/ REPUBLIQUE DU SENEGAL L&BORATOIRE NATIONAL...
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REPUBLIQUE DU SENEGAL
L&BORATOIRE NATIONAL DE L'ELEVAGE
ET DE RECHERCHES VE'I%RINAIRES
I.E.M.V.T.
-DAKAR-
MINISTERE DU DEVELOPPEMENT RURAL
Conférence régionale d
la FAO pour L'Etablissement
d'un programme de
agronomiques sur des
Point 3 (ir
Novembre 1968-
QUEIJJJJES ASPECTS
PROBLEME DE LA VIANDE
EN ZONE SA
M-SOUDANIENNE
H.bALVET
de Biochimie du
Laboratoire national de
et de Recherches
- DAKAR -

Une des activités traditio inelles des zones sahélo-soudaniennes
est constituée par l'ékvsge dont
viande.
Cependant,
cet élevage n'o fre en zone tropicale, qu'une lointaine
parenté avec l'exploitation animale
ndustrielle des régions tempérées.
Ces singularités évidentes méritent
d'être encore soulignées.
En zone tempérée, l'élevag
de plus en plus solidaire du progrès
technique est orienté uniquement ver un profit aussi élevé que possible.
L'animal dirigé, protégé,
consacre toutes ses potentia-
lités au développement d'une produc
Cette spécialisation a entralné
la création de races hautement perf
nnées et à haut rendement. Le ré-
sultat global est que la production
t le commerce de la viande constituent
pour la plupart des pays, une des p
mières branches des économies nationales.
Ces conditions sont fort différente
pays tropical.
Là, en effet, l'élevage c o titue souvent encore une fin en soi
et, un mode de vie plus qu'une ind
L'animal est exclusivement tri-
butaire du milieu naturel et livré a
aléas des conditions climatiques.
La seule réponse à des conditions d
nues trop défavorables, étant la
transhumance vers des régions plus
spitalières,
L'animal consacre alors
toutes ses potentialités & l'adapt
ux conditions cycliques du milieu:
cet effort permanent se faisant au
pend de la productivité. L'énergie uti-
lisable ailleurs, pour la productio
est employée ici à l'adaptation et la
survie,
Dans ces conditions par
comment se présente le pro-
blème de la viande dans les régions
oudaniennes.
Il peut être en-
viaagé en fonction des critères s
s d'un progrès vers une augmentation
L'animal Les carences rencontrées d
la plupart des grands centres d'abat-
tage de la zone sahélo-soudanienne,
ont en majorité constituées de zébus.
petit nombre dans les élevages
sédentaires des zones
apparaissent assez peu sur les
grands marchés. Le poids moyen des
rcasses varie entre 160 et 200 kg,
le rendement oscillant autour de 50

