i INSTITUT D'ELEVAGE ET DE MEDECINE VETERINAIRE DES...
i
INSTITUT D'ELEVAGE ET DE MEDECINE VETERINAIRE DES PAYS TROPICAUX
Laboratoire National de L'Elevage et de Recherches Vétérinaires de Dakar,
RAPPORT SUR UNE OPERATION PILOTE DE LUTTE ARTWKZLUSQUES
REALISEE AU SENEGAL ORIENTAL ‘(Tambacounda)
Missiorsdu
19 au 24'novembre 1962, du 4 au 14 décembre 1962
et du 26 au 29 décembre 1962
-mm---
Dr. S. Gretillat
”.
Vétérinaire Inspecteur
.,
Chef du Service d'Helminthologie
1 -
Laboratoire National de lIElevage et de
l
A
Recherches Vktérintiires de Dakar.
(République du Sénégal)

Dans le cadre des recherches entreprises par le Service
d'Helminthologie du Laboratoire National de Recherches Vétérinaires
de Dakar au sujet de la prophylaxie des maladies parasitaires à tré-
matodes, s'inscrivent les essais à effectuer sur le terrain d'un nou-
veau produit molluscicide testé et mis au point au cours des années
1960 et 1962, par le même établissement de recherches, en l'occurence
le diméthyldithiocarbamate de zinc ou zirame.
La région du Sénégal Oriental a été choisie pour y tenter
une opération pilote de lutte contre les mollusques vecteurs de bilhar-
ziose, pour les raisons suivantes :
a> dans la partie du Sénégal située au Nord-Est, au Nord, au Nord-
Ouest, et au Sud-Ouest de Tambacounda, la nature des g$tes à mol-
lusques vecteurs est connue depuis les prospections malacologiques
effectuées en 1961, sur la demande du Service des Grandes Endémies
du Ministère de la Santé et des Affaires Sociales de la République
du Sénégal, par le Laboratoire National de Recherches Vétérinaires
de Dakar.
b) l'importance moyenne des points d'eau à traiter et leur diversité
ont permis d'opérer dans des conditions très intéressantes au point
de vue de la mise au point des techniques d'épandage du produit
anti-mollusques,
ainsi que des solutions à trouver aux problèmes
posés par son transport sur les lieux d'utilisation qui sont par-
fois très difficiles d'accès,
4
c) les foyers d'infestation des habitants et des animaux étant très
nettement circonscrits dans cette région (mares et marigots perma-
nents ou semi-permanents), les contrôles d'efficacité se sont avé-
rés beaucoup plus faciles à réaliser que dans des points d'eau de
très grandes dimensions et moins bien délimités.
d) la diversité des &es à traiter a permis de mettre au point et de
comparer les diverses méthodes à utiliser pour l'évaluation du vo-
lume de l'eau à assainir.
e) travaillant sur des mares ou des biefs de marigot isolés les unsdes
autres, il a été possible de déterminer les doses minima mortelles
pour les gastéropodes dans les conditions de la pratique courante,
tout en évaluant l'incidence du traitement sur le devenir de la
faune et de la flore du milieu.
iii /
iii

2/
f) cette opération de moyenne envergure a permis de chiffrer le coût
approximatif d'une campagne de plus grande importance sans entraf-
ner de gros frais dûs aux erreurs toujours possibles au cours d'une
expérimentation à grande échelle,
En résumé, cette campagne pilote de lutte antimollusques
s'est déroulée sous forme d'essais présentant, d'une part, un intérêt
au point de vue recherche, et, d'autre part, marquant un pas vers le
stade prévulgarisation des techniques et procédés à employer dans l'u-
tilisation du produit molluscîcîde sur une grande échelle, avec des
moyens beaucoup plus importants.
D'autre part, il a semblé nécessaire de connaître (et
ce point est loin d'être négligeable) les réactions des habitants utî-
lisant les points d'eau traités pour leur usage personnel (boisson,
baignade, lessive) et l'abreuvement de leurs animaux domestiques, avant
de se lancer dans l'assainissement de toute une région.
PLAN DE 93~~1~
4
.
/
A/ Enquête préliminaire
i
a) Repérage des points d'eau avec leur importance et leur niveau
permettant de fixer la date d'intervention la plus adéquate.
En effet, compte tenu de l'écologie du bulin vecteur ren-
contré dans cette région qui s'enfonce dans le fond vaseux des
mares et marigots quelques semaines avant leur déssèchement com-
plet, il y a lieu d'appliquer le produit molluscîcîde quelques
semaines avant cette période de migration, les mollusques enfon-
cés dans la vase ne pouvant être atteints par le produit, D'autre
part, gour des raisons de prix de revient, il est recommandé
de ne traiter qu'un volume d'eau réduit. Le choix judicieux de
la date d'épandage du molluscîcîde présente donc un grand inté-
rêt pratique et économique.
.*.
/ l . .
\\
_--
-
.-

