INSTITUT D'ELEVAGE ET DE i'%DECINE REGION DE...
INSTITUT D'ELEVAGE ET DE i'%DECINE
REGION DE RECHERCHES VETERINAIRES
VETERINAIRE DES PAYS TROPICAUX
ET ZOOTECHNIQUES DE L'AFRIQUE DE L'OUEST
LAE!GRATOIRE: NATIONAL DE L'ELEVAGE
ET DE RECHERCHES VE2ERINAIRES
DAKAR-HA&
ETUDE DES PATURAGES DU RANCH DE DOL1
(Rdpublique du Sénégal)
J. VALENZA
par
A.K. DIALLO
Travail exécutg à la demande et
pour le compte de la République du
SENEGAL
Ministère du Développement Rural
Service de 1'Elevage et des
Industries Animales
Société d'Exploitation des Ressources
E
Animales du Sén&gal

Par convention particulière, le Ministère du Développement Rural
du Sénégal confie à l'Institut [~!Elevage et de Médecine Vétérinaire des Pays
Tropicaux, représenté par le Laboratoire national de 1'Elevage et de Recher-
ches Véterinaires et Zootechniques de Dakar-Hann, l'étude des pâturages du
Ranch de Doli, gére par la Société d'Exploitation des Ressources Animales
du Sénégal.
Cette étude comprend :
l/ l'inventaire qualitatif et quantitatif des pâturages du Ranch
2/ le classement des différents types de pâturages
3/ la détermination du meilleur mode d'exploitation et de la charge
en bétail
4/ la carte des pâturages.
Cette étude commencée en octobre 1968, s'est terminée en janvier
1970. Plusieurs tournées ont été effectuées à différentes époques de l'année
pour mieux juger l'évolution et la transformation de la végétation et mesurer
ses possibilités alimentaires.
La carte de répartition des différents types de pâturages est ef-
fectuée à partir de la couverture aérienne IGN au J4'50.000 qui date de 1954,
ce qui présente quelques inconvénients signalés dans les chapitres suivants.
.* / . .

2
I - LE MILIEU -
a
Le milieu a été déjà longuement décrit dans des rapports d'étude
.”
et de mission, surtout dans ceux de MARTY (SCET -Coop., 1962) et RAYNAL
(ORSMM, 1961).
I
Aussi se contentera-t-on d'en rappeler les principales caracté-
ristiques,
_
Climatologie 9
*
Le Ranch est situé à la limite des climats sahélo-soudanais et
sahélo-sénégalais d'Aubréville.
.
L'absence de poste météorologique équipé ne permet pas de donner
des indications précises sur les températures,
hygrométrie et pluviométrie
moyennes, minimales et maximales. Mais on peut estimer que les deux premières
sont peu différentes de celles de Linguère :
- température moyenne journalière présentant deux sommets en mai et
octobre et un minimum en janvier,
courbe typique d'un climat sahélien
continental; l'amplitude diurne est maximale en saison sèche ettini-
male en aoGt.
- humidité relative moyenne très variable au cours de l'année.
La pluviométrie moyenne y est peut être, par contre, supérieure à
celle de Linguère voisine de 530 mm, On peut l'estimer à environ 600 mm. avec
de grandes variations d'une année à l'autre en quantité et répartition, ce
qui ne manque pas d'influer sur la végétation.
Géologie :
Le centre est situé sur les formations tertiaires du continental
terminal supportant une cuirasse ferrigineuse fossile plus ou moins déman-
telée comme l'atteste la présence de blocs et gravillons.
Cette cuirasse, plus ou moins profonde est recouverte de dépôts
sableux ou sablo-argileux à forte teneur en oxyde de fer entraînant une
grande compacité des sols.
Pédologie :
Quatre principaux types de sols peuvent être distingués :
* ,
l/ Les sols ferrigineux tropicaux non ou peu lessivés; ce sont les sols
'Diors" sur matériaux sableux, remaniés par le vent et accumulés en
dunes à on&latiun faible et d'amplitude variable, alignée N.E.-S.0,
Ces sols sont surtout localisés dans le nord du Ranch.
/
l . . .

3
2/ Les sols gravillonnaires ou de cuirasse,
généralement peu profonds;
ce sont les 'Niargos" qui occupent une grande partie de la moitié
sud du périmètre. Le recouvrement sableux y est assez faible, lais-
sant appara?tre une cuirasse plus ou moins démantelée en blocs ou
gravillons.
3/ Les sols "Dek dior" désignant ici des sols intermédiaires entre les
deux précédents. Ce sont des sols où les matériaux d'épandage sablo-
argileux recouvrent une cuirasse située à une profondeur variable
mais généralement assez faible (50 à 80 cm).
4/ Les sols hydromorphes, ou "Bardiol" à hydromorphie généralement tem-
poraire due à des facteurs topographiques (bas fonds mal draînés)
ou pétrographiques (accumulation argileuse).
Végétation :
Dans son ensemble, la végétation est une savane arbustive carac-
térisée par un tapis herbacé continu de hauteur moyenne sous un peuplement
d'arbres et arbustes peu élevés.
La plupart des espèces ligneuses sont caducifoliées et inermes et
les espèces herbacées sont pratiquement toute annuelles.
. ./ . .

