A propos de six cas de rage humaine par 1....
A propos de six cas de rage humaine
par
1. DIOP MAR l, M. BARME 2, J. CHAMBRON 3 ET M. REY 1
La rage est connue depuis longtemps en Afrique noire. Médecins et surtout
vétérinaires lui ont consacré de nombreuses publications; elle a en effet été décrite
chez plusieurs animaux sauvages ou domestiques en même temps que la rage
canine ou maladie du chien fou, appelée “ oulou fato ” en langue bambara. Elle
sévit de manière sporadique, ne revêt qu’exceptionnellement le caractère d’une
véritable épizootie, et n’est qu’accidentellement transmise ti l’homme.
Au cours des cinq dernières années, du 1”’ janvier 1965 au 31 décembre 1969,
6 cas de rage humaine ont été admis à la Clinique des maladies infectieuses du
C.H.U. de Dakar.
1. LES FAITS CLINIQUES.
A. LES OBSERVATIONS.
OBSERVATION 1 (dossier 623 E, 1965)
s . . . s . . . , garcon de F ans, originaire de Toka (Tivaouane). Hospitalisé le 14-4-196.5
pour suspicion de. rage. Dans les antécédents, m o r s u r e h l a f a c e (joue d r o i t e ) i l y a
deux mois, par un chien qui a été abattu aussitôt. Pas de vaccination. A~I+S une période
prodromique de vingt-quatre heures, faite de ciphal&s, dél~ul brutal, avec agitation,
mouvements désordonnbs, salivation, le tout survenant par paroxysmes. Hospitalisb il
la trente-sixiéme heure dans un tableau de rage furieuse.
A I’entrée: 40”,2, pouls 180, mouvements respiratoires 28, ‘1’. A. 10-T. Conscience nor-
male, mais angoisse, crises d’agitations avec cris, spasmes du visage, rictus. Nystaginus
intermittent. Mélange de panique et d’agressivité. Voix modifiée en permanence (timbre
aigu, voilé). Hydrophobie incompléte, triais aérophobic + t . RGflcxes ostho-tendineux vifs.
L. C. R. clair, eau de roche; cytologie: 11 &16incnts, a l b u m i n e 0,22. E x a m e n s o m a t i q u e :
R. A. S.
Trtzitement: Perfusion de gamma-OH deux ampoules dans LIII ballon de S. glucosé A
100 gouttes/minute environ.
Evolution: Coma avec abolition des réflexes cornéen cl rotulien, respiration type
Ueynes-Stokes par moment, mais aerophobie (le moindre souffle d’air provoque des
paroxysmes). Décès après quatre jours d’évolution.
Azztopsie: Congestion polyviscérale. Rage confirmée par l’histologie (présence de
corps de Negri dans les cellules ammoniennes) et par l’isolement d’nn virus rabique
tuant la souris et le souriceau entre dix-huit et vingt-quatre jours (docteur U&s).
(1) Clinique des Maladies infectieuses du C. H. U. de Dakar.
(2) Institut Pasteur de Dakar.
(3) Laboratoire national de 1’Elevage et de Recherches véltrinaires de Hann, Dakar.
-l-
Bull. Soc. Méd. Afr. Noire lgue jr., 1970, t. XV (3), 480-491.

OBSERVA’I’ION 2 (dossier 972 E, 1965)
o... 1) . . . . garqon d
e

11 ails;v i e n t d e Kébl>mer oil i l a étC mordn & l ’ a v a n t - b r a s
gauche trente-cinq .jours auparavant par ~II chien sur lequel des renseignements n’ont
pu ftre fournis. Pas de vaccination. Le début de la maladie u’est pas I)r&is& n o n p l u s .
A f’crtfrr’e: 40”. ‘I’. A. 10-8. Agitation avec mouvcmeii~s désordonn&. hallucinations
(vision de serpent, de chien), :inxiGtb, frayeur survenant par crises, Hydrophobie et
a&rophobic. Conscience normale. Bon btat général.
l’rcfifemerrf: NeInbutal + plbgicil + gamma-OH en p e r f u s i o n vcincusc: 1 2 0 g o u t t e s
par minute.
iGdrlf iolc : Sommeil calme, respiration hoquetantc. Abc)lilion des rfiflrxes rotuliens.
Hyperthcrmie progressivement croissante. Décés a u troisi+me jour du traitement apres
am&lioration passagcre des troubles du comportement.
Aufopsir: (:ongestioii polyviscérale.
Histologie: Nombreux corps de Negri dans les grandes cellules a:nlnollienncs et les
cellules de Purkinjc du cervelet (professeur Camain).
riloZo!/ie: Isolement d’une souche de virus rabique tuant la souris du seizi>me
au vingtiémc iour avec prCsence de corps de Negri (virulence alténuéc) ( d o c t e u r I3rès1.
