Recherches épidémiologiques sur la toxoplasmose ...
Recherches épidémiologiques sur la toxoplasmose
humaine et animale au Sénégal *
PAR
J.-P. GARIN, R. BAYLET, J. DESPEIGNES, T. KIEN TUONG, M. RIOCHE et P. CORREA
Depuis la découverte du premier toxoplasme
Mas Bakal au Kenya ; Dor en Côte d’ivoire
connu que Charles Nicolle et Monceaux ob-
rapporte en 1967 quatre observations de
servèrent chez un petit rongeur subsaharien,
toxoplasmose
congénitale, dont trois avec
Ctenodactylus gondii, un parasite semblable
confirmation biologique et nécropsique.
a été reconnu chez presque tous les mammi-
A Dakar, Senecal en 1959 avait publié le
fères ainsi que chez des oiseaux, des animaux
premier cas
à sang froid, des poissons...
de toxoplasmose congénitale
observé chez un enfant noir. Dans les deux
Depuis le rapport du premier cas humain,
années suivantes, quatre autres cas ont été
en 1923 à Prague par Janku, de nombreuses
diagnostiqués par Satgé et coll. Plus récem-
observations biocliniques ont permis de pré-
ment, nous avons eu connaissance par le
ciser les caractéristiques cliniques de la mala-
Docteur Maffre d’une toxoplasmose acquise,
die chez le nouveau-né, l’enfant, l’adulte et
diagnostiquée par le Docteur Charreau, chez
ont montré le caractère ubiquitaire de l’in-
un enfant libanais de 4 ans vivant à Kaolack.
fcction.
En Afrique Noire, il faut reconnaître que
***
nos connaissances sur la toxoplasmose sont
encore très modestes. L’existence de cette
L’objet de notre étude était, par la métho-
parasitose est cependant certaine : elle est
de séro-épidémiologique,
attestée par l’isolement de plusieurs souches
1). d’évaluer dans la population dakaroise
de Toxoplasma gondii et la constatation de
et tout particulièrement chez la femme en-
cas cliniques sérologiquement confirmés :
ceinte, la prévalence de l’infection toxoplas-
- des souches de toxoplasme ont été iso-
inique ;
lées au Congo par Van Saceghem dès 1906,
2). de reconnaître quelques-uns des réser-
par Witkor en 1949 chez le pigeon et le lapin,
voirs de toxoplasme animal pouvant éven-
par Jadin à partir d’un trombididé et en Haute-
tuellement constituer une source de contami-
Volta par Gide1 chez une tique Amblyomma ;
nation menaçante pour l’homme ou pouvant
- des investigations
biocliniques ont été me-
participer au cycle selvatique de cette zoo-
nées récemment par Jadin à Lovanium, par
nose.
1. - MATERIEL ET METHODES.
Ont été testés :
Maternité aEricaine de Dakar, en 1967 au
- d’une part - 144 sérums humains pré-
niveau de consultations prénatales de P.M.I.
levés en enquête systématique en 1964 à la
Ils appartenaient à des femmes africaines
âgées de 20 à 40 ans.
- 200 sérums d’adultes africains ne pré-
Laboratoire dc Parasitologie et Pathologie exotique,
Faculté de Médecine de Lyon.
sentant aucune affection particulière, tous
Chaire de Médecine préventive et d’Hygiène de la
originaires de la ville de Dakar ou de sa
Faculté de Médecine de Dakar.
banlieue immédiate ;
* Communication présentée aux VIF Journées Médicales de Dakar (11 - 16 janvier 1971).
Médecine d’Afrique Noire : 1971, 18 (10).

7%
J. P. GARIN, R. BAYLBT, J. DESPEIGNES, T. KIEN TUONG, M. RIOCHE ET P. CORREA
- d’autre part - 111 sérums de bovins de
qués : systématique le test de lyse classique
l’espèce Bos taurus (35) ou Bos indicus (76)
(dye - test) et pour certains d’entre eux,
- 83 sérums de moutons - 32 sérums de
l’épreuve de fixation du complément ou
chèvres - 21 sérums de porcs élevés aux
l’épreuve
d’immunofluorescence
indirecte.
environs de Dakar.
Seuls les résultats obtenus avec le dye-test
- 44 sérums de singes capturés au Sénégal
seront ici présentés. Les 200 sérums d’adultes
oriental et 25 sérums de rongeurs capturés
dakarois tout-venant ont été soumis unique-
à Dakar.
ment à une épreuve de déviation du complé-
Sur les 144 sérums de femmes enceintes et
ment type Kolmer utilisant l’antigène Ital-
sur les sérums des animaux ont été prati-
diagnostic.
II. - RESULTATS.
II. a. SERUMS HUMAINS
ici d’une infection assez récente ayant moins
de quelques mois d’évolution.
II. a. 1. Femmes enceintes.
- Aucun titre n’est significatif d’une infec-
L’analyse des résultats montre que l’on
tion aiguë.
observe 18 % de positivités (1/20e et plus)
sur l’ensemble de la population testée (144).
Ainsi, on constate une faible fréquence des
De très nombreux sérums sont dépourvus
positivités et des titres ordinairement faibles
d’anticorps antitoxoplasmiques, ce qui paraît
chez les sujets positifs.
inhabituel pour une population d’adultes.
Un pourcentage de positivité identique a
En effet, le pourcentage de dye test positif
été noté par Jadin, à Lovanium, qui trouve
est dans les pays européens, beaucoup plus
36 positivités dans une population de 205
élevé, l’infection intéressant de 60 à 85 %
femmes congolaises.
des adultes de cet âge. En France par exem-
ple, après 25 ans, 60 à 70 % de la population
comporte un taux d’anticorps antitoxoplas-
II. a. 2. Population tout-venant.
miques décelables.
Les 200 sérums soumis uniquement à
Comme dans toute population de sujets
l’épreuve de déviation du complément ont
sains, les titres sont peu élevés. 11 existe deux
donné les résultats suivants :
groupements de titre :
- des titres très faibles - 22 sérums ont
7 positivités à la dilution 1/8”, soit un pour-
un titre inférieur au 1/5@, qui font la preuve
centage de 3,5.
d’une infection déjà ancienne. Même faibles,
ces titres témoignent cependant d’une infec-
Ce taux de prévalence est donc également
tion en raison de l’excellente spécificité de
très bas si on le compare aux chiffres dix
la réaction ;
fois supérieurs obtenus au cours d’enquêtes
menées en Europe centrale. Il est toutefois
- des titres moyens - 4 sérums titrant
peu différent de ceux notés à Madagascar
1/200e, associés deux fois à une réaction de
(1,6 %) et même en France par Md. Virat qui
déviation du complément positive au 1/2Oe
décèle deux positivités dans un lot témoin
et au 1/160” : il est donc probable qu’il s’agit
de 137 adultes de 20 à 25 ans.
Médecine d’Afrique Noire : 1971, 18 (10).

