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^L
t”*
.fJ
REPUBLIQUE DU SENEGAL
--Y -
----------
MINISTERE DU DEVELOPPEMENT
’ RURAL ET DE L’HYDRAULIQUE
_---_-----
INSTITUT SENEGALAIS DE RECHERCHES
AGRICOLES (1 .S.R.A)
----------
DEPARTEMENT DE RECHERCHES SUR LES
PRODUCTIONS ET LA SANTE ANIMALES
LABORATOIRE NATIONAL DE L’ELEVAGE
ET DE RECHERCHES VETERINAIRES
B.P. 2057
DAKAR-HANN
PERFORMANCES DE REPRODUCTION ET DE
PRODUCTION LAITIERE DES VACHES
MONTBELIARDES AU SENEGAL
Par
Maty BA DIA0
REF. N0046/ZOOT.
JUILLET 1991.
RESUME
Les performances laitières et de reproduction de 255 vaches montbé-
liardes sont analysées de 1983 à 1989 dans 43 exploitations. Les femelles
produisent en moyenne 3 623 litres de lait en 421 jours et 2 955 litres en
305 jours. La durée de tarissement est de 105 jours. L’intervalle vêlage -
lère insémination est de 113 jours, l’intervalle vêlage - insémination fécon-
dante de 261 jours, l’intervalle entre deux vêlages de 538 jours et 2,8
inséminations sont nécessaires par conception.
MOTS-CLES
Bovin laitier - Montbéliard - Reproduction - Production laitière - Sénégal.
SUMMARY
BA-DIA0 (M.) - Reproductive and milk production performances of Montbeliard
cows in Senegal.
Records obtained from 255 Montbeliards cows raised in 43 herds between 1983
and 1989 were analysed. Total milk yield averaged 3 623 litres, 305 days milk
yield 2 955 litres. Lactation length averaged 421 days and dryperiod 105 days.
The calving-first artificial insemination interval averaged 113 days, service
period 261 days and calving interval 538 days and 2,8 inséminations are used
per conception.
KEY-WORDS
Dairy cattle - Montbeliard cattle - reproduction - Milk production -
Senega 1.
INTRODUCTION
La faiblesse des performances laitières des vaches locales au Sénégal
(DIALLO, 1977) a incité les autorités à introduire des animaux de races
améliorées. C’est ainsi qu’un cheptel d’origine pakistanaise à savoir des
races locales Sahiwal et Red Sindhi et un noyau de Guzera provenant du
Brésil ont été importés et placés au CRZ de Dahra, dans la zone sahélienne
du pays. L’idée qui présidait était de doter le cheptel traditionnel de gènes
laitiers et donc d’augmenter la productivité chez des éleveurs grands consom-
mateurs de lait.
Bien différente est l’approche qui a conduit à l’importation d’animaux
de race montbéliarde d’origine française. II s’agissait d’adapter au Sénégal
des races à haute productivité laitière, installées en grand nombre autour
des agglomérations en particulier de Dakar.
C’est ainsi qu’en décembre 1976, ont été importées 24 génisses et
2 taurillons montbéliards dans la ferme expérimentale de Sangalkam à 40 km
de la ville de Dakar. Les premiers résultats obtenus,prometteurs,ont con-
duit à envisager la sortie des animaux de la station ;Opération réalisée en
1982. Depuis, d’autres importations ont été effectuées par les éleveurs,
portant sur 258 têtes.
L’objectif de cette étude est d’analyser les résultats du contrôle laitier
afin de connaître les performances de production laitière et quelques para-
mètres de reproduction des vaches montbéliardes dans les exploitations
privées au Sénégal.
- 2
1. MATERIEL ET METHODES
1.1 - Climat
Le climat de la zone de Sangalkam correspond à celui des Niayes. II est
influencé par la proximité de l’Océan et la présence, de novembre à mai, de
l’alizé maritime venant du Nord. Les températures y sont en général modérées.
Les moyennes maximales varient entre 25OC et 33OC et les minimales entre
16*C et 24OC. L’hygrométrie moyenne est toujours supérieure à 50 %. La sai-
son des pluies s’étale de juillet à octobre avec une pluviométrie moyenne
comprise entre 350-400 mm ces dernières années.