I I - LES PATURAGES NATURELS -
L'étude demandée a pour buts essentiels de définir quelles sont les
possibilités de charge du Ranch en bovins adultes et comment conduire l'ex-
ploitation de ces pâturages pour en assurer la conservation voire même l'amé-
lioration.
Comme il est de règle dans toute cette région où la végétation peut
être considérée comme essentiellement à base d'espèces herbacées annuelles,
c'est le stock et la composition du foin et de la paille existant en novembre
qui conditionnent la charge optimale d'une zone.
Aussi s'est-on attaché surtout à différencier les principaux types
de p%turages disponibles entre novembre et juillet en fonction de leur compo-
sition floristique, donc de ce que les animaux trouvent à consommer.
Si, sur le plan purement phyto-sociologique, plusieurs types de pâ-
turages peuvent être distingués en fonction des conditions pédologiques, topo-
graphiques,
sur le plan utilisation par l'animal,
trois grands types peuvent
être définis :
- Pâturage à Andropogon gayanus,
Diheteropogon hagerupii et Ctenium ele-
gans, sur sol "dior" .
- Pâturage à Diheteropogon hagerupii, Andropogon pseudapricus, sur sol
"dek dior" et 97niargo'9.
- Pâturages à Schoenefeldia gracilis sur sols argileux de 'bardiol'.
A ces trois types principaux,
il faut ajouter les pâturages de
jachères et de mares relativement peu abondants.
1) Pâturage à Andropogon gayanus, Ctenium et Diheteropogon hagerupii :
Ce pâturage que l'on trouve essentiellement sur les sols 'Diors',
occupe la presque totalité de la moitié nord du ranch.
Il est essentiellement à base de ' :
- Andropogon gayanus . . . . . . . . . .
- Diheteropogon hagerupii . . . . .
- Ctenium elegans . . . . . . . . . . . . l
3
- Andropogon pseudapricus . . . . .
2
- Eragrostîs tremula . . . . . . ...*
2
- Tephrosia linearis . . . . . . . . . .
2
- Alysicarpus ovalifolius . . . . .
2
- Aristida mutabilis . . . . . . . . . .
2
- Borreria radiata . . . . . . . . . . . . 2
- Crotalaria perottetii . . . . . . .
2
*
+
Le chiffre suivant le nom de l'espèce est une cote d'abondance,
dominante dont l'échelle est la suivante n
+ espkce présente à l'état d'individus isolés et rares
1
"
9?
11
19
91
bien répartis
2 espèce abondante couvrant moins de 5 p.100 du relevé
2
::
dominante 99
99 99
5 50 à à 50 p.100
7 5 du du relevé
p.100
relevé
5

91
99
7 5 à 100 p.100 du relevé.

5
De nombreuses autres espèces peuvent être rencontrées, mais elles
représentent un si faible pourcentage de la végétation qu'elles peuvent &re
considérdes comme négligeables.
On peut citer : Digitaria ssp. - Elionurus elegans - Monsonia sene-
galensis - Cenchrus biflorus - Blepharis linarifolia - Polycarpene lineari-
folia, etc...
Ce type de p'&urage présente de nombreuses variations dues à la
sensibilité d'Andropogon gayanus au feu. Si un feu précoce, c'est-à-dire
tôt après l'arrêt des pluies, n'est pas catastrophique pour cette espèce,
un feu tardif (en msrs-avril) l'est. C'est ainsi qu'au cours de l'étude, il
a été donné de voir cette espèce disparaître de certaines parcelles où elle
était abondante à la suite de feux de brousse.
L'inverse a été également
constaté. On a pu compter en janvier 1970, trois pieds au mètre linéaire
dont 60 p.100 de plants de l'année dans une parcelle pauvre les années
précédentes.
On peut donc trouver tous les faciès de cc type de pâturage, allnnt
de celui à Diheteropogon hagerupii + Ctenium elegens lors de feux tardifs et
répétés à celui à Andropogon gayanus presque pur dans certaines zones dé-
clives.
On peut penser que partout, où,
actuellement on trouver DH + CE
d'égale abondance, Andropogon gnyanus peut s'instrller û. condition de sup-
primer les feux. Sa densité sera plus ou moins forte selon l'importance
des pluies.
Il sera plus abondant dans les creux de dunes où le sol reste
humide plus longtemps ou dans les légères dépressions de suporficics va-
riables ("Keesol").
La végétation ligneuse est dominée par Combretum glutinosum, Guiera
senegalensis et Terminalin avicenoides. Cette espèce semble assez sensible
aux feux ot suivre l'évolution d'Andropogon gayanus sur les hauts de dunes
tout BU moins,
On rencontre d'autres espèces mais dispersées : Bombax wstatum,
sterculin setigera, Lannen acide, Sclerocaryn birrta, Acacia senegal.
.
.
2/ Pâturages à Diheteropogon hagerupii et Andropogon pseudapricus
*
Ces types se rencontrent essentiellement sur les sols "Dek dior"
*
et Niargos" du sud du Ranch.
*
La composition floristique moyenne est la suivante :
- Diheteropogon hagerupii . . . . , . . . . .
3
- Andropogon pseudapricus . . . ..e....
2
- Loudetia hordeiformis . . . . . . . . . . . .
2
- Loudetia togoensis . . . . . . . . . . . . . , .
1
/
l . . .

