ORGANISATION DES NATIONS INSTITUT SENEGALAIS DE ...
ORGANISATION DES NATIONS
INSTITUT SENEGALAIS DE
UNIES POUR L'ALIMENTATION
RECHERCHES AGRICOLES
ET L'AGRICULTURE
(1sm)
(FAO)
_-------
-------
DIRECTION DE RECHERCHBS
PROJET RXGIONAL
SUR LES PRODUCTIONS ET
Rm7/88/100/~J-uL
LA SANTEANIMALES
GAMBIE
@RP=)
--s--e-
------se
CZXTRE DE RECHERCHES
~QWSDEKOLDA
mm
----m-e-
:.
w’ .h
MISE EN PLACE D'UN SCHEMA DE SELECTION A NOYAU OUVERT
POUR L'AMELIORATION GENETQUE DU TAURIN NDAMA :
RESULTATS DU "SCREENING" DES VACHES EXCEPTIONNELLES
DANS LE DEPARTEMENT DE KOLDA (SENEGAL)
Dr Mamadou DIOP* Dr Mouhamadou M. SISSOKO** ET S. NIANG***
* Vét&YnaireZmkechnicienchercheurauCE?Z
deDahra
** Vétérinaire Zootechnicienchercheur
auCBZ deKolda
*** Ingénieur des Travaux d'Elevage au CRZ de Kolda
Avril 1993

2
INTRODUCTION ET OBJECTIFS DE RECHERCHE
I - LE SGNO BASE SUR LE DEPISTAGE APPLIQUE AU TAURIN NDAMA
1.1. Le schéma de sélection
1.2. Principes de dépistage
1.3. Méthodologie appliquée pour le dépistage
. Le choix des zones cibles
. L'information et la sensibilisation
. L'identification des vaches elligibles et le contrôle
de leur niveau de production
. Le classement et la sélection des vaches
exceptionnelles
. Le transfert des vaches exceptionnelles
II - RESULTATS DU DEPISTAGE
III - CONCLUSIONS ACTUELLES ET PERSPECTIVES
3.1. Acquis et limites
3.2. Perspectives et recommandations

Figure 1
: Le schéma de sélection à noyau ouvert
appliqué au bétail Ndama.
Figure 2
: Carte de situation des zones cibles retenues
dans le cadre du dépistage
Figure 3
: Distribution de fréquence de la production
laitière journalière.
Tableau 1 : Analyse de variante de la production
laitière journalière.
Tableau 2 : Moyennes des moindres carrés des productions
laitières journalières.

Un nouveau schéma de sélection pour l'amélioration génétique
du bétail Ndama a été conçu et testé par le CRZ de Kolda avec le
soutien de la FAO à travers son projet régional RAF/88/100 basé à
Banjul (Gambie).
Ce système à noyau ouvert vise l'amélioration des aptitudes
laitières et bouchères de la race taurine Ndama ainsi que
l'augmentation du degré de résistance à la trypanosomiase. Il
s'appuie sur une large opération.de dépistage menée au sein des
troupeaux villageois dont l'objectif est de repérer des vaches
exceptionnelles à haut rendement laitier en vue de leur transfert
au noyau élevé en station et leur mise en reproduction avec des
taureaux connus.
L'exécution de la phase de dépistage de ce nouveau programme
d'amélioration génétique a permis de sélectionner 55 femelles
laitières
exceptionnelles
élevées dans un échantillon de 138
villages
apartenant à 8 communautés rurales du département de
Kolda (en Haute Casamance au Sénégal). L'effectif bovin total
visité s'élève à 20 638 têtes dont 9 875 reproductrices et 5 387
lactantes
parmi
lesquelles
367
ont
subi un
contrôle de
performances.
Les résultats obtenus confirment la faisabilité technique et
organisationnelle de système génétique à noyau ouvert appliqué au
bétail Ndama dans la zone de Kolda en dépit de difficultés réelles.
Mots clefs
Admélioration génétique - noyau ouvert - s&&~ de sélection -
dépistage - vaches exceptionnelles-taurin-bétail--
troupeaux villageois

