REPUBLIQUEDUSENEGAL DIRECTION DES RECHERCHES SUR LES ...
REPUBLIQUEDUSENEGAL
DIRECTION DES RECHERCHES SUR LES
, *
----^-_--e-m
PRODUCTIONS ET LA SANTE ANIMALES
MINISTERE DE L’AGRICULTURE
-----e------m
-------_a
LABO:RATOIRE NATIONAL DE L’ELEVAGE
INSTITUTSENEGALAISDERECHERCHES
~D~~~ERCHESVETERINAIRES
AGRICOLES (I.S.R.A.)
(L.N.E.R.V.),DAKAR-HANN
RAPPORT No24 /PATHOANIM
Septembre 1994
*:ISRA/DRPSA/LNERV, Laboratoire de Parasitologie, B.P. 205’7, Dakar
CONTRXT DE RECHERCHE AIEA/ISRA N” ‘7596/‘RB PORTANT SUR
LA DETECTION ET LA CARACTERISATION DE SOUCHES
DE TRYPANOSOMES SUPPOSEES CHIMIORESISTANTES
AU SENEGAL PAR L’UTILISATION DES TECHNIQUES
DE DIAGNOSTIC B.C.T. ET ELISA-ANTIGENE
--------i) --------
RA1’IY~RT SI JR L’A VANC,!MENT DES ï’RA K4 UX A U 31 A 0 U1’ 1994
Par: A. DIAITE, M. SEYE, A. MANEI, T. NDIAYE
IN'TRODUCTION
La région de Sokone (centre-sud du Sénégal:), est quasi-totalement infestée de
glossines (Glossinn morsitans submorsitans et G. palpalis gambiensis), principales
vectiices des trypanosomoses. Le cheptel bovin y est estimé à environ 50 000 têtes,
généralement des Diakore (croisement Zébu-Ndama). Les éleveurs font souvent appel
aux agents vétérinaires locaux pour des traitements trypanocides. L’utilisation intensive et
durable du Bérénil et du Samorin a fait craindre l’apparition de souches de trypanosomes
résistant à l’un oujet l’autre de ces médicaments. Des investigations menées dans la
région en 1991-92, avaient abouti à une forte suspicion de l’existence de telles souches.
La présente étude doit permettre de se prononcer avec précision. Les travaux ont démarré
en avril 1994, avec l’appui matériel et financier dle I’AIEA. Il s’agit d’effectuer un
dépistage parasitologique et sérologique sur un grand nombre de bovins de la zone,
d’isoler ensuite des souches de trypanosomes à partir des bovins trouvés positifs pour les
inoculer à des chèvres. Ces chèvres sont ensuite traitées avec l’un ou l’autre des trois
principaux trypanocides vétérinaires (Bérénil, Samorin ou Ethidiurn). La persistance post
thérapeutique de l’infestation signifie une chimiorésistance à la dose employée pour le
traitement.
I.MATERIELETMETHODES
Au 3 1 août 1994, quatre visites ont été effectuées sur le terrain, au cours
desquelles un total de 947 prélèvements ont été effectués. Les investigations se sont
ensuite poursuivies au laboratoire. Ces travaux de terrain et de laboratoire ont comporté:
- des prospections entomologiques: déploiement de pièges de capture
“Challier-Laveissière” pendant 24 à 72 heures dans les forêts classées limitrophes des
villages où vivent les bovins cibles. Les glossines capturées dans chaque forêt prospectée
ont été triées en fonction de l’espèce et du sexe puis comptées.
- un dépistage parasitologique des trypanosomes portant au départ sur 532
bovins numérotés à l’oreille: la technique B.C.T. (MURRAY, 1977) a été utilisée pour le
diagnostic des trypanosomes sur le terrain, avec lecture de l’hématocrite suivie de
l’examen de l’interphase entre latne et lamelle. La confection des frottis de sang a été
irrégulière, en raison du retard de la réception du materiel.
