NUTRITION. - Variations périodiques de l’urémie de...
NUTRITION. - Variations périodiques de l’urémie de vaches tropicales
nourries avec du fourrage et du tourteau d’arachide. Note (*) de
MM. CLAUDE LABOUCHE, PA~~L AMALOU et Mme WAI,ELEINIS SAUVESTRE,
présentée par M. Clément Bresson.
Un apport constant de tourteau d’arachide et d’ensilage de maïs ne régularise
pas les fluctuations saisonnières de l’urémie telles qu’on les observe avec une alimen-
tation fourragère naturelle, et fait apparaître un rythme nouveau de variation dont
la pkriode est de quatre mois.
Lorsque les vaches tropicales reçoivent une alimentation naturelle,
l’urémie subit, au cours de l’année, des variations très importantes attri-
buables aux modifications saisonnières du rapport azote/cellulose des four-
rages consommés (“). Si, à l’aide d’un apport constant de tourteau et
d’ensilage, on atténue l’amplitude des fluctuations relatives de l’azote
alimentaire, le niveau de l’urémie devrait s’en trouver régularisé.
Pendant deux ans (de mai 1958 à mai rg6o), neuf vaches adultes ont
reçu, chaque jour et par animal, en plus de l’herbe consommée en brousse,
un kilogramme de tourteau d’arachide. Pendant la saison sèche, une distri-
bution supplémentaire d’ensilage de maïs a été pratiquée. Du sang est
prélevé, chaque mois, par ponction de la veine jugulaire externe et la
concentration de l’urée sanguine est déterminée par action de l’uréase et
microdiffusion de NH,, formé. Les résultats sont les suivants (voir aussi
figure) :
T..t~i,Ehu 1.
Dans chaque classe de temps, les données sont très dispersées (f 25 à 500/~
de la moyenne). Les limites supérieures et inférieures de distribution sont
dans le rapport de I à 2 (U + ~T/U - 2 5). Pour chaque année, on note
trois maximums et trois minimums dont les emplacements et les valeurs
sont précisés dans le tableau II.
L’écart qui sépare les maximums des minimums est fortement significatif
(P < O,OI). Il n’en est pas de même pour celui existant ent,e les maximums
ou bien entre les minimums; cependant, au cours de la deuxième année,
on note un mouvement ascendant des valeurs minimales.

IUrée.
68
M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D J F M A M o i s
TARI.EAU 11.
AoIit
$6431 65
Mai-juin
180 I!I 5:2
I rp année l Octobre-novembre
aoot 45
Septembre
IC$+I 35
1
Mars-avril
515k 7 9
Ik+enlbre-janvier
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.Juillet
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Suin
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xr année N o v e m b r e - d é c e m b r e Go7t :j8
Octobre
lc$It 11
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Mars-avril
624 t $$
Février
:Z jj 2 $3
Ü, urémie maximale moyenne cn milligrammes/litrc de sCrunr:
u’, urémie minimale moyenne en milligrammes/litre de ~~III.
En résumé, l’urémie moyenne mensuelle oscille, avec une période approxi-
mative de quatre mois, entre des maximums et des minimums qui sont
entre eux dans le rapport de I à 2 et parfois I à 3. Une alimentation azotée
plus régulière que l’alimentation fournie par le pâturage naturel ne sufit
donc pas à stabiliser l’urémie. De plus, les oscillations de la concentration
de l’urée dans le sang ne coïncident pas avec celles antérieurement notées
dans le cas d’une alimentation non supplémentée (“) : on observe, en effet,
ici, un minimum en octobre ct les maximums dc mars 1959 et mars 1960 ne
peuvent être rapportés à une modification concomitante de la ration,
comme nous avions pu le faire lors de précédentes observations (‘). L’intro-
duction du tourteau d’arachide et de l’ensilage de maïs fait donc apparaître
un rythme nouveau de variation dc I’urée sanguine.
(*) Séance du I 4 novembre IgGo.
(') CL. LABOUCHE, P. AMALOU et M. SAUVESTRE, Comptes rendus, 251, 1960, p. I I (8.
(Laboratoire National de I’Êlevage, Dakar.)