OHSERV.~TION 3 (dossier (2454 E, 1965)
R...
N’D . ..> garçon de 16 ans, originaire de Bambylor,
e s t a d r e s s é Ic 27-10-1965 a u
Service des Inaladies infectieuses par le dispenriairc de Rufisque pour suspicion de rage.
Le 29-O-1965, morsure au dcuxiémr doigt gauche par LIN chien domcstiquc b compor-
tement trC:s agressif et suspect, qui a i-té abnftu sans vbrification. Le lendemain de la
morsure, on entreprend la vaccination antirabique (vaccin liquide tic 1’1. I’., type Fermi).
Une irljection de vaccin est ainsi pratiquée tous les jours (sauf les dimanches) pendant
vingt jours.
Deux jours apr& la derniérr injection, ressent tic la fiévrc, des douleurs abdominales
et des parrsthésies a u x membres inférieurs, puis insomnie,
cris, agitation et hallu-
cinations.
A I’ctrriljée ù Z’hbpifd: Température h 410,7, pouls 168; hl. R.: 56; conscient, crises
d’agitation psycho-motrice alternant avec des périodes d’accalmie. Respiration hoquetante
avec tira@ sus-ternal. Hydrophobie relative el. abropbobie.
On se trouve donc en P&ence <Yon tableau clinique évidenl de rage d’installation
progressive, malgré une vaccination compI$le entreprise irnm~diatetiie~~t aprcs In morsure.
ï’ruiterriertt:
Reçoit d’urgence B l’arrivbe I:n 1 . M . : plfigicil 10 mg -t nrml~utaI +
dolosal 1 ampoule, puis 1 ampoule de gamma-OH en 1.1’. directe. Sommeil en 5 minutes,
mais respiration spasmodique, chute tensionnelle
progressive. Déc$~ vingt minutes aprés
l’injection, malgré hémisuccinate d’hydrocortisone f araminc.
Ndcropsie: Congestion polyviscérale.
lfisfologie: Premier examen: pas de corps de Ncgri d~çrI~s, aussi bien en région
ammonienne qu’au niveau clu cervelet. Deuxii,me esamen:
pr&ence de quelques corps
de Negri au niveau des couches optiques et du bulbe (professeur (:am:rin).
V i r o l o g i e : Isolement d’un virus rabique tuant la souris en 12 à 16 jours, avec mise
en évidence de nombreux corps de Negri.
Expertise du vaccin antirabique liquide B la limite dc S:I p&remption (octobre 196.5):
virulence rEsidueIIe nulle, mais pouvoir protcctcur (dbterminh par le test de Habrl) satis-
faisant (docteur Robin, 1. P. Dakar).
On peut alors se demander si les ampoules dc vaccin euvoyées pour expertise pro-
viennent bien du lot qui a servi A la vaccination.
- 2 .-
.

OUSERVA’I’ION 4 (dossier 2334 F, 1960)
. ,
G... N D..., hotttme de 55 ans, originaire de la Ggion de LittguCrc, hospitalisé pour
suspicion de rage. Mordu au visage et it la main il y a un mois par utt chiett qui n ’ a
pu être mis en observation. .A rc~tt douze injections dc vaccin antirabique B partir du
dix-huiti2me jour de la morsure.
A l’entrée: Température 390,2, agitation, b~drol~ltobie depuis la veille. ACrophobie.
Insomnie. Exatnen neurologique et psychisme: normaux.
Mal calmé par six ampoules de valium en 1 . M. Le lendemain, ullCralion dc l a
tttitnique, gestes brusques, trétttulants, dys:nCtriques. I~yper-irriLot>ilit~ a v e c p e t i t s spas-
t t t e s pharyngo-laryngés. O n in,jecte d e l’inlcrféron ( 1 0 c c 1. V. + 10 c c sic). Mais d~c$s
1~ troisième jour de 1’~voltttion par spasme l>ltaryttgo-lttryng~
après ttnc gorgée d’eau.
,Vécropsie: <:otigestioti polyviscérüle.
Bistoloyie: TrCs volutnittettx c o r p s d e Nrgri a u ttiveau d e s ccl:ules d e Purkittje d u
cervelet (professeur Camain).
Virologie: Isoletnent d’un virus qui tue la souris en douze- treize jours + corps
de Negri.
La mise en wttvre tardive du traitement prt!vetitif est un facteur d’cchec: on adtttet
gCtt6raletnent que les chances dc proteclion diminuent consi<léral)letnent
dès que l’itiier-
valle entre l’infection et le début de la vaccination atleint une semaine. Mais ce dblai
est très approximatif et dbpend des caractères de l’exposition b la rage.
