R5'UBi,IQUE DU SENEGAL -.mw-w-- INSTITUT SEL~G~IS ...
R5'UBi,IQUE DU SENEGAL
-.mw-w--
INSTITUT SEL~G~IS DE RECHERCHES
AGRICOLES (I.S.R.A.)
SERVICE DE MICROBIOLOGIE
----"m-
LABORblTOIRE NATIONAL DE L!ELEVAGE
ET DZ RECHERCHES VETERINAIRES
DAKAR-HANN
.
NOTE TECHNIQUE
LA DERMATOPHILOSE
(ou Stxcptothricose)
CE QUE L'ON SAIT DE LA WLADIE ET
DE SON TRAITEMENT
Par M.P. DOUTRE
Janvier 1980

La Dermatophilose (ou Streptothricose) est une affection qui, au
Sénégal y comme dans de nombreux pays africains, occasionne.
des pertes
économiques importantes. Il est apparu utile d’actualiser l’ensemble des
4
connaissances pratiques acquises dans une note technique synthétique des-
tinées à ceux qui par profession, sont amenés à s’occuper de santé animale.
Dans lespagesqui suivent sont examinés successivement les espèces affec-
tées, la symptomalogie, les lésions, l’épidémiologie, les facteurs liés
à la réceptivité, l’étiopathogénie, le diagnostic et enfin le traitement
en tenant compte des possibilités qu’offrent les antibiotiques les plus
récemment mis à la disposition du personnel vétérinaire. L’exposé
s’achève sur une courte bibliographie qui peut guider le lecteur désireux
d’en savoir davantage sur la Dermatophiiose.

LA DERMATOPHTLOSE
DEFINITION
Maladie infectieuse, transmissible, caractêrisée par des l&ions
croûteuses superficielles de la peau, 3 évolution saisonnière 0~1 chronique
atteignant de nombreuses espèces d'animaux domestiques et sauvages et
provoquée par un micro-organisme de la famille des Actinomycetaceae,
Dermatophilus congolensis, isolé pour la première fois au Zaïre (ex Congo
belge) en 191.5 par VAN SACEGHEM.
Ddsscaas authentiques d'infection kJmai.ne naturelle ont étS observés ;
ils restent exceptionnels, mais font que la dermatophilose peut etre
considérée comme une zoonose.
ESPECES AFFECTEES
m.-
L'infection naturelle atteint, en premier lieu :
- les ruminants
. taurins et zébus des zones tropicales,
*petits ruminants : moutons et chèvres dans certains pays (Australie).
Des cas ont été signalés, chez les chamois, le daim à queue blanche ;
le buffle d'Asie jusqu'à ce jour n'a pas donné lieu 5 observation de la
maladie.
- les équidés : de façon moins fréquente, encore que les observations
s*accumulent
; la maladie est signalée chez l'âne et le zèbre au Kenya.
.
- chez les carnivores : chiens, chat, ours polaire (jardin zoologique),
renard
Autres espkes : l'otarie, le singe Douroucouli, un lézard australien.
. . . / . . .

n.
2
La liste n’est certainement pas clcse. Dermatophilus congolensis
apparaît donc comme ubiquiste avec une Trëférence marquée pour les
ruminants.
REPARTITION, GEBGR.%PHIQUE
- En Afrique, au Sud du Sahara, à Xadagascar.
- En Asie . quelques observations sur le mouton et la chèvre, en Inde.
- En Australie et Nouvelle-Zélande, chez le boeuf 9 le mouton et le cheval ;
en Nouvella-Calédonie, chez les bovins.
- En Euro-Cî on Grande-Bretagne chez le mouton (Ecosse) et le cheval.
En Suisse, chez des cervides
- En An-&rique : la dermatophilose est connue aux U.S.A., en Argentine, au
Brésil, en Colombie, au Chili, au Guatemala, en Uruguay, etc .50
SYNONYMIE
Selon le lieu, 1’6poque, l’esp&ze animale atteinte, la maladie ts reçu
des noms divers :
- Streptotricoss cutanee des bovins.
- Mycotic dermatitis .
- bctinomycose cutanee des ruminants.
- Actinomycotic dermatitis l
- Lumphy woel disease (des moutons australiens).
- Strawbcrry foot rot (des moutons dYEcosse).
- Maladie de Senkobo (Union Sud-Africain).
Toutes ces dénominations doivent être désormais abandonnées et la
seule à retenir$de nos jours,est celle de Dermatophilose.
. . . / . . .

