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ARTICLES ORIGINAUX
2., (/iflm A p. -Is 7
Le virus bovipestique lapinisé
Mise au point et commentaires
d’après les travaux effectués à Dakar
1
par Y. GILBERT et P. MORNET
Le travail présenté constitue une revue,
Ce mémoire est divisé en quatre parties,
que nous estimons à peu près complète, des
d’inégale importance :
recherches effectuées sur le virus bovipestique
lapinisé.
Introduction ;
Nous développo&
certains points qui nous
Etude du virus chez le lapin ;
paraissent mériter de plus amples discussions,
Etude du virus chez le bœuf ;
soit pour l’intérêt qu’ils offrent, soit pour sou-
Iigner l’insuffisance de nos connaissances.
Etude du virus vaccinal.
INTRODUCTION
Les premières tentatives d’infection du lapin
mique au fur et à mesure de l’accroissement
par le virus de la peste bovine sont attribuées
du nombre des passages en série chez le lapin.
à Edwards (1925) qui, aux Indes, réussit à
+
le maintenir par passage continu pendant plus
Nombre de
l-5
6- 10
II - 158
d’une année, mais doit interrompre ses[recherches,
passages
l
I
--
une affection contagieuse ayant anéanti ses
sujets d’expérience. D’autres essais sont menés
par Jacotot (1932) 1noue, Cebe et Perrin (1935)
en Indochine.
Fièvre typique
17 31,45
35 ;54,7
292 162.5
Le plein succès dans cette entreprise revient
Fièvre légère
17 31,45
16 25
83 /18,8
à Nakamura et coll. (1938) qui réussissent
F i è v r e irrégulre II
20,37
Il
l7,lS
55 I Il.8
l’adaptation complète d’une souche bovipes-
Absence de fièv.
9 16.73
2 j 3,12 32 6.9
tique au lapin (souche Nakamura 111) et en
permettent l’emploi comme vaccin chez le bœuf.
L’apparition de modifications histologiques
La publication de leurs résultats est différée
s’observe parallèlement :
par la guerre mondiale, durant laquelle Baker
(1946), à Grosse Isle (Canada), commence un
Nombre de passage
l - 5
6 - 10
,~ travail analogue.
Nombre
Nombre
0
8.
YY;
d e lapinî
de lapins

Plus tard Iyer et Srinivasan (1954) réussissent
-~-----
-_ -
-
à fixer une nouvelle souche chez le lapin.
Total des lapins
38 --
28
(

-
ti
-
- -
-
-
-
-

-
-

_--- -.-. ~-
L’adaptation s’effectue soit par passage direct
Lésions nettes
7
18-42 24
'
83.72
et continu de lapin à lapin (Nakamura) soit par
Lésions faibles
2
5,25
2 i 7. 1-I
passages alternés lapin-bovin (Baker 1946 Iyer
Absence de lésions
29
76,33
2 .,
7. i-1
et Srinivasan 1954). Cheng et Fischman (1948)
rappellent, en ce qui concerne la souche Naka-
L’adaptrtion du virus bovipestique semble
mura III, les modifications de la réaction ther-
donc rapide, puisque, à partir du 10e passage,
117
2

c
plus de la moitié des lapins présentent une
gestantes sont souvent réfractaires au virus.
réaction thermique nette, 80 p. 100 une réac-
L’observation de plusieurs milliers de lapins
tion décelable, et 85 p. 100 des lésions visibles.
inoculés nous autorise à affirmer que l’état
La mortalité s’accroît également au cours de
d’entretien conditionne la qualité de la réaction
ces passages : négligeable pendant les 10 pre-
thermique. Chez les animaux maigres, parasités
miers, elle augmente régulièrement pour atteindre
(coccidiose)
des courbes thermiques anormales
87 p. 100 entre le 751 e et le 900”, les morts
sont souvent relevées : la température s’élève
survenant du 36’ au 5“ jour après inoculation.
vers la 30e-36” heure, et s’abaisse avant la 48e.
L’animal meurt souvent en 3 à 4 jours. Par
Lorsqu’~un
nombre important de passages
contre, les animaux en bon état montrent habi-
est effectué, la virulence de la souche pour le
tuellement des réactions typiques. Il s’agit là
lapin ne montre plus que des variations impercep-
d’une constatation empirique, peu susceptible -
tibles au cours des passages ultérieurs, et le
de démonstration mathématique, mais qui semble
virus est dit (< fixé 1).
se vérifier dans la pratique.
La souche Nakamura III, actt~ellement
utilisée,
Les sujets réfractaires sont rares : 1 p. 100 -
diffusée après son 795e passage, peut être consi-
(Mornet et coll. 1953).
dérée comme à peu près constante dans ses
caractères (sauf réserves que nous discuterons
Modes de l’infection.
plus loin) et un nombre important de passages
en série ne semble guère altérer ses propriétés.
Le lapin peut être infect& par la plupart des
La souche Nakamura III étant de loin la plus
voies habituellement utilisées (sous-cutanée,
répandue dans le monde, c’est à elle que nous
intramusculaire, intrapéritonéale) mais l’inocu-
limiterons notre étude, et nous la désignerons
lation intraveineuse représente la méthode de
choix, universellement adoptée pour les passages.
également sous l’appellation (( Virus L ‘1, repre-
nant la nomenclature de son auteur.
L’infection par contact n’a jamais été rapportée.
Le virus administré per os ne confère qu’une
É
infection légère (Cheng et Fischman, 1948) et
TUDE DU VIRUS cmz LE LAPIN
rarement.
1
Réceptivité.
Incubation
3
Le virus bovipestique adapté au lapin souche
Chez les lapins inoculés par voie intraveineuse,
Nakamura III semble pouvoir infecter toutes
la durée d’incubation est habituellement de
les races de lapins et la transmission en série
24 à 36 heüres. Cette période peut être prolongée
a été réalisée sans peine chaque fois qu’elle
de 6 à 12 heures chez les animaux recevant
a été tentée. Certaines races élevées en étroite
seulement de 1 à 100 doses minima infectantes
consanguinité se révèlent plus résistantes et
de virus, ou inoculés avec un produit lyophi-
exigent pour obtenir une même teneur en virus
lisé (Scott 1954).
un inoculum 100 fois plus important que les
lapins communs (Brotherston 1957).
Cependant, à Dakar (non publié), l’inocula-
tion de virus stocké à l’état sec pendant 50 mois
L’influence de l’âge est assez contestée :
provoque une réaction thermique appréciable
Brotherston (195 1) n’obtient aucune réaction
36 heures plus tard. Le retard, souvent observé
chez les sujets au-dessous de 4 mois et demi.
après infection par le produit sec, peut être
Simpson (1954) confirme ce fait et déconseille
expliqué par la faiblesse du titre du matériel
l’emploi de sujets de plus de 6 mois.
après une conservation prolongée.
Scott et Mac Leod, cités par Brotherston
Utilisant du matériel frais, Cheng et Fischman
(1957), ne constatent pas de différence entre les
(1948) indiquent une durée d’incubation de
comportements des lapins de 4, 6 et 12 mois.
l
24 à 36 heures. Brotherston (1951) fixe à 36 h
Les lapins de 4 semaines se révèlent moins
le début de la réaction thermique. Les calculs *
sensibles.
effectués à Dakar (1953) indiquent que la durée
A Dakar, les lapins utilisés sont sélectionnés
m o y e n n e d’incubation est de 36,3 heures,
d’après le poids (1.500 à 1.800 grammes) qu’ils
(étude statistique).
atteignent entre 3 et 4 mois.
Depuis 1953, nos observations montrent que
Le sexe n’a pas d’influente, mais les femelles
la quasi-totalité des lapins inoculés vers 15 h
*
118
(
1
.f