Dans le cas pri-sent, cette morsure :I la face exigeait la tnisr eu wtvrc immédiate
du trailetnent prt!ventif qui aurait dû cotnprrndrr une injr&ion de s6rtttn antirabique.
OHSERVATIOS N ” 5 (dossier 1389 Ii, 1966)
Ii... S..., garson de 10 ans, hospitalisP le 22-S-1986 pour hydrophobie, agitation. A 6th
mordu par un chien errant B Thiès il y a un mois (morsure du poignet droit). Pas de
vaccination. Depuis deux jours, anorexie, ltydroph~~bie,
agitation et salivation abondante.
B l’examen. . <77”; M. R. 110, bruits du coeur irréguliers. Agitation incessante, logorrhlr,
aérophobie et hydrophobie. Mais a pu avaler quelques gorgées d’eau apr?s itijection de
vn1iu.m. L . C . R. clair; cytologie: 39,6 Clétttetitsitnttt::, albumine: 0,40 g %.
Evolution très rapide vers la tnort quelques heures aprL:s l’adtinissiott.
N&2ropsie: Congestion polyviscéralc.
liisfoloyie: Absence de corps de Negri.
l’irologie: Non faite.
OBSERVATION N” ti (dossier 2608 1, 1969)
A . . .
w . . . ) gargon d e 9 a n s , Cvacné de Thiès avec la mention: spasmes laryngés,
hydrophobie. A éié mordu a la main il y a un tnois par un chien il comportement
bizarre, abattu par les proprietaires,
et non examiné. L’rnf:tnt n’a reyu qu’ttnc seule
injection de vaccin.
A Z’dmission (au deuxiétne jour de l’évolution): Tetttpérature g 39” avec anx@tb,
hvdrophobie
complète et aérophobie. L. C. R.: clair, 1 élément. Reçoit utt traitement
sidatif sous forme de valiutn et de gatnma-OH. Agitation avec grincement incessant des
d e n t s . L ’ a u g m e n t a t i o n d e s d o s e s d e s é d a t i f s (vnlium 5 ampoules x 4 + gamma-OH
1 atnpoule x 4/24 heures) abolit la conscience mais n’etnpêche pas une agitation spon-
tanée avec de hrcfs spasmes laryngés. A u t r o i s i è m e j o u r de l’&olution, en p r é s e n c e
de la répétition des spasmes laryng&s,
on fait une trach&otomic et l’on entreprend une
respiration assistée avec un appareil type Claude-Bernard. Tolérance ù l’appareil h peu
prés correcte. Mais le quatriéme jour, agitation, angoisse, soif d’air, morsure des I&vres.
P u i s dCcès.
Autopsie: Congestion polyvisc&rale.
-3-

B. COMMENTAIRES.
1 o ASPECTS CLINIQUES.
L’incubation a été d’un mois dans 3 cas, de trente-deux jours dans 1 cas,
de trente-cinq jours dans 1 cas et deux mois dans 1 dernier cas. Elle n’a pas
toujours été fonction du siège de la morsure. Remarquons que c’est dans un cas
de morsure de la face que l’incubation a tJté la plus longue.
La période d’invasion dans deux des cas a été marquée par la fiévre et surtout
par des phénomènes douloureux: céphalalgie, douleurs abdominales, paresthésies
aux membres inférieurs (sensation de charbons ardents). Dans un cas, ce tableau
algique a entraîné de l’insomnie, que l’on retrouve d’ailleurs en pleine phase
encéphalitique.
L
Cette phase encéphalitique est caractérisée essentiellement par l’agitation
psychomotrice, les spas,mes pharyngo-laryngés et l’hyperesthésie sensorielle.
L’agitation psy&»-motrice est dominée par deux compos:lntes : les mouve-
ments anormaux et le syndrome psychique.
Les mouvements anormaux sont faits de gesticulation, de torsion des doigts
et des mains, d’agitation de la t&te (abs. 2), ou bien alors ce sont des gestes
brusques, dysmétriques (obs. 4-), ou des mouvements désordonnés des membres,
des coups de pieds violents, ouverture et fermeture de la bouche (abs. 1).
Au total, il s’agit d’un tableau fait d’agitation des extrémi.tés, d’agitation
mimique, de grimaces.
Le syndrome psychique est fait d’hallucinations et de troubles du compor-
tement: ce sont des visions terrifiantes que l’on retrouve souvent: vision de ser-
pent, de chien (abs. Z), parfois, c’est un mélange d’anxiété et d’agressivité comme
chez cet enfant (01~s. 1) qui, après quelques violences, est pris de panique, s’accro-
che désespérément à son entourage.
