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I
INSMTK!SZfdkAISDEREMERcHES
AGRICOLES (1.S.R.A.)
LABORA&RE iii&@& DEiL'ELEVAGE
ETDERECHERCHESVETERINAIRES
REFLEXIONS SUR LES MODALITES
D'HEBERGEMENT DES ANIMAUX
R.CADOT Juin 1979

REFLEXIONS SUR LES MODALITES
D'HEBERGEMENT DES ANIMAUX
-s-w---
Le Laboratoire national de l'Elevage, désireuxde démarrer un pré
grm d'expérimentation laitière dans sa Station de Sangalkam, a dû cr&r,
préalablement, les installations susceptibles d'abriter les animaux. La con--
ception des constructions, bien que moderne, reste classique et n'im.ove pas:
la recherche du fonctionnel et, essentiellemnt, de la protection d'animaux
d'origine européenne supposés t&s sensibles aux conditions du milieu, a seule
guidé les choix du ma2tre d'oumge.
Trois types d'installations ont été &alisés :
- une étable avec loge-t-tes individuelles, pour animaux entravés,
- une stabulation libre, à logettes,
- une st&.~laiion l$:.e, sans logettes.
La pratique de ces différents modes de logemnt des animaux a es
quelques observations dont une étude économique rapide complète les conclu-
sions qu'il est possible d'appliquer à l'intérêt ptisenté par chacune de ces
solutions.
1 - SIKEKJLATION ENTRAVEE
Le soucis d'assurer un contrôle sanitaire strict pour les animaux
importés de l'expérimentation laitière a imposé le choix du n-ode, de logement
des animaux : l'étable fermée.
L'impossibilité d'obtenir de la paille dans des conditions économiques
a défini initialement le type d'aire de repos : la stalle courte, sans li-
tière, avec stabulation entravée.~Pow la tranquillité des animaux, le dispe
sitif à loge-ttes a été retenu. Enfin le mode d'entrave choisi est du type
hollandais.
Les craintes essentielles visaient la protection des animaux contre
les tiques, vecteurs de la Rickettsiose, et les glossines agents de transm~ti
sion des trypanosomes. Er'fait, à l'usage il s'est révélé que les dispositifs
de protz:ticx. Ipmtes, moustiquaires) ne pr&entaient aucune efficacité
/
. . . . . .

-2
Aelle en raison des nécessités du senrice ou des conditions climzhques qui
imposaient l'ouv~ des portes. Les seules véritables protections des
animaux rhident, d'une part dans l'éradication des glossines de la Agion
r&lisée par le service de Parasitologie du Laboratoire, d'autre part dans
les traitements prhn-tifs systématiques contre les tiques effectuh sur la
ferme. On peut assurer que le choix de ce We de logement n'apporte aucune
sécurité supplémentaire par rapport aux systèmes ouverts de stabulation libre.
Par contre, la stabulation entravée sPest révélée génératrice de maux
de pieds qui se sont étendus à une partie +rtmte du h?oupeau, pmvoqwt
des arthrites à l'origine de baisses sensibles de pwduction de lait et oc-
casionnant même des mMz.lités. Ce constat a imposé le transfert des animaux
dans des parcs, puis, après guérison, la &Vision du principe de stabulatior?
avec apport de 1itih-e. Cette dernière obligation rend ce wde de logement
absolument inadapté dans un pays où les conditions clhtiques ne lsexigent
pas et où la litière est un luxe qu'aucune exploitation soucieuse de rentabi-
lité ne peut s'offrir, puisqu'en pratique la paille doit être produite à
l'irrigation.
Conçue pour le logement de 32 vaches, réparties de part et d'autre
d'un couloir d'alimentation central dont la largeur permet la désserte des
mangeoires par un tracteur et une remorque, l'étable couvre une superficie de
244,80 m2, soit par vache 7,65 m2, dont 3,20 m2 de surface effectivement uti.,
Usée par l'animal, mangeoire comprise.
L'incidence écontique que repssente lebgement des animaux dans un
élevage laitier comne celui de la station peut être estim&.Dans le cas de
cette étable, nous avons :
a) Charges de ca@tal
w--- -------- S-I
- Coût de la construction : 13.393.8&6 F CFA, soit un prix de revient au
m2 de 54.713,6 F et par vache de 418.559 F. Ces prix, valeurs de 1975,
s'entendent exonérés de toute taxe.
Si on admet l'amztissement de I'investissement sur 25 ans, et un taux
d'intérêt de 9 %, les charges de capttal annuelles sont de :
. Amwtissement
535.755
. Intérêts
602.725
Total
1.138.480 F
..* /
. . .

