LE CHOIX DU BETAILAS- A L'EMBOUCHE INTRODUCTION ...
LE CHOIX DU BETAILAS-
A L'EMBOUCHE
INTRODUCTION
Le term de choix, placé en exergue de cette séance, est déjà
lui r&ne prometteur de timbreuses difficultés. "Tout choix" est effrayant
quand on y songe" dit Gide dans les nourritures terrestres.
L'activité intellectuelle qu'est le choix rxxs paraît ccxnporter
deux obligations successives.
Il faut s'efforcer dvabord à un inventaire complet des pcwibi-
lités, se déterminer ensuite pour la solution la meilleure.
C'est cette démarche que nous devons tenter d'effectuer dans le
cadre de notre sujet "le bétail à soumettre à lvembouchevv.
Mais se déterminer pour la solution la mailleure, est une
propsitian encore pleine dPa&iguité. n MUS paraît cependantpsssible
dsadmettre à priori, que l'embouche constituant une activité à caractère
nettement écwmique, la solution la willeure sera celle offrant le plus
d*awntages dans ce domsine. Nous donrrons donc,d'cxes et déjà,priorité
aux critères écoxmiques.
Lechoix quenousdevons fairerxxs paraîtessentiellementde
2 ordres.
Il intéresse :
- d'abord la caté@ie du bétail à traiter ;
- ensuite les caractéristiques individuelles de l'animal à
s0tuwtb-e à 1' enibuche .
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l/ CATEGORIESDE BETAIL
Eh milieu tropical les grandes classes de bétail smt finale-
rrentennonke restm&nt : Elles sent fomtion :
- de l'espfrce et la nace
On peut en effet, fixer son choix sur des zébus,des taurins
ousurles &tistenantplus
oumins del'uneoul'autre
espèce ;
- de l'âge
Il est possible de concevtzk la p&paration du veau de boucherie.
CXI peut envisager de traiter des animaux un peu plus Ztgés destinés à
fournirltéquivalent du %aby beef' des anglo saxons.
On peut enfin engraisser des animaux à croissance finie, des
boeufs ou des taureaux de réforme.
- du sexe
Eh Afrique, les mâles seuls semblent en règle générale dispcni-
bles pour l'embomhe. Les femelles sont gardées jalousement pmr le re-
nouvellemmt du troupeau. Cependant, les vieilles vaches, oelles qui
scmt parvenues au terme de leur carrière de repmdu7trice pommaient
cmstituer un mat6riel intéressant, Les diverses statistiques mtrent.
qu'elles sent en node relativement important dans les troupeaux, les
pesées r6alisées à Labgar serrblent indiquer que lib&ées des vélages,
elles mt tendance, sans soin particulier, à prendre légkwrmt du
pids. A notre ccpmaissmce une seule expérimentation a utilisé cette
catégarie de bétail, avec succès, d'ailleurs.
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Ehfin, il est possible d'emboucher des animaux entiers ou des
Voilà terminé l'inventaire des diverses catégories de bétail
pouvant être soumises à l'embouche. Il n'est évidemment question que
des bovins, car les ovins cv les caprins, presque aussi importants en
nonbre, ne rentrent pas dans le cadre de nos travaux actuels.
Au milieu de cet éventail, zébus ou taurins, animaux jeunes ou
â&s, taureaux ou boeufs, enrms référant à des critères économiques,
sur quelle catégorie allcaw-nous nous fixer.
Il, ne semble pas qu'existe une solution unique et définitive.
Nous ne px.wcns donc espérer que des solutions relatives établies à
partir d'un certainnombre de pints de vue.
Le premier pourrait être "les r&lités du marché d'approvision-
nemn+? .
Un des critères de la. tiussite économique d'une entreprise
dJembouche est la diminution d'une des charges fixes, représentée par
l'achat des animaux. Or, acheter bon marché, c'est acheter les produits
qui existentenabcmdance sur les marchés.
Les ccmditicxx dans ce domine changent sans doute d'une région
à l'au@e. Au Sénégal et dans les pays limitrophes, les peuls semblent
se débarrasser de plus en plus t6t de leurs jeunes mâles, Le taurfilm de
3 à 4 ans est alors la catégxie la plus facilement comnercialisée. C'est
ce type d'animal qui a été le plus utilisé dans les expérimentations
de
Dakar.
Un autre point de vue auquel on peut se placer, concerne le
type de spéculation quson va entreprendre.
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Ch peut en effet envisager de produire des carcasses lourdes
de très haute qualité, soit des carcasses plus légères donnant une viande
de qwlité troyenne.