1.2 - Animaux et alimentation
Les animaux Montbéliards élevés en race pure sont en stabulation libre
et permanente. Ils sont entretenus dans des étables ouvertes aux vents domi-
nants et comportant une aire de promenade sableuse pour atténuer les affec-
tions de l’appareil locomoteur. Ils sont alimentés à base de sous-produits
agricoles et agro-industriels. La ration de base (0,7 UFL, 75 g MAD par kg
de matière sèche) est distribuée à raison de 3 kg par 100 kg de poids vif.
Un concentré de production (1.0 UFL, 140 g MAD/kg MS) est apporté à rai-
son de 1 kg par 3 litres de lait au-delà de 10 litres par jour.
Les vaches sont inséminées à la première chaleur post-partum observée
par les éleveurs. La gestation est diagnostiquée par palpation rectale à 60
jours post-insémination. Tous ces éléments font l’objet d’un enregistrement
systématique.
La production laitière est contrôlée 2 fois par mois jusqu’en 1987, par
la suite, 1 fois par mois sur les 2 traites du matin et du soir. Les animaux
sont taris, soit 2 mois avant la date de mise bas présumée, soit à cause
d’une production laitière insuffisante.
. . . / . . .
- 3
1.3 - Analyse des données
Les analyses des données portent sur 524 lactations produites par 255
vaches dans 43 exploitations de 1983 à 1989. les vaches sont soit nées au
Sénégal (20 %), soit importées de France (80 %).
Les lactations sont caractérisées par la durée, la production totale, la
production laitière en 305 jours. Cette dernière est obtenue par troncature
des lactations excédant cette durée. Les performances de reproduction concer-
nent le nombre d’inséminations par fécondation ainsi que les intervalles entre
la mise bas et la première insémination, l’insémination fécondante ou la mise
bas suivante.
Les données ont été analysées grâce au logiciel SPSS/PCT
Tableau 1 : Valeurs moyennes et variabilité des performances laitières
et de reproduction des Montbéliardes (1983-l 989)
Effectif
Moyenne
Coefficient En France
Ecart-type de varia-
n
X
tion C.V.
(1989)
PRODUCTION LAITIERE
Durée de lactation (j>
524
421
145
0,34
283
Production totale (1)
524
3 623
1454
0,30
5 165
Production en 305 jours (1)
524
2 955
1 027
0,35
Durée de tarissement (j>
378
105
100
0,95
REPRODUCTION
I
Intervalles entre vêlage et
- la lère insémination
492
76
0,67
84
- l'insémination artificielle (j)
439
180
0,69
100
- la mise bas suivante (j>
383
191
0,35
381
Nombre d'inséminations par
conception
444
139
0,68
1,45
Age au ler vêlage (jours)
492
592
0,40
970
. . . I . . . .
- 4
II. RESULTATS ET DISCUSSIONS
2.1 - La production laitière
Les moyennes, les écarts-types et les coefficients de variation de quel-
ques paramètres de reproduction et de production sont présentés dans le
tableau 1.
Les valeurs moyennes observées (3 623 litres de lait en 421 jours) sont
nettement inférieures à celles obtenues en France au cours de la période
d’étude (4 809 kg en 284 jours en 1983 - 5 165 kg en 283 jours en 1989 .
Résultats du contrôle laitier français. Cet écart s’observe également dans
d’autres régions tropicales ou subtropicales exploitant de manière intensive
des races bovines laitières telles que la Frisonne (ALBERRO, 1980 ;
BOUJENANE et BA Maty, 1986 ; MOHARRAM, 1988 ; BIDANEL et al., 19891
II s’explique par une baisse quasi-systématique des performances en zone
tropicale liée à une diminution de l’appétit et de l’efficacité de la transformation
des aliments (BERBIGIER, 1988 ; PRESTON, 1988). En effet, la quantité de
chaleur produite est porportionnelle à celle des aliments ingérés,
Ce phéno-
mène peut être avantageux en climat tempéré, mais plus la température ambiante
est proche de celle du corps, plus l’animal éprouve des difficultés à éliminer
la chaleur qu’il produit. Quand les mécanismes normaux de régulation ne suffi-
sent plus, l’animal réagit en réduisant sa consommation alimentaire.
Un autre facteur explicatif est l’alimentation qui connait des variations quanti-
tatives et qualitatives importantes liées à la disponibilité des sous-produits
agricoles et agro-industriels. Plusieurs facteurs interviennent dans le problème
de la disponibilité et leur emploi à moindre coût dans l’alimentation des animaux
La contrainte principale se pose en terme de :
- concurrence avec l’utilisation locale de certains produits dans le secteur
industriel pour la production d’énergie (coque d’arachide) et avec leur
exportation (mélasse, tourteau d’arachide)
- rareté des matières premières, fonction de l’avancée de la saison par rap-
port à la date de récolte mais également de l’efficacité de l’organisation de
la collecte et du circuit de vente.
