iNSTm D'ELEVAGE ET DE MEDECINE ICtTERINAIRE DES...
iNSTm D'ELEVAGE ET DE MEDECINE
ICtTERINAIRE DES PAYS TROPICAUX
.w------ -------------------------
I&BOFsITOIRE NATIOXAL DE L'ELEVAGE
ETDERECHERCHES VETERINAIRES
DluaR-HANN
C 0 L Ii 0 Q U E o EMBOUCHE '
Dakar, 3-8 décembre 1973
m-e
GRAIME ET TOURTEAU DE COTON
EN EMBOUCHE INTENSIVE
par H.CALVET
Novembre 1973

La graine de cotti et plus encore le tourteau de coton, sont depuis
longtemps utilisés dans l'alimentation anirrale. Dans les pays, &pos
pmduc-teurs, aux U.S.A. en particulier, la farine de coton intervient pour
une part plus ou moins importante dans la plupart des rations destinées à
l'espèce bovine, tant pour la production du lait que celle de la viande.
Eh Afrique, bien que certains pays produisent des quantités de
plus en plus importantes de graine, l'usage de cet aliment est peu développe
en raison du caractère strictement extensif de la plupart des élevages, et
des circuits ccmmxiaux qui drainent vers l'exportation la graine brute ou
l'huile et les tourteaux résultant de son traitement: la demande de ces pm-
duits sur les marchés europkns et au Japon étant très forte
Cependant, des observations r&lisées dans plusieurs pays9 en
pari-iculier au Tchad, et un certain nombre d'essais expérimentaux s'accordent
à reconnaître dans le coton-graine et ses dérivés des éléments d'un grand
intérêt pour l'alimentation des bovins tropicaux.
Dans le domine de l'utilisation alimentaire des produits coton-
niers, deux considérations dominent, d'une part, leur haute valeur alimen-
taire, d'autre part la pr&ence de gossypol.
VALEUR ALIYENTAIRS DE LA PWLL-NE ET DES SOUS PROWITS DU COTON
Le coton grain fournit en moyenne 37 p.100 de son poids en fibre
et 63 p.100 en @aine. Les graines non décortiquées permettent d'obtenir :
. 47,7 p.100 de tourteau ou de farine
. 15,15 p.100 d'huile brute
. 25,70 p;loO de coque
.
5,5 p.100 de linters
.
5,95 p.100 de déchets divers.
. ./ . .

2
-AWYSE BROl%VOL%tQUE DE L.4 GRAINE
A partir d'un nombre important d'analyses portant sur des graines
de diverses provenances, on peut estimer que la composition chimique moyenne
de la graine correspond aux données suivantes (graine non délintée) :
gr p.100 de M.S.
. rratières sèches................ 95 g p.100 produit brut
. matières minérales.........,.,. 4 g p.100 M.S.
. rratières grasses............... 20 " " "
. mtières protéiques brutes..,,. 20 "
Il
t1
. cellulose Mende................ 28 " " *'
. phosphom..................... 0,55 “ '
calcium........................
l
0,15 '! "
Il s'agit là d'un produit remarquable par un taux élevé en mtière
passe, en mtières protéiques et en phosphore.
Lt-s coefficients de digestibilité des divers constituants étudiés
p Ymisson sont pour les protéines 74 p.100, pour les matières grasses
92 p,lQO, pour la cellulose 64 p.100 et pour l'extractif non azoté 59 p.100.
Ces caractéristiques permettent d'attribuer à la graine de coton une
valeur énergétique élevée: 1,06 à 1,lO UF au kg,,
..,
avec une teneur en matière
azotée digestible de 125 g au kg. Le rapport MAD/UF, supérieur à 100, est
t&s favorable, tout particulièrement pour la production de viande.
.
LE TOURTEAU DE COTON
On rencontre en Afrique plusieurs catégories de tourteau suivant
le rmde d' extraction de l'huile.
Le procédé le plus utilisé est l'expeller mais quelques tourteaux de
pression existent encore. Les graines peuvent être traitées entières, cgest-à-
dire non décortiquées et non délintées, ou bien simplement délintées ou bien
encore décortiquées. Ces divers facteurs technologiques influent directemmt
I