L'animal oorrespund&t à la première spéculation est le boeuf
parvenu en fin de croissawe dans le milieu naturel ce qui awespand à
un animal de 7 à 8 ans pesant plus de 350 kg, constituant le fleuron
de la ptiuctian traditionnelle.'&n t‘rriiteme?ti par lvetiuche correspond
essentiel.lewnt à une transiFmrnaticn de qualité, on vise davantage à
faire déposer de la paisse qu'à développer la masse masculaire.
Dans l'w~%z cas l'objectif est au contraire de produire du
poids et il s'agit davantage de croissance que d'engraissemt.
Lvani.mal corzspondant à cette deuxihe spéculation est le
jeune, ter-w qui,enmilieuty-opical couvrelebétailde 2 à 4 ans,
susceptibl.e en raison des retards accumulés dvêtre remis en croissance
rapide avec une alimentation appropriée.
A wins que lventrepreneur d'enbouche ait des ozpwi-tés parti-
culières pour l'une ou lvautre de ces spéculations, l'orientaticn vers
19un ou l'atre viendra de l'étude du rrm?ché de la viande dans le pays
où il exerce.
D'un côté en effet le but est de satisfaire une cirtégwie privi-
légiée de consonmateurs existant dans tous les pays africains, en propor-
tion plus ou moins impX%XTte et en particulier, dans cem qui ont une
vocation particulière pour le tcwisrre.
L'autre optique vise la satisfaction d'un besoin quantitatif er
rappzt avec l'augmentation de la demande en produits d'origine animale,
qui acccarrpawe partout l'am%ioration du niveau de vie et lvindustrialisa
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A ce de&, production qualitative ou prcduction quantitative
interviennent égalem2n-t les options nationales.
Le march6 de la viande est de plus en plus lié à la vie sociale
et éccnomique donc 3. la vie politique des pays.
Tel état qui est impzwtateur de viande peut envisager de couvrir
ses besoins à l'aide du cheptel natimal. Il s'agit donc dans ce cas
dvune embouche à fin quantitative. On utilisera le jeune animal, la
Pr?éparation pour la boucherie de cette catémrie ayant double avantage :
elle supprime le gaspillage du cheptel qui ccnstitue l'abattage de 1'anim~I.
maigre et d'autre part, elle permet à chaque individu de fournir 40 à
50 kg de viande supplémentaire.
Tel autre état qui couvre ses besoins par ses ressources tra-
ditionnelles peut envisagr\\r de faire de l'embouche une source de devises,
et de conquérir les m-wzhés extérieurs. L'animal lourd au départ, cap&le
de produire des carcasses de haute qualité, répcnd mieux à cette derni~-.
opticn.
UI autre facteur de choix ancernant l'ani&. à emboucher, est
la forma que prend l'activité d'embouche,
L'etiuche peut revêtir me forma artisanale cette modalité
existe d'ailleurs depuis longtemps dans de nombreux pays. Un ou deux
individus attachés à proximité im&diate des habitations, sont nourris
durant plusieurs années à l'aide de fourrages et de déchets de cons-
maticm familiale.
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Cette forme a intérêt à produire, elle le sait fort bien, de la
viande de qualité, donc à utiliser "l'~animl fait? car la ammerciali-
szticnde ce prokitnepose awun mblèm.
L'errbouche pourrait revêtir une forme ccop5rative et à nouveau
la pmducticn quantitative paraît plus indiquée, car l'alimentation du
jeune animl est plw facile et la ccopératTve sera mins désarmée que
l'individu pur Sussir la comercialisatim,
ce qui cmstitue à certaj.ne
saison la difficulté de l'embcuche concermnt cette catégorie.
afin l'errïtmxhe peut être le fait dsune entrepr4se à caractère
industriel qui devrait amir suffis-t de soupleme pour jouer sur
les deux tableaux.
Le rythma cl5mitique intervient en effet
enm3ze à ce niveau
P
et on peut considérer qu'il existe deux saison principales dans l'enïbouzhe,
qui gn permanente compétition avec l'élemge traditionnel, ne peut sur-
vivre que par la supériorité dans ses prodmtions.
D'cctob~àjanvier, le milieu traditionnel fournit une viande
suffisante en quantité et qualité. L'embouche ne peut se justifier que par
lapmductim d'extra, donc parletmitemetd~~~~ lotis au &payt.
Durant la saisan sèche, par contre, le milieu naturel s'essoufle
en quantité et la qualité devien kdiocre.
