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INSTITL!T D'ELEVAGE ET DE MEDECINE VETERJNAI?E DES PAYS TRIPICAUX.
Laboratoire National de Recherches Véterinaires, Dakar-Hann (SÉnégal)
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SYMPOSIUM SUR LA SPECIFICITE DES HELMINTHES
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Tatranska-Lomnica- (Tchécoslovaquie) 12-15 flctobre 1965
par Simon Gretillat,
Chef du Lahorataire de Parasitologie
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ie terme de tlspécificitéft chez les helminthes est délicat à
définir d'une manière précise . Cependant, l'inter-relation existant entre le
parasite et son h5te a un r61e majeur dons l'épidémiologie et la repartition
géographioue des maladies parasitaires à halminthes.
Cette notion de specificité est d~ai.l.leurs valable tant pour
llh8te définitif que pour le OU 1. s hStes intermediaires et vecteurs éventuels
du
parasite. Elle est lice à 1:: biologie du parasite ( stades), à 1'6cologie de
ses vecteurs ainsi ou'à l'environnement ( relations hôte/parasite =Spécificité
tissulaire), au climat, saison, biotope, à l'hygiene , au mode d'alimentation
de l'hdte, etc...
Ces facteurs expliquent , tout au moins en principe, l'adapta-
-tien d'un helminthe a un h8te ( monoxénie) ou 3 plusieurs h8tes ( hét&ox&ie
et polyxenie) . D'aucuns
p$tendent en s'appuyant sur certaines theories
finalistes, que l'ensemble de ces éléments concourent à obtenir la conservation
de l:espèce parasite . Chacun d eux est nécessaire et indispensable à la
survie de l'helminthe chez son hôte , à sa multiplication et à son passage
chez un
autre hôte . Il Su$it que l'un ou l'outre de ces cléments manque ou
soit bouleversé dens ses composentes physico-chimiques pour que 1~ biologie du
ver percsite scit perturbée au point de provoryer sa disparition ou tout au
moins, d empêcher sa reproduction.
ORGANISATION DU SYMPüSIUM SUR LA SPECIFICITE DES HELMINTHEZ ,Tatranska-
Lomnica (Tchécoslovaruie)
Le but principal de cette réunion était de recueillir auprès
des participants leurs avis sur les différentes recherches réalisées à ce
jour sur la spécificité des helminthes en divers p::ys et sous différents cli-.
-mats,
Le symposium a tenu ses assises à Tatranska-Lomnica,
Slovaouie de l'Est, à 660 kms à l'Est de Prague, au Sud de la frontière de
Pologne
eti ou nord de celle de la Hongrie . Cette réunion scientifique était
organisée par 1'Helmintologicky ustav SAV, Kosice ( Institut d'Helminthologie
de L'AcadEmie des Sciences slovaque, à Kogice).
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11 y fut expos6 115 communications scientifiques émanant
de chercheurs travail.lcnt dans 2S pays différents : Tchécoslovawie,Hongrie,
Pologne, Russie, Suède , Roumanie, Bulgarie, Yougoslavie,Allemagne de L'Est
Suisse, Angleterre, France, Allemagne de l'kest, Italie, Espagne,Portugel,
Ir$e, Australie, Philippines, Bresil, Uruguay, Venezuela,Mexique,U.S.A, &
Sénégal.
Un certain nombre d'entre eux (France, Espagne, Uruguay,Plexi~ue,
Philippines, It<zlie ) n'ayant pu participer à ce congrès , s'6taiznt faits
excuser.
Les longues admises pour la présentation des travaux étaient
le Tchèque, le Russe, l'Allemnnd, l'Anglais et le Frnnçnis. Des interprètes
t
assuraient une traduction simultanée pour les quatre premi?res langues, Les
participants francophones 3 ce congres n'étnnt qu'au nomhra de deux , et faute
4
d'interprètes qualifi&s, la traducticn des exposBs en franqais ne
*
.1
put &tre faite.