- 3
On retiendra donc cette introduction qu’il s’agit d’une infection
très répandue géographiquement et zoologiquement.
Mais c’est la dermatophilose des bovides qui sera étudiée dans les
lignes qui suivent, en raison de son importance en milieu tropical,
SYMPTOMATOLOGIE ET EVOLUTION
-
1 - La forme chronique de la maladie constitue le tableau clinique observe
habituellement chez les bovidés africains ; ellereprésente l’irmnense majo-
rité des cas,
La lésion cutanée élémentaire est d’abord une papule dermique, obser-
vée le plus souvent sur la ligne du dessus p l’attention est attiree par
le hérissement des poils qui la surmontent et dont la base est souvent
noyée dans un exsudat séreux
coagulé (aspect de brosse de peintre, fréquent
chez le cheval) e
Ensuite p le nombre des papules et leur surface augmentant, il peut y
avoir coalescence des lésions qui sont non prurigineuses.
Le stade suivant est un stade dPhyperkératose : des croûtes jaunâtres,
épaisses, quelquefois d’aspect feuilleté, surmontent les papules initiales.
Elles se voient souvent dans des régions déterminées :
.

-4
- la ligne du dessus : bord supérieur de l’encolure, garrot, dos, croupe,
- les extrémités inférieures des membres, la paroi abdominale, la mamelle,
- les zones glabres : région anale, périnéale, scrotale, mammaire.
P
Parfois d’autres localisations sont observées, au niveau de la tête
notamment (pourtour des yeux, chanfrein, base des oreilles).
Ces lésions croûteuses peuvent constituer de vastes placards plus ou
moins crevassés g dans d’autres cas, elles existent sous la forme de
“macarons” circulaires bien délimités ou d’anneaux assez réguliers.
A ce stade, la maladie est à s
a
phase d’état ; dans la majorité des cas,
la fin des pluies survenant,
toutes ces lésions se dessèchent, les croûtes
tombent, le poil repousse et l’animal retrouve son état initial, tout en
demeurant porteur chronique.
Cette Gvolution naturelle, apparemment favora-
ble, peut fausser la réalité des résultats”spectaculaires”... obtenus à la
suite d’un traitement.
Cependant, les lésions peuvent, après une régression partielle, se
fixer,pour persister pendant toute la saison sèche de façon discrète et
s’aggraver à nouveau à la saison des pluies suivante.
L’évolution de ces lésions spécifiques s’accompagne d’un certain
nombre d’accidents ou de conséquences qui, pour être secondaires, n’en
sont pas moins graves :
- amaigrissement et émaciation des animaux,
- diminution ou tarissement de la lactation,
- infection cutanée secondaire (Staphylocoque, corynébactérie pyogène),
- plaies suintantes et douloureuses entretenues par les insectes (ou
éventuellement les oiseaux : pique-boeufs) et le passage dans les
arbustes épineux,
- crevasses infectées de l’extrémité distale des membres, entraînant des
boiteries ou des lymphangites.

- 5
La mort peut survenir ; c'est le plus souvent l'oeuvre dgune affection
intercurrente s'abattant sur un organisme en état de misère physiologique
(viroses, rickettsioses, trypanosomoses, etc...).
.
11 arrive que ces cas mortels représentent 10 à 20 p.100 du nombre
de malades.
2 - La forme aiguë
Peu fréquente, semble survenir chez les animaux prédisposés (sensibi-
lité raciale ou individuelle, organismes à résistance amoindrie).
Il s'agit d'une généralisation brutale de l'infection qui, en 2 à
3 jours, envahit toutes les parties du corps ; la mort survient avant que
les lésions cro0teuses soient établies, au terme d'une évolution de 10 à
12 jours pendant laquelle l'état général de l'animal est profondément altéré.
La confusion peut être faite avec un eczéma généralisé plus ou moins
suintant.
LESIONS
1 - Macroscopiques
Constituées essentiellement par les croûtes épidermiques (parfois très
épaisses) recouvrant un derme oedématié et congestionné, qui saigne au
moindre contact et surtout lorsque les croûtes sont arrachées.
2 - Microscopiques
- congestion initiale des papilles dermiques ; diffusion à travers
l'épiderme d'une sérosité inflammatoire qui vient se coaguler à sa
surface,
- présence d'un infiltrat cellulaire (histiocytes et plasmocytes),
dans le derme papïllaire,

