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REPUBLlQUE DU SENEGAL
.
d
MINISTERE DU DEVELOPPEMENT
RURAL ET DE L'HYDRAULIQUE
------s-v
INSTITUT SENEGALAIS DE RECHERCHES
AGRICOLES (1.S.R.A)
-^---*----
DEiPARTEXENTDERECEERCEES
STJRLES
PRODUCTIONS ET LA SANTE ANIMALES
LABORATOIRE NATIONAL DE L'EZLEVAGE
ET DE RECHERCHES VETERINAIRES
B.P. 2057
DAKAR-HANN
RAPPORT DE MISSION
STAGE SUR LA SEROLOGIE DE LA LEPTOSPIROSE ANIMALE
LABORATOIRE CENTRAL DE RECHERCHES VETERINAIRES DE
MAISONS-ALFORT (FRANCE)
1 1 - 22 MARS 1991
PAR
M. KONTE
REF. N0037/PAT.INP.
MAI 1991.

RESUME
L'auteur rend compte du déroulement du stage sur la sérologie de la Leptosr
pirose qu'il a effectué au Laboratoire Central de Recherches Vétérinaires de
Maisons-Alfort sous l'égide de 1'IEMVT du 11 au 22 mars 1991.
Ce stage lui a permis de s'initier à la technique de référence en matière
de diagnostic sérologique de la leptospirose et d'analyser par cette méthode
j
100 sérums de zébu sénégalais. 5 sérovars sont ainsi mis en évidence dont
!
hardjobovis réputé agent abortif chez les bovins.

Sous l'égide de l'IEMVT, nous avons effectué, du 11 au 22 mars 1991, un stage
au service de Bactériologie et Immunologie bactérienne du Laboratoire central
de Recherches Vétérinaires (LCRV) de Maisons-Alfort en France, sur la sérolo-
gie de la Leptospirose animale. Madame Danièle TRAP en a assuré la Direction.
Ces travaux constituent une partie importante des recherches que nous menons
actuellement dans le cadre de notre thèse de Doctorat d'Etat ès Sciences biolo-
giques qui sera présentée à l'Université Cheikh Anta DIOP de Dakar sur le sujet
suivant : "Fécondité et facteurs bactériens majeurs d'infertilité chez les
femelles bovines au Sénégal : approche séro-épidémiologiques".
Ce stage a été pour nous l'occa&on,
à la fois, de nous initier à la méthode
de référence en matière de diagnostic sérologique de la Leptospirose et d'éprou- 1
ver par cette technique un certain nombre de sérums de bovins récoltés au
L
Sénégal pour les besoins de ladite thèse.
Les frais de voyage et de séjour ont été pris en charge par 1'IEKVT.
VOYAGE ET ACCUEIL
'- Départ de Dakar-Yoff : le samedi 9 mars à 22h30 par vol Air Afrique.
- Arrivée à Roissy CDG : le dimanche 10 mars à 8h30, via Bamako et Marseille.
- Lundi 11 mars : visite à 1'IEMVT (acte de présence), puis au LCRV (prise de
contact et esquisse du programme de stage avec Mme TRAP) enfin au CIES (orga-
nisme de gestion des stagiaires pour perception de la bourse).
DEROULEMENT DU STAGE
1, Programme du stage
- Technique du test de micro-agglutination (M.A.T.)
. N.A.T. qualitatif
. M.A.T. quantitatif
. . . / . . .

- 2
- Autres techniques de sérologie-Leptospirose
. Macro-agglutination TR
. Elisa

- Elisa-Leptospirose à l'Institut Pasteur de Paris
- Techniques de la PCR
- Brucellose des petits ruminants.
II. Exécution du programme
A. Le test de micro-agglutination (MAT) et son application
L'initiation théorique à la méthode, d'abord faite par Mme TRAP complétée par
son assistante, est aussitôt suivie de la pratique par le traitement d'une
centaine de sérums de zébu sénégalais apportés par nos soins à cet effet.

