VII* COl!JFEREI\JCE TECHNIQUE DE L'O.C.C.G.E, ...
VII* COl!JFEREI\\JCE TECHNIQUE DE L'O.C.C.G.E,
(Bobo--Dioulassoi 18 24 mars 1967)
Enquête pr6liminaire sur les agents pathog?nes transmis
par les tiques du b6tai.l au S&&gal
I .
par Y.RIOCHE
Laboratoire national de l?Elevage
et de Recherches v&t&inaires
DAKAR
-
-
-
.
ENQUETE PRELINIIMIRE SUR LES AGE?JTS PATBOGENES TRAKMIS
PAR LES TIQUES DU BETAIL AU SENEGAL
.1 m
par II.RIOCIIE
L'existence de maladies transmises par les tiques est connue depuis
longtemps au Senggal (Dupuy, 1888): mais la seule 6tude dienscmble faite jus >
qu'à présent est celle de Curasson (1941) sur les piroplasmoses,
L'enquête que nous poursuivons vise à la connaissance des prote-B
zoaires et autres organismes transmis par les tiques, de leur repartition geo-7
graphique et 5 l%tude de l'importance &onomique des maladies qu'ils peuvent
déterminer.
Sont actuellement identifiés chez diverses espèces domestiques :
des piroplasmes (sensu lato), anaplasmes,
rickettsies (genres Erlichia et
-. ----
Cowdria).et spirochètes.
-
-
1 ..a PIROPLASMES
a) Espèces identifiées et&rtition
--_-- ---.---
IF
-- Chez les bovides z
11-
les genres Babesia et Theileria ont êt6 observés frequem-
- I...
-- --__
ment. L'existence du genre Babcsiella est très douteuse.
"--"--
Babesia bigem>s est très rêpandue au Sénégal et sa présence recon-
I_--
nue depuis longtemps, On la rencontre :
- dans la region du Fleuve, en particulier sur les rives du S&&a1
et du Lac de Guiers (1939-1943)+.
----1_-
II_-.-
--..I_---------
+ Cette enqucte commence en 1965 et la plupart decL' renseignementsantérie~s
ont étd relev& dans les rapport s dc 1"Inspection générale de l?Elevage de
19ex A.O,F. de 1932 à 1949 et dans le rapport annuel du Laboratoire national
de 1'Elevage et de Recherches véterinaires de Dakar de 1950 a 1964.
. . dans la région de Diourbel 06 nous l'observons sur des animaux
du Centre de Recherches zootechniques de Dara.
. dans le Ferlo (1939-1943)
- dans la rggion du Cap Vert ou elle a 66 signalee &guli&rement
et où nous l'observons assez souvent.
.
dans la rggion du Siné-Saloum ou les bovins $arasit$s sont par;
ticulièrement nombreux, surtout dans les circonscriptions de Foundiougne et
Sokone.
_ dans la &gion de Thi$s (Ti.&éba)
au Sénégal oriental (X938-39 et X955-56, à Bakel, Kédougou,
Tambacounda).
En Casamance (Oussouye, Ziguinchor, Kolda).
Ce sont dans les régions du Cap Vert et du Siné .Saloum que Babesia
--...a.-
bigemina est la plus fréquente puisque les proportions de bovins parasites sont
respectivement de 14 et de 22 $. Les tiques sont d!ailleurs très abondantes
dans ces rëgions,
Babesiella berbcra aurait été observée au Laboratoire de Dakar
en 1941 (origine du prel&ement inconnue), mais Curasson (1941) 6met des doutes
sur 1"exactitude de cette diagnose et pour lui cette espèce n'existe pas au
Sénégal. A ce sujGt% il faut remarquer que nous observons assez fréquemment
dans les étalements de sang riches en Babesia bigcmina-un certain nombre de
-_--
formes bigémin6es,
courtes et de petites formes rondes, qui Fourraient faire
penser a une Babesiclla. IIais ces éléments n'ont pas la morphologie typique
_--...-
de Babesiella et nous ne les observons jamais ,Ct 19état pur mais toujours mêl&s
à des formes caract6ristiques de Babcsia, Ces observations ne font que confir-
- - -
mer celles identiques de Rousselot (1953) qui insiste sur la frequcnce des
formes courtes et rondes des souches ouest-africaines de Babesia bigemina.
-_---- _- _-
Une: observation similaire est mentionnée dans le Rapport du Laboratoire de
Dakar en 1954.