5
INTRODUCTION ET OBJECTIFS DE RECHERCHE
L'amélioration génétique a toujours occupé une place très
importante dans les stratégies de développement de l'élevage au
Sénégal. C'est ainsi que fut crée en 1969, le Centre de Recherches
Zootechniques
(CRZ) de Kolda dont la vocation principale était
l'amélioration génétique du bétail Ndama. Le programme de sélection
sur la race taurine Ndama reposait sur un troupeau élevé en station
et dont les produits retenus étaient destinés à être diffusés dans
les troupeaux villageois. Le critère de choix des futurs reproduc-
teurs reposait sur la croissance.
L'efficacité d'un tel schéma de sélection et son impact sur la
productivité des troupeaux villageois se révélèrent très limités.
La taille restreinte du noyau ne permettait pas d'avoir une
sélection efficace (pression de sélection faible) et de disposer
d'un nombre de géniteurs relativement conséquent pour la diffusion
dans les troupeaux villageois. A cela, il faut ajouter la non prise
en compte de paramètres de production importants comme le rendement
laitier et la non implication des producteurs dans le processus de
sélection.
Ce constat justifie les réflexions engagées depuis quelques
années sur l'amélioration génétique au Sénégal et sa place par
rapport aux autres stratégies d'amélioration de la production
animale. Ces discussions ont conduit à considérer l'amélioration
génétique comme un élément de la stratégie globale de développement
de l'élevage, mais aussi à la nécessité de changer les schémas de
sélection en vigueur pour les rendre plus efficaces et permettre
une meilleure implication des producteurs dans le processus de
sélection en vue de mieux répondre à leurs objectifs de production
(CNAG, 1990).
Le développement des systèmes génétiques à noyau ouvert (SGNO)
donne de nouvelles perspectives pour la conception de schéma de
sélection impliquant les troupeaux villageois.
CUNNINGHAM (1980) décrit un SGNO sans insémination artificielle, ni
transfert d'embryons, ni contrôle laitier, applicable chez les
petits producteurs des systèmes de production de subsistance. La
base de sélection est constituée par les troupeaux villageois qui
fournissent les vaches exceptionnelles du noyau élevé en station.
BUNDOC et al.
(1989) proposent des procédures simples pour la
sélection dans les troupeaux villageois. Le choix des vaches repose
sur leur performance laitière et leur fertilité.
La mise en place d'un SNGO sur le bétail Ndama a conduit à la
conception
d'un
système
basé
sur le
dépistage de
vaches
exceptionnelle selon leur niveau de production laitière
(FALL, 1991).
Ce programme actuellement en cours d'exécution au CRZ de Kolda
a bénéficié de l‘appui du Projet Régional RAF/88/100 de la FAO basé
à Banjul à travers une convention de recherche.

6
L'objet de cette dernière
est d'étudier la faisabilité
technique et organisationnelle du nouveau système en vue de son
application élargie dans la zone de dispersion du bétail Ndama.
Ce rapport fait état des résultats obtenus dans le cadre de
l'opération de dépistage menée entre Août et Décembre 92.
I - LE SGNO BASE SUR LE DEPISTAGE APPLIQUE AU TAURIN NDAMA
1.1. Le schéma de sélection
. Les critères de sélection
Les caractères qui nous paraissent importants à considérer
dans la sélection du taurin Ndama sont :
- la trypanotolérance,
- la production laitière,
- la croissance,
- la force de traction.
La trypanotolérance confère au bétail Ndama son adaptabilité
au milieu infesté de glossines, constituant ainsi un caractère
d'importance capitale que toute tentative d'amélioration génétique
doit chercher à croître. L'hématocrite est de plus en plus indiqué
comme un indicateur du degré de "résistance"
des animaux aux
infestations parasitaires en général et aux trypanosomiases en
particulier.
L'accroissement des performances de production laitière ainsi
que des capacités bouchères des animaux permet de répondre aux
objectifs de production des agropasteurs. Le lait et la commer-
cialisation des animaux constituent les moyens essentiels de
subsistance et de génération des revenus monétaires. L'utilisation
de la force de traction est également un aspect important du
système de production prétendu ici tenu en compte dans l'améliora-
tion des capacités bouchères.
. Le schéma de sélection
Le schéma de sélection (figure 1) repose sur :
- le dépistage de vaches exceptionnelles dans les troupeaux
villageois de base et leur transfert dans un noyau de
sélection élevé en station pour leur mise en reproduction
avec des taureaux connus ;
- le testage en station des produits issus de la reproduction
des vaches exceptionnelles ;