INTERPRETATION GLOBALE DES DIFFERENTS TRAVAUX EXPOSES SUR LA SPECIFICITE DES
HELKINTHES.
Si l'on peut se permettre d'exprimer por une formule mathé-
-matique globale ,ln possibilité que possède un hôte d'héberger un helminthe
parasite, la fonction suivante dacs laouelle :
op = organisme ou h8te parasite par un parasite p. donné
Bp = biologie du parasite
Ep = écologie du parasite
Mp = milieu et envimnnement nécessaire au parssite.
s'exprimera sous la forme ;
Op Y f (Bp x Ep x Mp)
Au sujet de la sp6cificité parasitaire , il y a lieu de'
tecir compk de la nature et de l'importance biologique et physico-chimique de
ces trois facteurs.
Bp et Ep qui représentent respectivement la biologie et
l'écologie du parasite sont intrinsèques à ce dernier et invariables pour
chaque espèce d'helminthe.

Mp dépend de l'hôte (nature de l'organe ou du tissu
parasitÉ, du milieu ofi se réalise le cycle gvolutif du parmi.te, du climat,
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-3-
du terrain, etc... dans le ces de cycle direct) . Les composnntes physico-
chimiques et biologiques de
ce facteur sont extr&memeit nombreuses et variées
et déterminent d-ns une certaine mesure le degré de spécificité du pzrzsite
qui pourrn Btre monoxène, hét8roxène ou polyoxène.
Dons le cas de cycle biologique indirect nécessitvnt le
p3ssnge p-r un vecteur bien déterminb, le développement des formes larv-ires
chez un hôte intermédi.?ire et parfois l'enkystement de celles-ci chez un h6te
d'attente , le facteur Mp sern encore plus importznt puisqutinterviendmnt
l'existence et In réceptivitb des hBtes intermédiaires et d'attente ainsi que
les conditions physico-chimiques de
leurs biotopes.
En consénuence, une spQcificité très étroite pour l'h8te
définitif et l'h&te intennédiqire ou pour l'un des deux limitera considérnble-
-ment l'<zi.re g&ogr?phique d'un helminthe parasite . C'est le czs en pcrticulier
des némotodes de l'homme
et des animaux où l'agent vecteur est un arthropode.
Les affections pprasit?.res czus6es pzr ces vers sont nombreuses mois sont
surtout l'cpznage de pays à climats tmpiciux où l'h6te intermédiaire vecteur
peut survivre d'une s-ison à l'mtre dxns des conditions normoles s?ns tue de
mruvoises conditions climrtigues ou des mesures d'hygiène génBrzAc viennent
entrwer son développement.
Une helminthizse très spécifique , le tnenîzsis humain ,
qui est r6p-ndue sur toute In surfsce du globe, f-4-t cependant exception à
10 rk%gle . Le contact fréruent entre l'homme et l'znimrl domestique ( Elevage
de boeufs et de porcs) ninsi que les besoins de l'homme: en
protéines animales,
expliquent lr
rBpcrtition cosmopolite de cette pnrasitose , qui existe d-ns
tous les pzys 012 persiste encore pour des raisons coutumières, le p8ril f6c:l.
Des divers exposEis f?its ou cours de ce symposium, il
ressort que les helminthiyses des pzys fmîds et tempérgs sont plus rires et
moins diverses que celles des régions tropîcrles . Le facteur climatique
est
très souvent dt?fnvornble nu déroulement normal du cycle Cvolutif de
l'helminthe et
pour des rpîsons Economiques et socitles, des précautions
d'hygiène très strictes rendent difficiles
voire impossibleS les risquee
de contnmination de l'h8te définitif . Certaines helmînthinses à cycle
évolutif complexe ont
pratiquement dîspnru de ces régions.
Cependant, l'nnkylostomîose des mineurs y existe encore s
les larves de ce németode trouvant dans le fond des puits de mine , lo temp&
-rzture et l'humidité qui leur conviennent.