.
-.
.
’
T'neilcria mutans
~L~--_^w--.-_'
signal& pour la première fois en 1923 par Lcger
et Bedier a mao (CapsaVert)eSt la seule theilerië bovine actuellement connut
au Sénégal. Ce parasite est omnipr6sent et trEs fr&quent puisqu' on le trouve
chez 20,6 5 des animaux,
Pr Chez les petits ruminants : la piroplasmose ovine aurait été vue dans la
-.-.
--......-.
région du Fleuve (19b4) mais Ifagent causal n'est pas décrit., Theilcriç
-- -- - ovis
.----
est observ6 en 1941, à Dakar.
Fous possédons actuellement peu dc rcnscignements sur les piroplas
mes des petits ruminants. ?J~US avons observé uniquement Theileria
------ -- ovis chez
-..--
les moutons du Cap.Vert et les chèvres du Sénégal oriental,
rl Chez les 6quidés : la piroplasmosc équine est d'observation ancienne puisque
des 1888 Dupuy décrit une "malaria'i
des chevaux en Sénégambie (nuttaliose 7)
et que Bouet et Roubaud idcntificnt Kuttalia equi en 1312 en Casamancc.
Des deux espèces de piroplasmes du cheval, Nuttalia equi. est
--.__---. --_.1.
celle que l'on observe habituellement. En dehors de la Casamance, on la rencon
tre aussi dans la région du CaI =Vert et dans le Siné Galoum. Au Cap.Vert et
dans le Sin&Saloumt nous avons aussi identifié Babesia caballi, Ces deux
--I_-.-_.-..
piroplasmes parasitent aussi bien lvâne que le cheval.
.- Chez les suidés : aucun piroplasme n'a été observ6,
- - - - - - - - -
b) Importance économi.Ve des piroplasmes
S!i1 est reconnu que las piroplssmoses équincs causent des pertes
économiques certaines, surtout en raison des importations fréquentes de che.-
vaux étrangers, plus sensibles que les animaux du pays, la question du pouvoir
pathogène des piroplasmcs bovins n'est pas encore étudiée et il n'est pas p0s.s
sible de connaftre l'importance des pertes dues & Babesis bigemina. En effet,
--. . ..---... ,--
la piroplasmose bovine vraie n'evoluc pratiquement jamais sous la forme
---
typique dont l"ict&e et lîhémoglobinurie rendent le diagnostic facile, mais
sous la forme d'une anémie cachectisante dont l'&olution plus ou moins lente
peut se terminer par la mort. Devant cette symptomatologic atypique, seul le
laboratoire peut assurer le diagnostic; il en rksulte que de nombreux ~8s
sont certainement ignorés.
P v autre part ) cl1ez l'adulte, les accès de premunis, souvent graves,
sont fréquents, i lPoccasion d une maladie intercurrente (trypanosomiase,
streptothricose, Far exemple) ou d'un stress (en particulier les mauvaises
conditions d'alimentation et d'abrcuvcment en aaison sèche): dans 17un et
l'autre cas il est impossible dc connaître l'action pathogsne propre du pire.-
plnsmc.
Quant à Theileria mutans, elle doit être considerée bien plus
_---_ ---_ .__w_.-
comme un commensal qu'un parasite en raison de son pouvoir pathogène très oc-
casionnel, sinon inexistant,
Les theil&ies des petits ruminants paraissent jouer un rôle
négligeable dans la pathologie de ces animaux.
II i~ ANAPLASMJ3S
-.e
a) Chez les bovidés
-_1---
Anasasma marginale et Anaplasma centrale sont presents au Sdnegal
- - -
-_1_-
mais leur frequence est moindre que celle des piroplasmes,
Signal$ dans le bas S&&a1 en 1941, A.na@asma
- - - marginale est
- -
observé ensuite dans le Siné-Saloum (Kaolack 1955)., Nous l'identifions de
nouveau dans la région du Cap--Vert et en Casamance (Ziguinchor),
A.nslasma centrale, esp&e non pathogène, n'est actuellement connu
. . ..-
que dans la &gion du Cap-Vert (Sangalknm) et dans le Ferlo (Lagbar).
Bien que des cas d'nnaplasmose bovine aient ét6 observés au Sénegal
l'apparente rareté du parasite permet de présumer que cette maladie n'a pas
une grande importance dconomiqueO Comme la piroplasmosel c"est d'ailleurs
souvent une maladie ' de sortie' 0
b) Chez les petits ruminants
-*-.