- Borreria stachydea ..,..a..,...
2
- Borreris radiatn . . . . . . . . . . . . . .
1
c
- Andropogon pinguipes . . . . . . . . . .
1
- Tephrosîa brncteolata . . . . . . . . .
1
- Sporobolus festivus - Lepîdagathis anobrya -
Elionurus elegans - Schizachyrium exile -
Cochlospermum tinctorium, etc..,
.
La profondeur de l'horizon gravillonnaîre influe sur le pourcen-
tage de certaines espèces, nutitmment les deux premières andropogonées. Si
cet horizon est très près du sol,
voir même affleurant, Andropogon pseudn-
pricus domine largement avec Loudetia togoensis et Aristida Kerstingîi.
e
On peut donc rencontrer tous les faciès dkrivant de ce type selon
l'épaisseur du sol. Il n'est pas rare,
lorsque cette épaisseur devient
relativement grande, de voir des plages d'Andropogon geyanus, mais de sur-
faces toujours limitées.
La végétation ligneuse typique de ces zones est dominée par Com-
brstum nîgricans var. Eliotti, accompagné de C.glutînosum - Maytenus sene-
galansis - Gardenia erubescens, Strychnos spinosa - Pterocarpus erinaceus.
Il faut noter dans ce type de végétation, la présence de nom-
breuses termitières plus ou moins anciennes portant une vbgétntion partî-
culière.
- Grewia bîcolor
- Combretum micranthum
- Cadaba. farinosa
- Feretia apodanthera
- Acacia atoxacnntha
- Boscîa senegalensîs comme espèces ligneuses et
- Schoenfeldia gracilis
- Mîcrochloa indîca
- Chlorîs pilosa et C.prieuii
- Dactyloctenium aegyptium comme espèces herbacées.
3/ p*t
a urage sur sol argileux de "Bardiol" ou de dépressions
Ce type de pâturage est assez variable selon le degré et la dur&
d'engorgement et le sol. En effet, si du point de vue vegétation ligneuse,
Acacia seyel domine largement, la végétation herbacée peut être soit
à base
de Diheteropogon hagerupii + Schoenefeldia gracilis, soit à base de Schoene-
.
feldïa gracilîs + Eragrostis tremula suivant la nature du sol.
.
Dans le nord du Ranch, où la plupart de ces dépressions argileuses
larges et planes sont situées entre deux dunes à sol dior, la végétation
herbacée a la composition moyenne suivante :
- Schoenefeldia gracilis
........
- Eragrostis tremula ............
- Borreria radiata ..............
2
/
l . . .

7
.
- Schizachyrium exile
- Andropogon pseudapricus
- Polycarpaea linearifolia
- Aristida mutabilis
- Aristida adscensionis
- Cassia mimosaides
- Alysicarpus ovalifolius
- Indigofera secundiflora
- Diheteropogon hagerupii
- Setaria pallidefusca
- Ctenium elegans, etc...
Dans la partie sud où les sols sont en majorité "Dek dior" ou
"Niargo" et où les zones d'engorgement paraissent
avoir une teneur en argile
c
plus importante, la strate herbacée généralement plus haute a la composition
suivante L
- Diheteropogon hagerupii....... 3
- Schoenefeldia gracilis . . . ...*
2
- Eragrostis tremula . . . . . . . . . . .
2
- Tephrosia bracteolata . . . . . . . .
1
- Tephrosia linearis
- Borreria radia-ta
- Borreria stachydea
- Cassia mimosoides
- Alysicarpus ovalifolius
- Schizachyrium exile
- Andropogon pinguipes
- Chloris prieurii, etc...
Une étude pédologique précise aurait permis de mieux définir les
raisons de ces différences de composition de végétation dans des zones de
topographie semblable, appelés "Bardiol".
4) Pêturage des jachères
Ce type de pâturage, faiblement représenté dans le ranch, se trouve
à l'emplacement des terrains de cultures abandonnées récemment comme ceux
d'0go.
Installés sur des sols relativement profonds de type "Dior", ces
jachères ont une composition qui diffère selon leur ancienneté.
Sur les récentes, on trouvera essentiellement D
- Zornia diphylha ..........
4
- Eragrostis tremula .......
3
- Ctenium elegans ..........
2
- Chloris prieurii .........
2
- Chloris pilosa ...........
2
- Cenchrus biflorus, etc ....

