RElPUBLIQUE DU SENEGAL LX ************ ...
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RElPUBLIQUE DU SENEGAL
LX
************
MINISTERE DU DEVELOPPEMENT
RURAL
EiT DE L’HYDRAULIQUE
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INSTITUT SENEGALAIS DE RECHERCHES
AGRICOLES (1. S. R. A.)
**********a*
DEPARTEMENT DE RECHERCHES SUR LES
PRODUCTIONS ET LA SANTE ANIMALES
*******Et****
LABORATOIRE NATIONAL DE L’ELEVAGE
ET DE RECHERCHES VETERINAIRES
B.P. 2057
DAKAR-HANN
PROGRAMME “EAU ET SANTE / ORSTOM”
EQUIPE : MALACOLOGIE ET HELMINTHOLOGIE
O.T. DIAW - G. VASSILIADES
avec la collaboration de
M. SEYE et Y. SARR
Service de Parasitologie
LNERViDRPS~SRA
B.P. 2057 - DAKAR-HANN
E!TUDE MALKOLOGIQLJE
ET HELMINTHOLOGIQUE
Rapport de Synthèse
(juin 1992)
REF. N"025/PATH0.ANIM.
JUILLET 1992.

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RENJME
Des études malacologiques ont été faites au niveau des périmètres irrigués de Diomandou ou
MO6 bis (Moyenne Vallée) et de Tilène et Pont Gendarme (Delta) afin de suivre l’impact de
ces aménagements sur la santé humaine et animale.
Pour le moment, la situation est bonne mais on peut s’attendre à un développement des
mollusques avec les risques d’infestation des populations humaines et animales.
Le premier foyer de bilharziose intestinale enregistré à Richard-TO11 (Delta) constitue un
impact négatif des amkagements de cette région.
Cette étude malacologique doit se poursuivre et s’étendre au niveau de tous les grands
périm&res.
MGTS-CLES
Aménagements - Tmmatodoses - Mollusques - Vallée du Pleuve.

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1. INTRODUCTION
La mise en service des barrages de Manantali et de Diama entraîne un apport considérable en
eau douce, ce qui permet la mise en valeur du bassin du Fleuve Sénégal par des
aménagements hydro-agricoles.
Ainsi, de grands périmètres irrigués sont actuellement aménagés, tandis que les périmètres
anciens sont petit à petit remis en état.
Cependant la rkalisation de tels ouvrages (ctiation de biefs, de canaux, de drains et de vastes
surfaces affluentes ou effluentes) a pour corollaire des perturbations écologiques qui risquent
d’affecter la santé humaine et animale (maIadies hydriques).
Les schistosomiases font partie de ces principales affections (paludisme, distomatoses,
onchocercose, etc...) qui ont un cycle biologique complexe nécessitant le passage obligatoire
par un hôte intermédiaire.
C’est par son mode de transmission biologique à travers les mollusques d’eau douce, qu’il
existe des rapports étroits entre la présence de l’eau et l’existence de cette maladie.
Schistosoma haematobium et S. mansoni sont les parasites de l’homme, S. bovis et S.
curassoni sont ceux du bétail, D’autres trématodoses animales, surtout la distomatose et les
paramphistosomoses, sont ainsi influencées par ces modifications écologiques.
Une étude de l’impact des aménagements sur la santé humaine et animale est entreprise dans
la tigion du fleuve, plus particulièrement au niveau des paramètres irrigués.
Le bassin du fleuve comprend deux parties distinctes, la Moyenne Vallée et le Delta et lac de
Guiers. C’est dans ces deux entités qu’ont été choisies des zones d’étude. Il s’agit d’une
étude des mollusques hôtes intermédiaires des tr6matodoses humaines et animales. L’objectif
est de surveiller l’évolution de cette faune malacologique vectrice de trématodoses en relation
avec les aménagements afin de prévoir les risques d’infestation et de proposer des méthodes
de lutte adaptées.
2. MATERIEL ET METHODE
la région du fleuve est le siège de nombreux aménagements hydro-agricoles. Tant dans la
Vallée qu’au niveau du Delta et lac de Guiers, on observe le développement d’anciens
périmètres irrigués tandis que de nouveaux aménagements sont en cours de r6alisation.
Dans la Vallée, c’est au niveau du département de Podor, plus particulièrement le périmètre
de Diomandou (MO6 bis) dont la mise en eau a débuté en juillet 1989, que se situe notre zone
d’étude.
Au niveau du Delta, ce sont les périmètres de Tilène et Pont Gendarme dans la zone de Ross-
Béthio qui constituent notre site d’étude. Ils sont en cours de réaménagement.