b) Etablissement du plan de campagne sur le terrain et sur carte,
pour chiffrer et évaluer :
1') les dlstancas et les moyens d'accéder aux gftes à traiter,
depuis un centre de rayonnement où sont entreposés matériel
et produit anti-mollusques.
2") en tenant compte de la nature, de l'importance et des condi-
tions d'environnement des différents points d'eau, prévoir
pour chacun d'eux, une technique de traitement approprié et
déterminer leur volume approximatif afin de chiffrer les
quantités de molluscicide nécessaires à l'opération,
B/ Opération pilote proprement dite
-.- :-
a) Calcul du volume d'eau à traiter et de la quantité de mollusci-
cide à répandre, soit par unité de surface (mare) soit par uni-
té de longueur de gfte (marigot), compte tenu naturellement de
la profondeur et de la largeur du cours d'eau à traiter.
b) Mesure du pH de l'eau, nature du fond, de la flore et de la
faune aquatique.
c) Epandage du produit molluscicide.
d) Mise en place de "bâtons-pièges" ou de 'cages de contrôle"
pour évaluer l'efficacite et la diffusion du produit.
e) Contrôle des résultats obtenus au point de vue efficacité, dif-
fusion, et toxicité du produit.
C/ Contrôles de fin d'expérimentation :
-.-.
- - .-_.--_
.
Faits 10 à 15 jours après l'opération pilote proprement dite.
Evaluation du taux de mortalité parmi la faune malacologique
Modifications éventuelles de la faune et de la flore aquati-
que par observations et contrôles directs, (informations recueillies
auprès des habitants utilisant les points d'eau traités),
RéactLons et attitude des villageois et des pasteurs
transhumants.
. . /. . . .

-
_ . . -. .- _.__ ._. _ . .
MATERIEL ET MOYENS DE TRANSPORT UTILISES.
Le produit molluscicide utilisé pour cette opération pilote
fut à une exception près (mare de Sill, traitds au Bayer 73), du
dimethyldithiocarbamate de zinc ou zirame, présenté sous forme de
poudre micronisée titrant 90 $ de produit pur, dont 90% au moins des
particules ont in diamètre inférieur à 10 Y@
Cette poudre très légère est emballée en sacs de 20 kilos
d'un volume approximatif de 80 dm3, en jute , doublé d'un emballage en
polyéthylène,
Le zirame, qui a une solubilité maximum de 65 grs/litre
est un produit de synthèse ne présentant aucun danger pour les utili-
sateurs. Les seules précautions à prendre consistent à éviter son con-
tact avec les muqueuses qu il irrite (éternuements et picotements) et
i
avec les yeux (larmoiement),
I.
Les expériences faites en 1960-1961 au Laboratoire National
de 1'Elevage et de Recherches Vétérinaires de Dakar et dans quelques
points d'eau, ont mont& qu'il avait une activité molluscicide très
marquée sur Bulinus guernei Dautzemberg, Bulinus seneffalensis (Müller)
v.-.--
BiomphalarlaTfeifferi
gaudi Ranson et Lymnaea na%lensis caillaudi
Bourguignat, à des doses variant entre 1 à 2 parties par million. Il
possède, d'autre part, un pouvoir remarient de trois semaines à un mois
dans des milieux très vaseux quand on l'utilise à des doses de 5 à
10 p.p.m. (5 à 10 grs/m3).
Sous forme de poudre micronisée, il diffuse très bien même
dans des milieux encombrés de plantes aquatiques et il n'est que len-
tement absorbé par les matières organiques.
Autre propriété intéressante, il tue les larves de Culicidae
à des doses de I à 2 p.p.m., ce qui permet de grouper en une seule
intervention les prophylaxiesantibilharzienne at antipalustre.
Le diméthyldithiocarbamate de zinc nécessaire pour réaliser
cette opération a été fourni par le Service des Grandes Endémies du
Ministère de la Santé de la République du Sénégal.
. 1
Le même service a fourni le matériel nécessaire à l'épanda-
ge du molluscicide dont un canot pneumatique pouvant emporter 6 per-
i.
sonnes.
..* / . . .
-.... ----

.--.--
-
_
-_
---..