- allongement et oedème des papilles dermiques, feutrage mycélien
abondant autour de la base des poils,
- colonies de staphylocoques en surface,
- l'épaississement de l'épiderme est dû à l'alternance de strates
cornées, d'amas cellulaires (polynucl6aires) et de sérositè coagulée.
EPIDEMIOLOGIE
- liée avant tout aux facteurs climatiques des zones tropicales où
alternent une saison pluvieuse et une saison sèche (zones sahGlienne,
soudanienne et guinéenne),
- en Afrique nord-tropical, l'apparition de la maladie commence avec
les pluies ou un peu avant (juin et juillet) ; la phase d'état
s'établit en août-septembre ; le retour de la saison sèche entraîne
la régression des lésions et la guérison,
- rôle primordial d'une hygrométrie élevée (même indépendante de la
chaleur) ; les pluies répétées et l*humidité atmosphérique doivent
entraîner une diminution de la résistance de la barrière cutanée ;
les conditions sont alors favorables à la pullulation du micro-
organisme et à sa dispersion,
- porteurs de germes : Tous les animaux à infection chronique, por-
teurs de lesions même discrètes pendant des mois sinon des années.
Il y a aussi les bovins chez lesquels la dermatophilose "sort" à
chaque saison des pluies pour guérir à chaque saison sèche, Enfin,
il semble bien que des bovins apparemment sains hébergent dans un
.
pourcentage notable de cas, à la surface de la peau et sans lésion
aucune de celle-ci, l‘agent de la maladie.
.
Les animaux sauvages ne jouent aucun rôle dans l'entretien ou la
propagation de la dermatophilose bien qu'on ait pu la trouver,très
occasionnellement, chez certaines antilopes (céphalophes, Clans,
koudons), la girafe et le zèbre,
. . . / . . .

-7
- la brusque augmentation du nombre i!es arthropodes piqueurs,
obligznnt les animaux à se qratter ou à se frotter contre les
arbres et les buissons épineux, est un facteur important de f'ap-
pariticn et de la dispersion de ln maladie y leç tiques peuvent
inoculer passivement l'infection.
RECEPTIVITE
Rôle de : 1°/1"T.:,t7e :
. -. .1.-.
semble ne jouer qu"un r3le restreint, sinon nul (les
jeunes seraient les ~13s atteints).
,7O/la race : les zébus sont pI.us sensibles que les taurins et font
des formes plus sfv2res ; ce fait a été observG là
où les deux races coexistent. Neanmoins les taurins
(Ndama) ne sont nuilcment Épargnés par l'affection
(Casamance).
Les bovins amé1icrC.s importés sont très sensibles en
génGra1 (pakistanais,
montbéliards) et cette sensibi-
lit2 se retrouve chez les descendants mctio. Exemples
métis normand 5 Xadagascar,
métis Brama en Adamaoua
et 2 Kadagascar,
m&is montbeliard.
On a ;w montrer r&emment que cette r&eptivitG est
d'ordre g5nétiquc et qu'au sein d'une même espèce
(en l'occurence, le zetr‘u brahman), elle varie de
façon significative selon les lignées ct donc selon
les taureaux dont elles descendent. On peut donc
penser que, dans une race réputée sensible, un2 sélec-
tion est possible qui conserverait les lignAz3 les
plus résistantes.
3O/La robe et la pigmentation : influence très discutée, ïes
animaux pigment&s seraient plus résistants.
. . ./ . . .