I
. . . . . .
- 5
Ces différents éléments montrent l’ampleur du problème. Chaque matière
première est susceptible d’être en rupture d’approvisionnement entraînant
aussitôt un déséquilibre de la formule alimentaire et donc une variation de la
production laitière.
2.2 - Les performances de reproduction
Elles sont également inférieures à celles rencontrées en France (LHOMME,
1990) et même en station au Sénégal (DENIS, 1982).
L’intervalle entre deux mises bas est très long et s’explique par une
première insémination post-partum tardive et par un taux de réussite des
inséminations faible.
Plusieurs éléments influencent la fonction de reproduction :
- les maladies parasitaires sanguines, par les avortements qu’elles provoquent
et par l’affaiblissement général de l’animal
- l’absence d’apports vitaminique et minéral observée dans plusieurs exploita-
tions par l’augmentation sensible du nombre de chaleurs furtives
- la qualité des semences importées. Les semences utilisées sont conservées
à l’azote liquide qui coûte cher (2 500 F CFA HTVA/litre). Les ruptures de
stock d’azote fréquemment observées entraînent la détérioration de la qualité
des semences
- la détection des chaleurs. C’est un facteur important lié à la technicité
de l’éleveur et à son sérieux.
Ces problèmes ont amené les éleveurs à utiliser de plus en plus les
taureaux pour assurer les fécondations.
- 6
CONCLUSION
II ressort de cette étude que les principales caractéristiques de repro-
duction et les performances laitières des vaches de race Montbéliarde exploi-
tées au Sénégal sont inférieures à celles obtenues en France. Cette faiblesse
ne peut être expliquée par une différence des conditions alimentaires et sani-
taires seulement, mais aussi par de mauvaises aptitudes d’adaptation aux
conditions climatiques locales.
Une étude portant sur l’amélioration du matériel animal est à envisager.
En effet, même si le niveau de production laitière est jugé satisfaisant, le coût
de production du litre de lait reste très élevé. Ce type d’élevage, par I’impor-
tance du capital à investir, ne s’adresse qu’à des couches aisées de la popula-
tion. Par conséquent, un apport de sang des races locales ne sera que béné-
fique pour les populations
moins nanties.
REMERCIEMENTS
L’auteur tient à remercier l’ensemble des agents de la ferme expérimen-
tale de Sangalkam pour l’important travail de recueil des données conscen-
cieusement assuré depuis plusieurs années.
- 7
B I B L I O G R A P H I E
ALBERRO (M.), 1980
Comparative performance of Holstein-Friesian, Dutch-Friesian and Friesian
Africander Heifers in the coastal belt of Mosambique. Animal Prod., 31 :
43-49.
BERBIGIER (P.), 1988
Bioclimatologie des ruminants domestiques en zone tropicale. INRA. Publica-
tions, Route de St-Cyr, Versailles. 237 p.
BIDANEL (J-P.) , MATHERON (G.), XANDE (A.), 1989
Production laitière et performances de reproduction d’un troupeau laitier
en Çuadeloupe, INRA Prod. Anim., 2 (5) : 335-342.
BOUJENANE (1.) et MATY BA-DIA0 1986
Performances de reproduction et de production laitière des vaches Pie-Noires
au Maroc. Rev. Elev, Méd. Vét. Pays trop., 39 (1) : 145-149.
DENIS (J.P.), 1982
Les performances de reproduction des bovins laitiers de race Montbéliarde
au Sénégal. LNERV, Dakar, réf. n042/Zoot., avril 1982. 11 p.
DIALLO (S.Mb.), 1977
Approvisionnement en lait au Sénégal. Th. Méd. Vét. : Dakar, 15.
La Terre de chez Nous
Hebdomadaire d’information et de promotion du monde rural. 25021 Besançon
Cédex, France. NO2284 du 28.04.1990, p.11.
LHOMME (M.), 1990
Territoire de Belfort : produire moins mais produire mieux.
La Terre de chez Nous. NO2271 du 27.01.1990, p. 9.
. . . / . . .
-8
MOHARRAM (A.A.), 1988
Performances de reproduction et de production laitière de la race Frisonne-
Holstein en Egypte.
Rev. ELev. Méd. Vét. Pays trop., 41 : 209-213.