__
-

.-
..-.
a--

.I_-N-T-
-
.
5/
I
Le transport du matériel et du personnel a été effectué grâ-
ce à un Pick-up Land Rover fourni par le Laboratoire National de
1'Elevage et de Recherches Vétérinaires de Dakar, et un autre pick-up
Land Rover fourni par le Service des Grandes Endémies.
Main-d'oeuvre
PI_
Pour l'assainissement des mares et des nnsarigots de la région
proche de Tambacounda, quatre manoeuvres (+) ont été empfoyés pendant
trois jours et demi. Pour l'opération accomplie en région de Koussanar,
deux manoeuvres (++) engagés sur place pour une durée de trois jours
permirent d'effectuer tout le travail courant (transport des sacs,
arpentage des contours des mares, gonflage du canot pneumatique,
.
etc...)
Quant à l'épandage du molluscicide, il a été confié, dans
c
.
le cas de ces marigots, à un...aide de laboratoire, du Laboratoire
National de lIElevage et de Recherches Vétérinaires de Dakar , i:
Monsieur Gaye Amadou, qui s'acquitta très bien de cette tâche, déli-
cate si l'on considère que la quantité du produit à répandre varie
suivant la largeur et la profondeur du cours d'eau.
Epandage du produit_anti-mollusgues.
La phase d'épandage du molluscicide doit être précddée par
le calcul du volume des eaux à traiter,
A ce sujet, dans la région oh eut lieu cette opération
pilote, deux catégories de points d'eau,, les mares et les biefs de
marigots posèrent des problèmes différents au point de vue de l'éva-
luation de leur volume, le facteur débit n'intervenant pas étant don-
né qu'il s'agissait d'une opération en eau dormante.
a.* / ..,
-..
--Iv
(+) Ces quatre manoeuvres étaient en réalité quatre prisonniers mis
à notre disposition par Monsieur le Commandant de Cercle de
Tambacounda,
(++> Main d'oeuvre payée par le Laboratoire National de L'Elevage
et de Rccherchea Vétérinaires de Dakar.

a) Mares.
Ce sont des collections d'eau à bords plus ou moins irrégu-
liers, à fond latéritique en gdnéral, régulièrement incl&né vers
la partie la plus profonde de la mare où se trouvent lâoù les
résurgences,
dont le sol est la plupart du temps très vaseux, re-
connaissables en surface grâce à une flore beaucoup plus dense de
Ngmphaea et parfois de lotus.
Ces mares étant B cette époque de l'année de petite super-
ficie, (2.000 à 5.000 m2), il a été possible d'établir leur pw-
fondeur moyenne en envoyant dans leurs différents points, un don-
deur équipé de grandes bottes de chasse. La profondeur maximum de
certaines mares peut atteindre plus d'un mètre cinquante, alors
que la profondeur moyenne reconnue à l'enttiur varie généralement
entre Om,m et Om,50.
Le calcul de la superficie de ces points d'eau fut beau@oup
-
plus malaisé en raison des contours irréguliers des bords, présen-
.
tant parfois des diverticules latéraux de plus ou moins grande im-
portance, Si ces derniers étaient étendus, et nettement circonscrits,
on procédait à l'évaluation de leur volume en
les considérant com-
me des mares latérales. S'ils étaient de superficie réduite, le
contour de la mare était jalonné de telle sorte que sa surface soit
représentée par un polygone simple dont les côtés suivent ou cou-
pent les bords irréguliers de la collection d'eau, en veillant à
ce que dans la mesure du possible, la surface des digitatidns com-
pense approximativement celle des enclaves.
Ce piquetage permit de rapporter sur papier, après arpentage
et releve des angles à l'alidade, une figure dont il était facile
de calculer la surface, Le volume était alors facile à obtenir.
Les chiffres trouvés étaient certes entachés d'erreurs, mais
avaient cependant assez de valeur pour fixer la quantité de mollus-
cicide à répandre.
Pour les mares, nous nous sommes contentés de répandre le
zirame B la main sur leur périphérie, le pouvoir de diffusion
du produit étant largement suffisant pour qu'il se répartisse en
quelques heures dans toute la masse aquatique.
I.. / . . .

