INSTITUT D’ELEVAGE ET DE h .DECINE VETERINAIRE DES...
INSTITUT D’ELEVAGE ET DE h .DECINE
VETERINAIRE DES PAYS TF IPICAUX
f
REVUE D’ÉLI :VAGE
ET DE
MÉDECINE VÉT: ZRINAIRE
DES PAYS TRO; ‘ICAUX
Note sur la digestibilité d s coques
d’arachides utilisées en aliment tion animale
par R. BOUDER.GUES et H. ALVET
i
Tome XXIII (nouvelle série)
No 4 - 1970
VIGOT FRERES, EDI EURS
23, rue de I’Ecole-de-Méde ine, Paris-VI”
i

Rev. Elev. Méd. vét. Pays trop., 1970, 23 (4): 493-502
Note sur la digestibilité des 1aques d’arachides
utilisées en alimentati In animale
1. Digestibilité in
tro
par R. BOUDERGUES et H.
!ALVET (“)
RESUME
Depuis plusieurs années, la coque d’arach
:
est utilisée avec succès
au Laboratoire national de 1’Elevage et de
cherches vétérinaires de
Dakar, dans l’alimentation des animaux en
<tabulation et dans des
expérimentations d’embouche intensive.
Les rations $1 base de ce sous-produit son
sonstituées d’un mélange
homogène de coque d’arachide mélassée à
p. 100, de sons et de
farines incorporés dans des proportions varia :s suivant la destination
des rations.
Pour estimer la part qui revient à la coqu
d’arachide dans la valeur
de ces aliments composés, des essais de digestik
ré de la coque d’arachide
in *>~VO et in ~itro ont été entrepris.
La présente note concerne les digestibil s in vitro, rapporte les
techniques utilisées, les taux de cellulolyse et
dégradation de matières
sèches obtenus dans les différentes conditions
pératoires.
Ces résultat5 permettent, en première apF
ximalion, d’attribuer une
valeur de 0,05 UF par kg à la coque d’ara
ide brute et une valeur
minimale de 0,20 UF au produit mélasse à ‘2 p. 100.
L’introduction de la coque d’arachide dans
d’arach e mélassée supplémentée par des sons
I’alimentation animale au Sénégal remonte
et des ~fa rines ont été utilisés dans des essais
maintenant à plusieurs années. Son utilisation
d’emb ’lU(:he intensive de taurillons Zébu Cobra.
a été envisagée, d’abord pour pallier le déficit
L’un
‘ei1x a permis d’obtenir, pendant quatre
fourrager rendant difficile, en certaines saisons,
mois, bn gain de poids journalier supérieur à
l’entretien des animaux en stabulation, alors
i
un kg. ‘Le même sous-produit mélassé et addi-
_
que cette forme d’élevage a tendance à se déve-
2 p. 100 d’urée a servi au Centre
lopper pour les animaux de labour et dans les
ches zootechniques de Dara à supplé-
perspectives de l’embouche intensive.
en saison sèche, des animaux entretenus
Devant les résultats obtenus, le caractère
. Enfin, la coque d’arachide mélas-
économique de ce type de ration et les disponi-
par des farines basses de riz cons-
bilités en coque? d’arachide existant au Sénégal,
IS plus d’un an la nourriture exclusive
son utilisation a été élargie.
x d’expérience du Laboratoire de
remplaçant la fane d’arachide ou la
C’est ainsi qu’au cours de l’année 1969,
e riz d’un prix de revient plus élevé.
plusieurs types de rations à base de coque
utilisation de la coque d’arachide en
tion animale au Sénégal a été précédée,
(:‘) Institut d’Elevage et de Médecine vétérinaire
urs, par quelques rares tentatives jugées
des Pays tropicaux, Maisons-Alfort. Laboratoire
a1 peu dignes d’être poursuivies. Tels
national de I’Elevage et de Recherches vétérinaires,
Dakar-Hann.
essais rapportés par THOMAS et

KINCAID (1950), HUFFMAN et DUNCAN
par son aspect physique, suggère (( une phase
(1952), WILLIAMS et JONES (1954), CLAY
de dispersion ruminale » dont la qualité paraît
(1941), dans lesquels la coque d’arachide à
capable de favoriser la production et l’absorp-
l’état brut venait en remplacement d’un four-
tion des nutriments. 11 pourrait donc exister
rage classique.