-^-.--p-
La première observation d)arraplasmose ovine est rapportée par
Curasson (1941) qui identifie Ans.plasma ovis- :
"1'. dans un troupeau ou sévissait une mort?lité importante avec des s-ymptômes
dsan6mie profonde chez sept animaux sur vingt deux,
2',> chez deux moutons gu6ri.s d'un accès dc rickettsiose experimentale."
Nous avons obscr& Annplasma ovis
-I
--.-.----,
en Cssamance (@lingara) et au
Cap--Vert (chez le mouton $ Sangalkam et chez la chèvre 5i Ouakam).
L"anaplasmose ovine semble exister au S&egal mais nous ignorons
son extension et sa gravité.
III '- RICKETTSIES (genres Erlichia c-t Cowdris)
-.-.--_
- - - - - - - -
:'&) ElZ&cs et repartition
Cowdria r-minsntium aurait et6 vue en 1939. Mais la première
.-.
rickettsiose décrite au S&&gal est celle du mouton, due 2 Rickettsia (Erlichia:
-_--- _II--
ovina (Curasson; 1941.1942),
-
-
Depuis, nous avons idcntifi, Rickettsia (Erlichia) bovis,de nou-
- - --..---- ---_
veau Rickettsia ovina, puis un-
- - - - - - -
= rickettsie du porc et une chez le cheval.
a) Rickettsies bovines
Rickettsia (Erlichia) bovis est idcntifi& pour la première fois
au S&-Ggal (Rioche 1966) sur un troupeau de z%bus pakistanais importé de
Tunisie et implanté depuis peu 2 Sangalkam. mous l'observons ensuite dans les
régions suivantes
: Thi?%, Diourbel (Dar-a), Sir&-Saloum (Foundiougne, Sokone),
Casamnnce (Fafakourou, Oussouye) et SenEgal oriental (Koussanar, Tambacounda,
K&dougou).
--
Cowdria ruG.nantixx~ curait i‘té identifi6e 2 &xnbey (r6gion de
-hies) en 1339. Depuis elle n?R jaais &t& revue,
b) fiickettsie
--^__--- ovinr
-__ ___ -2
Rickcttsic (Xrlichin) ovinn
--_.--.-_-.
.--.--. --_- ' connue dans la r&gion du Cap,Vert
d& 1941 (Curasson, 1341, 13&2) est retrouv6e dnns 10 meme r6gion en 1966,
puis &3ns le 5in6. &~OU~ (Foundiougnc)
ct au C;&ntigal oriental (Kédougou),
c) Zickettsic
du ;porc
e_--_- --_Lx-.-. --
Elle est trouvee chez plusieurs porcs malades d'un élevage du
CnVp Yert (Sjbikotane).
Il ne s'sgit pns dc Rickcttsia suis (Donatien et G;zuot
- - - _-.--.-^-_
1943) mais de Rickettsiz (Erlichia) bovis occasionnellement pczthogène pour le
_I.__. a-.....-
-_--.-.-_--
_" --_-.
porc comme semblent lc démontrer les exp&imcntations
que nous avons faites
3vec Bourdin (1966).
d) 3ickettsie du
-_------.- chcvcl
-.-ll_._.
Au rJsp.-Vert (San,,, I!Bao) puis dgns le Sinê--~Saloum,
nous C;~ons
observ6 dr,ns les monocytes de 3 chev-,ux et dPun &e, des inclusions ayant
toutes les caract$ristiques morphologiques du genre Zrlichio, Il ne nous a
-._ -_."--
pas ét& possible d"entreprendre 1'Ctude de cette rickettsic jusqu:à pr6sent
et cous ne goss&d.ons aucun renseignement sur si, fr6quence et son pouvoir
pethog&c 6ventuel.