PERROT (C.), 1987
Analyse des données climatiques recueillies à Sangalkam de 1975 à 1986.
1. tableaux et graphiques.
LNERV, Dakar, CF/juin 1987, 12 p.
PRESTON (T.R.O, 1988)
Developpement des systèmes de production laitière sous les tropiques.
C.T.A. Wageningen - Pays-Bas, 71 p.
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PRODUCTIONS ET LA SANTE ANIMALES
LABORATOIRE NATIONAL DE L’ELEVAGE
ET DE RECHERCHES VETERINAIRES
B.P. 2057
DAKAR-HANN
PERFORMANCES DE REPRODUCTION ET DE
PRODUCTION LAITIERE DES VACHES
MONTBELIARDES AU SENEGAL
Par
Maty BA DIA0
REF. N0046/ZOOT.
JUILLET 1991.
RESUME
Les performances laitières et de reproduction de 255 vaches montbé-
liardes sont analysées de 1983 à 1989 dans 43 exploitations. Les femelles
produisent en moyenne 3 623 litres de lait en 421 jours et 2 955 litres en
305 jours. La durée de tarissement est de 105 jours. L’intervalle vêlage -
lère insémination est de 113 jours, l’intervalle vêlage - insémination fécon-
dante de 261 jours, l’intervalle entre deux vêlages de 538 jours et 2,8
inséminations sont nécessaires par conception.
MOTS-CLES
Bovin laitier - Montbéliard - Reproduction - Production laitière - Sénégal.
SUMMARY
BA-DIA0 (M.) - Reproductive and milk production performances of Montbeliard
cows in Senegal.
Records obtained from 255 Montbeliards cows raised in 43 herds between 1983
and 1989 were analysed. Total milk yield averaged 3 623 litres, 305 days milk
yield 2 955 litres. Lactation length averaged 421 days and dryperiod 105 days.
The calving-first artificial insemination interval averaged 113 days, service
period 261 days and calving interval 538 days and 2,8 inséminations are used
per conception.
KEY-WORDS
Dairy cattle - Montbeliard cattle - reproduction - Milk production -
Senega 1.
INTRODUCTION
La faiblesse des performances laitières des vaches locales au Sénégal
(DIALLO, 1977) a incité les autorités à introduire des animaux de races
améliorées. C’est ainsi qu’un cheptel d’origine pakistanaise à savoir des
races locales Sahiwal et Red Sindhi et un noyau de Guzera provenant du
Brésil ont été importés et placés au CRZ de Dahra, dans la zone sahélienne
du pays. L’idée qui présidait était de doter le cheptel traditionnel de gènes
laitiers et donc d’augmenter la productivité chez des éleveurs grands consom-
mateurs de lait.
Bien différente est l’approche qui a conduit à l’importation d’animaux
de race montbéliarde d’origine française. II s’agissait d’adapter au Sénégal
des races à haute productivité laitière, installées en grand nombre autour
des agglomérations en particulier de Dakar.
C’est ainsi qu’en décembre 1976, ont été importées 24 génisses et
2 taurillons montbéliards dans la ferme expérimentale de Sangalkam à 40 km
de la ville de Dakar. Les premiers résultats obtenus,prometteurs,ont con-
duit à envisager la sortie des animaux de la station ;Opération réalisée en
1982. Depuis, d’autres importations ont été effectuées par les éleveurs,
portant sur 258 têtes.
L’objectif de cette étude est d’analyser les résultats du contrôle laitier
afin de connaître les performances de production laitière et quelques para-
mètres de reproduction des vaches montbéliardes dans les exploitations
privées au Sénégal.
- 2
1. MATERIEL ET METHODES
1.1 - Climat
Le climat de la zone de Sangalkam correspond à celui des Niayes. II est
influencé par la proximité de l’Océan et la présence, de novembre à mai, de
l’alizé maritime venant du Nord. Les températures y sont en général modérées.
Les moyennes maximales varient entre 25OC et 33OC et les minimales entre
16*C et 24OC. L’hygrométrie moyenne est toujours supérieure à 50 %. La sai-
son des pluies s’étale de juillet à octobre avec une pluviométrie moyenne
comprise entre 350-400 mm ces dernières années.