8
Cette composition se modifie progressivement en passant par le
stade :
l
- Andropogon pseudapricus . . . . . . .
3
- Diheteropogon hagerupii . ...*..
1
- Eragrostis tremula . . . . . . . . . . . .
2
- Zornia diphylha
- Cassis mimosiodes
- Ctenium elegans
- Polycarpeae linesrifolia
pour retourner au type classique du sol "Dior" à Andropogon
gayanus.
5) Pâturage de mares
La majeure partie des mares sont de dimensions relativement fai-
bles et la végétation que l'on peut y trouver est excessivement variable selon
la hauteur d'eau et la durée de l'inondation.
En raison de leur faible représentation, elle ne présente que peu
d'intérêt du point de vue pastoral indépendamment des risques sanitaires consé-
cutifs à une exploitation continue.
La flore ligneuse du bord de ces mcares est pratiquement constante :
- Mitragyna inermis
- Diospyros mespiliformis
- Combretum micranthum
- Ziziphus mucronata
- Anogeissus leiocarpus
- Tamarindus indica, etc...
La flore herbacée peut soit occuper la totalité de la mare, si
elle est peu profonde, soit le pourtour. On trouve, en partant du centre, oc-
cupé souvent par Oryzn barthii et O.breviligufnta, une couronne à Vetiveria
nigritana, Panicum anabaptistum puis schoenefeldia grncilis i- Aristidn muta-
bilis, puis la végétation de la savane environnante avec souvent Andropogon
gayanus + Andropogon pseudapricus.
-. /
.*

9
III - VALEUR DES PATURAGES -
Ainsi qu'il est dit précédemment,
les différents types de pâtu-
rages ont été déterminés en fonction de leur composition floristique en sai-
son sèche. Cette composition conditionne la valeur alimentaire du pâturage:
pour un même type de pâturage,
elle dépend de la pluviométrie et de sa répar-
tition. Ces mêmes facteurs vont également jouer sur la production
à l'hectare.
En effet, les proportions relatives de graminées d'un côté et des
-légumineuses et autres familles de l'autre,
di.ffèrent suivant les années sans
qu'il soit possible de les contrôler.
La densité de la végétation, c'est-à-
dire la production hectare de matières sèches est certainement fonction de la
pluviométrie au 31 juillet comme cela a été démontré au C.R.Z. de Dara et
-constaté au Ranch lors de prélèvements et calculs de rendements effectués en
février '1969 et janvier 1970.
I
On constate non seulement des différences parfois très grandes
d'une année à l'autre pour les espèces annuelles surtout, mais encore d'une
zone à l'autre pendant la même année.
Ce sont ces caractéristiques de chaque type de p$turage en saison
sèche qui constituent le facteur limitant principal de la charge du Ranch.
Un autre facteur de variation dans le calcul de la production de ma-
tières sèches est le degré de couverture arboré.
En effet, ce degré varie beau
coup selon les types de pâturages donc selon les conditions pédologiques, mais
aussi selon la fréquence des feux qui peuvent soit détruire les ligneux, soit
les maintenir à une hauteur relativement basse,
en favorisant les rejets de
souche, ce qui gêne les animaux.
Aussi pour la détermination de la production moyenne à l'hectare de
chaque type de pâturage, et de leur charge,
a-t-on adopté les bases suivantes:
- Rendement moyen en matières sèches égale au 2/3 de la production cal-
culée en janvier 1970 après une saison des pluies particulièrement
favorisable pour les espèces annuelles,
- Rendement sur l'ensemble de la saison des pluies pendant laquelle le
pâturage est de valeur constante égale à 50 p.100 de la production de
matière sèche en fin septembre.
- Production utilisable par l'animal égale à 75 p.100 de la production
totale en saison des pluies et 50 p.100 en saison sèche,
- Calcul de la charge en prenant comme unité les besoins alimentaires *
d'un boeuf de 300 kg de poids vif ayant un croît journalier de 200 g,
ce qui correspond &. la moyenne de la production envisagée au Ranch :
Entretien . . . . . . . . . .
2,6 UF et 150 g m.a.d:
Déplacement . . . . a... 0,4 UF et 25 g m.a.dZ
Production . . . . . . . . .
0,7 T.JF et 35 g m.a.d.
Ces besoins doivent pouvoir être apportés par un maximum de 9 kg
de matières sèches.
/
. . . .
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
--w-w
+ G.i30UDET - R.RIVIERE
: Emploi pratique des analyses fourragères pour l'ap-
préciation des pâturages tropicaux,IEMVT 1967 -
rapport n08/AGR0.