présentent une élévation thermique appréciable
de décès avec le virus du 75 1 e au 900” passage,
40 heures plus tard.
la mort survenant du 3e au 9e jour après l’infec-
tion.
Réaction thermique
Dans l’Est Africain, le taux de mortalité serait
L’élévation thermique, amorcée de 24 à
de 99 i 2,5 p. 100. La durée de survie 50 p. 100
36 heures après inoculation, se poursuit jusqu’au
est inversement proportionnelle à la dose injectée
delà de la 5Oe heure. La température se maintient
et varie de 4 à 7 jours (Rapport annuel
en plateau jusqu’à la 60” heure. A ce moment,
Kenya 1955).
elle décroît ou reste élevée jusqu’à la 70’ heure.
A Dakar, peu d’observations ont été effectuées,
Le maximum thermique se situe habituel-
les lapins étant sacrifiés prématurément pour
.
lement entre la 48e et la 60e heure, dépasse
préparation du vaccin ou contrôle des lésions.
40” C (Brotherston 195 1) et atteint fréquemment
Cependant certains sujets ont survécu jusqu’à
41” C. 80 p. 100 des lapins, selon Cheng et
2 mois (Mornet et coll. 1953). La mort est
Fischman, présentent cette température. A
consécutive à une infection occasionnelle, à
I
Dakar (1953), la moyenne des maxima est de
point de départ intestinal en particulier. L’action
41,3o -t 0,30. L’hyperthermie moyenne par rap-
du virus aboutit à la destruction des formations
port à la température normale serait de 1,8O C.
lymphoïdes de l’intestin, qui reste désarmé
Selon Nakamura (1957), la réaction thermique
devant les agressions microbiennes.
pourrait être faible ou même absente chez des
lapins infectés avec de faibles doses. Ces animaux
Lésions
présentent cependant des lésions caractéris-
Le virus L provoque chez le lapin des alté.
tiques et possèdent dans leurs organes l’antigène
rations décrites à plusieurs reprises par Fukusho
fixant le complément.
et Nakamura (1940), Cheng et Fischman (1948),
Des réacti&s atypiques sont rarement signa-
Brotherston (1951), Mornet et coll. (1953 et
lées. Chez les lapins en mauvais état, on peut
1955) enfin par Thiery (1956) à qui les indica-
observer cependant des réactions avortées, la
tions suivantes sont empruntées.
température atteignant son maximum vers la
La lésion élémentaire se traduit par l’hyper-
36e heure pour décroître rapidement par la
trophie, puis la nécrose des follicules lymphoïdes
suite. Ces animaux ne tardent d’ailleurs pas à
qui, d’abord grisâtres, deviennent franchement
mourir, en présentant souvent des lésions plus
blanchâtres. Les altérations sont particulière-
ou moins marquées.
ment marquées au niveau des organes de la
Brotherston (1951) trouve peu de différence
cavité abdominale : plaques de Peyer de l’intes-
entre les températures moyennes de lapins
tin, appendice iléocaecal, tonsilla caecalis major,
inoculés, les uns avec du matériel frais, les
saccuh rotor&, ganglions mésentériques. Tous
autres avec du virus desséché. Les maxima
ces organes présentent un pointillé blanchâtre
sont cependant un peu plus tardifs pour les
caractéristique. La rate est hypertrophiée.
derniers.
Histologiquement, on observe d’abord autour
des follicules lymphoïdes une légère infiltration
Signes cliniques
par les polynucléaires pseudoéosinophiles, qui
Ch eng et Fischman (1948) notent chez
s’accentue tandis que les lymphocytes com-
80 p. 100 des lapins de la tristesse et de l’ano-
mencent à être phagocytés par les cellules
rexie durant la période fébrile. Une diarrhée
réticulaires au centre du nodule. Puis lympho-
s’installe occasionnellement. Brotherston (195 1)
cytes et Iymphoblastes dégénèrent, le centre
reconnaît des signes de malaise, et une accélé-
du follicule est envahi par des polynucléaires qui
ration douloureuse de la respiration.
dégénèrent à leur tour. Enfin, il ne reste plus
du follicule nettoyé qu’une trame cellulaire.
Ces symptômes sont peu marqués et néces-
L’action du virus aboutit donc à une destruction
sitent une observation attentive.
.
définitive de la lignée lymphoïde.
Evolution-Létalité
Ces lésions sont parfaitement caractéristiques
de l’infection. Cependant Iyer et Uppal (1956)
Selon Cheng et Fischman (1948) la guérison
signalent que la salmonellose du lapin peut
est de règle, sauf le cas de maladie intercurrente.
provoquer des modifications identiques au niveau
La mortalité peut alors atteindre 60 p. 100.
des plaques de Peyer, mais l’aspect histologique
Par contre, Nakamura (1957) enregistre 87 p. 100
est totalement différent .
;
119

Pathogénie
Y
D’autres tissus contiennent du virus en quan-
Après inoculation intraveineuse, le virus
tité notable : sacculus rotondus, plaques de
disparaît de la circulation et ne peut être mis
Peyer, tonsilla caecalis major. D’une manière
en évidence durant une période de 10 à 15 heures
générale, le titre en virus est proportionnel à
(Mornet et coll. 1953). Cette phase d’éclipse
la richesse du tissu en formations lymphoïdes.
aurait une durée inversement proportionnelle
II n’est pas possible de le mettre en évidence
à la dose injectée (Rapport annuel Kenya 1955).
dans le cerveau et la bile. Scott (1954) ne peut
Le virus peut ensuite être mis en évidence
en détecter la présence dans l’urine du lapin
dans le sang et les organes, et leur teneur varie
infecté, alors que Cheng et Fischman (1948)
selon le stade de l’infection.
l’y trouvent au 3e jour. La persistance du virus
La courbe de croissance de virus dans la rate
dans le sang du lapin est estimée à 11 jours
et les ganglions est recherchée par Mornet et
selon les chercheurs de Kabete, 15 jours selon
coll. (1955) qui titrent à intervalles réguliers
Mornet et coll. (1955) et 22 jours selon Cheng
une suspension de ces organes dans du sang.
et Fischman. La durée de cette persistance
est d’ailleurs paradoxale puisqu’au 15e jour sui-
Les résultats obtenus sont résumés ci-dessous :
vant l’inoculation, le sérum du lapin possède des
Nombre d’heures
Nbre de DM1
propriétés neutralisantes particulièrement mar-
après infection par gramme d’organes frais.
quées INakamura (1957).1
moins de 40.000
;; : : : : : : 2.000.000 à 3.000.000
Résistance du virus
3.750.000 à 4.500.000
23 : : : : : : 3.750.000 à 4.500.000
Cette propriété conditionne l’emploi du virus
5.250.000
à l’état frais, mais peu de recherches ont été
87 : : : : : :
4.500.000
effectuées à ce sujet, surtout depu.is la générali-
96 . . . . . .
3.750.000
sation de l’emploi du vaccin desséché. Les
La teneur maxima est donc atteinte 72 heures
diverses études sont à peu près concordantes et
environ après inoculation. Les travaux effectués
concluent à son extrême fragilité.
à Kabete (1955) aboutissent à une conclusion
Ma et Fan-;, cités par Cheng et Fischman
similaire. Les titres maxima obtenus dans les
(1948), observent que les ganglions (en milieu
différents tissus sont variables. Des chiffres
glycériné tamponné) et le sang gardent leur
assez sensiblement différents sont indiqués par
pouvoir infectant durant 17 à 20 jours à + 50 C.
les auteurs, mais il semble que les résultats soient
4 jours à -t 24” C, 2 jours à + 310 C. A t
influencés par la variété des techniques utilisées.
32O + 34O C, le virus survit 8 heures au maximum.
L’étude la plus complète est effectuée par
En ce qui concerne les suspensions, le sang
Scott (1954) travaillant sur des tissus desséchés.
infecté, défibriné, se révèle le meilleur véhicule.
Le tableau ci-après donne les titres maxima
Du ganglion émulsionné à 10 p. 100 y conserve
obtenus par divers auteurs :
sa virulence pendant 104 h, à 22O C, alors que
'TABLEAU
TRfEUR DES DIFFERENTS ORGANES EN MILLIERS DE D.M.I. LAPIN PAR GRAMME
Ganglion
Auteurs
Sang
Rate
Appendice
Foie
mésentérique
Cheng - Fiachman (1948)
t -10
tccl - 1 CO0
10 - 100
Nakemurs (1938)
10 000-100 oc0
loo-1CrM
-
Brotherston
(19511
-
1000
Mornet (1953)
10
250
10
Scott (1954)
100
1500
lOC0
wooo
10
Mornet et 0011. (1957)
-
5m
5ocOO
-
Ir
(non publié)
120

