Phosphates naturels et alimentation du bétail en...
Phosphates naturels et alimentation
du bétail en zone sahélienne
1. Influence sur la santé
et la croissance du zébu Cobra
S.T. Fall 1 G. Sawadogo 3 M. Diop l
J
Mots-clés
Résumé
Bovin - Zébu Gohra - Phosphate natu-
Pour préciser le mode d’utilisation des phosphates nC~turcls en alimentation
rcl - (‘oml)lémentation
- P â t u r a g e -
animale, deux essais ont été menés au Sénégal. Des zébus C;obra ont citf sup-
Sahel - ScWgal.
plémentés avec le phosphate de Taiba (TAP 3 a 4 p. 100 matière sèche de
0
fluor) et celui de Thitis (THP 0,R à 1 p. 100 MS de iluori, ;l l.X~hra et en milieu
y
c-ontrôlf j Sangalcam, au Sénégal en zone sahélienne. Dans l’essai 1, la sup-
e
plémentntion des ~C;hus Gohra a été effectuée sur pâturage naturel nu Crz d(,
Dnhra pendant trois ans. Les doses appliquées étaient de .ïO 2 dc phosphate
de Taiba, selon les modes continu et discontinu, respectivement pour Ics lots
1 et 2 (pour ce dernier lot, la distribution selon le macle discontinu a 4té aban-
donnfe dans le courant de la deuxième année par suite d’une iaible ingestion
de phosphate). Elles étaient de 50 et de 100 g de phosphate de Thiès respwi-
vemenl pour les lots 3 ç’t 4 et de 65 g de poudre d’os pour le lot 5, selon un
mode continu peut- i’cwïemble des lots. Lc lot 6 témoin n’a reçu aucun SU[I-
plknent. L-es animaux ont 614 supplémcrks en saiwn skche pendent huit ~~
neuf mois [par an Cwtre octol)re et juin). Da~ns I’csw 2, quatw lots ont é t b S~I[)-
plémentés en milieu contrôlé pendant neuf mois. Les bovins ont reçu 30 g de
TAP en mode continu, 50 g de TAP en mode discontinu ct 200 g de 7’1 iP en
mode continu respcctivemwit pour les lots 1 , 2 cat 3. Ces dnimauh ont c!lc;
comparés ;iu lot 4 t~rnoin non suppl&~ienl~. Pour Ics deux c,ss;lis, les mfwr(+
co~iccrnaicnt le contrhic> quotidien de la c-onsomm,~tion ckc pl:o~ph~~tc~s, le
suivi pondéra1 par un? doulk pesée mcwuelle des lots ct t!es (‘Xclnlc’ilc~ (Ii-
nicjucs lwrlant sur I’c%t gc;ncQal, I’appai-cil locomoteur cl 1~s cknts pour ~C+V
I(%i’ l-5 siqws de f/uoi.o,c
Lin contrôle I)iochimiquc d port4 5111 I’dn~ii\\w~ clc Id
phosph&i’mie et t l t ’ i‘~ iluoruric. [Les résultats ont mis en é\\~itlenc:c une I>onrw
tkkinc.c flw rlow ,l~ii~lli~l.l6C’~. I ‘intlwncc’ tic‘ 1,; ~~i~)~jl~trl~~nl;lliotl
Inln\\r,lic,
sur I<i c.roi%7ii(:c~ rl(~\\ ,!iliiilduh n’a ccpcnd~~nl pds C t t i signitic~0tivc: il> ,: O,OYi.
I.‘innocuil(: fi!1 l;to(!ii;t i)c*rnloi
rlcl siig@w kfn test C/c l(~ngiri~ tlurcch (‘n III,IICYI
&wur, (>lilS j)rC!i)i( !’ ,‘i !Iii~’ dcbwnstr~Qion ~IV I’c+er IknrQïquc: dc 1~1 wqq~l&
rwwlalion mirFr~&~ \\(Ii it>i oi~i,ir,rrl!,lnc,cli /001(~(.~1ti~rj~i(~~ ilil /(;11!1 Cnllr.!.
-1
Iujluenee of sock phosphates on rattle health and growth
bétail peut être limitée par un rapport phospholcalcique non opti-
sahélienne typique avec une longue saison sèche dc 9 à 10 mois
mal, une digestibilité médiocre (4, 15, 17) et surtout une teneur en
(entre octobre et juin) et une courte saison humide de 2 à 3 mois et
fluor élevée qui risque de provoquer la fluorose chez les animaux
demi (entre juillet et octobre). La pluviométrie a varié de 470 (en
qui les consomment (6,7.20,29).
1987) à 225 mm en 1990. Les sols du Ferlo sont pauvres en élé-
ments nutritifs et en minéraux en particulier (3). Du point de vue
Les premiers essais d’utilisation des phosphates naturels datent du
ressources en eau, il y a des mares temporaires à dur& de vie très
début du siècle aux Etats-Unis. Les résultats rapportés ont souvent
courte pendant la période hivernale et post-hivernale, des puits tra-
été contradictoires. En Afrique, les phosphates ont été déclarés
ditionnels peu profonds et surtout des forages profonds qui abreu-
toxiques et dangereux (5) (Velu, 1933, laboratoire du Service d’éle-
\\Sent les troupeaux pendant la majeure partie de l’annk Leurs
vage du Maroc). Au contraire, Calvet et coll. (2), Lerman et coll.
eaux sont également pauvres en minéraux (13). Lors de la
(communie.) et 12 Société des minerais de Thiès (Smt) (2X) ont rap-
deuxième année d’expérience, pour mieux surveiller la consomma-
porté une parfaite tolérance du produit. Serres et Bertaudières ont
tion de phosphates, des lots ont été mis en stabulation à Sang-
mis en évidence l’influence du type de phosphate et du mode dc
cam. une station de I’Isra située dans la banlieue de Dakar.
distribution sur leur tolérance par les bovins au Tchad (26).
L’efficacité zootechnique des phosphates naturels fait également
Le plan expérimental
l’objet de controverses. Pour Calvet et coll. (2) le phosphate fenw
Les aninzaux et leur alimentaliorz
alumino-calcique est moins efficace que le phosphate bicalciquc.
alors que Lerman (communie.) et la Smt (28) rapportent une équi-
m Essai 1
valence entre les deux compléments minéraux. Le phosphate fcrro-
En milieu extensif, 78 taurillons de race Gobra âgés d’un à deux
alumino-calcique ou polyphos est commercialisé aujourd’hui en
ans et d’un poids moyen de 140 kg ont été déparasités, identifiés et
Afrique et en Europe.
vaccinés contre la peste bovine. la péripneumonie contagieuse
Pour définir les méthodes d’utilisation des phosphates naturels
bovine et le botulisme, puis divisés en six lots de 13 chacun. Leur
comme supplémcnl minéral pour les ruminants et examiner 1eu1
alimentation 2tait uniquement basée sur le pâturage naturel. Ils ont
efficacité zootechnique sur le zébu C;obra, des expériences clc sup-
?tC maintenus dans la parcclle X de juin 1987 il jant ier IN.
pkneutation du zébu Gobra ont été menées au Crz de Dahra
D’une superficie de 329 hcctarcs,
la biomasse disponible c’n
(nord-est du Sknégal) et à Sangalcam (région du Cap-Vert, Sené-
novembre 1987 a été de 1 370 !&a. Pour augmenter la charse r’t
gai) de 1987 B 1990. L’objectif a été d’étudier les caractéristiques
cxacerbcr le besoin en phosphore, le troupeau a été transfcré WI
hiochimiyues de minerais de phosphates naturels disponibles au
Ic\\ parcelles 8 et 9 ( 130 ha) à partir de janvier 1989. L’essai a durs!