- Définition et principe du MAT
Le test de micro-agglutination, réaction de référence, permet l'identification
et le sérotypage des souches de Leptospires par la mise en évidence et le

titrage des anticorps sériques spécifiques. C'est en fait l'ancienne réaction
d'agglutination-lyse
de MARTIN et PETIT de 1918.
Le principe consiste à mettre en présence le sérum à tester avec une culture
de Leptospires, puis à évaluer au microscope à fond noir le degré d'agglutina-
tion.
- Antigènes ou souches de Leptospires
Un certain nombre de souches,
représentatives des principaux séro-groupes,
sont choisies comme antigènes destinés à l'identification d'une infection par
un sérovar inconnu au moyen de l'agglutination microscopique.
Pour la sérologie bovine qui nous intéressait, onze (11) antigènes ont été
retenus : icterohaemorrhagiae, grippotyphosa, australis, pomona, canicola,

sejroe, hardjo, autumnalis, hebdomadis, ballum et bataviae.
/
. . . . . .

- 3
Les antigènes sont repiqués chaque semaine au niveau de l'Institut Pasteur
(Centre national de Référence pour les Leptospires) qui ravitaille le LCRV
à sa demande. Ils sont utilisés âgés de 4 jours au minimum et de 14 jours
aumaximum.
Avant utilisation, les antigènes sont dilués en eau physiologique tamponnée
(dans du tampon Sorensen, au LCRV) de façon à obtenir une concentration de
1 à 2.108 leptospires/ml, correspondant à une densité en fond noir de +t.
En pratique : si densité de +k
: employer une culture pure pour la réaction
si densité de +Ii- : diluer au 1/2
si densité de +l-H : diluer au 1/3 (au LCRV : 1 partie d'antigène
pour 2,5 partie de tampon Sorensen).
u dépistage) qualitatif = screening
.
Les sérums à tester sont utilisés stériles si possibles, filtrés sur membranes
de porosité 0,22 nm si contaminés, en tous les cas dilués au 1/50 (dilution du
LCRV) en eau physiologique tamponnée.
Le mélange antigène-sérum s'effectue sur microplaque à fond plat en quantité
égale, donnant une dilution finale des sérums au l/lOO. Faire un témoin culture.
Les plaques sont agitées doucement puis placées couvertes (avec un ruban adhésif,
évite l'évaporation des plaques séparées ou entre 2 plaques d'aluminium, méthode
du LCRV évitant l'évaporation tout en assurant une bonne conduction thermique
entre les plaques superposées) 2 h à l'étuve à 3O"C, pour la méthode dite à
chaud, ou une nuit à 4°C pour la méthode à froid.
Pour la lecture, transférer à l'aide d'un compte-goutte (méthode LCRV) ou
d'une ose (méthode IPP) un aliquot de chaque cupule sur une lame et lire au
microscope à fond noir. Il s'agit d'évaluer la quantité de Leptospires libres
par rapport au témoin ; si elle est comprise entre 50 et 100 %, la réaction est
négative, si elle est inférieure à 50 X, la réaction est positive.
Le seuils de positivité établi à ++ à la dilution de l/lOO selon les recomman-
dations du Code Zoo-sanitaire International de 1982 est retenu par de nombre-
pays bien que ce même Code propose en 1986 un seuil à 1/200.