Figure 1 : SC& de sélection
Phase de la
sël ection
TPLXJFTAUX
El
VILLAGEOIS
nultiplicateurs
Dépistage
L
T r a n s f e r t
Réfom
L
Noyau de &lection G
Repmduct.
El
STATICM

7
- l'utilisation des animaux sélectionnés issus du testage dans
les troupeaux villageois.
Par rapport au schéma classique, le système à noyau ouvert
permet
l'ouverture de
la base de
sélection
aux
troupeaux
villageois, donc son élargissement ; la prise en compte d'autres
critères de sélection pertinents comme la production laitière et la
trypanotolérance
ainsi
qu'une
implication
plus
directe
des
producteurs et organismes d'intervention au processus.
A termes, ces innovations permettront d'amplifier l'impact de
l'amélioration génétique sur les diverses fonctions du bétail tout
en préservant son adaptabilité conféré par la trypanotolérance.
1.2. Principe du dépistage
Le
programme de
sélection à
noyau
ouvert
conçu pour
l'amélioration génétique du taurin Ndama s'appuie sur une large
opération de
dépistage
dans
les
troupeaux
villageois
dont
l'objectif est de repérer des vaches exceptionnelles futures mères
des produits candidats au testage en station. Le critère de
sélection des vaches repose sur leur rendement laitier. Pour cela,
une population de base suffisamment importante est ciblée. Un
premier passage dans le troupeau permet de repérer les vaches
laitières
dites
exceptionnelles à
partir
des
déclarations
effectuées par l'éleveur et sur la base d"un seuil de production
journalière fixé. Cette évaluation devra par la suite être validée
au cours de passages supplémentaires par la mesure des productions
de deux traites journalières successives. Des informations sont
recueillies en même temps sur la composition des troupeaux visités
et sur les caractéristiques (extérieur, carrière de reproduction)
des vaches contrôlées retenues comme candidates à la sélection.
L'analyse statistique des données de productions laitières
journalières contrôlées permet, avec des corrections opportunes par
rapport aux facteurs de variation pertinents (numéro de vêlage,
stade de lactation, saison de vêlage, mois de contrôle) de classer
les candidates par ordre de mérite génétique en vue du choix des
meilleures. Ces dernières seront introduites en station selon un
contrat de pensionnat passé entre le propriétaire et le CRZ pour
leur mise en reproduction. Le retour des vaches d'élite dans leurs
troupeaux d'origine interviendra après un diagnostic de gestation.
1.3. Methodologie appliquée pour le dépistage
La mise en place de l'opération décrite ci-dessus a démarré
dans le département de Kolda au mois de juillet 1992. La démarche
utilisée pour ce dépistage s'appuie sur cinq étapes successives :

- le choix des zones cibles ;
- l'information et la sensibilisation des producteurs sur
le programme ;
- l'identification des vaches et le contrôle de leur niveau
de production laitière ;
- le classement et la sélection des vaches exceptionnelles ;
- le transfert des vaches exceptionnelles en station et leur
mise en reproduction.
. Le choix des zones cibles
Le choix de la distribution de la population de base a tenu
compte de deux critères : la densité animale et l'influence
probable d'autres races.
Les zones où l'influence d'autres races est présente ont été
évitées. C'est le cas de la zone limitrophe avec la Gambie où on
trouve un nombre élevé de zébus.
Les zones retenues correspondent aux arrondissements de Dabo
et de Dioulacolon (figure 2) regroupant au total 8 communautés
rurales. L'effectif bovin y est estimé à quelques 80 000 têtes.
.
L'information et la sensibilisation des producteurs
Une grande place a été donnée à l'information des éleveurs
ciblés au point de retarder la phase de dépistage proprement dite.
La présentation détaillée de l'opération, suivie de débats sur
l'intérêt, les modalités pratiques, les droits et devoirs de chaque
partie ont duré près de deux mois.
Ces entretiens avec les éleveurs ont permis d'améliorer le
projet de contrat de pensionnat des vaches qui était élaboré (voire
annexe). Le document consensuel qui en est sorti devient un cadre
de règlement d'éventuels litiges entre les parties concernées. Il
est évident que ces premiers accords peuvent être revus et modifiés
à partir de l'expérience pratique
en cours. Nous y reviendrons.
. L'identification des vaches elligibles et le
contrôle de leur niveau de production laitière
Cette étape marque le démarrage du dépistage proprement dit.
Un premier passage dans le troupeau a permis de s'informer de
l'existence de vache (s) en lactation atteignant une production
journalière de 1,5 litre de lait sur la base des déclarations

