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3
.d
COMPTE RENDU DE LA SIXIENIE: REUNION
DU COMITE SCIENTIFIQUE INTERNATIONAL
DE RECHERCHES SUR LA TRYPANOSOMIASE,
SALISBURY (RHODESIE DU SUD)
24 au 29 septembre 19%
i
P,MORNET
Vétérinaire Inspecteur Général
Directeur du Laboratoire Fédéral
de lIElevage
DAKAR

SOMMAIRE
AVANI)-PROPOS ......................................
1
LISTE DES MEMBRES ET OBSERVATEURS .................
7
PROGRAMXE .........................................
II
LISTE DES SUJ23TS TRAITES ..........................
13
ANALYSE DES ETUDES ...............................
17
CONCLUSIONS .......................................
29
RAPPORTS GENERAUX .................................
31
ET REZOLUTIONS
..................
37

. -_.-
-..
1
AVANT-PROPOS
J'ai pris l'habitude, en faisant le compte-rendu de
mes missions à l'étranger, fussent-elles très courtes, de les
situer dans leur f'climat" particulier, Aussi vais-je noter,
ci-après, à grands traits, forchment superficiels, les carac-
téristiques essentielles du milieu dans lequel nous avons évo- 1
lué pendant quelques jours,
0
0
0
SALISBURY a beaucoup de points communs avec certaines
villes du Transvaal (Union Sud Africaine), en particulier
PRETORIA, où s'est tenue, en 1954, la précédente Réunion,
Le tracé de la ville européenne (50 000 habitants -
les villes indienne et africaine sont complètement séparées),
\\
-.R
dont l'implantation ne fut pas gênée par l'existence d'une cité
autochtone pré-existante, est remarquable : de magnifiques ave-
2
nues (30 à 40 mètres de large), bordées la plupart du temps de
jacarandas (en fleurs à cette époque de l'année), coupées de
larges rues où se pressent do plus en plus nombreux et de plus
1”
en plus luxueux des buildings commerciaux, (1) offrent à la cir-
culation automobile, très intense, de vastes dégagements (2) l
La construction par les capitaux privés est beaucoup '
plus dtlveloppée qu'à Dakar et le "boom" de l'après-guerre ne se t
ralentit pas,
L'organisation urbaine et l'hygiène sont remarquable-l
ment développées, la discipline des usagers irréprochable, mais:
une certaine 'absence de fantaisie dans la construction et les i
aménagements, jointe à ltcnnui chronique quo transportent avec 1
eux les britanniqucs,nc fait pas de Salisbury la capitale rian-:i
te que son climat et sa situation géographique (1400 m&tres
:
d'altitude) lui réservaient.
.** / . . . J
-----------------------------
----------------------------------:
(i) Les résidences privées sont, comme de coutume en territoire:
britannique, situées en dehors do la ville des affaires,
(2) dé,ià insuffisants devant l'afflux croissant des véhicules

_
.-
-._ - _
La ségrégation, adoptée par la Rhodésie du Sud, à
l'exemple de l'Afrique du Sud, est appliquée de façon plus nu-
a&('). L'atmosphère, moins puritaine qu'à Prétoria, est
peut-être aussi moins "tendue".
r
L'apartheid n'emp$che nullement ce territoire d'avoir
les memes problèmes syndicaux que les pays liberaux, les mêmes
manifestations, par exemple les grèves, A notre arrivée, les
cheminots avaient "débrayé", de meme les mineurs (mines de cui-
vre de Rhodésie du nord),
Les richesses agricoles et minières, le climat salu-
P
bre des plateaux rhodésiens, attirent de nombreux immigrants
européens, Le gouvernement italien aurait proposé l'envoi de
250 000 familles (chiffre à contrôler), Tout en reconnaissant
aux Italiens de solides qualités de pionniers, les autorités
rhod6siennes sont assez réservees à leur égard (de même que
celles d'Afrique du Sud) du fait de leur comportement trop fa-
milier avec les Africains.
Le nombre des Français est insignifiant. On cite à
notre crédit l'établissement du projet de barrage de Kariba SUT:
le Zambèze, un des plus grands du monde (lac de retenue : 500
kma de long), Les travaux sont exécutés par une entreprise
italienne.
L--
La volonté de leadership de la Rhodésie du Sud, dont
le groupement européen est le plus important, autant que le
j
principe de la ségrégation systbmatique ne sont pas sans irri- )
ter les autres Territoires de la Fédération : Rhodésie du Nord '
et Nyassaland, Ce ne sont d'ailleurs pas là les moindres points;
de friction.
f
Los relations de la Rhodésie du Sud avec Londres ne ;
sont pas non plus excellentes. Et le Président du Conseil de la'
Fédération, LORD MALVER.N, ne se gêne nullement pour critiquer i
en public, souvcnt avec ferocité, la politique de la Métropole,~
de ses representants au Gouvernement et de ses "bureaux".
11. / . . l
-----------------------‘------------------------------------------
La future université de Salisbury sera miette
(1)

3
Au cours de discussions amicales avec des Rhodésiens,
nous avons noté que, malgré le magnifique essor économique du
Territoire, dont le développement se poursuit à un rythme accé-
léré, une inqui$tudc générale plane sur l'avenir du pays. Les
uns sont partisans de l'indépendance totale, les autres du
rattachement à L'Union Sud-Africaine, d'autres enfin d'un rap-
prochement plus étroit avec la Métropole et d'un libéralisme
plus évident. Cette incertitude politique crée un malaise net-
tement perceptible,
0
0
0
Lorsqu'on vient d'Afrique occidentale et qu'on essaie
de comprendre les divers problèmes qui se posent dans l'Est,
le Centre et le Sud africains britanniques et d'apprécier les
solutions envisagées, il faut toujours avoir à l'esprit que
plusieurs territoires (Kenya - Rhodésie du Sud - Union Sud
Africaine en particulier) ont un peuplement européen relative-
ment nombreux, fixé, qui joue un r6le non négligeable dans la
vie économique, Par ailleurs, la population africaine, tout en
dépassant largement l'européenne, est bien moins dense qu'au
Nigéria et en Gold Coast, et son évolution et son niveau intel-
lectuel sont bien inférieurs,
Ce qui, en plus des motifs stratégiques, explique en
partie le libéralisme des Anglais dans l'ouest africain et leur
conservatiamodans l'Est, le Centre et le Sud,
0
0
0
En ce qui concerne la Conférence, l'organisation a
laissé un peu à désirer, Une certaine confusion, du cbté fran-
i
:
çais, s'est manifestée : les délégués attendus, et annoncés
par la C.C.T.A., n'étaient pas exactement ceux désignés par le
T
Ministère de la France d'outre-Mer,

4
La conférence elle-meme fut moins intéressante qu'à
l'habitude, Les discussions, insuffisamment orientées, furent
parfois confuses et la synthèse des travaux ne fut pas effec-
tuée assez nettement pour préciser les points essentiels, Du
c8té français, le nombre trop restreint des. chercheurs dans les
territoires n'a pas permis une contribution marquante. Il est
un domaine, essentiel, dans lequel nous n'effectuons pratique-
ment aucune recherche, c'est celui de la lutte contre les tsé-
tsés.
J'avais signalé, dans le compte-rendu de la Réunion
de Prétoria en 1954, les divergences de vues et de méthodes en
matière de lutte contre les glossines et les trypanosomiases
suivant les délégations.
Cela tient aux divers facteurs intervenant dans les
différents territoires d'Afrique :
- situation géographique, climat, végétation;
.
- peuplement humain (densité - qualité...);
,
I
- peuplement animal (sauvage et domestique);
- densité des glossines;
- degré d'infestation de l'homme et des animaux;
- évolution agricole et économique;
i
- alimentation des populations (quantité et qualité);
etc...
Il serait trop long de développer l'influence, sui-
t
vant les régions, de chacun de ces facteurs mais on peut sché-
matiser la politique suivie par exemple par l'Est et le Centre
africains d'une part, et l'ouest africain d'autre part,
Pour l'Est Africain, J'ouissant d'un climat salubre
grâce à une altitude marquée, de pluies relativement fréquentes
et abondantes, à colonisation européenne développée, à cheptel
sauvage llencombrantl' (11 , à cheptel domestique important, à haut
rendement, nombreux(2) , à infestation humaine trypanosomienne
limitée, à infestation animale (domestique) économiquement
. . /. ,..
P
(i) Pour ne citer qu'un exemple, il existe environ 1 500 000
Gnous (sorte de bovidés sauvages) dans la plaine de
Sarangetti au Tanganyika.
(2) Plus de 500 000 tetes de bovidés 'leuro éens" au Kenya,
~Lus de 1 200 000 @tes en Rhodésie...Y