c
dans des diluants tamponnés le pouvoir infec-
sérum bovin hyperimmun contre la peste bovine,
tant disparaît en quelques heures.
ou de sérum de lapin guéri de l’infection à virus L.
Brotherston (1957) signale que dans l’Est
Cette technique a été parfaitement étudiée et
Africain les titrages d’une suspension tissulaire
mise au point par J. Nakamura (1957). Le temps
à 10 ou 20 p. 100 dans du sang défibriné, main-
optimum de prélèvement des organes se situe
tenue sous glace, font apparaître une perte de
5 à 6 jours après inoculation. Cette méthode
99 p. 100 du virus en 24 heures.
serait le plus sûr moyen de diagnostiquer l’infec-
tion chez le lapin, et semble encore plus fidèle
Au Congo Belge, une suspension vaccinale
que la recherche des lésions spécifiques, parfois
fraîche composée d’organes (20 p. 100) et sang
simulées par d’autres affections, telle la salmo-
défibriné (80 p. lOO), conservée pendant
nellose.
264 heures, provoque des lésions typiques chez
1
les lapins au titre 10-“. Le virus n’est plus
L’action du virus provoque également l’appa-
infectant après 280 heures. Le titre d’une telle
rition dans le sérum d’anticorps neutralisants
suspension étant en moyenne de 1O-s au départ,
et fixateurs du complément.
m
c’est donc une chute de 4 log 10 qui est enregistrée
Ces derniers peuvent être facilement mis en
en 11 jours.
évidence, en présence d’un antigène constitué
Au Viet Nam (1957) les ganglions lympha-
de ganglions secs de bovins infectés de peste
tiques se conserveraient utilisables pendant
bovine, ou de ganglions frais de lapins réagis-
15 jours dans un mélange de sel et glace et les
sant au virus L. Cette détection de I’anticorps
solutions mèrti (ganglion : 1 - solution saline :
fixateur comme technique de diagnostic d’une
39) pendant une semaine. Il est d’ailleurs à
infection passée n’offre que peu d’intérêt, en
remarquer que l’épreuve d’efficacité s’effectue
raison de la mortalité élevée qui suit l’inocula-
en inoculant au lapin la solution vaccinale sans
tion du virus.
dilution.
_
Une première atteinte par le virus L confère
D’après Nakamura, cité par Stevenin (1955),
au lapin l’immunité contre une réinfection ulté-
le sang du lapin infecté de virus L se conserve
rieure (Stevenin 1955). Il est ainsi facile de déter-
une semaine à la température de + 10 à + 4O C,
miner, après inoculation de faibles doses de
et le virus demeure rigoureusement intact dans
virus, les animaux ayant contracté l’infection
1 e
-
ganghon mésentérique pendant 3 mois à
sous une forme peu apparente, par injection d’une
- 40° C. Le virus dilué en eau physiologique
dose sûrement infectante de virus L.
à une température de + 2 à + 40 C, passe,
La durée de l’immunité ainsi acquise n’est
en trois jours, d’un titre de lO-” à un titre de
pas précisée. Brotherston (1957) cite le cas
IO-” et en sept jours à 10-3. A une température
unique d’un lapin réinfecté avec succès trois
d e - 20 à - 300 C, la même suspension passe
mois après une première réaction. Les investi-
d’un titre de 1 O-’ à un titre de 1 O-5 après 7 jours
gations à ce sujet sont rendues difficiles par la
et à lO-* après 14 jours. La virulence ne baisse
mortalité suivant normalement l’infection.
alors pratiquement plus jusqu’au 31e jour.
Des expériences menées à Kabete (1956)
Modifications du virus par passages
montrent qu’une suspension claire de virus est
rendue non jnfectante après 3 minutes d’expo-
La souche Nakamura III a été vulgarisée
sition aux rayons U.V. Le virus irradié n’immu-
à partir du 795e passage sur lapin. A ce stade,
nise pas le bétail.
ses propriétés pathogènes semblent fixées et
des passages successifs ne les modifient pas
Le virus est sensible au formol (Rapport
sensiblement. Certains laboratoires, comme ceux
annuel Kenya 1956). L’index désinfectant de
du Kenya, constituent une banque de produit
:
ce produit à la concentration de 1 p. 100, après
lyophilisé et préparent leur vaccin à partir de
15 minutes de contact à + 4 + 100 C e s t
ce stock. Cette technique permet de limiter au
supérieur à 10M4.
maximum le nombre de passages et d’éviter les
modifications de virulence pouvant en résulter.
Immunité-Sérologie
Seuls les centres disposant du matériel de
Les lapins infectés par le virus L développent
lyophilisation et stockage à basse température
dans leurs organes (ganglions mésentériques
peuvent mettre en œuvre cette méthode. Ail-
en particulier) un antigène pouvant être décelé
leurs le virus est passé continuellement en série.
par fixation du complément en présence de
Les modifications observées sont minimes et
1 2 1

inconstantes. Mares (1957) signale qu’en Gold
vaccins vivants aux zones d’enzootie. Jusqu’ici
Coast, après de nombreux passages en série,
aucune mutation récessive n’a été observée.
la réaction thermique est retardée de 12 heures
Le virus se révèle infectant pour des espèces
et débute le matin du 3” jour suivant l’inocula-
animales autres que le lapin et le bœuf.
tion au lieu du soir du 2e jour, Le maximum
thermique atteint rarement 41° 1 et jamais
Kwong, cité par Cheng et Fischman (1948)
4 l* 7. La chute de la température s’observe
réussit à transmettre six fois le virus de chèvre
le matin du 4” jour et souvent le matin du 5’
à chèvre et observe à cette occasion une éléva-
si l’animal n’est pas sacrifié. Les lésions sont
tion thermique. De 13 chèvres ainsi inoculées,
moins bien définies. Par ailleurs, le virus conserve
8 se montrent ensuite résistantes à une épreuve
intactes ses propriétés vis-à-vis du boeuf.
par du sang virulent de chèvre.
Par contre,. de nombreux auteurs signalent
En Guinée française (Mornet et coll. 1956);
que la répétrtron des passages en série n’altère
12 chèvres infectées par le virus L ne présentent
en rien les propriétés du virus vis-à-vis du lapin
aucune réaction. Cinq meurent avant l’épreuve
et du bœuf : Datta et coll. (195 1). Simpson (1954)
pratiquée avec du virus de la peste des petits
effectue 170 passages, Birkett (1958) 216 pas-
ruminants. Les autres montrent une légère
.
sages, Jamil (1954) 113 passages. Les propriétés
élévation thermique. Il est difficile de conclure
du virus restent identiques.
à une réceptivité des chèvres de Guinée au virus
A Dakar, le virus a pu être transmis près
bovipestique lapinisé.
de 350 fois de lapin à lapin sans modification
Certaines races de porcs asiatiques sont sen-
sensible de l’allure de la courbe thermique et
sibles à la souche Nakamura III. Hudson et
de l’intensité des lésions, si ce n’est pour ces
Wongsongsarn (1950) effectuent 17 passages
dernières une tendance à l’accentuation.
en serie de porc à porc et des passages alternés
Le passage alterné sur lapin et bovin aboutit
lapin-porc. Ils constatent une diminution de la
selon Brotherston (1951) à une perte soudaine
virulence de la souche, qui n’immunise plus
et totale du pouvoir pathogène pour le lapin
les races bovines peu réceptives à la peste bovine,
dès la 3e série de passages, et à une exacerba-
mais vaccine les buffles sans provoquer de
tion de la virulence pour le boeuf. Sur quatre
réaction. Ces travaux n’ont pu être repris
animaux,
deux montrent une forte réaction
en Afrique où les porcins se révèlent réfractaires
thermique et clinique et se révèlent immunisés
au virus.
à l’épreuve, alors que les deux autres restent
L’adaptation du virus L à la souris est égale-
réceptifs. Le sang des réagissants n’infecte
ment envisagée. Selon Nakamura (*) (1957)
plus les lapins. Il est regrettable que les expé-
l’inoculation intraveineuse ne se révèle pas
riences aient été arrêtées à ce stade, car on peut
infectante. Au Kenya (1956), des tentatives
se demander s’il n’y a pas eu perte pure et
sont en cours pour la transmission du virus à
simple du virus L au cours des passages, et si
des embryons de souris in utero. L’inoculation
les réactions observées ne sont pas dues à l’action
intracérébrale est également envisagée. L’adapta-
d’un autre agent pathogène. Dans la négative,
tion d’un virus bovipestique à la souris rendrait
il faut admettre une mutation du virus.
les plus grands services pour la recherche grâce
Nakamura et coll. (1943) ne peuvent accroitre
aux tests de séro-neutralisation.
la virulence pour le bœuf après 10 passages en
Dans le même but, l’infection de l’œuf
série directe sur cet animal. Deux expériences
embryonné est recherchée par certains auteurs.
aboutissent à la même conclusion.
Nakamura et Miyamoto (1953) réussissent,
Iyer et Srinivasan (1954) font la même cons-
après de nombreux passages alternés lapin-
tatation après 16 passages consécutifs sur bufflon
œuf, à créer la souche L A indéfiniment trans-
de leur souche Madras à la 178e génération sur
missible d’œuf à œuf par voie intraveineuse.
lapin.
La virulence de cette souche est nettement
II serait intéressant de reprendre cette ques-
moindre eue celle du virus L : les races bovines
tion, afin de déterminer si des passages consé-
les plus sensibles à la peste peuvent être immu-
cutifs répétés sur l’espèce sensible restituent
nisées sans réaction excessive. Le virus L A
au virus un pouvoir pathogène suffisant pour
ne confère au lapin qu’une maladie atténuée,
lui permettre de déclencher spontanément une
génératrice d’immunité contre le virus L. L’anti-
affection morbide. La crainte de cette éventualité
limite en effet les possibilités d’emploi des
122