Le spasme pharyngo-laryngé, en particulier le spasme hydrophobique, signe
le plus évocateur de la rage, n’a été complet que dans un cas (O!~S. 6). Dans les
autres cas, l’hydrophobie n’a été que relative; cependant, la vue d’un verre d’eau,
le bruit de l’eau qui coule d’un robinet, ont sufi pour déclencher quelques gri-
-4-

maces. Dans un cas (obs. l), on a observé une voix modifiée en permanence avec
un timbre aigu et voilé, associée à une salivation abondante. Dans un autre cas
(abs. 3), la gêne au passage de l’air à travers la filière laryngée s’est traduite par
une respiration hoquetante avec tirage sus-sternal.
Si le spasme hydrophobique n’a pas été dans nos observations aussi fréquent
et aussi complet qu’on le décrit habituellement dans les manuels, par contre
l’aérophobie a été un signe constant : le moindre mouvement d’air (brasseur,
feuille de papier) provoque une série de mouvements anormaux : gesticulations,
grimaces, mâchonnements, etc.
Dans tous les cas, l’anxiété est vive, la conscience est normale au début.
La P.L., faite à trois reprises, a ramené un liquide clair, normal dans 1 cas,
légérement altéré dans les 2 autres cas (39,C éléments et 11 éléments à majorité
lymphocytaire, l’albumine a été respectivement de 0,40 g et de 0,22 g).
Les signes généraux sont d’emblée sévères. La température, dans 5 cas, atteint
et dépasse 39”; dans 3 cas, elle est supérieure à 40”; une seule fois, elle est
restée inférieure à 38”. Le pouls est en rapport, les mouvements respiratoires
accélérés, avec parfois tirage sus-sternal et sous-sternal, ou rythme du type
Cheynes-Stokes.
La TA., légérement abaissée, n’est pas descendue au-dessous dc
10 à l’admission, mais un collapsus terminal a été observé.
-
-
-
-
- -
T -
1
2
3
3
5
6
-
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-
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-
++
+
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i
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i+
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+
+
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-
-
2’ L E S A S P E C T S THIhAPEUTIQUES.
Le traitement de base a consisté, dans presque tous les cas, à administrer
de l’hydroxybutyrate de sodium (gamma - OH) en perfusion veineuse associé,
soit aux barbituriques (abs. 1, 2, 3), soit au diazepam ou valium (abs. 4, 6). Dans
un cas (obs. 5) d’évolution rapidement mortelle, seul le valium a été utilisé avec
des effets remarquables sur l’agitation, l’hydrophobie et l’aérophobie. Une fois,
nous avons administré de I’interferon (10 cc I.V. + 10 cc s/c), sans observer une
quelconque modification de l’évolution.
L’évolution de la rage déclarée étant inexorablement fatale, le but poursuivi
par la thérapeutique était de procurer au patient un sommeil tranquille, à l’abri
des spasmes douloureux et de l’angoisse. Une fois cependant (obs. 6), nous avons
pratiqué une trachéotomie et tenté de prolonger la vie de notre malade par
ventilation artificielle avec un respirateur endotrachéal, type Claude Bernard. Le
décès est survenu vingt-quatre heures plus tard.
-5-
.

De pareik essais thérapeutiques trouvent un précurseur en la personne de
Charles Waterton, modeste naturaliste anglais, qui, il y a un siècle et demi, tenta
de sauver d’une rage déclarée un policier de Nottingham par curarisation avec
des flèches empoisonnées ramenées d’Ami:rique du Sud, trachéotomie et venti-
lation intratrnchéale avec un soufflet.
Cette méthode ne fut reprise que cent cinqante ans plus tard, d’abord par
MS en 1957 n Bucarest, puis en 1959 par Constantinescu,
qui tentérent à nouveau
le traitement de la rage par curarisation et ventilation intratrachéale à pressions
positives. Ils espéraient ainsi, avec cette respiration assistée, dépasser la période
critique des premiers jours et aboutir h des résultats plus heureux à la phase d’auto-
stérilisation du névraxe [l, Sj.
Thiodet et collaborateurs, ;I Alger, ont tenté pareille méthode sur 15 cas de
rage déclarée, traités par curarisation et respiration assistée avec un appareil
d’EngstrGm, espérant les tenir en vie pour permettre au vaccin et au sérum d’agir.
Ils ont réussi à prolonger la vie de certains malades jusqu’à 11 jours [13].
La même équipe, dans d’autres tentatives thérapeutiques, associant alors
réanimation respiratoire, sérothérapie intensive et électrochocs multiples, a obtenu
chez deux malades un allongement de la durée de survie jusqu’A 1.5 et 21 jours.