b) - Biefs de mar&oE
-Y
Le principal marigot existant dans les régions nord,ouest
et sud-ouest de Tambacounda est un affluent du fleuve Gambie, le
Sandougou, La longueur approximative de son cours est d’une cen-
taine de kilomètres.
les enquêtes malacologiques réalisées fin Novembre 1962,
ont montré que c’est le tiers supérieur de son cours qui recèle
des g?tes permanents à B. guernei; par suite de leur assèchement
très précoce (octobre-début novembre) ses marigots affluents ne
semblent pas permettre à ce gastéropode d’eau douce”d’estiver’
dans des conditions normales, dans des fonds sans doute trop
éloignés de la nappe phréatique. Les très nombreuses coquilles
vides de bulins trouvées sur le bord et sur le fond fissuré de
ces petits cours d’eau, démontreraient aussi qu’un dessèrhement
précoce et rapide tue les mollusques avant qu’ils n’aient eu le
temps de s’enfouir dans la vase.
Les gîtes permanents à B. guernei sont donc en novembre/
décembre, des biefs de marigots dont la longueur varie de quel-
ques centaines de mètres à plusieurs kilomètres ayant de 10 à 20
mètres de large, sur 30 à 80 cms de profondeur, le plus souvent
40 à 50 cms.
Ces grandes collections d’eau très vaseuse par endroits
(20 à 30 cm de vase fluide), sont encombrées d’une épaisse végé-
tation aquatique comprenant principalement des nénuphars. Cer-
taines, quoique de volume très réduit en fin de saison sèche, ne
tarissent que très exceptionnellement fin Juin, début Juillet,
Ce sont des bas-fonds du lit du marigot maintenus en eau
par des affleurements ou des résurgences, et séparées par des
hauts-fonds résultant de l'accumulation d'alluvions et surtout de
déblais résultant de l'érosion des flancs de la vallée,
Pour calculer le volume de l’eau à traiter, nous avons
procédé de la manière suivante : mesure du profil moyen du mari-
got avec évaluation de la quantité d'eau par mètre linéaire.
A partir de ce volume initial, est établi le poids de
zirame à répandre par mètre de cours d'eau. En cours d'opération
des corrections en plus ou en moins sont apportées à ce chiffre
selon que la largeur et la profondeur du marigot augmentent ou
diminuent.
Ces biefs de marigots n'étant en général abordables
qu’en certains points (rives encombrées de broussailles et très
boisées), il s’avéra peu pratique de tenter leur assaiaissement
par épandage de zirame à la main tout le long des rives, Un canot
pneumatique fut donc utilisé; l'aide chargé de répandre et de
doser le produit déversait le zirame dans l'eau au moyen d'une
mesure préalablement jaugée.
/
. . . . . .

J
LUTTE ANTIMOLLUSQUES DANS LES MARES
( Noms des gftes
t Volume ou
Eau. pH
Fond
Mollusques
i
traités
importance
Flore
espèce & densité f ,
{,! Fanal
60.000 m3
Nymphaea
trouble
argileux
Bulinus guernei '
/
rares
6,2
i
très rares
Makil
4.000 m3
Nymphaea
claire
la$éri-
Bulinus guernei 1
et lotus
6,O
t i q u
i
e
50 exempl. /m2 et
abondants
Tiap
3.600 m3
Nymphaea
claire
latéri-
) Bulinus guernei
/
et lotus
692
tique et [
40 à 50 exempl/m2 1
abondants
vaseux‘
)
/i
Pinia
10 à
Nymphaea
trouble
'
latériti-
Bulinus guernei '
11.000 m3
lotus et
6,2
l que et
10 à 20 exempl/m2
i
joncs ra-
res
Maka
2.500 m3
Nymphaea
trouble
vaseux
Bulinus guernei '
(mare 1)
abondants
6,2
5 exempl/m2
1
Maka
1.800 m3
Nymphaea
vaseuse
très
Bulinus guernei 1
(mare II)
abondants
6.0
/ vaseux
/ 2 à 5 exempl/m2
/
Koulibanta
2.400 m3
Nymphaea
vaseuse
très
Bulinus guernei
l
assez
630
vaseux
moins de 5
*
rares
exempl/m2
/
Si11
1.500 m3 Nymphaea
trouble et/ latéri-
I Bulinus guernei
>i
abondants
vaseuse
j tique et ) plus de 100
!
6,o
vaseux
l
1 exempl/m;l
i
1
1