une espèce de (( potentialisation 1) de la valeur
Le mode de préparation particulier des
des suppléments, du fait de leur incorporation
rations à base de coque, adopté à Dakar, n’est
à la coque.
probablement pas étranger aux résultats beau-
3. La coque d’arachide contient elle-même
coup plus favorables obtenus. Le conditionne-
de la cellulose et des matieres protéiques. Dans
ment des rations est effectué de la façon sui-
quelle mesure ces nutriments sont utilisés par
vante :
l’animal ? Les résultats des digestibilités in vitro
- la coque est brassée dans un pétrin
rapportés par la suite constituent un premier
mécanique de grande capacité et additionnée
élément de réponse à ces problèmes.
de 20 p. 100 de mélasse, Dix minutes de mala-
xage suffisent pour obtenir un mélange relati-
1. MATERIEL ET METHODES
vement homogène du produit. On incorpore
alors des farines et des sons dans des propor-
Le dispositif préconisé par TISSERAND et
tions variant de 20 p. 100 pour les rations
ZELTER pour l’évaluation rapide de la diges-
d’entretien à plus de 60 p. 100 dans le cas des
tibilité in vitro de la cellulose a été adopté. 11
rations de haute production. Après une homo-
se compose d’un tube de verre de 45 mm de
généisation d’une durée de 10 à 15 minutes, la
diamètre et 210 mm de hauteur, d’une capacité
ration est conditionnée en sacs de jute et
de 175 ml à rodage de 29 x 32 et surmonté
stockée, en saison sèche, pendant plus d’un
d’un réfrigérant rodé. Ce dernier est traversé
mois, sans qu’apparaissent des altérations. Les
d’une tubulure de verre pour le passage, bulle
rations comportent donc trois composants
à bulle, d’un courant de gaz carbonique qui
essentiels : la coque, la mélasse et les farines.
assure le brassage du milieu. Les tubes sont
Quel est le rôle de chacun de ces composants
immergés sur une hauteur de 100 mm dans un
dans l’efficacité de la ration ?
bain-marie thermostaté à 39” C “r 0,5 qui est
agité continuellement pour assurer une répar-
En ce qui concerne la coque, il est permis
tition homogène de la température.
d’envisager trois hypothèses :
,
1. En raison de sa forte teneur en lignine,
Seize tubes sont mis dans le bac et consti-
elle constitue uniquement un support de la
tuent une expérience de digestiblité donnant
ration destinée à apporter ie lest nécessaire à 8 résultats de matières sèches dégradées et 8 de
un fonctionnement digestif normal.
cellulolyse.
2. Le contenu des panses des animaux rece-
Le substrat expérimenté est mis en digestion
vant ce type de ration a un aspect particulier.
dans le tube à essai avec 20 ml de salive arti-
Il se présente sous la forme d’une pâte fluide
ficielle (MAC DOUGALL, 1948) enrichie en
et homogène, à granulométrie moyenne qui,
oligo-élément et 20 ml d’inoculum.
Salive artificielle :
- Bicarbonate de sodium
Co3 HNa
9.240 mg
- Phosphate disodique
Po4 HNa2, 12H 20 7.125 mg
- Chlorure de sodium
Cl Na
470 mg
- Chlorure de potassium
Cl K
450 mg
- Chlorure de magnésium
Cl2 Mg
47 mg
- Sulfate de manganèse
So4 Mn, H*O
4 mg
- Sulfate ferreux
So4 Fe, 7H20
75 mg
- Sulfate de cuivre
SO CU, 5HzO
2 mg
- Sulfate de cobalt
Cl 2 CO
2 mg
- Sulfate de zinc
So4 Zn, 7HzO
071
- Eau distillée
Q.S.P.
1.000 ml
- 494 -

On ajoute à cette solution de 1’Antimousse
uiot rincé avec 40 ml
Prolabo no 426 à raison de 2/1.000 afin d’évi-
stillée est centrifugé 10 minutes. L’opé-
ter la formation de bulles susceptibles d’entraî-
st reconduite deux fois avant de filtrer
ner le long des parois du tube de fines particules
au le culot sur le même creuset d’alun-
de substrat qui seraient ainsi soustraites à l’atta-
ès séchage à 110” C, on pèse jusqu’à
que du jus de rumen.