Il est vrai que Thierry, expérimentant chez le rat, a obtenu deux guCrisons en
associant sérothérapie intensive et électrochocs pour « faire sortir » le virus
des cellules nerveuses 112, 141. On pouvait dès lors penser que le traitement de
la rage n’était plus un probléme d’eutl1annsi.e;
mais, au total, il n’a jamais été
possible de faire survivre un malade atteint de rage confirmée. On ne peut guère
attendre de la thérapeutique actuelle qu’un soulagement des souffrances du malade.
Quant i la réanimation, si elle permet quelques espoirs, elle n’en est guère qu’au
stade des premiers essais, bien décevants.
3" LE~ ASPECT~ EVOI.UTIFS ET LES CIHCONSTANCES IIE LA MORT.
L’évolution de nos 6 cas s’est faite rapidement vers la mort, malgré une amé-
lioration passagère de l’agitation psycho-motrice, de l’hydrophobie et de l’aéro-
phobie, par les sédatifs, en particulier le valium qui a permis h certains malades
d’avaler quelques gorgées d’eau, :alors qu’auparavant l’hydrophobie était compléte.
L’évolution fatale s’est faite 2 fois en quatre jours, 2 fois en trois jours, 2 fois
en deux jours.
La mort survient, soit par arrêt cardiaque au cours d’un coma tranquille,
c’est le cas le plus fréquent (obs. 1, 2, 6), soif. apr& ~111 spasme pharyngo-1aryngP
(obs. 4), soit après un collapsus (abs. 3).
4" ]>ES PI30131,8MES IllAGNOSTIQUES.
Le tableau clinique de la rage est le plus souvent suffisamment évocateur
pour mettre le clinicien averti à l’abri de toute erreur. Cependant, la confusion
peut être faite avec le tétanos ou, surtout chez l’enfant, avec une encéphalopathie
aiguë, en particulier avec l’acc& pernicieux palustre dans les zones oh sévit
l’endémie malarique.
Dans 5 de nos cas OU le d:iagnostic a été possible, il a été confirmé par
l’anatomie-pathologique (mise en évidence des corps de Négri) et par la virologie
(isolement du virus).
Cela suppose une bonne conservation du cerveau et son envoi au laboratoire
dans des délais raisonnables.
- fj --

Les corps de Negri ont été trouvés au niveau de la région ammonienne et
au niveau des cellules de Purkinje du cervelet dans 3 cas. Dans un cas, ils n’ont
été retrouvés que trés difficilement au niveau des couches optiques et du bulbe
(obs. 3). On sait que l’apparition des corps de Negri est tardive et leur rareté
ou leur absence correspond le plus souvent a une évolution bréve. Ce défaut
montre l’intérêt du diagnostic virologique quand on dispose de cette possibilité.
Sauf dans un cas où aucun examen virologique n’a pu être fait, le virus rabique
a toujours pu être isolé.
(1) C. Negri = 0 dans corne d’Amman et cervelet
mais + dans couche optique et bulbe.
NP = non pratiqué.
I 1. LES ASPECTS VIROLOCIQUES.
!
Le diagnostic rirologique de la rage a été fait à l’Institut Pasteur à Dakar,
par isolement du virus. Des souris de trois semaines ont été inoculees par voie
intracérébrale avec un broyat de substance nerveuse du malade. Chez les animaux
ainsi inoculés, l’observation des symptômes d’encéphalite était complétée par
la recherche des corps de Negri sur des empreintes de corne d’Amman colorees
selon la méthode de Sellers.
Dans les 5 cas rapportés ici, qui ont été l’objet d’une étude virologique, le
virus de la rage a pu être isolé. Il est intéressant de noter l’existence d’un lien
entre la durée de l’incubation de la rage chez la souris et cette même durée chez
le malade oui a donné lieu à l’isolement de la souche correspondante, compte
.
tenu de la morsure.r‘l,>S.
C’est ainsi que chez le malade no 1, l’incubation a été de deux mois, ce qui
est remarquablement long pour une morsure à la joue. Or, la souche de virus
des rues responsable de sa maladie fait apparaître la rage chez la souris au
bout de vingt jours, ce qui représente une incubation également longue. De même
pour les autres malades, les délais d’apparition de la rage humaine sont paralléles
aux temps d’incubation de la rage expérimentale chez la souris.
Certes, d’autres facteurs que la virulence peuvent intervenir dans la durée
d’incubation chez la souris, notamment l’état de conservation du prélèvement
cérébral. Dans nos 5 cas, les prélèvements humains ont été effectués dans de
bonnes conditions et acheminés rapidement au laboratoire. II n’en est pas toujours
,
- 7 -

ainsi pour les prélèvements pratiqués chez Yes animaux : trop souvent, l’échan-
tillon de matière cérébrale arrive au laboratoire en mauvais état de conservation
après un voyage de plusieurs jours sans réfrigération ni milieu de transport.