.
.
9/
DE LA REGION DE TAMBACOUNDA (Sénégal Oriental)
\\
' Quantité de I
Dose en ' Résultats obtenus
%
" /
molluscicide
P+ms
)I mortalité mollusque
--
-i---
remarque
Cette mare semble avoir
cette mare avait déjà
zirame
été débarassée de tous ees
gté traitée en 1961
60 kilos
1 PPm
100% mollusques
---l---
I
Bulinus senegalensis
zirame
Cadavroo lo.loiig dea bords et
/
-7 mm I
ZXT Zres
9 kilos
flottant à la surface de la
l
mare
!
Bulinus senegalensis
zirame
Mare non contrôlée car d'accés
!
- v.- -.
J.2 mm
2 à 3 /m2
40 kilos
très difficile.
0 l
Absence de piste.
Bulinus senegalensis
zirame
3 mm
Mare non contrôlée car d'accés
/
.a
rares
25 kilos
très difficile.
!
Absence de piste,
!
i
I
c
zirame
/
12,5
5 mm
kil06
'
100 %
i
.--e-. -A -
ziramc
5,5 mm
100 y5
i
10 kilos
i
.
Zirame
I
8,5 kilos
' 3,5 PPm
\\ 100 %
l
fi
-
:
, Bulinus senegalensis
Bayer 73
i
rares
1,750 K@
1 à 1,25
Quelques mollusques encore vi-
:
Ppm
vants dane les anfractuosités
,
de la mare.
!
I

/’
.
Noms des
!
i
Volume ou
!
Flore
PH
Fond
j
gîtes traités
importance
I
eau
,
I
3 :
I
Sandougou
' Larg, : $5 à 20 lil.
1 Nympheea
1
692
bief à gauche route
Profondeur : 0,110 m à Om6Oi nombreux
vaseux
i
Tamba-Matam
Long : # 750 m
!
1 volume : 15.000 m3
,
c
Sandougou
Largeur : 15 à 20 m.
Nymphnea
/
i nombrex
632
/
bief a droite route
Profondeur : Om50 à. Om60
vaseux
T
-Matam
long. : jf 1,000 m.
i
Volume : 20,000 m3
I
,
I
t
Sandougou
Largeur : 10 à 25 m.
i Nymphaaa
/
6,o
bief de Maka sarakole
Profondeur : Om30 à lm.
vaseux -*j
nombreux
(sources du marigot)
Long. 4 Kms.
?
i
t
l
> +
Sandougou
Largeur : 5 à 7 m.
1 Nymphoea
1 6,0
bief de SWth&ou-.l::lLm<
vaseux
/ Profondeur : Om20 à Om40 ) nombreux
I
j
longueur : 8 à 9 Kms.
l
1
I
Bief Marigot de Boutounko 10.000 m3
I Nymphaea
1 6,2 , vaseux I
(1)
I
1
I
1
Bief Marigot de Boutounko
1.500 m3
N;y_mphaea
j 6,2
vaseux
(2)
I
I
I
/
1
Bief Marigot Dialadianké
Largeur : 10 à 15 m.
! Nymphaea
,
l
j très
Profondeur : Ornw
I
/
vaseux
Longueur : 5.00 m.
2
i
!