l/ Paturage à Andropogon gayanus, Diheteropogon hagerupii + Ctenium elegans
L'abondance d'Andropogon gayanus conditionne la production à l'hec-
tare et la valeur alimentaire de ce type de pâturage.
En saison des pluies, la production moyenne consommable est de 300
kg/ha de matières sèches d'Andropogon gayanus a 0,50 UF et 25 g m.a.d. par
kilo, 500 kg/ha de matières sèches d'autres espèces à 0,45 UF et 35 g m.a.d./
kilo soit une production totale de 800 kg de matières sèches à 0,47 et 30 g
m.a.d. Un hectare pourra assurer 800 = 88 journées de pâturage.
9
Cette charge est minimale; en effet, cet animal consommant 9 kg
de matières sèches donc 4,2 UF et 270 g de m.a.d., aura un gain de poids
journalier supérieur à celui rutenu (il peut -atteindre 5 à 600 g/jour, ce
que l'on constate au C.R.Z. de Dara); on peut donc augmenter la charge puis-
que les besoins alimentaires de l'animal de réference peuvent &tre apportes
par 8 kg de matières sèches, un hectare peut alors assurer 100 jours de
pâ.turage.
En saison sèche, la production moyenne hectare est de :
- 150 kg/ha de m.s. d'Andropogon gayanus (feuilles sèches, feuilles
vertes, extrkmités des inflorescences, parties consommées par l'ani-
mal) a 0,40 UF et 10 g par kilo.
- 300 kg/ha de m.s. d'autres espèces à 0,15 UF et 5 g de m.a.d. soit
une production hectare de 450 g de matières sèches représentant 50
journées de pâturage.
Mais la quantite de matières sèches ingérée et fournie par le p8-
turage herbacé ne pourra apporter toute l'énergie et, surtout les m.a.d. corres-
pondant 0. l'animal de référence malgré le choix qu'il peut faire parmi les es-
pèces fourrag&res. Il pourra tout au plus, assurer ses besoins d'entretien
grâce aux apports énergétiques et surtout azotés par le p%turage aérien. En
effet, la présence de certains arbres tel que Guiera senegalensis et Com-
bretum glutinosum dont les jeunes feuilles sont consommées et ont une valeur
wlimentaire non négligeable, permet de pallier le déficit du pâ_turage her-
bac&.
Compte tenu de la valeur du p&turage entre janvier/février et juil-
let, il ne faut pas espérer pouvoir engraisser des boeufs, mais tout au plus
maintenir leurs poids ou limiter l'amaigrissement. Seule la distribution d'un
supplëment alimentaire équilibrée permettrait une production de viande.
Entre ces deux périodes extrêmes, c'est-à-dire en novembre et
décembre, ce p&turage est de valeur moyenne : production à l'hectare de
450 kg de matières sèches mais à 0,35 UF et 20 g de matières azot&es diges-
tibles, ce qui assure encore les besoins d'entretien et de production.
2/ P$turage à Diheteropogon hagerupii + Andropogon pseudapricus
Ce type de pâturage que l'on trouve sur les sols "Dek dior" ou
"Niargo" doit @tre considéré comme un bon pâturage des saisons des pluies.
l . / .,

1 1
La production de matières sèches à l'hectare sera évidemment va-
riable selon la profondeur à laquelle se trouve le niveau gravillonnairc,
Pendant la saison des pluies, un hectare peut assurer 500 kg sur "Dek dior"
et 4OC kg sur "Niargo" de matières sèches à 0,42 UF et 25 g de m.a.d., soit
environ 55 et 44 jours de p&turage. La matière sèche ingérée peut couvrir
la totalité des besoins alimentaires et m'&ne assurer un cro?t supérieur.
En saison sèche, la production n'est plus que de 300 kg sur "Dck
dior" et 200 kg sur "Niargo" de matières sèches à 0,lO UF et 3 g de m.a.d.
par kilo. Ce type de pgturage n'est pratiquement pas consommé par les animaux
en saison sèche. En effet, la paille qui subsiste,
essentiellement a base de
Diheteropogon hagerupii et Andropogon pseudapricus, trop dure est délaissée
par les animaux, Il peut tout au plus 6tre considéré comme un pgturage de
disette : i3orreria stachydea, Andropogon gayanus en petite quantité sur "Dek
dior", la présence de ligneux dont les jeunes feuilles et les fruits sont
consommés par le bétail tels que : Combretum nigricnns, Maytenus senega-
lensis, Gardenia SP., Pterocarpus lucens ainsi que ceux caractéristiques des
termitières comme Combretum micranthum, Boscia senegalensis, grewia bicolor,
peuvent fournir l'énergie et les matières
azotées digestibles qui permet-
tront aux animaux de subsister.
3/ Pâturage sur sol argileux de "Bardiol" ou de depressions
Ce type de pâturage a en saison des pluies, une forte production
de matières sèches de bonne valeur alimentaire grâce à la diversité de sa
composition :
450 kg de m.s. à 0,45 UF et 25 g de m.a.d. sur les types à Dihe-
teropogon hagerupii + Schoenefeldia gracilis
350 kg de m,s. à 0,45 UF et 20 g de m.a.d. sur le type à Schoene-
feldia gracilis f Eragrostis tremuln.
Un hectare assurera 50 et 39 journées de pBturage. En saison sèche,
le production hectare de matières sèches consommables est nettement infé-
rieure par suite de la disparition de certaines espèces dès dessication u
250 kg,/ha dans le ler cas et 150 dans le 2ème, de matières sèches
a en moyenne 0,10/0,15 UF et 5 de m.a.d. par kilo, soit 27 et 22 jours d'uti-
lisation d'un p?curage de mauvaise qualité.
4/ Pâturage de jachères
Ce type de pâturage, faiblement représenté dans le Ranch doit être
réservé à la production de foin de très bonne qualité, 0,35 UF et 25 g de
m.a.d. par kilo de matiéres sèches.
/
l . . .