Sénégal en vue de définir des méthodes optimales de leur utilisa-
trois ans (de juin 1YS7 it juin 1990). Les animaux ont eté ahreuv&
tion dans la prévention des carences en phosphore. Pour cela. le>
ili‘i~x fois par jour en moycnnc. Lct complément minéral a éti dis-
aléments suivants ont été étudiCs :
tribué pendant la saison sèche (d’octobre ?I juin), le matin t\\ jeun
entre 9 et 12 h selon lc plan espkimental décrit au tableau 1. [.‘nc
- la dose quotidienne optimale de phosphates naturels de Taiba et du’
distribution directe. sans contention a été faite, dans des rkipitwt\\
Thiès et la durée limite de complémentation pour des zébus Gobra :
individuels, après attache au piquet. Pour augmenter l’app&ibilitC
- lc mode et la périodicité de distribution les plus appropriés :
des phosphates, différents condiments lui ont été associés il raiw
Ji’ 20 g m&rn(r&s à I:i dow quotidienne. La mélasse. le sel (chloriiri‘
- l’influence de ces phosphates naturels sur l’évolution pand~rak
de twrillons Cobra et l’évaluation des risques de toxicid du fluor.
&A dium). Ic son tir: hk d l a
gaine d e
coton ont t% compare.
L’utilisation de ces supports lwidant une’ semaine chacun 3 pc’rmi\\
(!c ~~kclionner la I~&I~\\~ cwime Iè condiment le miew :iiwpt~
p;ir lc\\ :tnim;kux. Les apports ck niinkaux sont dkrits itu tablwl 11.
Vi
(t&i::oirr~
1 3
octobre 1989, puis un aliment composé à base de coque d’ara-
chide, de mélasse. d’urée, de tourteau d’arachide et de graines de
coton, d’octobre 1989 à juillet 1990 (tableau III).
La dose quotidienne de phosphate a été mélangée à l’aliment
complet selon le plan décrit au tableau IV. Les apports complé-
mentaires en minéraux sont présentés au tableau V.
Les mesures
n La consommation des minéraux
En milieu extensif, le’numéro des animaux qui ont volontairement
consommé le complément a été noté tous les jours. En milieu
contrôlé la totalité des phosphates a toujours été consommée.
n Le prélèvement du courrage consommé sur pâturage
Un échantillonnage représentk du fourrage ingéré a été mensuelle-
ment effectuE par la technique de la « collecte du berger » ( 1X) pour
analyse chimique en laboratoire.
m L’examen clinique des troupeaux
Pour détecter précocement les signes éventuels d’intoxication au
fluor, l’examen clinique mensuel du troupeau a porté sur l’état génC-
rai, l’appareil osseux (par palpation et pression des maxillaires, des
côtes et des métatarsiens pour détecter des excroissances osscuscs)
c1 l’appareil bucco-dentaire ,à la recherche d’une coloration brune
noirâtre. d’une rugosité ou d’une érosion éventuelle des dents,
m L’examen post mortem de l’appareil osseux
Pour détecter les signes de fluorose. l’appareil osseux a été exa-
miné après abattage de deux animaux par lot en fin d’expérience.
Ces examens ont porté sur les maxillaires inférieurs, les métatar-
siens et les c6tes pour rechercher les signes osseux de fluorose tels
que les excroissances et les rugosités osseuses.
u Croissance des animaux
Pour suivre l’évolution pondérale des animaux. une triple pesk dc
dGmarra_re. puis une double pcsC;c mensuelle et une triple pcsk
iïnale ont été effectuées.
Influence of rock phosplmtes un cattle health arzd growth
Tableau III
Alimentation des bovins en milieu contrôlé à Sangalcam
Période
Animaux
Composition
Distribué
Apport total
de la ration
kg/tête/j
UFV
MAD Ca
P
D’août à
Jeunes
Fourrage*
4
2,7
340 57 12
déc. 1989
Complément **
1
h
Taureaux
Fourrage
7
4
520 99 16
Complément
1
De déc. 1989
Jeunes
Aliment complet 1 ***
5
2,s
355
7
6
.% mai 1990
Taureaux
Aliment complet 1
7
3,5
497
9,8
8,4
Demai
à
’
Jeunes
Aliment complet 2****
5
2,5
200
19
6,s
juil. 1989
Taureau
Aliment complet 2
8
4
320 27
11
* Fourrage : fane d‘arachide
** Compknent : gaine de coton mélassée à. 25 p. 100
*** Composition dc l’aliment complet 1 (pourcentage) : coyuc d’arachide (523) : mélasse (27) : graine de coton (14) : uréç (1) : tounfau d‘arachide (5) : sel (0.2)
**** Composition de I‘alimcnt complet 2 (pourccntqa) : c‘oqw d‘arachide (53.6) : ~~I;Isc (201 : maïs hroyC (15) : graine de coton I l(l) : urk (0.3) : sel (0.15)
Tableau IV
Tableau V
D i s t r i b u t i o n d u c o m p l é m e n t minc!ral :I Sangalcam
Apports de compléments mini-raux à Sangalcam
Lots
I
II
III
Iv*
Complément Phosphate
Phosphate
P h o s p h a t e -
Minéral
de Taiba
de Taiba
de Thiès
Dose
50 g
50 if!
200
g
-
Quotidienne
Mode de
Continu
Discontinu
Continu
-
Distribution
(1 mois sur 2)
N jeunes
1 0
1 0
1 0
1 0
Adultes
1 0
1 CI
1 0
1 0
* Lot t&noin
Tableau VI
(‘nrac,t~rislI(i~i(,~ chiniiqut’i rl(f< ( oni~~lc~nic~ni~
niin(;l~\\ux
Minéraux
Phosphate
Phosphate
Poudre
de Taiba
de Thks
d’os vert
Calcium (“G h\\Si
3 6
0.4
l-,0
I l!,ii
1’1,4
0.:;
Tableau VII
Evolution de la consommation du complément minéral offert à Dshra :
valeurs moyennes mensuelles (nombre d’animaux ayant consommé le complément partiellement
ou en totalité exprimé en pourcentage cltl nombre d’animaux par lot (écart type))
lot I (TAP50c)
Lot II (TAP50d)
Lot III (THP5Oc)
Lot IV (THPlOOc)
Lot v (Os65c)
Année 1987
J u i n
80 (16)
7 2 (22)
8 1 (15)
71 (17)
71 (21)
Juillet
96 (6)
99 (2)
95 (6)
90 (5)
Novembre
54 (17)
51 (17)
84 (10)
86(11)
92 (8)
Décembre
49 (18)
4 3 (12)
86 (6)
94 (8)
93 (2)
Année 1988
Janvier
II
<
45 (11)
86 (2)
87 (7)
9.2 (0)
Février
4 5 (12)
40 (10)
89 (4)
95 6)
9 3 (3)
Mars
5 8 (11)
8 3 (7)
8/ (12)
9 1 (4)
Avril
52 (11)
41 (16)
84 (6)
76 (10)
96 (6)
Mai
6 . 5 (7)
90 (3)
91 (6)
95 (6)
J u i n
68 (6)
49 (8)
90 (6)
9 6 (9)
91 (5)
Juillet
81 (14)
95 (3)
97 (5)
8 9 (4)
Août
6 5 (31)
74 (26)
86 (26)
7 5 (33)
8 7 (253
Décembre
3 (6)
4 (8)
2 3 ( I I )
ï (8)
58 (21)
Année 1989
Janvier
1 (4)
3 (6)
2 1 (13)
5 (4)
49 (20)
Février
19 (7)
1 4 ( 8 1
27 (7)
1 6 (6)
5 1 (16)
Mars
26 (8)
2 1 (4)
38 (12)
2 5 (12)
8 9 (10)
Avril
3 1 (14)
1 8 (9j
6 8 (14)
49 (15)
9 3 (GI
Mai
31 (6)
1 8 (5)
59 (17)
5 2 (18
8 0 i18)
J u i n
3 9 (17)
4 1 (20)
5 7 (24)
4 7 (24
8 5 (14)
Novembre
2 2 (17)
20 (1.5)
40 (12)
26 (6)
63 (17
Décembre
1.2 (9)
3 3 (9)
21 (6)
51 (13)
40 (1 ‘1)
3 5 (1 il
71 (19)
7 0 (12)
6 2 (1 1)
69 (15)
7-l (10)
O h IY!