^,
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.
-
LES BIEFS CE,MARIGoTS
“i
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Mollusques espèces
quantité de
dose en
; et densité
/
mnlluscicide
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iwm
luaques
i
/
B. guernei
zirame
#I p.p.m.
1
quelques mol-
8
10 à 50 exempl/m2
15 kilos
lusques encore vi- 1
1
vants mais très
/
malades.
I
,
B. guernei
Zirame
30 à 50 exempl/m2
/
35 kilos
# 2 p.p.m. ' 100 $
/'I,
1
1.
B .
,
guernei
plus de 50 exempl/m2
zirame
100 kilos
2 p.p.m.
1
100 $
I,
1
,
.
f
-1 B. guerqei
zirame
I
10 à 50 exempl/m2
75 kilos
2 p.p.m.
100 $
brame
20 kilos
#2. p.p.m.
100 7;
------y
l
B. guernei
zirame
5 à 10mpl/m2
3 kilos
jI
f/ 3 P*P.m.
100 40
c!
i
I
I
B. guernei
zirame
,
1
plus de 5 exempl/m2
20 kilts
1
quelques mollus-
1
-1
/
iy 1,5 p.p.m.
ques encore vivants
1
i
mais malades,

Marigot de Sinthiou.Mal&é
1'Equipe d'assainissement montée sur le
canot pneumatique franchit un passag - ^ m-Y
n
7. . _.. ._, _
,e de zaïwe proronaeur en pleine
forêt. Les rames n'étant plus d'aucune utilité, un aide muni de bot-
tes de chasse pousse le canot à la main.
Ddpsrt pour le traitement du marigot de Mska,Sarakolé.
.

.
Mare de MaKa II. - Fond vaseux.
Epandage de Zirame A la péri,.
phérie de la mare,
Mare de Si11 . Sol latéritique.
Foyer important de bilharziose,
50 à 60 $ des B. guernei infestés par des formes larvaires de
Sch. ewassoni . La présence de très nombreux crocodiles ne gêne
en rien l'utilisation de ce point d'eau par les pasteurs transhu-
mants et les habitants du village de Sill.

L'&yipe d'épandage de Zirame en tenue de travail.
RechdPrche de gîtes à mollusques sur le Sandougou en région de
Maka-Koulibanta.
Q


DISCUSSIr'N ET INTERPPET&TION DES RESULTATS OBTENUS AU COUPS DE
CETTE OPERATION PILOTE.
l"/ Assainissement des mares.
Les resultats obtenus dans les mares de Panais Makil,
Maka , Maks II et Koulibanta, démontrent que dans les conditions
rencontrées sur le terrain, une dose de 2 à 3 p.p.m; de diméthyl-
dithiocarbamate de zinc est suffisante pour tuer tous les bulins
présents dans un gîte.
Le pouvoir de diffusion du produit permet de ne le
répandre qu'à la périphérie du point d'eau, le zirame atteignant
la partie centrale soit par flottation de la poudre à la surface
de l'eau soit par simple dilution.
Exp&rimentalement, des cages en bois de 30 cm.
d'arête, recouvertes de treillis de nylon, dans lesquelles nous
avions plac6 une cinquantaine de mollusques fixés sur des feuilles
et des tiges de nénuphars nous ont permis d'evaluer le pouvoir de
diffusion du zirame en eau calme.
Les cages étaient disposées dans un coin de la mare
de manière que leur emplacement soit distant d'une cinquantaine de
mètres du dernier endroit où le Zirame avait été répandu,
Les contrÔl>s de mortalité faits 72 heures après mon-
trèrent que tous les bulins étaient morts depuis au moins 24 heu-
res (coquilles blanc-grisâtre vides de leur contenu).
Les mêmes rdsultats furent obtenus dans des mares où
les Nÿmphaea
et les lotus étaient très abondants. L'épaisseur
et la densite de la flore aquatique ne semblent gêner en aucune
manière, la diffusion du produit.
2“/ Assainissement des biefs de marigots.
En tenant compte des erreurs de dosage toujours pos-
sibles, dues surtout à l'évaluation du volume de l'eau à traiter,
si l'on considère les résultats obtenus dans les différents biefs
de marigots, des doses égales ou supérieures à 3 p.p.m. sont né-
cessaires. En effet, l'épandage du diméthyldithiocarbamate de
zinc y est plus régulièr que dans les mares en raison de la
. . I /.
. .
.-.