ANALYSES BROMATOLOGIQJES
Composition en g pour 1.000 de la matière sèche
Matières 'M.azotées Matières
Matières
Extractif Matières
sèches
1
totales grasses cellulosiques non azoté minérales. Phosphore Calciur
I. P3turage î Andropogon
gayanus
a) En vert (sept, 1969)
- Andropogon gayanus
26790
48,6
14,8
40835
475,3
53,8
0,783
2,20
- Autres espèces
29390
7397
25,O
40997
4x693
7593
0,882
8,s
b) En sec (janvier)
- repousses A.g2yenus
37695
26,6
17,5
34694
52994
80,1
0,363
5,74
- Autres espèces
75730
1493
1331
472~~
467,6
33,o
0,215
4,00
CI, P%urege ‘?i Dihuteropo-.
gon + Andropogon pseuda-
pricus
aj En vert (septembre)
2Q?,O
44,8
16,2
414,5
450,8
7337
0,670
8,29
b) En sec (janvier)
86792
1799
1391
53291
39770
3939
0,389
4,61
CII. P&uragw de 3rdiol
En sec (janvier)
73330
22,l
1395
346,8
528,6
89,o
0 , 2 4 4
2,51
IV. Foin de jachère (récol-
te en septembre)
29697
68,40
1-597
L;u,8
384,l
120,o
1,216
5,84
V. Guiera senegnlcnsis
(jeunes feuilles après
feux)
29895
9634
2 2 , 0
34294
501,6
37,6
x,17
6,25
--

r
L
5 -_

i---I
OI -_
3
=A-
\\D
I
13

14
IV - CARTES DES PATURAGES - CHARGES
L'établissement de la carte des pâturages s'est heurté à quelques
difficultés dont les principales furent :
- l'ancienneté de la couverture aérienne IG8 au 1/50.000ème qui date
de 1954,
- les points de repère en nombre insuffisant pour pouvoir situer le plus
exactement possible. les clôtures du ranch sur In maquette qui avait
Gté dressée.
Ln mise à la disposition d'une couverture aérienne effectuée après
l'implantation du Ranch aurait facilité grandement l'établissement d'une
carte des p&urages qui aurcit bté beaucoup plus juste. Il est regrettable
qu'elle n'ait pu être fournie.
Compte tenu des observations effectuées sur le terrain, des dis-
tances par rapport à certains points de repère identifiables sur les photos
s&iennes, 12 carte réalisée malgré certaines erreurs inevitables qui pour-
ront 8trc relevées par les utilisateurs, permet tout de même d'avoir une
idée assez précise de la répartition et de la superficie de chaque type de
p?turagc et de dktcrminer ainsi les possibilités de charge en animaux.
Cinq types de p%uragcs apparaissent sur la carte. Ils sont indi-
vidualisés en fonction de leur composition botanique et surtout de leur vi+-
leur et de leur possibilitb d'exploitation.
1/ Bons p&urages exploitables toute l'année : type 1
------------_-------------------------------------
Ils occupent pratiquement toute la moitié nord du ranch.
Ce sont ceux à base d'Andropogon gayanus + Diheteropogon hagerupii
et Ctenium clegans et ceux où actuellement,
Andropogon gnyanus fait défaut
pour les raisons indiquées précédemment.
Ces deux variétés de p$turage auraient pu Ci;ra individualis&es
pour photo interprétation de la couverture aérienne. Mais leur &Partition
n'est plus ce qu'elle kait en 1954. Comme d'autre part, In supression des
feux de brousse doit favoriser Andropogon gayanus et vraisemblablement défa-
vorisor Diheteropogon hegcrupii,
on est en droit de penser que toute cette
moitié nord qui correspond & des sols "Diors" est appelée 5 ?tre couverte
par un pAtur?ge à Andropogon gayznus dont la densitc scrz fon;;tion de la plu-
viométric et de la topographie du lieu. (A.gnyanus plus abondant en position
déclive). Ils doivent être réservés pour In saison sèche, c'est-s-dire uti-
lisés de préf&ence entre octobre et ,juillet.
2/ P8turages moyens toute l'année 0 type II
--------------------___________I________
On les trouve dans le sud-ouest ct surtout le sud-est du r,rnch;
ils sont constitu6s par une mosaïque de pâturage sur sol "Dior" à Andropogon
gayinnus f Diheteropogon hagerupii + Ctenium elegans e-t de pâturage sur sol
gravillonnaire à Diheteropogon hagerupii -k Andropogon pseudapricus. Il tut
. . / .,