7 4 (9j
52 il 5)
48 ~1 3’1
59 (7 G!
71 (11,
58 (13)
7 2 (12)
62 (12)
34 (7)
7 5 (II)
Influence of rock phosphates 011 cattle heulth and growth
0 6 U!n!
Tableau VIII
Composition chimique du fourrage ingéré
0 6 JAe
sur pâturage naturel @/kg MS)
06 ‘A?4
Saison* Année Mo
MAT
insoluble Ca
P
chlorhydrique
68I?P
SSF
1987
933
102
17
5,4
1,4
s s c
8 9 3
103
66
7,5
1,2
SH
892
179
45
7,4
13
S S F
1988
940
77
20
5,2
0,5
ssc
54
7
5,7
0,4
SH
977
-
S S F
1989
924
68
3 9
5,2
0,4
s s c
821
66
38
6,s
0,s
SH
932
132
42
6,4
1
S S F
1990
926
63
45
5,3
or5
ssc
916
39
52
5
0,3
-1
Taiba de manière continue ; la valeur de l’un d’entre eux a dépassé
complémentation en phosphates naturels, chez les taurillons comme
largement (7 060 mg/kg MS) les valeurs usuelles (5 500 mgikg
chez les adultes. Le dosage du fluor dans les urines indique cepen-
MS) (7). Les 13 autres prélèvements ont eu des teneurs en fluor
dant yu’il y a eu une différence significative (P < 0 05) entre les lots
très inférieures au seuil critique, ce qui témoigne d’une mauvaise
recevant les phosphates naturels en mode continu et discontinu et
fixation du fluor sur l’appareil osseux,
les lots témoins (figures 6 et 7). La différence de la concentration
urinaire en fluor observée entre les mois d’avril et de mai 1990 tra-
Phosphatémie etfluorurie
duisait une imprégnation progressive de l’orgauismc en fluor.
En milieu extensif. la phosphatémie des lots traités n’a pas différé
L’excrétion urinaire de fluor est dépendante du type de phosphate
significativement (P < 0.05) de celle des lots témoins, à l’excep-
(notamment sa concentration en fluor et la solubilité de cet élé-
tion du lot 5 (poudre d’os) qui, à Dahra au cours de la deuxième
ment), de la dose appliquée. de la durée et du mode de supplémen-
année, a
tation (continu ou discontinu). j\\insi. les lots recevant les phos-
présenté une l’aleur significativement plus élevée
(P < 0,05) (figure 2). En revanche. le dosage du fluor dans les
phates de manière continue ont eu une tluorurie plus importante
urines a montré que l’administration de phosphate s’est accompa-
(figure S).
gnée d’une augmentation de la concentration en fluor des urines
L’excrétion urinaire de fluor a Cté plus forte chez les lors recevant
(figure 3) avec des valeur< dépassant parfois la limite supérieure
le phosphate de Taiba que chez ceux recevant le phosphate de
tolérée, ce qui peut annoncer l’apparition de signes cliniques de
Thiès. La même observation a étG faite chez les animaux âgés
fluorose (20,27).
comparés aux veaux ( 16 contre 19 2 70 mgikg MS).
En avril 1990. à Dahra, la Ruorurie des animaux des différents lots
Il y a donc CU un déstockage important du fluor par \\oie urinaire.
supplémentés a été très proche. Les possibilités d’excrétion urinaire
L’âge des bovins. le mode et la dur& dc distribution ainsi que le type
du fluor semblent avoir étC satur&s h ce moment-là (figure .3).
de phosphate ont eu une grande inllucnc~e sur l’élimination du fluor.
En milieu contrblé. I’examcn de\\ rMtats biochimiqucs nom-
ment en ce qui coikwnt la phoq~hat6mie (figures 4 et 5) n’a pas
montré de variations significaGves pouvant être rattachées à la
Groupe
Cendres
Calcium
Phosphore
Fluor
@/kg MS)
@/kg MS)
@/kg MS)
(mg/kg MS)
ND
ND
235
3 840
235
655
281
595
231
845
296
1 120
231
405
:!93
2 190
3,4
3,2
2
10 3
E
E
2 2,o
d 2,G
f2 2,4
e
a 2,2
c
I
I
I
I
I
I
- .*-~ < lot ,
--a----
l o t 2
--t---
l o t 1
-6 l o t 2
-t--- l o t 3
--+-.-
l o t 4
-A- l o t 3
--l-
lot 3
phosphatémie des taureaux à Sangalcam.
Figure 4 : phosphatémie des VE~UY ,i .%nga/cam.
--
i
l--.!1-‘, 2- I/ L
Lot
Lot
Lot
0 --.
I
I
Irl1
i- I
I
-
2
3
4
Lot
Lot
LOl
Lot I
Lot
L
1 2 3
4
1
Mai
Avril
Figure 9 : examen dentaire ; 1 P = lot 1 (50 g de ph«sphte de 7~ibal; 4T = /of thoin.
:-.
.f
.
.
.:’
hfluence of rock phosphates on cattle health ad growth
-- 0 6 AUe!
-- 68 *OU
-- 68 &s
69 SJew
r
I
I
I
I
lr$lrrc3w~ des phosphates nutwels sur 10 santÉ et ltr c~missirtrcc du bét,zil
Les phosphates du Sénégal ont des caractéristiques biochimiques
n’ont enregistré une réponse animale positive qu’au bout de la cin-
différentes de celles des phosphates du Togo dont le fluor semble
quième année de supplémentation alors qu’à Dahra la supplémen-
être plus assimilable si l’on se réfère aux travaux de Serres et I3er-
tation n’a duré que trois ans.
taudière (26). Il est donc nécessaire de procéder à l’identification
des caractéristiques chimiques des phosphates avant
Dans la station expérimentale de Dahra, le phénomène de carence
leur utilisation
en alimentation du bétail.
cn phosphore n’était pas marqué. Cela a été confirmé par la crois-
sance du troupeau qui a été modérée malgré un complément miné-
Phosphates naturels et santé animale
rai reçu facultativement et une très mauvaise année du point de vue
de la pluviométrie.