- des récoltes de sérums sur ces animaux: prélèvement I.V. de 5 à 10 ml de
sang jugulaire par animal, sur vacutainer sec; après 2 Iheures à la température ambiante et
24 haures à -+4”C. centrifilgation à 10 000 tours/mn pendant 15 minutes, récolte du
sérum, adjonction de 0,O 1% de Sodium benzoate dans un volume de 10 ~1; conservation à
-20°C jusqu’à l’emploi;
2
Les visites 3 et 4, effectuées après le dépistage initial, n’ont intéressé que les
bovins postifs et ceux à faible hématocrite (211 bovins à la visite 3 et 204 à la visite 4).
Les actions suivantes ont été réalisées en visites 2 et 3:
- traitement au Samorin, 05 mg/kg, I.M., (solution à 1%) des bovins
B.C.T. positif à la visite qui suit celle du diagnostic. De plus, en raison du retard de
livraison des réactifs de sérologie, les bovins à hématocrite égal ou inférieur à 20% ont
également subi le même traitement.
- subinocultation de chèvres: prélèvement à la seringue de 5 ml de sang de
bovin parasité (B.C.T positif), injection immédiate, en I.V., à une chèvre.
- de retour au Laboratoire, subinoculation de 3 autres chèvres avec chaque
souche de terrain puis suivi de la parasitémie jusqu’à ++ ou +++. Traitement à ce
moment au Bérénil: solution à 7%, 7,0 mg/kg, I.M., au Samorin: solution à l%, 0,5
mg/kg, I.M., ou à 1’Ethidium: solution à l%, 1,O mgJkg, I.M. La chèvre inoculée sur le
terrain sert en même temps de témoin non traité. Les examens parasitologiques se sont
ensuite poursuivis régulièrement.
2. RESULTATS-DISCUSSION
2.1 - Entomologie
Le tableau suivant résume les captures de glossines.
C A P
T
IJ R
E
S
FORET
G. pal&&
G. mors?tans
Mâles
Femelles
-
Keur Andalla
105
238
-
.-~
Toubakouta
21
60
Kiwang
12
21
Niokholokho
0
2
Ce tableau montre d’importantes différences dans la densité des tsétsé selon les
localités et selon l’espèce de glossine. Niokholokho: très faible densité de ci. pulpalis et
absence de G. rnorsita~~s; Karang: densité moyenne pour Ci. nwrsi/am, dle pour (;.
ppU/palis;Toubakouta: absence de G. palpalis et densité moyenne de Ci. nwr.sitans; enfin
Keur Andalla: présence des deux espèces , avec de fortes densités. Ces différences sont
3
essentiellement dues au fait que les forêts concernées sont assez éloignées les unes des
autres et offrent des biotopes différents pour les glossines. Nous avons également noté
une baisse sensible de la densité des tsétsé à Karang et à Toubakouta par rapport aux
prospections de 199 1. Cela est sans doute lié aux fréquentes coupes de bois pour l’usage
domestique, au défrichement pour l’agriculture, et aux feux de brousse. Enfin, les
glossines femelles ont été capturées en plus grand nombre que les mâles, sauf dans la
forêt de Toubakouta.
2.2 - Diagnostic parasitologique des trypanosomoses
Le dépistage initial effectué sur les 53:2 bovins et les examens des visites
suivantes ont donné les résultats ci-dessous:
Résultats du diagnostic paraaitologique des trypanosomoses
bovines (technique B.C.T.)
VISITE
‘1‘. b.
T.C.
T.V.
T.b.T.e
T.b.T.v.
T.c.T.v.
TbTcTv
TOtill
TqpS.
1 Cl2
532
0
15
12
0
0
0
0
27
3
211
0
2
3
0
0
0
0
5
4
201
0
0
2
0
0
0
0
2
Ces résultats parasitologiques montrent avant tout une remarquable constance de la
prévalence des trypanosomoses chez les bovins de cette zone lorsqu’on utilise la
technique de diagnostic B.C.T. En effet, ce taux de 5% (avant traitement) avait été trouvé
au dépistage initial effectué lors des études de 1989-92. Mais avec les épreuves
sérologiques par ELISA-antigène, les taux avaient atteint 25%. Par ailleurs, on note au
début des investigations une fréquence plus élevée de T. congolense (55,6% des
infestations) par rapport à 71 Wax (44,4’A). C’était le contraire en 1989-92. Ces chiffres
sont cependant provisoires, et seront probablement modifiés par les résultats de sérologie.