2
Une des caractéristiques
e ces carcasses est leur aspect flatteur
en certaines saisons, La. plus favo ble se situant dans les premiers mois
de la saison sèche. Par la suite,
les prennent une allure anguleuse avec
disparition de la graisse, diminu
du rendement et de la qualité de la
viande. Il semble donc que placé
s des conditions favorables, le zébu
exploité dans ces régions soit c a
l e d'extérioriser des qualités compa-
rables à celles d'un animal bouche
Il aurait donc des potentialités que
seule la dureté des condïtions na
Iles ne lui permettrait pas d'exté-
rioriser. Plusieurs expériences
ermis la confirmation de cette hypo-
thèse.
C'est ainsi qu'au Centre
e Recherches Zootechniques de Dara, en
1957, les chiffres suivants
tenus sur un jeune veau, parmi
1
d autres, dans un lot d'anim
accès à volonté h des concentrés
équilibrés :
Poids à la naissance .......... 23 kg
4 semaines ....................
46 kg
8 semaines ....................
70 kg
3 mois .............. ..........10 6 kg
4 mois .............. ........ ...13 1 kg
5 mois ......................
..14 8 kg
6 mois .....................
...17 1 kg
7 mois ......................
..210 kg
8 mois .........*..............24 0 kg
soit un croît de la naissance & 5 mois de 0,800 kg/jour, ce qui correspond
aux performances normales de races j: viande métropolitaines, placées dans
les mcmes conditions d'alimentation.
En août 1958, dans le mêmq centre, 25 veaux C?gés de 5 mois pesaient
en moyenne 124 kg et 3 "'baby beef" ibattus a 11 mois pesaient 190 kg. La
carcasse de ces derniers s'est avéreie de bonne qualité de même que la sapi-.
dit& de la viande.
Cette rapidité du croF?t lors d'une alimentation intensive,s'est
poursuivie aussi longtemps qu'ont &-té maintenues les conditions favorables.
C'est ainsi que le format adulte a é$é atteint à l'âge de 3 à 4 ans au lieu
de 6 à 7 ans dans les conditions hab$tuelles d'exploitation.
Donc, d'un point dc vue purement académique, le zébu des régions
sahéliennes,
appara?t doué d'excellentes potentialités génétiques que les
conditions d'une ambiance défavorablb ne lui permet pas d'extérioriser. Ce,5
expériences et les nombreuses autres; rapportées par plurjieurs auteurs
(J.Coleou signale au Maroc des gains' journaliers de 876 g sur des taureaux
de 3 ans) se heurtent cependant à uni-: objection essentielle; on ignore le
nombre d'unités fourragères nécessaibes pour obtenir de pareils crolts,
Ceci constitue, en effet,9 la clef dejtout le problème économique. Rien ne
.
sert d'obtenir des animaux de compét'tion,
si c'est au prix d'une alimen-
tation rendant illusoire une
t
exploit tion économiaue, C'est peut être à ce
niveau, c'est-à-dire au nombre d'unil es fourragères
dtz
.!
nécessaire pour un kg
de poids que se situe lü différence ntre les races sélectionnées pour la
production de viande et les autres. f
un caractero trop fragmentaire.
Elles devront être genérali:zees
la zone sahélo-soudanienne pour
que l'évaluation
troupeaux sortent des approxima-
éléments de trzvaîl accessibles
.iusau'à ces derniers temps.

3
Ce point import
prochaines
expérimentations& réalis r sur les zébus des régions tropicales.
Rendement du troupeau
.-- -._ _. . - -.- -.- -----.-.
pendant longtemps fond&
1' élevage et sur les reie
bases statistiques ressor
importations et des exportations,
L'établissement
fragmentaire de ces informations e
la difficulté d'etablir
sur elles des
prospectives quant au dev
Une méthode sta
point par Lacrouts, Tyc,
la dynamique et du devenir des
Elle consiste à établir
rang d'$ge et par sexe, la struc-
ture des troupeaux au cours d'enqu
s sur le terrain, Le dépouillement
statistique des fiches de compoi;itl
du troupeau dwant permettre de
serrer de plus près, la production,
'exploitation ct lês possibilités de
cro^st numérique,
De pareilles enqustes ont ncore un carnctèrc: trop fragmentaire.
Elles devront être géndraliu&s
que l'évaluation et les p
tions hasardeuses constituant les
jusqu'à ces derniers tempu,
En attendant la
En zone sahélo
général îaible,
productivité d'une vache reproductr
duction de viande nette de 20 à 25
par an, soit 10. moi-t% du niveau
mondial et le 6ème des pays les mie
placés (150 kg). Cependant, contrei-
rement à une opi
que ce troupeau
à 3 p.100 attribué à ces troupeaux,
ntre qu'on ne peut guère espérer
dans les conditions actuellement, a u enter l'exploitation sans toucher au
capital animal. Il semble bien qu'en
lièrement la mor
plus importante
du troupeau.
en Effet, vendus pour la bouckrk:
à 2 ou 3 ans,
format adulte, est atte2.n-L
sculcment
6 ou 7 ans. Par contre, de nombreuses