Mois gr8ce à l'ossèchement
des puits de mines et à la protection des travailleurs pn.r des chaussures de
travail împerm6obilisÉes,
à la construction de W.C. convennnblement aménagés,
et au trnitement des malndes , cette affection n dîspnru de certaines régions
minières où elle rGgn-!i.t 3 l'étnt end&mique.
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LÛ spécificit6 prr?sit-ire des helminthes est donc un
fccteur tr+?s import-nt -a point de vue Épidémiologie et dgtermine la FrEquen-
-ce de l-. plup-rt des c,ffections qu'ils provouuent.
Au contr-ire, le pnrnsitisme 3 helminthes très ubiquistes
ou à cycle direct s'est maintenu ( oxyures, asccris) dons 1~ plup-rt des
pays quel que
soit leur clim-t.
Les tiservoirs de pornsites extrêmement nombreux et
vrriÉ.s peur Trichinelln , explique lu fréquence et lo persistance de
la trichinose dans des cnntréas nussi fmides que le centre et l'est de
l'Europe.
Au sujet de l'oxyurose , son cosmopolitisme s'explique Y.
par un cycle direct avec contngion immediate szns h8te intermédinire; cette
pornsitose est fréquente dr;ns les communautés où règne une gr?nde
.
promiscuité.
. .
La très grcnde résistance de l'oeuf d'nscoris pratique-
-ment insensible oux vr,ri3ions de température , et lo frequence de
l'infestztion de l'homme et des animaux
por 1~ voie éolienne font que
llnscnridiose est encore Apondue
d-,ns 13 plup::rt des pcys du globe et ce1.z
malgrE une specificité très marquée puisque les derniers trovoux
sur
Ascoris lumbricoides var. hominis et Ascaris lumbricoides var. suis
démontrent qu'il sl.?git bien de deuxespèces diffgrentes . Les essnis d'infes-
-t:tion Croi&e entre ces deuxhôtes aboutissent toujours CI des échecs.
De t3S.s importants tr-veux sur 10 "lorvn miqrons"
( larves dlAscaridinta da crrnivoires en g6néral) montrent que si l'adulte
est tr2s spEcifique 9 il n'en est p.-s de m&me pour 12 larve qui s'enkyste
chez deslt&?tes
très divers : l'homme et la plupart des mammifères , mcis
oussi chez des invertébrés,mollusques ou crustacés
(trnvrux russes).
Il ne
s'agit alors que d'un cul de SY.Z bvolutif, l'h8te nccidentel taleront la
prksence de lo larve d'A.scnridiato
pour un
certain temps dnns son
organisme sans toutefois lui permettre de se tronsformer en adulte. A un
helminthe hautement spécifique fzit suite une
larve très ubiquiste qui
s'étant
fourvoyée chez un halte onormal peut provoquer des troubles extrême-
-ment grûves (larva miqrnns
des muscles ou de l'enc&phale de l'enfont).
Specificité des helminthes pour 1'hBte intermédiaire.
Au cours de ce symposium , un certain nombre d'exposés
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ont 6té faits au sujet de la spécificité des formes larvaires de 1 f helminthe
pour son hôte intermédiaire .
Dans le groupe des trématodes, l e c h o i x du
mollusque est tr2s strict allant pour certains genres jusqu là la sous-espèce
du mollusque voire même jusru'à la souche locale0 Tels sont en particulier,
le cas de Pasciola hepatica pour L,ymnaea truncatula, des schistosomea en
général pour les Bulins et les Planorbes , des échinostomes ainsi que des
paramphistomes.

La présence dans une région de l’espèce de gastémpode
dhau douce vecteur potentiel , n’implique pas forcément celle de l’helminthia-
-se provoquée

par le trématode dont il serait l’h6te intermédiaire.