- 5
1 a + au 1/1600 associé à hebdo. +t au 1/200.
1 à + au 1/400 associé à hardjo +t au 1/2OO,
hebdo. -H-t au L/lOO et ballum ft au l/lOO.
1 à + au 1/200.
1 à +t+ au 1/100.
2 à +t au l/lOO.
hardjo : 3 sérums positifs dont :
1 à + au 1/400 associé à sejroe + au 1/1600
et hebdomadis +l-t au l/lOO.
1 à * au 1/200 associé à sejroe + au 1/400,
hebdomadis +t-t au l/lOO et ballum +tt au l/lOO.
1 à +t au 1/200 associé à sejroe + au 1/1600.
B. Autres techniques en sérologie-leptospirose
- La macro-agglutination sur lame ou TR
Réaction d'agglutination sur lame utilisant un antigène thermo-résistant (TR)
préparé à partir d'une souche aquicole : Leptospira biflexa patoc.
La spécificité de sérotype disparait dans cette réaction et les animaux récem-
ment infectés sont seuls dépistés, contrairement au M.A.T. qu'il faut employer
pour les élevages ou la leptospirose évolue depuis un certain temps.
- Technique Elisa
C'est la méthode classique appliquée à la recherche d'anticorps anti-leptospires.
Elle utilise comme antigène la souche Leptospira biflexa patoc.
Technique simple mais d'exécution minutieuse, d'une bonne spécificité et d'une
reproductibilité fidèle. Permet un diagnostic précoce mais aussi rétrospectif.
.
.
/
.
..I

- 4
Lorsque la réaction est positive, l'on effectue un M.A.T. quantitatif dit de
confirmation (au LCRV ne sont concernés que les sérums positifs à +i+ au l/lOO"
pour déterminer le titre final du sérum vis-à-vis de chacun des antigènes
concernés.
- M.A.T. (OU dépistage)quantitatif = confirmation
Ne sont repris que les sérums positifs au screening (+H- au l/lOO). Ils sont
alors dilués sous un volume de 50 ~1 , du 1/50 au 1/6400, en eau physiologique
tamponnée sur microplaque.
L'antigène est ensuite réparti, 50 nl dans chaque cupule réalisant une série
de dilution du l/lOO au 1/6400.
Incuber 2 h à 30°C (ou une nuit à 4OC), effectuer la lecture comme précédem-
ment (notation de + à i-l+ au LCRV).
La limite de positivité est définie comme la dilution la plus élevée où 50 %
des Leptospires sont restés libres.
- Résultats M.A.T. des sérums de bovins sénégalais
. Sérovar ballum : 4 sérums positifs à +H au l/lOO
8 sérums positifs à +t- au l/lOO
bataviae : 1 sérum positif à +k au l/lOO
associé à ballum +H- au l/lOO
hebdomadis : 1 sérum positif à +t+ au l/lOO
associé à Sejroe + au 1/1600 et à hardjo + au 1/400.
1 sérum positif à f+t- au l/lOO associé à sejroe + au
1/400 et à hardjo +t au 1/200.
1 sérum positif à +t au l/lOO.
sejroe : 7 sérums positifs dont :
1 à + au 1/1600 associé à hardjo + au 1/400
et hebdomadis +4-l- au l/lOO

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Cependant, la méthode souffre de manque de satandardisation en leptospirose
animale. Les antigènes utilisés, les méth dologies,