Pour ce qui est de la chimiothérapie réalisée sur le terrain, on observe une baisse
significative de la fréquence des trypanosomoses après les traitements au Samorin
effectués en visites 2 et 3. Les souches de trypanosomes concernées semblent en majorité
sensibles à ce ttyyanocide lorsqu’il est administré selon les normes. Cependant, deux
parmi les cinq bovins ont montré une parasitémie post thérapeutique persistante et ont
gardé leurs trypanosomes deux mois au moins après .le traitement. II s’agit de souches de
7: ~iwx, que nous avons isolées et passé sur chèvres. Le comportement de ces deux
souches en thérapeutique expérimentale est décrit plus loin (2.4).
4
2.3 -Analyse statistique de L’hématocrite (PCV)
VISITES 1 ET2
VISITI: 3
VISITE 4
INégtik T.c.+ T.v.+ Tryps+ Nég. T.c.+ T.v.+ ‘l‘pps+ Nég. T.c.+ ‘1‘. v. + Tryst
I
Nlm
Bovins
505
15
12
27
206
2
3
5
202
0
2
2
PCV
%
31,s
23,3
25,5
24,3
27,8
20-28
20-23
23,2
27,s
-
20-31 2 0 - 3 1
et 28
ET.
6,5
4,9
6,6
5,8
4,s
-
-
3,0
5,o
-
-
_
ET. = Ecart type.
L’examen de ce tableau montre que les bovins porteurs de trypanosomes
pathogènes (Trypanosonza congolense et T. vivux) offrent des moyennes de l’hématocrite
sensiblement inférieures a celles des animaux trouvés. négatifs en microscopie. En outre,
les animaux qui hébergent T. congolense semblent plus anémiés que ceux positifs à 7:
vivax. Ce sont là des réalités classiques chez les bovins. On note également des
différences entre l’hématocrite moyen des visites 1 et 2 d’une part et celui des visites
suivantes d’autre part, même lorsqu’il s’agit des bovins négatifs. L’explication est qu’après
le dépistage effectué lors des deux premières visites, seuls les animaux trouvés porteurs
de trypanosomes et ceux à faible hématocrite ont été prélevés par la suite. Les épreuves
de sérologie permettront sans doute de mieux sérier ces animaux en prenant en compte
les bovins séropositifs.
2.4 - Thérapeutique expérimentale
Un total de 20 chèvres ont été inoculées avec 5 souches de trypanosomes prélevées
sur des bovins à parasitémie persistante, soit 2 souches de Trypanosoma cmgotense et 3
souches de 1’. vivax, 4 chèvres par souche. Ces chèvres ont ensuite été réparties en lots de
traitement trypanocide comme indiqué plus haut. Les examens (BCT) ont eu lieu tous les
deux jours, sauf les week-end.
Les 2 souches de 7’. congolense passées sur che:vres se sont montrées sensibles à la
dose standard des trois trypanocides. Les parasites ont: disparu du sang dans les 48 heures
après le traitement, et les examens parasitologiques (B.C.T.) effectués tous les deux jours
sont restés négatifs pendant deux mois au moins , ou jusqu’à la mort de l’animal (le plus
souvent par suite de parasitisme gastro-intestinal: Coccidiose confirmée).
Quant aux souches de 7: vivax, deux d’entre elles ont montré une sensibilité
normale aux trois trypanocides. Pour la troisième souche (SOKONE 002/LNEKV/1994),
les résultats sont les suivants:
5
- chèvre No 714 traitée su Bérénil: parasitémie persistante, plus de 60
jours après traitement avec cependant une période aparasitémique de 18 jours;
- chèvre No 716 traitée à 1’Ethidium: examens négatifs du Sème au 21
jours après traitement, puis retour et persistance de la parasitémie jusqu’au 37ème jour qui
suit le traitement. Ensuite mort de l’animal.
