respiratoires classiques. A titre informel, 1'Ivermectine est B CG
jour le médicament le plus indiqué pour 1~ traitement de 1’0estrose (101 Ill),

.BIBLIOGRAPHIE
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