k-t5 difficile sinon impossible de les cartogr2phicr sdparément dans ces
zones étant donne chaque fois leur faible superficie. Aussi est-il préféra-
ble de les rassembler en une seule zone de valeur inferieure au type pré-
cedemment en raison de la pr&ence de sols gravillonnaires. Ils doivent
&re utilisés de préfbrence entre ao0-t i.t décembre.
3/ Pâturages bons en saison des pluies et faibles on saison sèche :
------_---------_---___I________________----------------------
type III
Ce sont les p?turages sur sol hydromorphe à hydromorphie tempo-
raire à base soit de Schoenefeldia gracilis + Erngrostis tremula dans le
nord, soit de Diheteropogon hagerupii + Schoenefeldia grncilis dans le sud.
Ces pâturages sont bons en saison des pluies gr?.ce à une forte
production de matières sèches de bonne valeur alimentaire du fait de la
grande variété d'espèces qui les composent; mais ils deviennent faibles
on saison sèche en raison de la disparition rapide de certaines espèces
dès dessication.
4/ Pâturages moyens de saison des pluies et faibles en saison sèche Y
----------------------------------------------------------------
type m
Ce sont les pâturages sur sol "Dek dior" a base de Diheteropogon
hagerupii, de meme type que ceux sur sols "Niargo". Mais ils s'en diffé-
rencient du point de vue production de matière sèche. De plus, dans cer-
taines zones où le niveau gravillonnaire est relntivemcnt profond, Andro-
pogon gnyznus est présent et peut atteindre un fort développement, Mais
ces zones sont toujours de superficie réduite, Ils doivent être utilisés
en s-.ison des pluies uniquement.
5/ Pâturages faibles de saison des pluies ou médiocre de saison sèche
------------------_-_______________I____--------------------------
Ce sont les psturages sur sol gravillonnairc superficiel, de
"Niargo" 3. base de Diheteropogon hsgerupii et d'Andropogon pseudapricus,
à n'utiliser qu'en saison des pluies.
Les mares les plus importantes apparaissent sur 12 carte mais il
n'en est pas tenu compte pour leur exploitation du fait de leur faible re-
présentativité. Il en est de m6me pour les jachères.
Répartition des différents types de pâturages
x
Sur l'ensemble du ranch d'une superficie totale de 85.8X ha,
la répartition des différents types de pâturages est la suivante n
Bons pâturages exploitables toute l'année (type 1) o
43.640 ha soit 50,8 p.100
Pâturages moyens toute l'année (type II) :
4.560 ha soit 5,4 p.100
/
. . l .

16
,
Bons pâturages de saison des pluies (type III) :
3.760 ha soit 4,4 p.100
P^nturages moyens de saison des pluics (type IV) :
24.230 ha soit 28,2 p.100
Pâturages faibles de saison des pluies (type V) :
9.630 ha soit 11,2 p.100
Selon les parcs, la répartition est la suivante :
T
Parc
type I
type II
type III
type IV
type V
Totnl
ogo 1
2400
480
2930
ogo 2
2170
-*
320
2970
Qw 3
2210
2210
ogo 4
2500
2500
G30 5
2510
2510
ogo 6
2360
110
2470
ogo 7
2745
9 5
2840
ogo 8
2610
120
2730
Ciaga 1
3165
250
85
3500
Diaga 2
3800
3800
Diaga 3
4370
_.
4370
Diagz 4
1630
1040
30
2700
Diaga 5
1330
1710
110
3150
Dinga 6
2255
715
50
3020
Diaga 7
3045
I_
2 5
3070
TinDouli
1140
1260
8700
2300
13400
Niadj 1
560
330
3330
1310
5530
Niadj 2
200
1600
2990
580
5370
NdiodorI
3780
3420
5720
3830
16750
Total
43640
3760
24230
9630
85820
. /
. . .

Pour déterminer la charge globale du ranch, compte tenu de l'uti-
lisation souhaitable des pâturages,
les bases suivantes sont retenues :
La valeur alimentaire du p^aturage est constante et semblable à
celle de saison des pluies pendant 90 jours pour le type à Andropogon gayanus
(aoGt-septembre-octosrcj,
60 jours (août-septembre) pour les autres. Pendant
le reste de l'année, la qualité du pâturage est celle de la saison sèche, sauf
pour le type à Andropogon gayanus qui pendant 60 jours (novembre-décembre)
n. une valeur intermédiaire.
charge de saison des pluies
: charge maximale
Pâturage sur dsk dior (1/2 sud)
19.800 ha x 500 kg de m.s. ;h~ 18.300 Unité btjtail
9 kg x 60 j.
Paturage sur niargo (1/2 sud)
8010 ha x 400 kg de m.s.
9 kg x 60 j.
# 5.860 Unité bétail
Pâturage sur bardiol (1/2 sud)
3190 x 450 kg de m.s. ;Ls-
9 kg x 60 j.
2.650 Unité bétail
PAturage mixte
4560 x 600 kg de m.s. #
9 kg x 60 j.
5.000 Unité bétail
Soit une charge de 31.810 Unité bétail
charge de saison sèche : charge minimale
P$turage à Andropogon gnyanus :
43,640 ha x 450 kg
9 kg x 305 = 7*150
Il s'agit là de charge possible lors d'équipement complet du
ranch en points d'abreuvement; actuellement, les deux grands parcs de Tiabouli
et Ndiodori ne peuvent être exploités en totalité en saison des pluies,
meme
en utilisant les mares (ce qui n'qt;st pas souhaitable étant donné les risques
sanitaires; la charge de saison des pluies sera bien moindre.
En effet, dans le sud,seuls Niadj 1 et Niadj 2 sont utilisables,
soit une charge de :
Niadj 1 : 330 x 450
9 x 6o & 190 unités
w # 3080 unités
1310 x 400
9 x 6o # 970 unités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
4240
. . / a.