L’administration de 50 g TAP et 100 p TNP en saison sèche pen-
dant trois années successives n’a pas provoqué de maladies graves
Ces résultats traduisent donc \\oute la complexitf de la réponse ani-
male à la supplémentation minérale. faisant intervenir tant l’effet
chez le zébu Gobra. L%s lésions osseuses
observées correspondaient
à des effets légers du fluor (20), mais les phosphates n’en étaient
du milieu (écosystème) que celui tic l’animal jespècc, Sge. pas&
vraisemblablement pas la cause. Cela était peut-être dû au fluor de
nutritionnel, production cible) et de la dur& de la supplémentation.
l’eau
La croissance pondérale était moins 5cnsihle à la supplémentalion
OU des aliments qui avaient atteint les seuils critiques et pou-
vaient, par accumulation, prgvoquer des lésions subcliniques. Ces
minérale que la production laitière ou les parumètres de la repro-
lésions n’ont cependant
duction. Ces derniers critères ont fkt l’objet d’autres essais à
PdS entravé la croissance normale de I’ani-
mal. L’absence d’une pathologie attribuable a l’effet nocif du fluor
Dahra.
traduit une bonne tolérance de ces produits. Les doses de fluor
Les phosphates de Taiba et de Thit’s ~IN doses indiquées ici méri-
étaient pourtant supérieures au double du maximum admis, Cela est
teraient donc d’être testés en milieu tradi~ionncl, terrain plus favo-
explicable par la présence du fluor sous forme de sels calciques peu
rable à une démonstration de leur cffct positif sur les productions
solubles contrairement au fluorure dc sodium (10. 15, 29). Si le
zootechniques. Ils doivent auparavant elrs tiquilibrés par l’addition
phosphore des phosphates est d’une utilisation digestive médiocre
de cuivri: et de zinc, éléments dont 1~s M’iciences ont été C’tahlics
( 151, le fluor semble aussi être peu assimilable. Il est en tout cas très
dans les zones sahéliennes.
bien’déstocké par l’organisme, comme en témoignent les concentra-
tions très élevées des urines en fluor, observées chez les animaux
supplément&. Ainsi. l’élimination urinaire du fluor apparaît comtnc
I CONCLUSION
un mécanisme de protection qui autorise l’ingestion de fortes doses
de fluor théoriquement toxiques chez les bovins.
La consommation quotidienne de 50 g dc phosphate de Taiba et 50 à
200 ,e dc phosphate de Thiès en périotlc tic saison sèche (9 mois SUI
12 pendant trois ans) a Cté bien toIét+ par 1~1s bovins. Ces doses sont
sans danycr et confirment les résultats dc Diallo et coll. (9) et de
N’ Diave (77). Elles sont recommandahIc\\ pour les bovins sur p?tw
rages ~~t~~ls en distribution continw pendant la saison sèche (0
tnois sur 12) ou chez des animaux en 4wtt~hr: pendant 3 à 6 tnois.
B I B L I O G R A P H I E
15. CUEGUEN L., 1961. Valeur comparPe d e s p h o s p h a t e s m i n é r a u x
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tM:i IFML’T L.&‘EKV.
Sumrnary
- - --
.
~.
Fall LT., Sawadogo G., Diop M. Rock phosphates and cattle
Fall ST., Sawadogo G., Diop M. Fosfatos naturales y alimen-
feeding in Sahel. 1. Influence on the Gobra zebu health and
tacion del ganado. 1. Influencia sobre la sa:ud y el creci-
growth
miento del cebti Gobra
T w o t r i a l s w e r e c a r r i e d out i n S e n e g a l t o s p e c i f y t h e
Se Ilevaron a cabo dos estudios en Senegal, con el fin de pre-
utilization mode of rock phosphates in animal feeding. Cobra
cisar el modo de utilizacion de Ios fosfatos naturales en la ali-
zebus were supplemented with phosphates from Taiba (TAP 3
mentacion animal. Se suplementaron cebues Cobra con el
to 4% of fluorine dry matter) and Thies (THP 0.8 to 1%
fosfato de Taiba (TAP 3 a 4 ‘%, rie materia seca de fluor) y el
f l u o r i n e D M ) , i n D a h r a a n d i n a c o n t r o l i e d g r a z i n g
de Thies (TI-IP 0,8 a 1 % MS de fluor), en Dahra y en un
environment in Qngalcam, in the Sahel area of Senegal. In
medio controlado en Sangatcam, en la zona sahelina de
tria1 1 Gobra zebus were supplemented for three years on
Senegal. En el ensayo 1, 1, a suplementacion d e 10s cebties
natural pastures at Dahra CRZ. Croups 1 and 2 were
Gobra se tfectuo en pastoreo natural,
en el CRZ de Dahra,
s u p p l e m e n t e d c o n t i n u o u s l y a n d o n a l t e r n a t e m o n t h s ,
durante tres atïos. Las dosis administradas iueron de 50 g de
respectively, with 50 g TAP (group 2 Iow phosphate intake
fosfatos de Taiba, segtin 10s m&dos continuo y discontinuo,
resulted in the altérnate hode being suspended in the course
resF>ectivamentc~,
para 10s lotes 1 y 2 (para este Gltimo lote la
of year 2). Groups 3 and 4 were continuously supplemc:nted
distribucicin segtin e l m é t o d o d i s c o n t i n u o s e abandon6
w i t h 5 0 a n d 100 g T H P , r e s p e c t i v e l y , a n d g r o u p 5
durante el curso del segundo aiïo~ debido a una baja inges-
c o n t i n u o u s l y w i t h 6 5 g b o n e meal. Cro u p G was n o t
tibn del fosfato). Estas fueron (mediante el n+todo continuo)
supplemented as a control. The animal5 were supplemented
de 50 y de 100 g de fosiato de Thies, respectivamente, para
during the dry season eight to nine months per year (between
10s lotes 3 y 4, y dc 65 g de harina de hucsos para el lote 5. El
October and lune). In tria1 2 four groups were supplemented
lotc 6, test@, no recibio ningun @emento. 1-11s animales se
in a controlled grazing environment during nine months.
suplementaron durante l a est,lcil\\n c;ecd, d u r n n t e ncho a
Croups 1, 2 and 3 were continuously supplemented with 50 g
nuc’ve mesc’s par <iii0 (de ootubre ‘1 junio). En el ensayo 2,
TAP, alternatciy with 50 g TAP, and continuously with 200 g
cuatro lotes st’ supicmentaron en media controlado durante
T H P , r e s p e c t i v e l y . Group 4 was net s u p p l e m e n t e d x a
nueve muses. 1.0s bovinos rcçibieron 50 g de ‘TAP en forma
control. In both trials the authors monitored cattle phosphate
conlinua, ‘50 g du TAP en forma discontinua y 200 g de THP
consumption !daily), performed double weighing (monthly for
en forma continua, para 105 lotes 1, 2 y 3 respectivamente.
each group), and carried out clinical examinations on their
Estos animalcls
fueron comparados ~1 lote 3, testigo, no supte-
general state of heaith, locomotion apparatus and teeth to
mentado. En 10s dos ensayos I~i- medidaj concernieron cl
d e t e c t s i g n s oi fluorosis. Biochemical a n a l y s e s
were
control colidiano del consuni de iosfatos, el seguimiento
performed to evaluate phosphorus in blood and fluorine
ponderai mcdiante una pesada doSle niensual de tos lotes y
concentrations. Results sho\\ved a good tolerance of the used
cxanicncs ctinicob del cslaclo gcncral. el affdrato tocomotor y
doses. The influence of minerai supplementation on animal
10s dicntes, con (>I fin de deteclar 10s signas dc iluorosis. Se
growth was not however significant (P < 0.05). As a result of
reatizo ~111 conlrol bioquimico para c! andlisis de la fosfntemia
its innocuousness, to dcmonstrate the beneficial effect of
y d(aI c-0nten:do de fluor. l-05 ri~~LrliddOs dtamostrarfln un3
minera1
supplementation
o
n
Gobra rebu 7ootcchnicai l)uei!,i lol~~i,lr:r i<l ,1 IdS dosiq ,rdn !~;:,!.tr;id,ic.
Sin embargo, la
performances a longer tria1 period on traditiondl i,irni hr?rds
ini1ur~iic.i.i CI(, Id wpl~m~~iit~~c
Itiri ni ,:~a! W!W t:i crecimiento
seems appropriate.