- chèvre No 715 traitée au Samorin: elle est devenue négative 2 jours
après le traitement et est restée aparasitémique jusqu’à sa mort survenue 21 jours après
traitement, suite à une entérite coccidienne.
Signalons enfin que dans tous les cas, les chèvres témoins non traitées sont restées
parasitémiques jusqu’à la mort due à la ttypanosomose ou, quelquefois, à la coccidiose.
Les tableaux des pages 6 et 7 donnent les résultats de thérapeutique obtenus sur
chèvres avec les souches 001 et 002 de Trypunosoma vivm.
En conclusion provisoire, on peut affirmer l’existence effective de souches
chimiorésistantes de Trypanosoma vivax dans la région de Sokone. Cela confirme les
soupçons nés des recherches préliminaires menées dans cette région en 1992. Pour ce qui
est du médicament sanatif, il ressort des résultats actuels qu’aucune souche testée au
laboratoire n’a montré de résistance à la dose usuelle de Samorin. Une utilisation
adéquate de ce trypanocide chez les bovins de cette région donnerait sans doute
satisfaction aux éleveurs et aux vétérinaires locaux.
Les travaux se poursuivront après les analyses sérologiques, qui permettront
d’effectuer d’autres inoculations de chèvres à partir des bovins séropositifs et de reprendre
les essais thérapeutiques au laboratoire. En attendant, les bovins cibles seront traités au
Samorin en octobre 1994, et l’effet de ce traitement sera ensuite contrôlé au cours d’une
derniére visite prévue en novembre-décembre.
6
--
7
s études thérapeutiques sur chévres
Ethidium J.0 + 42
,
L
8
REFERENCES
-MURRAY, M., MURRAY, P.K., MCINTYRE?, W.I.M. : An improved parasitological
technique for the diagnosis of African trypanosomiask.
Trans. Roy. Soc. Trop. Med Hyg., 71 (1977): 325
- NANTULYA, V.M., LINDQVIST, K.J.: Antigen-detection enzyme immunoassays for the
detection of Eyparzlosoma vivax, ï: cwl~~lewe and 71 hrucei infections in cattle.
Trop. Med Parasit.,40 (1989): 267-272.
- DIAITE, A., SEYE, M., VASSILIADES, G., A. MANE, T. NDIAYE: Application ofthe
Antigen-detection technique for the detection of apparient drug resistant trypanosome strains in
Senegal.
IAEA-TECIXIC-707 @me 1993): 43-50
DIRECTION DES RECHERCHES SUR LES
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MINISTERE DE L’AGRICULTURE
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LABO:RATOIRE NATIONAL DE L’ELEVAGE
INSTITUTSENEGALAISDERECHERCHES
~D~~~ERCHESVETERINAIRES
AGRICOLES (I.S.R.A.)
(L.N.E.R.V.),DAKAR-HANN
RAPPORT No24 /PATHOANIM
Septembre 1994
*:ISRA/DRPSA/LNERV, Laboratoire de Parasitologie, B.P. 205’7, Dakar
CONTRXT DE RECHERCHE AIEA/ISRA N” ‘7596/‘RB PORTANT SUR
LA DETECTION ET LA CARACTERISATION DE SOUCHES
DE TRYPANOSOMES SUPPOSEES CHIMIORESISTANTES
AU SENEGAL PAR L’UTILISATION DES TECHNIQUES
DE DIAGNOSTIC B.C.T. ET ELISA-ANTIGENE
--------i) --------
RA1’IY~RT SI JR L’A VANC,!MENT DES ï’RA K4 UX A U 31 A 0 U1’ 1994
Par: A. DIAITE, M. SEYE, A. MANEI, T. NDIAYE
IN'TRODUCTION
La région de Sokone (centre-sud du Sénégal:), est quasi-totalement infestée de
glossines (Glossinn morsitans submorsitans et G. palpalis gambiensis), principales
vectiices des trypanosomoses. Le cheptel bovin y est estimé à environ 50 000 têtes,
généralement des Diakore (croisement Zébu-Ndama). Les éleveurs font souvent appel
aux agents vétérinaires locaux pour des traitements trypanocides. L’utilisation intensive et
durable du Bérénil et du Samorin a fait craindre l’apparition de souches de trypanosomes
résistant à l’un oujet l’autre de ces médicaments. Des investigations menées dans la
région en 1991-92, avaient abouti à une forte suspicion de l’existence de telles souches.