Chez les nématodes, la spÉcificitk est en général moins
marquée pour l’h8te intermédiaire e Cependant, pour certaines espèces de
filaires , la spécificité est très stricte (onchocerques, en particulier),
alors que d’autress’accomodent
d'arthropodes qui peuvent &tre qualifiés par-
-fois d’hôtes occasionnels ( exemple:Thelazia qulosa des bovidés transmis?
par Musca autumnalis et Musca larvipara
, ces deux diptères ayant le mB e
d
potentiel vectoriel-' - Anqiostronqvlus vasorum
dont les formes larvaires /
*
c
évoluent chez plusieurs espèces de mollusques. )
Y
Chez les Cestodes, la spécificité est’ t’rès grande en
général en ce qui concerne l’h8te intermédiaire a Dans le genre Taenia t
boeuf ou porc suivant l’espace
+ L e s l a r v e s d’Anoplocephalidae s e
développent chez des Oribates bien déterminésimicro-acariens du sol),
En ce rui concerne 1’Echinocoque , les derniers tr&aux
réalisés dans les Pays dtl Nord et de l’Est de l'Europe, montrent que pour
Echinococus
qranulosus , seul le chien peut héberger les formes adultes, Il
est très difficile voire impossible d’infester expérimentalement le renard;
le chat y est totalement réfractaire , Pourtant 1'extrBme ubiquit6 des formes
larvaires de ce cestode est bien connue,
Si les formes adultes des Acantkc6phalse , parasites
d’oiseaux et exceptionnellement des carnivores et du porc,sont en général très
spécifiques,
il n’en est pas de mÉ?me pour leurs formes larvaires hébergées
par certains arthmpodes.
Lthéite d ’ a t t e n t e -quandil e x i s t e - c y c l e l e p l u s
compliqué-
est le plus souvent occasionnel au sens propre du mot . Il assure
très souvent la pérennité de l’espèce . Le choix sera d’autant plus large
que les chances djinfestation de 1lhBte définitif seront plus rares. Par
exemple, chez les Echinostomidae
(Trematoda), l’enkystement des méttkcercaires
pourra se produire soit sur des mollusques vierges d’infestation, soit sur des
mollusoues déjà parasités par les cercaires d’une autre espèce.
C!uant au

bothriocéphale , les formes infectantes
pour l’homme (Sperqanum)
s’enkysteront chez le poisson quelle que soit son
l
0
espèce
, et CE~ même avec possibilité de réenkystement chez un autre poisson,
. .
n
-
-.
.-

J
si le premier est mangé par le second. Par contre la spécificité est très
marquée pour l'hôte intermédiaire en ce qui concerne l'espèce de cyclops.
En résuti, il est malaisé de donner par des exemples bien
choisis, une explication à la spécificité helminthologioue . Il
ya
,
lieu de se borner A des constatations .
Une remarque,cependant,s'impose en ce qui concerna les
parasitas du tube digestif des vertébrés supérieurs où l'helminthe se trouve
dans des conditions particulierement difficiles de survie : enzymes digestifs,
péristaltisme
intestinel, 0xygÉnation pratiquement nulle .
La localisation du ver dans une portion bien d&erminée
du tube intestinal ( estomac, duodénum, jejunum, colon, caecum ou rectum),
dgmontrerait une adaptation aux conditions de l'environnement et le degré de
spécificité de llhelmi.nthe serait d'autant plus 6levé que ces .'erni&rks sont
plus
particuliSr$s à l'h8te ( exemples : habronèmes des équidés, physaloptères
de
l'estomac des mammif&res et des oiseaux, acuarides de la paroi du gésier
des oiseaux
, paramphistomes dee ruminants, strongles des équidés localisés
dans le colon antérieur et le caecum en avant de la courbure pelvienne alors
qu'ils sont absents de
la partie postérieure colique3
+-i-+++++++-t-+
Nous remercions Monsieur le Docteur Pagot, Directeur de
l'Institut d'Elevage et de Wdecine VétBrinaire des Pays Tropicaux et
Plonsieur le Docteur Orue ,Directeur du Laboratoire National de Recherches
Vétérinaires à Dakar, de nous avoir donné toutes facilités pour participer à
ce symposium
Dakar, Février, 1966
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