I
gène fixateur du complément n’est plus produit
Modes de I’infection
chez le lapin. Mais la souche L A peut être
réadaptée au lapin. Elle garde une virulence
Le virus lapinisé de la peste bovine n’est pas
toujours atténuée pour le boeuf, alors qu’elle
spontanément transmissible d’un animal infecté
reprend une grande partie de son pouvoir
à un animal sain. Brotherston (1951) conserve
pathogène pour le lapin (Reisinger et coll. 1954,
des animaux inoculés au contact d’autres bovins
Nakamura et Kishi 1954).
neufs qui, 21 jours plus tard, se révèlent parfai-
tement réceptifs au virus bovipestique.
Takematsu et Morimoto (1954) réussissent
Dans l’Est Africain, conformément au pro+
à, multiplier le virus des cultures de tissus ;
tocole de contrôle du vaccin, un taurillon neuf
par contre Piercy (1956) n’obtient pas de résul-
reste en contact avec les bovins ayant reçu les
tats favorables.
différentes dilutions a éprouver, et doit se
c
montrer réceptif à l’épreuve générale. Il n’est
pas signalé d’exception à cette règle.
ETUDE DU VIRUS CHEZ LE BOEUF
Le mode d’inoculation habituellement utilisé
4
chez le boeuf est la voie sous-cutanée.
Réceptivité
Selon Scott (1952) la dose infectante de
La succession des passages en série du virus
virus L est rtiduite au dixième, en utilisant l’ino-
culation intradermique. Sauf cas de pénurie
bovipestique sur lapin aboutit à un accroisse-
extrême, ce mode d’administration est à décon-
ment rapide de son-pouvoir pathogène pour cet
animal et, après une dizaine de transferts, la
seiller en raison des difficultés à le réaliser correc-
tement.
réaction thermique et les lésions deviennent
nettes. Simultanément, on observe une dimi-
L’utilisation d’autres voies (intramusculaire,
nution de l’agressivité pour le bœuf, très lente
intraveineuse) n’est pas signalée.
d’ailleurs ; il faut ‘attendre plusieurs dizaines
de passages sur lapin avant que la maladie
L’infection chez le boeuf
conférée au bœuf cesse d’être mortelle.
Le virus bovipestique lapinisé provoque chez
.
Au stade d’atténuation actuellement atteint
le boeuf une affection de gravité variable selon
(plus de 800 passages), la souche Nakamura III
les races et les individus, dont l’intensité paraît
a conservé le pouvoir d’infecter toutes les races
refléter la sensibilité à la peste bovine.
-
bovines sensibles à la peste bovine.
On peut classer le comportement de bovins
Le vaccin a été utilisé avec succès : en Mongolie
en trois types :
par Isogai (1944), en Chine par Cheng et Fisch-
10 Chez les races hypersensibles à la peste
man (1948), au Thailande par Kutabutra et
bovine (race de Corée, race noire du Japon)
coll. (1949) et Hudson et coll. (1950), à Hong
le virus bovipestique détermine une maladie
Kong, par Alton (1950), Watson (1951), dans
analogue à la peste bovine, subaiguë. Après une
l’Est Africain par Brotherston (195 l), en Gambie
incubation de quatre à cinq jours, débute une
par Fulton (1951), en Gold Coast par Simpson
forte hyperthermie dépassant 40D C, puis appa-
(1954)
en Nigéria, en Afrique Occidentale
raissent des signes cliniques : tristesse, anorexie,
Française par Momet et coll. (1953), au Congo
nécrose des muqueuses de la cavité buccale,
Belge par Bugyaki (1955), en Indochine par
diarrhée souvent teintée de sang. Une forte
Stevenin (1955), au Viet Nam enfin (1957).
proportion d’animaux succombent (30 à 60 p. 100)
Les races locales et importées d’Europe se sont
Reisinger (1950) observe même cinq mortalités
révélées réceptives au virus. Si celui-ci pro-
dans un lot de 6 veaux coréens. Le dernier
voque parfois des réactions alarmantes, voire
guérit après une longue maladie.
- excessives, il n’est pas signalé d’échec à l’établis-
sement de l’immunité. La souche Nakamura III
Chez ces animaux, l’emploi du vaccin bovi-
est capable de provoquer chez toutes les races
pestique lapinisé est contre-indiqué, et avant la
* de bovins inoculés, une affection génératrice
mise au point: de souches plus atténuées (virus
d’immunité pouvant revêtir une forme clinique-
lapinisé - avianisé
en particulier) l’injection
ment inapparente, ou entraîner l’apparition de
simultanée de sérum hyperimmun était indis-
symptômes morbides plus ou moins graves. Cette
pensable pour diminuer les réactions et limiter
sensibilité au virus L semble conditionnée princi-
la mortalité.
paiement par la race, l’âge et l’état d’entretien.
20 Chez les races sensibles à la peste bovine
*
123

~
Vaccti-
NombreT-
Réaction thermique
- -
Auteur
Territoire
Race
Age
tion an-
: Il<
Ier
térieure an3m3u
=-P- Début mréejours)
l -
Nakamra (1942)
Japon
Noire
0-- .-.-- ~
Reisinger (1951)
CO&S
Locale
0
6
6 1 100
fc1
-
-
- - .
Noire
6
6
100
f”0:
Raisinger ( 1954)
Japon
Holatein
3
3
100
14
Bovins - Buffles
-
faible
2
Chine
U.S.A.
361
Alton (1950)
Hong-Kong
6
mois
-
9.000
* 1
~.
Watson (1951)
Hong-Kong
12 mois
-
1.184
12
mois
-
272
3e
8
Var
~-
Brotherston ( 195 1)
Kenya
toue âges
-
7OC
:‘a
Ghzw
Locale
adultes
2 0 0
4e
4à8
veaux
4e
4à8
Wells (1951)
Ougan~
Locale
adultes
18.200
48
4h8
veaux
4e
488
adultes
4 0
- 50 env.
44%
1 à2
- -~ .-.-~--
Scott (1954)
5e
3
-..-... -
Xerys
Ubu x européen
-
0
..----
-_~
Brown et coll.
0
0
---l-
(1955)
Kenya
Guernesey
18 mois
+
98
18 mois
0
4 7
47
100
6
-.
Rapports annuels
Kenya
Toutsa races
toue âges
+Ou0
?
Anonyme (1951)
Nigéti
Zkbu
Matunl
Zébu,
18 mois
-
68
5e
Plowright (1957)
Nigéris
Zébu
18 mois
-
4 5
5e
.
ZÉbu
18 mois
-
22
5e
-~
r
Zébu
9 3
Simpson (1954)
Gold Coaat
ZiSbu
18 mois
+
3 0 6
ZBbu
18 mois
0
3 6 0
N’ikU8
_- ._..~
~--
-
- - -
Birkett (1958)
Sierra Leone
N’rhma
tous eges
+ ou 0
4e-5e
2à3
1,
-
-
-Y
1 -.~_
_-.
IlIutem - Guerret
Guin6e faf3
NVkC?l
1-2 aIL3
0
:e-je
7h8
va1
(1954)
9
1
-~
21s et coll. (1957)
Congo belge
x rébu
tous Ilges
+ GU 0 324.57;I
'ugaces
.--
Indochine
Buffle
jeu-le
0
60
48 / EX
5&e
val
Buffle
jeune
0
15
12
F!il
-~
-. --
N’Guyen ba Luang
-
‘_
lc
Viet Nzm
Buffle
1
(1957)
B o v i n
44.5cc
-
,-
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Mornet et coll.
S Énégal
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12 moi?
0
2 7
à
(1955)
-~
-~. --._-- .~. .--.
- -._~_
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Non publié
SOUdan
N’lkMI
12 mois
0
7
8 à 13
-~
.~
Non publi8
8te d’ivoire
N’hIE%
12 mois
0
17
4àfi
1 2
-
-
- - -
8te d’ivoire
N’ïlUEl
3 à 18 m.
0
4 9
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8te d*Ivoire
N’Dama
tous âges
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1,200
-
I

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-

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+
Guinée f a e
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tous &-es
0
1.355
-_-
‘-.
3ak3r
ZBbu x N’I&ca
9 mois
0
6
3e-4e
489
‘75
-

Zignes cliniques
I
#oriz
I
3
Intensité
,”
TABLEA
te
G
100
-
-
Nécrose buccale, diarrh6e
5
83
te
6
100
5e
lc-12
Nécrose buccale, diarrh6e
2
33
ère
-
l-1'
-
0
0
Inappétence, quelques
1 - ! - 1
avortements
I
I
I
Inappétence, baisse production
laitière
9e
.:
Ye
:Z-é
#le
0
Anorexie, diarrhée, ulcèree buccaux,
0
jetage, conjonktivite
--_-
.-
-
-
- faible
-
Diarrhée, larmoiement
-~
-
-
-
_-..-
6
5
-
Inappétence, larmoiement
-
-
-
-
Anorexie, larmoiement, diarrh6e
(2@)
ble
re
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I-
I
Marrhee
Larmoiement, diax&be
sanglante
T----‘A----
,---‘-ment,
1 25
1
50 / Ye-12e j 3 à 4 1

