La ferme d’élevage industriel de volailles de...
La ferme d’élevage industriel
de volailles de Gambie anglaise
(The Gambia Poultry Farm)
par P. MORNET et G. ORUE
L a création de la %rî,>is Pwirry farm ou Ferme appelé à diriger cette ferme pour diverses raisons :
d’Élevage de Volailles de Gambie Anglaise (Afrique
C’est d’abord un spécialiste de l’élevage en
Occidentale) fut dezdee en 1947 par le Colonial
général et de l’élevage des volailles en particulier,
Develcpment Corporation. :
dans les régions intertropicales.
Cet Établissemenf dont !a construction commença
Aux îles Bahamas, en effet, il était « Manager »
en octobre 194; mien: Q è:re termine (mai 1950).
d’une ferme où 1 ‘élevage des vaches laitières, porcs,
Il ne s’agit pas la d’:ne entreprise de médiocre
volailles, etc., était pratiqué sur une grande échelle
importance puisque !es nvestissements
du Gou-
(la production laitière journalière, par exemple,
vernement Britanniqut atteignent actuellement
était de 15.000 litres). Il ravitaillait pratiquement en
?OO.CCO livres so:t en.:i:-on 350 millions de francs
totalité la capitale des îles Bahamas, Nassau, qui, de
C.F.A.
25.000 habitants en temps normal, passe au moment
de l’afflux des touristes américains, à 50.000.
Programme. - Il consiste essentiellement à
L’originalité de cette entreprise est remarquable
produire annuelieme::
:
en plusieurs points :
10 Par l’importance des capitaux investis, qui font
Un million de livres (1) de poulet (dressed
de cette affaire une des premières du monde (en
poulfry = sacrifie. plume) soit 453 tonnes.
Californie il existe cependant des élevages de
600.000 pondeuses):
Vingt millions d’oeufs.
20 Le lancement et l’organisation qui rappellent
La quasi-totalité de la nourriture des volailles doit
davantage les procédés américains que la technique
être obtenue sur la ferme, par les cultures.
anglaise ;
Une seule race de :oiailies est élevee : c’est la
3’) La polyvalente de cet Établissement qui groupe
Rhode Island. provenar.: d’une souche américaine
toutes les opérations de l’élevage et de l’industrie
sélectionnée dom la ponte est en moyenne de
des volailles : fabrication des aliments composes
200 œufs par an.
complets, incubation, production des oeufs, élevage
C’est donc 100.000 pondeuses qui doivent être
des poulets à rôtir; activités normalement séparées,
régulierement entretenues sur les parquets.
aux U.S.A. en particulier.
Corrélativement pour les remplacer, il faut avoir
Dans un territoire relativement peu évolué comme
« en fabrication » !OC.OOC jeunes sujets.
la Gambie, cette polyvalente
est obligatoire, tout
en étant parfois gênante;
. ORGANISATION - FONCTIONNEMENT
40 M. M.-J. Phillips dépend directement de Londres
et n’a de compte à rendre qu’au Conseil d’Admi-
.‘&
Située a 2.5 mi:es a~ sud de Bathurst, à côté de
nistration du Colonial Development Corporation.
l’aéroport, la ierrce dirigée par M. M.-J. Phillips, un
L’or-ganisation, le fonctionnement de la ferme, la
Américain, a éte cocc;e et réalisée par lui.
commercialisation des produits relèvent, en Gambie,
C’est maintenant une véritable petite ville qui,
de lui seul.
avec les terrains de cultwe, occupe 5.000 hectares
S’il est admis que cet Établissement doit concourir
environ.
au ravitaillement de la Grande-Bretagne, ce n’est
M. M.-J. Philhps ne a Jacksonville (Floride), a éte
pas là le but essentiel. Le développement des
territoires d’outre-Mer
est l’objectif recherche.
C’est d’ailleurs de qui différencie le Colonial Deve-
lopment Corporation d’une autre organisme,
1

Fig. 1. - État du terrain avant le défrichement
,
.
Fig. II. - Le terrain pr& à étre ensemencé. - Au fond les bâtiments de la ferme
12
c

.-
l’Overseas Food Corporation dont les capitaux
60 Parquets de voiailles divises en de;x series :
servent à mettre en valeur certaines régions en fonc-
- parquets des pondeuses (laying bjrds),
tion des produits alimentaires qu’elles peuvent fournir
- parquets àes reproducteurs (breeding iic,-k).