(JC to5 ,Ininl.ll<,q
ni) iuc signiiicati\\ ;: 1) i O,i).ir. Lui inocui&d
tkf ~JIY)~~~ I(I wgic~t~ un tcxst dc !:I:+I (iuracior: c’n medil) d e
K e y words: Cdltle G o b r a Zebu R o c k phosph,il(’
Fr)od
I)rodu( c:itin, ni,iq prfqlicio parce und demc~strac icin d e ! cicrto
enrichment Pasrure - Sahel Srnegal.
I)eritiiic-0
tl(, ;,I i~+mentaC ~cin minr-r,il qr)hrc IW rendimicntos
7mt6c ni{ o’% clt,l ( <>Ii:i Gohi,l.
L
du bétail en zone sahélienne
1. Influence sur la santé
et la croissance du zébu Cobra
S.T. Fall 1 G. Sawadogo 3 M. Diop l
J
Mots-clés
Résumé
Bovin - Zébu Gohra - Phosphate natu-
Pour préciser le mode d’utilisation des phosphates nC~turcls en alimentation
rcl - (‘oml)lémentation
- P â t u r a g e -
animale, deux essais ont été menés au Sénégal. Des zébus C;obra ont citf sup-
Sahel - ScWgal.
plémentés avec le phosphate de Taiba (TAP 3 a 4 p. 100 matière sèche de
0
fluor) et celui de Thitis (THP 0,R à 1 p. 100 MS de iluori, ;l l.X~hra et en milieu
y
c-ontrôlf j Sangalcam, au Sénégal en zone sahélienne. Dans l’essai 1, la sup-
e
plémentntion des ~C;hus Gohra a été effectuée sur pâturage naturel nu Crz d(,
Dnhra pendant trois ans. Les doses appliquées étaient de .ïO 2 dc phosphate
de Taiba, selon les modes continu et discontinu, respectivement pour Ics lots
1 et 2 (pour ce dernier lot, la distribution selon le macle discontinu a 4té aban-
donnfe dans le courant de la deuxième année par suite d’une iaible ingestion
de phosphate). Elles étaient de 50 et de 100 g de phosphate de Thiès respwi-
vemenl pour les lots 3 ç’t 4 et de 65 g de poudre d’os pour le lot 5, selon un
mode continu peut- i’cwïemble des lots. Lc lot 6 témoin n’a reçu aucun SU[I-
plknent. L-es animaux ont 614 supplémcrks en saiwn skche pendent huit ~~
neuf mois [par an Cwtre octol)re et juin). Da~ns I’csw 2, quatw lots ont é t b S~I[)-
plémentés en milieu contrôlé pendant neuf mois. Les bovins ont reçu 30 g de
TAP en mode continu, 50 g de TAP en mode discontinu ct 200 g de 7’1 iP en
mode continu respcctivemwit pour les lots 1 , 2 cat 3. Ces dnimauh ont c!lc;
comparés ;iu lot 4 t~rnoin non suppl&~ienl~. Pour Ics deux c,ss;lis, les mfwr(+
co~iccrnaicnt le contrhic> quotidien de la c-onsomm,~tion ckc pl:o~ph~~tc~s, le
suivi pondéra1 par un? doulk pesée mcwuelle des lots ct t!es (‘Xclnlc’ilc~ (Ii-
nicjucs lwrlant sur I’c%t gc;ncQal, I’appai-cil locomoteur cl 1~s cknts pour ~C+V
I(%i’ l-5 siqws de f/uoi.o,c
Lin contrôle I)iochimiquc d port4 5111 I’dn~ii\\w~ clc Id
phosph&i’mie et t l t ’ i‘~ iluoruric. [Les résultats ont mis en é\\~itlenc:c une I>onrw
tkkinc.c flw rlow ,l~ii~lli~l.l6C’~. I ‘intlwncc’ tic‘ 1,; ~~i~)~jl~trl~~nl;lliotl
Inln\\r,lic,
sur I<i c.roi%7ii(:c~ rl(~\\ ,!iliiilduh n’a ccpcnd~~nl pds C t t i signitic~0tivc: il> ,: O,OYi.
I.‘innocuil(: fi!1 l;to(!ii;t i)c*rnloi
rlcl siig@w kfn test C/c l(~ngiri~ tlurcch (‘n III,IICYI
&wur, (>lilS j)rC!i)i( !’ ,‘i !Iii~’ dcbwnstr~Qion ~IV I’c+er IknrQïquc: dc 1~1 wqq~l&
rwwlalion mirFr~&~ \\(Ii it>i oi~i,ir,rrl!,lnc,cli /001(~(.~1ti~rj~i(~~ ilil /(;11!1 Cnllr.!.
-1
Iujluenee of sock phosphates on rattle health and growth
bétail peut être limitée par un rapport phospholcalcique non opti-
sahélienne typique avec une longue saison sèche dc 9 à 10 mois
mal, une digestibilité médiocre (4, 15, 17) et surtout une teneur en
(entre octobre et juin) et une courte saison humide de 2 à 3 mois et
fluor élevée qui risque de provoquer la fluorose chez les animaux
demi (entre juillet et octobre). La pluviométrie a varié de 470 (en
qui les consomment (6,7.20,29).
1987) à 225 mm en 1990. Les sols du Ferlo sont pauvres en élé-
ments nutritifs et en minéraux en particulier (3). Du point de vue
Les premiers essais d’utilisation des phosphates naturels datent du
ressources en eau, il y a des mares temporaires à dur& de vie très
début du siècle aux Etats-Unis. Les résultats rapportés ont souvent
courte pendant la période hivernale et post-hivernale, des puits tra-
été contradictoires. En Afrique, les phosphates ont été déclarés
ditionnels peu profonds et surtout des forages profonds qui abreu-
toxiques et dangereux (5) (Velu, 1933, laboratoire du Service d’éle-
\\Sent les troupeaux pendant la majeure partie de l’annk Leurs
vage du Maroc). Au contraire, Calvet et coll. (2), Lerman et coll.
eaux sont également pauvres en minéraux (13). Lors de la
(communie.) et 12 Société des minerais de Thiès (Smt) (2X) ont rap-
deuxième année d’expérience, pour mieux surveiller la consomma-
porté une parfaite tolérance du produit. Serres et Bertaudières ont
tion de phosphates, des lots ont été mis en stabulation à Sang-
mis en évidence l’influence du type de phosphate et du mode dc
cam. une station de I’Isra située dans la banlieue de Dakar.
distribution sur leur tolérance par les bovins au Tchad (26).
L’efficacité zootechnique des phosphates naturels fait également
Le plan expérimental
l’objet de controverses. Pour Calvet et coll. (2) le phosphate fenw
Les aninzaux et leur alimentaliorz
alumino-calcique est moins efficace que le phosphate bicalciquc.
alors que Lerman (communie.) et la Smt (28) rapportent une équi-
m Essai 1
valence entre les deux compléments minéraux. Le phosphate fcrro-
En milieu extensif, 78 taurillons de race Gobra âgés d’un à deux
alumino-calcique ou polyphos est commercialisé aujourd’hui en
ans et d’un poids moyen de 140 kg ont été déparasités, identifiés et
Afrique et en Europe.
vaccinés contre la peste bovine. la péripneumonie contagieuse
Pour définir les méthodes d’utilisation des phosphates naturels
bovine et le botulisme, puis divisés en six lots de 13 chacun. Leur
comme supplémcnl minéral pour les ruminants et examiner 1eu1
alimentation 2tait uniquement basée sur le pâturage naturel. Ils ont
efficacité zootechnique sur le zébu C;obra, des expériences clc sup-
?tC maintenus dans la parcclle X de juin 1987 il jant ier IN.
pkneutation du zébu Gobra ont été menées au Crz de Dahra
D’une superficie de 329 hcctarcs,
la biomasse disponible c’n
(nord-est du Sknégal) et à Sangalcam (région du Cap-Vert, Sené-
novembre 1987 a été de 1 370 !&a. Pour augmenter la charse r’t
gai) de 1987 B 1990. L’objectif a été d’étudier les caractéristiques
cxacerbcr le besoin en phosphore, le troupeau a été transfcré WI
hiochimiyues de minerais de phosphates naturels disponibles au
Ic\\ parcelles 8 et 9 ( 130 ha) à partir de janvier 1989. L’essai a durs!