InOClllUT7l
n s le liquide après digestion
Le jus de rumen est prélevé le matin avant
termination du taux de matières sèches
la distribution d’aliments, par aspiration avec
e comme précédemment. Pour le calcul
une crépine filtrante introduite dans le réservoir
ères sèches dégradées, on tient compte
digestif au travers d’un dispositif de fistule
tités apportées par les 20 ml de jus de
permanente dont sont équipés les animaux
t par le substrat. Le résultat s’exprime
d’expérience suivant le mode opératoire classi-
que. Le jus est ensuite rapidement filtré sur six
couches de gaze. Le donneur est une vache zébu
de 6 à 7 ans, nourrie avec un fourrage et un
ns le jus de rumen
complément déterminé pour chaque expéri-
mentation.
a1 à fistule donneur de l’inoculum est
à une alimentation constante durant
Substrat
périmentation, ce qui permet de déter-
Les études ont porté sur une coque d’ara-
t et en fin d’expérience,
chide en provenance d’une huilerie de Dakar.
de cellulose contenu dans les matières
Son analyse bromatologique a donné les résul-
tats suivants :
de jus de rumer est mis à évaporer
Matières sèches
910,s p. 1.000 de prod. brut
+ 5. La matière sèche obtenue est
Matières minérales 18,0 p. 1.000 de prod. sec
sée et sur plusieurs prélèvements de
Matières grasses
32,4
»
»
»
e résidu sec, on détermine la teneur en
Matières protéiques
79,4
»
»
»
se par la méthode rapide de Wende.
Phospore
0,5
»
»
»
ns le liquide après digestion
Calcium
1,5
»
»
>>
Cellulose Wende
694,2
»
»
»
alité du résidu de digestion est centri-
Cellulose Kuschner
3355
»
»
»
minutes à 3.500 tours et le surnageant
Lignine
304,o
»
»
»
Sur la phase solide restante, on dose
Insoluble formique
67X,0
»
»
»
lose par la méthode rapide de Wende.
omporte d’abord une attaque par
Insoluble formique = cellulose vraie (Kusch-
‘acide sulfurique à 1,25 g p. 100 pen-
ner) + lignine.
te minutes suivie d’une attaque alca-
Deux kilogrammes de coques broyées, homo-
100 ml de soude à 25 g p. 100
généisées et analysées, ont servi pour ces expé-
trente minutes. On filtre sur creuset
riences in vitro.
de porosité moyenne, sèche à 110” C
Technique d’analyse
e calcul de la cellulolyse on ajoute la
Les critères retenus sont les taux de cellulo-
apportée par le jus de rumen à celle
lyse et de matières sèches dégradées.
dans la coque d’arachide utilisée.
A. Dosage des matières sèches
II. RESULTATS
Dans le jus de rumen
l
Sur chaque prélèvement, on détermine le
ination des condi-
taux de matières sèches de l’inoculum. Cin-
olyse de la coque
quante ml de jus de rumen et 2 ml d’acide
l’influence de la mé-
chlorhydrique sont centrifugés 15 minutes à
lasse
de l’apport azoté sur la digestion in
4.500 tours. Le surnageant est décanté sur un
vitro

11-l. Détermination de conditions optimales de
l Aliment no 2
la cellulolyse
A 8 kg de paille d’arachide sont adjoints
2 kg de granulés composés à parties égales de
De nombreux facteurs sont susceptibles
son de mil, son de blé et son de maïs.
d’avoir une action sur la dégradation du sub-
strat in vitro : telles sont ia température et la
La valeur de ce supplément est estimée à
durée de digestion, la concentration du substrat
0,85 UF et 90 g de MAD au kg. Cette dernière
par rapport à l’inoculum, la nature de l’alimen-
ration apporte donc à l’animal, journellement,
tation habituelle du donneur qui conditionne
4,5 UF et 500 MAD.
l’activité biologique du jus de rumen.
l Aliment n” 3
La température de digestion a été maintenue
Il est constitué de mélange : coque d’ara-
à 39” C ? 0,5. Ce sont là des conditions désor-
chide, 20 p. 100 - mélasse, 15 p. 100 -
farine de riz, 12 p. 100 - son de maïs, 12 p.
mais classiques des digestibilités in vitro et de
100 - sel, 1 p. 100. La mélasse est addition-
ce fait l’influence des variations de température
née progressivement à la coque d’arachide dans
n’a pas fait l’objet d’une étude spéciale.
un mélangeur et après une homogénéisation de
ces deux constituants, on ajoute la farine et le
11-2. Alimentation du donneur
son tout en maintenant le malaxage. Cet ali-
ment est donné à volonté, la consommation
L’animal donneur du jus de rumen a reçu
moyenne journalière en est de 10 kg environ.
trois types d’alimentation, et les prélèvements
d’inoculum ont été effectués chaque fois après
Il a une valeur approximative de 0,40 UF et
une période d’adaptation de 15 jours à chaque
45 g de MAD au kg.
nouvelle ration.