(par exemple le Tanganyika et le plan de production
Ces parquets sont conçus tres simplemer.:
d’arachides).
Clôture par une palissade en fer, de recupera::cn,
Reconnaissons tout de suite que M. M.-J. Phillips
un terrain d’un hectare environ renferme l‘ensenb:e
. .
a mené l’entreprise, à lui confiée, avec une opiniâ-
des parquets. Soigneusement debrousse ei r...:, :1
treté, un dynamisme, un sens de l’organisation qu’on
offre, alignes par 25 (dans la largeur). des .+I^s -11
ne peut qu’admirer.
poulaillers de 50 poules chacun.
En effet, en guère plus de deux ans, il a défriché
Ces sheds sont extrêmement rustiques. Zr.rer:s i
plus de 5.000 hectares d’un terrain très boisé, tracé
tous les vents. ils sont simplement formes d’un icli
routes et pistes, construit des bâtiments d’habitation
en everite soutenu par quatre poteaux en r&ïier
(une vingtaine environ), une centrale électrique, une
reposant sur un plancher forme d’un grillage 3iïise
cooperative moderne, des bâtiments d’exploitation,
transversalement, tous les 30 centime:res.
;ar cfs
des hangars, etc.
poutrelles a peine equarries.
Tout est prévu et aménagé de façon moderne et
Les dimensions d’un shed sont d’envircn 3 :Y: E1
rationnelle.
de long, 2 mètres de large et 2 mètres cïe haut.
Le plancher est surélevé de 20 centimeires. ce
A) Personnel.
sorte que les excréments tombent sur :e ccl, a
Beaucoup plus nombreux au début de l’exploi-
travers le grillage.
tation (il y a eu jusqu’à 72 Européens), .par suite de
Derrière chaque shed, douze nids pcrdcirs,
l’importance des travaux de déboisement, il
également en bois.
comprend actuellement :
Un abreuvoir et àeux mangeoires par sied.
16 Européens :
L’abreuvoir, alimente par un tuyau d’eau ccürar,:e,
30 Bahamiens (natifs des îles Bahamas que
est formé d’une cuvette en zinc avec raycrnage pc:r
M. M-J. Phillips a amene avec lui, parce que très
empêcher les volailles de patauger dans l’eau. le
au courant de l’élevage des volailles);
niveau est maintenu constant par un systerre 2
200 Africains
flotteur (modele chasse d’eau).
qui constituent le personnel fixe, du personnel
Les mangeoires sont de simples auges en 1:::s.
africain saisonnier (pour les récoltes) étant engagé
Il n’y a pas de perchoirs.
en supplément.
70 Bâtiment de reception des œufs e; ûe ;:; ;~XL-
bation ou consommation),
B) Bâtiments.
80 Bâtiment des couveuses electriçïec ::cn;e-
a) Bâtiments d’habitation. - Sont formés de
nance : 24.000 œuîs).
v&%s pour les Européens (coût unitaire £ 2.000, soit
90 Bâtiments de batteries d’elevage res ;F:~ES
1.000.000 de francs C.F.A.) pourvues de tout le
sujets (brooder houses).
confort (cuisine ultra-moderne type américain,
Au nombre de vingt-huit, les uns Pc-L:- :Es
frigidaire, air conditionne, eau courante chaude et
poussins jusqu’â
l’age de vingt-cinq joLrs
:.T&-
i.,-.,
froide, etc.), de maisonnettes pour les Bahamiens
batteries chauffees, les autres pour les pc-Le:s
(avec electricité, eau courante, poste radio, etc.);
de vingt-cinq jours a sept semaines. a.;ec ba:rer:es
13) Bâtiments de service et d’exploitation. - Com-
non chauffées. Chaque « brooder ?c~se i peut
prennent :
contenir 6.000 poussins.
10 Centrale électrique.
Les charpentes sont interieurement
peinies en
2” Bureaux.
rouge et les lampes électriques son; egô1emer.i
3” Coopérative d’alimentation, tissus, etc. (air
rouges, Cette teinte permettrait d’eviter 16 ;XX-
conditionne, vitrines réfrigérées pour produits
balisme, fréquent chez les sujets grouper.
alimentaires périssables, chambres froides pour le
Les aliments sont amenés par rail âerier de-;rr,t
stockage de la viande, des œufs...).
chaque bâtiment.