L'errbouche doit alors réagir par l'~rtance de sa pro&ctian,
la qualité rroyenne obtenue parle tmitemnt de nonrbreux jeunes pr"e alors
facilement SIX la médiccrité de la prodwticn habituelle en cette saison.
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Nous awms dom passé en revue un certainnanbre de points de
vue à partir desquels iJ. convient de se placer pour choisir la cat6
gorie debétailà soumttie àl'enimuche. Il appwaît tout de suite que c
chacun d'eux prend une importance relative diff&ente suivant les régions
où les états intéressés ce qui démntre bien que jusqu'ici il n'existe pas
me soluticn unique susceptivle d'être adoptée pwtout et dans toS les
Mais au milieu de ces critères r6gionaux, il en est un qui prend
une valeur beaucoup plus &nérale, et qui finalemt arrive à coiffer tous
les autres, c'est la notion de mntabilit6 de lverrI.mu&e. Une entreprise
dve&mche, qu'elles que soit sa forme ne peut survivre pie si elle est
source de bénéfice pour l'individu ou l'organisme que la pratique.
Le choix de lfaniml à emboucher dépend donc en définitive de
ce critère g&&ml.
En conséquence, dans chaque @ il convient de choisir la ou les
catégories d'anirmux les plus capables de rentabiliser l'activité d'e&cm-
che. Dans ce domaine CG interviennent sous forme de vwi&les les di-
verses c~santes énumk6es (prix des animaux à lvachat, pe;rfomances,
conditions du marché, forme de l'entreprise) nous ne pouwms gu?re nous
orienter qu'en fonction des divemes expérîmentaticms déjà r&lisées et
assorties d'un bilan économique. C'est de la Qx-&rtmtation générale de z
toutes ces expériences qutcn peut esp5rer trouver quelques lmières sur
notre problème ~iculier. Nous les attendons donc des divemss cmmmi-
cations qu'il. reste à entendre. Auparavant il convient cependant d'envisa-
ger ce qui constituait la de&& mie de cette intrcductim. Le
problème du cImix individuel.
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Une première condition est de sélectionner pmr l'embouche des
animaux sains,
Si certaines maladies peuvent être reconnues facile,ment sur le
marché, il n'en est pas de même de nombreuses autres. Nous pez-mms en
particulier, à la péripnemmie et la distomtose, Nos confrères patho-
logistes devraient donc proposer des rkthodes rapides capables d'éviter
l'introducticn dans les parcs d'embouche d'animaux atteints ou en incu-
bation,
I?n dehors du domaine pathologique et dans le cadre du choix
individuel, on peut se demmder si, lorsqu'on a la possibilité, il oon-
vient de rwhercher systématiquement lrm&&.--iRaigre, ou p&férer au
contraire l'animal en bm état d'entretien.
Il semblerait que que quand il s'agit des jeunes, achetés au
pids on aurait intétit à rechercher plutôt l'animal maigre pour profiter
au maximun de la croissance compensatrice au cours de laquelle le gain est
très bon marché.
Cette lpsition est corroborée par la constatation suivante.
En effet, dans le caté@rie des taurillons de 3 à 5 ans, si l'on calcule .
une comélaticm entre le gain obtenu et le pids au départ, yperd
dans la majorité des cas une valeur négative. Son manque de signification
étant probablement lié au fait que 1'ZIge différent des animawr. introduits
une variable non contr6lée. Dans cette catégorie semble ckmc apparaître
une tendance suimnt laquelle l'animal le plus léger, le plus maigre,
aurait le meilleur gain.
Par contre, lorsqu'il s'agi-t d'animaux âgés, le facteur crois-
sance compensatrice est de plus faible efficacité. L'embouChe dans ce cas,
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a surtout une valeur qualitative. Q'i achète sur pied 1 kg de viande à
80 francs qu'on espère revendre à brève échéance à 170 ou 180 francs.
On a don2 intérêt à choisir les animaux les plus lourds.
Nous avms donc tenté au cours de cet exposé, d'envisager
tous les pmblèms du choix de l'animl à etiucher. L'importa~ze rela-
tive de la plupart des facteurs émqués est liée à un contexte x%$&mXL
Le critère rentabiEté de lverrbouche semble par contre s'actriesser à tous
les cas.
L'animal à etiucher pourrait dom être celui dont le traitement
est &cnomiquerwrrt le plus avantageux. Nous allons mintenant écouter les
ccmmnications qui provenant d'expérimentations r&Csées dans différentes
régions apporteront cetiainement une contribution efficace aux ax-rzlusions
que nous dexms donner,