grave,
= la lutte contre les trypanosomiases vise particulière-
ment à la destruction des tsé-tsés, par tous les moyens, fus-
sent-ils onéreux, tels que les palissades s'alignant sur des
kilomètres (1) , jointe à la chimiothérapic et la chimioprophy-
laxie, pour la protection du cheptel domestique et des fermes
d'agriculture intensive.
Pour ltOuest Africain, à climat plus sévère, à si-
tuation géographique moins privilégiée, à colonisation europé-
enne quasi-inexistante, à infestation humaine élevée, à éleva-
C
ge autochtone extensif,
= l'action essentielle a été surtout de diminuer le taux
d'infestation et de mortalité chez les Africains (2) par la chi-
miothérapie et la chimioprophylaxie de masse. On a couru au
plus pressé, la lutte contre les tsé-tsés restant le but final
de toute véritable prophylaxie mais les resultats à en attendre
étant à trop longue échéance,
La trypanosomiase animale, du fait de la trypano-
résistance de certaines races bovines et, il faut bien le dire,
de l'insuffisance des moyens (personnel et matériel) n'a 6th
l'objet que d'interventions sporadiques et irrégulières, mais
toujours basées sur la chimiothérapie et la chimioprophylaxie,
F
0
0
0
Après le discours d'ouverture de la Conférence par
son Excellence Monsieur le Ministre Pedéral de l'Agriculture,
le Dr, VAUCEL, Chef de la Délbgation française, lui répond au
nom des délégations présentes.
Hors les remerciements de circonsfance, il insiste
sur l'importance économique et sociale des trypanosomiases
animales. Par les quantités consid&rables de lait et de viande,
---------------c----___I___c
-----------------------------------
(1) Ces palissades interviennent de façon indirecte, en inter-
disant le passage du gibier, sur lequel se nourrissent les
glossines,
(2) du côté français surtout, les Anglais ayant toujours mani-
festé une certaine réserve envers les traitements collec-

6
en particulier, qutelles soustraient à l'alimentation humaine,
elles constituent un obstacle sérieux au traitement et à la
prophylaxie des trypanosomiases humaines, la sous-alimentation
chronique des populations etant un facteur essentiel de leur
moindre résistance à 1 a maladie et de l'inefficacité partielle
de la thérapeutique,
Il souligne enfin que si la prévention médicale de
la maladie du sommeil donne de bons résultats, elle est onereu-
se et ne constitue qu'un palliatif, L'objectif de "fond" reste
la destruction des tsé-tsés qui conditionne l'éradication de la
trypanosomiase, humaine et animale,
-
f

7
LISTE DES MEMBRES ET OBSERVATEURS
1 - MEMBRES
PRESIDENT : M. J,K. CHORLEY,
Anciennement Directeur des "Tsetse Fly Operations"
en Rhodésie du Sud
CAUSEWAY (Rhodésie du Sud)
UNION SUD AFRICAINE : Dr. R.A. ALEXANDER
Directeur des Services Véterinaires
ONDERSTEPOORT (Afrique du Sud)
Dr. R.M. DU TOIT
Sous-Directeur des Services Vétérinaires
Laboratoire de Recherches Vétérinaires
PRETORIA (Afrique du Sud)
BELGIQJE : Professeur Dr. G.A. NEUJEAN
142, Avenue Louise
BRUXELLES (Belgique)
Dr. H.R.F. COLBACK
Anciennement Directeur des Services Vétérinaires
du Congo Belge
Square Bays, Chapal Ste Leonards
SHEGNESS (Lincs.) (Angleterre)
Dr. F. EVENS
Médecin Directeur de Laboratoire
Institut de Médecine Tropicale<
Princesse Astrid
LEOPOLDVILLE (Congo Belge)
FRANCE :
Médecin Général VAUCEL
Inspecteur General des Instituts Pasteur d'outre-mer
Institut Pasteur
23, Rue du Docteur Roux
PARIS
Dr. P. MORNET
Vétérinaire Inspecteur Général
Directeur du Laboratoire Fédéral de lIElevage
DAKAR (Afrique Occidentale Française)
Médecin Colonel J. CECCALDI
Directeur Institut Pasteur
BRAZZAVILLE (Afrique Equatoriale Française)

8
t
FEDERATION DES RHODESIES ET DU NYASSALAND :
Vi, J,K. CHORLEY
M, D.A. LAWRENCE
Directeur des Services VétérinaireS
CAUSEWAY (Rhodésie du Sud)
NI. W,S, STEEL
Entomologiste
Department of Game and Tsetse Control
CHILANGA (Rhodésie du Sud)
PORTUGAL : Dr. Mario Augusta de ANDRADE SILVA
Directeur Trypanosomiasis Commission
LAURENCO MRQUES
Dr, Joâo do Carmo de SOUS SANTOS
Delegado de Saude de Lobito
LOBITO (Angola)
ROYAUME UNI : Dr. Ceci1 A, HOARE, F.R,S,
The Wellcome Laboratories of Tropical Medicine
183 Euston Road
LONDRES, N.W.1
.*
M. J. FORD
Directeur de 1"'East i,frican Trypanosomiasis
Research"
TORORO (Uganda)
Dr, T.A,M. NASH
Directeur du 'Iii'Jest African Institute for
Trypanosomiasis Research"
KADUNA (Nigeria)
II - OBSERVATEURS
BUREAU PERMANENT INTERAFRIC2.IN DE LA TSE-TSE ET DE LA
TRYPANOSOMIASE (B.P.1,T.T.) :
Médecin Colonel J. CECCLLDI
CO. Directeur du B.P.I.T.T. au titre Français
LEOPOLDVILIE (Congo Belge)
ORGLNISATION MONDIALE DE LL: SkNTE (0,M.S.):
Dr, F,S, da Cruz FERREIRA
Conseiller Médical de 1'O.M.S.
Bureau Régional pour l'Afrique
BRX~ZIIVILLE (A.E.F.)
ETATS UNIS D'AMERIQUE : Dr. Charles E. KOHLER
Public Health Division
U.S, Operations Mission
G/o American Embassy
MONROVIA (Liberia)
I
. . . / .*a

BELGIQ,UE : Professeur Dr. P. BRUTSXERT
Institut de Médecine Tropicale
155 Rue Nationale
ANVERS (Belgique)
FEDERATION DES RHODESIES ET DU NY.ASS122~ND :
M, K.W. IISPINf&L
Directeur p.i. des Services Vétérinaires
ZOMBL (Nyassaland)
Dr. D.M. BLAIR
Directeur des Services Médicaux de la Rhodésie du Sud
C&JSEV?AY (Rhodésie du Sud)
Dr, Gerald F. COCKBILL
Directeur F,F. du "Tsetse and Trypanosomiasis
Control and Reclamation"
CAUSEWAY (Rhodésie du Sud)
M, J, MacKINNON
Directeur Assistant des Services Vétérinaires
de la Rhodésie du Sud
CAUSEVJAY (Rhodésie du Sud)
y-
MJI, Robert M. MOWBRAY
Entomologiste
Dcpartment of Tsetse and Trypanosomiasis Control
and Reclamation"
Fédération des Rhodésie et du Nyassaland
Dr. G.R. ROSS
Président du Comité de la Trypanosomiase en
Rhodésie du Sud
CXJSEWAY (Rhodésie du Sud)
M. G.D. SHAW
Chief Veterinary Research Officcr
MAZ.ABUI& (Rhodésie du Nord)
Dr. B, STEELE
Botaniste Spécialiste des Tsé-Tsés
Department of Game, Fish and Tsetse Control
FORT JOHNSTON (Nyassaland)
ROYAUNIE UNI : Dr. F,I.C. APTED
Botaniste Sickness Specialist
Medical Department
( T a n
TABORA g a n y i k a )
Dr. R.B. HEISCH
Medical Research Laboratory
NAIROBI (Kenya)
Dr, J.P. GLASGOW
Chief Entomologist
zentral Tsetse Research Laboratory
EATRO, SHINYiiNGLA (Tanganyika)
..a / l *a

10
M, P,E, GLOVER
Directeur Assistant (Zoologie)
Department of Vetcrinary Service
P.O. EL:BETE (Kenya)
M. I,J, LEWIS
Tsctso Fly Control Officer
MXJN (Bechuanaland)
M. H.M. LLOYD
Directeur du "Tsetse Survey & Reclamation"
ARUSHA (Tanganyika)
M, K,J,R, MacLENNAN
Veterinary Tsetse Control Unit
Veterinary Department
KADUNA (Nigeria)
M. A,G, ROBERTSON
Directeur de la lutte contre les Tsé-Tsés
KAMPALA (Uganda)
M. J, ROBSON
Veterinary Research Officer
MPWA2WA (Tanganyika)
Dr, K, UNSWORTH
Directeur p.i. des Services Vétérinaires
du Protectorat du Bechuanaland
MAFEKING (Afrique du Sud)
Dr. B-0, WILKIN
Medical Cfficer of Health
C/o The Director Medical Services Bechuanaland
MAFEKING (Afrique du Sud)
F
Dr. K,C, WILLETT
East African Trypanosomiasis Research Organisation
TORORO (Uganda)
3