1.2 - Animaux et alimentation
Les animaux Montbéliards élevés en race pure sont en stabulation libre
et permanente. Ils sont entretenus dans des étables ouvertes aux vents domi-
nants et comportant une aire de promenade sableuse pour atténuer les affec-
tions de l’appareil locomoteur. Ils sont alimentés à base de sous-produits
agricoles et agro-industriels. La ration de base (0,7 UFL, 75 g MAD par kg
de matière sèche) est distribuée à raison de 3 kg par 100 kg de poids vif.
Un concentré de production (1.0 UFL, 140 g MAD/kg MS) est apporté à rai-
son de 1 kg par 3 litres de lait au-delà de 10 litres par jour.
Les vaches sont inséminées à la première chaleur post-partum observée
par les éleveurs. La gestation est diagnostiquée par palpation rectale à 60
jours post-insémination. Tous ces éléments font l’objet d’un enregistrement
systématique.
La production laitière est contrôlée 2 fois par mois jusqu’en 1987, par
la suite, 1 fois par mois sur les 2 traites du matin et du soir. Les animaux
sont taris, soit 2 mois avant la date de mise bas présumée, soit à cause
d’une production laitière insuffisante.
. . . / . . .
- 3
1.3 - Analyse des données
Les analyses des données portent sur 524 lactations produites par 255
vaches dans 43 exploitations de 1983 à 1989. les vaches sont soit nées au
Sénégal (20 %), soit importées de France (80 %).
Les lactations sont caractérisées par la durée, la production totale, la
production laitière en 305 jours. Cette dernière est obtenue par troncature
des lactations excédant cette durée. Les performances de reproduction concer-
nent le nombre d’inséminations par fécondation ainsi que les intervalles entre
la mise bas et la première insémination, l’insémination fécondante ou la mise
bas suivante.
Les données ont été analysées grâce au logiciel SPSS/PCT
Tableau 1 : Valeurs moyennes et variabilité des performances laitières
et de reproduction des Montbéliardes (1983-l 989)
Effectif
Moyenne
Coefficient En France
Ecart-type de varia-
n
X
tion C.V.
(1989)
PRODUCTION LAITIERE
Durée de lactation (j>
524
421
145
0,34
283
Production totale (1)
524
3 623
1454
0,30
5 165
Production en 305 jours (1)
524
2 955
1 027
0,35
Durée de tarissement (j>
378
105
100
0,95
REPRODUCTION
I
Intervalles entre vêlage et
- la lère insémination
492
76
0,67
84
- l'insémination artificielle (j)
439
180
0,69
100
- la mise bas suivante (j>
383
191
0,35
381
Nombre d'inséminations par
conception
444
139
0,68
1,45
Age au ler vêlage (jours)
492
592
0,40
970
. . . I . . . .
- 4
II. RESULTATS ET DISCUSSIONS
2.1 - La production laitière
Les moyennes, les écarts-types et les coefficients de variation de quel-
ques paramètres de reproduction et de production sont présentés dans le
tableau 1.
Les valeurs moyennes observées (3 623 litres de lait en 421 jours) sont
nettement inférieures à celles obtenues en France au cours de la période
d’étude (4 809 kg en 284 jours en 1983 - 5 165 kg en 283 jours en 1989 .
Résultats du contrôle laitier français. Cet écart s’observe également dans
d’autres régions tropicales ou subtropicales exploitant de manière intensive
des races bovines laitières telles que la Frisonne (ALBERRO, 1980 ;
BOUJENANE et BA Maty, 1986 ; MOHARRAM, 1988 ; BIDANEL et al., 19891
II s’explique par une baisse quasi-systématique des performances en zone
tropicale liée à une diminution de l’appétit et de l’efficacité de la transformation
des aliments (BERBIGIER, 1988 ; PRESTON, 1988). En effet, la quantité de
chaleur produite est porportionnelle à celle des aliments ingérés,
Ce phéno-
mène peut être avantageux en climat tempéré, mais plus la température ambiante
est proche de celle du corps, plus l’animal éprouve des difficultés à éliminer
la chaleur qu’il produit. Quand les mécanismes normaux de régulation ne suffi-
sent plus, l’animal réagit en réduisant sa consommation alimentaire.
Un autre facteur explicatif est l’alimentation qui connait des variations quanti-
tatives et qualitatives importantes liées à la disponibilité des sous-produits
agricoles et agro-industriels. Plusieurs facteurs interviennent dans le problème
de la disponibilité et leur emploi à moindre coût dans l’alimentation des animaux
La contrainte principale se pose en terme de :
- concurrence avec l’utilisation locale de certains produits dans le secteur
industriel pour la production d’énergie (coque d’arachide) et avec leur
exportation (mélasse, tourteau d’arachide)
- rareté des matières premières, fonction de l’avancée de la saison par rap-
port à la date de récolte mais également de l’efficacité de l’organisation de
la collecte et du circuit de vente.