- 3
b) Dépenses de fonctionnement
-w ------_-----_-------___
Ces dt$enses sont relatives à l'entretien et au nettoyage du bâti-
ment. Le COQ-t: de la litière est estimé ici à la valeur théorique vers laquel-
le on devrait tendre si les conditions de production &knt optimum : en
rklité son prix de revient est supérieur à celui retenu ici :
. Personnel : 3hparjour
124.830
. Paille : 2 kg par vache/jour
467.200
. Entretien : 1%
133.939
725.969
c) Prix de revient du logement des animaux
---------_---I------- -------1-----m.----
. Charges de capital
1.138.480
. Fonctionnement
X25.969
1.864.449
Total annuel
Soit par vache et par an : 58.264 F
Sur la base d'un potentiel de production laitière annuelle moyen de
126.000 litres, l'incidence du logement dans le prix du lait rep&sente :
14,80 F/litre.
d) fna9se des éléments du coût
--- -----_-----------------
Les charges de capital représentent 61,06 % du prix de revient. Si
on ajoute à ces charges les dépenses d'entretien qui sont proportionzlelles à
la valeur du bâtiment, on obtient un taux de 68,2 %.
Les postes "personnel" et "paille" reptisentxznt respectivesxznt : 6,70 %
et 25,05 %.
2- STABULATION LJBFE A IAXSTTES
La réalisation des infrastructures de Sangalkam ayant dii être étalée
dans le temps pour des raisons financières, les inconvénients de la stabula-
tion entravée ont pu être perçus avant la construction de la deuxième étable
du projet. Ceci a permis la &Vision du principe retenu initialement et l'adop
tion de la stabulation libre. Cependant, pour des raisons d'harmonisation des
bâtiments, on a maintenu, pour la partie couverte, les cotes de la première
. . ./ . . .

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étable, ce qui a limité sensiblement la liberté du maître d'oeuvre quant à
lsorganis&ion de lPiit~able et, par consGquent, à l'abaisseront du prix de re-
vient. Afin de gduire les risques de maux de pieds, le sol de l'aire d'exer-
cice a été bitume, ne fiservant le revêtement en ciment qu'3 l'aire d@all-nenta-
tion.
A l'us7ge 2 il s'est tivéle que ce mode de s-tabulation &-tait s:&isfaisant
et que l'on pouvait faire ainsi l'économie des accid~ents observk p&c:%emnent,
ce qui est important sur les plans sanitaires et production, et celle de la
litière, ce qui est intéressant au plan économique.
Cette étable entièrement ouverte, comporte deux parcs fipartis de pzrt
et d'autre du couloir d'alimentation centw.1. Lsaire d'alimentation est sép&e
par des loge-Mes individuelles. Pour un? surface couverte identique à celle de
l'étable prkedente, la suppression des passages de service et la tiduction de
la largeur des logettes a permis d'augmenter le nombre d'animaux log& qui pas-
se à 44 places. La surface totale occupée par l'installation est de 588 m2,
soit par vache une surface de 13,36 m2 dont, dgduction faite du couloir central,
une surface occupée par zG.mal de 12,23 m2.
Le coût du logement des vaches, ,avec cette i.nstallation peut être est%&
ainsi :
a) Charges de capital
---- --m--w- -m-w
- Coût de la construction :
16.234.354 F CFA
soit un prix de revient de 27.610,5 F‘ par m2 et par vache de 368.976 F. Ces
coûts sont égcalement exonérk de toute taxe, sur la base des prix de 1977,
. AmWzissement
649.398 F
c
. Intérêts
730.573
Total
1.379.971 F
‘-P
5) Dépenses de fonctionnement
-- ------_----------------
La suppression de la litike conduit à la fiduction des charges de
personnel charge du nettoyage de l'étable
. Personnel : 1 h/jour
41.610
. Entretien : 1 %
162.350
203.960 F
..a / ,..

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c) Prix de revient du logement des animaux
------------_-------- ----------------
. charges de capital
1.379.971 F
. fonctionnexrwt
203.960
Total annuel
1.583.931 F
soit par vache et par an : 35.998 F.
Sur la base d'un potentiel de production laitière moyen annuel de
176.000 litres, l'incidence du logement dans le prix de revient du lait
représente
9 F par litre.
d) Analyse des éléments du coût
w--s -----"------I---------
Les charges de capital représentent 87,l % du coût et s'élèvent à
97,4 % si on y inclut les dépenses d'entretien.
3 - STAl3~TIONLDBESANS LXEXTES
Antérieurement à la construction des étables, des parcs de stabulation
libre avaient été installés pour les essais d'embouche. Ces parcs, limités par
des barrières enbois fixées surpoteawsmétaLliques,comportentdes
meoires
en bois protégées par une toiture basse en bacs d'aluminium auto-portants.
Des buses en ciment constituent l'abreuvoir. Le sol en terre compactée
et stabilisée, est revêtu d'une couche de bitume.
Des parcs extrêmement simples et faciles à réaliser, assurent de bonnes
conditions d'hébergement des animaux. Ils p&kentent l'inconvénient, dans le
cas les animaux sont nerveux, de défavoriser les plus faibles qui ont dif-
ficilement accès à la mangeoire. Il est possible d'améliorer le dispositif par
l'installation de cornadis assurant une place à chaque animal.
Les parcs ont habituellement les dimensions suivantes : 12 x 12 m soit
144 m2 correspondant à la stabulation de 12 animaux. La partie couverte abri-
tant la mangeoire reprkente 50 m2, soit 5 m2 par vache.
k coQt d'une telle installation a été évalué en fonction des prix actuels
des matériaux, taxes comprises.
. . . / .a.