2 _, Douvoir r?et>ofl&ie des rickf%tsiep
::.- -... A -tri_.-----..-
.^_.-- - --__ 2
En dehors de ilz rickettsic des &&d&s, non encore 6tudiGe et üe
celle du porc qui sable n'&-c autre que Fickettsia bovis pxthogsne pour cette
---..- .- --_---. ".-__--
csp&c,
dans c;:rt&nës conditions: les rickettsics animales du &n&gi;al ne
sont fortement patho$nes que pour le hétxil importe de régions indemnes, En
effet, c'est chez des moutons import6s de Il[nuri%a-Le
que Curasson (1941 -1942)
décrit la ricksttsiose #%ralc ovine due 2 Sickcttsic ovins et chez da
-,-.....-_.- <-.- --
Ilo0 / GO-2
zébus izportgs do Tunisie que nous observons la rickettsiose g&&rale bovine
2 Rickettsie bovis. Dans les deux cas,
--es <... I___ .---__
la znaladie est grave et assez souvc-nt
mortelle. Bien que l'observation de ces deux ric!:cttsies soit relativemunt
fr&.wnte chez les races ovinrs et bovines du S&&al, les cas cliniques y
sont plus rares, sauf les ~CC?% de f?rémunis dont lCcFpnrition est soumiw aux
mêmes frzcteurs que collé des +x&% dc piropkxiose. CL.~ acc&5, du moins chez
les bovins, peuvent <tro mortels et nous observons aussi des kolutions coma
parables & lu forme chronique dccritc pcr Finëlle (1358) cllez les bovins en
Oubangui.-Chari.
I V . ORGMYISNES SPIRALE
---
-..----..
Bous ne poss6dons pe;s de rensci[;nerncnts
sur la "spirillose" du
mouton vue en 1940 ni sur In spiroch&tose porcine observ& si. Diourbel en 1943
1
I@cemment.. nous avons trouve dans 1~ sang d'un veau du Cap-Vert, un spirochète
que nous _
avons nu inoculer 2 un autre bovin. Son étude est en cours et il
semble siagir de Borrelia tbeileri (Laveran 1903).
---<._ .-1.2.-----_-
Bien que huit ospèccs surcment pathog&es pour le b&tail et trans
mises par les tiques scient connues ç-t tre"s repandues au S&kg.~l, il est
difficile de tirer des conclusions sur l'importanw économique des maladies
qu"ellc-s d&teminent. Er, cffct, 1:; sy-f?.pt<matologic
du la plupart de ces sffec 2
tions est at-ypique et seulr, les cxuxns de laboratoire 2rrmettent de poser
le diagnostic6 De ce kit. elles sont le plus souvent ignorks des &veurs
qui les confondent sivw d9autros cntites norbîdcs plus fr&xx2tes (surtout
les trypanosomiases), DFautre part,> elles interviennent rarement de façon
primitive (sauf chez les animaux im~>ortés) et constituent d.cs maladies '?.
sortie. provoqukx p?-r une autre affection ou u.11 dékquilibre #ysiologique.
Mous pensons que l'ensemble des maladies transmises pzr les tiques
entraînent des zertes économiques sensibles pour le S&égal. Nais leur impor4
tance ne peut être compark 2 celle des Srandes enzooties que sont les pestes,
la pêripneumonie et les trypnnosomiases~
Les protozonires,
rickettsics et spiroch&es transmis z.u bétail
domestique par les tiques et actuellement connus au i~cn&pl sont ~cssés en
revue 0 Leur r&srtition &ogrnphique et leur pouvoir patho&ne sont EtudiEsO
Bien que ces a;gcnts soient nombreux et &pendus, l'titude des
affections qupils d&ermincnt montre que les pertes dnonomlques dues & leur
seule action pzthogènc sont cepcndcnt faibles en comgwxison de celles provo *
~U&S -er les grr‘ndes enzooties virsles ou parcsitz.ires,
BIBLIOGRAPHIE
-
-
BOUET (G,) et ROUBMJD (E,) .<a La piroplasmosc de Ifane en Afrique occidentale
française.,. Bull,Scc.Path.exot., 1912, p.806.
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1941, 2 (l), 22,%.23.
I
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La maladie exp&rimentale.:~ Bull.Serv.Zoct. et des Epiz., 1941, 4
(1)s 34.=36.
l CURASSON ( G . ) - La rickettsiose &-.têrnle ovine au Senegal. Deuxième note :
BüLl.Serv,Zoot. et des Epiz., 1942, 2 (l), 3-8*
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Pasteur Algérie, 21 (l),
.-
5.
qv33
?
c-b
L
/'‘
'j- DUPUY (A.) - Maladie dis chevaux alg
ens en Sdn~gambie..- Rec.Med.vet., p*525*
FINELLE (P,) '.- Note clinique : Rickettsiose & Rickettsia bovis en Oubangui-
Chari.-. Rev,Elev,M&d,v&.