40 Club - Cinéma - École.
100 Bâtiment pour le sacrifice, la preparntsr., :a
5” Scierie - Atelier de débitage du bois (1) et de
congélation des volailles destinees a la vente.
menuiserie (où sont fabriqués les emballages, les
Les animaux sacrifies sont plumes, vides. Ie
charpentes, la menuiserie ordinaire).
plumage est operé mécaniquement (l’appareil a
plumer est forme d’un rouleau métallique, entraîne
par un moteur electrique, portant des tubes de
caoutchouc creux, durci. Par une rotation rapide il
(1) Le bois provient en presque totalité des arbres abattus
lors du défrichage.
offre une surface uniforme, à la fois resistante et
13
2

Fig. Iii. ~~ Les b2timents
abritant les batteries d’élevage [remarquer Je rail a&ien
pour Je transport des bennes d’aliments)
Fig. JV. - Le pondoir derrière chaque c~shed»
1 4

souple. La volaille, placée sur le rouleau tournant
des labours profonds. Commun en Gambie, Casa-
rapidement, passe à chaque tour devant une plaque
mance, Gold Coast... , le tubercule contient ôO TO
en tôle qui arrache à chaque fois une partie des
d’amidon, 7 TO de protéines.
plumes, sans léser la peau) et rapidement (une
Sa valeur alimentaire n’est donc pas négligeable.
personne exercée peut plumer deux volailles à la
Mais son amertume déplaît aux porcs qui n’en sont
fois en dix secondes). Pour terminer l’opération, les
pas tres friands (1).
employés arrachent les racines des plumes à la main.
Le trempage dans l’eau courante, pendant deux à
Le poulet est ensuite refroidi dans un bac d’eau
trois jours, diminuerait cette âcreté. Les tubercules
glacée (;- 1°C) passe dans une chambre froide a
peuvent peser de 10 à 100 livres chaque.
+ 5”C, enfin dans la salle à congélation à - 2OC.
ll(j Bâtiment de préparation des aliments composes
CONDUITE DE L’ÉLEVAGE
complets.
Les aliments broyés, mélangés mécaniquement
Ainsi que nous l’avons dit, les couveuses élec-
(souffleries) sont mis en sac et pesés.
triques peuvent recevoir 24.000 œufs.
120 Bâtiment d’emballage, de conditionnement.
L’incubation a lieu toute l’année, sauf pendant
d’expédition des produits de la ferme (oeufs -
quatre semaines, au mois de mai, époque peu
volailles).
favorable (à Bathurst) pour cette opération.
Ces quatre semaines sont mises à profit pour
C) Matériel.
nettoyer et désinfecter les appareils.
Un gros matériel, très important, a servi au debut
Le pourcentage des naissances varie de 70 à
pour le défrichage, le défonçage, le trace des
ï5 Oc, mais il y a une chute nette à partir de mai,
chemins de terre, les transports multiples.
ainsi que le montrent les chiffres suivants :
Il se composait de cinquante-six tracteurs (dont
des Caterpillars) et soixante-deux camions
72 “0 en février,
Actuellement, suffisent vingt tracteurs, camions,
71 YO en mars,
non compris les charrues à disques, les semoirs,.
14 “0 en avril,
60 i0 en mai.
D) Terrains de culture.
Dans l’année, peuvent être mis à couver théori,
Les terrains de culture sont tres étendus :
quement 380.000 œufs environ (2).
11.000 acres (1) soit 4.500 hectares environ.
Le pourcentage de naissances étant de 75 YA,
Il est prévu que les récoltes de 1951 permettront
288.000 poussins sont obtenus.
d’alimenter complètement les volailles en 1952, sans
Les pertes en batteries d’élevage et divers
achat à l’extérieur (à l’heure actuelle, une grosse
s’élevent à 10 Oc, de l’effectif. Reste donc :
partie du maïs est importée).
260.000 sujets
Le défrichage, le défonçage ont exigé de gros
qui, en principe, sont composes d’un nombre égal
travaux et absorbé une partie non négligeable des
de poules et de coqs, soit :
investissements.
130.000 poules,
Les cultures envisagées sont les suivantes :
130.000 coqs.
Comme le programme prévoit 100.000 poules
Maïs jaune. . . .
1.500 acres
pondeuses, c’est donc 30.000 poules qui sont en
Velvet beans . .
entre les rangs de maïs
excédent.
T o u r n e s o l .