faible largeur des biefs, mais il y a lieu de tenir compte dans
l'évaluation du volume de l'eau à traiter, de la grande quantité de
vase fluide qui repose sur le fond et dilue le molluscicide dans de
notables proportions.
Les echecs partiels Constat&s dans les biefs du Sandou-
gcu (Route de Tamba-Matam,
bief gauche) et du Dialadanké seraient
ainsi imputables à la nature très vaseuse de leurs fonds.
Toxicite du Zirame sur la flore aquatique.
Aux doses utilisees au cours de cette opération pilote
le diméthyldithiocarbamate de zinc n'a présent& aucun effet toxique
sur les Nymphsea, les lotus et les Cypbracées, représentant la flore
aquatique de ces mares et marigots.
Toxicité du Zirame pour la faune aquatique.
a) Poissons . Les questions posées aux riverains des points d'eau trai-
tés (vilaggeois ou pasteurs transhumants) lors des contrôles d'ef-
ficacité faits 15 jours environ après l'épandage du molluscicide,
permettent d'affirmer que le diméthyldithiocar~amate
de zinc ne
détruit qu'en partie la faune ichtyologique.
Les silures (Clarias sp.)sont épargnés, par contre les
jeunes @michromis fasciatus, H. bimaculatus et les Tilapia mélano-
pleura sont plus sensibles à l'action du Zirame, sans toutefois
être détruits en totalite comme nous avons pu.le constater dans deux
biefs de marigots, celui de Buutounko 1 (contrôlé quatre jours
après l'épandage) et celui de Maka-Sarakolé où de nombreux pois-
sons vivaient encore 15 jours après son assainissement.
b) Batraciens Si les larves de grenouilles (tétards) sont tuées par le
Zirame, il ne nous a pas été possible de retrouver ues cadavres
de batraciens le long des bords des mares et des marigots traités.
c) Insectes aquatiques. Les larves de libellules mises à part, les
coléoptères aquatiques adultes ne semblent pas être détruits par
le dimethyldithiocarbamate
de zinc.
d) Mollusques aquatiques autres que les Bulins.
Les mares de cette
région présentent pour la plupart d'innombrables spécimens de
Caelatura mesafricana Pilsby et Bequaert, dont la cavite palléale
.*. /
.,.

est souvent occupée par une larve commensale d'Ephéméroptère. Ce
mollusque Eulamellibranche comme son commensal sont tués par le
Zirame aux doses toxiques pour les B. guernei et B. senegalensis.
ACTION MOLLUSCICIDE DU BAYER 73 OU BAYLUCIDE.
A titre de comparaison, nous avons essayé ce mollusci-
cide dans une mare (mare de Sill) de faibles dimensions, les quantités
de Bayer 73 que nous avions à notre disposition étant très faibles,
Cette collection d'eau, a fonds latéritique, fut trai-
tée à raison de 1 à 1, 25 p.p.m., dose double de celle préconisée par
la Maison Bayer et par les chercheurs ayant procédé à des essais sur
le terrain.
Pour Evaluer le pouvoir de diffusion du produit, nous
l'avons déposé le long du tiers de la périphérie de la mare à environ
30 à 35 mètres des points les plus éloignés.
Les contrôles d'efficacitd faits 15 jours après per-
mirent de constater :
Une mortolitd de 100 $ chez les B. guernei, B. senega-
lensis et Caelatura mesafricana. Cependant, dans quelques anfractuosi-
t&s des bords de cette mare (poches d'eau communiquant avec la masse
d'eau centrale par de petits diverticules latéraux), nous avons pu
recueillir quelques B. guernei encore vivants, Le Bayer 73 devrait
peut-être être répandu beaucoup plus uniformément que le Zirame et
aurait vraisemblablement un pouvoir de diffusion plus faible.
Malgré cela, on peut considkrer ce produit comme dif-
fusant bien même en eau calme, la présence de nombreux pieds de nénu-
phars n'entravant pas son .&ion molluscicide en des points situés à
plus de 30 mètres de son lieu d'épandage.
Toxicité pour la flore aquatique
: Le Bayer 73 ne s'est pas révélé
toxique pour les Nymphaea.
Toxicité pour la fauneaquatique
: L absence de poissons et de batra-
ciens dans cette mare n'a pas permis d'Cvaluer son degré de toxicité
pour ces vertébrés. Par contre, nous avons trou& de très nombreux
cadavres de larves de libellules et de coléoptères aquatiques à la
surface de cette collection d'eau l-4 jours après son traitement par
le Bayer 73.
. . . / ..*