RECHERCHES ÉPIDÉMIOL~GIOUES SUR LA TOXOPLASMESPEIONLS, T. KIEN TuONG, M. RI~CHE ET p. C~RREA
733
II. b. Sérums d’animaux
6). Singes capturés au Sénégal oriental
ANIMAUX D’ELEVAGE
- Cynocéphale
. . . , . 32
1). Bovins
- Patas
. . . . . . . . . . 1 2
tous négatifs.
Lieux de
NOrnbl-5
Epreuve de lyse positive
prélèvements
20
200
1000
Total
“/.
Dakar
35
12
2
1
15
42
Cette étude séro-épidémiologique prouve
l’existence de la toxoplasmose chez les ani-
Fer10
76
16
2
18
23
maux d’élevage au Sénégal : 30 % des bovins,
Total
111
28
4
1
33
30
46 % des ovins, 6 % des caprins, 28 o/ des
porcins testés ayant des anticorps antitoxo-
plasmiques.
2). Caprins
Si les titres en anticorps sont le plus souvent
faibles, par contre des titres de 1000 et 2 000
~::;
notés chez quelques bovins, caprins et por-
cins témoignent d’une infection récente à
priori dangereuse.
Les grandes régions géographiques du Sé-
négal paraissent toutes intéressées :
- Cap-Vert (bovins - ovins - caprins)
3). Ovins
- Casamance (petits ruminants)
Lieux de
Epreuve de lyse positive
- Ferlo (bovins et caprins).
pr61èvements
Nombre
20
200
Total
“1.
Dakar
28
7
4
11
39
Les rongeurs péri-domestiques urbains sont
Casamance
4
2
1
3
également infectés, au moins en ce qui con-
Fer10
51
25
25
49
cerne Cricetomys gambianus qui s’ajoute ainsi
à la liste déjà longue des rongeurs réservoirs
Total
83
34
5
39
46
de toxoplasmes.
Ces constatations de parasitisme chez les
4). Porcins
animaux vivant au voisinage de l’homme sou-
lignent la multiplicité des sources de conta-
Lieux de
Epreuve de lyse positive
mination dangereuse pour l’homme.
prélèvements
NOlllblY
20
2000
Total
“/.
I
I
I
1
Des études poussées et plus étendues sont
I
I
I
I
I
I
1
maintenant nécessaires pour définir les carac-
téristiques épidémiologiques de la toxoplas-
mose en zone sahélienne africaine, et com-
ANIMAUX PERI-DOMESTIQUES
prendre les voies et les mécanismes par les-
OU SAUVAGE
quels le toxoplasme arrive jusqu’à l’homme.
5). Rongeurs capturés à Dakar
La prévalence faible de l’infection humaine,
positive
opposée à la fréquence élevée de l’infection
Total
chez les animaux domestiques au Sénégal, de-
1
mande à être expliquée : il est possible que
R . decumanus
certaines habitudes alimentaires des collectivi-
I
1 7
14
il tés traditionnelles africaines méritent d’être
R . rattus
2
0
maintenues et conseillées.
Médecine d’Afrique Noire : 1971, 18 (10).
-.
-.
-

T O U T E S
L E S P O S S I B I L I T É S D E L A C O R T I C O T H É R A P I E
édrol
a n t i - i n f l a m m a t o i r e
Mélhyl-6.delta 1 hydrocorlisone
30 comprimés dosés à 4 mg -
P O S O L O G I E M O Y E N N E : 2 0 6 comprimés

par jour.
voie orale
b1SA 3289 1941.9
édrol diffusion ranide.
a n t i - i n f l a m m a t o i r e
Sodium h&nkuccinate de Médrol en solution exlemporonbe
0 affections graves
Solu-Mbdrol 4 0 :
40 mg de Médrol+2 ml de solvant -
Solu-Médrol 2 0 :
20 mg de Médrol f 1 ml de solvant -
POSOLOGIE MOYENNE : 20 à 80 mg par jour.
voie I.V.
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(Ne pas administrer par voie intra-rachidienne,
ni par voie intra-veineuse).

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