11
PROGRAMME
Lundi 24 septembre 1956
9 h.
Discours d'ouverture de la Conférence
par son Excellence Monsieur le
Ministre Fédéral de l'Agriculture,
LlHonorable J.M. CALDICOTT M,P,
Réponse par le Chef de la délégation
française au nom des délégations
présentes
Ouverture des séances de travail sous
la présidence de M, J.K. CHORLEY
16 h,-17 h.30
- Réception au llSportsclubll do Salisbury
North Avenue, des délégués et observa-
teurs par son Excellence Monsieur le
Ministre Fédéral de l'Agriculture,
L'Honorable J,M, CdLDICOTT M.P. et
Madame.
Mardi 25 septembre 1956
i
8 h.30 - 12 h.30
- Séance de travail
14 h.15 - 17 h,
- Séance de travail
Mercredi 26 septembre l956
8 h.30 - 12 11.30
- Séance do travail
14 h.15 - 17 h,
- Séance de travail
19 h.30
- Dliner au "Grand H8telt', Speke Avenue,
en l'honneur des délégués et observa-
teurs à la 6ème Conférence de 1'1,s.
C.T.R.
Jeudi 27 septembre 1956
8 h,30 - 12 h.30
- Séance do travail
14 h.15 - 17 h,
- Séance de travail
Vendredi 28 septembre 1956
8 h.30 - 12 h.30
- Séance do travail
14 h.15 - 17 h.
- Séance de travail
0
0
0

12
Apres l'ouverture de la Conférence, il est procédé,
d'une part à la lecture du programme qui est approuvé et,
d'autre part à la nomination de quatre commissions ayant mandât
de préparer les résolutions finales à soumettre à l'assemblée.
1, Comité traitant des problèmes entomologiques :
Dr, R.M. DU TOIT
Dr. F, EVENS
Dr. J,P, GLASGOW
Dr. T ,.L,M a NASH
M . h.G, ROBERTSON
M, J. FORD
2. Commission traitant des problèmes médicaux, chimiothérapie
-
et chimioprophylaxie :
Dr, F,I,C, APTED
Dr, J, CECCLLDI
Dr. G,A, NEUJEAN
Dr. J. do Carmo de Sousa SNTOS
Dr, K,C. WILLETT
3. Commission traitant des problèmes vétérinaires, chimiothé-
rapie et chimiopropQylaxie :
Dr. R,h, BLEXANDER
Dr. H,R,F. COLBkCK
Dr. D.A. LAWRENCE
Dr. P.MORNET
Dr. K, UNSWORTH
4. Commission traitant des questions générales :
M, VATJCEL, Medecin Général
rc-
Dr. MA. de ANDRADE SILVA
Dr. P, BRUTSfaRT
Dr. G,F, COCKBILL
Dr. C.k, HOARE
M. K.M, LLOYD

13
LISTE DES SUJETS TRAITES
GROUPE
TITRE
rI - MOUCHES TSE-TSES'
A- DISPERSION
. Présence de Glossina brevipalpis Newst
autour du lac Ste Lucie, au ZouloulanC
Auteurs : R. DU TOIT
E.B. KLUGE
B- BIOLOGIE
!. La nourriture de La mouche Tsé-tsé.
Auteur
: J.P. GLASGOW
5. Variations saisonnières dans l'humidi
té des habitats des chrysalides de la
Glossine,
Auteur
: E, BURSELL
$. Les piéges dans l'étude de G,pallidi-
pes,
Auteur
: J.P. GLASGOW
5, Notes sur les chrysalides de Glossina
palpalis et leur éclosion,
Auteurs : F. EVENS
C, NIEMEGEERS
c - LUTTE ET
ERADICATION
3. Expériences préliminaires de lutte
avec des phytocides contre les rejets
des souches et les fourrés d'arbustes
épineux dans les régions infestées pa
Glossina austeni,
Auteur
: A. ESTEVES DE SOUSA
-
-
7. Rapport d'avancement d'un projet ten-
dant à l'éradication de Glossina bre-
vipalpis du District Karonga au
massd.
Auteur
: B. STEELE
8. L'élimination du gibier comme moyen
de lutte contre la Tsé-tsé en Uganda,
Auteurs : A,G, ROBERTSON
J.P. BERNACCA
9. La lutte contre la mouche Tsé-tsé en
Rhodésie du Sud.
Auteur
: J,K, CHORLEY

14
-
GROUPE
TITRE
--I_-
:1 - PROTOZOOLOGIE
10. Les relations spécifiques de Trypas
nosoma rhodesiense,
Auteur
: K.C. WILLETT
-se
11, Révision de la classification des
trypanosomes pathogènes africains.
Auteur
: Ceci.1 A. HOARE
-SI_
II - TRYPANOSOMES ET
RYPANOS?%XASES
PL- DIAGNOSTIC CHEZ
12, L'utilisation du M,R,C, Grey Wedge
L'HOMME ET
Photomètre pour l'estimation de
ERADICATION
l'albuminorachie
dans la maladie dl
sommeil,
Auteur
: M.P. HUTCHINSON
-
-
13. Le diagnostic de la maladie du somc
meil à T,gambiense au moyen d'un
nouveau test de floculation des
protéines sanguines (note prélimi-
naire).
Auteur
: F, EVENS
14. Taux d'infection des mouches Tsé-
Tsés et estimation du nombre de
trypanosomes nécessaires à l'infec
tion.
Auteur
: B.D. RENNISON
-I
15. Note préliminaire sur l'étude des
protéines sanguines chez les malad
du sommeil à T.gambiense.
Auteurs : F, EVENS
- - -
P, CHARLES
16. Incidence de la trypanosomiase hu-
maine en Rhodésie,
Auteur
: R.M. MORRIS
---u
17. Cas de "porteurs en bonne sant$" C
trypanosomiase humaine en Rhodesie
du Sud.
Auteurs : G.R, ROSS
D.M. BLAIR
1
-m

GROUPE
TITRE
18, A propos d'un malade trypanosome
observé de façon intermittente pen
dant 16 années (infection chroniqu
ou réinfection), (
Auteurs : (7, CECCALDI
-.-
M. VAUCEL
B- DISPERSION DES
19, Observations complémentaires sur 1
TRYPANOSOMES
répartition des trypanosomes patho
CHEZ LES ANIMAUX
gènes des animaux domestiques en
A.O.F.
Auteurs : 0. MORNET
P. MOREL
IV - CHIMIOTHERAPIE &
CHIMIOPROPHYLfin
A- HUMAINE
20. Traitement de la trypanosomiase
humaine en Rhodésie.
Auteur
: R.M, MORRIS
21. Action prophylactique des diamidi-
nes contre l'infection par T,rhode-
siense.
Auteurs : M.A. DE ANDRADE SILVA
-
-
A, CASEIRO
22. La valeur des produits pharmaceuti-
ques généralement utilisés dans le
traitement de la Maladie du Sommeil
à T.rhodesiense.
Auteur
: M.A. DE ANDRADE SILVA
23. Essais avec du Mélarsène.
Auteur
: M,P, IHJTCHINSON
24, Pouvoir trypanocide de la styloi.
mycine in vivo et in vitro.
Auteur
: Huguette FROMENTIN
l
25. Résultats éloignés du traitement
de la trypanosomiase humaine à
Trypanosoma gambiense à ses débuts,
par une seule injection de 3.854
R.P. ou Arsobal.
Auteurs : J. CECCALDI
P. MERVEILL;E
J. HEULS

16
GROUPE
TITRE
:v - (Suite)
6. Valeur pratique de 1'Arsobal dans
le traitement des malades du som-
meil à T.gambiense lors d'une rechl
te.
Auteurs : F. EVENS
G. NEUJEAN
17. Essais avec le nitrofurazone (Fura
cin) dans la maladie du sommeil a
T,gambiense.
Auteurs : 3'. EVENS
A, PACKCHANIAN
C, NIEMEGEERS
B- ANIMALE
23, Chimiothérapie dans la Trypanoso-
miase animale en Rhodésie du Sud,
Auteur
: D.A-i. LAURENCE
29. Expériences avec des produits thé-
rapeutiques et prophylactiques danS
les infections à T,simiae chez les
lapins et les porcs,
Auteurs : H,J,C, WATSON
J. WILLIAMSON
30. Activité prophylactique des comple
xes suramine dans la trypanossmias e
animale.
Auteur
: J. ~~ILLIAMSON