C’est pourquoi, la comparaison de la virulence des virus d’origine humaine
à celle des virus d’origine animale, isolés au Laboratoire national de YElevage
et de Recherches vétérinaires de Hann, a dû se limiter pour ces derniers R
11 prélèvements en parfait état de conservation (deux jours au plus entre la mort
de l’animal et l’inoculation aux souris - toutes les souris inoculées sont mortes).
Le temps moyen de survie pour les 11 prélévements a varié de 9,3 jours :7
12,2 jours, soit une moyenne de 10,7 jours.
II semble donc que les, souches sénégalaises isolées à partir des animaux
possèdent une virulence normale. Par comparaison, 2 des 5 souches d’origine
humaine ont paru posséder une virulence moindre, correspondant, au moins pour
l’une d’entre elles, à une incubation prolongée chez l’homme.
I I I. LES ASPECTS ÉPIDÉMI~L~CIQUE~.
1” RAGE ANIMALE.
Elle sévit de manière sporadique ou enzootique sur l’ensemble du continent
africain. Au Sénégal, la mise en observation clinique des animaux mordeurs sus-
pects de rage est sous la responsabilité du Service de 1’Elevage. Sur sa demande,
le Laboratoire de 1’Elevage de Hann assure le diagnostic histologique et biologique
à partir des cadavres. C’est ainsi, qu’au cours des cinq dernières années (1965-
1969), 30 cas de rage animale ont été confirmCs.
Ils se répartissent ainsi :
Chiens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
26 cas
Chat
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .._..................
1 cas
Moutons
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2 cas
Phacochère
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1 cas [5]
A I’exception du Sénégal oriental, toutes les régions du Sénégal sont infecthes,
puisque les différents cas positifs se répartissent comme suit :
- Thiès (7 chiens et 1 phacochère).
- Saint-Louis (3 chiens, 1 chat et 2 moutons).
- Dakar (3 chiens).
- Bargny- (2 chiens).
- Bignon?, Kaolack, Kébémer, Kolda, Linguère, Louga, M’Bour, Popenguine,
Rufisque, Ziguinchor (11 chiens).
Le diagnostic clinique de rage chez l’animal est facile à évoquer lorsqu’il
s’agit de rage L‘ furieuse ” (forme qui reste la plus fréquente chez le chien: 15 cas
sur 21). Il peut être beaucoup plus difficile lorsqu’il s’agit de rage “ mue ” OU
paralytique (OU domine l’impossibilité d’avaler, le chien étant souvent présenté
pour « corps étranger dans la gorge w), ou de rage fruste oti seuls sont notés
une agressivité passagère et modérée, ou un simple changement de caractère.
Rappelons que la rage peut se voir chez l’animal à tout âge, y compris chez des
sujets très jeunes.
-a-

le diagnostic de laboratoire (histologique et virologique) dépend de l’etat de
conservation des prélèvements. Pour les transports de longue duree, les meilleures
conditions sont réunies par l’emploi du formol dilué au quart pour l’histologie,
et de la glycérine pour la virologie, ce qui est malheureusement peu souvent
réalisé.
Il est bon de rappeler que les corps de Negri peuvent faire défaut (5 recher-
ches négatives sur 23 cerveaux de chiens examinés). C’est alors que l'iUOCUkitiOU
a la souris prend sa valeur : elle a été positive dans les 5 cas précédents.
Les modalités de contagion pour les 30 cas positifs observés sont diverses;
on relève en effet :
3 chiens errants abattus sur place.
4 animaux mordus par chiens errants (2 moutons, 1 phacochère, 1 chien
domestique).
1 chien mordu par un autre chien domestique reconnu précédemment enragk
22 animaux domestiques et familiers, vivant généralement en semi-liberté,
et pour lesquels on ignore l’origine de la contamination.
Les données épidémiologiques montrent que tous les cas de rage diagnostiqués
au Sénégal depuis 1965 appartiennent au type classique de la “ rage citadine ”
o u “ rage des rues “. Le chien, et accessoirement le chat, en semblent les uniques
agents vecteurs. Les deux moutons et le phacochère apprivoise ont été contamines
par des chiens enragés.
En ce qui concerne la rage sauvage, elle a Bté signalée par Thierry, en 1953-
1954, chez plusieurs chacals reconnus enragés, abattus dans la région de Dakar.
Depuis lors et en particulier pendant la période qui nous concerne (1965-
1969), toutes les recherches de virus rabique dans le cerveau de divers animaux
sauvages s’avèrent négatives, qu’il s’agisse de rat, de civette, de chauve-souris.
Brès, Robin et Chambon ont inoculé au souriceau les glandes salivaires de plus
sept mille chauves-souris capturées au Senégal, sans jamais isoler de souche de
virus rabique [4].