-:
r”
1
. 0
.z : b
\\ \\ .. \\
r
IT
OI

.
..
-c\\ 2’
.‘.. ‘.

9
fournies par l'éleveur. Des informations sont recueillies en même
temps sur la composition du troupeau enquêté
(effectif total,
nombre de reproductrices,
nombre de vaches en lactation). Les
vaches déclarées capables de telles performances sont ensuite
identifiées au moins par une description de leur extérieur et leur
carrière reproductrice. Ces femelles jugées exceptionnelles ont
subi deux contrôles laitiers successifs au cours de passages
supplémentaires effectués. Les données recueillies ont été con-
signées sur des fiches puis saisies sur DBASE en vue de leur
exploitation.
*
Le classement et la sélection des vaches
exceptionnelles
Le traitement statistique des données de production laitière
mesurées a permis, avec des corrections opportunes par rapport aux
principaux facteurs de variation identifiés et quantifiés (numéro
de vêlage, stade de lactation, mois de contrôle, saison de vêlage),
de classer les candidates à la sélection de vaches exceptionnelles
ainsi repérées.
La correction des performances brutes recueillies à suivi une
procédure multiplicative dans laquelle un coefficient de correction
Cij est déterminé pour chaque classe j d'un facteur i.
La première étape de la procédure a consisté à faire une
analyse de variante de la production laitière avec un modèle
statistique
linéaire intégrant les facteurs de variation fixes
mentionnés plus haut. Le modèle utilisé est le suivant :
yijkl
= U+N, + Lj + Rk = SI = Eijkl

Yijkl
= la moyenne de production journalière observée
sur la vache 0
u = la moyenne générale commune à toutes les observations
Ni = l'effet fixe du numéro de vêlage
~~ = l'effet fixe du stade de lactation
Pk
= l'effet fixe du mois où le contrôle a été effectué
Sl
= l'effet fixe du stade de lactation de la vache
Eijkl
= l'erreur aléatoire particulière à l'observation 0
Cette analyse a porté sur les performances laitières d'un
échantillon de femelles faisant l'objet d'un suivi régulier par le
CRZ auxquelles ont été ajoutées les données issues du dépistage.
Seules les données de production relatives aux mois de Septembre,
Octobre et Novembre correspondant à la période de contrôle de
performance du dépistage ont été considérées.

10
Les moyennes sont estimées par la méthode des moindres carrées
(Harvey 1990).
Le coefficient de correction pour la classe j du
facteur de variation i est Cij
U
xil
o ù
U
représente la moyenne générale et
Xij la moyenne de la classe j du facteur i.
La deuxième étape a consisté à multiplier la performance brute
de chaque animal par la moyenne des coefficients déterminés pour
chaque facteur de variation pour obtenir la production corrigée :
P, = Pb x ; Ci j
i=ln
PC = production corrigée
pb
= production brute mesurée
n = le nombre de facteurs de variation utilisés dans
le modèle
Cij = le coefficient de correction déterminé pour
la classe j du facteur i.
Les performances laitières corrigées ont servi à classer les
vaches devant entrer dans le noyau de sélection en station.
Une attention particulière a été portée sur les performances de
reproduction
et sur la survie des veaux * des vaches ayant de
faibles valeurs de ces paramètres ont été éxclues du classement.
. Le transfert des vaches exceptionnelles
retenues en station.
Le transfert des vaches exceptionnelles se fait selon un
contrat de pensionnat passé entre le propriétaire de l'animal et le
CRZ. La durée de séjour prévue en station est de 3 à 4 mois durant
lesquels les vaches sont mises en reproduction. Un diagnostic de
gestation
par palpation transrectale est appliqué avant le
transfert pour permettre de retenir uniquement les femelles jugées
vides.
II - LES RESULTATS DU DEPISTAGE
Au niveau des 8 communautés rurales enquêtées, 326 troupeaux
appartenant à 138 villages ont été visités. l'effectif global est
de 20 638 têtes comprenant 9 875 reproductrices dont 5 387
lactantes durant la période du dépistage. Sur ces lactantes 367 ont
été identifiées par les éleveurs comme bonnes laitières et ont fait
l'objet de contrôle de performances.