I
. . . . . .
- 5
Ces différents éléments montrent l’ampleur du problème. Chaque matière
première est susceptible d’être en rupture d’approvisionnement entraînant
aussitôt un déséquilibre de la formule alimentaire et donc une variation de la
production laitière.
2.2 - Les performances de reproduction
Elles sont également inférieures à celles rencontrées en France (LHOMME,
1990) et même en station au Sénégal (DENIS, 1982).
L’intervalle entre deux mises bas est très long et s’explique par une
première insémination post-partum tardive et par un taux de réussite des
inséminations faible.
Plusieurs éléments influencent la fonction de reproduction :
- les maladies parasitaires sanguines, par les avortements qu’elles provoquent
et par l’affaiblissement général de l’animal
- l’absence d’apports vitaminique et minéral observée dans plusieurs exploita-
tions par l’augmentation sensible du nombre de chaleurs furtives
- la qualité des semences importées. Les semences utilisées sont conservées
à l’azote liquide qui coûte cher (2 500 F CFA HTVA/litre). Les ruptures de
stock d’azote fréquemment observées entraînent la détérioration de la qualité
des semences
- la détection des chaleurs. C’est un facteur important lié à la technicité
de l’éleveur et à son sérieux.
Ces problèmes ont amené les éleveurs à utiliser de plus en plus les
taureaux pour assurer les fécondations.
- 6
CONCLUSION
II ressort de cette étude que les principales caractéristiques de repro-
duction et les performances laitières des vaches de race Montbéliarde exploi-
tées au Sénégal sont inférieures à celles obtenues en France. Cette faiblesse
ne peut être expliquée par une différence des conditions alimentaires et sani-
taires seulement, mais aussi par de mauvaises aptitudes d’adaptation aux
conditions climatiques locales.
Une étude portant sur l’amélioration du matériel animal est à envisager.
En effet, même si le niveau de production laitière est jugé satisfaisant, le coût
de production du litre de lait reste très élevé. Ce type d’élevage, par I’impor-
tance du capital à investir, ne s’adresse qu’à des couches aisées de la popula-
tion. Par conséquent, un apport de sang des races locales ne sera que béné-
fique pour les populations
moins nanties.
REMERCIEMENTS
L’auteur tient à remercier l’ensemble des agents de la ferme expérimen-
tale de Sangalkam pour l’important travail de recueil des données conscen-
cieusement assuré depuis plusieurs années.
- 7
B I B L I O G R A P H I E
ALBERRO (M.), 1980
Comparative performance of Holstein-Friesian, Dutch-Friesian and Friesian
Africander Heifers in the coastal belt of Mosambique. Animal Prod., 31 :
43-49.
BERBIGIER (P.), 1988
Bioclimatologie des ruminants domestiques en zone tropicale. INRA. Publica-
tions, Route de St-Cyr, Versailles. 237 p.
BIDANEL (J-P.) , MATHERON (G.), XANDE (A.), 1989
Production laitière et performances de reproduction d’un troupeau laitier
en Çuadeloupe, INRA Prod. Anim., 2 (5) : 335-342.
BOUJENANE (1.) et MATY BA-DIA0 1986
Performances de reproduction et de production laitière des vaches Pie-Noires
au Maroc. Rev. Elev, Méd. Vét. Pays trop., 39 (1) : 145-149.
DENIS (J.P.), 1982
Les performances de reproduction des bovins laitiers de race Montbéliarde
au Sénégal. LNERV, Dakar, réf. n042/Zoot., avril 1982. 11 p.
DIALLO (S.Mb.), 1977
Approvisionnement en lait au Sénégal. Th. Méd. Vét. : Dakar, 15.
La Terre de chez Nous
Hebdomadaire d’information et de promotion du monde rural. 25021 Besançon
Cédex, France. NO2284 du 28.04.1990, p.11.
LHOMME (M.), 1990
Territoire de Belfort : produire moins mais produire mieux.
La Terre de chez Nous. NO2271 du 27.01.1990, p. 9.
. . . / . . .
-8
MOHARRAM (A.A.), 1988
Performances de reproduction et de production laitière de la race Frisonne-
Holstein en Egypte.
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Developpement des systèmes de production laitière sous les tropiques.
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