3
sur la composition des tourteaux cm en témoigne le tableau suivant, donnant
la valeur moyenne des tourteaux de coton africains (Tacher, Rivière, Landry,
février 1971).
3ellu-
.-
N MS
MM
MG
lose
ENA P ca
.-.-
Tourteaux expeller
de graine entière... 7
92,35
5,77
ii,87
la,28
25,ai
30,62 1,267 0,15
Tourteaux expeller
de graine délintée.. 7
93,25
6,55
9,73
38,23
ll,o
27,74 1,055 0,206
Tourteaux expeller
de graine décorti-
quée................
4
93,70
7,20
6,9
47,0a
3,45
29,07 1,730 0,204
Tourteaux pression
de graine décorti-
quée . . . . . . . . ...*....
a
94,3
a,09 i7,87
42,2C
3,lC 1,540~~~0~214
23,041
On constate que les tourteaux de pression sont beaucoup plus gras
que les tourteaux extraction; la pr&cnce de la coque et du lint lors de lîusi-
nage augrfmte le taux de cellulose et diminue celui des matières azotées brutes.
On peut attribuer aux tourteaux expeller de graine décortiquée les
valeurs de 1,30 UF et 350 g de MAD.
PROTEINES DE LAGRAINE ET DUT(WX'EKJ
Le taux de protéine est élevé dans la graine et très élevé dans
les tourteaux. La valeur biologique dsune protéine pour une espèce donnée
dépend de sa composition en acides aminés indispensables.
En prenant C~~IE référence les protéines du lait ou de lloeuf
entier (CUD = 100) on a pu établir une échelle de valew des protéines dgori-
gine végétale ou animle:. D'après les auteurs amkkaim et les norrkeux
travaux effectués dans ce domine, les protéines du coton auraient une bonne
valeur biolodque qui les mztkrwLt, certes, à un niveau infkieur aux protéines
/
l . *.

du lait, mis à égalite avec celles du tourteau d'arachide et au-dessus des
protéines du tourteau de sésame de copra ou de la farine de luzerne.
Le facteur limitant des protéines de coton est la lysine,
En ce qui concerne le tourteau et étant donné que la lysine est
très rapidemnt altérée par la chaleur, la valeur de la protéine dépendra de
la temp&a-ture J laquelle est porté le tourteau pendant l'extraction de
l'huile.
Un autre facteur, le gossypol, interfère encore en ce qui concerne
le taux de lysine utilisable.
Ce produit formant des composés avec la lysine inactive cette
dernière. La valeur de la protéine est donc fortement influencée par le taux
de gossypol contenu dans la graine ou les tourteaux.
Le gossypol est un pigmnt végétal phénolique contenu dans les
graines de coton à des taux très différents suivant les variétés. Certaines
varié-t& dites "gland less" ne contenant pas de toxiques, ont été adaptées
à l'Afrique tropicale (I.R.C.T.) et sont en voie de vulgarisation. Le gossypol
existe dans les produits cotonniers sous une forme libre qui est toxique et
une forme lige qui le serait plus ou beaucoup n-oins. La proportion de l'une
et l'autre forme est variable suivant les produits. En Egypte, sur 8 échan-
tillons de farine de coton, prépar& à partir de graine non décortiquée, on
a, en moyenne, 1,36 g pour 100 de gossml total pour 0,18 p.100 de gossypol
libre.
Le gossypol libre est soluble dans l'huile et thermlabile, c'est
ce qui explique que lors dutraitemt industriel de la gaine la plus grande
partie du gossypol libre passant dans l'huile, le tourteau ne contient surtout