100 acres
Une partie de cet excedent est réservée pour
Pois d’Angole .
500 acres
constituer le Breeding Flock (parquet des repro-
Manioc.. . . .
10.000 tonnes,‘an
ducteurs) soit 2.500 poules i 500 coqs (voir Infra),
S o r g h o ,
le reste des terres disponibles,
Outre ces cultures, une plante à tubercule, Icacica
Senegalensis, est utilisée pour l’élevage des porcs
ili X la a Gambia Poultry Farm », la ration des porcs est la
suivante :
(activité accessoire de la ferme). Cette plante n’est
I
c
a
c
i
n
a
(tuberculesj 6 0 :;
pas cultivée mais achetée aux Africains pour un
S o n d ’ a r a c h i d e . .
8 :‘u
prix modique, car elle est très répandue.
Tourteau
d’arachide , . . .
8 %
Grains (mais et sorgho) .
2 0 yo
L’icacina est d’ailleurs une « peste » des terrains
Farine de poisson
4 %
car, très enraciné, il repousse rapidement malgré
(2j L e c a l c u l s ’ e f f e c t u e amsi : 5 2 s e m a i n e s d a n s l ’ a n n é e
- 4 semaines en mai (période de « repos » pour l’incubateur)
= 48.
L a p é r i o d e d ’ i n c u b a t i o n é t a n t d e 3 s e m a i n e s , o n a 48 : 3
= 16 incubations dans l’année de 24.000 ceufs (à chaque incuba-
(1) Un acre = 0 hi?. 404.
tisn) = 384.000 oeufs.

Fig. Y.
Vue des rcshedsx de pondeuses, en ligne
Fig” VI - IntPrieur d’un ssheds
16

11 reste donc libres à la vente, pour la viande. apres
Ration poussins :
engraissement :
Maïs jaune (grains) .
.
300 livres
129.500 coqs (chaponnés ou non)
Tourteau d’arachide (1) .
. . 400 -
27.500 poules
Farine de poisson (2) . .
. . 100 -
-
-
Dreches de brasserie (2)
< 100 -
soit
157.000 sujets,
Grains de tournesol
100 -
,
Pendant les deux premiers jours, les pous-
Sorgho (grains).. .
900 -
-L
sins ne reçoivent pas de nourriture mais de l’eau
Sel . .
. .
20 -
à discrétion et un peu de gravier de basalte (im-
P o u d r e d ’ o s
. .
20 -
porté de Dakar) pour leur permettre un meil-
Sulfate de manganese .
.
4 onces (3)
-
leur broyage des aliments lorsqu’ils leur seront
Vitamines A.
par livre
distribues (on sait que le gésier des volailles
D. <.
de mélange.
en liberté renferme normalement du sable et
B2 .
de petits cailloux pour faciliter l’écrasement du
Ration pondeuses :
grain).
Apres sept semaines, les sujets sont places suivant
Tourteau d’arachide . . . . . . .
400 livres
leur destination et leur sexe :
Son d’arachide . .
100 -
- dans les parquets des pondeuses (poules
F a r i n e d e p o i s s o n . . .
100 -
seulement) :
S o r g h o . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 . 4 0 0 - -
A
- dans les parquets de reproduction (poules
Sel . . . . . .
20 -
Poudre coquilles huîtres . .
40
-
+ coqs).
Au moment du tri, un prélevement de sang est
Sulfate de manganese .
4 onces
fait a tous les animaux (blood testing) pour vérifier
- Vitamines (4) A..
2.000 U.I. t par livre
s’ils sont indemnes de germes de pullorose (pullorum
B 2
1.200 U.I. ) de mélange.
disease), affection contagieuse transmise par les
Ration reproducteurs :
œufs infectés.
C’est également à ce moment là que les coqs en
Même ration que pour les pondeuses.
excédent sont chaponnés par castration chimique
- Vitamines A.
3.600 LJI. ( par livre
(injection de comprimés (pellets) de stilbœstrol
B
2
1.650 U.I. \\ de mélange.
(œstrogene de synthèse).
Le soleil remplace la vitamine D et le tourteau
Les pondeuses ne sont pas conservées au-dela
d’arachide contient de la vitamine E (de reproduc-
de l’âge d’un an (économiquement, il n’est pas
tion)
payant de les conserver après un an, le rendement
en œufs ne compensant plus les dépenses alimen-
CONDITIONNEMENT DES PRODUITS
taires).