- 8
4'/Les facteurs intercurrents : La gravité d'un foyer de dermatophi-
lose dépend grandement de l'état de santé des animaux
qu'il touche ; la dénutrition (certains ont pensé
qu'une carence en zinc, cligo-élément intervenant,
comme la vitamine A, dans le processus de cicatrisa-
tion au niveau de la peau, serait un facteur 5. retenir),
le parasitisme gastro-intestinal, les maladies inter-
currentcs, les infections bactériennes cutanées secon-
daires jouent pleinement leur rôle de facteurs aggra-
vants, bien qu'ils ne soient nullement nécessaires au
départ ; c'est dans de telles circonstances qu'en a pu
observer des taux de mortalité très élevés (jusqu'à
100 p.100, ce qui est exceptionnel).
ETIOPATHOGENIE
1 - L'agent causal
Quîil suffise de retenir que Dermatophylus congofensis présente l'as-
pect d'un micro-organisme filamenteux, évoquant un mycélium et donc un
champignon. i%is qu'en réalitCZ il ne s"agit aucunement d'un champignon,
mais bien d'un actinomycète vrai, dont la paroi cellulaire a une composi-
tion voisine de celle des bactéries gram-positives.
La culture exige du sang ou du sérum, de façon impérative. Il demeure
toujours un doute sur le rôle pathogène propre de ce germe ; on n’a jamais
pu reproduire la maladie chez les bovins ou les petits ruminants. Par
scarification,
on ne produit qu'une lésion locale, avec tendance naturelle
à la guérison en 3 semaines environ.
In vitro la sensibilité aux antibiotiques est très nette, surtout
vis-à-vis de l'&rythromycine,
la framycétine et la tétracycline p auréomy-
cine et pénicilline sont un peu moins actives. Sa sensibilité aux antibio-
tiques antibactériens et sa @sistance aux antibiotiques fongiques contri-
buent au classement de ce germe parmi les actinomycètes vrais.

2 - Matières virulentes
Les croûtes épidermiques essentiellement (à recueillir pour tout
isolement à effectuer au laboratoire).
3 - Résistance du germe
Le germe conserve son pouvoir infectant, dans les croûtes conserGes
à la température ambiante, durant plusieurs mois.
On peut l’isoler sur gelose au sang des mois après la récolte des
croûtes lorsque celles-ci sont conservées au réfrigérateur (jusqu’à 2 ans).
La durée de survie est 5 peu près identique pour les cultures en bouillon-
sérum. Au contraire, les cultures sur gglose n’ont qu’une survie limitée.
Les souches se conservent parfaitement 2 1’Ctat lyophilisé.
4 - Mode d’infection
De multiples facteurs peuvent faciliter ou transmettre l’infection
cutanée :
a) les tiques (Amblyomma variegatum, Boophilus decoloratus) ont un rôle
certain dans des régions déterminées, d’où l’influence b6néfique des
bains antiparasitaires ; la transmission expérimentale de l’infection
a été rèalisée du boeuf au lapin par l’intermediaire de tiques, puis
de boeuf à boeuf (Hacadam, 1962) p il est difficile cependant de parler
de transmission de la maladie, c a r Les lkions r e s t e n t l o c a l e s .
b) Rôle des Demodex : coexistence des deux affections; avec tres souvent
un type lésionnel nodulaire.
c) Les insectes piqueurs : taons, glossineç, stomoxes, transmettent aussi
le germe et ou d’ailleurs remarqué que les zones cutanées où apparais-
sent les lksions initiales coïncident avec les endroits où les insectes
piqueurs s’acharnent le plus souvent (ligne du dos, pourtour des yeux,
périnée, etc,..).
.
.
f
.
m..