les seuils de positivité
retenus diffèrent selon les auteurs,
rte que la corrélation entre les
résultats de M.A.T. pris comme référence
t 1'Elisa varie de 57,7 à 100 X
selon les travaux,
C. L'ELISA-Leptospirose à l'Institut Past f
Sur suggestion de Mme TRAP, nous nous SO
es rendus à l'Institut Pasteur,
Centre national de Référence des Leptosp
es, pour y pratiquer la technique
Elisa-Leptospires. Nous y avons été reç
r M. BARANTON, le responsable de
l'Unité des Leptospires et travaillé
collaboratrices.
D. La technique PCR (Polymerase chain
Mme TRAP a bien voulu nous initier à
nologie nouvelle.
Le développement des techniques de Biolo
e moléculaire ouvre une ère nouvelle
dans le repérage de l'agent pathogène.
nsuffisance
des méthodes bactériolo-
giques et immunologiques a naturellement
rienté les recherches vers la mise
au point de sondes nucléiques en vue d'
liorer la rapidité et la fiabilité
du diagnostic. Des sondes à ADN total ra
o-actives ou biotinylées ont été
préparées à partir de plusieurs souches
thogènes.
Elles se révèlent très
sensibles puisque les plus faibles quant
és qu'elles détectent sont 1,5 et
5 pg soit environ 750 à 2 500 leptospires. Elles sont spécifiques et ne réagis-
sent ni avec un grand nombre d'autres
, ni avec d'autres spirochètes
(Borrelia), ni avec des sérovars de 1
saprophytes. Elles permettent
un diagnostic rapide (4h). Cependant
à ADN total n'hybride que par-
tiellement avec d'autres sérovars et la q
ntité d'ADN détectable peut varier
de 1 à 100 selon les souches. Aussi, un
ange de sondes de plusieurs sérovars
a été proposé pour améliorer le champ de
En revanche, dans les enquêtes épidémiolo
pues, la caractérisation d'un
sérovar est d'une grande importance. Ceci
conduit à la recherche de sondes
de petite taille, spécifiques de la séque
e de gènes codant pour la struc-
ture antigénique d'un seul sérovar. Ceci
été réalisé avec le sérovar hardjo
.
. . . / . . .

permettant la différenciation des 2 sérotyl
i : hardjo-prajitno et hardjobovis.
La majorité des avortements chez les bovin:
Stant liée à hardjobovis, une telle
sonde est, à l'évidence, d'un grand intérêt .
E. Brucellose des petits ruminants
5 marge de l'objet principal de notre stag 1 l'opportunité nous a été donnée
de discuter de brucellose ovine et caprine
Yec le Docteur B. GABIN-BASTUJI
responsable de la section Brucellose dans 1
service de Mme TMP.
En effet, il s'est toujours posé à nous, au LNBBV, le problème de résultats
peu ou pas significatifs rencontré dans l'u ilisation de l'antigène Rose
Bengale dans la sérologie des petits rumina ts.
Aucune explication satisfaisante n'a pu êtr
trouvée. Il a été suggéré l'expéri-
mentation d'un allergène, la "brucellergène
Xl%" pour la révélation d'un éven-
tue1 état d'hypersensibilité retardée ,indui
par l'infection brucellique des
animaux ciblés.
Il nous a été promis un don d'allergène pou
cette étude.
AUTRES CONTACTS
-Al'IEMVT.
: entretien avec le Dr P.C. LEPE %B, chef du service de Pathologie
infectieuse, mandaté Conseiller scientifiq z du Professeur MOREAU, notre
Directeur de Thèse à titre étranger (non
urcontré),
.- A l'Institut Pasteur : nous avons demandé ?t obtenu la cession gratuite d'un
:
certain nombre de souches de Leptosp1res
13 nous ont été données) afin de
nous permettre d'effectuer au LNEXV, l'id Itification des sérovars par la
technique de micro-agglutination sur plaq '.
i
- Avec le Laboratoire Vétérinaire départeme :a1 de Tours : analyse de 25 sérums i
de bovins sénégalais en agglutination
1 tubes-Listériose : 12 sont po&iti,~j
tifs avec I++ à +i+k au 1/320 et 1 avec + au 1/640.
f
. . . / . . .

REMERCIEMENTS
Pour nous avoir assurer l'encadrement le pl ; parfait qui soit, nous tenons à
remercier ici très sincerement Mme TRAP et
bute son équipe.
Nos remerciements vont aussi à M. BARANTON
: ses collaborateurs, et surtout
aux autorités de l'IEMVT, sans lesquelles c
stage n'aurait pu avoir lieu,
ainsi que celles de 1'ISRA qui nous ont aut :isés à l'effectuer.
VOYAGE RETOUR
- Départ de Roissy CDG : le samedi 30 mars
J91 à 9h30 par vol directe
Air France.
- Arrivée à Dakar-Yoff : le même jour à 141 1.