17
ANALYSE DES ETUDES
I- MOUCHES TSE-TSES
A- DISFERSION
l- Le Dr, R, DU TOIT (Union Sud Africaine) confirme les
excellente résultats obtenus par l'épandage aérien de D.D.T.
et H,C,H, dans la destruction de la mouche tsé-tsé des savanes,
Glossina pallidipes Aust,, au Zoulouland, résultats consignés
dans un rapport de cet auteur en 1954.
Il signale la découverte de nouveaux foyers à
G,brevipalpis autour du lac Sainte Lucy au Zoulouland et atti-
re l'attention sur la biologie spéciale de cette glossine qui
se cantonne au bord des rivières et des lacs et semble se nour-
rir exclusivement, et pendant la nuit, du sang des hippopota-
mes qui abondent.
Pour la prospection de G,brevipalpis comme pour cel-
le de G.pallidipes, les animaux d'appât sont constitués par
des bovins et des porcs.
B- BIOLOGIE
C
2- Il est intéressant de rechercher si, dans la nature,
la mouche tsé-tsé a une préférence marquée pour le sang de cer-
tains vertébrés ou si, au contraire, elle se nourrit aux dépens
de n'importe lequel d'entre eux,
Ce problème intéresse ceux qui s'attachent simplement
à l'histoire naturelle de la mouche tsé-tsé; il intéresse aussi
ceux qui se consacrent à la transmission de la maladie, veulent
découvrir les sources possibles des infections qu'ils étudient;
il intéresse enfin ceux qui cherchent à détruire la mouche on
supprimant ses ressources alimentaires.
B, WEITZ, de l'Institut Lister de Médecine Préventive,
a perfectionné les tests sérologiques permettant d'identifier
des quantités de sang aussi faibles quo celles pouvant être
extraites d'un insecte récemment nourri.

18
WEITZ et GLslSGOW (1956) ont pu ainsi déterminer en
Afrique orientale que :
G,morsitans )
G,swynnertonni
) préfèrent le sang des suidés
G,austeni
>
G,pallidipes
) se nourrît du sang des antilopes et non
du sang des buffles
G,brevipalpis
) s'attache surtout à l'hippopotame
G.palpalis
) s'attache surtout aux reptiles
3- E. BURSELL (Tanganyika) indique les méthodes employées
pour déterminer l'humidité relative des lieux de séjour des
chrysalides de la glossine.
Des expériences sur la viabilité de chrysalides dé-
posées en laboratoire ont montré que celles des mouches de
savane sont capables de supporter une humidité relative d'en-
viron 40 %. Ceci s'applique à G.swynncrtoni
et G.pallidipes
aussi bien qu'à G.1ongipenni.s.
Elles sont donc extrêmement résistantes à la sèche-
resse et, dans leur habitat naturel, il est peu probable
qu'elles soient affectées par dtévcntucls changements dans
l'hygrométrie,
Mais, pour,dIautres
espèces, la situation est tout
autre : pour G.austeni, G.brevipalpis,
G.tachinoides et
G,palpalis,
la viabilité des chrysalides est réduite si le
taux d'humidité relative est inférieur à 50 %, En d'autres
termes, ces espèces seront limitées à des habitats où l'humi-
dité demeure élevée pendant la saison sèche, et seraient inca-
pables de survivre dans ceux où
&journent normalement les
espèces de savane.
Il serait intéressant en conséquence de faire inter-
venir les défrichements à un moment particulier du cycle de la
vie des espèces hygrophilcs.

4- J.P, GLASGOW (Tanganyika), tout en reconnaissant que
les pièges n'offrent que peu d'intérêt en tant qu'instruments
pratiques d'attaque directe de la mouche tsé-tsé, estime
qu'ils sont efficaces dans les recherches sur la biologie de
G,pallidipes, Il fait ressortir certaines particularités qui
influencent la capture.
5- Le Dr. F, EVENS (Congo Belge) fait part des résultats
obtenus dans l'éclosion contrôlée de pupes de G.palpalis et
trouve que les pupes qui donnent les mouches mgles, ainsi que
ces dernières elles-@mes, ont un poids moyen inférieur d'en-
viron 2 milligrammes à celui des femelles. Ces données sont
confirmées par le Dr, WILLETT.
C- LUTTE ET ERADICATION
6- Estève DE SOUZA (Mozambique) relate les experiences
préliminaires de lutte avec les phytocides contre les rejets
des souches et les fourrés épineux dans les régions infestées
par Glossina austeni,
Des phytocides essayés les plus efficaces sont ceux
contenant un mélange d'acide 2,4-Dichlorophenoxyacetique et
d'acide 2,4,5 Trichlorophenoxyacetique, en particulier lors-
C
qu'ils sont, pour l'usage, dissous dans le gasoil.
Les traitements appliqués au début de la saison
d'activité végétative donnent d'excellents résultats, Les re-
cherches doivent être poursuivies,
7- B. STEELE (Nyassaland) fournit les premiers rensei-
gnements sur le projet tendant à l'éradication de G.palpalis
du District de Karonga au Nyassaland.
Il s'avère que G.palpa1i.s s'adapte avec la plus
grande facilité aux conditions écologiques les plus diverses
et , jusqu'à présent, les méthodes classiques de débroussaille-
ment n'ont donné que dos succès partiels,

2 0
8- A.G, ROBERTSON et J.P, BERNACCA (Ouganda) rapportent
les résultats obtenus dans la lutte contre la tsé-tsé en Ougan-
da par l'élimination du gibier,
La destruction du gibier, associée à un débroussaille-
ment limité, dans les savanes à Combretum recouvertes de gra-
minées élevées (yypparhenia et Panicum maximum), au cours des
ann&s 194+1955, a permis :
- d'arrêter au moins deux progressions majeures de
G,pallidipes et une de G,morsitans qui constituaient une menace
sérieuse pour la santé des habitants et l'élevage du Protecto-
-
rat
- de récupérer entièrement la zone envahie, soit environ
4 800 miles carrés,
Le total des animaux abattus par les chasseurs du
t'Service de lutte contre les tsé-tsés" pour arriver à ce résul-
tat a été de 2 179 buffles, 69 hippopotames, 10 rhinocéros,
et 25 163 pièces de gibier de plus petite taille.
Le cofit de l'opération ressort à 2 shillings par
acre, contre 30 shillings au moins lorsqulon emploie le debrous-
saillement.
I
9- J.K. CHORLEY (Rhodésie) condense les principales don-
nées de la lutte contre les tsé-tsés en Rhodésie du Sud et les
méthodes employées,
Dès 1923, une première expérience est organisée vi-
sant à éliminer G.morsitans, mouche de savane, par La destruc-
tion des animaux sauvages dont le sang est sa nourriture prin-
cipale,
Pour obtenir rapidement des résultats et éviter qu'un
nombre important de fermes soient abandonnées et leurs propri-
étaires ruinés, des cl6tures parallèles, distantes de 15 kms
l'une de l'autre, sont construites sur une cinquantaine de kms
le long des rivières ïIunyani et Angwa, Trois ans plus tard une
troisième clôture est érigée à 15 kms au nord de la clôture
la plus septentrionale,
Grâce à ce procédé, depuis 1924, 10 000 milcs carrés
ont été récupérés.
,.. / . . .

Cette longue expérience dans l'organisation et le
contrôle des opérations de destruction de la faune sauvage
fait apparaître un cortain nombre do principes essentiels.
Les deux facteurs primordiaux dans la vie de G,mor-
sitans sont tout d'abord une source de nourriture &re et ai-
sément accessible et, en second lieu, l'existence d'un habitat
convenable. La destruction de la faune affecte le premier fac-
tour en privant la mouche de ses ressources alimentaires mais
cet effet n'est pas permanent. La faune peut repeupler et on
fait repeuple la zone dégagée, après l'arrêt des opérations,
Ces dernières doivent être poussées plus avant et une soconde
zone sans bêtes sauvagos ni animaux domestiques sera interpo-
sée entre les terres dégagées et tout foyor permanent connu de
mouches tsé-tsés.
Le bétail peut en effet remplacer la faune sauvage
comme ressource alimentaire pour la moucha tsé-tsé de savane
et des épidémies graves de trypanosomiase animale survenir,
CHORLXY donnc ensuite d-os renseignemonts intéressants
sur l'organisation des opérations de destruction
de la faune
sauvage, la création de centres de désinfections (pour cyclis-
tes, automobiles, pietons *.. qui risquent de véhiculer la
tsé-tsé) l
Pour permettre d'apprécier l'étendue de la dostruc- l
tion du gibier, il indique que 36 910 bêtes, sauvages furent
abattues en 1954.
Ces mesures valables pour G.morsitans ne le sont pas
forcément pour G.pallidipes et G,brevipalpis
présentes (avec
G,morsitans) le long de la frontière orientale commune avec
le Mozambique. Le défrichcmcntdonnu
dos résultats intéressants.
D'autres problèmes vont se poser avec l'application
de la loi de réforme agraire qui entraînera le déplacemont de
milliers de familles africaines, et aussi avec la construction
du barrage de Kariba qui va "noyer" un grand nombre de villa-
ges. Les plans de repeuplement nécessiteront
une étude appro-
fondie des zones de peuplement, des rcchorches écologiques
poussées et des relevés cartographiques détaillés.