- 10
dl La végétation et les objets vulnérants o la végctation épineuse, surnbon-
dance en région sahélienneestaccusée aussi de léser l'épiderme et donc
de faciliter la pénétration de l'actinomycète. Les fils de fer barbel&,
les chaznes d'attaches, les systèmes d'attelage ont un rôle identique,
Par
toutes les plaies qu'ils peuvent provoquer.
4 Enfin, en Afrique du sud, on a pu incriminer les agents mouillants,asso-
ciés aux insecticides,d'être des facteurs favorisants, en raison de la
macération cutanée et des crevasses qu'ils peuvent entraîner lorsqu'ils
sont employés trop souvent.
Tous ces facteurs provoquent,au niveau de l'épiderme, la solution de
continuité indispensable, par laquelle le micro-organisme pourrs s'introduire
sous la couche kératinisée.
L'intGgrit6 des défenses naturelles de la peau est un facteur très
important de protection : chez les moutons, le film de suint empêche la
pénétration des spores.
La pathogénie des lésions semble pouvoir s'expliquer par la simple
action irritante que provoque la culture de l'actinomycète au niveau des
gaines pileuses. Le rôle possible d'une toxine n'a jamais été d&montre.
11 n'existe aucune lésion générale specifique de la maladie. La yossibilita
d‘une bactériémien'a jamais été prouvée, Doit-on parler en fait d'une mala-
die contagieuse proprement dite ou bien dsune maladie d'inoculation ?
IMPORTANCE ECONOMIQL'E:
Elle dépend des régions et des années.
Le mauvais état des animaux ou leur amaigrissement entraîne une d&a-
luation importante du troupeau : mauvaises carcasses en boucherie, cuirs
inutilisables, mise au repos des animaux de trait, lactation diminuée,
perte de veaux, mortalité accrue par les infections intercurrentes ou
secondaires, etc . . .

- 11
La morbidité demeure assez faible en général, mais peut présenterpd'un
troupeau à 1°autre ou d'une année sur l'autreSdes variations considerables.
Le pronostic médical est en général peu grave, sauf pour les formes
généralisées.
Le pronostic économique demeure toujours sérieux.
DIAGNOSTIC ,9 Facile sur un troupeau, beaucoup moins s'il s'agit d'un cas isolé.
1 - Clinique z basé sur les caractères des lésions, leur localisation et
les conditions d'apparition de la maladie.
2 - Expérimental : au laboratoire
- examen microscopique après coloration9
- culture,
- inoculation aux animaux d'experience.
3 - Differentiel : à faire avec
- les gales (chorioptique surtout - elles s'accompagnent de prurit),
- la démodécie (coexistence fréquente),
- les teignes,
- la forme cutanée de la peste bovine,
- la lumpy skin disease (lésions des muqueuses, signes généraux,
présence de nodules),
- lPactinobacillose cutanée due à Actinobacillus lignieresi,
- les accidents de photosensibilisation (origine alimentaire ou
médicamenteuse),
- les maladies provoquées par des carences en oligo-éléments (zinc).
. . ./ . . .

- 12
TRAITEMENT
1 - Prophylactique
a) la eroghylaxie médicale n’existe pas actuellement. D’autre part, la
me?.- W>D - -w.--P---------
maladie ne laisse pas d’immunite appréciable. Les essais de vaccina-
tion n’ont donné que des résultats négatifs ou peu faciles 2
interpréter.
b) la Qrozhylaxie sanitaire
- - - -.- - --------a..------
: compte-tenu des facteurs cités, elle
peut mettre en cause :
- l’isolement et le traitement des malades puisqu’il faut réduire
les sources d’infection,
- l’élimination des animaux porteurs de lésions chroniques ou pouvant
faire des accidents à rechutes,
- le débroussaillement des pâturages,
- dans la mesure du possible, la mise à l’abri des animaux pendant
la saison des pluies, tout au moins pendant l’époque des fortes
pré.cipitati,ons,
- l’amelioration des conditions de nutrition, car il est indéniable
que les animaux en bon état d’entretien résistent beaucoup mieux
et ne font, s’ils sont atteints, que des formes bénignes,
- la lutte contre les insectes (stomoxes, taons, mouches) par dou-
ches ou bains des animaux avec des solutions insecticides,
- le lutte contre les tiques, qui apparaît comme la mesure la plus
e f f i c a c e , à voir les résultats favorables rapportés dans de nom-
breux pays. Dans les couloirs d’aspersion et dans les bains, il
e s t p o s s i b l e d ’ u t i l i s e r :
e les solutions arsenicales sous leurs diverses formes, associées
Zi des mouillants, des stabilisants, des répulsifs, etc Oa.
.
. les insecticides organochlo6.s : H.C.H.. (Tigal), Toxaphène, etc..
q les insecticides organophosphorés : Asuntol Bayer, Diazinan
Geigy, Rhodocède R.P., etc 0O.