1
2
F@actions observkes
095
bI i 4 l- I
chez les jeunes
-
Diarrhée, lermoiement, avortements,
103
7,6
IOe-17e
1015
2,95
Mortalit6 exclusive-
signes cutanés
ment chez les jeunes
(I
-
OC
-
-
-
DierrhBe
r

bétail, peuplée de bovins de race N’Dama,
L’évolution totale dure une semaine, sauf
est normalement indemne de peste bovine, et
dans les cas graves, chez environ 2 p. 100 de
aucune prophylaxie médicale n’y est pratiquée.
l’effectif. Il est alors nécessaire de recourir au
En 1957, devant la menace de peste bovine
sérum. Dans ces conditions, la mortalité ne
sévissant dans les régions frontalières du Sénégal
dépasse pas 0,05 p. 100 de l’effectif.
et de Guinée Portugaise, il est décide de créer
Les réactions cliniques offrent donc une fré-
une zone d’animaux vaccinés, 2.000 doses de
quence et une intensité variant dans de très
virus L sont utilisées selon le dosage habituel,
larges proportions selon la race bovine en cause,
chez les bovins de tout âge. Seules, les réactions
l’âge des animaux vaccinés et, semble-t-il, leur
cliniques peuvent être notées. Deux contrôles
état d’entretien.
des effectifs sont effectués l’un 12 à 17 jours
après vaccination, l’autre 28 jours plus tard.
La race joue un rôle indiscutable. Dans l’Est
Le premier contrôle fait apparaître,
s u r
africain, peuplé de zébus et produits de croise-
1.355 animaux visités, des signes cliniques
ment zébus-européens, les signes morbides
visibles chez 103 animaux (7,5 p. 100). Selon
sont rares (0,03 p. 100 de l’effectif vacciné).
les renseignements recueillis, le pourcentage
Dans les régions à bovins sans bosse (Nigéria.
total des réagissants est de 15 p. 100 au minimum
Sierra Leone, partie méridionale de l’A.O.F.,
en tenant compte des réactions faibles et fugaces.
Gold-Coast) une forte proportion d’animaux
Sur ces 103 réagissants, contrôlés de visu, on note :
réagissent.
81 : diarrhée, parfois sanguinolente, durant 4
Le meilleur exemple est fourni par la compa-
à 5 jours.
raison entre les résultats de la campagne de vacci-
11 : signes oculaires (larmoiement séreux à nation au Congo Belge, et l’essai d’utilisation
muco-purulent). - accompagnés ou non
du virus L en Guinée française. Il s’agit, dans
de jetage.
les deux cas, de populations bovines non pré-
munies contre la peste bovine depuis une longue
5 : diarrhée et signes oculaires.
période.
3 : lésions cutanées.
Au Congo Belge, peuplé par les races Lug-
3 : avortements après le 7a mois de gravidité.
waret (zébu) et Bahema (croisement zébu et
Les animaux de plus de 7 ans ne réagissent
boeuf Hamite) les réactions graves n’affectent
pas. Les réagissants se répartissent ainsi :
qu’une part infime de l’effectif (0,04 p. 100)
55 veaux, 26 jeunes de 12 mois à 3 ans, 22 adultes
et seuls quelques décès sont enregistrés, après
de 3 à 7 ans. La production laitière baisse chez
324.577 vaccinations. Par contre, en Guinke
la majorité des femelles et, pour certaines, durant
française, sur des bovins N’Dama, 15 p. 100
une longue période.
de l’effectif présente des signes morbides et
Au second contrôle, effectué 35 à 40 jours
la mortalité atteint 3 p. 100. De même au Sierra
après vaccination, il est reconnu que 40 réagis-
Leone, sur le même bétail dont l’effectif est
sants sont morts, en majorité des veaux, et que
régulièrement immunisé, 20 p. 100 des animaux
20 autres vaches ont avorté.
font de la diarrhée, et près de 1 p. 100 de morta-
lité est enregistré.
Il s’agit évidemment d’un cas particulier,
celui d’un effectif absolument neuf à la peste
La race N’Dama paraît donc relativement
bovine. La dernière épizootie remonte en effet
sensible au virus L.
à 1949, et depuis 1952 il n’a pas été effectué
L’ûge conditionne également la fréquence
de vaccinations antipestiques. La gravité des
et l’intensité des réactions et les auteurs sont
réactions est d’autant plus surprenante qu’en
unanimes à reconnaître que les accidents post-
1954 Illartein et Guerret opérant sur des sujets
vaccinaux interviennent essentiellement chez -
de même race, concluent à la parfaite innocuité
les jeunes. Ils subissent en effet leur première
du vaccin.
vaccination et l’absence de sensibilisation de
- En ce qui concerne les bubalins, ils
leurs mécanismes producteurs d’anticorps ne
.
montrent une sensibilité marquée : Stevenin
leur permet pas de parvenir rapidement à l’état
(1955) note un pourcentage élevé de réagissants
d’immunité. L’observation en Guinée française
(50 à 80 p. 100) présentant du larmoiement, d’un effectif neuf montre que les veaux (jusqu’à
du jetage, de la diarrhée. Les mêmes symptômes
12-l 5 mois) sont particulièrement affectés et
sont observés par N’ Guyen Ba Luong au Viet
paient le plus lourd tribut aux incidents, plus
Nam, du 3” au 5e jour suivant l’injection.
ou moins retardés, de I’immunisation.

(buffles asiatiques, bœufs sans bosse d’Afrique,
un moyel pratique de contrôler l’efficacité.
races européennes et leurs produits de croise-
Wells (195l), en Ouganda, observe cependant
ment) le virus L est relativement bien toléré.
50 p. 100 de réactions dans un troupeau de
Une certaine proportion d’animaux,
jeunes
40 adultes.
surtout, montrent une réaction thermique plus
ou moins accentuée, et parfois des signes cli-
En Afrique Occidentale, les réactions paraissent
niques tels que larmoiement, diarrhée, lésions
plus constantes. Au Nigeria, il est signalé (1951)
buccales.
que 15 p. 100 des zébus et 100 p. 100 des bœufs
sans bosse de race Maturu font une réaction
3 Chez les races relativement résistantes à
thermique., Plowright (1957) considère que
la peste bovine (zébus africains) les réactions
63,6 p. 100 des jeunes zébus de 3 à 12 mois
thermiques sont rares, peu intenses, et les signes
réagissent. Simpson (1954) en Gold Coast,
cliniques exceptionnels.
indique 68 p. 100 pour les jeunes zébus, non
Les observations relatives aux réactions notées
vaccinés antérieurement et 80 p. 100 pour les
par les différents auteurs sont rassemblées dans
bœufs sans bosse. Birkett (1958) au Sierra Leone,
le tableau II. Beaucoup d’éléments font défaut,
note chez 90 p. 100 des bovins N’Dama inoculés
les renseignements concernant les* immuni-
avec du virus frais une élévation thermique de
sations en brousse ne peuvent avoir la rigueur
2,l C en moyenne aux 5” ou 6” jour.
des opérations menées sur un effectif restreint
En général, elle débute vers le 4~ ou le 5’ jour
entretenu dans un laboratoire ou un établis-
suivant l’infection, parfois le 3e, ou les 6-7” jours.
sement d’élevage.
L’ascension de la température est souvent plus
Si nous éliminons les races hypersensibles
rapide que le déclin. Le maximum est atteint
chez lesquelles l’usage de ce vaccin est abandonné,
du 5e au ee jour selon la durée de la réaction.
et les races résistantes, justiciables du virus
La valeur de l’élévation de température est
caprinisé, nous pouvons .juger de l’importance
variable.
des réactions provoquées par le virus L dans
Scott (1954) analysant statistiquement les
les conditions naturelles de son emploi.
températures de 311 animaux inoculés et de
Le plus grand nombre d’observations con-
113 non inoculés, démontre qu’une hyper-
cernent l’Est Africain ; quelques indications
thermie significative peut être décelée les 5e,
récentes recueillies en A.O.F. pourront être
6e et 7e jours.
discutées.
En fait, la valeur moyenne de cette hyper-
thermie reste faible :
Réaction thermique
le 5e jour, 3/lO de degré Fahrenheit : 0,2O C
C’est le premier et souvent le seul signe de
le 6e jour, 6/10 de degré
-
: 0,330c
l’infection. Encore ne s’observe-t-il que chez
le 7” jour, 7/10 de degré
-
: 0,4oc
une proportion d’individus variable suivant la
race.
Son étude est presque exclusivement
Il s’agit bien entendu d’une moyenne, et les
limitée aux expériences menées dans les labora-
variations individuelles peuvent être beaucoup
toires ou les centres d’élevage. Au cours de
plus marquées. Ainsi Brown et coll. (1955)
l’emploi du vaccin en brousse, seuls des sondages
observent dans un troupeau à forte domi-
peuvent être pratiqués.
nance de sang Guernesey des réactions attei-
Les animaux les plus sensibles à la peste
gnant 41 O C.
bovine présentent des poussées sensibles de
En A.O.F., la majorité des réactions se tra-
température,
alors que les races résistantes
duisent chez les bœufs sans bosse par une élé-
n’offrent qu’un faible pourcentage de réagis-
vation de 1 O à 1 O5 C par rapport aux tempéra-
sants, et une différence thermique faible. Les
tures matinales moyennes. Des différences plus
jeunes réagissent plus particulièrement, mais il
importantes peuvent être notées, la température
s’agit souvent de leur première vaccination,
dépassant alors 40” C. Ces réactions plus graves
et leur réceptivité est encore totale.
se compliquent souvent d’autres symptômes.
Dans l’Est africain, Brotherston (195 1) signale
La durée de I’hyperthermie varie de 2 à
l’absence presque générale de réaction thermique
10 jours, en moyenne 3 à 4. En A.O.F., les réac-
chez les animaux locaux (zébus), les races euro-
tions thermiques prolongées extériorisent sou-
péennes et leurs croisements. Ce fait est consi-
vent une complication parasitaire : piroplas-
déré comme un inconvénient puisqu’il supprime
mose, trypanosomiase.
126
?