CEufs, classés par categories, suivant le poids.
Les sujets destinés spécialement a la vente pour la
Logés en caisses de 30 douzaines séparés par des
viande sont sacrifiés à quatorze semaines et pesent
plateaux en forme (en pâte a papier). Chaque
en moyenne, a ce moment là, 3 livres. 11 existe
plateau supporte 3 douzaines.
évidemment des sujets plus pesants (4, 5 et 6 livres)
provenant de sujets plus âgés (poules et coqs du
Poulets.
N breeding flock » réformés; chapons, poules
Logés en caisses de 12 pour sujets de 3 livres;
pondeuses de plus d’un an).
Logés en caisses de 10 pour sujets de 4 livres;
Les œufs destinés a la consommation sont classes
Logés en caisses de 8 pour sujets de 6 livres.
en quatre catégories, suivant le poids :
Les œufs sont conservés de OC a + 4°C.
Les poulets, a - 7°C.
a) pcids unitaire 44 à 45 grammes
b)
-
49 à 50 -
cl
-
55 à 56 -
ECONOMIE D U PROJET
d;
-
60à61
-
La rentabilité du projet est basee sur la production
de la nourriture sur place, grâce à une exploitation
Alimentation.
La ration des animaux est standardisée suivant
( 1 ) Achete e n grzde partx a la Masson Petersen, installke à
qu’il s’agit de poussins, de poules pondeuses de
Bathurst. Q u a l i t é « expeller x,
sujets de reproduction. II n’est pas distribué de
(2) I m p o r t é e n p a r t i e d2 SkGgal.
(31 i once = 28 gr. 35.
verdure mais des vitamines.
(4j Le sole3 re.~pl~a la vitammo D.

agricole mécanisée et l’obtention de prix de revient
RÉSULTATS ACQUIS
peu élevés.
Il est escompté que la nourriture reviendra à
Theoriquement, en juillet 1951, la ferme devra
£ 10 la tonne alors qu’elle coûterait au minimum
posséder :
£ 30, si elle était importée.
Le compte d’exploitation se presenterait approxi-
Laying Birds
lOû.000 poules pondeuses . . . . . . \\
mativement comme suit :
100.000 poules de remplacement
(œufs de consom-
1
mation)
Y
Recettes :
2 500 poules pour la reproduc- Breeding Flock
20 millions d’œufs à 2 pence 1 2 . . £ 208.333
tion.. . . . . . . , . . . . . . . . . . .’ (œufs pour l’in-
1 million de livres de poulet a 2 sh. la
500 coqs (1) . . . . . . . . . . . . . . .!
cubation)
l i v r e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . & 1 0 0 . 0 0 0
Ce chiffre de 2.500 poules pour le Breeding Flock
est largement suffisant pour obtenir les œufs destinés
s 308.333
a : incubation. En effet, 2.500 poules pondant 200 œufs
en moyenne par an donnent un total de 500.000 œufs
Dépenses :
a Incuber, ce qui suffit amplement a assurer le volant
Salaires (européens et afri-
je remplacement.
tains) . . . . . £ 40.000
Actuellement, le programme est en voie de reali-
Gas-oil, Essence, Huile.. di 20.000
satlon. Il existe :
t
Farine de poisson, Vitamines & 30,000
Amortissement des véhicules
3.500 poules pondeuses (2). . . \\Laying Birds,
X . 0 0 0 p o u l e s d e remplace-
en
et engins agricoles. . £ 10.000
ment (3) . . . . . . . . . . . . . . .
parquets
Amortissement g é n e r a 1
Breeding Flock,
(£ 700.000 en-vingt ans). t: 35.000
2 500 poules. , . .
en parquets (ces
E m b a l l a g e s , Imprevus., t: 2 3 . 3 3 3
5oocoqs......
deux chiffres restent toujours
-
-
les mêmes).
£ 158.333 £ 158.333
33.500 coqs (ou chapons).
BBnéfice net annuel................. £ 150.000
Production d’œufs.
Soit environ 75 millions C.F.A., soit plus de 20 r’,j du
Actuellement (juin 1950) la production journalière
capital engagé.
d’œufs de consommation est de 1.500.
Ce bilan ne tient pas suffisamment compte des
En juillet 1951, la production journaliére sera de
difficultés propres à l’Afrique. Il n’en demeure pas
65.000 (soit exactement 23.725.000 par an contre
P
moins que l’exploitation parait séduisante sur le
23.000.000 prevus).
plan économique et financier.