Cependant, après diverses études épizootologiques et observations cliniques,
Thierry pense qu’on peut suspecter divers rongeurs sauvages (Crycetomys ga,m-
bianus tout particulièrement) d’être des réservoirs de virus naturels. L’irresistible
poussée de rage sauvage de type ” sylvatique ” observée actuellement dans de
nombreux pays du monde doit inciter à la prudence.
2” RAGE HUMAINE.
Les 6 cas de rage humaine que nous rapportons sont tous dus à une morsure
de chien (l’animal ayant disparu ou ayant été abattu sans être examiné). Ils
proviennent de localités ditIérentes plus ou moins éloignées de Dakar: Bambylor,
Thiès, Tivaouane, L’inguère, Kébémer. 11 est probable que ces 6 cas ne reflètent
que partiellement la situation épidémiologique réelle: il s’agit en effet de malades
vus précocement par un médecin et ayant pu être évacués rapidement.
Même si l’on tient compte de l’existence probable de cas survenus loin des
grands centres urbains et demeurés méconnus, la rage reste une affection assez
rare chez l’homme au Sénégal. Mais il faut avoir présent à l’esprit que toute
morsure par un mammifère domestique ou sauvage comporte un risque de rage
qu’on ne peut négliger, même si l’on pense à juste titre que ce risque est faible.
-9-

i
Le traitement préventif de la rage à Dakar est assuré par le Service anti-
rabique de l’Institut d’Hygiéne sociale. Ce Service partage avec les médecins privés
et différents dispensaires la responsabilité des vaccinations antirabiques des per-
sonnes mordues par des animaux suspects.
Les renseignements fournis par 1’I.H.S. ne couvrent qu’une période de trois ans
(1967-1969) où 1357 personnes ont été présumées exposées, 677 concernent des
enfants de 4 Z!I 15 ans et 690 des adolescents et des adultes.
229 personnes mordues par des chiens errants ont toutes reçu 18 injections
de vaccin antirabique. Les 1 128 autres cas (chez lesquels l’animal mordeur a Bté
le chat, le singe, le cheval, le mouton, le rat et la souris) n’ont reçu que 7 injections
de vaccin.
Le vaccin antirabique utilisé jusqu’en septembre 1965 est le vaccin liquide
de l’Institut Pasteur, type Fermi, à base de tissu nerveux de mouton. La conser-
vation aléatoire de ce vaccin dans les conditions tropicales peut expliquer des
échecs thérapeutiques, comme peut-être dans l’observation 3 où il est permis de
penser que le vaccin envoyé pour expertise puisse ètre d’un lot différent de
celui qui a servi à la vaccination. Quoi qu’il en soit, depuis cette date, on utilise
du vaccin lyophilisé de 1’I.P. de Dakar, dont les possibilités de conservation a
la température ambiante sont incomparablement supérieures.
Dans aucun cas, parmi les 1 357 personnes exposées, il n’y eut d’expectative,
le principe de 1’I.H.S. étant de commercer systématiquement la vaccination chez
‘<
tout sujet mordu par un animal.
Le rôle de l’Institut Pasteur de Dakar dans la prévention de la rage se limite
à la préparation de vaccin Rntirabique, sous forme lyophilisée depuis septembre
1965. Toutefois, un grand nombre de consultants sont envoyés à 1’1.1’. pour obtenir
une prescription du traitement et, de la conduite ü tenir dans des circonstances
les plus diverses, C’est ainsi que 1’I.P. de Dakar a ecregistré 2 181 consultations
au cours des années 1966 à 1969. Selon les caractéres de la morsure et les ren-
seignements concernant l’animal mordeur, un traitement antirabique a été prescrit
dans 1 766 cas, tandis que la simple surveillance de l’animal était conseilMe dans
les autres cas. La répartition de ces consultations est indiqu6e dans le tableau
ci-dessous.
Les différents secteurs de prophylaxie de la rage à Dakar étant dispersés
entre différents organismes, il est rare, malgré une étroite collaboration entre
médecins et vétérinaires, que l’on puisse réunir des observations complétes de
sujets mordus par des animaux dont la rage a été confirmée au laboratoire. Cepen-
dant, une double observation particuliérement caractéristique a pu être établie.
Le 11 octobre 1969, tout pr&s de la ville de Dakar, dans la région des Almadies, un
chien furieux attaque un enfant de 5 ans et lui inflige deux morsures profondes au niveau
du cou. Puis, le chien se tourne vers une jeune fille de li ans qui gardait l’enfant et la
mord profondément aux jambes. Le chien est captur6 et mis en observation. Il meurt le
- 10 -

13 octobre et l’examen de son cerveau permet de poser un diagnostic positif de la rage.