w
Réactions cliniques
Au Nigéria, un rapport de 1951 note une faible
Divers symptômes peuvent s’observer au cours
proportion d’animaux présentant après vacci-
de l’infection. Les uns sont des signes généraux,
nation diarrhée et larmoiement.
tristesse, abattement, inappétence, avortement
Simpson (1954), au Gold Coast, relève chez
chez les femelles en état de gestation avancée,
les zébus 5 p. 100 d’animaux atteints d’inap-
baisse de la production laitière (temporaire ou
pétence et de larmoiement.
définitive).
A~I Congo Belge, les réactions graves, avec
Les autres traduisent l’action du virus sur
lisions buccales, n’affectent que 0,04 p. 100 des
certains tissus :
vaccinés, tout particulièrement les jeunes. Ce
- signes oculaires : larmoiement bilatéral,
chiffre est à rapprocher de celui observé au Kenya,
accompagné ou non de conjonctivite.
où 0,03 p. 100 des bovins vaccinés offrent des
.
-
réactions sévères.
signes digestifs : ulcérations de la muqueuse
buccale, rappelant celles observées dans la peste
Birkett (1958), au Sierra Leone, estime que
bovine, inappétence, diarrhée, parfois teintée
dans 50 p. 100 des cas, les animaux inoculés
de sang à la suite d’une complication cocci-
présentent de l’anorexie pendant 2 ou 3 jours,
dienne.
au moment du maximum thermique, que quel-
-
ques-uns ont du larmoiement, et que 20 p. 100
signes cutanés, semblables à ceux de la
font une diarrhée débutant les 9e ou 10” jour
forme cutanée de la peste bovine.
et durant 3 à 4 jours. Ces symptômes sont
Ces différents signes se manifestent isolé-
plus marqués en mauvaise saison.
ment ou sont diversement associés. Ils repré-
En A.O.F. le contrôle des réactions s’effectue
sentent les réactions visibles dont l’incidence
rarement en brousse. Nos renseignements con-
peut être aisément reconnue même dans les
cernent surtout les expériences menées en effectif
grands effectifs. On possède cependant peu de
surveillé (laboratoires ou fermes administra-
renseignements précis sur l’apparition, la fré-
tives).
quence et l’évolution de ces symptômes.
- Au cours de titrages de vaccin, sur 24 ani-
Cheng et Fischman (1948) rapportent avoir
\\
maux nous observons 5 réactions caractérisées
parfois observé sur les bovins et buffles d’eau
par du larmoiement et une diarrhée teintée
chinois de l’inappétence pendant 2 jours et
de sang pendant 4 à 5 jours. Un animal meurt
quelques avortements. Dans des troupeaux
des suites de la réaction.
i
laitiers, (races Jersey, Holstein, Shorthorn et
Ayrshire) une diminution notable de la produc-
- Dans l’effectif d’un établissement d’éle-
tion laitière s’observe du 7” au 15e jour après
vage, 49 animaux de 3 à 18 mois sont vaccinés
vaccination. Alton et Watson (195 l), à Hong
pour la première fois : 50 p. 100 présentent de
Kong, signalent de l’inappétence et de la diar-
l’inappétence, du larmoiement et de la diarrhée
rhée chez les veaux.
à partir du 9” ou 12” jour après vaccination,
rétrocédant en 3-4 jours. Un animal meurt
Brotherston (195 1) ne constate pas au Kenya
un mois après.
de réaction visible au cours de ses essais et
contrôle que la production laitière elle-même
A leur première vaccination sur six jeunes
n’est pas troublée. Par contre, Wells (1951),
bovins nés à la Ferme du Laboratoire Central
en Ouganda, reconnaît de la toux, du larmoie-
de I’Elevage à Dakar, de race N’Dama x 114
ment et de la diarrhée, particulièrement chez
sang zébu, âgés de 3 à 9 mois, cinq présentent
les veaux.
une réaction thermique, très accentuée chez
Green (195 1). au Tanganyika, observe chez
deux d’entre eux (températures matinales supé-
_
les bovins de race Ankole une forte hyperthermie
rieures à 40~’ C pendant 4 à 5 jours) à partir du
suivie parfois d’inappétence et de diarrhée.
4” jour suivant la vaccination. Ces deux animaux
Brown, Scott et Brotherston (1955) notent dans
montrent après les 9a-10e jours une diarrhée
un troupeau, des réactions importantes se tra-
profuse durant 5 à 6 jours. Il s’agit d’animaux
m
duisant par du jetage, de la conjonctivite, de
entretenus en semi-stabulation, recevant une
l’anorexie, des ulcérations de la muqueuse
nourriture dappoint, et en parfait état général.
buccale, de la diarrhée, parfois teintée de sang.
- Une observation fort
intéressante
est
Ces signes apparaissent 9 à 12 jours après inocu-
effectuée en Guinée française fin 1957. La région
lation et régressent 5 à 6 jours plus tard. Tous
du Fouta Djallon, géographiquement bien déli-
les animaux guérissent.
mitée, à l’écart des courants commerciaux de
.
127

bétail, peuplée de bovins de race N’Dama,
L’évolution totale dure une semaine, sauf
est normalement indemne de peste bovine, et
dans les cas graves. chez environ 2 p. 100 de
aucune prophylaxie médicale n’y est pratiquée.
l’effectif. II est alors nécessaire de recourir au
En 1957, devant la menace de peste bovine
sérum. Dans ces conditions, la mortalité ne
sévissant dans les régions frontalières du Sénégal
dépasse pas 0,05 p. 100 de l’effectif.
et de Guinée Portugaise, il est décidé de créer
Les réactions cliniques offrent donc une fré-
une zone d’animaux vaccinés, 2.000 doses de
quence et une intensité variant dans de très
virus L sont utilisées selon le dosage habituel,
larges proportions selon la race bovine en cause,
chez les bovins de tout âge. Seules, les réactions
l’âge des animaux vaccinés et, semble-t-il, leur
cliniques peuvent être notées. Deux contrôles
état d’entretien.
des effectifs sont effectués l’un 12 à 17 jours
après vaccination, l’autre 28 jours plus tard.
La race joue un rôle indiscutable. Dans l’Est
L e premier contrôle fait apparaître,. sur
africain, peuplé de zébus et produits de croise-
1.355 animaux visités, des signes chmques
ment zébus-européens, les
signes
morbides
visibles chez 103 animaux (7,5 p. 100). Selon
sont rares (0,03 p. 100 de l’effectif vacciné).
les renseignements recueillis, le pourcentage
Dans les régions à bovins sans bosse (Nigéria.
total des réagissants est de 15 p. 100 au minimum
Sierra Leone, partie méridionale de l’A.O.F.,
en tenant compte des réactions faibles et fugaces.
Cold-Coast) une forte proportion d’animaux
Sur ces 103 réagissants, contrôlés de visu, on note :
réagissent.
81 : diarrhée, parfois sanguinolente, durant 4
Le meilleur exemple est fourni par la compa-
à 5 jours.
raison entre les résultats de la campagne de vacci-
11 : signes oculaires (larmoiement séreux à nation au Congo Belge, et l’essai d’utilisation
muco-purulent). - accompagnés ou non
du virus L en Guinée française. Il s’agit, dans
de jetage.
les deux cas, de populations bovines non pré-
munies contre la peste bovine depuis une longue
5 : diarrhée et signes oculaires.
période.
3 : lésions cutanées.
Au Congo Belge, peuplé par les races Lug-
3 : avortements après le 7e mois de gravidité.
waret (zébu) et Bahema (croisement zébu et
Les animaux de plus de 7 ans ne réagissent
bœuf Hamite) les réactions graves n’affectent
pas.
Les réagissants se répartissent ainsi :
qu’une part infime de l’effectif (0,04 p. 100)
55 veaux, 26 jeunes de 12 mois à 3 ans, 22 adultes
et seuls quelques décès sont enregistrés, après
de 3 à 7 ans. La production laitière baisse chez
324.577 vaccinations. Par contre, en Guinke
la majorité des femelles et, pour certaines, durant
française, sur des bovins N’Dama, 15 p. 100
une longue période.
de l’effectif présente des signes morbides et
Au second contrôle, effectué 35 à 40 jours
la mortalité atteint 3 p. 100. De même au Sierra
après vaccination, il est reconnu que 40 réagis-
Leone, sur le même bétail dont l’effectif est
sants sont morts, en majorité des veaux, et que
régulièrement immunisé, 20 p. 100 des animaux
20 autres vaches ont avorté.
font de la diarrhée, et près de 1 p. 100 de morta-
lité est enregistré.
Il s’agit évidemment d’un cas particulier,
celui d’un effectif absolument neuf à la peste
La race N’Dama paraît donc relativement
bovine. La dernière épizootie remonte en effet
sensible au virus L.
à 1949, et depuis 1952 il n’a pas été effectué
L’âge conditionne également la fréquence
de vaccinations antipestiques. La gravité des
et l’intensité des réactions et les auteurs sont
réactions est d’autant plus surprenante qu’en
unanimes à reconnaître que les accidents post-
1954 Illartein et Guerret opérant sur des sujets
vaccinaux interviennent essentiellement chez
de même race, concluent à la parfaite innocuité
les jeunes. Ils subissent en effet leur première
du vaccin.
vaccination et l’absence de sensibilisation de
- En ce qui concerne les bubalins, ils
leurs mécanismes producteurs d’anticorps ne
montrent une sensibilité marquée : Stevenin
leur permet pas de parvenir rapidement à l’état
(1955) note un pourcentage élevé de réagissants
d’immunité. L’observation en Guinée française
(50 à 80 p. 100) p résentant du larmoiement,
d’un effectif neuf montre que les veaux (jusqu’à
du jetage, de la diarrhée. Les mêmes symptômes
12-l 5 mois) sont particulièrement affectés et
sont observés par N’ Cuyen Ba Luong au Viet
paient le plus lourd tribut aux incidents, plus
Nam, du 3e au 5e jour suivant l’injection.
ou moins retardés, de l’immunisation.
128