Ces essais dont les résultats font l’objet du
tableau n” 1 ont été réalisés avec les constantes
l Aliment no I
expérimentales suivantes :
Il comporte l’administration ad libitum de
quantité coque d’arachide = 0,50 g
fane d’arachide dont la consommation journa-
quantité de salive adjointe = 20 ml
lière se stabilise à 10 kg environ.
quantité d’inoculum
= 20 ml
Cet aliment a une valeur moyenne de 0,35 UF
durée d’incubation
= 48 heures
et 40 g de MAD au kg.
température
= 39” c + 0,5
TABLEAU No 1
Aliment no 1
Aliment no 2
Aliment no3
Nombre d'essais
42
91
84
Matières sèches
19,4 + 1,2
dégradées p.100
17,8 + 1,s
18,2 + 2,4
Cellulolyse p. 100
15,l + 2,9
34,3 + 3,4
34,a + 1,7
Il apparaît à la vue de ces résultats que l’ali-
Il se peut, en outre, que des fractions glucidi-
ment no 1 donne chez l’animal qui l’ingère un
ques non dosées dans les rations 2 et 3 (mélasse)
jus de rumen dont le pouvoir cellulolytique est
fournissent aux jus de rumen correspondants,
faible comparativement aux deux autres ali-
encore davantage d’énergie et, en conséquence,
ments induisant des taux de cellulolyse com-
un pouvoir cellulolytique nettement supérieur.
parables. La différence d’activité des jus de
La paille d’arachide seule ne donne pas chez
rumen, si elle ne paraît pas en rapport avec les
l’animal qui l’ingère un jus de rumen à fort
quantités d’azote ou de cellulose ingérées, sem-
pouvoir cellulolytique alors que la dégradation
ble augmenter par contre jusqu’à un certain
des matières sèches est comparable à celle
niveau avec la valeur énergétique des rations.
obtenue avec les autres aliments. On note, en
- 496 -.

TABLEAU No11
L
A
outre, la valeur plus faible de l’intervalle de
confiance à 95 p. 100 pour l’aliment 3, résultat
en relation, sans doute, avec la plus grande
ence de la durée de contact contre le
homogénéité de cet aliment par rapport à la
susbtr
t chaque inoculum a été étudiée avec
paille d’arachide dont la proportion feuille/tige
les t
d’incubation suivants : 24, 48 et
est très variable.
TABLEAU N'III
L’analyse de ces résultats montre :
réaction inhibant ia flore microbienne
le souligne WARKER.
1. Un accroissement important entre 24 et
48 heures pour les matières sèches dégradées
‘influence de la concentration en coque
(7,7 p. 100) et pour la cellulolyse (19,2 p. 100).
2. Pour une durée de 72 heures, ces aug-
, selon BURROUGHS et collab. le
mentations sont plus faibles comparativement
matières sèches du jus de rumen est
à 48 heures et sont de 4,2 p. 100 et 1,7 p. 100
de 10 à 15 p. 100; une telle concen-
pour les matières sèches et la cellulose. Il sem-
r rapport à l’inoculum dans les expé-
ble que pour la digestibilité de la coque d’ara-
vitro n’est pas réalisable en raison
chide in vitro, une durée d’incubation de 48
mulation des produits de dégradation
heures soit celle la plus proche des conditions
es de digestibilité. Le taux optimal
optimales de dégradation du substrat. Le ralen-
s sèches adopté varie de 0,5 à
tissement de l’activité cellulolytique du jus de
selon les auteurs; DONEFER consi-
rumen après 48 heures pourrait être dû à une
la teneur optimale en cellulose vraie
diminution de l’activité bactérienne ou à l’accu-
de 400 mg pour 100 ml. TISSERAND
mulation des déchets de fermentation dans le
ER avec un foin de luzerne ont trouvé
c
- 497 -

une activité cellulolytique optimale avec 25 p.