Pays trop,, 1958, lJ., 291-292.
LEGER (X.) et BEDIER (E.) ‘= Piroplasmose à Gonderia mutnns chez les bovid&
au S&&gal.OO Bull.Soc.Path.cxot., 1923, p.60,
RAPPORTS DE L'INSPECTION GENERALE DE L?ELEVAGE DE LvEX-A.O.F..> annÉes 1932 %
1949 l
RAPPORTS SUR LE FOXTIONNEMENT
DU LABORATOIRE NATIONAL DE LPELEVAGE "Gecrges
Currtsson" 4 annees 1950 3 1964,
w
RIOCHE (&liiz.) =-a La rickettsiose g&&ale bovine au S&-&gal,- Rev.Elev.M~d.vet.
Pays trop,, 1966, 19 (4),
-
485-94.
ROUSSELOT (R,) .a Notes de Parasitoloqie tropicale. Parasites du sang des
animaux (Tome 1) Vigot Fr&es,R1953, 152 p.
* Il n'a pas &é" possible de cmsulter cet article.
(Bobo--Dioulassoi 18 24 mars 1967)
Enquête pr6liminaire sur les agents pathog?nes transmis
par les tiques du b6tai.l au S&&gal
I .
par Y.RIOCHE
Laboratoire national de l?Elevage
et de Recherches v&t&inaires
DAKAR
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ENQUETE PRELINIIMIRE SUR LES AGE?JTS PATBOGENES TRAKMIS
PAR LES TIQUES DU BETAIL AU SENEGAL
.1 m
par II.RIOCIIE
L'existence de maladies transmises par les tiques est connue depuis
longtemps au Senggal (Dupuy, 1888): mais la seule 6tude dienscmble faite jus >
qu'à présent est celle de Curasson (1941) sur les piroplasmoses,
L'enquête que nous poursuivons vise à la connaissance des prote-B
zoaires et autres organismes transmis par les tiques, de leur repartition geo-7
graphique et 5 l%tude de l'importance &onomique des maladies qu'ils peuvent
déterminer.
Sont actuellement identifiés chez diverses espèces domestiques :
des piroplasmes (sensu lato), anaplasmes,
rickettsies (genres Erlichia et
-. ----
Cowdria).et spirochètes.
-
-
1 ..a PIROPLASMES
a) Espèces identifiées et&rtition
--_-- ---.---
IF
-- Chez les bovides z
11-
les genres Babesia et Theileria ont êt6 observés frequem-
- I...
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ment. L'existence du genre Babcsiella est très douteuse.
"--"--
Babesia bigem>s est très rêpandue au Sénégal et sa présence recon-
I_--
nue depuis longtemps, On la rencontre :
- dans la region du Fleuve, en particulier sur les rives du S&&a1
et du Lac de Guiers (1939-1943)+.
----1_-
II_-.-
--..I_---------
+ Cette enqucte commence en 1965 et la plupart decL' renseignementsantérie~s
ont étd relev& dans les rapport s dc 1"Inspection générale de l?Elevage de
19ex A.O,F. de 1932 à 1949 et dans le rapport annuel du Laboratoire national
de 1'Elevage et de Recherches véterinaires de Dakar de 1950 a 1964.
. . dans la région de Diourbel 06 nous l'observons sur des animaux
du Centre de Recherches zootechniques de Dara.
. dans le Ferlo (1939-1943)
- dans la rggion du Cap Vert ou elle a 66 signalee &guli&rement
et où nous l'observons assez souvent.
.
dans la rggion du Siné-Saloum ou les bovins $arasit$s sont par;
ticulièrement nombreux, surtout dans les circonscriptions de Foundiougne et
Sokone.
_ dans la &gion de Thi$s (Ti.&éba)
au Sénégal oriental (X938-39 et X955-56, à Bakel, Kédougou,
Tambacounda).
En Casamance (Oussouye, Ziguinchor, Kolda).