ACCUFJJ, ET ATTITUDE DES HABITANTS UTILISAHI' LES POINTS D'EAU ASSAINIS.
Ces mares et la plupart des biefs de ces marigots sont
utilisés par de très nombreux habitants pour le ravitaillement en eau
de boisson, lss ab;bUti,ona, le lavage du linge et l'abreuvement des ani-
maux. L'Gpandage de molluscicide dans ces collections d'eau dont l'im-
portance est vitale pour eux, aurait pu les amener k considérer une
telle intervention comme contraire à leurs intérêts, et à nous soupçon-
ner de polluer leurs seules ressources en eau avec un produit chimique
peut-être nocif pour eux et pour leurs animaux. Il n'en a rien été,
au contraire.
Il a suffit de leur expliquer en termes simples que
l'hematurie dont ils souffrent a pour origine la pr6sence des mollus-
ques dans les mares et marigots, et que leur destruction au moyen du
Zirame ne peut qu'apporter une amélioration de l'état sanitaire de la
région.
Lors des contrôles d'efficacitc faits deux semaines
après le traitement, nombreux furent les éleveurs venant nous annoncer
la destruction massive des mollusques en nous montrant les nombreuses
coquilles vides de bulins jonchant les bords des mares ou des marigots,
et nous donnant spontanément les observations qu'ils avaient pu faire
au suJet de la toxicité du produit sur les poissons.
PRIX DE REVIENT DE CETZE OPERATION PILOTE ANTIMOLLUSQJ.353.
Il serait fort présomptueux de pratendre qu'une seule
intervention antimollusques sur le terrain suffit à abaisser considéra-
blement le taux d'endémicité bilharzienne dans la région considérée.
Il y a lieu de prévoir, en effet, d'autres opérations au cours des
années suivantes, surtout en ce qui concerne les biefs de marigot qui
peuvent
être repeuplés par la suite par des &tes permanents passés
inaperçus au cours des prospections preliminaires, ou par des Sftes
mal assainis, ou par des poches d'eau traitées trop tardivement alors
qu'un certain nombre de bulins se sont déjà enfoncés dans la vase
du fond pour y "estiver".
Cependant,
cette opdration-pilote permet de donner un
ordre de grandeur du coût d'une opération antimollusques dans une ré-
gion oh les foyers d'infestation à bilharziose sont des mares dissémi-
nées, parfois très éloignées les une,6 des autres, ou des bas-fonds de
marigot de grande superficie.
Cette premikre,expérience
montre que le prix de revient
du produit et le coût de la main d'oeuvre sont très faibles par rappart
.*. / . . .

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aux frais de d&plncenent occasionr$s par le transport du molluscicide et
du personnel char& de L'opGration.
En effet, il suffit de 20 & GO kilos de Zirame gour
assainir une mare (prix du T<irarne : 230 francs le kilo) et deux manoeu-
vres pour le r6pandre. Mais l'accès de ces mares est ai diffici.le qu'une
i
demi-journ4e est quelquefois n<caert pour les aborder avec un v8hicule
tous terrains devant se frayer un passage à travers des zônes boisdes,
où n'existe aucune piste, mais seulement des sentiers emprunt6s par les
pasteurs.
CONCLUSIQ
I%l ,4sumé, cette opération pilote de prophylaxie
antibilharzienne a montré :
l"/ qu'en eau calme, très Charg&e en mati?resorzaniques, le dimdthyldi
thiocarbamate de zinc a une D L 100 sur B. guernei a des doses de
1,5 à 3 p.p.m.
2'/ que ce produit dilfuse tr?s bien, même dans des g$tes à mollusques
encombrés par une flore abondante composée de N;mph&et de lotus.
7"/ que pour le traitement des mares de petite e-5 moyenne dimensions,
le Zirame peut ?Are rupandu à leur periphdrie d'où économie de temps
et de main d'oeuvre, mais que, par contre, dans les biefs de marigot
longs ot d'accks parfois difficile, le molluscicide doit être ré-
pandu à. bord d'une pirogue ou mieux d'un canot pneumatique,
A:"/ que le Zirarne n'est que faiblement toxique peur les poissons exis-
tant dans ces points d'eau.
5”/ qu'il ne présente aucune toxicit4 pour le personnel chargé de son
6pandage, pas plus que pour les habitants ou les animaux utilisant
les eaux traitLes.
c
Janvier 196.3.