11
La production laitière brute moyenne mesurée lors des deux
traites du matin (traite partielle, le veau allaitant) varie entre
0,7 et 3,0 litres de lait avec une moyenne de 1,57 1 (e-t = 0,371).
La figure 3 représente la distribution de fréquence des niveaux de
productions
laitières obtenues lors des contrôles. Les résultats
indiquent que près de la moitié des vaches (44,l %) n'ont pas
dépassé le seuil des 1,5 1 retenu comme niveau acceptable pour une
bonne laitière. Seulement près de 9 % des candidates ont franchi
une moyenne journalière de 2,0 litres. Le fait que près de 10 % des
vaches contrôlées aient donné une production inférieure ou égale à
1 1 (malgré le seuil des 1,5 1 demandé) tient à ce que certains
éleveurs, peu habitués aux mesures, éprouvent certaines difficultés
pour situer les volumes de lait extraits.
Le classement puis le choix des vaches exceptionnelles devant
être transférées en station ont été effectués sur la base des
rendements laitiers corrigés en utilisant la procédure décrite dans
la partie méthodologie. Le fichier utilisé pour la détermination
des
coefficients de correction comprend un effectif de 841
contrôles dont 474 provenant du suivi villageois mené réguliè-
rement par le CRZ et 367 du dépistage.
Le tableau 1 présente les résultats de l'analyse de variante
des contrôles journaliers et le tableau 2 les moyennes des
! .
différentes sous classes des facteurs étudiés ainsi que la valeur
des coefficients de corrections calculés.
La correction des productions brutes des 367 vaches candida-
tes à la sélection a permis de faire une première présélection
portant sur un effectif de 80 en vue de pallier aux désistements
éventuels ou alors aux contrôles de gestation positifs.
En définitive 55 vaches ont rejoint le centre. Leur production
moyenne est de 2,0 1 soit 31 % supérieure à la moyenne du lot
(1,57 litres).
Le transfert des vaches a fait appel aussi bien au convoyage
à pied qu'au transport en camion et a nécessité une véritable
organisation
avec la
collaboration du
service
régional de
l'élevage. Des points de collecte ontété identifiés en fonction de
la distribution des vaches retenues, le diagnostic de gestation
effectué sur place et le convoyage fait suivant l'un des moyens
décrits ci-dessus en fonction de la distance ou des contraintes
matérielles.
Les animaux retenus au niveau des villages non
éloignés ont rejoint directement la station où a été effectué le
contrôle de gestation.
Il a fallu un délai de 5 jours pour
regrouper l'ensemble des vaches exceptionnelles devant être mises
en reproduction.
Une fois le transfert achevé les vaches accompagnées de leurs
veaux ont subi un traitement sanitaire approprié (vaccinations,
déparasitage interne et externe) avant d'être constituées en lots
de reproduction avec les vaches vides du noyau élevé en station sur

Figure 3
-
DISTRIBUTION PRODUCTION LAITIERE
VACHES CONTROLEES
POURCENTAGES VACHES
. . . .
.,...............
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
20
. . . .
*..
10 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ...<....
. . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . .
.,..
*..
2-2.5L
2.5-3L
PRODUCTION
S é r i e 1