Ce sont dans les régions du Cap Vert et du Siné .Saloum que Babesia
--...a.-
bigemina est la plus fréquente puisque les proportions de bovins parasites sont
respectivement de 14 et de 22 $. Les tiques sont d!ailleurs très abondantes
dans ces rëgions,
Babesiella berbcra aurait été observée au Laboratoire de Dakar
en 1941 (origine du prel&ement inconnue), mais Curasson (1941) 6met des doutes
sur 1"exactitude de cette diagnose et pour lui cette espèce n'existe pas au
Sénégal. A ce sujGt% il faut remarquer que nous observons assez fréquemment
dans les étalements de sang riches en Babesia bigcmina-un certain nombre de
-_--
formes bigémin6es,
courtes et de petites formes rondes, qui Fourraient faire
penser a une Babesiclla. IIais ces éléments n'ont pas la morphologie typique
_--...-
de Babesiella et nous ne les observons jamais ,Ct 19état pur mais toujours mêl&s
à des formes caract6ristiques de Babcsia, Ces observations ne font que confir-
- - -
mer celles identiques de Rousselot (1953) qui insiste sur la frequcnce des
formes courtes et rondes des souches ouest-africaines de Babesia bigemina.
-_---- _- _-
Une: observation similaire est mentionnée dans le Rapport du Laboratoire de
Dakar en 1954.
.
-.
.
’
T'neilcria mutans
~L~--_^w--.-_'
signal& pour la première fois en 1923 par Lcger
et Bedier a mao (CapsaVert)eSt la seule theilerië bovine actuellement connut
au Sénégal. Ce parasite est omnipr6sent et trEs fr&quent puisqu' on le trouve
chez 20,6 5 des animaux,
Pr Chez les petits ruminants : la piroplasmose ovine aurait été vue dans la
-.-.
--......-.
région du Fleuve (19b4) mais Ifagent causal n'est pas décrit., Theilcriç
-- -- - ovis
.----
est observ6 en 1941, à Dakar.
Fous possédons actuellement peu dc rcnscignements sur les piroplas
mes des petits ruminants. ?J~US avons observé uniquement Theileria
------ -- ovis chez
-..--
les moutons du Cap.Vert et les chèvres du Sénégal oriental,
rl Chez les 6quidés : la piroplasmosc équine est d'observation ancienne puisque
des 1888 Dupuy décrit une "malaria'i
des chevaux en Sénégambie (nuttaliose 7)
et que Bouet et Roubaud idcntificnt Kuttalia equi en 1312 en Casamancc.
Des deux espèces de piroplasmes du cheval, Nuttalia equi. est
--.__---. --_.1.
celle que l'on observe habituellement. En dehors de la Casamance, on la rencon
tre aussi dans la région du CaI =Vert et dans le Siné Galoum. Au Cap.Vert et
dans le Sin&Saloumt nous avons aussi identifié Babesia caballi, Ces deux
--I_-.-_.-..
piroplasmes parasitent aussi bien lvâne que le cheval.
.- Chez les suidés : aucun piroplasme n'a été observ6,
- - - - - - - - -
b) Importance économi.Ve des piroplasmes
S!i1 est reconnu que las piroplssmoses équincs causent des pertes
économiques certaines, surtout en raison des importations fréquentes de che.-
vaux étrangers, plus sensibles que les animaux du pays, la question du pouvoir
pathogène des piroplasmcs bovins n'est pas encore étudiée et il n'est pas p0s.s
sible de connaftre l'importance des pertes dues & Babesis bigemina. En effet,
--. . ..---... ,--
la piroplasmose bovine vraie n'evoluc pratiquement jamais sous la forme
---
typique dont l"ict&e et lîhémoglobinurie rendent le diagnostic facile, mais
sous la forme d'une anémie cachectisante dont l'&olution plus ou moins lente
peut se terminer par la mort. Devant cette symptomatologic atypique, seul le
laboratoire peut assurer le diagnostic; il en rksulte que de nombreux ~8s
sont certainement ignorés.
P v autre part ) cl1ez l'adulte, les accès de premunis, souvent graves,
sont fréquents, i lPoccasion d une maladie intercurrente (trypanosomiase,
streptothricose, Far exemple) ou d'un stress (en particulier les mauvaises
conditions d'alimentation et d'abrcuvcment en aaison sèche): dans 17un et
l'autre cas il est impossible dc connaître l'action pathogsne propre du pire.-
plnsmc.
Quant à Theileria mutans, elle doit être considerée bien plus
_---_ ---_ .__w_.-
comme un commensal qu'un parasite en raison de son pouvoir pathogène très oc-
casionnel, sinon inexistant,
Les theil&ies des petits ruminants paraissent jouer un rôle
négligeable dans la pathologie de ces animaux.