5
que du gossypol lié. b rr&ne, la plupart des farines de coton vendues sur les
nsrchés an-&icains contiennent peu de ,~~~sypol car elles subissent, en cours
de p&paration, un traitement à la vapeur.
Les diverses espèces animales sont d'une scnsibilit6 tr& diff&
rente vis-ri-vis de ce toxique. L.c lapin, le porc et les volailles sont beau-
coup plus sensibles que les ruminants.
LE lTb3de d'action du toxique est encore mal connu. Son ingestion
semble entraîner une mauvaise utilisation des protéines dans lvorganis~.
Les doses susceptibles de produire des accidents chez les bovins
sont, dvune facon g&&KLe, assez mal connues, car la sensibilité des anirw~~
varie
à l'intérieur d'une r&me espèce suivant de nombreux facteurs (tige,
état g6néral des animaux, accoutumance, etc. ..).
C'est en raison du manque de précision dans ce domaine quvon se
borne à certain nombre de recommandations dans l'usage alimentaire de ces
produits. Il est, en effet, conseillé de ne pas dépasser dans la ration jour-
nalière des bovins adultes, plus de 2 kg de graine ou 5 kg de toucrteau.
Des observations concernant la sensibilit6 des bovins tropicaux
a-l-t été effectuées à Dakar, à lvoccasion de deux essais d'embouche intensive.
Unpremieraeu lieu en 1972; il utilisait une ration à base de
coque d'arachide &lassée contenant une forte proportion de graine de coton,
ration donnée d'emblée, sans p&iode d'adaptation, à des anirraux en rt-auvais
état général. Cette ration a été mal. acceptée durant le premier m-ois.
En effet, la consomtion est den-w&e faible (7 kg dvaliment
par ~animal et par jour), le gain de poids moyen a été nul, certains animaux
cnt pr&ent6 un amxxigrissement immant, acccompagné de diarrhée et suivi
de mort dans 2 cas. Ces troubles ont été rapportés à une sensibilisation
!
. . . .

6
particulière au gossypol car ils se sont estompes rapidement quand la pro-,
pxtion de graine a été ramenée de 27 à 18 p.100 zt que la ration a été enri-
chie en protéines par adjonction de tourteau d'arachide,
Dans l'essai 1973, le comportement des animaux a été différent. Dans
un des lots, le lot A, la ration à base de coque d'arachide (sans &lasse),
rxmpxtait a12 début 18 p.100 de graine de coton pour passer au bout de 4 se-
mines à 26 p.100.
Bans une autre des rations, la ration C, la coque d'arachide est
remplacée par la coque de graine de coton (particulièrement riche en gossypol
d'après les dosages : O,20 p.100) et contient encore comme dans A, 18 p.100
de graine).
La ration C apporte donc des quanti-tés de gossypol deux ?ï trois fois
supérieures à celles de la ration A et supérieures également à celles conte-
nues dans l'aliment 72. Or, on ne remarque en C, au début de l'essai, aucun
phéno$ne d'intolérance. Les animaux de ce lot, au cours de la première pé-
riode, présentent m%re un gain de poids su$rieur à celui des autres (1300 g
pour C e-t 1030 g pour A). Ces avantages disparaissent par la suite et les
@ns de poids, durant la dernière période, sont de 290 g pour C et 750 g
pour A.
Les animaux du lot C semblent donc tolérer le toxique pendant la
première rwitié de l'essai -- puis ils se comportent cm s'il existait
&s phénom&es d'accwlation avec, au-delà d*un seuil, apparition de trou-
bles traduits dans le cas présent par une diminution très nette de la pro-
duction.
Les dosages de gossypol sont incapables de rendre compte de cette
différence de comportement puisque les rations 73 et, en particulier, la
ration C semblent contenir des taux de gossypol @lus élevé que la ration
/
. . . .

7
utilisée en 72. Pas ml d'obscurité subsistent donc dans ce domine. La
relative imprécision du dosage du gossypol et la différenciation difficile
entre les formes9 gossypol libre et gossypol lie, pourrait être une explica-
tion à ces incohérences.
Après ces considérations générales, nous allons citer les &sultats
concernant un certain nombre d'exp&i.mntations d'erdxmche intensive ou semi-
intensive, Salis& &cemment, et ayant pour facteur com l'iritrcduction
dans les rations de coton graine ou de tourteau de coton.
?Tais il faut se garder de croire que l'usage des produits cotonniers
en alimentation animale constitue une donnec récente. Au Tchad, en effet, où
le coton est la première production agricole, les éleveurs connaissent depuis
longteps la graine ou le tourteau de coton dont ils r&ervent l'usage à des
catégories privilégiées de Gtail (vaches laitières ou boeufs de labour)
cmn-e en témoigne le rappti Mongodin de 1968.
EmoucHE sm1 l-NTI=NSIvE
Essais de Nakwa (Cameroun)
Lapartie expérimentale qui nous intéresse concerne deux lots
(lots 3 et 4) de zébus âgés de 3 2 4 ans, pesant en myenne 350 kg, entretenus
3 n-ois sur pâturage de saison sèche; la supplémntation du pâturage est &a-
lisée par du foin sec et un concent&.
Dans le lot 3, ce concentré se compose d'un r&lange de ~&Lasse, u&e
et sels minéraux, dans le lot 4, de coton graine et de sels mirG%aux. Le
lot 5 ne recevmt aucun supplément constitue "le términ pâturage".
. ./ . .