-
‘.
1
Ces considérations font déjà
lparaître un certain nombre d'ac-
tions utiles pour une augmentation de
production.
Il ne sembl2 pas que l'augme
ltion numériq,uc du cheptel soit un
facteur souhaitable, En efïct, les air
pâturales sont encerclées de plus
en plus par l'extension de:5 cultures
lans beaucoup de régions, il para%
déjà difficile à, l'cnim~l de trouver 1
6 à 7 hectares de pâtures qui sont
nécessaires à son entretien normal.
L'évolution actuelle vers un
;édentarisation progressive des
troupeaux qui implique une interventic
le l'homme de plus en plus impor-
tante dans la nutrition animale orient
Jers une nmGlioration de l'individu
plutôt qu'à leur multiplicr,tion.
Une action éncrgiyuc doit 'êt
envisagée pour lutter contre la
mortalité des jtiunes ce qui, compte te
de l'importance de ce facteur,
aura une rapide action sur 12 disponilr
commercialisa~~le.
Enfin, le gaspillage que cor
itue l'abattage des animaux Jeunes,
doit trouver une rapide solution. Les
ies en sont connues et se situent
essentiellement au niveau de la créati
de structures intermédiaires d'em-
bouche pouvant être suivant les cas, 1
ranching ou les ateliers d'engrais-
sement du jeune bétail, ou encore l'a:
ciation des deux méthodes. L'utili-
sation plus importante des animaux de
ait, ayant comme destination finale
la boucherie, contribuera également à
solution de cc problème.
Besoins en viande
._- --.1_ - . .-- ..-.---
Les circuits commerciaux s'(
anisent en fonction des "pôles de
consommation" que constituent les grar
s citées africaines en voie d'in-
dustrialisation, tellcs que: Dakar, Abf
an, Lagos, Accra ou Freetown.
C'est ainsi qu'au Sénégal, 1
gglomération de Dakar accapare le
tiers de la consommation totale de vi:
e dans le pays,soit environ
35.000 boeufs par an.
L2 consommation individuelle
st faible et varie dans le rapport
de 1 a 10 suivant de nombreux facteur:
ont le plus important est revenu
mensuel familial. Un progrés dans ce (
aine se traduîrr: par une augmen-
tetion de la demande. C'est ce que 1'~
observe régulièrement. A Dakar, en
effet, le nombre de bovins aboatus es1
assé de 28.68~ en 1956 à. 34.580 en
1959 l
A Abidjan, l'approvisionnem~
total est passé de 2.340 tonnes
à 8.095 tonnes de 1945 à 1964.
La demande augmente donc de
çon sensible chaque année dans les
"pôles de consOmmationi' africain ce q1
vérifie bien que le niveau atteint
par la consommation de 1~ viande est 1
plus fidèle indice du niveau de vie
des populations.
. ./ . .