Cependant, d’autres études ponctuelles ont été faites dans ce Delta, particulièrement à
Richard-TO11 (grand casier pour pour la culture irriguée de la canne à sucre) lors de
l’apparition du foyer de bilharziose intestinale.
Des prospections malacologiques sont effectuées au niveau des différents points d’eau de ces
zones aménagées. Les mollusques sont récoltés, identifiés et comptés. Puis nous étudions
leur écologie et leur rôle épidémiologique (nature et taux de leur infestation). L’identification
des cercaires est faite à partir de la morphologie, de la chétotaxie et de l’infestation
expétimentale.
Parallèlement, au niveau de certains sites, des prélèvements de fécès sont effectués chez les
bovins afin de déterminer la nature de la charge parasitaire (étude coprologique des
helminthes parasites).

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3. ETUDE DE LA MOYENNE VALLEE : PERIMETRE DE DIOMANDOU
(MO6 BIS)
Diomandou ou MO6 Bis est le dernier périmètre aménagé dans le département de Podor.
Avec les anciennes cuvettes de Guéde chantier et de Nianga, ils constituent les principaux
périmètres de la Moyenne Vallée. L’irrigation se fait par des stations de pompage
(aménagement tertiaires).
Les frequentations humaines sont très fortes aux périodes de culture.
Les prospections sont faites au niveau des canaux d’irrigation, des drains et des rizières.
3. 1. Donndes malacologiqnes dans Ie département de Podor. Rbnltats
anthiears.
Des enquêtes malacologiques au niveau des cuvettes aménagées de Nianga et Guédé chantier
(périmetres aménagés depuis 40 ans), ont r-évélé la présence de mollusques tels que : Bulinus
forskalii, B. senegalensis, et B. truncatus. Ces derniers sont des hôtes potentiels de
trématodoses humaines et animales et ont été trouvés au niveau des parcelles et des canaux
secondaires. De même, des B.forskdii ont été r&oltés dans la zone aménagée de Gamadji.
Au niveau de Podor, des mollusques ont été récoltés dans les mares temporaires de Thiewlé,
Ndiayène, Ndierba et Ndiandane (B. forskdii, B. trunc~us).
Certaines données bibliographiques signalent l’existence de la bilharziose dans le département
de Podor :
-Watson, en 1%9, signale un taux de 15 à 20 % (S. haematobium) à Podor (d’après
les registres des hôpitaux et centres de santé).
-Un rapport de l’OMS, signale un taux d’infestation de 2,4 % en 1977 au niveau du
Diéri dans la région de Podor.
-Vercruysse, en 1985, enregistre un taux de 33,l % à Guédé chantier et 3,3 % à
Ndioum (S. haematobium).
3. 2. Le pkimètre de Diomandon
3. 2. 1. Le milieu et les aménagements
Le périmètre de Diomandou se situe à 66 km de Podor (département de Podor,
arrondissement de Ndioum). Le climat est de type sahélien avec une très légère influence des
alizés maritimes. La température moyenne annuelle est de 28,6 “C. Les pluies sont
concentrées sur les mois de juillet a septembre avec le maximum en ao& (1/3 des pluies
annuelles).
La cuvette dépendant des ressources en eau du bief “fluvial” du Doué n”est pour le moment
cultivable qu’en hivernage. Cependant, la mise en fonction ultérieure de Manantali permettra
d’autres activités agricoles.
Le périmètre est irrigué à partir du Doué par une station de pompage (amdnagements
tertiaires). Les canaux d’irrigation sont constitués par le canal principal (le seul cimenté), les
canaux secondaires et tertiaires, et les drains (tous en terre). Tous les canaux sont à ciel
ouvert. Le périmètre est divisé en 28 UAI (unité autonome d’irrigation) et ces dernières en
plusieurs parcelles. Plus des 2/3 des UAI sont destinées à la riziculture et le reste à la
polyculture.
C’est la première année de mise en valeur de toute la cuvette, mais les terres des UAI no 22 et
24 ont connu la culture irriguée depuis 1979 et 1981 par les populations des villages de
Diomandou et Thialaga. L’ouvrage est mis en service depuis mai 1989.

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3. 2. 2. Etude malùcologique : résultats actuels.
Les prospections malacologiques ont eu lieu au niveau des parcelles, des canaux et drains.
Les mollusques ont été recherchés sur la végétation aquatique riveraine, dans la boue et au
niveau des différents supports possibles.
Dans l’ensemble, nous n’avons recolté aucun moilusque d’intêret médical et vétérinaire.