8
Evolution desNids
------------- ----.a
Lot 3
Lot 4
Témins
(&lasse/ur&>
(graine>
10
5
8
~Gain total kg 1
+ 20,s + 4,2 1
t 47,9 2 5,2 /
- 27,6 + 4,5 1
I Gaidjour g .
231
- + 47
,
537
t 6
-310
+ 51
.
Dans le lot 3, la consomtion de supplémt h&sse,u&e)
a été de 300 kg, soit environ 1 kg par 100 kg vif et par jour.
ks le lot 4, elle est dz 190 kg de graine, soit en myenne
560 g/lOO kg vif/jour.
La consommtion de la graine légèrement r&lassé a diminué au
cmrs de l'essai, tandis que celle du m&nge &lassé augmntc du début à
la fin.
Résultats à l'abattage
------.m------------- -
Lot 3
Lot4
h&lasse)
(coton>
Témh
Poids carcasses
chaudes
216,8
235
181
-
-
Rendement
52,2
59,6
5 5
COUT DE PRODVCTION D'UN KILO DE GAIN
Les dépenses alimentaires dans le lot 3 ont été (à raison de 19 F
le kilo du rr&lange urée, &lasse, sels) de 6.000 francs. A cette som s'a-
joutent les frais de min d'oeuvre et les amhagemznts, soit 500 francs par
tête. Le total des frais est donc de 6,500 francs.

9
Dans le lot 4, les di7;pense.s alirrmtaires sont (à raison de 8 F.
la graine de coton r&lassée 2 1 p.100) de 18.000 francs et au total de
2300 F.CFA/tête.
IP coût de production d'un kilo de gain est :
- dans le lot 3 (&lasse,u&e) de 315 francs,
- dans le lot 4 @mine coton) de 48 francs.
CONCLUSION
Les r&ultats sont nettement plus favorables avec la graine de
coton qusavec le suppl&mnt rrRlasse, ur&.
Les gains sont deux fois plus élev&, le poids des carcasses
obtenues est s&rieur, le coût à la production d'un kilo de gain est 6 fois
et demi plus faible.
ESSAIS DE NIONO
L'embouche a, ici, une dur& beaucoup plus longue (15 mis) et
a été poursuivie sur des pâturages natwels au cours d'une saison des pluies
(juillet-août), d'une période de transition (septembre-octobre) et tout le
long d'une saison sèche (novembre-juin).
Les animux sont des bouvillons zÉbus mures ou peulhs, âgés
dans certains lots, de 2 3 3 ans et dans d'autres, de 3 ir 4 ans.
Le concenti distribué en quantité variable pour teGr compte
de l'et& du pâturage naturel, est composé d'un tilange de farine de riz
et de gaine de coton (la proportion des deux produits a eté, pendant la
plus grande partie de l'essai, de 25 p.100 de graines pour 75 p.100 c1~ farci-
de riz). Les &sultats pondéraux sur les lots de zébus peulhs et rrtaures
de 4 à 5 ans ont été les suivants :
. ./ . .