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__,....--

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*
5
En dehors de ces gros centres
e conso~dk-~n st à 1' ~n~érieur
des pays, la viande app2raft pour une p tJ beauco*p @us faib1e dans 1' r‘lï--
mentation quotidienne. Là9 les protéine animales proviennent surtout du
poisson sous forme do produit séché ou
Imé. Il n'en reste pas moins que
toute augmentr:tion du nivtiau de vie, p
zeptiblo déjà ;:u niveau des petits
centres de brousse, entrwînë le rempla
rient du poïsson par la viande,
Devant cette siturttion de la
emandc, les états se distribuent
en pays iHlpOFtr;teUPS Et j:Ziya eXpOTt?Ltt
9. Le S5nége.1,
malgré son importsnt
cheptel, doit importer le tïers de sa
nsommation. En Côte d'ivoire, alors
que de 1959 à 1964, 1~. production loch
a augmenté de 31 p.100, les impor-
tations ont dû subir un accroissement
58 p.100. Le M&i, la Mauritanie
et la Haute Valta sont par contre, de:
tats exportat323.
Il en résulte donc qu'on no1
en Afrique, une demande en produits
rapidement croissante alors que les pc
ibilités de production du cheptel
ont pour l'heure, un caractère statior
ire. Devant ces débouchés actuels
et potentiels, il est donc urgant de 1
mouvoir une politique d'augmentation
de la production de viande,
Conclusions et moyens d'action
v--w.._ L.. . . - __^._._ _-.._ q.. - .^ . .w..-
Les problèmes de la product:
!
de viande ont donc en Afrique un
caractère hautement spécifique. Pour 1
igtemps encore, cette production gar--
dera l'aspect d'une "activité de cuei:
,tte" qui constitue finalement la
meilleure forme de valorisstion des hi
lages sahélo-soudaniens. C'est donc
au sein de ce cadre existant des élev:
,s extensifs, que doivent se situer
en priorité, les actions, pour une auge
kation de la production.
Plusieurs mesures générales paraissent pouvoir conduire rapidement
à ces objectifs.
Une connaissarice plus préc
e du troupeau, de sa dynamique, de son
rendemwt et de sa faculte de réact
n aux mesures nmélïoratrices, par&
un préalable indispensnblc, La métho
c'est celle de l'étude statis-
tique des fiches de composition du
peau dont l'application d0j.t se géné-
raliser à toute la zone.
La lutte contre la patho
du bétail, pratiquée avec succès
depuis longtemps, doit encore être
orcée et oricnt& vers dea voies
encore peu explorées, les carences
raies et la mortalité des jeunes.
La démographie humaine e
gmentatîon des surfaces cultivables
restreignent progressivement les p
lités de p$ture. 1' convient.donc de
susciter chez l'éleveur,
nouvellë visant à remplacer le culte
du nombre par celui de 1"
La voie de cette revolutio
réside dans un concept nouveau t c'p&
la nécessité d'une interv
me dans 1' alimentation
du troupeau. La saison seche "dévore
en effet, un gros tonnage de viande
produit spontanément pendant les pé
odes favorables. Pour réduire ces
pertes, l'amélioration des pâturage
la fenaison, les cultures fourragères,
la distribution périodique de conce
rés à base de produits locaux, cons-

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_“..__.._
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1.
L
0
tituent les moyens possibles, La recher
e en laboratoire et sur le terrairi,
doit donc intensifier ses tTav2u et à
rtir d'une meilleure connaissance
physiologique de l'animal- tropical,
orcer de déterminer la méthode la
plus favorable, la plus 6conomique o
lus vuhw+=ble.
duction, les pertes de viande
de 12 saison sèche, des metliodc
doivent être expérimentées
car, elles paraisSent de nntur;i
à pou
permettre un gain de productions
supplémcxrbires. Il S'agit des steliè
d'engraissement pour bovins qui
pourraient permettre SOUS réserve d'u
rentabilité économique, de préparm
les animaux à l'abattoir et éviter le
spillage que constitue l'abattago
sans preparation des
Dans cette entreprise, les
entialités génetîques des espèces
locales ne semblent pas constituer u
staclc. Seule demeure inconnue,
leur capacité économi
Finalement, un sch6ma annue
'exploitation, pourrait être le
suivant.
Une zone de nnisseurs const
ée par les troupzaux des zones sa-
héliennes. Dès janvier c-t pour mainte
les gains de poids, le ranching
prend & charge le disponible qui pour
t être conduit 5 la finition par
des ateliers d'engraissemez&,
Ces considérations genérale
sur la production de viande en zone
Sahélo-soudanienne, ont conduit a la
6Sentation de trois projets de re-
cherche régionaux,
en raison dv leur caractère
d'urgence.
- Projet rdgionel sur
'engraissement intensif du jeune betaj.:
- Moyens d'emeliorer 1 alimentation des troupeaux en saison
sèche,
i
- Lutte contru les c
ces minérales en &gion sahélo-
soudanienne.

BIBLIOGRAPHIE
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apport dc mission).
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