Heureusement, quelques heures seulement aprks les morsures, un traitement antirabique
était entrepris chez les deux blessés. L’enfant reçoit une injection de sérum antirabique
suivie d’une série de 18 injections de vaccin et de 2 rappels. La jeune fille reçoit une
vaccination complète et bgalemcnt 2 injections de rappel. Bien que les conditions les
plus sévércs d’une contamination par un virus de la rage des rues aient été réunies chez
ces blessés, tous deux sont restés en bonne santé. Si la mise en oeuvre du traitement avait
ét& différee, et si le sérum antirabique n’ktait venu compléter l’immunisation de l’enfant
par le vaccin, il n’est pas certain que leur protection aurait pu être assurée.
Quant aux accidents neuroparalytiques de la vaccination antirabique, on ne
peut en ignorer le risque, tout en rappelant qu’un seul cas a été signalé & Dakar
en 1964 [7]. Dans la mesure oil la fréquence de ces accidents se situerait aux
environs de 1 cas pour 3 à 5 000 traitements (Remlinger), il n’est pas étonnant
qu’ils paraissent exceptionnels dans une agglomération oti moins de 500 vacci-
nations sont entreprises chaque année. De toute façon, un tel risque thérapeutique
peut être considéré comme cégligeable en regard des nombreuses vies humaines
sauvées par la vaccination antirabique. Il est toutefois permis de souhaiter que
la mise au point de nouveaux vaccins réduise sensiblement ce risque.
CONCLUSIONS
Les faits rapportés ici sont destinés à rappeler l’existence de 1’endCmie
rabique au Sénégal, comme ailleurs en Afrique. Ils démontrent la nécessité d’une
prophylaxie attentive et correctement appliquée de la rage humaine, ainsi que
celle d’un contrôle épidémiologique vigilant de la rage animale, concernant, non
seulement les animaux domestiques, mais aussi les éventuels réservoirs de virus
sauvages.
Les principes généraux de la prophylaxie de la rage, ainsi que les notions
pratiques concernant la conduite A tenir, ont été exposés ailleurs par l’un d’entre
nous [ 21. Nous soulignerons ici certains é18ments essentiels pour prévenir l’appa-
rition de la rage chez un sujet contaminé et éviter les échecs du traitement
antirabique :
- début du traitement le plus tôt possible aprés la morsure, sa& attendre
la réponse du laboratoire;
- injection de sérum antirabique dans tous les cas de morsures graves (pro-
fondes ou siégeant à la face, au cou, à la tête, ou au niveau des régions
génitales);
- deux injections de rappel de vaccin, à dix jours d’intervalle, après la
vaccination complète.
Clinique des Maladies infectieuses de la Faculté de Médecine,
Dakar (professeur REY),
Laboratoire de Virologie de l’Institut Pasteur de Dakar
(docteur CHAMBON),
Laboratoire national de I>Élevage et de Recherches vdtérinaires
de Dakar-Hann (docteur ORUE).
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RÉSUMÉ
Symptomatologic
spectaculaire et dramatique, kvolution fatale et inexorable, confir-
mation virologique plus constante que la confirmation histologique: les 6 cas rapportés,
recrutés en cinq ans (1965 - 69) ne présentent pas de caractéres bien particuliers. D’origine
essentiellement rurale, ils rappellent l’existence au Scnégal d’ur~c e n d é m i e r a b i q u e
moyenne, confirmée par les 30 cas (dont 3 linkarois) dinguostiqu~s
durant la même
période chez des animaux exclusivement domestiques. C’est dire l’attention et la rigueur
avec laquelle il faut appliquer la prevention antirabique (vaccination, firenluellcment
séroprévention associée) chez toutes les personnes m o r d u e s p a r LJI, a n i m a l s u s p e c t
(environ 500 consultants par an à Dakar).
SUMMARY
Spectncular ünd iragic symptomatology,
unrelenting, rapid, fatal evolution, virolo-
gical confirmation more constant tban the his tologfcal OJICL: the 6 cuscs reportcd, gathered
in 5 ycars (1965 - 69) do not present quite spec~l~c characteristics. Of rural extraction
for the most part, they recall the bcing in Senrgal of a middlc rabies endemic, confirmed
b y t h e 30 c a s e s ( 3 o f them i n D a k a r ) d i a g n o s e d dnring t h e S~I~C pcriod i n nnimals
solely domestic. That is why the antirabies prevcntion (vaccination, incidentaliy asso-
c i a t e d s e r o p r e v c n t i o n ) must b e carricd out w i t b t h e utmost attention :III~ severitg i n
any person biten by an animal suspectcd (arouud 500 consultants a ycar in Dakar).
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