22
Des essais d'élimination de la mouche tsé-tsé par
des insecticides pulvérisés par avion ont été effectués. 11s
furent décevants pour diverses raisons, dont les principales
sont :
1 - Trop vasto superficie de la zone sélectionnée pour le
nombre d'avions. Théoriqucmont il suffirait de traiter 25 $% de
la superficie totale pour obtenir l'extermination totale de la
mouche. Ce qui s'est avéré insuffisant à l'usage;
2- Vofite végétale trop dense on certaines saisons, pour
pouvoir &re pénétrée par las pulvérisations insecticides;
3- Des vents élevés, des courants de convection dfis à la
chaleur et des turbulences atmosphériques rendant inutiles de
nombreuses sorties.
Cette expérience est à renouveler.
II - PROTOZOOLOGIE
10 - K,C. r;JILLETT (Ouganda) expose les relations spécifi-
ques entre T,rhodesiense, T,brucci et T,gambiense dans le but
de mettre en évidence l'origine de T,rhodesiense.
L'échec de toutes les tentatives expérimentales pour
rendre T,brucei infectieux pour l'homme, ou pour provoquer
chez T,rhodesicnse la perte do son pouvoir infectant, sont sou-
lignées comme étant une preuve de la stabilité de l'unique dis-
tinction qui existe entre ces deux espèces.
Les rapports sur un certain nombre d!épidémies de la
maladie du sommeil rhodésienne sont examinés pour voir si :
a) T,rhodesicnse fut importé d'une source connue ou
b) si T,gambiense était déjà présent dans la région et se
serait développé en une forme plus virulente ou
c) si, en l'absence de pareille evidence, une mutation de
T,brucei en T.rhodesiense pourrait être envisagée,
L'auteur arrive ainsi, en se basant sur l'histoire
des premières apparitions de 1a maladie du sommeil rhodésienne
. . ./ . . .

23
et les citations de la litternture contemporaine, à la conclu-
sion que la trypanosomiase à T,rhodesiense
se développa à par-
tir de la maladie de T,gambiense introduite dans les régions
à G.morsitans de la Rhodésie et du Nyassaland et quIaucune ap-
parition ne peut être attribuée à T,brucci, qui serait devenu
infectieux pour l'homme.
II - C.A. HOARE (Londres) présente un document sur la ré-
vision de la classification des trypanosomes pathogènes afri-
cains, reposant sur des bases phylogénétiques qui trouvent un
appui, d'une part dans la morphologie et dans le cycle de .
l'existence des trypanosomes et, d'autre part, dans leur physio-
logie.
Cependant, plusieurs problèmes nécessitent de nouvel-
les recherches, Parmi ceux-ci,
on peut noter en particulier :
1" Recherche de la présence de T,uniforme en Afrique occi-
dentale et étude du cours de la maladie qu'il provoque chez les
ruminants;
2 - Révision du groupe congolcnse, avec référence sp6ciale
à la position de T.dimorphon et d'autres variétés (T.montgomc-
gg);
3- Renseignements supplémentaires
sur les aspects clini-
ques et épidémiologiques de la maladie provoquée chez les porcs
par T.suis;
4- Etude des facteurs régissant les relations h6te-parn-
site pour les souches intra-spécifiques qui diffèrent en viru-
lence et en gamme d'h6tes.
III - TRYPANOSOMES et TRYPANOSOMIASES
A- DIAGNOSTIC CHEZ L'HOMME ET EPIDEMIOLOGIE
12 - M,P, HUTCHINSON (Nigeria) estime que le photomètre
de Grey Wedge, en se servant de la méthode turbidométrique à
l'acide sulfo-salicylique, p ermet l'estimation de l'albumine-
rachie dans la maladie du sommeil de façon aussi simple qu'en
. . . / . . .

2 4
utilisant la méthode de Sicnrd et Cantaloube et avec plus de
pr4cision.
13 - F, EVENS (Congo Belge), s'inspirant de la technique
des fiches réticule-cndothéliales de Sandor, améliorée par
Vargues, propose un nouveau moyen relativement simple et prati-
que permettirnt un diagnostic de présomption de la maladie du
sommeil & T,gambiense chez l'homme.
14 - B+D, RENNISON (Ouganda) traite du taux d'infection
des mouches tsé-tsés et de l'estimation du nombre de trypano-
somes nécessaires à l'infection ot de la n6ccssité d'uniformi-
ser les méthodes.
15 - F. EVENS et P. CHARLES (Congo Belge) exposent leurs
premières recherches sur l'etude des protéinos sanguines chez
les malades à T,gambiense,
Ils constatent des fluctuations au cours de l'infec-
tion des différents composants des protéines sanguines, dont
les taux sont nettcmcnt inférieurs à ceux enregistrés au dbbut
de la maladie dans les cas de rechute.
Ce qui les amène à préconiser une thérapeutique d'at-
taquc très effisacc.
16 - R.14. MORRIS (Rhodesie) résume l'incidoncc do la try-
panosomiase humaine en Rhodésie telle qu'elle est apparue au
cours des années 1~42-195~.
Tous les cas de maladies du sommeil sont dus à
T,rhodesiense, transmis par G,moraitans, On a signalé cepen-
dant un très petit foyer à T,gambionse sur les bords du lac
Tnnganyika qui fut rapidement éteint.
Le nombre do cas enregistrés fut de 785 en Rhod6sie
du Nord et 111 en Rhodésie du Sud.
L.. / . . .

q7 - G.R. ROSS et D,M, BLAIR (Rhodésie) exposent le cas
de ltporteurs en bonne santé" dc trypanosomiase humaine en Rho-
désie du Sud, Ces cas ne sont pas exceptionnels. Chez ces mala-
des tfsz.ins't, en dépit d'une infection sanguine abondante ct
r6gulièxe, on no trouve pzs de trypznosomo dc:ns le liquide
ccphalo-rachidien, p 2s plus qu'on ne constate de modification
dans la composition du liquide.
Le pwasitc, inoculg wx petits animaux de laborctoi-
3x2 9 montre cepcndnnt uni: virulence intcctc,
Serait-il donc possible que les "portours en bonne
snntétl humains ressemblent aux znti.lopGs, qui présentcid des
infections sanguines do trypanosomiase animale sans que les
flagcllks atteignent le système nerveux central de ces ,cnimz.ux ?
Existe-t-il dLans cc cas uno bzrièro cfficzce ct pcrmznentc
entre la circulation gkktérale c-k 10 système nerveux ccntr2.1
empêchant la pénQtration des trypanosomes ?
18 - J. CACCALDI et J, VAUCEL (A,E,F.) invitent, à propos
d'un malade trypznosomé de façon intermittente pcndnnt 16 années
(infection chronique ou rbinfcction), à unc grzndc p.ruder,ce
dcns l'affirmation qu'un trypanosomé est définitivement stbri-
lisé,
La longue dur& des latentes cliniques et la fugaci-
té des périodes de latcnce parcsitnirc sont certes des nrgumcnts
valables en faveur de l'hypothèse d'un cycle évolutif du trypa-
nosome chez l'homme, et la persiskancc probzblc du flagelle
dnns l'organisme, même c,près succès npparcnt, rhduit In part
imputzble à dos processus allergiques dans le déterminisma des
symptômes,
B- DISPERSION DES TRYP&~OSOl!/ïïS CHEZ LES ANIMAUX
19 - P,MORNET et P.MOREL (A.O.F.) complètent 10s observn-
tions sur la r&partition des trypanosomes pathogènes des ani-
maux domestiques en A.O.F.
La répartition géographique de T,viwax et T.conffolense

2 6
déborde plus ou moins largement la zone d'oxtznsion nctuolle-
ment admise pour les glossines.
Des diverses hypotheses émises en cc qui concornc
la prescnce de T.congolensc dans 1~ région dt? Kayes (Soudan
français occidental), celle faisant état de gîtes à glossincs,
jusqu'à pr6sent ignorés, ne paraet pas sans fondement depuis
que G,morsitans a étin trouvée non loin de Kaycs, le long du
fleuve S&Ggal,
La confirmation do la présence de T,brucei d,a.ns la
même zone laisse pr6voir quo des prospections entomologiques
serrées permettraient d'étendre vers lc nord la limite des
glossinss et de tirer des conclusions sur le rôle effectif
qu'elles y jouent dans la transmission des trypanosomes animaux.
IV - CHIMIOTHERAPIE et CHIMIOPROPHYLAXIE
A- HUM.AINE
2 0 - R.M. MORRIS (Rhodésie) indique les traitements utili-
sés en Rhodésie contre la trypanosomiase humaine.
Dans les premiers stades de la maladie, les traite-
C
ments effectues avec la pentcamidine et la sur=amine associées
à la tryparsanide et la tryparsamide seule sont tous efficaces,
rn.Tis
-.
, dans les cas avancés, la tryparsnmide constitue le pro-
duit de choix, Le Xc1 B n'est pratiquement pas employé.
21 - M.A. DE AF!rDRADE SILVA ot A. CASEIRO (Mozambique)
indiquent les r6sultnte acquis par la prophylaxie à l'aide des
diamidines dans l'infection à T.rhodesicnse.
Sur 17 000 habitants, 11 869 reçoivent de la pcnta-
midino à titre préventif, et 5 077 servent de f'témoins't.
Parmi les premiers on ne relève que 6 malades alors
qu'on en dkcela 47 parmi les seconds.