Seuls des bivalves du genre “Corbicukz” colonisent pour le moment certaines parcelles et des
canaux d’irrigation. Les dernières prospections en 1990 ont montré une forte densité de ces
Corbicula surtout dans canal principal et quelques canaux secondaires. C’est en 1991 que le
premier pulmoné (B. senegalensis) a été rkolté, mais les densités sont très faibles.
De même, aucun mollusque n’a été récolté au niveau des mares temporaires qui se trouvent
dans le périmètre. Diomandou en est a sa troisième année de mise en eau, et pour le moment,
les conditions ne sont pas encore favorables a l’installation et au développement des
mollusques. En dehors du périmètre, la situation est la même au niveau de certaines mares
temporaires de la même zone : Thialaga et Diomandou.
Comparativement aux autres périmètres de la vallée (Guédé et Nianga), la situation
malacologique à Diomandou est actuellement satisfaisante, mais la surveillance reste
nécessaire et doit se poursuivre. Les calendriers cultural et d’irrigation semblent être des
facteurs défavorables à l’installation des mollusques (assbchement du canal principal à
certaines périodes, contrôle et économie de l’eau et étalement des cultures, etc . ..).
Quant au reste de la vallée, les dernières prospections, en 1991 et 1992 ont montré une
certaine évolution de la faune malacologique en relation avec la mise en service des barrages,
et la pluviométrie tendant à la normale. Des B. senegalensis et B. tmncatus ont été récoltés à
Niandane, Guia et Nianga et des cas de bilharzioses à S. huematobium sont signalés dans ces
zones.
Une surveillance parasitologique et malacdogique est nécessaire dans cette Vall6e en pleine
évolution, où les facteurs épidémiologiques sont très actifs.
3. 2. 3. Etude parasitologique
En relation avec le périmètre de Diomandou, des études parasitologiques (helminthologiques)
ont été effectuées au niveau des bovins de la zone. Les analyses coprologiques ont montré
que les strongles digestifs étaient les seuls helminthes rencontres. Aucun cas de trematodoses
n’a été signalé et ceci est en relation avec la situation malacologique (les pulmonés sont
absents de cette zone). En août 1990, sur 15 bovins on a obtenu 60 % de strongyloses et 0 %
de trématodoses. En avril 1991 sur 35 bovins : 3 1 % de strongylose et 0 % de trématodoses.
Cette situation est différente de celle du Delta où les trematodoses deviennent de plus en plus
importantes aussi bien chez les bovins que chez les petits ruminants.
A Ross-Béthio on a enregistré à la même période 40 % de strongylose, 60 % de
paramphistosomoses et 15 % de distomatose (bovins). Au niveau du lac de Guiers, les
prkvalences sont de 70 % pour les strongyloses, 30 % pour les paramphistomes et 50 % pour
la distomatose (chez les petits ruminants).
Les situations malacologiques et parasitologiques sont nettement différentes entre la Vallée
(en début d’aménagement) et le Delta, complètement aménagé. On assiste à la création
progressive des conditions favorables à l’évolution des mollusques.
4. ETUDE AU NIVEAU DU DELTA
Le Delta est la zone comprise entre Saint-Louis et Dagana. Dans le bas Delta, le régime
d’estuaire était marqué par la mare fluviale et la remontée d’eau marine dans le fleuve, dite
“langue salée”. Dans cette zone, ont été réalises de nombreux aménagements hydro-agricoles
afin de constituer des r&erves d’eau douce pour l’irrigation (1964).

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Le barrage de Diama, situé a 33 km en amont de Saint-Louis, est venu renforcer ces
ouvrages, et permet d’arrêter la remontée de cette “langue salée” qui arrivait jusqu’à 250 km
en amont de Saint-Louis. Ainsi, depuis 1985-86, ce probleme de salinité au niveau du Delta
est en cours d’être r6glé, ce qui permet de multiplier les aménagements et d’augmenter
l’irrigation. De nombreuses études malacologiques ont été effectuées dans le Delta en relation
avec les aménagements et les schistosomiases.
4. 1. Données malacologiqnes
dans le delta. Résaltats antkienrs.
Des études antérieures ont permis d’identifier 14 espèces de mollusques au niveau du Delta
dont 9 sont des hôtes intermédiaires potentiels ou naturels de trématodoses humaines ou
animales. Ils sont le plus souvent rencontrés dans des zones aménagées (Diaw). Cependant,
les bilharzioses humaines sont presque inexistantes dans ce Delta a part le petit foyer à
Lampsar (bilharziose urinaire).