Sénégal en vue de définir des méthodes optimales de leur utilisa-
trois ans (de juin 1YS7 it juin 1990). Les animaux ont eté ahreuv&
tion dans la prévention des carences en phosphore. Pour cela. le>
ili‘i~x fois par jour en moycnnc. Lct complément minéral a éti dis-
aléments suivants ont été étudiCs :
tribué pendant la saison sèche (d’octobre ?I juin), le matin t\\ jeun
entre 9 et 12 h selon lc plan espkimental décrit au tableau 1. [.‘nc
- la dose quotidienne optimale de phosphates naturels de Taiba et du’
distribution directe. sans contention a été faite, dans des rkipitwt\\
Thiès et la durée limite de complémentation pour des zébus Gobra :
individuels, après attache au piquet. Pour augmenter l’app&ibilitC
- lc mode et la périodicité de distribution les plus appropriés :
des phosphates, différents condiments lui ont été associés il raiw
Ji’ 20 g m&rn(r&s à I:i dow quotidienne. La mélasse. le sel (chloriiri‘
- l’influence de ces phosphates naturels sur l’évolution pand~rak
de twrillons Cobra et l’évaluation des risques de toxicid du fluor.
&A dium). Ic son tir: hk d l a
gaine d e
coton ont t% compare.
L’utilisation de ces supports lwidant une’ semaine chacun 3 pc’rmi\\
(!c ~~kclionner la I~&I~\\~ cwime Iè condiment le miew :iiwpt~
p;ir lc\\ :tnim;kux. Les apports ck niinkaux sont dkrits itu tablwl 11.
Vi
(t&i::oirr~
1 3
octobre 1989, puis un aliment composé à base de coque d’ara-
chide, de mélasse. d’urée, de tourteau d’arachide et de graines de
coton, d’octobre 1989 à juillet 1990 (tableau III).
La dose quotidienne de phosphate a été mélangée à l’aliment
complet selon le plan décrit au tableau IV. Les apports complé-
mentaires en minéraux sont présentés au tableau V.
Les mesures
n La consommation des minéraux
En milieu extensif, le’numéro des animaux qui ont volontairement
consommé le complément a été noté tous les jours. En milieu
contrôlé la totalité des phosphates a toujours été consommée.
n Le prélèvement du courrage consommé sur pâturage
Un échantillonnage représentk du fourrage ingéré a été mensuelle-
ment effectuE par la technique de la « collecte du berger » ( 1X) pour
analyse chimique en laboratoire.
m L’examen clinique des troupeaux
Pour détecter précocement les signes éventuels d’intoxication au
fluor, l’examen clinique mensuel du troupeau a porté sur l’état génC-
rai, l’appareil osseux (par palpation et pression des maxillaires, des
côtes et des métatarsiens pour détecter des excroissances osscuscs)
c1 l’appareil bucco-dentaire ,à la recherche d’une coloration brune
noirâtre. d’une rugosité ou d’une érosion éventuelle des dents,
m L’examen post mortem de l’appareil osseux
Pour détecter les signes de fluorose. l’appareil osseux a été exa-
miné après abattage de deux animaux par lot en fin d’expérience.
Ces examens ont porté sur les maxillaires inférieurs, les métatar-
siens et les c6tes pour rechercher les signes osseux de fluorose tels
que les excroissances et les rugosités osseuses.
u Croissance des animaux
Pour suivre l’évolution pondérale des animaux. une triple pesk dc
dGmarra_re. puis une double pcsC;c mensuelle et une triple pcsk
iïnale ont été effectuées.
Influence of rock phosplmtes un cattle health arzd growth
Tableau III
Alimentation des bovins en milieu contrôlé à Sangalcam
Période
Animaux
Composition
Distribué
Apport total
de la ration
kg/tête/j
UFV
MAD Ca
P
D’août à
Jeunes
Fourrage*
4
2,7
340 57 12
déc. 1989
Complément **
1
h
Taureaux
Fourrage
7
4
520 99 16
Complément
1
De déc. 1989
Jeunes
Aliment complet 1 ***
5
2,s
355
7
6
.% mai 1990
Taureaux
Aliment complet 1
7
3,5
497
9,8
8,4
Demai
à
’
Jeunes
Aliment complet 2****
5
2,5
200
19
6,s
juil. 1989
Taureau
Aliment complet 2
8
4
320 27
11
* Fourrage : fane d‘arachide
** Compknent : gaine de coton mélassée à. 25 p. 100
*** Composition dc l’aliment complet 1 (pourcentage) : coyuc d’arachide (523) : mélasse (27) : graine de coton (14) : uréç (1) : tounfau d‘arachide (5) : sel (0.2)
**** Composition de I‘alimcnt complet 2 (pourccntqa) : c‘oqw d‘arachide (53.6) : ~~I;Isc (201 : maïs hroyC (15) : graine de coton I l(l) : urk (0.3) : sel (0.15)
Tableau IV
Tableau V
D i s t r i b u t i o n d u c o m p l é m e n t minc!ral :I Sangalcam
Apports de compléments mini-raux à Sangalcam
Lots
I
II
III
Iv*
Complément Phosphate
Phosphate
P h o s p h a t e -
Minéral
de Taiba
de Taiba
de Thiès
Dose
50 g
50 if!
200
g
-
Quotidienne
Mode de
Continu
Discontinu
Continu
-
Distribution
(1 mois sur 2)
N jeunes
1 0
1 0
1 0
1 0
Adultes
1 0
1 CI
1 0
1 0
* Lot t&noin
Tableau VI
(‘nrac,t~rislI(i~i(,~ chiniiqut’i rl(f< ( oni~~lc~nic~ni~
niin(;l~\\ux
Minéraux
Phosphate
Phosphate
Poudre
de Taiba
de Thks
d’os vert
Calcium (“G h\\Si
3 6
0.4
l-,0
I l!,ii
1’1,4
0.:;
Tableau VII
Evolution de la consommation du complément minéral offert à Dshra :
valeurs moyennes mensuelles (nombre d’animaux ayant consommé le complément partiellement
ou en totalité exprimé en pourcentage cltl nombre d’animaux par lot (écart type))
lot I (TAP50c)
Lot II (TAP50d)
Lot III (THP5Oc)
Lot IV (THPlOOc)
Lot v (Os65c)
Année 1987
J u i n
80 (16)
7 2 (22)
8 1 (15)
71 (17)
71 (21)
Juillet
96 (6)
99 (2)
95 (6)
90 (5)
Novembre
54 (17)
51 (17)
84 (10)
86(11)
92 (8)
Décembre
49 (18)
4 3 (12)
86 (6)
94 (8)
93 (2)
Année 1988
Janvier
II
<
45 (11)
86 (2)
87 (7)
9.2 (0)
Février
4 5 (12)
40 (10)
89 (4)
95 6)
9 3 (3)
Mars
5 8 (11)
8 3 (7)
8/ (12)
9 1 (4)
Avril
52 (11)
41 (16)
84 (6)
76 (10)
96 (6)
Mai
6 . 5 (7)
90 (3)
91 (6)
95 (6)
J u i n
68 (6)
49 (8)
90 (6)
9 6 (9)
91 (5)
Juillet
81 (14)
95 (3)
97 (5)
8 9 (4)
Août
6 5 (31)
74 (26)
86 (26)
7 5 (33)
8 7 (253
Décembre
3 (6)
4 (8)
2 3 ( I I )
ï (8)
58 (21)
Année 1989
Janvier
1 (4)
3 (6)
2 1 (13)
5 (4)
49 (20)
Février
19 (7)
1 4 ( 8 1
27 (7)
1 6 (6)
5 1 (16)
Mars
26 (8)
2 1 (4)
38 (12)
2 5 (12)
8 9 (10)
Avril
3 1 (14)
1 8 (9j
6 8 (14)
49 (15)
9 3 (GI
Mai
31 (6)
1 8 (5)
59 (17)
5 2 (18
8 0 i18)
J u i n
3 9 (17)
4 1 (20)
5 7 (24)
4 7 (24
8 5 (14)
Novembre
2 2 (17)
20 (1.5)
40 (12)
26 (6)
63 (17
Décembre
1.2 (9)
3 3 (9)
21 (6)
51 (13)
40 (1 ‘1)
3 5 (1 il
71 (19)
7 0 (12)
6 2 (1 1)
69 (15)
7-l (10)
O h IY!