II i~ ANAPLASMJ3S
-.e
a) Chez les bovidés
-_1---
Anasasma marginale et Anaplasma centrale sont presents au Sdnegal
- - -
-_1_-
mais leur frequence est moindre que celle des piroplasmes,
Signal$ dans le bas S&&a1 en 1941, A.na@asma
- - - marginale est
- -
observé ensuite dans le Siné-Saloum (Kaolack 1955)., Nous l'identifions de
nouveau dans la région du Cap--Vert et en Casamance (Ziguinchor),
A.nslasma centrale, esp&e non pathogène, n'est actuellement connu
. . ..-
que dans la &gion du Cap-Vert (Sangalknm) et dans le Ferlo (Lagbar).
Bien que des cas d'nnaplasmose bovine aient ét6 observés au Sénegal
l'apparente rareté du parasite permet de présumer que cette maladie n'a pas
une grande importance dconomiqueO Comme la piroplasmosel c"est d'ailleurs
souvent une maladie ' de sortie' 0
b) Chez les petits ruminants
-*-.
-^-.--p-
La première observation d)arraplasmose ovine est rapportée par
Curasson (1941) qui identifie Ans.plasma ovis- :
"1'. dans un troupeau ou sévissait une mort?lité importante avec des s-ymptômes
dsan6mie profonde chez sept animaux sur vingt deux,
2',> chez deux moutons gu6ri.s d'un accès dc rickettsiose experimentale."
Nous avons obscr& Annplasma ovis
-I
--.-.----,
en Cssamance (@lingara) et au
Cap--Vert (chez le mouton $ Sangalkam et chez la chèvre 5i Ouakam).
L"anaplasmose ovine semble exister au S&egal mais nous ignorons
son extension et sa gravité.
III '- RICKETTSIES (genres Erlichia c-t Cowdris)
-.-.--_
- - - - - - - -
:'&) ElZ&cs et repartition
Cowdria r-minsntium aurait et6 vue en 1939. Mais la première
.-.
rickettsiose décrite au S&&gal est celle du mouton, due 2 Rickettsia (Erlichia:
-_--- _II--
ovina (Curasson; 1941.1942),
-
-
Depuis, nous avons idcntifi, Rickettsia (Erlichia) bovis,de nou-
- - --..---- ---_
veau Rickettsia ovina, puis un-
- - - - - - -
= rickettsie du porc et une chez le cheval.
a) Rickettsies bovines
Rickettsia (Erlichia) bovis est idcntifi& pour la première fois
au S&-Ggal (Rioche 1966) sur un troupeau de z%bus pakistanais importé de
Tunisie et implanté depuis peu 2 Sangalkam. mous l'observons ensuite dans les
régions suivantes
: Thi?%, Diourbel (Dar-a), Sir&-Saloum (Foundiougne, Sokone),
Casamnnce (Fafakourou, Oussouye) et SenEgal oriental (Koussanar, Tambacounda,
K&dougou).
--
Cowdria ruG.nantixx~ curait i‘té identifi6e 2 &xnbey (r6gion de
-hies) en 1339. Depuis elle n?R jaais &t& revue,
b) fiickettsie
--^__--- ovinr
-__ ___ -2
Rickcttsic (Xrlichin) ovinn
--_.--.-_-.
.--.--. --_- ' connue dans la r&gion du Cap,Vert
d& 1941 (Curasson, 1341, 13&2) est retrouv6e dnns 10 meme r6gion en 1966,
puis &3ns le 5in6. &~OU~ (Foundiougnc)
ct au C;&ntigal oriental (Kédougou),
c) Zickettsic
du ;porc
e_--_- --_Lx-.-. --
Elle est trouvee chez plusieurs porcs malades d'un élevage du
CnVp Yert (Sjbikotane).
Il ne s'sgit pns dc Rickcttsia suis (Donatien et G;zuot
- - - _-.--.-^-_
1943) mais de Rickettsiz (Erlichia) bovis occasionnellement pczthogène pour le
_I.__. a-.....-
-_--.-.-_--
_" --_-.
porc comme semblent lc démontrer les exp&imcntations
que nous avons faites
3vec Bourdin (1966).
d) 3ickettsie du
-_------.- chcvcl
-.-ll_._.