12
lesquelles
le même travail de diagnostic de gestation a été
effectué auparavant. Chaque lot est constitué à la fois par des
vaches du dépistage et des femelles du centre et hébergé dans les
étables. La conduite au pâturage sur les parcelles du domaine du
CRZ a été instauré après une période d'adaptation de 7 jours durant
laquelle les animaux étaient stabulés en permanence. A leur retour
de pâturage, les animaux reçoivent un complément
alimentaire à
base de fane d'arachide, de graine de coton et de pierre à sel. La
traite à jour sauté est pratiquée en vue de confirmer les produc-
tions laitières mesurées lors de l'opération de dépistage.
Quant aux veaux, il a été jugé opportun de les maintenir en
stabulation permanente pour faciliter le retour des vaches dans les
étables qui leur sont affectées
Tableau 1 : Analyse de Variante du contrôle laitier journalier
des vaches suivies en milieu vi.$lageois.
Source de variation
dl1
carres moyens
Numéro vêlage
4
1,549**
F
période de contrôle (mois)
2
1,915**
Stade de lactation
5
0,37
Mois de vêlage
5
0,170
** P < 0,Ol

13
Tableau N" 2 : Moyennes de productions journalières estimées
par la methode des moindres carrés
Facteurs de
Effectifs
Moyennes
Coefficients
variation
de correction Cij
Moyenne Générale
841
1,378
Numéro vêlage
1
212
1,301
1,059
2
190
1,493
0,922
3
191
1,345
1,025
4
152
'1,476
0,934
5
96
1,272
1,083
Période de contrôle
Septembre
312
1,369
1,007
Octobre
323
1,288
1,070
Novembre
206
1,475
0,934
Stade de lactation (1)
1
41
1,483
0,929
2
'158
1,496
0,921
3
214
1,346
1,024
4
159
1,340
1,028
5
149
1,265
1,089
6
120
1,336
1,031
Saison de vêlage (2)
1
316
1,390
0,991
2
305
1,409
0,978
3
64
1,289
1,069
4
66
1,324
1,041
5
19
1,389
0,992
6
71
1,464
0,941
(1) Stade de lactation exprimé par la durée (en mis) entre le vêlage et le
contrôle laitier : la sous classe 5 regroupelesvaches quiontétécon-
trôléesentre 5 et7 rois suivantlepartetla classe, 6lesvaches&nt
la dur& entre le vêlage et le contrôle effectué est supérieure ou égale
à 6 mis.
(2) Mois de vêlage : 1 = Juin - Juillet ; 2 = Août - Septire ;
3 = Oc*re -Novembre~ 4 =Décembre-Janvier ;
5 = Février-Mars ; 6 :Avril - Mai.

14
III - CONCLUSIONS ACTUELLES ET PERSPECTIVES
Les résultats qui viennent d'être présentés témoignent de la
faisabilité technique et organisationnelle du système de sélection
à noyau ouvert testé sur le bétail Ndama dans la zone de Kolda, du
moins dans sa phase de "screening" malgré certaines difficultés
rencontrées.
3.1. Acquis et limites
L'implication réelle des éléments et des organismes d'inter-
vention à la conception, la planification et la mise en oeuvre du
nouveau schema de sélection a été le point fort de la démarche
préconisée, justifiant leur participation effective à l'exécution
d'un programme qui, au début était loin d'être évidente.
Cette implication des divers partenaires a été matérialisée
par l'organisation d'un séminaire avant le lancement du programme,
et d'une vaste campagne d'information et de sensibilisation. Ces
deux événements majeurs ont été sanctionnés par :
- une plus grande compréhension des objectifs, des résultats
attendus ;
- la définition des rôles et responsabilités de chaque partie
impliquée dans le programme ;
- la finalisation du contrat réglementant le système de
pensionnat des vaches retenues pour rejoindre le noyau
élevé en station.
Tout ceci explique
l'adhésion des éleveurs et des autres
partenaires
sans laquelle un tel programme n'aurait pas pu être
exécuté.
Le transfert effectif de 65 sujets sur les 80 présélectionnés
à l'issu du classement est révélateur d'un taux de participation
acceptable. Il convient de préciser que sur ces 65 vaches, 55 ont
été en définitive retenues, les 10 restantes retournées soit du
fait d'un contrôle de gestation positif, soit du fait de tentatives
de fraude constatée.
Des visites périodiques ont été organisées par les producteurs qui,
pour la plupart se sont déclarés satisfaits.
Les limites et contraintes actuelles sont pour l'essentiel
inhérentes à la mise en place de toute intervention nouvelle. Le
programme d'amélioration génétique à noyau ouvert en particulier
exige en plus une organisation
technique et organisationnelle
impeccable.