7 4 (9j
52 il 5)
48 ~1 3’1
59 (7 G!
71 (11,
58 (13)
7 2 (12)
62 (12)
34 (7)
7 5 (II)
Influence of rock phosphates 011 cattle heulth and growth
0 6 U!n!
Tableau VIII
Composition chimique du fourrage ingéré
0 6 JAe
sur pâturage naturel @/kg MS)
06 ‘A?4
Saison* Année Mo
MAT
insoluble Ca
P
chlorhydrique
68I?P
SSF
1987
933
102
17
5,4
1,4
s s c
8 9 3
103
66
7,5
1,2
SH
892
179
45
7,4
13
S S F
1988
940
77
20
5,2
0,5
ssc
54
7
5,7
0,4
SH
977
-
S S F
1989
924
68
3 9
5,2
0,4
s s c
821
66
38
6,s
0,s
SH
932
132
42
6,4
1
S S F
1990
926
63
45
5,3
or5
ssc
916
39
52
5
0,3
-1
Taiba de manière continue ; la valeur de l’un d’entre eux a dépassé
complémentation en phosphates naturels, chez les taurillons comme
largement (7 060 mg/kg MS) les valeurs usuelles (5 500 mgikg
chez les adultes. Le dosage du fluor dans les urines indique cepen-
MS) (7). Les 13 autres prélèvements ont eu des teneurs en fluor
dant yu’il y a eu une différence significative (P < 0 05) entre les lots
très inférieures au seuil critique, ce qui témoigne d’une mauvaise
recevant les phosphates naturels en mode continu et discontinu et
fixation du fluor sur l’appareil osseux,
les lots témoins (figures 6 et 7). La différence de la concentration
urinaire en fluor observée entre les mois d’avril et de mai 1990 tra-
Phosphatémie etfluorurie
duisait une imprégnation progressive de l’orgauismc en fluor.
En milieu extensif. la phosphatémie des lots traités n’a pas différé
L’excrétion urinaire de fluor est dépendante du type de phosphate
significativement (P < 0.05) de celle des lots témoins, à l’excep-
(notamment sa concentration en fluor et la solubilité de cet élé-
tion du lot 5 (poudre d’os) qui, à Dahra au cours de la deuxième
ment), de la dose appliquée. de la durée et du mode de supplémen-
année, a
tation (continu ou discontinu). j\\insi. les lots recevant les phos-
présenté une l’aleur significativement plus élevée
(P < 0,05) (figure 2). En revanche. le dosage du fluor dans les
phates de manière continue ont eu une tluorurie plus importante
urines a montré que l’administration de phosphate s’est accompa-
(figure S).
gnée d’une augmentation de la concentration en fluor des urines
L’excrétion urinaire de fluor a Cté plus forte chez les lors recevant
(figure 3) avec des valeur< dépassant parfois la limite supérieure
le phosphate de Taiba que chez ceux recevant le phosphate de
tolérée, ce qui peut annoncer l’apparition de signes cliniques de
Thiès. La même observation a étG faite chez les animaux âgés
fluorose (20,27).
comparés aux veaux ( 16 contre 19 2 70 mgikg MS).
En avril 1990. à Dahra, la Ruorurie des animaux des différents lots
Il y a donc CU un déstockage important du fluor par \\oie urinaire.
supplémentés a été très proche. Les possibilités d’excrétion urinaire
L’âge des bovins. le mode et la dur& dc distribution ainsi que le type
du fluor semblent avoir étC satur&s h ce moment-là (figure .3).
de phosphate ont eu une grande inllucnc~e sur l’élimination du fluor.
En milieu contrblé. I’examcn de\\ rMtats biochimiqucs nom-
ment en ce qui coikwnt la phoq~hat6mie (figures 4 et 5) n’a pas
montré de variations significaGves pouvant être rattachées à la
Groupe
Cendres
Calcium
Phosphore
Fluor
@/kg MS)
@/kg MS)
@/kg MS)
(mg/kg MS)
ND
ND
235
3 840
235
655
281
595
231
845
296
1 120
231
405
:!93
2 190
3,4
3,2
2
10 3
E
E
2 2,o
d 2,G
f2 2,4
e
a 2,2
c
I
I
I
I
I
I
- .*-~ < lot ,
--a----
l o t 2
--t---
l o t 1
-6 l o t 2
-t--- l o t 3
--+-.-
l o t 4
-A- l o t 3
--l-
lot 3
phosphatémie des taureaux à Sangalcam.
Figure 4 : phosphatémie des VE~UY ,i .%nga/cam.
--
i
l--.!1-‘, 2- I/ L
Lot
Lot
Lot
0 --.
I
I
Irl1
i- I
I
-
2
3
4
Lot
Lot
LOl
Lot I
Lot
L
1 2 3
4
1
Mai
Avril
Figure 9 : examen dentaire ; 1 P = lot 1 (50 g de ph«sphte de 7~ibal; 4T = /of thoin.
:-.
.f
.
.
.:’
hfluence of rock phosphates on cattle health ad growth
-- 0 6 AUe!
-- 68 *OU
-- 68 &s
69 SJew
r
I
I
I
I
lr$lrrc3w~ des phosphates nutwels sur 10 santÉ et ltr c~missirtrcc du bét,zil
Les phosphates du Sénégal ont des caractéristiques biochimiques
n’ont enregistré une réponse animale positive qu’au bout de la cin-
différentes de celles des phosphates du Togo dont le fluor semble
quième année de supplémentation alors qu’à Dahra la supplémen-
être plus assimilable si l’on se réfère aux travaux de Serres et I3er-
tation n’a duré que trois ans.
taudière (26). Il est donc nécessaire de procéder à l’identification
des caractéristiques chimiques des phosphates avant
Dans la station expérimentale de Dahra, le phénomène de carence
leur utilisation
en alimentation du bétail.
cn phosphore n’était pas marqué. Cela a été confirmé par la crois-
sance du troupeau qui a été modérée malgré un complément miné-
Phosphates naturels et santé animale
rai reçu facultativement et une très mauvaise année du point de vue
de la pluviométrie.