.
Enfin, l’état d’entretien des animaux influe
avant son utilisation extensive. Tous les facteurs
sur leur comportement. Birkett (1958) affirme
conditionnant l’apparition des réactions graves
que les symptômes sont particulièrement accen-
ne sont pas connus, et des accidents peuvent
tués durant la mauvaise saison et recommande
survenir sans cause décelable.
de vacciner au Sierra Leone durant la saison
sèche (novembre à mai).
Lésions
La sensibilité accrue des jeunes est également
Selon Thiéry (1956) les seules lésions observées
à rapprocher des mauvaises conditions dans
chez un unique boeuf sans bosse, sacrifié le
lesquelles s’effectue le sevrage. La sécrétion
7e jour après inoculation, sont histologiques et
lactée des mères est faible, et le jeune doit rapide-
intéressent les follicules lymphoïdes. Les cellules
ment chercher un complément alimentaire.
réticulaires des centres germinatifs révèlent en
De plus, en saison sèche, le pâturage précaire
leur sein des débris nucléaires et les cellules
maintient l’animal en médiocre condition pour
lymphoïdes de ces zones sont moins nombreuses.
réagir efficacement à l’agression virale.
Ces modifications siègent surtout au niveau des
plaques de Peyer entourant la valvule iléo-caecale
4
En zone guinéenne, il existe un parasitisme
latent ou chronique, par helminthes, coccidies,
et sont bien moins marquées sur les autres
piroplasmes, trypanosomes, etc.. . L’état de
plaques de Peyer, les ganglions et les amygdales.
moindre résistance créé par l’action du virus
Le Rapport Annuel du Kenya (1956) signale
peut permettre une exacerbation de ces agents qui
que les bovins sacrifiés à la fin de la période de
prennent alors la relève et aggravent l’état du
multiplication du virus montrent des lésions
malade.
faibles mais typiques de peste bovine.
Les manifestations cliniques débutent en
Une étude histopathologique d’animaux pré-
règle générale entre le 9e et le 12” jour suivant
sentant des réactions graves (lésions buccales)
l’intervention, parfois encore plus tardivement,
permettrait peut-être d’élucider les points obs-
l!je et même 17e jour. Ces réactions différées
curs de la pathogénie du virus.
sont signalées au Congo Belge (érosions buccales
au 1 5e jour), en Guinée française (réactions appa-
Pathogénie
raissant du 16e au lSe jour). Si une diarrhée en
Après son inoculation au boeuf, le virus ne
fin de &action peut être expliquée par une infec-
peut être mis en évidence pendant une phase
tion coccidienne par exemple, l’apparition après
d’éclipse de 4 jours (Rapport annuel Kenya
15 jours d’érosions des muqueuses buccales,
1955). On observe ensuite une virémie durant
directement liées à l’action spécifique du virus
six jours, et la teneur en virus du sang et des
est plus difficile à concevoir, puisqu’à ce moment
organes s’accroît jusqu’au Se jour. Le titre
l’animal possède une immunité active lui per-
maximum ne dépasse pas 10°,5 pour le sang et
mettant de neutraliser de fortes quantités de
102s5 doses infectantes/lapin par gramme d’or-
virus.
ganes les plus riches : ganglions lymphatiques
Brown, Scott et Brotherston (1955) ne peuvent
et muqueuse de la caillette. Un titrage effectué
mettre le virus en évidence par inoculation au
à Dakar indique pour la rate et les ganglions
lapin de sang provenant d’animaux réagissant
lymphatiques une teneur de 10’ à 103 D.M.I.
fortement Il à 12 jours après vaccination. Les
lapin par gramme de tissu.
réactions semblent donc apparaître après la
Dans le sang, le virus serait supporté par les
phase de virémie. Par ailleurs, des bovins recevant
leucocytes.
150 ml de sang prélevé sur ces mêmes animaux,
se révèlent immunisés à l’épreuve et la seule
La virulence de la muqueuse de la caillette
exnlication nlausible semble être une immunité
et des ganglions lymphatiques peut être démon-
trée après la fin de la virémie mais ne dépasse
1
passive conférée par le sang. Ceci prouverait
que des signes cliniques se manifestent après
pas le 12e jour suivant l’inoculation.
l’apparition des anticorps protecteurs.
Immunité
m
Il apparaît ainsi que certaines races bovines,
en particulier d’Afrique, offrent une sensibilité
Après inoculation d’une dose suffisante de
marquée au virus Lovipesiique lapinis; et que
virus, les bovins résistant à son action pathogène
l’emploi de ce vaccin peut entraîner des pertes
acquièrent constamment l’immunité contre la
sensibles. Il est indispensable de contrôler
peste ; tous les auteurs sont d’accord sur ce point.
l’innocuité du produit par des tests nombreux
La résistance est effective vis-à-vis des épreuves
129