Bulinus truncutus a la plus forte densité et ne semble pas jouer un rôle dans la transmission.
Alors que B. globosus, B. umbilicatus et B. senegalensis ne sont qu’en petit nombre. Des
études épidémiologiques sur la bilharziose urinaire dans le Delta ne signalent que quelques
rares cas (Cissé, Diallo, Le Masson, Diaw). Cette faible prévalence des trématodoses est en
relation avec l’écologie des mollusques, en situation défavorable à cause de la salinité de
l’eau.
4. 2. Le périxn&tre de Tilène et Pont Gendarme. Résultats actnels.
Les dernières études malacologiques, après la mise en service du barrage de Diama, ont
montré une prolifération de mollusques des genres Bulinus, Biomphakzria et Lymnea dans le
Delta.
Au niveau de Pont Gendarme et Tilène, les densités sont passées de 0 a 18 et 22 pour
Bulinus truncatus et Lymnea natalensis. C’est un ancien périmètre où les mollusques étaient
absents, mais les conditions sont devenues favorables pour une nouvelle colonisation, et ceci
constitue un risque pour la transmission des trématodoses. Cette étude, au niveau de ces
périmètres, n’est que préliminaire et doit se poursuivre après le reaménagement de la zone.
4. 3. Etude à Richard-Toll. Résultats actuels.
C’est a Richard-Toll que se trouve l’un des plus grands aménagements et le seul casier pour
la culture irriguée de la canne à sucre. Le r&eau hydrographique est très dense et se compose
du Pleuve Sénégal qui longe toute la ville, du marigot de la Taouey, du canal de la Taouey
(tracé rectifié du marigot) et des canaux d’irrigation et drains de la Compagnie Sucrière
Sénégalaise (C.S.S.).
C’est un carrefour de populations de toutes provenances pour la culture de la canne à sucre.
Après la mise en service du barrage antisel de Diama, les conditions hydrologiques et
écologiques sont devenues favorables à l’installation et a la prolifération de mollusques, en
particulier Biomphalaria pfefferi, Lymnea natalensis et Bulinus spp. (B. truncatus, B.
globosus, B. senegalensis). C’est suite à cette pullulation de B. pfefSeri, hôte intermédiaire
de S. mansoni qu’il y a eu la forte épidémie de bilharziose intestinale à Richard-Toll. C’est le
premier et le plus grand foyer enregistré dans tout le bassin du Pleuve Sénégal (Diaw et al.,
1991). Une étude parasitologique a enregistré une prévalence globale de 43 %, qui peut
atteindre 95 % dans certains quartiers.
De mars 1990 à décembre 1991 une étude malacologique a été entreprise au niveau des
différents systèmes épidémiologiques aquatiques de Richard-TO11 : Marigot de la Taouey,
Canal de la Taouey, Pleuve Sénégal et les canaux d’irrigation et drains de la C.S.S.

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13 841 mollusques ont été rkoltés et se composent de :
-2 782 Lymnea natalensis
soit 20 %,
-1462 Bulinus spp.
soit 11 %,
-9 597 Biomphaluria pfeferi soit 69 %.
Tous ces pulmonés ont été récoltés au niveau des différents points d’eau. L’abondance varie
d’un système B un autre :
-le système irrigué (canaux et drains de la C.S.S.) renferme 63 à 88 % des mollusques,
-le marigot de la Taouey renferme 10 à 23 %,
-le canal de la Taouey renferme de 1 ?I 10 %,
-le Fleuve renferme 1 à 5 % des mollusques.
Les Biomphularia prkdominent et les canaux de la C.S.S. renferment le plus grand nombre de
mollusques (Diaw, 1991).
L’infestation des mollusques a été étudiée, en particulier les Biomphaluria pfefseri en relation
avec la bilharziose intestinale. Juste au début de l’épidémie, le taux global d’infestation des
mollusques était de 46,52 % (381 / 819). Ce taux a diminué par la suite, et les derniers
résultats enregistrés en juillet 1991 montrent une infestation de 255 % (937 / 3 764). Qn
constate que les Biomphalaria sont devenus de plus en plus nombreux mais que leur taux
d’infestation a baissé.
Tous les systèmes épidéwologiques renferment des mollusques et participent activement à la
transmission de la bilharziose. Le fait le plus marquant est l’évolution malacologique au
niveau du Fleuve; en effet on assiste à une colonisation progressive du Pleuve par les
mollusques surtout les Biomphalaria et les Lymnea. Dans les autres zones du Delta et lac de
Guiers, cette prolifération des mollusques est constatée aussi bien dans les zones irriguées
qu’au niveau des marigots.