La présente étude doit permettre de se prononcer avec précision. Les travaux ont démarré
en avril 1994, avec l’appui matériel et financier dle I’AIEA. Il s’agit d’effectuer un
dépistage parasitologique et sérologique sur un grand nombre de bovins de la zone,
d’isoler ensuite des souches de trypanosomes à partir des bovins trouvés positifs pour les
inoculer à des chèvres. Ces chèvres sont ensuite traitées avec l’un ou l’autre des trois
principaux trypanocides vétérinaires (Bérénil, Samorin ou Ethidiurn). La persistance post
thérapeutique de l’infestation signifie une chimiorésistance à la dose employée pour le
traitement.
I.MATERIELETMETHODES
Au 3 1 août 1994, quatre visites ont été effectuées sur le terrain, au cours
desquelles un total de 947 prélèvements ont été effectués. Les investigations se sont
ensuite poursuivies au laboratoire. Ces travaux de terrain et de laboratoire ont comporté:
- des prospections entomologiques: déploiement de pièges de capture
“Challier-Laveissière” pendant 24 à 72 heures dans les forêts classées limitrophes des
villages où vivent les bovins cibles. Les glossines capturées dans chaque forêt prospectée
ont été triées en fonction de l’espèce et du sexe puis comptées.
- un dépistage parasitologique des trypanosomes portant au départ sur 532
bovins numérotés à l’oreille: la technique B.C.T. (MURRAY, 1977) a été utilisée pour le
diagnostic des trypanosomes sur le terrain, avec lecture de l’hématocrite suivie de
l’examen de l’interphase entre latne et lamelle. La confection des frottis de sang a été
irrégulière, en raison du retard de la réception du materiel.
- des récoltes de sérums sur ces animaux: prélèvement I.V. de 5 à 10 ml de
sang jugulaire par animal, sur vacutainer sec; après 2 Iheures à la température ambiante et
24 haures à -+4”C. centrifilgation à 10 000 tours/mn pendant 15 minutes, récolte du
sérum, adjonction de 0,O 1% de Sodium benzoate dans un volume de 10 ~1; conservation à
-20°C jusqu’à l’emploi;
2
Les visites 3 et 4, effectuées après le dépistage initial, n’ont intéressé que les
bovins postifs et ceux à faible hématocrite (211 bovins à la visite 3 et 204 à la visite 4).
Les actions suivantes ont été réalisées en visites 2 et 3:
- traitement au Samorin, 05 mg/kg, I.M., (solution à 1%) des bovins
B.C.T. positif à la visite qui suit celle du diagnostic. De plus, en raison du retard de
livraison des réactifs de sérologie, les bovins à hématocrite égal ou inférieur à 20% ont
également subi le même traitement.
- subinocultation de chèvres: prélèvement à la seringue de 5 ml de sang de
bovin parasité (B.C.T positif), injection immédiate, en I.V., à une chèvre.
- de retour au Laboratoire, subinoculation de 3 autres chèvres avec chaque
souche de terrain puis suivi de la parasitémie jusqu’à ++ ou +++. Traitement à ce
moment au Bérénil: solution à 7%, 7,0 mg/kg, I.M., au Samorin: solution à l%, 0,5
mg/kg, I.M., ou à 1’Ethidium: solution à l%, 1,O mgJkg, I.M. La chèvre inoculée sur le
terrain sert en même temps de témoin non traité. Les examens parasitologiques se sont
ensuite poursuivis régulièrement.
2. RESULTATS-DISCUSSION
2.1 - Entomologie
Le tableau suivant résume les captures de glossines.