1 8
Niadj 2 : 1~xx6~50 # 1300 unités
w & 2770 unités
580 x 400 .+L#
9x60
430 unités . . a . . . . , . . * . . . . . .
4 5 0 0
Les parcs Diaga IV - V doivent être également exploités en sai-
son des pluies ce qui représente une charge de :
Diaga IV :
# 2400 unités
1040 x 500 #
960 unités
3360
l . . . . . . l . . . . . . .
*
9 x 60
Diaga V :
# 2000 unités
171: zo500 # 1600 unités .,..,.....,..... 3600
Soit une chargé actuelle total-tr en saison des pluies de 15700
unité bétail.
Le disponible pour la saison sèche n'est plus que de 40.000 hec-
tares environ de pâturage à Andropogon gayanus qui peuvent supporter :
40.000 x 450
9 x 305
# 6.550 unité bétail.
Cette charge de saison sèche peut être augmentée d'environ 10 p.100
si les pâturages de saison des pluies sont exploités pendant 90 jours au lieu
de 60. En effet, bien que leur valeur alimentaire baisse assez rapidement,
ils peuvent encore être utilisés au mois d'octobre où la matière sèche con-
sommée peut assurer l'entretien et une légkre production. La charge de sai-
son des pluies ne serait plus que de 10.000 animaux environ pendant 90 jours
et celle de saison sèche de 7200 pendant 275 jours.
Dans les mêmes conditions, et lors d'équipement complet du Ranch
en points d'eau, les charges peuvent être respectivement de 21.200 unités
en saison des pluies et 7.900 en saison sèche.
. ./ . .

Selon sa politique d'achat et de vente d'animaux, le Ranch devra
jouer entre ces deux charges.
Il ne semble pas possible que l'effectif de
21.200 puisse Ctre retenu pour l'hivernage, ce qui obligerait à vendre plus
de 13.000 animaux en deux mois, novembre et décembre et à en acheter autant
en juillet-août. Il est donc certain que cet effectif ne sera jamais atteint
et que la totalité des pâturages de saison des pluies ne sera pas utilisée.
Dans ce cas, il sera possible d'en utiliser le restant en saison sèche et
.
plus particulièrement les zones dites à "paturage mixte" qui bien que n'as-
surant pas les besoins de production, peuvent fournir suffisamment d'énergie
et de m.a.d. avec l'apport du pâturage aérien pour entretenir une partie des
animaux qui seraient achetés en saison sèche.
.‘
Il est indispensable que les 43.640 ha de pâturage à Andropogon
gayanus qui fournissent en saison sèche 2.182.000 journées de pâturage
soient réservés aux animaux devant être vendus pendant cette période ou pen-
dant la saison des pluies.
. ./ . .

2 0
CONCLUSION
.
L'étude des pâturages du Ranch de Doli et leur carte permettent
de distinguer trois grands types de pâturages d'inégale répartition.
L'un, qui occupe 50 p.100 de la superficie de la station est à
base d'Andropogon gayanus, seule graminée vivace ayant un grand intérêt
du point de vue aliment du bétail. Cette espèce est plus ou moins bien
.
représentée et répartie en raison de sa sensibilité aux feux de brousse
et plus particulièrement ceux survenant en saison sèche.
Etant donné son intérêt sur le plan fourrager, puisque c'est avec
le p^zturage aérien la seule source appréciable de matières azotées diges-
.
tibles en saison sèche, il est indispensable de favoriser son implantation
et son développement en protégeant intégralement des feux de brousse la
totalité des parcs Ogo et Diaga où elle existe et peut s'installer. Ce type
de pâturage doit être réservé pour la saison sèche.
Les deux autres types de pâturage à base, l'un de Diheteropogon
hagerupii et Andropogon pseudapricus et l'autre de Schoenefeldia gracilis
sont essentiellement sinon uniquement des pâturages de saison des pluies.
.
La productivité à l'hectare de matières sèches consommables par
l'animal de chaque type de pâturage est variable selon les années et sous
la dépendance étroite de la pluviométrie.
La valeur fourragère de cette
Y
matière sèche varie fortement dans le courant de l'année. C'est ainsi que
pendant la saison des pluies, un hectare de p%turage selon sa composition
floristique fournit 40 à 100 journées de pâture tout en assurant à un ani-
mal de 300 kg une production de viande de 200 à 500 g par jour selon la
quantité consommée; pendant la saison sèche,
cet hectare ne fournit plua que
20 à 50 journées d'un pâturage de faible valeur alimentaire.
Pendant cette période, il ne faut pas envisager de pouvoir en-
graisser les animaux sans distribution de supplément alimentaire. On peut
tout au plus espérer voir les animaux assurer leurs besoins alimentaires
d'entretien grâce à l'apport azoté du pâturage aérien, ou limiter leur
amaigrissement.
c
Dans de telles conditions et compte tenu de la répartition des
différents types de pâturages, la charge du Ranch en bétail lors d'équipe-
ment complet en points d'abreuvement, peut varier de 21.200 unités en sai-
son des pluies à 7.900 en saison sèche.
C'est entre ces deux charges que le Ranch devra jouer, compte tenu
de sa politique d'achat et de vente d'animaux.
Mais cette charge ne peut
d‘
f
être assurée que si la totalité de la station est intégralement protégée
des feux accidentels venant de l'extérieur,
et si une politique de feux con-
trôlés et réguliers est adoptée pour lutter contre l'embrousaillement ligneux
qui ne manquerait pas de se produire.

.-
i
- .
,
c