1 0
T
T;
T&mins
I
IL&S
2 zébus peulhs
4 zébus mures 50 % de peulhs
5 0 % demaures
"-
Effectif
18
1 8
17
G=iins totaux
I 99,4 + 10,7- I 92,l + 10,8 41 + 14,5
Gxins/jour
236
219
9 7
-y_
Au bout des 14 mis, chaque animal a consorr& 1190 kg de concent&,
.
soit 890 kg de son et farine de riz et 300 kg de coton, soit par jour et par
100 kg vif, 760 g de son et farine et 260 g de coton graine.
Résultats à l'abattage
----------.w--------- -
1
I
Lot2
1 Lot '+
1 Témin 1
Poids carcasses
chaudes
166,0
160,8
106,2
Rendement
s3,9
53,4
46,O
I
COUI DE PRODUCTION D'?UN KILO DE GAIN
Ces frais en francs maliens et par animal se décomposent ainsi :
Lots supplémentés
Lats témins
- - -
- amortissements ....................
200
- parcs et logements berger;..; .....
120
200
- petit matériel ....................
695
- frais manoeuvres et gardiens ......
2.335
4.945
- frais nourriture ..................
9.200
L
- pertes ............................
2.500
3.970
- frais g&éraux ....................
2.060
915
total .............................
17.110 F.M.
10.030 F.M.
Le coût de production d'un kilo de gain est :
- lot 2 .......... 172 F.M.
-lot 4 ............
185 F.M.
- témins ......... 244 F.M.
. . / . .

11
On constate que 12 prix de revient d'un kilo de gain produit sur
p%wage sans supplémntation est plus élevé qu'avec supplémantation.
N.B.- Les animaux ont été vendus sur pieds au prix de 145 F.M./kg vif. Liss
r&u.ltats de cette embouche lente sont beaucoup mins favorables que
dans le cas pr&$dent. Cela tient d'abord au mauvais état sanitaire qui
a &gné en début d'essai (péripneumonie) et surtout ,7 l'insuffisance
des suppléments journaliers (260 g de graine par 100 kg vif au lieu de
560). Ces faibles quanti& n'ont pas permis un croît suffisant.
Las essais rapportés se sont déroulés en Côte d'ivoire (Eouaké),
au Kali (Eougabougou) et au Sénégal (Sangalkam et l'IRAY de Bambey). Ceux de
Eouaké ont un caractère particulier car ils font intervenir des animaux
croisés de races européennes @J'Danm x Gersey), ce qui en rend les -fesüLtats
peu comparables. Pour cette raison, nous ne les etudiemns pas.
l"- Essais de Eougabougou
Ces essais sont &alisés dans le cadre d'une sucrerie et font in-ter-
venir,dans les rations, des bouts verts de came ii sucre. 4 lots sont mis en
douche intensive pendant 6 mis, Deux de ces lots reçoivent dans leur ration
2 kg de vaine de coton (sur les 21 et 24 kg distribués journellmmt).
1%~ ces 2 lots, le gain de poids journalier est, en moyenne, de
500 g alors qu'il n'est plus que de 370 g avec les deux autres rations sans
graine de coton.
L'indice de consonumtion dans les 2 lots qui nous intéressent est
également inférieur de 2 à 4 points.
.
/
.
.a

1 2
tifin, le coût de la production d'un kilo de croît est de lpor&e
de230 francs maliens contre 315 dans les lots sans coton.
Conc ici encore et bien que faibles, les &sultats techniques et
6conomiques ont été meilleurs avec les rations qui contenaient la graine de
ooton.
Dans un des lots, la Faine de coton était legèrement r&lassée
ce qui a entraîné une consommation légèrement supérieum. Les performances qui
en ont r&ulté ont alors été meilleures que dans le lot où la graine non
nélassée a été rroins bien consom&e.
2O- Essais de JL%mïbey, 1972
Ils portent sur 10 zébus et 10 n-&is de Barribey. La ration de base
distribuée est composée de fane d'arachide et de foin de jachère, éléments
auxquels ont adjoint deux types de concentx-6 :
- l'un contient 100 p.100 de graine de coton bmyge
- l'autre 25 p.100 de Faine et 75 p.100 de c&&le.
LES gains de poids enregistrés sur une p6riode de 3 mois ne semblent
pas s&istiquemnt différents et ils sont, en myeme, de 400 g de gain jour-
nalier.
La graine de coton constitue donc un bon myen de supplémter les
fourrages grossiers pour obtenir l*engraissement des bovins.
3O- Essais de Sangalkam, 1972
La ration est à base de coque d'arachide &las&e de son et de farine
et d'une proportion de coton graine qui, après une @riode de tatonnements,
a ét6 de 18 puis 24 p.100. Les animaux sont des taurillons zébus Gobra ou
mures âgés de 3 à 5 ans.
. ./ . .