27
22 - M,A, DE ANDRADE SILVA (Mozambique) a effectué des
essais sur la valeur des produits pharmaceutiques généralement
utilisés dans le traitement de la maladie du sommeil à T,rho-
desicnse,
Sur 1 346 malades traités, il noto 94 cas précoces,
contre 1 252 cas ~'ncrveux" , par suite do la négligence des
africains qui ne se présentent pas à l'hôpital dès les premiers
symptômes.
L'Arsobal,dans les cas nerveux,donne lrs meilleurs
résultats. Le seul handicap de ce produit c'est sa haute toxi-
.-
cité, provoquant parfois de l'encéphalopathie. Les malades
ainsi traités doivent e^trc surveillés de très près.
23 - H.P, HUTCHINSON (Nigeria) confirme les bons résultats
à attendre de l'emploi du Me1 B ou Arsobal, dans les cas avan-
cés ou les rechutes.
i
24 - Melle H, FROMENTIN (Paris) a effectué des essais
c
sur le pouvoir trypanocido de la stylomycinc (antibiotique
I
fabriqué par LEDERLE), qui se révèle inférieure aux trypcnoci-
des habituels.
P-
25 - J, CECCALDI et COL (A.E.F.) relatent les résultats
éloignés du traitement de la trypanosomiase humaine à T.gam-
i
biense, à ses débuts, par une seule injection d'Arsoba1.
Ils s'avèrent bons dans l'ensemble mais les autours '
proposent d'augmenter la "dose plafond", sous réserve que la
;
toxicité du produit ne s'en trouve pas augmentée,
26 - F, EVENS et G, NEUJEAN (Congo Belge) confirment ces
observations et estiment que l'Arsoba1, tout spécialement dans t
les régions où la trypano-résistance est fréquente, est le
'
seul produit qui permette actuellement de sauver un nombre
important de trypanosomés chez lesquels il y a invasion nerveu-
se franche.
. . . / .**

27 - F, EVENS et A, PACKHANIAN (Congo Belge) relatent les
essais thérapeutiques effectués avec le nitrofurazone dans la
maladie du sommeil à T.gambiense,
Employé seul, il ne donne pas de résultats supérieurs '
à la Lomidine, 1'Arsobal ou même le 205 Bayer. Par contre, en
association avec ces produits, il s'avère intéressant,
B- ANIMALE
28 - D.A. LAURENCE (Rhodésie) a compilé les rapports de
la Direction des Services Vétérinaires de Phodésie du Sud,
De bons résultats ont été obtenus avec le bromure de
dimidium et l'antrycide pro-Salt, à titre préventif.
A la lumière de l'expérience des dernières années il
semble que, si l'on veut éviter les incidents défavorables, il
faille effectuer les inoculations massives lorsque la teneur en
protéine et en calcium des pâturages est la plus élevée, l'a-
breuvement aisé et le facteur de déshydratation absent, Le
traitement d'animaux en mauvaise condition physique, qui doi-
vent parcourir de longues distances pour se rendre aux centres
d'inoculation, est à proscrire.
29 - H,J.C, WATSON et J. WILLIAMSON (Nigeria), au cours
d'expériences sur le traitement et la prophylaxie de T,simiae
chez les lapins et les porcs, montrent que la suramine, l'antry-
cide et le complexe suramine-antrycide donnent des résultats
satisfaisants,
30 - J. WILLIAMSON (Nigeria) démontre ensuite l'activité
prophylactique de complexes à la suramine dans la trypanosomia-
se .ani.male.
Le complexe suramide-éthidium serait le plus intéres-
sant tant pour la durée de la protection que par le prix de
revient,
Ces expériences devraient e"tre effectuées sous oont?&
le vétérinaire et sur un nombre plus important d'animaux.

29
CONCLUSION
Nous pouvons résumer ainsi, brièvement, les nouvelles
acquisitions :
L'élimination des vecteurs c-t transmetteurs de la
trypanosomiase humaine et animale, les tsé-tsés, résoudrait
définitivement le problème pathologique. Mais cette éradication
reste complexe par les procédés employés, onéreuse dans son
application,
P-
Il faut tout dIabord bien connaître la biologie dos
glossines pour mettre en oeuvre des moyans adéquats de destruc-
tion.
Or, dans ce domaine, les travaux sont encore fragmen-
taires ou apportent peu de faits nouveaux. Seuls ceux de Weitz
et Glasgow en déterminant, par des tests cérologiqucs, l'origi-
ne du sang ingéré par les diverses espèces de glossines permet-
tent de "repérer"
les animaux sauvages servant de réservoir
alimentaire : suidés, hippopotames, reptiles ,., et fournissent
ainsi des indications sur les espèces animales à détruire en
premier lieu.
L'étude des relations intraspécifiques (WILLETT) des
P--
trypanosomes humains, la classification des trypanosomes humains
et animaux (C.A. HOARE) agitent de vieux problèmes toujours
insuffisamment résolus malgré des recherches approfondies et
très sérieusement menées.
Les moyens de destruction des tsé-tsés préconisés
restent les mêmes :
- Défrichement ct débroussaillemont par des engins spé-
ciaux ou même des phytocides. Ce premier procédé reste onéreux,
le deuxième n'est pas encore au point,
- Pulvérisation d'insecticides par avion (R. DU TOIT),
mais les résultats ne sont applicables que pour une aire limi-
tée et isolée, de façon à ce que les groupes de glossines ne
soient pas constamment renouvelés par des apports de voisinage,
La réalisation des pulvérisations pose d'ailleurs des
problèn?s complexes (J.X. CHORLEY).
/

30
- Destruction du gibier, Elle est efficace pour certaines
espèces de glossines de savane : G,morsitans et G,pallidipes.
L'Ouganda (ROBERTSON et B~R~ACCA) et la Rhodésie
(CHORLEY) ont obtenu ainsi des résultats spectaculaires, La
Rhodésie a meme utilisé depuis très longtemps des palissades
de longueur variable (50 kms parfois), sur deux ou trois rangs
distants de 15 kms environ, destinées à empêcher le passage
des animaux sauvages, de façon à "affamer1 les tsé-tsés,
Lorsque nous nous adressons au diagnostic de la mala-
die du sommeil, malgré des tests do laboratoire interessants,
P
il apparart bien que la détection du flagellé dans le sang ou
le liquide céphalo-rachidien permet seule d'affirmer llexisten-
ce de la maladie,
Le cas des "porteurs sains" de trypanosomiase chez
l'homme, soulevé par ROSS,mérite qu'on s'attache à cette qucs-
tion, Alors que ce phénomène est bien connu chez l'animal sau-
vage ou domestique, il est moins répandu chez lc premier et
pose un passionnant problème d'immunologie,
Le traitement et la prophylaxie de la trypanosomiase
humaine ne semble pas avoir fait de sérieux progrès depuis
deux ou trois ans, Si les Français, Belges et Portugais rcs-
'cent attachés à la lomidino et à l'arsobal, les Anglais, plus
F
conservateurs, continuent à utiliser la surûmine et la trypar-
samide,
Mais déjà VAUCEL et CECCALDI signcilcnt des échecs
de plus en plus nombrsux du traitement à la lomidine et la
trypano-résistance envers ce médicament. Cc qu'avait déjà re-
marqué RICKET en 1954.
VAUCEL est pessimiste. L'arsobal devient, dit-il,
notre suprême espoir thérapeutique, Il rappelle que le m%me
phénomène s'est produit autrefois, avec d'autres médicaments,
par exemple l'atoxyl,
En ce qui concerne le traitement et la prophylaxie
des trypanosomiases animales, les donnécs antérieures sont
confirmées,
Un fait nouveau cependant, l'action intéressante de
certains complexes, en particulier suramine-éthidium, Cette
- -
-,
J-. - __ 3 2 _.