La bilharziose intestinale est circonscrite A Richard-TO11 et environs, mais des Biomphalaria
infestés sont identifiés à Mbane, Senda (lac de Guiers et à Ross-Béthio. Une surveillance
parasitologique et malacologique rigoureuse s’impose donc au niveau de ce Delta en pleine
évolution.
5. DISCUSSION
L’étude malacologique et parasitologique a montré que la situation épidémiologique est plus
alarmante dans le Delta que dans la Vallée en ce qui concerne les trématodoses humaines et
animales.
Dans la vallee ne sont enregistrés que des foyers de bilharzioses urinaire tant au niveau des
périmètres irrigués (Guédé et Nianga) qu’au niveau des mares temporaires (Ourossogui,
Matam, Onkadiéré). Quant à la bilharziose intestinale, quelques cas ont été signalés en 1%9
par Carlos A Matam. L’écologie des points d’eau ne semble pas être très favorable à
Biomphakuia pfefseri.
Pour ce qui est du Delta, la situation était satisfaisante jusqu’à ces dernières années, avant la
construction du barrage de Diama. C’est par la suite, à partir de 1988-89 que les conditions
écologiques sont devenues favorables aux mollusques et ont permis l’éclatement du foyer de
bilharziose intestinale de Richard-Tell et Mbane (lac de Guiers) et les premiers foyers de
distomatose ovine à Mbane et environs. Schisfosoma huemafobizun est absent du Delta à part
le site de Lampsar.
Ces situations nécessitent une surveillance régulière au niveau des périmètres irrigués et
d’autres zones afin de suivre l’évolution de cette faune vectrice et de prévoir des méthodes de
lutte. Ceci permettra de réduire les prévalences de ces trématodoses humaines (bilharzioses
intestinale et urinaire) et animales (distomatoses, schistosomiases)

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6. CONCLUSION
Les observations faites au niveau des périmètres de Diomandou et de Tilène et de Font
Gendarme montrent une situation qui n’est pas alarmante pour le moment. Cependant, il y a
une grande différence dans l’évolution malacologique entre la Moyenne Vallée et le Delta
surtout après la mise en fonction du barrage de Diama. les impacts sur la santé humaine et
animales sont plus importants au niveau du Delta où les conditions sont devenues favorables
à I’instahation et au développement des mollusques hôtes intermédiaires.
A Richard-Tell (Delta), les premiers impacts se font sentir par le foyer de bilharziose
intestinale qui sévit sur toute la zone.
Une surveillance épidémiologique est de plus en plus nécessaire surtout au niveau de ces
périmètres irrigués afin de prévoir les risques d’infestation (installation des mollusques et
transmission des trématodoses).

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7. BIBLIOGRAPHIE
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lac de Guiers. Dakar Médical, 19&3,28: 343-350.
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3- Diaw OT, Etude malacologique dans le département de Podor. Rapport annuel 1980,
service de parasitologie, LNERV / ISRA.
4 Diaw OT, Les impacts des barrages de Diama et Manantali sur les maladies animales.
Rapport no Wparasito., LNERV, service de parasitologie, mai 1985. LNERV / ISRA.
5- Diaw OT, Etude malacologique dans le périmètre de Diomandou (département de Podor).
Rapport no 43/parasito., LNERV, service de parasitologie, août 1989. LNERV / ISRA.
6 Diaw OT, Les mollusques hôtes intermédiaires de trématodoses humaines et animales au
Sénégal. Distribution et évolution au niveau du réseau hydrographique de Richard-Toll.
Prospections en mai et juillet 1991. Rapport no al/parasito., LNERV, service de
parasitologie, décembre 1991. LNERV / ISRA.
7- Diaw OT, Epidémiologie des bilharzioses dans le bassin du Fleuve Sénégal : Etudes
malacologiques. (mission du 5 au 19 août et du 23 septembre au 7 octobre). Rapport no
52/parasito., LNERV, service de parasitologie, octobre 1991. LNERV / ISRA.
& Diaw OT, Vassiliades G, Etude malacologique et helminthologique dans le bassin du
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1990. LNERV / ISRA.
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Schistosoma mansoni à Richard-TO11 (Delta du Fleuve Sénégal) : Etude malacologique.
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lO- LEmasson JM, Diaw OT, Données épidémiologiques de la bilharziose urinaire dans le
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du Fleuve Sénégal. Rapport spécial bilharziose, 1978. Gannet Flemming et Orgatec.
12- Vercruysse J, Southgate VR, Rollinson D, The epidemiology of human and animal
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