C A P
T
IJ R
E
S
FORET
G. pal&&
G. mors?tans
Mâles
Femelles
-
Keur Andalla
105
238
-
.-~
Toubakouta
21
60
Kiwang
12
21
Niokholokho
0
2
Ce tableau montre d’importantes différences dans la densité des tsétsé selon les
localités et selon l’espèce de glossine. Niokholokho: très faible densité de ci. pulpalis et
absence de G. rnorsita~~s; Karang: densité moyenne pour Ci. nwrsi/am, dle pour (;.
ppU/palis;Toubakouta: absence de G. palpalis et densité moyenne de Ci. nwr.sitans; enfin
Keur Andalla: présence des deux espèces , avec de fortes densités. Ces différences sont
3
essentiellement dues au fait que les forêts concernées sont assez éloignées les unes des
autres et offrent des biotopes différents pour les glossines. Nous avons également noté
une baisse sensible de la densité des tsétsé à Karang et à Toubakouta par rapport aux
prospections de 199 1. Cela est sans doute lié aux fréquentes coupes de bois pour l’usage
domestique, au défrichement pour l’agriculture, et aux feux de brousse. Enfin, les
glossines femelles ont été capturées en plus grand nombre que les mâles, sauf dans la
forêt de Toubakouta.
2.2 - Diagnostic parasitologique des trypanosomoses
Le dépistage initial effectué sur les 53:2 bovins et les examens des visites
suivantes ont donné les résultats ci-dessous:
Résultats du diagnostic paraaitologique des trypanosomoses
bovines (technique B.C.T.)
VISITE
‘1‘. b.
T.C.
T.V.
T.b.T.e
T.b.T.v.
T.c.T.v.
TbTcTv
TOtill
TqpS.
1 Cl2
532
0
15
12
0
0
0
0
27
3
211
0
2
3
0
0
0
0
5
4
201
0
0
2
0
0
0
0
2
Ces résultats parasitologiques montrent avant tout une remarquable constance de la
prévalence des trypanosomoses chez les bovins de cette zone lorsqu’on utilise la
technique de diagnostic B.C.T. En effet, ce taux de 5% (avant traitement) avait été trouvé
au dépistage initial effectué lors des études de 1989-92. Mais avec les épreuves
sérologiques par ELISA-antigène, les taux avaient atteint 25%. Par ailleurs, on note au
début des investigations une fréquence plus élevée de T. congolense (55,6% des
infestations) par rapport à 71 Wax (44,4’A). C’était le contraire en 1989-92. Ces chiffres
sont cependant provisoires, et seront probablement modifiés par les résultats de sérologie.
Pour ce qui est de la chimiothérapie réalisée sur le terrain, on observe une baisse
significative de la fréquence des trypanosomoses après les traitements au Samorin
effectués en visites 2 et 3. Les souches de trypanosomes concernées semblent en majorité
sensibles à ce ttyyanocide lorsqu’il est administré selon les normes. Cependant, deux
parmi les cinq bovins ont montré une parasitémie post thérapeutique persistante et ont
gardé leurs trypanosomes deux mois au moins après .le traitement. II s’agit de souches de
7: ~iwx, que nous avons isolées et passé sur chèvres. Le comportement de ces deux
souches en thérapeutique expérimentale est décrit plus loin (2.4).
4
2.3 -Analyse statistique de L’hématocrite (PCV)
VISITES 1 ET2
VISITI: 3
VISITE 4
INégtik T.c.+ T.v.+ Tryps+ Nég. T.c.+ T.v.+ ‘l‘pps+ Nég. T.c.+ ‘1‘. v. + Tryst
I
Nlm
Bovins
505
15
12
27
206
2
3
5
202
0
2
2
PCV
%
31,s
23,3
25,5
24,3
27,8
20-28
20-23
23,2
27,s
-
20-31 2 0 - 3 1
et 28
ET.
6,5
4,9
6,6
5,8
4,s
-
-
3,0
5,o
-
-
_
ET. = Ecart type.