a) Charges de ca$i-i
---- -----.m.--
. Coût de lPinstallation
: 1.250.000 F CFA, soit un prix de revient
de 8,680 F par m2 et de 104.167 F par vache.
. Amortissement : bien que construite solidement, une installatio:~ de
ce type devrait s'amortir sur une periode plus courte que les b?ti-
ment p&cédents compte tenu de la nature des matériaux. Nous avons
retenu : 15 ans
ikTKX?tiSS~t
83.333 F
Intkêts
56.250
Total
139.583 F
b) Dépenses de fonctionnement
-- ----------------------
Les charges de personnel sont comparables 2 celles de la situation
précedente. Par contre, les frais d'entretien sont proportionnellement SU$-
rieurs, du fait de la n&essit~ de rem$acer r&uli&xment les parties en
bois.
. Personnel : 1 h/jour
41.610 F
. Entretien : 5 %
62.500
Total
104.110 F
c> Prix de revient du logement des animaux
------Y-------------- -----------------
. Charges de capital
139.583 F
. Fonctionnement
104.110
Total annuel
243.693 F
soit par vache et par an : 20.308 F.
Actuellement,
seules les vaches pakistanaises sont entretenues en ;~XQS
et leur capacite laitike est beaucoup plus faible que celle des .animwx
Montb&ards. Sur la base d'un potentiel de production moyen de l?.OCO litres
pour un parc, lPincidence du logement sur le coût du lait reprkente : I'-Lj33F
parlitre.
Afin de permettre une compsraison sur les mS.mes crit&es que dans les
types de constructions pr&édentes, et Comp)te tenu du fait qu'une telle iris-
tallation peut abriter convenablement des animaux Xontbéliards, l'incidence
du logement serait ramenee à 5,08 F par litre de lait, sur la base d'un poten-
tiel de production de 48.000 litres.
. . . / . . .

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4 - CONCLUSION
L'exécution des programnes de recherche en matière de production laitier-e
à la station de Sangalkam était conditionnée par la réalisation prklable
d'infrastructures dlaccueil satisfaisantes. Le caractère fonctionnel des iris-
tallations réalisées, en fait un instrument de travail, facile d'entretien
et d'utilisation. Il apparaît cependant que le facteur sécurité qui avait
paru essentiel à l'origine et qui avait orientê le choix pour une construc-
tion fermée, n*était absoluwnt pas garanti dans une telle étable. Au contrai-
re, les incidents survenus au cours de la première année d'expérience, ont
imposé une &Vision du mode d'utilisation du bâtiment qui en a changé toute
l'économie. Au plan de l'élevage, le principe même d'une étable fermée doit
être rejeté. Les arguments économiques prkentés dans la note ne font que ren-
forcer cette conclusion et condamnent définitivement des investissements aussi
co0teux et, final-t, injustifiés.
la stabulation libre, par contre, r@ond parfaitemat au désir d*assurer
un contrôle constant des animaux tout en leur procurant d'excellentes condi-
tions d'élevage. Economiquement, on a pu constater que le niveau d'investis-
sement à consentir doit être directenient proportionnel au potentiel de produc-
tion des animaux, et que même un faible investissement appliqué à des animaux
à potentiel limit'e peut être prohibitif. Ainsi peut se poser le principe même
de l'obligation de la stabulation pour des animaux laitiers. Cette reflexion
amenée par des considérations économiques qu'on ne peut négliger, peut être
confortée par l*observation du comportement alimentaire des animaux au pâtu~a-
ge. En milieu tropical, il est démont& que les animaux cessent de s'alimentar
pendant les heures chaudes de la journée, et que, de ce fait, les prises alimer
taires au pâturage sont réduites. Avec la s-tabulation, l'éleveur est donc con-
traint à supplémenter à l'auge pour assurer un niveau d'alimentation convenable
La suppression de la stabulation et le maintien au pâturage de jour et de nuit,
~upp~6.1~ à la fois l'incidence économique de l'investissement et celle de
l'alimentation cunplémentaire,
Il est certain que cette solution doit être
ex&rke avec soin, principalement chaque fois que la capacité de production
des animaux est limitée.
Dakar, le 30 juin 1979
R. CALXYT