CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DE LA TIQUE...
CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE
DE LA TIQUE AFRICAINE
RHIZtlCEPHALUS SENEGALENSIS KOCH, 1844
(ACARIENS, IXODOIDEA)
PAR
G. VASSILIADES
Extrait dee Annales
de la Faculté des Sciencee de l’Université de DAKAR
Année 1964 - Tome 14
Série : Sciences animales, no, 2
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Ann. Fac. SC. Dakar, 1964, t. 14, p. 71-104, 3 tabl., 2 courbes.
CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DE LA TIQUE AFRICAINE
RHIPICEPHALUS SENEGALENSIS KOCH, 1844
(ACARIENS, IXODOIDEA)
par Georges VASSILIADES*
Afm d’établir définitivement la position systématique de Rhipicephalus senegaknsis au sein du groupe simus-capenais,
nous avons étudié successivement la biologie et la morphologie de cette espèce aux stades larvaires, nymphaux et
adultes.
Rh. senegalensis est une tique à 3 hôtes, des régions chaudes et humides d’Afrique occidentale et centrale où elle
parasite les herbivores domestiques et sauvages. Elle présente un seul cycle annuel et une prolifération maximum des
adultes au début de la saison des pluies.
La diagnose de l’espèce est possible uniquement au niveau des adultes grâce aux caractères morphologiques du
gonopore de la femelle.
SUMMABY
In order to define the systematic position of Rhipicephalus senegalensis in the midst of the group simus-capensis,
we have studied the biology and morphology of this tick in all its stages.
Rh. senegalensis is a three-hosts tick of hot and humid regions of West and Central Africa. It is infesting domestic
and wild Ungulutes. It has a single ammal life cycle, with the maximum adult activity at the beginning of the rainy
season.
The examination of the morphological characters of the genital aperture of the female, is the best way for identifi-
cation of this species.
ZUSAMMENFASSUNG
Um die taxonomische Stellung von Rhipicephalus senegalcnsis innerhalb der Gruppe sirnus-cupensis zu bestimmen,
haben wir die Biologie und die Morphologie dieser Art in allen Entwicklungsstadien studiert.
Rh. senegalensis ist eine dreiwirtige Zecke der feuchtheissen Gegenden West und Zentral Afrikas, wo sie die a,ls
Haustiere gehattenen und die wildlebenden F’flanzenfresser befallt. Ihre Entwicklung verhiuft in einem einzigen Jahres
Zyklus und weist eine maximale Vermehrung der reifen Zecken zu Beginn der Regenzeit auf.
Die Bestimmung der Art ist bei den ausgereiften Zecken auf Grund der morphologischen Merkmale der Vulva des
Weibchens moglich.
*Cet article résume un Diplôme d%tudes Supérieures soutenu devant la Faculté des Sciences de l’Université de
Dakar le 21 janvier 1964.

SOMMAIRE
Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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Biologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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A) Elevages expérimentaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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B) Hôtes naturels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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C) Distribution géographique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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D) Fréquence saisonnière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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E) Cycle évolutif naturel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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Morphologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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A) Morphologie de l’œuf . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
88
B) Morphologie delalarve . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
88
C) Morphologie de la nymphe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
92
D) Morphologie du mâle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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E) Morphologie de la femelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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Diagnose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
101
Conclusion .,................,...,..............,....................................
102
Bibliographie
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . .
103

INTRODUCTION
Parmi les nombreuses espèces de tiques qui parasitent les mammifères du continent africain
dans la région dite éthiopienne (BRUMPT
*
1949, p. 32 , HOOGSTRAAL 1956, p. 22), les Rhipicephalus
du groupe simus-capensis tiennent une place importante par leur extrême abondance en certaines
zones de savanes où ils parasitent les herbivores domestiques et sauvages ; leur rôle vecteur n’est
pas encore complètement connu.
Depuis quelques années, la systématique des espèces de ce groupe est reprise à la base, du fait
que sur divers points du continent africain ont été entreprises des études biologiques et écologiques
importantes.
Si l’on se rapporte a la très abondante littérature publiée sur les Acariens parasitiformes, et en
particulier sur le sous-ordre des Ixodoidea (BANKS, 1894), on constate dès l’abord une telle ressem-
blance des formes que la classification au-delà du genre s’avère très souvent difficile. De nombreux
auteurs ont tenté de démêler non seulement les genres, mais aussi les espèces et les sous-espèces.
Il semble bien que l’accord est loin d’être fait et qu’une synonymie nombreuse existe qu’il est très
fastidieux d’établir. Nous avons l’impression aussi que de nombreux acarologistes ont ignoré les
travaux de leurs collègues et créé trop facilement des espèces ou sous-espèces qui ne sont peut-être
que des races ou des variétés différentes.
Nous avons tenté nous-mêmes l’aventure d’apporter notre contribution à ce travail de débrous-
sage dans le petit maquis des Rhipicephalinae
(VITZTUM, 1941). Ce sont les résultats de cette aventure
que nous exposons ici.
Il est certain que la morphologie seule ne suffit pas à résoudre les problèmes de systématique,
car il y a passage progressif d’un type morphologique à un autre. Actuellement, les arguments
en faveur d’une refonte de la classification sont de deux sortes : d’une part, les conditions biogéogra-
phiques (constance de certains facteurs qui caractérisent des zones climatiques et déterminent le
paysage végétal et sa faune), d’autre part, l’examen morphologique du gonopore de la femelle qui
s’avère un élément précis de détermination spécifique.
Dans l’Ouest-Africain, l’espèce du genre Rhipicephalus (KOCH, 1844) la plus abondante est celle
que l’on nomme : Rhipicephalus senegalensis KOCH, 1844. Pour les acarologistes d’Afrique orientale
et centrale, le statut systématique de Rhipicephalus senegalensis est trouble du fait de la confusion
toujours possible entre cette espèce et deux espèces voisines : Rhipicephalus Zongus NEUMANN, 1907
et Rhipicephalus confusus DIAS, 1956.
Nous nous trouvons donc, au Sénégal, dans une situation privilégiée car ces deux dernières
espèces sont absentes et Rhipicephalus senegalensis est seul présent. Nous en avons entrepris l’étude,
qui nous permettra peut-être par la suite de préciser si c’est vraiment lui que nous retrouvons en
Afrique centrale et orientale.
Historique.
L’acarologiste allemand KOCH, sur un lot de tiques récoltées au Sénégal et en Egypte, décrit
Rhipicephalus senegalensis KOCH, 1844. A l’heure actuelle, l’holotype de cette espèce, déposé par
KOCH au musée de Berlin ayant disparu, il est impossible d’avoir une opinion objective sur sa nature
spécifique, la diagnose donnée par cet auteur étant très imprécise.
En 1897, NEUMANN met cette espèce en synonymie avec Rhipicephalus simus KOCH, 1844.
5 bis

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ZU~T (1943) admet cette synonymie et décrit par ailleurs un Rhipicephalus simus longoides
sur des mâles et des femelles récoltées à Bismarckburg (Togo),
En 1950, ZUMPT supprime son espèce et la met, assez arbitrairement, en synonymie avec Rhipice-
phalus senegalensis en se fondant vraisemblablement sur la distribution géographique ouest-africaine
de son Rhipicephaius longoides. Cette décision a été acceptée par tous les acarologistes comme une
convention.
Par la suite, ROUSSELOT (1951,1953) cite quelques localités où Rhipicephalus senegalensis a été
signalé et donne quelques renseignements biologiques. Ce n’est qu’en 1956 qu’apparaît une pre-
mière synthèse morphologique et biologique sur l’espèce, dans l’ouvrage ~'HOOGSTRAAL.
Après cela,
il y a des publications émettant des opinions contradictoires, soit du côté des Portugais SANTOS DIAS
et TENDEIRO, soit du côté des Anglo-Saxons HOOGSTRAAL, Miss THEILER et Miss WALKER.
Plus original semble le travail de Madame FELDMAN-MUHSAM qui a entrepris une révision de la
morphologie des espèces du genre Rhipicephalus en s’appuyant principalement sur l’étude du gono-
pore de la femelle, mais elle n’a pas encore abordé l’étude des RhipicephaIus
du groupe simus-
capensis. Sa méthode est applicable au groupe simus et semble être un critère d’avenir ; elle a été
très utile pour la détermination des espèces du groupe sanguineus (MOREL & VASSILIADES, 1962).
A l’heure actuelle, nous établissons la synonymie de Rhipicephalus senegalensis comme suit :
- Rhipicephalus senegalensis KOCH, 1884 (KOCH, 1844, p. 238)
- Rhipicephalus simus KOCH, 1844 (SIMPSON, 1914, p. l-36)
- Rhipicephaius simus Zongoides ZUMPT, 1443 (ZUMPT, 1943, p. 11)
- Rhipicephalus simus senegalensis KOCH, 1844 (ZUMPT, 1950, p. 90)
- Rhipicephalus Zongus NEUMANN, 1907 (T. S. DIAS, 1955, p. 104-106).
Place dans la classification zoologique.
1) Ordre des Acaku (NITZSCH, 1818).
2) Sous-ordre des Zxoddea (BANKS, 1894).
3) Famille des Zxodidae (MURRAY, 1877).
Généralités sur les Ixodidae
Les schémas que nous présentons ci-après donnent les caractères généraux des Ixodidae. Les
légendes qui les accompagnent précisent l’essentiel de la terminologie employée dans la suite du
texte (fig. 1 a et b, p. 75).
Dans le sous-ordre des Ixodoidea, la famille des Iacodidae se distingue de la famille des Argasidae
(CANESTRINI, 1890)) au niveau des adultes, par les caractères suivants : les Ixodidae ont leur tégu-
ment dorsal sclérifié, tant le capitulum, que le scutum et le conscutum. Le capitulum est bien visible
dorsalement, il a assez l’aspect d’une tête avec les palpes, les chélicères et l’hypostome. Les tarses
sont caractérisés par la présence d’un organe de Haller (organe olfactif) sur la première paire,
et d’un appareil fixateur à pulville sur les quatre paires. Le cycle des Ixodidae est à deux métamor-
phoses complètes et à trois repas sanguins.
4) Sous-famille des Rhàpkwphalànae (VITZTUM, 1941).
Ces Rhipicéphales sont caractérisés par la présence d’un sillon anal ouvert vers l’avant et d’un
sillon post-anal médian. Leur hypostome est homodonte. Le bord postérieur du corps présente onze
festons : un feston médian et cinq paires de festons latéraux.
5) Genre Rhàpicephalus
(KOCH, 1844).
Le rostre est court ; le trochanter palpa1 ou article palpa1 I porte un sétophore. La basis capituli
est hexoganale, à auricules saillants. L’appendice caudal du stigmate est bien développé. Le mâle