L’examen de ce tableau montre que les bovins porteurs de trypanosomes
pathogènes (Trypanosonza congolense et T. vivux) offrent des moyennes de l’hématocrite
sensiblement inférieures a celles des animaux trouvés. négatifs en microscopie. En outre,
les animaux qui hébergent T. congolense semblent plus anémiés que ceux positifs à 7:
vivax. Ce sont là des réalités classiques chez les bovins. On note également des
différences entre l’hématocrite moyen des visites 1 et 2 d’une part et celui des visites
suivantes d’autre part, même lorsqu’il s’agit des bovins négatifs. L’explication est qu’après
le dépistage effectué lors des deux premières visites, seuls les animaux trouvés porteurs
de trypanosomes et ceux à faible hématocrite ont été prélevés par la suite. Les épreuves
de sérologie permettront sans doute de mieux sérier ces animaux en prenant en compte
les bovins séropositifs.
2.4 - Thérapeutique expérimentale
Un total de 20 chèvres ont été inoculées avec 5 souches de trypanosomes prélevées
sur des bovins à parasitémie persistante, soit 2 souches de Trypanosoma cmgotense et 3
souches de 1’. vivax, 4 chèvres par souche. Ces chèvres ont ensuite été réparties en lots de
traitement trypanocide comme indiqué plus haut. Les examens (BCT) ont eu lieu tous les
deux jours, sauf les week-end.
Les 2 souches de 7’. congolense passées sur che:vres se sont montrées sensibles à la
dose standard des trois trypanocides. Les parasites ont: disparu du sang dans les 48 heures
après le traitement, et les examens parasitologiques (B.C.T.) effectués tous les deux jours
sont restés négatifs pendant deux mois au moins , ou jusqu’à la mort de l’animal (le plus
souvent par suite de parasitisme gastro-intestinal: Coccidiose confirmée).
Quant aux souches de 7: vivax, deux d’entre elles ont montré une sensibilité
normale aux trois trypanocides. Pour la troisième souche (SOKONE 002/LNEKV/1994),
les résultats sont les suivants:
5
- chèvre No 714 traitée su Bérénil: parasitémie persistante, plus de 60
jours après traitement avec cependant une période aparasitémique de 18 jours;
- chèvre No 716 traitée à 1’Ethidium: examens négatifs du Sème au 21
jours après traitement, puis retour et persistance de la parasitémie jusqu’au 37ème jour qui
suit le traitement. Ensuite mort de l’animal.
- chèvre No 715 traitée au Samorin: elle est devenue négative 2 jours
après le traitement et est restée aparasitémique jusqu’à sa mort survenue 21 jours après
traitement, suite à une entérite coccidienne.
Signalons enfin que dans tous les cas, les chèvres témoins non traitées sont restées
parasitémiques jusqu’à la mort due à la ttypanosomose ou, quelquefois, à la coccidiose.
Les tableaux des pages 6 et 7 donnent les résultats de thérapeutique obtenus sur
chèvres avec les souches 001 et 002 de Trypunosoma vivm.
En conclusion provisoire, on peut affirmer l’existence effective de souches
chimiorésistantes de Trypanosoma vivax dans la région de Sokone. Cela confirme les
soupçons nés des recherches préliminaires menées dans cette région en 1992. Pour ce qui
est du médicament sanatif, il ressort des résultats actuels qu’aucune souche testée au
laboratoire n’a montré de résistance à la dose usuelle de Samorin. Une utilisation
adéquate de ce trypanocide chez les bovins de cette région donnerait sans doute
satisfaction aux éleveurs et aux vétérinaires locaux.
Les travaux se poursuivront après les analyses sérologiques, qui permettront
d’effectuer d’autres inoculations de chèvres à partir des bovins séropositifs et de reprendre
les essais thérapeutiques au laboratoire. En attendant, les bovins cibles seront traités au
Samorin en octobre 1994, et l’effet de ce traitement sera ensuite contrôlé au cours d’une
derniére visite prévue en novembre-décembre.
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s études thérapeutiques sur chévres
Ethidium J.0 + 42
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L
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