- 13
On se souviendra que la périodicité de ces interventions découle
impÊrativemGnt
de la biologie des tiques que l‘on a à combattre : tous les
12 2 15 jours pour les tiques â un hôte et chaque semaine pour les tiques
à 2 ou 3 hôtes, et même tous les 4 jours pendant la période des grandes
infestations.
L’action bénéfique de ces traitements est due non seulement à l’acari-
cide qui supprime les vecteurs, mais aussi et dans une large mesure au
nettoyage et a l’antiseptie de la peau qu’effectuent les produits associés :
mouillants, savons, crésyl, soufre, alun, etc... Ainsi s’explique l’effica-
cite curative 9 souvent observée, de ces traitements qui ne sont en principe
que préventifs,
- Le traitement des animaux,par des douches ou des bainssavec les pro-
duits suivants dont l’effet est surtout bactéricide :
sulfate de cuivre à 0,2 p.100,
D
. crésyl à 0,5 p.100,
0 alun 3 1 p. 100,
. sel dPammonium quaternaire à OSO4 - O,O8 p.100.
Ici aussi la prophylaxie se confond avec le traitement : ces interven-
tions pkiodiques protègent les animaux sains en même temps qu’elles amélio-
rent les lésions des malades du même troupeau.
Elles valent pour les bovins comme pour les petits ruminants.
On peut associer ces bactéricides aux produits insecticides et ixodi-
cides cites pré&demment, auquel cas leur périodicité sera celle des trai-
tementscontre les arthropodes.
. . /. ..*

2 - Curatif
Jusqu'à présent, aucun traitement réellement spécifique.
a) locaux :
---..a--
tout a été essayé sans grand succès. Le simple nettoyage
des lésions suivi de soins antiseptiques banaux est souvent
bénéfique.
A retenir : les solutions d'ammonium quaternaire (Anabac) ,i condi-
tion qu'elles soient suffisamment diluées (pour ne pas avoir d'ef-
fet caustique sur la peau),
b) généraux
m-m----
- le novarsenobenzol : a été utilisé sans résultats constants. Les
injections intraveineuses de formol seraient bénéfiques.
- Les antibiotiques
- employés depuis longtemps et avec succès divers pour traiter
les animaux de valeur
- sont actifs :
e Pénicilline,
* Streptomycine,
0 Tétracyclines,
D Chloramphénicol.
- On donne aujourd'hui la préférence au traitement effectué par une
injection unique d'antibiotiques à dose massive, chez les bovins
comme chez les moutons.
* 50 mg/kilo vif de "Streptopen'* Glaxo chez les moutons australiens
(100 p-100 de guérison ?),
0 75 mg de Streptomycine et 75.000 U.1 de pénicilline par kilo de
poids vif (bipénicilline - Didromycine Sp&ia) chez les bovins à
Madagascar (70 p.100 des animaux guéris après une seule injection,
90 p,lOO après deux injections).
* Association préparée des 2 antibiotiques ci-dessus (Combiotic
Pfizer-Clin) : 0,20 ml/kg. 2 injections à 48 heures d'intervalle.
. . . /
l . .

- 15
L’apparition de souches résistantes à la Pénicilline fait qu’aujJur-
d’hui les tétracyclines (Terramycine Pfizer) sont fréquemment utilisees,
bien que coûtant nettement davantage.
Tout récemment, au Nigéria, l’utilisation de la Terramycine Longue-
Action a donné des résultats spectaculaires (8) : une injection unique
d’l ml/10 kg de poids vif.
Au Sénégal, ce nouveau traitement n’a donné lieu, jusqu’alors, qu’à
une expérimentation reduite. Toutefois 9 pendant la saison des pluies 1979,
un taureau pakistanais a été traité avec succès... avec malheureusement
répétition des injections
par erreur,

