EXQU.ETE SUR LES MLADIES DU BETAIL DANS LA REGION DE...
EXQU.ETE SUR LES MLADIES DU BETAIL DANS LA REGION
DE SELIBABI, MAURITANIE
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RAPPORT PRELIMI?'J/!IRE
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Enquête effectuée conforknent cj une Convention
passée entre I'USAID de t;Souakchott et l'Institut
S&@alais de Recherches agricoles et se rappor-
tant au projet PIC/T n0652-201-3-505 02
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Contrat USAIT! no CDO/NKC-76-1
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Wission effectuée, du ler au 12 décembre 1975,
par une équipe du Service de Parasitoloeie du
Laboratoire national de 1'Elevage et de Recher-
ches véterinaires, Dakar, dirigée par le Ikteur
Saydil 1% TOUFX
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Le présent rapport ptiliminaire ne relate que les observations directes
faites au cours d'une première mission G Sélibabi et les premiers résultats qui
ressortent des analyses de laboratoire. Ces analyses ne sont -pw terminées mais
pe-rmettent d'ores et déjà de se faire une idée sur les maladies du bétail dans
la région prospectée.
Les enquîtes Ont porté principalement sur le périm&re de Sélibabioe+
pris entre 15 O 00 et 15@20' latitude nord et 1FOO et 12.20' lonqitude ouest,
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Les agglomérations visitées sont les suivantes :
- Sélibabi
- Soufi
- Diala
- Zéné@
- Kotia Ndao
Toutefois, concernant plus psrticulièremcnt les prospections entomolo-
giques, les limites indiquges ont été dépass&s au sud et à l'est pour atteindre
la rivière Khara-Khoro et la suivre en plusieurs endroits de son cours.
Les principales données recueillies au cours de cette tourn& sont ré-
sumées ainsi qu'il suit :
1 - GUISSINES
Les prospections sur le tcrrain,faites entre 9 heures et 18 heures,
plusieurs jours de suite, et en suivant la plupart des pistes de la r&ion,n'ont
pas perds de déceler la p&sence de glossines. L'absence de glossines n'est pas
F)our surprendre car les principaux factc;u?s Ckologiques dans la région de Séli-
babi ne sont pas conformes à ceux qui prévalent dans l'habitat classique des
glossines. Ici la vegétation est sous forme de savane arbustive où p&dominent
des épineux (Balanites aegyptiaoa etdivers Acacia), dispersés à travers des
prairies de Graminées. Les associations plus ou moins denses d'arbres à cimes
jointives, simulant une forêt claire, sont rares et ne sont renconties qu'au
niveau de quelques thalwegs. Il n'y a pas de Talerie riveraine le long de la ri-
vière Kbara-Khor-o, ni à sa confluence avec la Falé& au sud de Khabou-Guidimaka,
encore moins au nord-est, autour des flaques résiduelles de ce cours d'eau a
Bouli et à Mbayediam. Tout au plus trouve-t-on là auelques rares associations dc
Mitrapiyna inermis et de Zizyphus, mais le plus souvent les berges sont d&nud&es.
La végétation ne forme pas écran contre le rayonnement solaire. C)e plus, l'humi-
dit6 relative est très basse. Tous ces faits sont des facteurs négatifs dans la
biologie des glossines, ce qui justifie leur absence.
Au demeurant aucune mention de glossine n'a jamais ét6 faite, à notrè
connaissance, concernant cette &Fr;ion qui se trouve nettement au nord de la li-
mite classiquement admise. La date de notre enquête, queQue trois mois après
les pluies, ne saurait constituer,& notre avis, une cause d'erreur si l'on tien&
compte CIU IXLt que là o?i il y a des cz;lossines, celles-ci. persistent lon,@emps
après les pluies en se confinartt prsFT;ILuUm* adsw ?ES prkI*cT+cuw1 rwsure
que la skheresse avance.
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. . .*

II - AUTRES RECOLTEZ EXTOMOLOGIQUES ET ECTOPARbSITES
Les Diptè.res h&atophaees, susceptibles de transmettre mécaniquement les
Trypanosomiases,
sont trk rares. Certains troupeaux, surtout ceux en st~abulation
dans des enclos villa-ois, sont piquns par des Stomoxyinae du genre rlaematobia.
Aucune espèce de Tabanidac n'a été captur6e dans la savane, ni aux endroits en-
core quelque peu humides.
Parmi les autres Diptkres d'intérêt vét&inaire, Musca sorbens, espèce
voisine de la !%uche domestique, est abondante dans tous les troupeaux visités.
Cette muche est hôte intcrm6diaire de Thelazia rhodesi, un Nknatode trouvé dans
les yeux d'un grand nombre d'animaux examinés.