0,25 g - 0,5 g et 1 g de coque d’arachide pour
100 de matière sèche.
des durées de digestion de 48 heures, l’inoculum
Trois doses de substrat ont été expérimentées
étant fourni par un animal nourri avec la
avec 20 ml d’inoculum et 20 ml de salive :
ration rio 2.
*
TABLEAU N'IV
Quantité de substrat
OP25 g
0350 g
lg
Matière sèche par rapport
à 100 ml d'inoculum
0,57
1,15
2,3
Cellulose vraie par rapport
à100 ml d'inoculum
210 mg
420 mg
840 mg
Matières sèches dégradées p.100
16,9 +_ 1,9
18,2 +_ 2,4
16,7 +_ 2,6
O-llulolyse p. 100
29,7 2 2,7
34,3 z 3,4
26,8 + 2,V
Nombre d'essais
40
91
40
La dégradation de la celulose est optimale
raffine du sucre de canne; elle a la composition
avec une quantité de substrat égale à 0,50 g,
moyenne suivante :
ce qui correspond à 1,15 p. 100 de matières
- Matières sèches
83 p. 100
sèches et de 420 mg de cellulose vraie pour
- Saccharose
40 p. 100
100 ml d’inoculum. TISSERAND et ZELTER
- Sucres réducteurs
19 p. 100
ont trouvé avec le foin de luzerne une dégrada-
- Cendres
10 p. 100
tion optimale pour 420 mg de cellulose vraie
- Matières organiques
14 p. 100
correspondant à 2,5 p. 100 de matières sèches.
- Autres
Avec la coque d’arachide, substrat fortement
- Matières protéiques
2,4 p. 100
cellulosique, le taux de celiulose vraie par rap-
La quantité de mélasse brute nécessaire aux
port à l’inoculum semble conditionner la dégra-
seize essais d’une expérience est diluée dans
dation de ce constituant.
les 320 ml de salive artificielle utiles.
Conclusions
Des taux de 5, 10, 15, 20 et 30 p. 100 de
mélasse par rapport à la coque d’arachide ont
De ces différents essais de digestibilité in
été expérimentés avec des jus de rumen pro-
vitro de la coque d’arachide, il ressort que les venant d’un bovin alimenté soit avec l’aliment
meilleures conditions experimentales sont les
no 1 (paille d’arachide), soit avec le no 2 (paille
suivantes :
d’arachide (( trison B). Les résultats obtenus
- Température d’incubation
39” C f 5
sont regroupés dans le tableau 5.
- Durée d’incubation
48 heures
L’étude de ces résultats conduit aux conclu-
‘ ,
- Quantité de substrat
025 g
sions suivantes :
Tels sont les facteurs qui seront maintenus
1. La mélasse a une action favorable sur la
constants pour les études suivantes.
cellulolyse lorsque le jus de rumen a un faible
pouvoir cellulolytique; elle compense par l’ap-
port de glucides la déficience d’énergie que l’on
a trouvé pour l’inoculum provenant d’un animal
III. INFLUENCE DE LA MELASSE
nourri exclusivement de paille d’arachide; la
cellulolyse passe de 25,l p. 100 à 20,8 p. 100
et 21,0 p. 100 avec un jus de rumen peu actif
La mélasse utilisée dans ces expériences pro-
alors qu’elle reste à peu près constante à 34 p.
vient d’une industrie sucrière sénégalaise qui
100 avec un inoculum d’activité supérieure.
- 498 -

TABLEAU NOV
Adjonction de mélas
I
Aliment no 2
Coaue brute
42
1
5,1 + 2,9 I17,8 1
coque plus 5.p.100
17,8 + 2,5
17,6 4
de mélasse
Coque plus 20 p.100
de mélasse
Coque plus 30 p.100
44
118,1+1,9 118,O:
de mélasse
2. Le taux de mélassage optimal est de 15 à
quant
variable de tourteaux d’arachide. Des
20 p. 100.
taux
5, 10 et de 20 p. 100 en poids par
3. L’addition de mélasse ne semble pas avoir
rappo
à la coque ont été expérimentés. Le
d’effet sur la dégradation de la matière sèche
tourte
utilisé pour ces essais contient :
pour les deux jus de rumen expérimentés, diges-
atières sèches
925,8 p. 100
tion qui reste aux environs de 17,5 à 18 p. 100.
atières protéiques
570,5 p. 100
Tenant compte de ces résultats, le taux de
atières cellu:osiques
SO,2 p. 100
20 p. 100 de mélasse par rapport à la coque
d’arachide sera utilisé dans les essais ultérieurs
On
donc ajouté 25, 50 ou 100 mg de tour-
de digestiblité in vitro.
teau
chaque tube selon les taux étudiés.