Au rJsp.-Vert (San,,, I!Bao) puis dgns le Sinê--~Saloum,
nous C;~ons
observ6 dr,ns les monocytes de 3 chev-,ux et dPun &e, des inclusions ayant
toutes les caract$ristiques morphologiques du genre Zrlichio, Il ne nous a
-._ -_."--
pas ét& possible d"entreprendre 1'Ctude de cette rickettsic jusqu:à pr6sent
et cous ne goss&d.ons aucun renseignement sur si, fr6quence et son pouvoir
pethog&c 6ventuel.
2 _, Douvoir r?et>ofl&ie des rickf%tsiep
::.- -... A -tri_.-----..-
.^_.-- - --__ 2
En dehors de ilz rickettsic des &&d&s, non encore 6tudiGe et üe
celle du porc qui sable n'&-c autre que Fickettsia bovis pxthogsne pour cette
---..- .- --_---. ".-__--
csp&c,
dans c;:rt&nës conditions: les rickettsics animales du &n&gi;al ne
sont fortement patho$nes que pour le hétxil importe de régions indemnes, En
effet, c'est chez des moutons import6s de Il[nuri%a-Le
que Curasson (1941 -1942)
décrit la ricksttsiose #%ralc ovine due 2 Sickcttsic ovins et chez da
-,-.....-_.- <-.- --
Ilo0 / GO-2
zébus izportgs do Tunisie que nous observons la rickettsiose g&&rale bovine
2 Rickettsie bovis. Dans les deux cas,
--es <... I___ .---__
la znaladie est grave et assez souvc-nt
mortelle. Bien que l'observation de ces deux ric!:cttsies soit relativemunt
fr&.wnte chez les races ovinrs et bovines du S&&al, les cas cliniques y
sont plus rares, sauf les ~CC?% de f?rémunis dont lCcFpnrition est soumiw aux
mêmes frzcteurs que collé des +x&% dc piropkxiose. CL.~ acc&5, du moins chez
les bovins, peuvent <tro mortels et nous observons aussi des kolutions coma
parables & lu forme chronique dccritc pcr Finëlle (1358) cllez les bovins en
Oubangui.-Chari.
I V . ORGMYISNES SPIRALE
---
-..----..
Bous ne poss6dons pe;s de rensci[;nerncnts
sur la "spirillose" du
mouton vue en 1940 ni sur In spiroch&tose porcine observ& si. Diourbel en 1943
1
I@cemment.. nous avons trouve dans 1~ sang d'un veau du Cap-Vert, un spirochète
que nous _
avons nu inoculer 2 un autre bovin. Son étude est en cours et il
semble siagir de Borrelia tbeileri (Laveran 1903).
---<._ .-1.2.-----_-
Bien que huit ospèccs surcment pathog&es pour le b&tail et trans
mises par les tiques scient connues ç-t tre"s repandues au S&kg.~l, il est
difficile de tirer des conclusions sur l'importanw économique des maladies
qu"ellc-s d&teminent. Er, cffct, 1:; sy-f?.pt<matologic
du la plupart de ces sffec 2
tions est at-ypique et seulr, les cxuxns de laboratoire 2rrmettent de poser
le diagnostic6 De ce kit. elles sont le plus souvent ignorks des &veurs
qui les confondent sivw d9autros cntites norbîdcs plus fr&xx2tes (surtout
les trypanosomiases), DFautre part,> elles interviennent rarement de façon
primitive (sauf chez les animaux im~>ortés) et constituent d.cs maladies '?.
sortie. provoqukx p?-r une autre affection ou u.11 dékquilibre #ysiologique.
Mous pensons que l'ensemble des maladies transmises pzr les tiques
entraînent des zertes économiques sensibles pour le S&égal. Nais leur impor4
tance ne peut être compark 2 celle des Srandes enzooties que sont les pestes,
la pêripneumonie et les trypnnosomiases~
Les protozonires,
rickettsics et spiroch&es transmis z.u bétail
domestique par les tiques et actuellement connus au i~cn&pl sont ~cssés en
revue 0 Leur r&srtition &ogrnphique et leur pouvoir patho&ne sont EtudiEsO
Bien que ces a;gcnts soient nombreux et &pendus, l'titude des
affections qupils d&ermincnt montre que les pertes dnonomlques dues & leur
seule action pzthogènc sont cepcndcnt faibles en comgwxison de celles provo *
~U&S -er les grr‘ndes enzooties virsles ou parcsitz.ires,
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