Les tiques infestent pratiauement tous les animaux. Le degré d'infesta-
tion est variable suivant les troupeaux consultés. Les espèces du genre Hya1omn-a
prédominent nettement (Hya1orrn-a rufipes, FT.impeltatum, E<.truncatum>; cependant
quelques spécimens de Boophilus ont ét& récolt&.
Chez quelques animaux, notamment les veaux, on note une Phtiriase due
à des Anoploures du genre Lino,gnathus. L'infestation est gi:néralement peu accusée,
sauf dans un cas exceptionnel, chez, un veau de robe fauve, parqué dans un enclos
familial et entièrement couvert de poux et de lentes,
Citons enfin l'observation au niveau de certains thalwegs d'Hymenoptères
du genre Pembex, 2 moeurs grégaires, q.ui peuvent sans doute piquer les animaux ou
tout au moins les incommoder fortement.
III - ?%&4DIES PARASITAIRES DES ROVINS
Avant d'aborder l'inventaire de ces maladies, il est important de pré-
ciser que celles-ci doivent faire l'objet d'une étude clinique attentive et d'ana-
lyses min&ieuses en laboratoire.
Dans tous les villages visités, les éleveurs nous ont tous signalé 3.'.51'-
portante que revet, pour eux,une maladie désignée sous le vocable de Daaso. Ce
terme est employs par la plupart des 6levzurs, en Rauritanie cormne au Sén+al,
pour désigner une entité morbide qu'on rapporte à la Trypanosomiase. Je ne sous-
cris pas a cette tradition du vocable Daaso par le rrot Trypanosomiase. Il est
avé&, en effet, que dans beaucoup de rappr-ts, on mentionne la Trypanosomiase
chez les I?ovins, en se fiant d'avantage au dit vocable, avancé par les &zveurs
eux-m%%, qu'à des siges cliniques ou 2 des examens de laboratoire. Certaines
YGGnna
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dérer ca-me indpmnes de YtYypanosomi~se.
Le terme Daaso doit Ctrc tintendu comme dkivant un syndrom? parasitaire,
dû à des agents spécifiques divers, parmi lesquels les Trypanosome~ mais en cer-
taines r$ions seulement et chez certains animaux.
Ikns l'enquête faite à Sélibabi plusieurs -lizai.nes d'animaux ptisentant
des signes morbides ont fait l'objet de prélèvement de sang pour analyses. Les
premiers résultats font apparaître l'absence de Trypanosomes, mis les analyses
sont toujours en cours.
Sommairement il se dégage des enquêtes :
l/ L'absence (provisoirement) de Trypanosomiase. Sinon la raret6 de cette
maladie.
2/ La présence chez quelques animaux de Pi.roplasmes au sens large.
3/ La faible infestation des animaux par les Helminthes et les Coccidies, en
comparaison avec ce q.u'on observe habituellement dans les réqions d'èleva,Te
au Sénégal. Les Strongles au sens karge sont représentés par les genres
Haerrûncus, Trichostrongylus, Oesophagostomum, Cooperia et Wnostomum. ilcans
la famille des Rhabditidae on trouve 1e ,yenre Strongyloides. Parmi les
Cestodes une seule esp&e : !%niezia benedeni. Enfin il y a principalement
quatre espkes de Coccidies : Eimeria zurnii, P.cylindrica, E.auburnensis
et E.bovis. Tous ces parasites du tractus digestif sont très rares chez les
bovins adultes de la ré$on de Sélibabi et plus fkquents chez les veaux,
sans que l'infestation soit cependant massive. Les zoonoses helminthiq~ues
semblent très rares : l'inspection des viandes à la tuerie ne d&le que
très exceptionnellement la ladrerie par larves de Taenia saginata.
L+/ La fréauence
*
du parasitisme oculaire par des YJén-atodes de l'espk Thelazia
rhodesi, présente à l'$tat larvaire ou au stade adulte. Les veaux sont en-
core plus souvent atteints que les adultes.
5/ L'incidence peu marquée des Nycoses. Quelques veaux pAsentent des lésions
de Papillomatose au niveau de la tête. On trouve aussi, chez les veaux, mais
beaucoup plus rarement, 1'Actinomycose maxillaire.
. ./ . .

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En conclusion : Les mladies parasitaires, internes comme externes, ont
une incitience moins marquée que dans les ré,$ons plus humides et a priori il sem-
ble plus facile d'en venir à bout. Toutefois, il ne faut pas perdre de vue que la
présente enquête sc rapporte ? la saison sèche. Dans nos r$ions, il y a, en hi-
vernage, un parasitism asattaque assez sévère auquel les veaux paient un lourd
tribut. Des actions sanitaires énergiques pendant la saison des pluies, complétées
par dfautres, de moindre ampleur, en saison s&he pourraient en peu de temps ju-
guler le parasitisme chez les Bovins de la région de Sélibabi.