L’aPI. t de ce complément azoté se traduit par
des a
nentations importantes du taux de ma-
IV. INFLUENCE DE L’AZOTE
tières
.otéiques au sein du milieu de digestion
varia] de 35 p. 100 à 140 p. 100 alors que
L’influence d’un apport azoté sur la digesti-
l’augr
station de la matière cellulosique est
bilité de la coque d’arachide a été étudiée par
camp
nivement négligeable de 0,6 p. 100 à
addition au substrat mélassé à 20 p. 100 de
3,2 P
100 comme le montre le tableau no 6.
TABLEAU N“VI
c
Adjonction de tourte
TO
'teau
a j o u t é
I
Coque d'arachide
5 p. 100
10 p. 100
20 p. 100
L
I
ltité
Prise
Eléments
Augmentation Quantité
Augmentation
utée
ajoutée
d'essai
contenus en mg
p. 100
p. 100
mg
en mg
Matières
sèches
455
16
10
92
20
Matières
protéiques
40
!8
70
57
140
0,500 g
Matières
cellulosiques 347
4
1,6
8
3,2
c
- 499 -

Les résultats de la celluiolyse et de la dégra-
dation de la matière sèche sont résumés ci-
dessous.
TABLEAU NOV11
Effets de l'adjonction de tourteau
+
-
T o u r t e a u
a j o u t é
-
5 p. 100
10 100
p.
20 100
p.
,
Cellulolyse p. 100
36,7 +_ 2,4
31,l + 1,9
30,8 +_ 2,l
Matières sèches
dégradées p. 100
20,3 t 1,3
lb,8 +_ 1,4
13,7 z 1,3
Nombre d'essais
42
70
42
Comparativement aux résultats obtenus avec
- avec une quantité du substrat égale à 0,5 g
la coque mélassée à 20 p. 100 (cellulolyse
de coque broyée.
34,8 p. 100, matières sèches 18,6 p. 100) on
constate que l’addition de 5 p. 100 de tourteau
Un deuxième temps a eu pour objet de déter-
d’arachide améliore la digestibilité
miner le taux de teneur en mélasse du produit
in vitro de
la coque d’arachide mélassée. Cette teneur qui
le plus favorable à l’obtention des meilleurs
accroît de 35 p. 100 la teneur en matières pro-
critères; la teneur en mélasse à 20 p. 100 cor-
téiques du milieu semble un maximum car des
respond à ces conditions.
taux supérieurs de 10 à 2U p. 3 00 diminuent,
Le dernier chapitre recherche les effets sur
au contraire, l’activité cellulolytique des bacté-
la cellulolyse et Ja dégradation de matière
ries du jus de rumen réactionnel. La cellulolyse
sèche produits par l’adjonction de matières
reste faible toutefois : 36,7 p. 100 et son
azotées. Ce chapitre est incomplet puisque seule
accroissement est de 5 p. 100 environ, par rap-
l’adjonction de tourteau d’arachide a été étu-
port à celle de la coque méiassée 20 p. 100 qui
diée. Le taux de tourteau favorable semble être
était de 34,8 p. 300; ZELTER et LEROY
inférieur à 5 p. 100. Dans quelle mesure ces
avaient obtenu un accroissement de la cellu-
conditions permettent-elles de résoudre le pro-
lolyse de 9 p. 100 par addition de tourteau
blème posé en début de cette note. a savoir
d’arachide à une paille de blé au cours d’études
quelle est la valeur alimentaire réelle de la
de digestibilité in vitro de différents fourrages.
coque d’arachide ?