RAPPORTS GENERAUX
&
RiESOLUTIONS

31
RAPPORTS GENERAUX
A- RESUMl3 DES DISCUSSIONS SUR LES METHODES DZ3 LUTTE CONTRE
LA GLOSSINE,
En conformité avec le Point 13 des rksolutions de la
cjéme Réunion, le Comité a discuté des méthodes courantes de
lutte contre la tse-tse qui pourraient être classées comme suit:
1") Destruction directe
a) Parasites et Prédateurs
Les tentatives de lutte contre la tsé-tsé par l'éle-
vage et la libération de parasites locaux n'a pas eu de succès.
Bien que de tels parasites exercent une influence en diminuant
la population glossinienne, ils ne peuvent cependant en provo-
quer l'éradication,
b) Captures à la main et piégeage
Aucune de ces méthodes n'est prometteuse.
c) Insecticides
Là où l'isolement complet est possible, des applica- '
tions aériennes d'insecticides contre G.pallidipes et G,brevi-
palpis ont été entièrement couronnées de succès. %n l'absence
d'un isolement complet, cette mesure peut e^trc appliquée pour
réduire la menace f'trypanosomienne"
pour l'homme et les animaux,'
dans les stades initiaux de colonisation et lors de projets
à but économique.
L'application sur la végétation riveraine d'un insec-;
ticide à effet rémanent exécutée du sol réussit parfaitement
contre G.palpalis; la rapidité d'application de cette méthode
,
en fait une mesure de valeur dans la lutte contre une épidémie
de maladie du sommeil.
2*) Eradicatiqn
par la. faim
a) Destruction du gibier
Il est certain que la destruction du gibier élimine '
la tsé-tsé uniquement en l'affamant. Malgré sa préférence pour
.
.
/
. . . .
!

une nourriture spécifique, démontrée par M. VEITZ, une destruc-
tion sélective du gibier n'éliminerait pas obligatoirement la
mouche, à cause de la capacité d'adaptation de cette dernière
à d'autres hstes,
3”) Modification de l'habitat
a) Déboisement total
En tant que procédé destiné à arrêter l'invasion des
espèces de tsé-tsés de savane, cette m6thode est abandonnee en
faveur du déboisement sélectif en profondeur, qui est plus éco-
nomique et requiert peu ou pas d'entretien.
b) Déboisement partiel ou selectif
Cette méthode est plus communément utilisée et adap-
tée & la récupération de grandes surfaces de terrain,
N.B. - Des expériences avec les arboricidcs ont été effectuées
avec des résultats variables.
c) Occupation par l'homme
Cette mesure a connu le plus grand succès lors de la
consolidation de régions récupérées et de colonisation suffi-
samment dense. Sous des conditions favorables, elle a permis
F
l'élimination de certaines espèces de tse-tsés de vastes zones
infestées,
4O) Auto-stérilisation de la population glossienne
a) Hybridation
Cette méthode a été essayée sans succès.
b) Stérilisation des a&los par rayons gamma
Cette méthode fait l'objet de recherches mais ne sem-
ble pas prometteuse dans le Cas de la Glossine,

33
B- CHIMIOTHERAPIS
DES TRYPnNOSOMIASES
HUMA.T.NES
1 - SCHBMAS DE TRAITEMENT RECOMGANDES
A- TRYPANOSOMIASE A TJXHODESIENSE
1*) Stade lymphatico-sanguin
4
Suramin (Antrypol/~~oranyl/Bayer
205) 5 gr. par voie
intraveineuse soit 5 x 1 gr. 10 Ier, Sème, Tème,
14ème et 21ènc jour, en réduisant les premières do-
ses à 0,25 ou 0,5 gr. pour les patients en mauvais
état physiologique.
b)
La pentamidine est considérée comme moins active,
mais peut être util,isée aux doses indiquées ci-après
pour les infections à T.gambiense.
4
Mel.B. Dosage usuel : une série de 3 ou 4 injections
quotidiennes de 3,6 mg/kg. Dans certains cas une
seule dose do 4 mg/kg pourrait être efficace. Aucun
de ces traitements n'est recommandé pour la routine
à cause de la toxicité du mGdic,uaent,
Commentaires :
_' .
La thérapie à la Pcntamidine et la Suramine doit être
strictement réservée pour les cas où il n'y a pas de signe
dtévolution nerveuse,
2*) Stade nerveux
Me1 B,'(Arsobal) aux mêmes dosages que dans la pério-
de nerveuse de la Trypanosomiase à T,gambiense,
Commentaires :
a) Il y a lieu de réduire les prcmièrcs doses chez les
individus en mauvais état physiologique.
b) Lorsque l'létat général est très mauvais, on doit
faire procéder le traitemont au Me1 B de i rih 4 injotions de
Suramine (Antrypol, Moranyl, Bayer 205) 0 tryparsamide.
. . . / * l l

3 4
B- TRYPANOSOMIASE A T,GAMBIENSE
Le meilleur trypanocide à toutes les périodes de la
maladie est le Me1 B, dont l'emploi ne peut &tre pourtant re-
commandé qu'en pratique hospitalière,
1") Période lgmphatico-sanguine (sensu stricto)
(Pas plus de 3 cellules par mm3 ni de 25 mg. d'albu-
mine dans le liquide rachidien).
Pentamidine (Lomidine)
a>
Dosage total usuel : 25 à 30 mgr (base) par kg sans
F
I\\
jamais dépasser 40 mgr (base) par kg,
b)
Rythme des injections : soit 10 x 3 ou 4 mgr (base)
par kg par la voie intramusculaire pendant 10 jours
consécutifs,
ou 2 séries de 5 injections de 3 à 4 mgr
(base) par kg par la voie intramusculaire à jour
passé, séparées par une période de repos de 8 jours.
Commentaires :
a) Les indications de la pentamidine devraient être
strictement réservées aux cas où aucune réaction méningée ne
peut 8tre suspectée,
C I*
b) Le Me1 B à la dose unique de 4 mgr/kg donne dlexcel-
lents résultats à ce stade.
c) L'antrypol et la pentamidine, seuls ou en associa-
tion avec le,tryparsamide,donnent
toujours de bons résultats
dans certains territoires,
2O) Stade de réaction méningée (sans symptômes nerveux cliniques
Même traitement que celui de la période nerveuse,
3") Période nerveuse
a) Régions sans tryparsamido-résistance
-
-
Dans celles-ci, la tryparsamide conserve toutes ses
indications (seule ou en association) suivant les schémas de
traitement qui ont fait leurs preuves.
l . ./ .**

35
b) Régions à haute tryparsamido-résistance
Le Me1 B est généralement le seul produit capable
de guérir la maladie à ce stade.
Dosage - Suivant l'importance des altérations liquidicnnes
et des signes cliniques, il sera administré une ou plusieurs
séries de 3 ou 4 injections quotidiennes de 3,3 mgr/kg avec
des intervalles de 8 jours entre les séries.
Commentaires :
a) La quantité de Me1 B administrée lors de chaque in-
jection doit &re calculée exactement d'après le poids du mala-
de, sans toutefois dépasser 25 mgr (individu de 70 kgs),
b) Des cas de résistance au Me1 B sont signalés tant
pour T,rhodesiense que pour T.gambiense.
II - TRAITEMENT DANS LA TRYPANOSOMIASE DES lVXLA.DES
A T,GAMBIEn'SE FAISANT UNE RECHUTE APRES
D'AUTRES TRAITEMENTS
Le Me1 B est oe seul trypanocide utilisé régulièrc-
ment qui donne quelques succès et permet de récupérer 35 à 40 s
de ces cas.
III - NOUVEAUX TRYPANOCIDES
a) Styl.omycine
Des essais chez l'animal et chez l'homme ont donné
des résultats inférieurs à toux obtenus avec d'autres produits.
b) Nitrofurazone (Furacin)
Des essais pratiqués chez l'animal et chez l'homme
ont donné des résultats encourageants,
.*. / . . .

c) Melarsen
Une nouvelle préparation de Melarsen utilisée en
Nigeria possède une faible toxicité et pourrait &re utilisé
avec succès sur le terrain.
Le Comité estime qu'il y a lieu de poursuivre les
essais avec ces produits,
IV - CHIMIOPROPHYLAXIE
1") Trypanosomiase à T,gambiense
Aucune communication n'a été faite au Comité. Des
campagnes de chimioprophylaxie sont poursuivies dans certains
territoires (Pentamidine),
2O) Trypanosomiase à T,rhodesiense
a) Des campagnes de pentamidinisation ont été poursuivies
avec succès dans une partie du Mozambique au cours d'une épidé-
mie.
b) On sait que certaines campagnes ont été effectuées
au Bechuanaland et au Ruanda Urundi, sans qu'elles fassent l'oh-
jet de compte-rendus,

37
RESOLUTIONS
A - CONCERNANT LES Q,UESTIONS PROTOZOOLOGIQ,UES
Le Comité propose l'examen des problèmes suivants :
1
Recherche en ,Lfrique Occidentale de T,uniformc et
l'étude de l'évolution de l'infection chez les ruminants,
2
Révision du groupe congolcnse, spécialement envue
do la classification de T.dimorphon et fermes voisines, (Cette
étude a déjà été entamée par le Dr. HOARE),
3
Recherche d'un plus grand nombre d'informations sur
la distribution en Afrique de T,suis et sur 1s aspects clini-
ques et épidémiologiques de cette infection chez les porcs,
4
Etude des facteurs influençant les relations entre
le parasite et son hôte chez les souches intraspécifiqucs de
trypanosomes qui diffèrent par leur virulence et leur distri-
bution chez les animaux.
5
En rapport avec les travaux présentés par le Dr.
WILLETT à la 6ème Réunion et M, LEWIS à la 5ème Réunion, des
expériences devraient être entreprises en vue de déterminer
l'influence de l'espèce de $lossine vectricc sur la virulence
des trypanosomes transmis par elle.
. . . / ..a