IV - I%LA.DIES I3X'T'ERI~~~S ET VIRALES
La pratique de la vaccination, d'après ce qu'il m'a été donné de cons-
tater ou d'entendre, est bien 6tablie. F?ais des progrès sont rkcessaires car nom-
bre de maladies bacteriennes ou virales ne sont pas encore Cradiquées, faute des
moyens d'une action permanente.
l/ Le Charbon survient de temps à autre dans certains élevages. Au cours de la
tournée proprement dite aucun foyer n'a pu être observé.
2/ Une certaine maladie ai,më inquie‘te beaucoup. Plusieurs êleveurs m'ont si-
gnale une affection qu'ils dénomment Ruguvoeisis, à évolution foudroyante :
l'animal, apparemment en très bon &tat un matin, peut mourir au cours de la
journée, en prkentant d'abord une claudication, puis des si.mes épilepti-
formes avec pédalage,mais sans jetage nasal ou buccal. Les observations se
rapportent le plus souvent 2 la saison des pluies. Cliniquement, il s'agit
. .
sans doute d'une Rickettsiose aiguë due à Cowdria ruminantium. Le diagnostic
expérimental de cette maladie est malaisée : il faut que les agents vétéri-
naires en place autopsient les animaux foudroygs, au plus tard deux heures
apr& leur mort et fassent des frottis de méninges et d'endoth&ium vascu-
laire pour analyses en laboratoire. La lutte contre les tiques vectrices de
cette maladie s'.impose.
3/ Le Botulisme est signalé dans la &p,ion. J'ai pu observer directement par
hasard un animal croquant des os de cadavre. L'administration d'anatoxine
botulinique est tout à fait indiquée.
41 La Stm+mth&ase, due à Dermatophilus congolensis n'a étis q,+ i7aroaw‘nt nb-
servéc . Les cas seraient nettement plus frgquents en hivernage.

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5/ Selon les informations recueillis auprès des agents de l'élevage concernant
les maladies épizootiques habituelles comme la Peste bovine et la Féripneu-
mon&, la pratique de la vaccination a rendu leur incidence n6,@igeable. Il
y aurait toutefois de temps à autre des foyers limités de Péripneumonie. Les
avortements semblent rares mais une étude spéciale de la Brucellose est tout
indiquée car c'est une zoonose.
v - ALIMEKI'ATION ET CARENCES MINERALES
Les carences minérales ne sont pas prises en considération, dans ce rap-
port préliminaire, sur la base de résultats d'analyses. Celles-ci seront faites
ultérieurement à la suite d'une autre tournée dans la &ke région, en saison sè-
che plus avancee. Sans doute la situation n'est-elle pas différente de ce qui p&-
vaut dans la région sahklienne au Sén6gal : carences en Phosphore et Calcium, ca-
rences en certains oiigo-gléments et déficit vitaminique important en fin de sai-
son sèche.
Les pâturages de la ré-ion sont abondants et devraient permettre de me-
ner un bon éleva,ge extensif en apportant des améliorations. Cependant les probl&es
posés pa l'abreuvement des animaux devraient trouver une solution urgente. il
n'y a pas de forae;es ni assez de puits. En dehors des chaumes, l'agriculture n'ap-
porte que trk peu de nourriture aux animaux en plus des pâturages extensifs.
Quelques rares sujets reçoivent certaines fois du son de Sorgho. La supplémenta-
tion minérale sous forme de pierres à lécher n'est pas pratiquée.
Les polycarences et les disettes d-.Q saison sèche ont très certainement
une incidence sur la croissance des jeunes, l'engraissement des adultes, la ferti-
lité des femelles et le croît du cheptel.
VI - AU'IXES CONSIDERATIONS
De nombreux éleveurs, interrogés au sujet des fauves, ont reconnu l'ac-
tion prédatrice de ceux-ci, principalement, les lions, sur leurs bbtes. Quoique
les pertes subies du fait des animaux sauvages soient certainement minimes en
comparaison avec toutes les autres causes de mortalité du cheptel, il faut malgré
tout les éviter.

En conclusion : Il nou5 apparaît que la r@ion de Sélibabi est très prc-
pice à l'élevage extensif bien que de norrïbreux problèmes s'y posent qui consti-
tuent actuellement une entrave. Ces problèmes sont d'ordre sanitaire (parasitisme
et maladies infectieuses) et nutritionnel (carences, d6faut d'abreuvement). Tout
bien pesé, cette région ne saurait être qualifiée de malsaine pour l'élevage et
il est possible d'am&iorer considérablement la situation actuelle par des actions
sarktaires et une zootechnie appropri&.