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6
FIG. 1. - Schémas généraux. Morphologie du mâle.
A : face dorsale. 1 : tronc chélicérien; 2 : palpes; 3 : basis capituli; 4 : auricules; 5 : cornes basidorsales; 6 : capitulum;
7 : champ cervical; 8 : sillon scapulaire; 9 : sillon cervical; 10 : scutum; 11 : œil; 12 : ponctuation; 13 : sillon paramédian
antérieur; 14 : conscutum; 15 : sillon marginal; 16 : sillon paramédian postérieur; 17 : sillon médian; 18 : plaquette ventrale;
19 : feston latéral; 20 : feston médian.
B : face ventrale. 1: hypostome; 2 : corne basiventrale; 3 : trochanter; 4 : coxa 1; 5 : épine externe; 6 : épine interne;
7 : gonopore; 8 : sillon ventral; 9 : stigmate; 10: uropore; 11: sillon anal; 12 : plaque accessoire; 13 : plaque adanale;
14 : angle postéro-interne; 15 : sillon post-anal.
porte quatre plaques ventrales : 2 plaques adanales et 2 plaques accessoires. La coxa 1 est profondé-
ment bifide, la coxa IV est identique à la coxa III. Les auteurs divisent le genre en plusieurs sous-
genres parmi lesquels le sous-genre Rhipicephalus.
6) Sous-genre Rhipicephdus (KOCH, 1844; POMERANTZEV, 1936).
Sur les représentants de ce sous-genre on remarque que les soies du sétophore sont barbelées.
Les yeux sont plats. La coxa 1 est à deux épines parallèles. Chez le mâle le processus coxal n’est pas
étendu antérieurement ; les coxae II, III et IV sont à une épine externe. Le cycle évolutif est tri-
phasique.
‘7) Groupe simus-capeds.
Le groupe simus-capensis constitue une partie du sous-genre précédent, il comprend principale-
ment les espèces suivantes :
- Rhipicephalus senegalensis KOCH, 1844, d’Afrique occidentale et centrale.
- Rhipicephalus simus KOCH, 1844, d’Afrique orientale et australe.
- Rhipicephalus groupe simus, d’Afrique occidentale.
- Rhipicephalus Zunulatus NEUMANN, 1907, d’Afrique occidentale et orientale.
- Rhipicephalus longus NEUMANFT, 1907, d’Afrique orientale et centrale.
- Rhipicephalus confusus DIAS, 1956, d’Afrique orientale et centrale.
- Rhipicephalus simpsoni NUTTALL, 1910, d’Afrique éthiopienne.
Ces espèces présentent les caractères communs suivants :
a) chez le mûZe : les sillons médian et paramédians postérieurs sont rectilignes, non élargis en
fosses. Les sillons marginaux sont marqués ou réduits, non bordés extérieurement et constitués

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seulement par des ponctuations. La longueur de la bis cupituli est égale ou inférieure au double
de la largeur ; l’angle de l’auricule est droit ou obtus au niveau du 1/3 antérieur de la basis. Un ou
trois festons sont saillants chez le mâle gorgé.
b) chez la femelle : le scutum est aussi large que long. Les sillons scapulaires sont marqués ou
réduits, non bordés extérieurement et constitués seulement par des ponctuations. Les soies de
l’alloscutum sont trapues ou spatulées. L’angle de l’auricule est droit ou obtus au niveau de la
moitié de la longueur de la basis.

BIOLOGIE
A) ÉLEVAGES EXPÉRIMENTAUX.
1” Méthodes utilisées.
a. - Le8 géniteUT8.
C’est à partir de femelles prélevées sur des bovins de la station vétérinaire de Sangalkam, près
de Dakar, que nous avons réalisé nos élevages. Le point de départ de ces élevages est donc constitué
par des femelles qui peuvent être soit à jeun, soit déjà gorgées.
Dans le cas des femelles à jeun, il est nécessaire de les faire se gorger en laboratoire et de
réaliser en même temps la fécondation. A cet effet, deux hôtes expérimentaux ont été utilisés :
le veau et le lapin. Dans le cas du veau, on place dans un petit sac en toile forte (20 à 25 cm de long
sur 15 cm de large) un lot de Rhipicephalus senegalensis adultes, préalablement déterminés. Ce
lot de tiques doit comprendre au moins autant de mâles que de femelles pour que la fécondation
ait toutes les chances de se faire au cours du repas, par exemple 10 mâles et 10 femelles. Le tout
est fixé sur une oreille du veau à l’aide d’un ruban adhésif (on aura pris soin de raser la base de
l’oreille afin d’obtenir une meilleure adhérence). Afin que le veau ne puisse utiliser ses membres
pour se débarrasser du sac, on peut lui passer la tête dans un carcan en bois (60 cm de diamètre
sur 2 cm d’épaisseur). Une semaine après, on détache le sac au fond duquel sont tombées les
femelles repues ; la plupart des mâles sont morts.
Avec le lapin, la méthode est à peu près la même ; le carcan utilisé est en carton épais, circu-
laire, et son diamètre peut mesurer 20 à 25 cm. Le sac de toile est fixé sur une oreille, qui est à son
tour liée au carcan afin de perfectionner l’immobilisation de l’ensemble oreille-carcan. Cette der-
nière méthode est préconisée par BAILEY (1960).
C’est avec le lapin que nous avons obtenu les meilleurs résultats.
Le temps écoulé entre la mise en place du sac et la chute des premières femelles gorgées dans
le fond du sac indique la durée du repas sanguin adulte.
Que l’élevage parte de femelles gorgées prélevées sur bovins, ou de femelles fécondées et gorgées
artificiellement, on note les dates de récolte et on place chacune des femelles dans un petit
tube en verre (8 cm de hauteur sur 2 cm de diamètre) contenant des lamelles de papier buvard, et
fermé par un bouchon de coton cardé. Les tubes sont ensuite mis dans une étuve.
L’étuve utilisée est du type à humidification J~UAN, réglée de manière à obtenir constamment
à l’intérieur une température de 27 à 29 degrés C et une humidité relative de 90 70, conditions indis-
pensables à la survie et au développement de l’espèce.
Après un certain temps, les femelles gorgées commencent à pondre. On note, si possible, le
temps écoulé entre la fin du repas et le début de la ponte : ce temps correspond, arbitrairement, a la
durée de l’oogénèse.

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b. - Les larves.
Les larves sont conservées dans le tube où elles sont écloses ; il leur faut une quinzaine de
jours pour achever leur chitinisation avant d’être aptes à prendre un repas sanguin.
Deux méthodes ont été utilisées pour réaliser artificiellement ce premier repas.
La première méthode est celle que décrit E. BRUMPT (in. LANGERON, 1949). Dans un cristallisoir
fermé par une fine toile de nylon fixée sur son pourtour, ou dans un sac de toile que l’on peut
fermer à l’aide d’ un élastique, on place l’hôte expérimental et une portée complète de larves, ce
qui représente quelques milliers d’individus.
Un à deux jours après, on sort l’hôte du cristallisoir ou du sac avec les larves qui se sont fixées ;
on met le tout dans une cage grillagée que l’on pose sur un plateau rempli d’eau ; les larves une
fois repues tombent sur le fond de la cage, se déplacent et arrivent finalement à sortir de la cage
pour tomber dans l’eau sur laquelle elles flottent et où on les recueille facilement. Ce séjour dans
l’eau peut perturber le fonctionnement physiologique des larves gorgées : elles meurent en assez
grand nombre après cette immersion. Le temps écoulé entre la mise en place des larves et l’appari-
tion de la première larve gorgée représente, à peu de choses près, la durée du repas larvaire. Avec
cette méthode nous avons utilisé comme hôtes le hérisson et le cobaye domestique.
La seconde méthode, que nous avons mise au point au laboratoire, est plus originale. Elle consiste
à réaliser dans un grand cristallisoir un « terrarium » imitant un terrier de rongeur. Sur un fond de
sable fin, on place un nid de paille dans lequel on dépose une portée de souriceaux avec leur mère,
et les aliments et l’eau nécessaires. On libère un tube de larves dans le cristallisoir, que l’on couvre
avec soin à l’aide d’une toile de nylon. Dès que les larves sont gorgées, elles grimpent grâce à leurs
pulvilles contre la paroi de verre du cristallisoir. Il ne reste plus alors qu’à les recueillir à l’aide
d’une pince plate. C’est avec cette deuxième méthode que nous avons réussi le plus d’élevages, et c’est
celle que nous recommandons.
Les larves gorgées sont mises en étuve, comme il a été dit plus haut. La pupaison larvaire,
laquelle se poursuit depuis la fin du repas larvaire jusqu’à l’apparition de la nymphe, s’accomplit
en huit jours au minimum.
c. - Les nymphes.
Pour réaliser le repas nymphal, il faut attendre la chitinisation complète des nymphes ; on
offre alors à celles-ci l’occasion d’un hôte.
Le repas nymphal peut se faire soit à la manière du repas adulte, sur lapin avec la méthode
du sac de toile, soit à la manière du repas larvaire, avec la méthode de BRUMPT. Cette dernière
méthode ne nous a pas encore donné des résultats très concluants, par contre, nous avons pu obtenir
de nombreuses nymphes gorgées sur lapin.
Les nymphes gorgées sont mises en étuve pour la pupaison nymphale ; celle-ci, comme la
pupaison larvaire, se poursuit jusqu’à l’apparition de l’adulte ; elle dure au minimum 16 jours.
Remarque. -- Il serait erroné de penser que ces élevages sont aisés. Il est rare, en effet, que
l’on puisse réaliser le cycle complet, et bien souvent nous n’avons pas dépassé le stade de la pupaison
larvaire. Il est vrai que les tiques, singulièrement les pupes, sont très fragiles et la moindre variation
des conditions ambiantes peut entraîner leur mort. D’autre part, il est très difficile de trouver
l’hôte expérimental qui leur convient exactement et c’est par tâtonnement seulement que nous
avons pu trouver des hôtes qui nous ont permis de réaliser nos élevages. Enfin, il convient de
signaler que dans le cas d’un cycle complet, nous sommes partis d’environ 10.000 œeufs pour obtenir
moins de 10 adultes ! La perte est donc considérable, même dans de bonnes conditions de tempéra-
ture et d’humidité ; si nous ajoutons que les hôtes étaient fournis aux tiques et celles-ci placées
pratiquement sur l’hôte, il apparaît clairement que dans la nature où les conditions sont bien plus
aléatoires, les pertes peuvent être bien plus importantes encore, ce qui n’est pas à déplorer pour le
bétail.

CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DE LA TI,QUE AFRICAINE << RHIPICEPHALUS SENEGBLENSIS
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2” Résultats obtenus.
a. - Les hôtes expérimentaux.
De ce que nous venons de dire, il ressort que les hôtes expérimentaux que nous avons employés
avec succès sont les suivants :
Pour les larves, nous avons surtout utilisé le souriceau Mus musculus. Cependant le hérisson
Atelerix albiventris et le cobaye domestique Cavia porcellus nous ont permis également de réaliser
quelques repas larvaires.
Pour les nymphes, c’est le lapin domestique Oryctolagus cuniculus qui nous a donné les meil-
leurs résultats.
Enfin, pour les adultes, nous avons utilisé le lapin domestique et le veau Bos taurus.
b. - Durée totale du cycle évolutif.
Voici les dates d’un cycle complet réalisé d’octobre 1961 à mars 1962 : repas adulte : 12 jours
27-X-61, 8-X1-61) ; oogénèse : 4 jours (8-X1-61, 12-X1-61) ; ponte et développement embryonnaire :
29 jours (12-X1-61, 18-X11-61) ; repas larvaire : 5 jours (3-I-62, 8-I-62) ; du 18 décembre 1962 au
3 janvier 1962 s’est accomplie la chitinisation de la larve ; pupaison larvaire : 10 jours (8-I-62,18-1-62) ;
repas nymphal : 4 jours (2-11-62, 6-11-62) ; du 18 janvier 1962 au 2 février 1962 s’est accomplie la
chitinisation de la nymphe ; pupaison nymphale : 26 jours (6-11-62, 4-111-62).
Ce cycle a donc duré 127 jours, du 27 octobre 1961 au 4 mars 1962. C’est le cycle le plus long
qui ait été réalisé par nous à ce jour.
Il faut signaler que si nous avons employé le terme « oogénèse » pour définir la partie du
cycle qui va de la fin du repas adulte à la ponte du premier œuf, ce n’est que comme point de
repère ; il est peu probable, en effet, que l’oogénèse proprement dite ne dure que quatre jours,
sans doute celle-ci commence-t-elle dès le début du repas adulte.
A la suite de plusieurs expérimentations, nous pouvons donner le tableau ci-après qui résume
les résultats que nous avons obtenus au cours de l’étude de la durée des stades.
1 Durée des stades
(en jours)
Stades
durée
durée
minima
maxima
Oogénèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
4
12
Ponte (10.000 à 15.000 œufs) . .
8
26
Développement embryonnaire .
19
36
Chitinisation larvaire . . . . . . . .
5
15
Repas larvaire . . . . . . . . . . . . . .
2
5
Pupaison larvaire . . . . . . . . . . . .
8
Chitinisation nymphale . . . . . .
5
:5
Repas nymphal . . . . . . . . . . . . . .
4
6
Pupaison nymphale . . . . . . . . . .
16
26
Repas adulte . . . . . . . . . . . . . . . .
8
12
:
c
Durée totale . . . . . . . . . . . . . .
7 9
166
De la lecture de ce tableau, nous pouvons déduire que la durée des stades, bien que ne s’éten-
dant pas au-delà de certaines limites, est inconstante. Elle varie au maximum du simple au double.

8 0
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B) HOTES NATURELS.
1” Récoltes.
a. - Les adultes.
Le détiquage hebdomadaire des bovins de la ferme de Sangalkam nous a permis d’établir avec
certitude la présence de Rhipicephalus senegalensis adultes sur tous les bovins et l’absence totale
d’immatures sur ces mêmes animaux.
En saison pluvieuse, les adultes sont très abondants sur les bovins, en particulier dans le cornet
auriculaire : le long de l’ourlet planté de soies raides, entre les poils de la crinière, et parmi ceux
du toupillon caudal. A leur maximum numérique, ils peuvent envahir tout l’animal : paupières,
pourtour des narines, mâchoire inférieure, épaules, dos, flancs et pattes.
b. - Les immatures.
La recherche des hôtes naturels porteurs d’immatures est délicate. A cet effet, nous avons placé
des pièges à souris, dans la région de Sangalkam, à proximité des terriers de rongeurs. Ces pièges
sont en grillage métallique et ferment par une porte à ressort, ils sont de petites dimensions : lon-
gueur 25 cm, hauteur 8 cm.
Les pièges sont déposés sur les lieux pendant 24 à 48 heures ; il n’est pas rare de trouver
après ce laps de temps un petit rongeur capturé. Le piège et son prisonnier sont placés sur un
plateau garni d’eau ; les tiques qui se détachent du rongeur et tentent de sortir de la cage tombent
à l’eau et sont recueillies comme il a été dit dans le cas des repas larvaires expérimentaux.
On a pu de cette manière mettre en évidence que les immatures évoluent sur des Rongeurs ;
c’est ainsi que le 13 octobre 1962, nous avons capturé une gerbille Taterillus sp. en cours de déter-
mination au service de mammalogie du Museum de Paris, porteuse de 5 larves et 8 nymphes gorgées
de Rhipicephalus senegalensis. Récemment (18-X-1963) un Rattus (Mastomys) sp. en cours de déter-
mination, capturé à Sangalkam, nous a livré 4 larves gorgées.
2” Liste des hôtes.
Nous donnons ici la liste des hôtes de Rhipicephalus senegalensis à tous les stades, d’abord
chez les animaux domestiques, ensuite chez les animaux sauvages (a = tique adulte; i = tique
immature).
a. - Animaux domestiques:
boeuf (a), cheval (a), chèvre (a), chien (a), mouton (a), porc (a), zébu (a).
b. - Animaux sauvages :
AZceZaphus buselaphus major (bubale) (a), Boocercus eurycerus (bongo) (a), Cephalophus dorsalis
(céphalophe) (a), Civettictis civetta (civette) (a), Connochoetes taurinus (gnou) (a), Funisciurus
pyrropus rubripes (écureuil) (i) , Genetta senegalensis (genette) (a), Hippotragus equinus bak.eri
(hippotrague) (a), Hystrix cristata senegalica (porc-épic) (a), Lepus capensis (lièvre) (a), Loxo-
donta africana (éléphant) (a), Lycaon pictus somalicus (cynhyène) (a), Orycteropus afer afer (oryc-
térope) (a), Ourebia ourebi nigricaudata (ourebie) (a), Panthera Zeo (lion) (a), Panthera pardus
leopardus (léopard) (a), Phacochoerus aethiopicus bufo (phacochère) (a), Phacochoerus aethiopicus
africanus (a), Potamochoerus porcus (potamochère) (a), Rattus (Praomys) morio jacksoni (rat) (i),
Redunca redunca (redunca) (a), Syncerus cnffer nanus (buffle) (a), Syncerus caffer aequinoctialis

CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DE LA TIQUE AFRICAINE << RHIPICEPHALUS SENEGALENSIS >>
81
(a), Taterillus sp. (gerbille) (i), Taurotragus oryx (oryx) (a), Thryonomys swinderianus (aulacode)
(a), Tragelaphus scriptus (guib) (a).
Cette liste témoigne du grand nombre d’hôtes porteurs de Rhipicephalus senegalensis. Elle met
en évidence le fait que les immatures ne se gorgent que sur les petits mammifères : Insectivores et
Rongeurs, alors que les adultes se fixent sur les grands mammifères : Ongulés et Carnivores.
C) DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE.
10 Lieux de récolte.
Dans ce paragraphe, nous citons les différentes localités où la présence de Rhipicephalus sene-
galensis est constatée. Cette liste a été établie à la suite de l’étude des collections existant dans notre
laboratoire et de références déjà publiées, que nous avons acceptées après en avoir vérifié la valeur.
ANGOLA : Cabinda ; CAMEROUN : Garoua, Touroua, Foumban, Bafia, Batouri, Akoloninga,
Djouma, Yaoundé ; CENTRE-AFRIQUE : Bangui, Fort-Sibut, Bossangoa, Ippi, Ouango, Obo ;
CONGO-BRAZZAVILLE : Dolisie, Brazzaville, Makoua ; CONGO-LEOPOLDVILLE : Bosobolo,
Coquilhatville, Garamba ; COTE D’IVOIRE : Bingerville, Sorotouna, Tonhoulé, Mankono, Seguela,
Touba, Divo, Lakota, Bouaflé, Toumodi, Bouaké, Minankro, Marabadiassa, Bondoukou, Korhogo,
Gansé ; DAHOMEY : Cotonou, Ablangandan, Porto-Novo, Sémé, Hountagbé (Athiémé) , Djidja
(Abomey), Dan (Bohicon) , Agouagon, Atchéribé, Paouignan (Dassa) , Dassa-Zoumé, Savalou, Lo-
gozohé, Savé, Bori, Parakou, Okpara, Yérémarou, Nikki, Bessassi (Nikki) , Konni (Nikki) , Djougou,
Tchétti, Kouandé, Tanguiéta, Natitingou, Gouandé (Tanguiéta) , Ina (Bambéréké) , Sondo (Kandi) ,
Toui (Kandi), Gogonou (Kandi) , Séfou (Kandi), Gamia (Kandi) , Toussou (Banikoara) , Banikoara,
Malanville ; GABON : Samkita ; GHANA : Santana, Penyabi, Bandewa, Daboya, Mankuma, Kete-
krachi, Obuasi ; GUINEE : Kindia, Toumanea, Sareya (Kouroussa) , Kodin (Dabola) , Soundougou
(Diari), Friguiagbé, Nzérékoré, Keoulenta, Nimba, Nion, Ouyaoré, Gogota (Nzérékoré) , Belissa
(Kissidougou) , Ouandékéré, Dioulaboubou (Kissidougou) , Soundou (Guékédou) ; GUINEE PORTU-
GAISE : Bambadinca (Fulacunda) ; HAUTE-VOLTA : Dougoumato, Batié, Pô, Ouagadougou,
Wakara, Sara (Kédougou) ; KENYA : Loitokitok (Kilimandjaro), Meru (Mt Kenya), Karati forest
(Rift Valley) ; MALI : Sotuba ; NIGERIA : Bokani, Zungeru, Tegina, Kontagora, Osubu, Baro,
Mina, Karin, Kiri, Kofare, Mubi, Maba, Biu (Bornu), Ajasse ; NYASALAND : Chitipa valley
(Dowa) ; SENEGAL : île des Madeleines, Sangalkam, Thiaroye, Kolda, Ziguinchor ; SIERRA
LEONE : Hangha, Kaballa; SUDAN : Nimule, Kapoeta, Borna plains, Holo, Mongalla, Keirallah,
Lugurren, Sunat, Bundle, Magwe, Mvolo, Guar (Galual-Nyang), Yirol, Kenisa ; TANGANYIKA :
Mgunda (Kilosa), Kilosa, Liwale (Nachingwea) ; TOGO : Bismarckburg, Misahohe, Lomé, Sawaga
(Naki-est) , Nataré (Naki-est) , Léon (Niamtougou) ; UGANDA : Murchison falls (Lango), Madi
(Acholi) , Dumuli.
Remarques. - Nous avons volontairement omis de citer dans la liste ci-dessus la référence
suivante : Egypte, KOCH, 1844. A ce sujet, il faut penser avec plusieurs auteurs, dont HOOGSTRAAL
(1956, p. 758), qu’il s’agit d’une erreur dans l’étiquetage des exemplaires récoltés, car il paraît invrai-
semblable que Rhipicephalus senegalensis ait pu exister en Egypte OU les conditions climatiques
sont, en quelque sorte, opposées à celles qui règnent en Afrique occidentale et centrale.
Les références de THEILER (1962) relatives au Tanganyika, au Nyasaland et aux Rhodésies sont
probablement dues à une confusion avec Rhipicephalus Zongus qui est l’espèce représentative de ces
régions.
20 Aire de distribution.
Nous pouvons définir l’aire de distribution géographique de Rhipicephalus senegalensis, dune
part en fonction.des zones de végétation, et d’autre part, en fonction des facteurs climatiques.
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82
CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DE LA TIQUE AFRICAINE << RHIPICEPHALUS SENEGALENSIS >>
a. - Zones de végétation.
Rhipicephalus senegalensis est une tique commune des savanes sud-soudaniennes et des savanes
guinéennes ; sous forme de populations isolées, on la trouve encore dans les clairières de forêt. En
forêt dense, l’hygrométrie élevée rend le milieu impropre à l’existence de la tique.
Si nous considérons la « Carte de végétation de l’Afrique au sud du tropique du Cancer » (1959),
nous pouvons dire que Rhipicephalus senegalensis est distribué dans les types de végétation 8, 16
et 1’7; dont nous rappelons les définitions ci-après :
Le type de végétation 8 est composé d’une mosaïque de forêts et de savanes (régions équa-
toriales), recevant 1250 à 2000 mm de pluies annuelles, réparties sur au moins 7 mois pluvieux.
Le type 16 est formé de forêts claires, alternant avec des savanes boisées ou herbeuses de types
relativement humides, non différenciés. Telles sont les savanes boisées guinéo-oubanguiennes qui
reçoivent 1250 à 1500 mm de pluies annuelles en 7 à 8 mois pluvieux. Telles sont encore les savanes
boisées sub-équatoriales et les savanes orientales d’altitude.
Le type 17 comprend également des forêts claires et des savanes boisées ou herbeuses, mais
constitue des aires, septentrionales par rapport à la zone 16, où abondent l’lsoberlinia doka et l’Iso-
berlinia dalzieli. C’est dans cette zone que se situent les savanes boisées subtropicales et sud-souda-
niennes, régions qui reçoivent de 1000 à 1250 mm de pluies annuelles réparties sur 4 à 6 mois
pluvieux.
b. - Facteurs clàmatiques.
Nous pouvons définir l’aire de distribution géographique en fonction de la pluviométrie et
de la température.
Rhipicephalus senegalensis est distribué entre les isohyètes de 1000 à 2 000 mm de pluies
annuelles réparties sur 4 à 8 mois. Dans le cas de Sangalkam, on a un îlot humide (niayes) au sein
d’une zone soudanienne; en effet, cette région est une relique de végétation guinéenne, avec cours
d’eau et palmiers; elle ne reçoit pas plus de pluies que la région environnante (500 à 600 mm par
an), mais plusieurs facteurs : influence de l’océan, importance de la couverture végétale, structure
du sous-sol, entretiennent un microclimat relativement humide durant toute l’année, grâce auquel
le cycle de Rhipicephalus senegalensis peut se réaliser.
Rhipicephalus senegalensis est distribué entre les isothermes de 25” C nord et 28” C sud en
janvier et les isothermes de 30” C nord et 23” C sud en juillet. Cette espèce supporte une amplitude
thermique de 5” C et des extrêmes allant de 23” C à 30” C.
Rhipicephalus senegalensis est donc une tique d’Afrique occidentale et centrale, localisée dans
les régions pluvieuses (zones 8, 16 et 1’7 recevant de 1000 à 2 000 mm de pluie par an}. En Afrique
orientale elle est confinée dans les savanes bien fournies en végétations, sur le pourtour des cours
d’eau et des lacs (lac Victoria).
D ) FRGQUENCE
SAISONNIl?RE
Afin d’établir la fréquence saisonnière des adultes de Rhipicephalus senegalensis dans la niaye
de Sangalkam nous avons, tout au long de deux années, 1961 et 1962, réalisé des récoltes hebdo-
madaires de tiques. Cinq veaux, toujours les mêmes, vivant avec le troupeau à l’étable et dans
la brousse, ont été systématiquement examinés toutes les semaines et débarrassés de leurs tiques,
qui ont été déterminées et comptées.
Nous donnons dans le tableau suivant le relevé du nombre de Rhipicephalus senegalensis
récoltés chaque mois.

CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DE LA TI,QUE AFRICAINE << RHIPICEPHALUS SENEGALENSIS >>
83
Nombre de
1?hipicephalus senegalensis
récoltés dans le mois
Mois
(adultes)
1961
1962
Janvier . . . . . . . . . . .
4
11
Février . . . . . . . . . . .
0
13
Mars . . . . . . . . . . . . .
8
36
Avril . . . . . . . . . . . . .
21
Mai . . . . . . . . . . . . . .
7
T9
Juin . . . . . . . . . . . . . .
369
65
Juillet
. . . . . . . . . . .
588
939
Août . . . . . . . . . . . . .
222
189
Septembre . . . . . . . .
57
77
Octobre
. . . . . .
12
25
Novembre . : : . . . . . .
11
7
Décembre
. . . . . . . .
1
0
Total . . . . . . . . . . .
1300
1432
Ce tableau nous a permis d’établir une courbe de fréquence du nombre de tiques récoltées
mensuellement (Courbes 1, p. 84). Ces courbes présentent un maximum très net, qui se situe
au mois de juillet, date d’apparition des premières pluies de l’hivernage. Signalons que de petites
variations climatiques : journées nuageuses, petite pluie, rosée abondante, peuvent dans certains
cas favoriser la « sortie » de quelques adultes. Nos courbes indiquent la présence de telles mani-
festations au mois d’avril.
Nous avons pensé qu’une comparaison de ces courbes avec celles de la climatologie de la région
pourrait être intéressante. Dans le tableau suivant nous donnons les valeurs pluviométriques relevées
à la station de Dakar-Yoff (Sénégal). A Sangalkam, les valeurs sont sensiblement du même ordre.
T1?récipitation en mm1
Mois
1961
1962
Janvier
. . . . . . . . . .
>
>
Février
. . . . . . . .
>
B
Mars . . . . . . . . . . . . .
>
>
Avril . . . . . . . . . . . . .
>
a
Mai . . . . . . . . . . . . . .
Juin . . . . . . . . . . . . .
G9
A9
Juillet
. . . . . . . . . . .
223;l
53:3
Août . . . . . . . . . . . . .
137,5
413,,4
Septembre . . . . . . . .
219,8
56,7
Octobre
. . . . . . . .
>
171,8
Novembre . . . . . . . . .
>
>
Décembre
. . . . . . . .
>
>
Moyenne annuelle .
614,3
709,l

84
CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DE LA TIQUE AFRICAINE << RHIPICEPHALUS SENEGALENSIS >>
Courbes 1
Ordonnée : mois de l’année.
Abcisse : nombre de tiques.
Courbes II
Ordonnée : mois de l’année.
Abcisse : mm de pluies.
j?MAIlJJASOND
Si nous établissons une courbe pluviométrique pour chacune de ces deux années, nous obtenons
les courbes II.
De l’observation comparée des courbes 1 et II, nous pouvons déduire que la sortie massive
des tiques adultes dépend moins de l’importance des précipitations et de la durée de la saison
pluvieuse, que de la première pluie annuelle importante qui apporte à la région asséchée, l’humidité
nécessaire à 1 épanouissement de sa flore et de sa faune.
Conclusion. - Comme nous avons pu le constater sur les courbes et dans les tableaux, aussi
bien pour l’année 1961 que pour l’année 1962, le maximum de fréquence se situe juste après la
première pluie annuelle et décroît rapidement jusqu’à la fin de l’hivernage. En effet, c’est au début
de l’hivernage que se trouvent réunies toutes les conditions favorables à la maturation des adultes,

CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DE LA TIQUE AFRICAINE << RHIPICEPHALUS SENEGALENSIS >>
85
puis à leur reproduction : précipitations importantes, humidité accrue, température élevée et
constante.
Les courbes de fréquence étant à un seul maximum, on peut en déduire qu’il n’y a qu’un cycle
par an. D’autre part, il faut noter la soudaineté de l’apparition du maximum numérique dans les
48 heures suivant la première précipitation annuelle importante. Tout au long de l’année, en dehors
de la saison pluvieuse, des adultes sont récoltés sur les bovins, mais en petite quantité. Cette unique
poussée saisonnière, en relation avec la pluviométrie et l’hygrométrie, ne peut être interprétée que
comme la confirmation manifeste que le cycle est très influencé par les conditions climatiques, à un
point tel qu’il prend l’allure d’un cycle annuel.
E) C Y C L E IWOLUTIF N A T U R EL .
D’après l’ensemble des données établies jusqu’ici en ce qui concerne les hôtes de Rhipicephalus
senegalensis, la distribution géographique de la tique et la fréquence saisonnière des adultes, nous
pouvons tenter de décrire le cycle évolutif de cet acarien tel qu’il doit se dérouler dans la nature.
10 Les œufs.
Les œufs sont pondus à même la terre, en juillet, août et septembre principalement. Entassés
les uns sur les autres, ils forment un amas dont le volume est aussi important que celui de la femelle
gorgée, Peu de temps avant l’éclosion de la larve, apparaît, sur une face de l’œuf, une tache blanche
due à l’accumulation des déchets dans la vésicule excrétrice. Quelques jours après, l’enveloppe de
l’œuf se fend, la larve se dégage et sort de sa coque.
20 Les larves.
Au sortir de l’oeuf, les larves s’agglutinent entre elles, humides et transparentes, et attendent
que leur chitinisation soit achevée avant de se répandre dans la nature à la recherche d’un hôte.
Les larves vont rechercher des biotopes bien particuliers, tels que les terriers de Rongeurs ou
d’insectivores où elles trouveront réunies toutes les conditions indispensables à leur survie et à
l’accomplissement du repas sanguin, c’est-à-dire température et humidité contantes, ainsi que l’hôte
adéquat. Cependant, il est plus probable que les larves qui arrivent à atteindre un tel biotope sont
celles qui, au cours de leurs recherches, ont la chance de s’accrocher à un hôte passant à leur portée
et qui les transportera dans le terrier.
Quand la larve est repue, elle tombe sur le substratum, le plus souvent dans le gîte, après s’être
détachée de l’hôte, et entre en pupaison. La pupaison larvaire demande des conditions climatiques
bien définies et constantes qui lui sont offertes par le gîte à petits mammifères. La pupaison se fera
donc également dans le gîte.
Peu de larves arriveront à donner des pupes, du fait des nombreuses conditions qui doivent
être réunies pour assurer leur survie et la réalisation du repas sanguin, en particulier le passage
d’un hôte favorable à leur portée. En étuve, des larves ont été conservées pendant quatre mois
à jeun; cette résistance est un précieux atout dans la vie au naturel.
3” Les nymphes.
La pulpe larvaire reste immobile dans son abri, mais change de couleur, de brun foncé elle
devient gris blanchâtre. Une fois la pupaison achevée, l’enveloppe de la pupe se rompt, libérant une
nymphe notablement différente de la larve. Il y a donc eu une véritable métamorphose.

86
CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DE LA TIQUE AFRICAINE << RHIPICEPHALUS SENEGALENSIS >>
Comme la larve au sortir de son œuf, la nymphe est luisante, molle, transparente, puis au fur
et à mesure que la chitinisation se poursuit, elle devient brunâtre et acquiert l’assurance complète
de ses mouvements. C’est après ce durcissement de la chitine que la nymphe peut se nourrir.
Le milieu où apparaît la nymphe est différent de celui où est née la larve. La nymphe éclat
dans le terrier où elle trouve naturellement les conditions nécessaires à son développement, biotope
et hôte. Ce dernier peut très bien être le Rongeur sur lequel la larve s’était gorgée.
La nymphe a donc presque toutes les chances de trouver un hôte nourricier. Comme pour la
larve, le repas sanguin se fait dans le gîte; la nymphe gorgée tombe dans le terrier, entre en pupaison
et donne un adulte.
4” Les adultes
Le processus de transformation de la nymphe en adulte est le même que celui qui se réalise
au cours de la transformation de la larve en nymphe. Les adultes, une fois éclos, vont attendre à
l’abri dans les terriers que les conditions climatiques extérieures leur soient favorables. C’est le cas
à Sangalkam, avant la première pluie de l’hivernage, de janvier à juin.
a. -Recherche de l’hôte.
Les adultes ne sont pas contraints, comme les immatures, à habiter un biotope précis pour
assurer leur développement. Ils errent dans la nature, à la recherche d’un hôte; leur gîte de repos
est la terre qui constitue un refuge contre la baisse de température nocturne ou la chaleur et la
sécheresse diurnes, et c’est à l’affût sur une tige de graminée ou sur tout autre végétal que la tique
attend son hôte. L’activité journalière consiste en une succession de montées et de descentes de la
tique le long de la tige servant de point d’affût : les déplacements sont donc verticaux.
La position de chasse est très caractéristique : la tique se tient à l’extrémité d’une tige (50 à
150 cm de hauteur), de telle sorte que ses deux pattes antérieures ne tiennent pas la tige et sont
dressées comme des antennes. Il suffit qu’un mammifère passe à sa portée pour que la tique
s’accroche aux poils de l’hôte grâce à ses pulvilles et à ses griffes.
Ainsi, parasites et hôtes vont à la rencontre l’un de l’autre. La tique en choisissant son point
d’affût, l’hôte en se déplaçant sur un terrain de chasse ou de pâture. Une fois l’hôte trouvé, les adultes
vont pouvoir se gorger et s’accoupler.
b. - Repas sanguin et accouplement.
Mâles et femelles font un repas sanguin.
Le mâle se gorge assez vite, son abdomen gonfle très légèrement. La femelle réalise un repas
sanguin plus important (elle peut atteindre 1 cm de longueur si le repas a été complet), mais arrivée
à un certain stade du gorgement, elle interrompt son repas pour être fécondée. Cet arrêt, que certains
acarologistes appellent la « diapause trophique virginale » (BRUMPT, 1949, p. 10’79), dure jusqu’à
l’arrivée du mâle.
La fécondation est donc perprandiale puisqu’elle a lieu pendant le repas sanguin.
La femelle est déjà fixée quand le mâle se présente pour l’accouplement. Le mâle se glisse SOUS
la femelle, plante son hypostome à côté du sien, tandis qu’avec ses pattes antérieures il saisit la
basis capituli de sa partenaire et qu’avec ses autres pattes il s’accroche aux coxae 1, II et III.
Cependant le couple peut se former alors que les partenaires sont encore à jeun ; dans ce cas repas
et fécondation sont synchronisés et l’interruption n’existe plus.
Le spermatophore élaboré par le mâle est déposé, à l’aide des palpes, directement dans le
gonopore de la femelle, sans phase préparatoire, comme c’est souvent le cas chez les Erodes. (Exemple
de phase préparatoire : le mâ1.e peut élargir l’ouverture du gonopore de la femelle à l’aide de son
hypostome, avant d’y introduire son spermatophore) , Après l’accouplement, qui peut durer plusieurs
heures, le mâle se détache et meurt peu après.

CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DE LA TIQUE AFRIC4INE << RHIPICEPHALUS SENEG.4LENSlS >>
87
Sitôt le repas terminé, la femelle se détache à son tour, va se mettre à l’abri : couverture
végétale, crevasses du sol, etc... réalise son oogénèse, puis commence à pondre.
c. - Fécondation, oogénèse et ponte.
Le spermatophore tombe dans l’atrium du gonopore, les spermatozoïdes libérés dans le vagin
vont féconder au passage les ovocytes de la femelle. Chaque ovocyte fécondé donnera un œuf.
Les tiques sont ovipares. L’oviducte se dévagine pour évacuer les œufs. Au cours de l’oogénèse,
l’organe du Gené, situé dans la région céphalique, sous le scutum et débouchant dorsalement entre
le scutum et le capitalum, acquiert peu à peu un développement considérable. Quand la ponte
commence, cet organe se dévagine extérieurement, passe entre le scutum et le capitulum, et arrive
à déborder ce dernier. A l’extrémité antérieure de l’organe de Gené, se différencient deux « doigts »
qui arrivent à atteindre l’œuf à la sortie du gonopore, à l’enserrer et à le pousser en avant (NUTALL
& WARBURTON,
1911; ARTHUR, 1962).
Les travaux de FELDMAN-MUHSAM & HAVIVI (1960) ont mis en évidence l’existence de glandes
accessoires de l’organe de Gené, dont les sécrétions recouvrent les œufs et les protègent contre la
dessiccation. FELDMAN-MUHSAM (1963) a montré que ces glandes débouchaient au niveau des
aires poreuses.
Nous avons donc affaire à un cycle triphasique (type 3 f, MOREL, 1962), c’est-à-dire qu’il se fait
sur trois hôtes; après chaque repas, la tique se détache de son hôte, tombe à terre, entre en pupaison,
et, au stade suivant va de nouveau à la recherche d’un hôte.