- 16
B I B L I O G R A P H I E
Les références qui suivent ne constituent pas une bibliographie
exhaustive sur la Dermatophilose. Cette liste regroupe uniquement des
articles, la plupart en langue française, qui apportent un développement
au texte ci-contre, il en existe beaucoup d'autres . . . Le lecteur pourra
consulter pour plus amples informations la bibliographie du service de
Microbiologie du L.N.E.R.V. L'ouvrage (il) présente une synthèse très
importante des connaissances acquises sur la Dermatophilose jusqu'en 1976.
1 - Anonyme. - Dermatophilus infection in man. - Austr.VEt.J., 1977, 53
-
(8) : 373.
2 - BLANCOU (J.) - Traitement de la streptothricose bovine par une injec-
tion unique d‘antibiotiques à haute dose. - Rev.Elev.Méd.VEt.Pays
trop.,
1969, 22 (1); 33
-
3 - BLANCOU (J.) - Note clinique : infection du chien par Dermatophilus
congolensis (Van Saceghem, 1915). - Rev.Elev.Méd.Vét. Pays trop., 1973
26 (3) : 289.
-
4 - BLANCOU (J.) - Bilan de sept années de prophylaxie de la Dermatophilose
dans un troupeau de zébus Brahman. - Rev.Elev.Méd.VEt. Pays trop.,
1976, 29 (3) : 211.
-
5 - CHENEAU (Y.) - Vaccination contre la dermatophilose bovine dans le
Sud du Tchad. Rappel des essais antérieurs et données nouvelles. -
Rev.Elev.Méd.Vét. Pays trop., 1978, 31 (2) : 149.
-
6 - DUMAS (R.), LHOSTE (P.), CHABEUP (N.) s BLANCOU (J.) - Note sur la
sensibilité héréditaire des bOViIiS à la streptothricose. - Rov.Elev.
Méd.Vét. Pays trop., 1971, 24 (3) ; 349.
-
. . ./ . . .

- 17
7 -GRAUT,IER (R.), BLANCOU (J.), BOUXDIN (P.), RIBOT (J.J.), RAMI§SE (J.),
SERRES (Mo) - Contribution à l'étude serologique et physio-pathologique
de la streptcthricose bovine. - Rev,Elev.Méd.Vét. Pays trop*, 1972,
25 (2) : 171.
-
8 - ILBMOBADE (A.A.), GYANG (E.O.), BIDA (S.A.), ADDO (P.B.) - Cure of
Dermatophilus congolensis infection in cattle by long-acting
oxytetracycline. Res.Vet.Sci., 1979, 27 (3) : 302.
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9 - JONES (RT,) - Subcutaneous infection with Dermatophilus congoiensis
in a cat, - J.of Comp.Path., 1976, 86 (3) : 415.
-
1 0 - LE ROUX (D.J.) - The treatment of "lumpy wool", Dermatophilus
congolensis infection, in merino sheep with streptomycin and
penicillin.
- J.S.Afr.Vet.Med.Ass., 1968, no3 : 87.
Il - LLOYD, D.D,), SELLERS (K.C.) - Dermatophilus infection in animals and
man. -- Academic Press, London, New-York, San Francisco. Avril-mai
1976, XVIII + 332 p,
12 - PERREAU (P,), CHAMBRON (J.) - Immunologie de la streptothricose cuta-
née des bovins, Essai de vaccination. - Rev.Elev.lléd.Vét. Pays trop.,
1966, 19 (3) : 263.
-
13 - PERREAU (P,) - Le pouvoir pathogene de Dermatophilus congolensis
est-il lif à la diffusion d'une toxine ? - Rev.Elev.Méd.VZt. Pays
trop.$ 1968, 21 (1) : 59.
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14 - PERREAU (P,) - La dermatophilose (infection 2 Dermatophilus congolensis)
I.E.M.V.T,,
enseignement, mars
1976 : 11 p.
15 - PROVOST (A.), TOUADE (M.P.), GUILLAUME (M.), PELETON (H.), DAMSOU (F.)
Essais de vaccination contre la dermatophilosc bovine dans le Sud de
la République du Tchad. - Bull.Epiz.Dis.Afr., 1974, 22 (3) : 229.
-

1 6 - MACADAM (X.),- Observations sur les effets de l'humidite et des
mouches sur les lésions de la streptothricose naturelle. - Vet.Rec.,
1964, 76 (7) : 194.
-
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