Quel sera le devenir des terrains mis ainsi en
Production de poulets (viande).
culture intensive? Leur dégradation n’est-elle pas à
Le Ministère du Ravitaillement de Grande-Bretagne
l
craindre?
demande l’envoi, pour le 2 juillet 1950, de 23.360 pou-
M. J.-M. Phillips reste rssolument optimiste.
lets représentant 116.544 livres ‘poids. Cette demande
Les feux de brousse repetes sont, dit-il, les
sera satisfaite.
seuls ennemis de la terre d’Afrique. Grâce à la
fumure formée par les excrements des volailles
DIFFICULTÉS DE L’ENTREPRISE
(soigneusement collectés), a l’enfouissement des
tiges et feuilles des plantes cultivées, la formation
El!es sont de p!usieurs ordres :
d’humus sera favorisée et le sol conservera sa
fertilité.
Main-d’œuvre africaine. - Mal adaptee à ces
Il sera intéressant de suivre l’evolution de cette
concepts modernes, elie a causé quelques debcires.
.
question.
Les engins mécaniques ont souffert, au debu:, de
son inexpérience.
EXPORTATIONS
Elles ont lieu actuellement sur la Sierra Leone, la
1; 33 ccmpte 1 ccq pour 10 poules, mais les ccqsr,e <c t:-avail-
lx: » qu’une semaine sur deux, les prévisions davent ktre dcubles.
Nigeria, mais pas sur la Grande-Bretagne; le contrôle
21 Poules &g&s de G mois. La période utile de ponte n’est
des prix, non encore supprime, ne laisse pas une
3-m que d e SIX mois, puisqu’à un an elles sent sacrh+es e t
marge bénéficiaire suffisante. Ce contrôle serait
:5!lplacées.
,.1) A;i~s dç: moins do 6 mois (entre ? SC~C.IIEE. âge de la
levé à compter du 1” juillet 1950.
.
szrt~e -‘es bsttenes d’6ievage, e t G ~OIS).
18
çi

Fonctionnement. - La Gambie et Bathurst
CONCLUSION
n’ont pas encore un équipement suffisant. C’est
ainsi que certaines grosses réparations
(en
Il est assez surprecant qu’une entreprise romnnle !a
particulier de camions) ont dû être effectuées à
« Gambia Poultry Farm » ait vu le jour dans i’Ouest
Dakar, ce qui alourdit le poste « Entretien du
Africain (1).
.
matériel ».
Elle peut s’expliquer :
#
11’ par le désir de la Grande-Bretagne de cor,t:;buer
Alimentation des volailles. - Pour que
à l’essor economique de la Gambie que sa situa?isn
l’entreprise soit rentable, il est absolument indis-
géographique, partant son isolement, a mis un peu
pensable que la production des aliments soit faite
« hors circuit ».
sur place. Actuellement, le maïs est encore en
21) par les besoins enormes en poulets et cwfs de !a
grande partie importé et pése sur les prix de
Grande-Bretagne qui pourraient ainsi être satisfaits
revient.
partiellement (on admet qu’un Anglais consomme
De même, les drèches de brasserie, la farine de
deux œufs en moyenne par jour et le poulet
poisson.
« chicken » est tres recherché);
Quels que soient les mobiles d’une te!!e expé-
Ennemis des cultures et des volailles. - Les
rience) nous ne saurions nous en desinteresser,
ennemis des cultures sont surtout les corbeaux
parce qu’elle constitue un acte de courage et de foi
(ou plus exactement la corneille à scapulaire) qui
allié à une technique sûre soutenue par des :nsyens
pullulent dès que le grain est mûr. Une « peste » des
puissants.
champs est l’icacina (dont nous avons déjà parlé),
plante à tubercule, subspontanée, difficile à éliminer
(1) Rappelons par cxtle que l‘industrie des v~laillas esi.
aux U.S.A., considerablement developpé puisqùs. en I%i, :n
malgré les labours répétés.
estunait la production a envircn 800 millions de poulets et 33 rallions
Les ennemis des volailles sont les man-
de dindons. Le i-evt?nu global de ces deux elevagos etait CI+
SO0 millions de dollars. Il faut ajouter à cela à peu p+s
goustes.
12.200.000 canards et l.i’X.030 oies, sans compter les figexs.
,
1 9
-