13
Au bout de 112 jours d'alimentation intensive, le gain de poids
total est, zen moyenne, de 129 kg pour les maures et de 118,7 pour les gobra,
ce qui correspond à des gains journaliers de 1152 et 1063 g.
L'indice de consommation myen s'est élevé à 6,67 et 7,27 TJF' pour
l'une et l'autre Face. Le poids myen des carcasse chaudes a atteint 180 kg
avec un rendement de 53,7 p.100 chez les rmxes et 198 kg avec un rendement de
56 p.100 chez les gobra.
Le coût de production d'un kilo de gain ne faisant intervenir que les
frais d'alimentation s'él$w à 90 francs.
4O- Essais 1973, graine de coton
Dans le lot A, la ration est comparable à la p&c&dente. Elle com-
ptie de la coque d'arachide, des sons, des farines et du coton graine qui
passe de 18 p.100 en &iode d'adaptation à 26 p.100 durant le reste de
l'essai. Il n'y a plus ici de &lasse. L'essai est plus court que préc~demnt
(84 jours), les animaux d'un très faible poids au départ (170 kg) subissent en
cutre une certaine gène du fait de la pluvimétrie de l'hivernage. LRs r&-
sultats moyens sont alors infcrieurs à ceux de l'essai 1972.
Le gain moyen journalier est de 938 g avec un indice de consom-tion
de 6,64 UF. Le poids des carcasses chaudes est de 112 kg avec un rendement
I
de 51,5 p.100.
Le coût à la production dvun kilo de gain est de 145 F.CFA pour un
pix de coton graine de 18,6 F/Kg.
.* / . .

14
SO- Essai 1973, tourteau de coton
Il s'est déroul& en r&me temps et dans les n-&m conditions que le
pticédent. La -graine de coton dans la ration coque d'arachide, farine et sons,
est remplacée par 12 puis 15 p.100 dc tourteau de coton de la SODEC. Le gain
rmyen dans ce lot a etté de 1042 g avec un indice de consomtion de 6,67. Les
carcasses obtenues pèsent, en moyenne, 3.41 kg avec un rendement élevg de
55 ,5 p.100.
Le coût a la production d'un kilo de gain est de 158 francs pour un
prix de tourteau égal à$$5 francs. Cet essai montre que le tourteau de coton
semble supérieur ,7 la graine brute en ce qui concerne les perfomces mis
égalemnt, ma&& un coût à l'achat plus éleve que celui de la graine
pour ce qui est du bilan économique, ce fait tenant essentiellement à la
milleure qwalité des carcasses produites.
CONCLUSION
Bien que le nombre des expérimentations ayant utilisé la graine et
le tourteau de coton soit encore peu élevé, il apparaît que l'un et lvautm
de ces produits ptisentent un grand in-tér& pour l'alimntation animale, Que
œ soit en embouche semi-intensive ou embouche intensive, les rations conte-
mn-t du coton se r&èlent, d'une façon g&&ale, supérieures aux autres (le
tableau ptisenté en annexe en térroigne).
Les bovins tropicaux semblent faire preuve, ù 1'Ggard du gossypol,
d'une grmde tol&ance; des ph&o&nes de sensibilisation -3 ce produit sont
cependant apparus, soit en début d'embouche quand une ration à forte teneur
en graine a été servie,sans adaptation des anirmux, soit en fin d'embouche
lorsqu'un certain seuil toxique a été atteint après 8 semaines d'alimenta-
tion intensive. Les normes de prudence concernant l'administration de ces
produits doivent donc, et jusqu'$ plus ample informtion, être respectées.
. ./ . .