B- CONCIXRNANT LES Q,UESTIONS ENTOMOLOGIQ,UES
I-
- -
Le Comité prend note des résultats obtenus par les
méthodes sérologiques misos au point par Mr, B. WEITZ pour
identifier les repas sanguins des glossines et constate quo
ces travaux présentent une très grande valeur, Il recommande
que du matériel soit rassemblé dans le plus grand nombre pos-
sible de territoires africains, en vue de déterminer les espè-
ces d'hôtes les plus importantes pour chaque espèce de glossi-
ne,
2
Le Comité constate que +Gl.ossina pallidipes a été éra-
diquéc au Zoulouland et, par voit de conséquence, la trypano-
somiase épizootique. Il loue l'effort accompli par le Gouvcrne-
ment de l'Union de l'Afrique du Sud pour la mise en oouvrc des
Recommandations relatives au Point 11 des Résolutions de la
Sème Réunion.
3
Le Comité prend note des succès do grande envergure
remportés grke à la destruction du gibier en Rhodésie du Sud
et on Ugarda.
Il semblerait que dans certaines circonstances ces
mesures puissent constituer une méthode efficace et économique
pour enrayer les progrès de smorsitans et remettre les terres
en valeur.
4
Le Comité suggère que dans la mesure du possible, on
tire parti du gibier abattu au cours des opérations de lutte
antiglossinienne pour obtenir dos indications sur l'incidence
des trypanosomes chez les différentes espèces d'animaux sauva-
ges, Il prend note du fait que l'examen microscopique du sang
ne suffit pas, à lui seul, et qu'il y a lieu d'y adjoindre
toutes autres mesures qui devront faire l'objet de plus amples
études.

39
Le Comité recommande que les entomologistes poursui-
vent leurs méthodes sur l'écologie des glossines en vue de dé-
terminer les méthodes d'éradication susceptibles de moins
troubler l'équilibre naturel du milieu, que ne le font celles
actuellement appliquées (déboisement, destruction du gibier,
emploi d'insecticides non-sélectifs).
6
Le Comité recommande que les études soient poursuivies
en vue de fixer les critères du diagnostic différentiel des
infections à trypanosomes chez les glossines,
c - CONCERNANT LES TRYPANOSOMILSES ANIMALES
-
-
1
Le Comité estime que, s'il est vrai, que la chimio-
thérapie et la chimioprophylaxic constituent des procédés va-
lables dans la lutte contre les trypanosomiases en zones à fai-
ble densité de tsé-tsés, l'application de mesures contre les
vecteurs n'en demeure pas moins essentielle et efficace.
2
Le Comité note avec satisfaction les résultats encou-
rageants des expériences poursuivies dans l'Ouest Africain avec
les complexes à base de surnmine on matière de chimioprophylaxie
des trypanosomiases animales et recommande que les études sur
la chimioprophylaxie en général soient développées grke à une
expérimentation sous contrôle vétérinaire adéquat,
3
Le Comité recommande que les études concernant le
mécanisme de la trypano-tolcrancc chez les animaux soient pour-
suivies.

4 0
4
Le Comité reconn&t que les médicaments existants
n'offrent que des possibilités limitées et recommande que les
recherches pour mettre au point des produits possédant un large
spectre trypanocide soient intensifiées,
5
Afin que soient exploités au maximum les résultats
obtenus en matière de trypanosomias= animales par les chercheurs
le Comité recommande que des rapporteurs soient désignés pour
la VIIème Réunion de ltI.S.C.T.R. afin de présenter une revue
d'ensemble de nos connaissances sur :
a) la photosensibilisation chez Los animaux
b) la chimiothérapie et la chimioprophylaxie des trypano-
somiases y compris la résistance aux trypanocides
c) la trypano-tolérance
6
Le Comité invite les gouvernements de l'Union de
l'Afrique du Sud, du Royaume Uni, et de la France à désigner
&s rapporteurs pour les points a, b, c.
D - CONCERNANT LA TRYPANOSOlKlXSE HUMAINE
Le Comité recommande : '
1
Que des recherches soient poursuivies pour déterminer
la valeur prophylactique réelle de la Pcntamidine et de l'An-
trypol et la fréquence des injections à administrer.
2
$ue des recherches soient entreprises sur le risque
que présentent les campagnes de chimioprophylaxie dans l'nppa-
rition des formes occultes tant dans la trypanosomiase à

41
T,gambiense
que dans celle à T,rhodesiense‘
3
*.
&e des recherches soient continuées en vue :
r*
a) draméliorer les trypanocidcs actuels au point de vue
c
activité et toxicité;
b) de trouver de nouveaux trypanocidcs;
c) de déterminer la valeur des associations thérapeutiques
et notamment l'association Pcntamidinc-dntrypol
à la période
lymphatico-sanguine;
d) de rechercher le bénéfice que peuvent retirer les mala-
des du sommeil de traitements non-spécifiques,
4
Que des recherches soient poursuivies pour détermi-
ner le pourcentage de malades traités à la Pentamidine au sta-
de lymphatico-sanguin qui présentent une évolution nerveuse,
5
Qu'un rapporteur soit désigné pour faire le point
en matière de chimioprophylaxie et invite les gouvernements de
la France et du Portugal à désignor un rapporteur respective-
ment pour la maladie du sommeil à T,gambicnse et à T.rhodcsiense
E - CONCERJYANT LX CARTE DE REP~~RTITION DE L:'; MALADIE DU SOMMEIL
1
Les cartes de répartition des glossines sont à tenir
à jour par les services compétents dos différents territoires.
2
Les informations contenus dans ces cartes doivent,
sur demande, &tre mises à la disposition de toutes les parties
intéressés, spécialement B la disposition du B.P.I.T.T.
..* / . . .

42
3
La carte prksentéc par Mr. POTTS continue à rendre
des services éminents et devrait être rctcnue on attendant sa
révision.
t
4
La décision de la nécessité d'une révision de la car-
te de Mr. POTTSappartient
à l'I,S.C.T.R., en tant qu'unique
Comité d'experts compétents en matière de trypanosomiase et ses
vecteurs, La révision doit Etre entreprise par le B.P.1,T.T.
sur la base des cartes territoriales existantes,
En ce qui concerne la carte de répartition de la
maladie du sommeil, le Comite n'a rien à ajouter à la Résolu-
tion no3 de la Sème Réunion de 1'I.S.C.T.R.
F- RESOLUTIONS FINALES GEKEXALES
- - - - - - -
"--
1
Le Comité souhaite que les délégations à ltI.S.C.T.R,
comportent une représentation équilibrée des divers spécialis-
tes intéressés à la lutte contre les trypanosomiases (Médecins,
Médecins vétérinaires, entomologistes, botanistes, forestiers,
écologistes, etc.,.)
2
Le Comité approuve la proposition d'autoriser son
secrétaire à apporter aux résolutions finales toute modificn-
t-ion de forme qu'il jugera utile et de les publier après la
clôture de la Réunion, sous réserve que les changements appor-
5r
.
tés ne trahissent en aucuno façon le fond ou l'esprit de ces
l
résolutions.
3
Le Comité prend note avec reconnaissance de llinvi-
..*
/ l . .

43
tation faite par la d61égation Belge do tenir la prochaine
Réunion à Bruxelles en 1958, lors de l'Exposition Internationa-
le qui se tiendra dans cette ville; accepte cette invitation,
et demande au Chef de la délégation Belge do transmettre ses
remerciements à son Gouvernement.
4
Le Comité remercie Mr, J,K, CHORLEY pour sa compéten-
ce dans la conduite des travaux de la 6ème Réunion.
5
Le Dr, G, NEHJEm est élu Président de la 7ème Réu-
nion à tenir en 1958,
6
Le Comité remercie le Dr. EVENS, Mr, HENDRICKX,
Mr, GROSSE, Mr. HEBITSON et les dames du Secrétariat pour leur
coopération dans l'organisation et les travaux de la Réunion.
7
Le Comité remcrciovivement le Gouvernement de la
Fédération de la Rhodesic et du Nyassaland de son hospitalité
et de toutes les dispositions prises à l'occasion de cette
Réunion et exprime particulièrement
sa reconnaissance à Monsieur
le Président de la "Southcrn Rhodesia Legislative Assembly"
pour les facilités accordées,
8
Le Comité remercie les auteurs de toutes les commu-
nications présentées à cette Réunion et le B.P,I,T.T, pour sa
collaboration.