L’administration de 50 g TAP et 100 p TNP en saison sèche pen-
dant trois années successives n’a pas provoqué de maladies graves
Ces résultats traduisent donc \\oute la complexitf de la réponse ani-
male à la supplémentation minérale. faisant intervenir tant l’effet
chez le zébu Gobra. L%s lésions osseuses
observées correspondaient
à des effets légers du fluor (20), mais les phosphates n’en étaient
du milieu (écosystème) que celui tic l’animal jespècc, Sge. pas&
vraisemblablement pas la cause. Cela était peut-être dû au fluor de
nutritionnel, production cible) et de la dur& de la supplémentation.
l’eau
La croissance pondérale était moins 5cnsihle à la supplémentalion
OU des aliments qui avaient atteint les seuils critiques et pou-
vaient, par accumulation, prgvoquer des lésions subcliniques. Ces
minérale que la production laitière ou les parumètres de la repro-
lésions n’ont cependant
duction. Ces derniers critères ont fkt l’objet d’autres essais à
PdS entravé la croissance normale de I’ani-
mal. L’absence d’une pathologie attribuable a l’effet nocif du fluor
Dahra.
traduit une bonne tolérance de ces produits. Les doses de fluor
Les phosphates de Taiba et de Thit’s ~IN doses indiquées ici méri-
étaient pourtant supérieures au double du maximum admis, Cela est
teraient donc d’être testés en milieu tradi~ionncl, terrain plus favo-
explicable par la présence du fluor sous forme de sels calciques peu
rable à une démonstration de leur cffct positif sur les productions
solubles contrairement au fluorure dc sodium (10. 15, 29). Si le
zootechniques. Ils doivent auparavant elrs tiquilibrés par l’addition
phosphore des phosphates est d’une utilisation digestive médiocre
de cuivri: et de zinc, éléments dont 1~s M’iciences ont été C’tahlics
( 151, le fluor semble aussi être peu assimilable. Il est en tout cas très
dans les zones sahéliennes.
bien’déstocké par l’organisme, comme en témoignent les concentra-
tions très élevées des urines en fluor, observées chez les animaux
supplément&. Ainsi. l’élimination urinaire du fluor apparaît comtnc
I CONCLUSION
un mécanisme de protection qui autorise l’ingestion de fortes doses
de fluor théoriquement toxiques chez les bovins.
La consommation quotidienne de 50 g dc phosphate de Taiba et 50 à
200 ,e dc phosphate de Thiès en périotlc tic saison sèche (9 mois SUI
12 pendant trois ans) a Cté bien toIét+ par 1~1s bovins. Ces doses sont
sans danycr et confirment les résultats dc Diallo et coll. (9) et de
N’ Diave (77). Elles sont recommandahIc\\ pour les bovins sur p?tw
rages ~~t~~ls en distribution continw pendant la saison sèche (0
tnois sur 12) ou chez des animaux en 4wtt~hr: pendant 3 à 6 tnois.
B I B L I O G R A P H I E
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feeding in Sahel. 1. Influence on the Gobra zebu health and
tacion del ganado. 1. Influencia sobre la sa:ud y el creci-
growth
miento del cebti Gobra
T w o t r i a l s w e r e c a r r i e d out i n S e n e g a l t o s p e c i f y t h e
Se Ilevaron a cabo dos estudios en Senegal, con el fin de pre-
utilization mode of rock phosphates in animal feeding. Cobra
cisar el modo de utilizacion de Ios fosfatos naturales en la ali-
zebus were supplemented with phosphates from Taiba (TAP 3
mentacion animal. Se suplementaron cebues Cobra con el
to 4% of fluorine dry matter) and Thies (THP 0.8 to 1%
fosfato de Taiba (TAP 3 a 4 ‘%, rie materia seca de fluor) y el
f l u o r i n e D M ) , i n D a h r a a n d i n a c o n t r o l i e d g r a z i n g
de Thies (TI-IP 0,8 a 1 % MS de fluor), en Dahra y en un
environment in Qngalcam, in the Sahel area of Senegal. In
medio controlado en Sangatcam, en la zona sahelina de
tria1 1 Gobra zebus were supplemented for three years on
Senegal. En el ensayo 1, 1, a suplementacion d e 10s cebties
natural pastures at Dahra CRZ. Croups 1 and 2 were
Gobra se tfectuo en pastoreo natural,
en el CRZ de Dahra,
s u p p l e m e n t e d c o n t i n u o u s l y a n d o n a l t e r n a t e m o n t h s ,
durante tres atïos. Las dosis administradas iueron de 50 g de
respectively, with 50 g TAP (group 2 Iow phosphate intake
fosfatos de Taiba, segtin 10s m&dos continuo y discontinuo,
resulted in the altérnate hode being suspended in the course
resF>ectivamentc~,
para 10s lotes 1 y 2 (para este Gltimo lote la
of year 2). Groups 3 and 4 were continuously supplemc:nted
distribucicin segtin e l m é t o d o d i s c o n t i n u o s e abandon6
w i t h 5 0 a n d 100 g T H P , r e s p e c t i v e l y , a n d g r o u p 5
durante el curso del segundo aiïo~ debido a una baja inges-
c o n t i n u o u s l y w i t h 6 5 g b o n e meal. Cro u p G was n o t
tibn del fosfato). Estas fueron (mediante el n+todo continuo)
supplemented as a control. The animal5 were supplemented
de 50 y de 100 g de fosiato de Thies, respectivamente, para
during the dry season eight to nine months per year (between
10s lotes 3 y 4, y dc 65 g de harina de hucsos para el lote 5. El
October and lune). In tria1 2 four groups were supplemented
lotc 6, test@, no recibio ningun @emento. 1-11s animales se
in a controlled grazing environment during nine months.
suplementaron durante l a est,lcil\\n c;ecd, d u r n n t e ncho a
Croups 1, 2 and 3 were continuously supplemented with 50 g
nuc’ve mesc’s par <iii0 (de ootubre ‘1 junio). En el ensayo 2,
TAP, alternatciy with 50 g TAP, and continuously with 200 g
cuatro lotes st’ supicmentaron en media controlado durante
T H P , r e s p e c t i v e l y . Group 4 was net s u p p l e m e n t e d x a
nueve muses. 1.0s bovinos rcçibieron 50 g de ‘TAP en forma
control. In both trials the authors monitored cattle phosphate
conlinua, ‘50 g du TAP en forma discontinua y 200 g de THP
consumption !daily), performed double weighing (monthly for
en forma continua, para 105 lotes 1, 2 y 3 respectivamente.
each group), and carried out clinical examinations on their
Estos animalcls
fueron comparados ~1 lote 3, testigo, no supte-
general state of heaith, locomotion apparatus and teeth to
mentado. En 10s dos ensayos I~i- medidaj concernieron cl
d e t e c t s i g n s oi fluorosis. Biochemical a n a l y s e s
were
control colidiano del consuni de iosfatos, el seguimiento
performed to evaluate phosphorus in blood and fluorine
ponderai mcdiante una pesada doSle niensual de tos lotes y
concentrations. Results sho\\ved a good tolerance of the used
cxanicncs ctinicob del cslaclo gcncral. el affdrato tocomotor y
doses. The influence of minerai supplementation on animal
10s dicntes, con (>I fin de deteclar 10s signas dc iluorosis. Se
growth was not however significant (P < 0.05). As a result of
reatizo ~111 conlrol bioquimico para c! andlisis de la fosfntemia
its innocuousness, to dcmonstrate the beneficial effect of
y d(aI c-0nten:do de fluor. l-05 ri~~LrliddOs dtamostrarfln un3
minera1
supplementation
o
n
Gobra rebu 7ootcchnicai l)uei!,i lol~~i,lr:r i<l ,1 IdS dosiq ,rdn !~;:,!.tr;id,ic.
Sin embargo, la
performances a longer tria1 period on traditiondl i,irni hr?rds
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Itiri ni ,:~a! W!W t:i crecimiento
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