Nous allons, pour calculer suivant la méthode
DISCUSSIONS ET CONCLUSIONS
classique l’ensemble des éléments digestibles
(T D N), utiliser pour ‘la cellulose le coefficient
Les nombreuses séries de digestibilité in vitro
de 35 p. 300 obtenu après les digestibilités in
de la coque d’arachide qui
vitro; pour les matières protéiques, les matières
font l’objet de cette
note, ont poursuivi plusieurs objectifs.
grasses et 1’E N A, nous emprunterons les coef-
ficients cités par HUFFMAN et collab. à l’issue
Dans un premier temps, les conditions opé-
de digestibilité de la coque d’arachide chez la
ratoires nécessaires pour obtenir le taux optimal
vache.
de cellulolyse et de dégradation de la matiere
sèche ont été progressivement dégagées.
T D N = (694,2 x 35 p. 300) + (79,4 X
21 p. 100) + (32,4 x 13 p. 100)
Les meilleurs résultats sont obtenus avec :
+ (86,8 x 10,5) = 278,18.
- un inoculum actif provenant d’un animal
L’énergie métabolisable est alors de 278,18
dont l’alimentation est équilibrée;
x 3,65 = 1.015,35 et l’énergie nette de
- avec un temps d’incubation de 48 heures;
1 .015,35 - 910,8 = 10455 calories.
- 500 -

La valeur de la coque brute exprimée en
ulée suivant le même
unité de fourrage sera donc de :
ais en tenant compte d’une part de
de la celluloïyse et d’autre part
104,.55
- = 0,05 UF/kg.
énergie par la mélasse conduit aux
1880
suivants : coque mélassée = 0,19 UF.
Il semble donc, à la vue de ces calculs, que
te valeur semble encore nettement
la coque d’arachide brute z une valeur alimen-
à celle qui a été admise à l’issue des
taire faible mais qui n’est pas cependant nulle
s d’embouche et qui se situerait aux
ou négative comme le prétendent certains
auteurs.
e donc que cet aliment n’agisse pas
De plus, la composition de ration à base de
trition animale seulement par l’éner-
coque telle qu’elle a été decrite, utilise chaque
zote qu’il apporte er. très faible quantité
fois la coque d’arachide mélassée au taux de
mais que l’état physique qu’il induit
20 p. 100. On est donc amené à considérer la
au niv au du rumen soit de nature à potentia-
valeur non plus de la coque brute mais du
liser 1 tbsorption des suppléments qui sont
complexe coque + 20 p. 100 de mélasse. La
incorpl rés dans les rations à base de coque.
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/
SUMMARY /
Groundnut shells digestibility in zebu cattle~ results of an experimental
in vitlo study
For several years, at Dakar Veterinary R search Institute, groundnut
shells have been successfully utilized for cattl’ feeding. The rations with
this by- product are made of an homogenous I Gxture including groundnut
shells with molasse (20 p. laO), bran and meal at various rates according
to the use of these mixed feeds.
For valuinp the part which may be alloa to groundnut shells in the
whole nutritive- valu; of these mixtures expt riments of in trivo and irz
~Gtro digestibilitv have been carried out.
c
The results- of the in vitro assays are re lorted in the presents note
and according to them it is possible to ad1 lit for groundnut shells a
nutritive value of about 0,05 UF/kg, and 0: !O UF/kg for the mixture
shells - molasse 20 p. 100.
RESUMEN
Nota sobre la digestibilidad de ckcaras d
cacahuetes utilizadas en
alimentation animal. 1. Digestib lidad in vitro
Desde algunos afios, se utiliza con exito, en el laboratorio national
de ganaderia y de investigaciones veterinarial de Dakar, las cascaras de
cacahuete para la alimentation de 10s animz es en estabulacion y para
experimentaciones de engorde intensivo. La raciones c o n dicho sub-
producto contienen una mezcla homogénea dc cascaras de cacahuete con
20 p. 100 de melaza, de salvados y de harin 1s incorporados de manera
diferente seaCm su destination. Para determin: r el valor de la cascara de
cacahuete entre estos piensos compuestos, je efectuaron ensayos de
digestibilidad de la cascara de cacahuete in 1 ‘1’0 e in Llitro.
Este trabajo trata de las digestibilidades in vitro, nota las técnicas
utilizadas. las tasas de celulolisis y de denrad tci6n de las materias secas
obtenidas’ en las diferentes condiciones dé la experimentacion.
Segfin estos resultados, e n una p r i m e r L aproximac%n, s e
puede
atribuir un valor de 0,05 UF/kg para la C&G *a de cacahuete y un valor
minimo de 0,20 UF para el producto con me aza (20 p. 100).
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