MORPHOLOGIE
A) MORPHOLOGIE DE L’CEUF.
Les œufs sont de forme ovale. Leurs dimensions moyennes sont les suivantes, longueur :
0,48 mm, largeur : 0,37 mm. (Dimensions du même ordre que celles de la larve à jeun). Une mince
pellicule constitue l’enveloppe de l’œuf. La masse de l’œuf est formée, dans le cas d’un œuf fraîche-
ment pondu, par un très grand nombre de sphérules vitellines (fig. II). Aux dépens de cette masse
s’organise peu à peu la future larve.
1
2
FIG. II. - cEuf fraîchement pondu.
1: enveloppe de l’œuf; 2 : sphérules vitellines
B) MORPHOLOGIE DE LA LARVE.
1” Aspect général (fig. III et V).
Au sortir de l’œuf, la larve hexapode est de forme ovalaire et de couleur testacée claire ; les
caecums intestinaux sont visibles par transparence. A mesure que la chitine durcit, la jeune larve
prend une teinte légèrement brune ; une fois gorgée de sang, elle devient gris-noir de plomb. A la
suite de mensurations effectuées sur 30 exemplaires, les dimensions moyennes sont les suivantes :
Larves
à jeun
gorgées
Longueur totale (de la pointe de l’hypostome au feston
mm
mm
médian)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
0,55 à 0,65
1,25 à 1,37
Largeur totale (au niveau de la 3” coxa) . . . . . . . . . . . . . . . .
0,31 à 0,38
0,773 à 0,79
Longueur du scutum . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
0,18 à 0,21
0,18 à 0,25
Largeur du scutum . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
0,30 à 0,33
0,30 à 0,35
Longueur du capitulum (de la pointe de l’hypostome . . . .
à la base de la basis) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
0,09 à 0,ll
0,09 à 0.11
Largeur du capitulum (de la basis) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
0,14 à 0,15
0,14 à 0,15
Lz,
-

CONTRIRUTIOh’ A LA CONNAISSANCE DE LA TIQUE AFRICAINE << RHIPICEPHALUS SENEGALENSIS >>
89
Rupports (larves à jeun) :
Longueur totale (Lt)
0,60
= - = 1,7
largeur totale (lt)
0,34
Longueur scutum (Ls)
0,19
= - = 033
largeur scutum (1s)
0,31
Longueur capitulum (Lc)
OJO
= - = 0,7.
largeur capitulum (lc)
0,14
20 La face dorsale (fig. III).
Dorsalement, on distingue aisément deux parties : le gnathosoma ou capitulum et le corps avec
le scutum et I’alloscutum.
FIG. III
:
larve face dorsale.
1: capitulum; 2: scutum; 3 : sillon cervical; 4: soie
scutale : sensillum sétifére; 5 : sensillum : sensillum
hastiforme; 5’ : sensillum auriforme; 6 : oeil; 7 : allo-
scutum; 8 : soie centrodorsale; 9 : soie marginodorsale;
10 : sensillum : sensillum sagittiforme; 11 : feston laté-
ral 1; 12 : feston médian; 13 : caecums intestinaux.
soie marginodorsale (à une barbule).
soie scutale.
a. - Le capitulum (fig. IV).
Nous appelons capitulum l’ensemble de la pièce basale ou basis capituli, des palpes, des chéli-
cères et de l’hypostome.
6

90
COWRIRUTION A LA CONNAISSANCE DE LA TIQUE AFRIC.4INE « RHIPICEPHALUS SENEGALENSIS »
La basis capituli est une pièce chitineuse, bien plus large que longue. Elle se termine à droite
et à gauche, en pointes très aigues. Ces pointes sont les auricules situés au niveau du milieu de la
longueur de la basis. Quatre protubérances de cette dernière représentent les cornes. On distingue
deux cornes basidorales, à peine marquées et 2 cornes basiventrales, en angle droit émoussé.
FIG. IV. - Capitulum (détail).
1 : série; 2 : rang; 3 : dent hypostomale; 4: doigts des
chélicères; 5 : articulation palpale; 6 : axe hypostomal;
7 : article palpa1 1; 8 : soie ventro-palpale frangée;
9 : article palpa1 II.
Les palpes, dirigés vers l’avant, s’insèrent sur la busis capituli, l’un à droite, l’autre a gauche.
Ils comprennent deux articles apparents, bien que constitutivement il y en ait 4, mais les 3 premiers,
soudés entre eux, forment l’article palpa1 1, le 4” est l’article palpa1 II qui n’est visible que ventrale-
ment. Ces articles ne sont pas articulés. Les palpes sont convexes vers l’extérieur, concaves a l’inte-
rieur, de façon à coiffer l’hypostome.
Les chélicères, implantés dans la région médiane antérieure de la basis sont au nombre de 2 et
formés chacun d’une partie basale fixe et d’une partie distale, dite digitale, mobile : l’ensemble cons-
titue une pseudopince.
Situé sous les chélicères, l’hypostome est rigide, en massue. Il porte des dents pointues et diri-
gées vers l’arrière. On compte 4 séries de dents disposées sur* 6 à 7 rangs ; la formule hypostomale
est la suivante : 212, c’est-à-dire que de part et d’autre d’un axe de symétrie confondu avec l’axe
hypostomal, on compte deux séries de dents. L’hypostome est formé par la suture de 2 éléments
homologues ; sur un rang donné, les dents étant semblables, on dit que l’hypostome est homodonte.
L’hypostome sert à fixer la tique sur la peau de l’animal, à la manière d’une ancre. La fixation
sur l’hôte se fait en deux étapes :
La première étape est constituée par l’attaque de la peau par les chélicères. Les mouvements
alternatifs des muscles extenseurs et fléchisseurs actionnent les doigts des chélicères qui pénètrent
dans la peau de l’hôte, grâce à leurs dents latérales tranchantes. C’est donc une étape purement
mécanique. La deuxième étape est un phénomène physico-chimique : la plaie causée par l’action
des chélicères sert de porte d’entrée aux sécrétions salivaires de la tique. La salive, grâce aux
diastases qu’elle contient, entraîne, par digestion, la formation d’un conduit tissulaire dans lequel
prennent naturellement place les chélicères et l’hypostome. Autour de cet ensemble, il se forme
un manchon hyalin dû à la précipitation de certains éléments salivaires : ce manchon parfait la fixa-
tion de la tique sur l’animal et immobilise l’hypostome. La salive contient un anticoagulant et, occa-
sionnellement, des éléments parasitaires. Au total, cette fixation est lente.

CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DE LA TIQUE AFRICAINE << RHIPICEPHALUS SENEGALENSIS >>
91
b. - Le scutum.
Le scutum, bien chitinisé, est plus large que long. Il porte 3 paires de sensilla sétifères ou soies
scutales, 4 paires de sensilla hastiformes et une paire de sensilla auriformes à la base du sillon cer-
vical. A la partie antérieure, un début de sillon cervical est visible. Latéralement, le scutum porte
2 yeux plats, lenticulaires, légèrement convexes vers l’extérieur.
c. - L’alloscutum.
L’alloscutum comprend tout le reste de la face dorsale, il n’est pas chitinisé. Quand la larve est
à jeun, le tégument de l’alloscutum est transparent, plissé ; après gorgement, les plis se défont, la
cuticule se tend et la transparence disparaît. L’alloscutum porte : 2 paires de soies centrodorsales,
8 paires de soies marginodorsales, 1 paire de sensilla sagittiformes situés au niveau de la 4” paire de
festons, et plusieurs paires de sensilla hastiformes et auriformes.
Les soies marginodorsales sont généralement lisses, quelquefois barbelées. Le bord postérieur
de l’alloscutum est marqué par 9 festons, 1 feston médian et 4 paires de festons latéraux numérotés
de 1 à IV en allant du centre vers les bords.
3” La face ventrale (fig. V).
La face ventrale du corps ne présente pas de divisions bien marquées, elle porte, outre un
certain nombre de soies, un uropore situé vers le tiers postérieur de l’animal. L’uropore OU faux
FIG. V. - Larve, face ventrale.
1: coxa 1; 2 : trochanter; 3 : fémur; 4 : ge-
nual; 5 : tibia; 6 : tarse; 7 : soie ventrale;
8 : uropore; 9 : valve uropode.
,.e
_~
-
-..-
---

--

9 2
CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DE L.4 TIQUE AFRICAINE « RHIPICEPHALUS SENEGALENSIS >>
anus est fermé par deux valves uroporales garnies de soies. Sur la face ventrale s’insèrent les
pattes.
Les larves d’lodidae possèdent 3 paires de pattes seulement ; chaque patte est formée des
articles suivants : coxa, trochanter, fémur, genual, tibia et tarse, que de nombreux auteurs désignent
dans le même ordre par les chiffres romains : 1, II, III, IV, V et VI.
Seuls les coxae et les tarses présentent un intérêt morphologique de détermination.
Les coxae sont directement fixées sur la face ventrale du corps, elles sont immobiles. La coxa 1
porte à l’angle postéro-interne une carène en angle mousse. Les coxae II et III possèdent une petite
écaille postéro-externe.
Les tarses constituent la partie terminale des pattes et portent à leur extrémité un organe
de fixation formé par une pulville ou ventouse, et par 2 crochets. Les pulvilles et les griffes sont
portées par une sole articulée sur le tarse par l’astragale. L’ensemble forme un ambulacre. Le
tarse de la première paire de pattes porte l’organe de Haller, décrit pour la première fois par HALLER
en 1881 sur un Ixode. Cet organe est formé par une capsule fermée et une petite cupule antérieure
ouverte ; ces 2 concavités renferment un certain nombre de soies sensorielles inférieur à 10. D’après
bon nombre d’auteurs, dont ARTHUR (1962), ces soies seraient sensibles à l’humidité de l’air et à
l’odeur (fig. VI).
FIG. VI. - Tarse 1.
1 : organe de Haller; 2 : crochets; 3 : pulvilIe;
4 : sole; 5 : astragale.
C) MORPHOLOGIE DE LA NYMPHE.
1" Aspect général (fig. VII et VIII).
Au sortir de la pupe larvaire, la nymphe octopode est de forme ovalaire allongée et de couleur
d’abord très claire, puis de plus en plus brune au fur et à mesure que la chitmisation se poursuit. La
nymphe mûre est brun-orange. Gorgée de sang, la nymphe devient noire.
Les dimensions moyennes de la nymphe à jeun (mensurations effectuées sur 30 exemplaires)
et de la nymphe gorgée sont les suivantes :
Nymphes
à jeun
gorgées
mm
mm
Longueur totale (Lt) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1,30 à 1,50
3,50 à 3,80
Largeur totale (lt) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
0,75 à 0,80
2.50 à 2.70
Longueur du scutum (Ls) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
0,48 à 0,50
mêmes
Largeur du scutum (1s)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
0,56 à 0,57
t
dimensions
Longueur du capitulum (Lc) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
0,23 à 0,28
que celles de la
nymphe à jeun
Largeur du capitulum (lc) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
0,33 à 0,37
J

CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DE LA TI,QUE AFRICAINE « RHIPICEPHALUS SEiW,CALENSIS
>>
93
Rupports (nymphes à jeun) :
Lt
$40
-= - = 1,a
1t
0,77
LS
0,49
- = - = 0,s
IS
0,56
Lc
0,25
-= - = 0,7
IC
0,35
0,lm
I
FIG. VII. - Nymphe
2
A : face dorsale
1 : sillon scapulaire;
2 : sillon paramédian anté-
rieur;
: sillon marginal;
: sillon paramédian posté-
rieur;
: sillon médian;
3
: foweue centmles.
B : soie marginodorsale
(à une barbule)

94
CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DE LA TlQUE AFKICAINE << RHIPICEPIIALUS SENEGALENSIS >>
2” La face dorsale (fig. VII).
a - L e capitulum.
La largeur de la basis capituli est égale ou supérieure au double de la longueur. Les auricules
sont situés au niveau de son tiers inférieur. La saillie des auricules est à angle très aigu.
Les palpes sont rectilignes extérieurement et formés par 3 articles apparents.
Les chélicères sont identiques à ceux de la larve.
L’hypostome de la nymphe diffère de celui de la larve uniquement par le nombre de dents qu’il
porte. En effet, chez la nymphe on compte 4 séries de dents disposées sur 9 à 10 rangs, au lieu
de 6 à 7 chez la larve.
b. - Le scutum.
Le scutum de la nymphe est légèrement plus large que long. Il porte de nombreuses soies et des
sensilla. Au sillon cervical s’ajoute un sillon scapulaire bien marqué. Le scutum porte à ses extrémités
latérales deux yeux identiques à ceux de la larve.
FIG. VIII. - Nymphe,
face ventrale.
1 : sillon ventral;
2 : stigmate;
3 : sillon anal;
4: sillon post-anal.

CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DE LA TIQUE AFRICAINE << RHIPICEPHALUS SENEGALENSIS >>
95
c. - L’alloscutum.
L’alloscutum de la nymphe est surtout caractérisé par les sillons qu’il porte : 1 paire de sillons
marginaux, 1 paire de sillons paramédians antérieurs, 1 paire de sillons paramédians postérieurs et
1 sillon médian. Tous ces sillons sont étroits et bien marqués.
Le bord postérieur de l’alloscutum est marqué par 11 festons, 1 feston médian et 5 paires de
festons latéraux.
On peut observer, à la partie médiane antérieure de l’alloscutum, 2 dépressions dorsales dont
la fonction reste encore problématique ; ce sont les foveae ce?ztrales, difficiles à observer chez la larve
mais bien évidentes chez les nymphes et les adultes.
3O La face ventrale (fig. VIII).
Outre les soies et les sensilla, la face ventrale présente un uropore du même type que celui
de la larve, 1 paire de stigmates situés sous la coxa IV, et 4 sillons.
Les stigmates sont sans cadre, en forme d’ovale transverse. On peut compter 30 à 40 gobelets
sphériques sur leur bordure (fig. IX).
0.1 I
FIG. IX. - Stigmate.
1 : gobelet sphérique; 2 : fente St+atique.
Les sillons que l’on observe sur la face ventrale sont les suivants : 1 paire de sillons ventraux
et 1 sillon anal ouvert antérieurement et continué vers l’arrière par un sillon post-anal.
Les nymphes ont 4 paires de pattes dont les articles sont homologues aux articles des pattes
larvaires. La coxa 1 est caractérisée par la présence d’une épine interne et d’une épine externe
mousses. Les coxae II, III et IV ne possèdent qu’une seule épine, externe, mousse.
D) MORPHOLOGIE DU MALE.
1: Aspect général (fig. X-XI).
Les mâles de Rhipicephalus senegalensis sont de taille relativement grande, leurs dimensions
moyennes, pour 30 mesures, sont les suivantes :
Mâles
à jeun
gorgés
mm
Longueur totale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3,62y5,00
4,00 à 5,12
Largeur totale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2,40 à 2,75
2,80 à 3,00
Longueur du scutum et du conscutum . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3,00 à 4,00
mêmes
Largeur du scutum . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2,00 à 2,50
dimensions
Longueur du capitulum . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
0,60 à 0,90
que celles du
Largeur du capitulum . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
0,60 à 0,65
mâle à jeun

96
CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DE LA TIQUE AFRICAINE << RHIPICEPHALUS SENEGALENSIS >>
Rapports (mâles à jeun) :
Lt
4,31
- = - = 1,6
1t
2,57
Lc
0,75
- XI - ZZZ 1,2.
lc
0,62
Ces chiffres indiquent que le mâle, contrairement à ce qui se passe chez les larves, les nymphes
et les femelles, se gorge très peu. La couleur du mâle varie du brun-rouge au brun-noir.
FIG. X. - Mâle, face dorsale.
1 : champ cervical; 2 : fosse cervicale;
3 : champ scapulaire; 4 : fossette pilifère
(grosse ponctuation) ; 5 : ponctuation in-
terstitielle (ponctuation fine) ; 6 : pla-
quette ventrale ;7 : conscutum; 8: scu-
tum.
2” La face dorsale (fig. X) .
a. - Le capitulum.
La basis capituli est plus large que longue, mais la largeur reste inférieure au double de la
longueur Les auricules sont situés au niveau du tiers antérieur de la basis, et leur saillie est à
angle droit ou obtus. Les cornes basidorsales sont bien marquées, les cornes basiventrales sont en
angle droit ou obtus.

CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DE LA TIQUE AFRICAINE << RHIPICEPHALUS SENEGALENSIS >>
97
Les palpes, courts, sont en forme de massue et arrivent à envelopper complètement l’hypostome.
Ils sont formés par 4 articles bien individualisés, mais non articulés. L’article palpa1 1 présente un
sétophore ou trochanter palpal. L’article palpa1 II et le sétophore portent des soies ventropalpales
frangées.
L’hypostome du mâle est homodonte. Il est formé par 6 séries de dents, disposées sur 6 à 10 rangs.
Sa formule hypostomale est 3/3.
b. - Le scutum e t le conscut~m.
Le scutum et le conscutum constituent la partie dorsale sclérifiée de l’animal. Ils sont caracté-
risés par leurs sillons et leurs ponctuations.
1) Les sillons. - Sur le scutum, les sillons cervicaux sont courts et profonds et les sillons sca-
pulaires bien dessinés. Ces sillons délimitent les 3 zones suivantes : 1 champ cervical, 2 fosses cervi-
cales et 2 champs scapulaires. Sur le conscutum, les sillons marginaux sont bien marqués, ils
commencent au niveau des yeux et descendent postérieurement jusqu’à limiter les festons IV et V.
Le sillon médian et les sillons paramédians sont étroits, en rainures, non élargis en fosses et peu
apparents.
2) Les ponctuations. - On trouve sur le scutum et le conscutum de Rhipicephalus senegalensis
deux types de ponctuations : de grandes ponctuations sétifères ou fossettes pilifères disposées en
séries apparentes et des ponctuations interstitielles très fines réparties sur toute la surface du corps.
La distribution des grandes ponctuations sétifères est la suivante : sur le scutum, 5 à 10 grandes
ponctuations dans les sillons scapulaires et quelques ponctuations (15 à 30) sur les champs cervicaux
et scapulaires amorçant les séries du scutum ; sur le conscutum, 20 à 30 grandes ponctuations alignées
dans les sillons marginaux, accentuant ainsi ces sillons, et 4 séries longitudinales postérieures passant
entre les sillons médian, paramédians et marginaux.
3” La face ventrale (fig. XI).
La face ventrale est caractérisée par la présence du gonopore, des plaques adanales, des plaques
accessoires, des stigmates et des festons.
Le gonopore mâle est formé par 2 lèvres, une lèvre antérieure, en tablier, rabattue sur une lèvre
postérieure bordant l’ouverture génitale proprement dite.
Il existe 2 plaques adanales, identiques, et disposées symétriquement de part et d’autre du
sillon post-anal. Chacune d’elles est en forme de faucille, trois fois plus longue que large. L’angle
postéro-interne est aigu tandis que l’angle interne du hile est ordinairement mousse (fig. XII).
Deux petites plaques accessoires sont situées de chaque côté des plaques adanales, au même
niveau, à la terminaison du sillon ventral.
De forme virgulaire, les stigmates présentent une portion antéro-ventrale arrondie où se trouve
l’ouverture stigmatique, et une portion caudale, large et courte, formant une courbe à petit rayon,
et dont l’extrémité tangente au conscutum est de largeur égale à celle d’un feston.
Sur les exemplaires gorgés, 3 festons font saillie. Il s’agit du feston médian et de la première
paire de festons latéraux. Tous les festons possèdent sur leur partie ventrale une petite plaquette chi-
tinisée, visible dorsalement.
Les adultes possèdent 4 paires de pattes. Chez le mâle celles-ci sont de tailles inégales, en effet,
les pattes III et IV sont plus développées que les pattes 1 et II.
La coxa I est caractérisée par un processus coxal antérieur assez bien développé et visible laté-
ralement en vue dorsale. Une épine interne et une épine externe, parallèles, délimitent entre elles
une fente coxale allongée.
Les tarses sont bien chitinisés. Les tarses II, III et IV sont armés chacun de 2 fortes pointes
dirigées ventralement.

FIG. XI. - Mâle
A : face ventrale.
1: processus coxal antérieur; 2 : épine interne; 3 : épine
externe; 4 : gonopore mâle; 5 : épine externe; 6 : saillie
interne: 7 : plaques adanales; 8 : plaques accessoires.
B : soie marginodorsale (à une barbule).
FIG. XII. - Plaques adanale et accessoire.
1: pointe antérieure; 2 : angle postéro-externe; 3 : angle postéro-interne;
4: hile; 5 : plaque accessoire.

CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DE LA TIQUE AFRICAINE << RHIPICEPHALUS SENEGALENSIS >>
99
E) MORPHOLOGIE DE LA FEMELLE.
10 Aspect général (fig. XIII).
La femelle de Rhipicephalus senegalensis est de couleur brun-rougeâtre à brun-noir ; à jeun ses
dimensions sont nettement inférieures à celles du mâle, gorgée, elle peut atteindre une taille
considérable. A la suite de mensurations effectuées sur 30 exemplaires, ses dimensions sont les
suivantes :
Femelles
à jeun
gorgées
mm
mm
Longueur totale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3,37 à 3,8
8,50 à 10,oo
Largeur totale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1,82 à 2,00
5,00 à 5,50
Longueur du scutum . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1,50 à 1,55
mêmes
Largeur du scutum . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1,45 à 1,50
dimensions
Longueur du capitulum . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
0,70 à 0,73
que celles de la
Largeur du capitulum
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
0,70 à 0,80
femelle à jeun
J?E. XIII. - Femelle.
A: face dorsale
1: aire poreuse;
2 : champ marginal;
3 : champ paramarginal;
4 : champ paramédian;
5 : a.uoscutum.
B : face ventrale
A
Rapports (femelles à jeun) :
Lt
3,58
- zz - = 1,8
1t
1,91

100
CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DE LA TIQUE AFRICAINE << RHIPICEPHALUS SENEGALENSIS >>
Ls
1,52
-=
1s
-
1,47 = 1,03
Lc
0,71
-.--.-=-
lc
0,75 = 0,9 .
Ces valeurs de rapport, comparées à celles des larves et des nymphes, montrent qu’il existe
au cours du développement complet de l’espèce une dysharmonie de croissance.
2” La face dorsale (fig. XIII).
a. - Le capitulum.
Le capitulum de la femelle présente avec celui du mâle les différences suivantes : - les auricules
sont situés au niveau de la moitié de la longueur de la basis et leur saillie est en angle obtus. - le
capitulum de la femelle porte dorsalement 2 aires poreuses, bien indiquées et distantes d’une fois
leur diamètre. D’après FELDMAN-MUHSAM (1963) au niveau de ces aires poreuses exude une sub-
stance lubrifiante secrétée par les glandes accessoires de l’organe de Gené. Cette substance facilite
les mouvements de rétraction et d’extension de l’organe de Gené qui frotte sur la basis au moment
de son fonctionnement.
b. - Le scutum et l’alloscutum.
Le scutum de la femelle est aussi long que large, sa forme générale est celle d’un polyhèdre à
angles arrondis. Les sillons et les ponctuations qu’il porte sont identiques à ceux du mâle.
La femelle ne possède pas de conscutum, comme la larve et la nymphe un alloscutum fait suite
au scutum. Sur l’alloscutum se dessinent aussi des sillons et des ponctuations assimilés aux sillons
et aux ponctuations portés par l’alloscutum de la nymphe.
De nombreuses ponctuations pilifères sont distribuées dans les champs marginaux, les sillons
marginaux et paramarginaux et dans les champs paramédians.
3” La face ventrale (fig. XIII).
La face ventrale est caractérisée par la présence du gonopore femelle, et des stigmates, mais
aussi par l’absence de plaques adanales et accessoires.
Le gonopore femelle (fig. XIV).
Le gonopore est situé au niveau des coxae II. Pour l’examen morphologique de cet organe,
nous avons utilisé la méthode préconisée par FELDMAN-MUHSAM (1951-52-53-56). L’intérêt de cette
méthode est qu’elle permet d’observer le gonopore découpé et monté entre lame et lamelle, et non
plus seulement en épiscopie comme le pratique DELPY (1949) pour le genre HyaZomma.
Ce que l’on observe au microscope, c’est la lèvre postérieure du pore génital, qui s’ouvre tan-
gentiellement à la surface ventrale chez la femelle a jeun. Ce pore s’ouvre dans un atrium dans
lequel débouche le vagin ; c’est dans l’atrium que le mâle dépose son spermatophore au cours de
l’accouplement. La lèvre postérieure, dans le cas de Rhipicephalus senegalensis présente sur les
bords antérieurs un très fin rebord hyalin, bien différent des épaississements hyalins des Rhipice-
phalus du groupe sanguineus de l’Ouest-Africain (MOREL dz VASSILIADES, 1962).
Le fond du gonopore est généralement plat chez les Rhipicephalus, l’atrium est sphérique ou en
ampoules, sa largeur est égale ou supérieure à celle du vagin ; sur les côtés de l’atrium, deux
sclérites constituent l’organe de soutien, leur aspect est constant dans une même espèce.

CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DE LA TIQUE AFRICAINE << RHIPICEPHALUS SENEGALENSIS >>
1 0 1
FIG. XIV. - Gonopore femelle.
1: bord de la lèvre postérieure; 2 : rebord hyalin; 3 : sclérite atrial;
4 : atrium; 5 : vagin.
- Description du gonopore type de Rhipicephalus senegalensis :
L’atrium est aussi large que la largeur du vagin, les bords antérieurs de la lèvre postérieure
présentent un très fin rebord hyalin, les sclérites atriaux sont aussi larges que l’épaisseur du vagin,
bien chitinisés et de forme sinueuse, donnant à l’ensemble de l’atrium un aspect en lyre.
Les stigmates de la femelle sont légèrement différents des stigmates du mâle : leur queue est
courte et trapue, à peine fléchie (fig. XIII).
Contrairement à ce que l’on observe chez le mâle, les pattes de la femelle sont toutes égales
entre elles.
Les coxae sont identiques à celles du mâle, mis à part le fait que l’épine interne des coxae II,
III et IV est complètement émoussée.
Les tarses II, III et IV de la femelle ne possèdent qu’une seule pointe ventrale bien chitinisée,
la deuxième est réduite à un mamelon.
Diagnose
Au niveau des immatures, la diagnose spécifique est extrêmement difficile. En effet, les espèces
du genre Rhipicephalus sont très homogènes, du point de vue morphologique, aux stades larvaires
et nymphaux.
Seule l’observation des soies ventropalpales permet de séparer, dans ce genre, le sous-genre
Digineus du sous-genre Rhipicephalus. Tous les autres caractères que nous avons donnés dans la
morphologie des larves et des nymphes sont des caractères du genre.
Aussi, jusqu’à ce jour, seules les méthodes d’élevage en laboratoire nous ont permis d’isoler et
de décrire des immatures de Rhipicephalus senegalensis avec une certitude systématique absolue. Il
n’est donc pas possible à l’heure actuelle de donner une définition morphologique précise de l’espèce
au niveau des immatures.
Par contre, en ce qui concerne les adultes, l’espèce est bien définie morphologiquement.
Détermànatùm
du mâle.
Le scutum et le conscutum portent de grosses ponctuations pilifères, disposées en séries appa-
rentes, et des ponctuations interstitielles, fines, distribuées régulièrement sur toute leur surface.

102
CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DE LA TIQUE AFRICAINE << RHIPICEPHALLJS SENEGALENSIS >>
Les sillons cervicaux sont courts et profonds, et les sillons scapulaires et marginaux, bien mar-
qués. Les sillons marginaux descendent postérieurement juqu’aux festons IV et V. Les sillons
médian et paramédians postérieurs sont peu apparents.
Les plaques adanales sont en forme de faucilles, trois fois plus longues que larges, à angle postéro-
interne aigu. L’angle interne du hile est ordinairement mousse.
Les stigmates sont à queue large et courte, formant une courbe à petit rayon. L’extrémité
tangente au conscutum est de largeur égale à celle d’un feston.
Trois festons font saillie quand le mâle est gorgé.
Détermànation de la femelle.
Le scutum et l’alloscutum portent de grosses ponctuations pilifères disposées en séries apparentes,
et des ponctuations interstitielles fines distribuées régulièrement sur toute leur surface.
Les sillons cervicaux sont courts et profonds, les sillons scapulaires sont bien marqués. Sur
l’alloscutum, les sillons médian, marginaux et paramarginaux sont nets et profonds.
L’atrium du gonopore est aussi large que la largeur du vagin, les sclérites atriaux sont aussi
larges que l’épaisseur du vagin, bien chitinisés et de forme sinueuse, donnant à l’ensemble de l’atrium
l’aspect en lyre caractéristique. Cette description précise du gonopore de la femelle constitue
actuellement la meilleure définition morphologique de l’espèce.
CONCLUSION
Au cours de ce travail, nous avons serré de près la morphologie externe de la tique de l’Ouest
Africain : Rhipicephalus senegalensis, et mis en évidence un certain nombre de données biologiques :
hôtes expérimentaux, naturels, distribution géographique, fréquence saisonnière, qui nous ont
permis d’établir son cycle évolutif naturel.
Le problème qui se posait à nous était la différenciation des espèces à l’intérieur du complexe
simus :
- Rhipicephalus simus,
- Rhipicephalus groupe simus d’Afrique occidentale,
- Rhipicephalus senegaletis,
- Rhipicephalus longus.
L’étude de la morphologie des adultes, aussi bien chez le mâle que chez la femelle, de la biolo-
gie et de la distribution géographique, différencie nettement Rhipicephalus senegalensis, Rhipicepha-
lus simus et Rhipicephalus groupe simus d’Afrique occidentale. Nous estimons le problème résolu.
Dans le cas de Rhipicephalus longus, le problème apparaît plus complexe. En effet, les distribu-
tions géographiques de Rhipicephalus senegalensis, d’Afrique occidentale, et celles de Rhipicephalus
longus, d’Afrique orientale, arrivent à se chevaucher sur toute la région des savanes oubanguiennes
(Centre-Afrique, Cameroun). De plus la confusion est toujours possible entre ces 2 espèces du fait
de la ressemblance des plaques adanales et des ponctuations dans certains cas (Rhipicephalus sene-
galensis de forêt et Rhipicephalus longus de savane). Fort heureusement la morphologie du gonopore
de la femelle est toujours distincte et nous paraît le caractère différenciateur essentiel. Ainsi, seule
l’utilisation simultanée des trois critères fondamentaux : distribution géographique, ponctuations et
gonopore femelle, nous permet actuellement d’éviter la confusion. et de bien distinguer les espèces
du genre Rhipicephalus.

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