15
Au plan financier, le programme souffre en ce moment de
difficultés dûes à une sous estimation des besoins réels.
Aujourd'hui
la plus grosse inquiétude réside au niveau des
engagements
pris vis à vis des éleveurs et qui concernent
l'indemnisation pour la compensation du lait(*), et les frais de
convoyage pour le retour des vaches.
Le retard constaté dans l'exécution des activités programmées
découlent d'une part du décalage dans le démarrage effectif et,
d'autre part de l'option prise pour mener la campagne de sensibi-
lisation des éleveurs, en plus du retard constaté dans l'acquisi-
tion de certains produits non disponibles au Sénégal (cas des
produits de synchronisation des chaleurs par exemple).
Les modestes taux de réalisation des objectifs initiaux
(10 000 lactantes ciblées sur 5 387 atteintes) découlent d'une
surestimation des effectifs en plus de l'insuffisance des moyens
qui n'a pas permis de prospecter l'ensemble des sites identifiés.
3.2. Perspectives et Recommandations
La phase de screening du programme est achevée depuis Janvier
1993 et il ne reste plus qu'à finaliser le travail sur la mise en
' f
reproduction des vaches pour accomplir la première phase de la
convention principalement axée sur le dépistage. L'achèvement d'un
tel programme suppose la recherche de finances additionnels et à
très brefs échéances.
De plus, il convient de rappeler que le système de sélection
à noyau ouvert comporte d'autres phases comme le suivi des vaches
après leur retour dans les troupeaux d'origine, le testage des
produits issus de la reproduction et l'utilisation des sujets
sélectionnés.
L'état d'avancement actuel du programme prévoie la phase de
testage en 1994 - 1995.
Les résultats assez intéressants auxquels nous sommes parvenus
méritent la poursuite du programme dans toutes ses opérations.
(*) Le montant de cette indemnisation s'élève à un million et
cent mille francs CFA (1 100 000 F). Une première tranche
correspondant à la moitié du montant prévu a été déjà réglée ;
le payement de la seconde tranche devant intervenir au moment
du retrait des vaches.

16
Certains aspects du contrat qui réglementent le système de
pensionnat
des vaches méritent d'être révisés à la lumière de
l'expérience en cours à Kolda notamment ceux fixant (i) les moda-
lités et le montant des différentes indemnisations à verser aux
propriétaires,
(ii) et la durée de séjour des vaches en station.
La planification et l'organisation du travail méritent d'être
améliorées par une meilleure coordination
avec
les
autres
partenaires.
Il serait souhaitable que le projet FAO RAF/88/100 consente
une rallonge budgétaire pour permettre de finaliser rapidement la
convention,
et que la collaboration puisse être maintenue de
manière à assurer
la poursuite de toutes les opérations du
programme à noyau ouvert sans laquelle il n'est pas envisageable
d'atteindre les résultats escomptés.

17
BUNDOC (O.O.),
SMITH (C.), GIBSON (J.P.) (1989).
A review of breeding strategies for genetic improvement
of dairy cattle in developing countries.
Animal Breeding Abstracts, 1989, Vol. 57 n"10.
CIPEA (1989.
Rapport annuel 1989.
CNAG (1990). Amélioration génétique des espèces animales
domestiques au Sénégal. Définition d'un cadre général.
CUMMINGHAM (E.P.) (1989). Methods for recording, evaluation and
selection in adverse environments.
FAO/UNEP Technical Consultation on Animal Genetic
Resources, Conversation and Management. Rome.
I
DEMPLE (L.) (1990). Report on breeding and genetics (Genetic
improvement of trypanotolerant livestock in west and
Central Africa).
e
D'IETEREN (G-.4 (1990). Le réseau africain du bétail trypanotolerant
coordonné par le CIPEA.
Bulletin de liaison sur le bétail trypanotolérant,
no 2, décembre 1990.
DIOP (M.) FALL (A.) et NIANG (S.) (1992). Mise en place d'un
système génétique à noyau ouvert sur le bétail Ndama
au Sénégal : Le Dépistage des vaches dans les troupeaux
villageois. Atelier sur l'amélioration génétique des
bovins d'Afrique de l'Ouest ; problématique de la sélec-
tion et de la diffusion du progrès génétique
(17 - 21 Octobre 1992 - Banjul the Gambia).
FALL (A.) (1991). Application d'un programme de sélection à noyau
ouvert pour l'amélioration génétique du bétail Ndama.
HARVEY (1990). Last Mean Square analysis of data with inequal
sub-class numbers.
US Department of agriculture.