15
L'efficacité de la graine de coton semble meilleure lorsquvadjointe
à une ration sèche. En effet, dans plusieurs essais où elle complémentait des
fourrages verts, les Aultats ont été rroîns bons. Une vocation particulière
de la graine ou du tourteau de coton para2 être la supplémentation en saison
sèche des troupeaux entretenus sur pâturages naturels. Les essais r-éalisés
suivant cette technique montrent qu'il est possible d'envisager une forme
d'embouche lente sur pâturag~suppléktentés qui, complétée par une courte
période en feed-lot, pourrait constituer une formule économique de produc-
tion intensive de viande,
Enfin, il est une dernike question qui est du domaine des konomis-
tes et des responsables de l'élevage. On peut, en effet, se demander si en
alimentation animale on doit utiliser la graine brute ou le tourteau obtenu
après extracticn de l'huile. L'expérience semble montrer que, mal.grG son
prix marchand plus élevé, le tourteau employ6 dans des conditions déterminées
est capable, en remplaçcant dans la ration la graine de coton, de donner de
meilleures performances techniques et des rkultats Ckonoiniques au rrûins
6gaux. Le traitement industriel de la graine et la mise à la disposition des
6leveurs du tourteau paraît donc la solution la plus rationnelle pour valori-
ser la graine de coton, sous-produit de $US en plus important de la produc-
tion cotonnière.

16
Parallèle entre des essais ant&ieurs sur Gobra du
IL&IE âge avec un type de ration comparable mec ou
sans graine ou tourteau de coton
Croît
coût
Ration
imyen
Indice
productic
joumalie
-
lkg gain
-
Coque doarachide &lass&e
969
.concent& farine sorgho (essai 1)
122 j
1.080
692
150
.concenti farine riz
(essai 2)
122 j
585
10,3
88
-
-
- -
Coque d'arachide &las&e
.concenti farine riz
(essai 3)
147 j
850
794
74
970
Paille de riz
.concentti farine de riz (essai 4)
126 j
672
931
9 2
- - - - -
Lot 1 -paille tconcenti farine de riz
111 j
698
836
91
ht 3 -paille tconcenti fLarine sorghc
111 j
739
7,8
144
971
Lot 4 -paille tconcenti farine de riz
111 j
672
931
9 2
Lot 5 -paille riz + tourteau
111 j
400
937
125
Lat 6 -paille de riz + tourteau u&e
111 j
423
893
9 3
-...--
972
Coque d'arachide délassée t farine +
son t graine de coton 18 à 24 %
112 j
1.059
794
90
-
-
IDt A - coque d'arachide + farine et
son + 18 à 26 % de graine de
coton
84 j
948
6,64
145
973
Lot B - coque d'arachide t farine t
son t 12 à 15 % de tourteau
de coton
84 j
1.054
6,67
158

1 7
B I B L I O G R A P H I E
1 - MONGODIN et RIVIERE.- Valeurs bromatologiques de 150 alixnts de l'Ouest
Africain.- Rev.Elev.M&d.vét.Pays trop.,1965, 18
-(2) -183-218
2- MAHAWA M'BOIUI.- L'utilisation des graines de coton dans l'alimntation
des bovins.Décetire 1972. Documnt broché, Centre Recherches agm-
nomiques de Ba&ey
3- MONGODIN.- Sous-produits d'origine végétale ou animale destir& à l'ali-
mentation du bétail,- Documnt brochE mis 3 la disposition de la
RGpublique du Tchad par le Sectitariat dvEtat aux Affaires Etran-
gères, n-ars 1968
4- MONGODIN B. etVAN DEN BERG X.- Produits tropicaux utilisables corne
aliments du bétail en Afrique occidentale francophone.- Rapport
exécuté à la demande du Ministère de la Coopération par 1'I.E.M.V.T.
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5- Cottonseed and cottonseed prcducts.- Edité par Al-ton E.Bailey, 1948
Interscience Publishers inc.New York
6- DERIVAUX J. et LIEGEOIS F.- Toxicologie vét&inaire.- Vi@ Wères 1962
7- LHOSTE ph. et DWAS R.- Embouche intensive de zébus de l'Admous..-
Rev.Elev.Méd.vét.Pays trop., 1972, 25 (2) - 259-280
8- SI'OJXEMBURG P, et coll.- R&ultats des essais d'engraissemt de zébus
sahéliens à Dougabougou et au Ranch de Niono par l'utilisation
des sous-produits agricoles de l'Office du Niger. Rapport,mars 1971
APARAITRE:
cALvE=r H,, VALENZA J., FRIOT D, et WANE A.M.- La graine de coton en errbouche
intensive (publication)
FAVRE B., CALVET H., VALENZA J. et WANE A.M . - Nouvel essai d'embouche intensive
avec les sous-produits de l'industrie cotonnière (rapport).