. ’
! il
A
N
N
E
X
E

CONTRAT DE PENSIONNANT DE VACHE
AU C.R.Z. DE KOLDA
Dans le cadre de la mise en oeuvre du programme de sélection
génétique à noyau ouvert, le CRZ de Kolda envisage la mise en
reproduction, en station avec des-taureaux connus, de vaches issues
des troupeaux villageois. Ces vaches et leur produit, séjourneront
au CRZ pendant une durée de trois (3) à quatre (4) mois avant
d'être retournés à leur propriétaire.
A cet effet, le CRZ de--Kolda et Monsieur ......................
duvillage de ................... . communauté rurale de ............
....................... conviennent de ce qui suit :
1. OBLIGATIONS DE L'ELEVEUR
i i
1
Article 1 : Monsieur......................... du village de
l
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . de la communauté rurale de . . . . . . . . . . . .
1
consent à mettre à la disposition du CRZ de Kolda, la vache
np..............
ayant le signalement suivant :
- Age
: . . . . . . . .
- Couleur de la robe
: . . . . . . . .
- Signes particuliers :
Muqueuses
.
........
Fond des oreilles : .......
Forme des cornes
: .......
Article 2 : Monsieur ..........................
accepte de
faire séjourner la vache décrite dans l'article 1 ainsi que
son produit durant 3 à 4 mois au CRZ de Kolda pour sa mise
en reproduction avec un taureau du CRZ.
Article 3 : Monsieur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . s'engage à
accepter que le veau issu de la reproduction avec le taureau
du CRZ subisse un testage'au niveau du CRZ, un an après sa
naissance.
Article 4 : La durée du testage du veau mentionné dans
l'article 3, sera de douze (12) mois.

c
. *
Article 5 : Tout désistement unilatéral entraîne, avant le
retrait de l'animal, le remboursement par l'élevaur, d'un
montant équivalent aux frais occasionnés jusque là par la
prise en charge de son animal par le CRZ, soit 300 f par
jour et par animal (pour l'alimentation et le gardiennage)
et 500 f forfaitaires par animal (pour le déparasitage et
les vaccinations). En plus, l'éleveur remboursera le montant
de la compensation qui lui a été versée pour le le lait.
II. OBLIGATIONS DU CRZ
Article 6 : Au terme du séjour de la vache au CRZ de Kolda,
ce‘dernier s'engage à la remettre de préférence gestante à
son propriétaire.
Article 7 : Le CRZ de Kolda prendra en charge les frais de
transfert de la vache du village au CRZ et du CRZ au
village.
Article 8 : Le CRZ de Kolda s'engage à verser une somme de
20 000 f à Monsieur...................... en vue de lui
compenser le lait qui lui est privé durant le séjour de
la vache au CRZ de Kolda. Cette somme sera versée en deux
i :
tranches : la première tranche dès le réception des animaux
et la seconde après lamise en reproduction de la vache avec
un taureau du CRZ à condition que le veau interné ne soit pas
mort entretemps.
Article 9 : Le CRZ de Kolda est tenu d'entretenir convena-
blement la vache et son produit durant leur séjour en station
en leur fournissant une alimentation et des soins sanitaires
appropriés.
Article 10 : Le CRZ de Kolda est tenu de la responsabilité de
la vache et de son produit depuis le moment de leur sortie du
troupeau jusqu'à leur retour.
Article 11 : Le CRZ de Kolda s'engage à indemniser le pro-
priétaire au cas où la mortalité de la vache ou du produit
surviendrait durant leur séjour au CRZ ou pendant leur
transport.
Article 12 : Le montant de l'indemnisation pour la mort de la
vache s'élève à 60 000 FCFA.