,
pratiquées, soit par contact avec des animaux
que 8 jours après vaccination. Le fait est con-
malades (Brotherston
\\
1951).
,,
soit nar
I
iniection
firmé à plusieurs reprises.
parentérale de produits virulents, même ‘à très
A Dakar, la vaccination d’un troupeau réceptif,
forte dose : ainsi des zébus supportent sans
dès l’apparition des premiers cas de peste bovine,
trouble, 11 jours après vaccination, l’inoculation
n’empêche pas l’atteinte de l’effectif total.
de 35 ml de sang d’animal pestique qui déclenche
L’utilisation
du virus bovipestique lapinisé
chez les témoins une peste mortelle à la dose de
ne modifie pas la marche de l’épizootie.
1 ml (Dakar, ncn publié).
N’Cuyen Ba Luong et coll. (1957) signalent
L’immunité est acquise même en l’absence
que les animaux déjà contaminés réagissent
de toute réaction organique décelable (Brothers-
fortement à la vaccination et que l’issue est
ton 1951).
souvent fatale.
La recherche du temps minimum d’établis-
Les résultats favorables sont acquis si la vacci-
sement de l’immunité à fait l’objet de plusieurs
nation précède la contamination. L’usage du
travaux et les résultats obtenus par les diffé-
rents auteurs ne concordent pas toujours.
vaccin dans un foyer est illusoire.
*
Brotherston (1951) tente d’infecter par une
Plutôt qu’une interférence entre le virus-vaccin
souche bovipestique virulente des bovins vac-
et le virus de la peste bovine, il semble se déve-
cinés 48, 84 ou 108 heures auparavant. Les
lopper une immunité rapide, suffisante pour
animaux résistent après 84 à 108 heures, soit
neutraliser les quantités infimes de virus qui
4 à 5 jours. Par ailleurs, le même auteur obtient
transmettent la maladie dans les conditions
d’excellents résultats par l’usage du vaccin
naturelles.
lapinisé dans un effectif contaminé (Brothers-
La recherche de la durée de l’immunité con-
ton 1951). Les troupeaux en contact avec les
férée par le virus bovipestique lapinisé n’a fait
animaux malades, inoculés avant l’apparition
l’objet que d’un petit nombre seulement d’expé-
des premiers cas de peste bovine, ne subissent
riences valables. Il est en effet difficile de main-
qu’une faible mortalité (4,9 p. 100). Sur 257
tenir pendant plusieurs années un effectif
animaux appartenant à des troupeaux où la
vacciné parfaitement isolé de tout risque de conta-
peste se manifeste et traités par sérumisation
mination par un virus sauvage qui renforcerait
.
et virus capripestique, 146 meurent. Sur 1024
une immunité déclinante.
animaux ayant été en contact avec cet effectif
Les opinions varient suivant les auteurs :
infecté, et traités au virus L, 50 meurent soit
selon Nakamura et coll. (1943) la durée de
. .
4,9 p. 100. 605 animaux non contaminés ne l’immunité dépasse 12 mois, selon Cheng et
subissent aucune perte après vaccination. Le
Fischman (1948) 14 mois (chez le buffle chi-
virus L confère donc une immunité assez rapide
nois), selon Piercy (1953) 25 mois, selon Datta
pour permettre à la majorité des animaux
(1954) 41 mois, enfin selon Birkett (1958)
contaminés de résister malgré l’apparition de
49 mois. Ce dernier opère en Sierra Leone, où
cas de peste dans le troupeau quelques jours
aucun foyer de peste bovine n’est décelé depuis
après la vaccination.
1953.
Cette prompte apparition de la résistance est
Brotherston (1957) souligne que la durée de
confirmée par les auteurs de Kabete (Rapport
l’immunité est, selon certains, directement
annuel E.A.V.R.O. 1950) qui l’observent
proportionnelle à l’intensité de la réaction post-
100 heures après la vaccination.
vaccinale. Les races les plus sensibles conser-
Simpson (1954) inocule une souche virulente
veraient plus longtemps leur résistance à la
à des zébus et à des N’Dama à intervalles déter-
maladie.
minés après injection du vaccin. Il observe que
Le même auteur attire l’attention sur ce fait
.
les animaux sont protégés si l’épreuve est pra-
que la méthode d’épreuve de l’immunité peut
tiquée plus de 72 heures après vaccination pour
influer sur les résultats : l’inoculation parentérale
les zébus et 84 heures pour les bœufs sans bosse.
est plus sévère que l’exposition au contact d’ani-
_
Illartein et Guerret (1954) estiment à 3-4 jours
maux malades. On peut craindre que l’utilisa-
le délai d’installation de l’état d’immunité.
tion de virus caprinisé comme matériel virulent
Par contre, plusieurs expériences menées en
ne fausse les résultats; or plusieurs chercheurs,
Côte d’ivoire, et non encore publiées, permettent
dont Piercy, Birkett, en font usage pour éviter
d’affirmer que les animaux ne sont efficacement
la création de foyers en zones indemnes.
protégés contre une injection de sang virulent
Il est certain en tout cas que le virus bovi-
<I
130

pestique lapinisé confère une immunité excé-
souche L.A inoculée soit à l’œuf embryonné,
dant largement une année. La revaccination
soit ;1 des embryons broyés, maintenus en survie
annuelle systématique des troupeaux, pratiquée
en cultures de tissus. Ces dernières techniques
dans certains territoires de l’Ouest Africain
nécessitent en outre une réaction de fixation
français, permet d’assurer un état de résistance
du complément couplée. La découverte par
à la quasi-totalité du cheptel.
Plowright et Ferris (1957) d’un effet cytopatho-
Cependant l’efficacité des revaccinations effec-
gène du virus bovipestique sur les cellules en
culture doit permettre la réalisation la plus éco-
tuées pendant la période de résistance est discu-
table, sinon nulle ; la connaissance de la durée
nomique et la plus aisée de cette méthode.
réelle d’immunité pour chaque race bovine
Peu de renseignements sont publiés sur le
serait utile, afin de déterminer l’intervalle
titre atteint, son évolution et la persistance totale
à respecter pour que les immunisations soient
des anticorps, ainsi que les relations entre le
efficaces.
titre et la valeur de l’immunité du sujet.
La vaccination par le virus L d’animaux ayant
Le Rapport annuel du Kenya 1955 indique
précédemment reçu des vaccins inactivés n’est
que le titre neutralisant 50 du sérum bovin,
possible qu’après un délai estimé à moins de
deux semaines après inoculation, est de lO-“,
14 mois par Brotherston et Purchase (1952),
et que ce niveau se maintient pendant au moins
et à plus de 9 mois par Piercy (1953). Cette
270 jours (la plus longue durée recherchée).
dernière observation peut d’ailleurs être inter-
Brown (1956) signale que les L-eaux no.uveaux-
prêtée différemment, Si on la rapproche de celle
nés, issus de mères réceptives à la peste bovine,
indiauéz nlus haut. où le virus L n’a pas modifié
sont aptes au même titre que les adultes à éla-
.
I
l’allure de l’épizootie dans un troupeau pleine-
borer des anticorps neutralisants après inocu-
ment réceptif. Le virus bovipestique lapinisé
lation de virus L.
n’a pas besoin d’être bloqué par une faible
immunité résiduelle pour se révéler inopérant
L’utilisation judicieuse des deux types de
dans un effectif où la maladie a déjà fait son
réaction, fixation du complément et séroneutrali-
apparition.
sation peut ‘donner d’utiles indications sur l’ins-
tallation et l’évolution de l’immunité.
Sérologie
Le virus L provoque dans le sérum des bovins
ETUDE DU VIRUS-VACCINAL
infectés la formation d’anticorps fixateurs du
Le virus bovipestique lapinisé est utilisé
complément et neutralisants.
comme vaccin contre la peste bovine chez les
Les premiers peuvent être mis en évidence
espèces naturellement affectées par cette maladie,
en présence d’un antigène composé de ganglions
bovins et caprins essentiellement. Sa prépara-
lymphatiques de boeuf infecté de peste bovine
tion et son utilisation connaissent quelques
(Nakamura 1957). Il s apparaissent après une
variantes tenant à certaines nécessités locales
à deux semaines, et atteignent, entre le 14’
et aux conceptions des auteurs.
et le 18” jour après I’infection, leur titre maximum.
En règle générale, le vaccin est préparé à
La valeur de celui-ci serait proportionnelle à
partir des tissus de lapins infectés. Dans cer-
l’intensité de la réaction post-vaccinale.
taines régions où l’élevage de cette espèce est
Ils persistent dans le sérum pendant un temps
peu répandu, l’emploi d’un virus obtenu par
variable, de quelques jours à plusieurs mois.
passage sur un autre animal peut être envisagé.
Il semble aussi qu’ils gardent un titre plus élevé
Ainsi Cheng et Fischman (1948) suggèrent
durant une plus longue période chez les ani-
l’emploi des caprins réceptifs selon eux au virus L.
maux ayant fortement réagi à l’inoculation.
Mais ces expériences n’ont pas été poursuivies.
Les anticorps neutralisants apparaissent éga-
Hudson et Wongsongsarn (1956) préparent
lement durant la deuxième semaine suivant
leur vaccin à partir de rates de porcs siamois.
l’inoculation. Leur recherche s’effectue in U~UO
Ces procédés ne sont que des expédients et
par la méthode de séroneutralisation. Cette
le lapin reste l’animal le plus approprié à la
technique est très onéreuse, car elle exige de
fabrication du vaccin.
nombreux sujets d’expérience. Les premières
Deux modes de préparation sont possibles :
recherches sont effectuées au Kenya (Brown,
vaccin frais ou, de préférence, vaccin lyophi-
1956) sur lapin, et au Japon en utilisant la
lis& si l’équipement du laboratoire le permet.
131

Ces deux techniques sont assez différentes
t
d’aussi près que possible la dilution et être ache-
et seront examinées séparément.
vée dans le plus bref délai possible.
l” Vaccin frais
Conservation
La souche de virus est entretenue par passage
Les suspensions-mères sont utilisables pen-
continu de lapin à lapin, coupé de brèves périodes
dant un temps variable selon les auteurs : Cheng
de conservation par réfrigération à moins qu’un
et Fischman (1948) utilisent leur vaccin dans
stock de virus lyophilisé ne soit disponible
les huit heures suivant la préparation ; Els et
comme (( banque de souche )).
coll. (1957) fixen à quatre
t
iours la durée maxima
Des lapins en bonne santé, pesant entre
de conservation du vaccin concentré, et renou-
1,5 et 2 kilogrammes, reçoivent par voie intra-
velle- t en pratique le vaccin tous les deux jours :
veineuse, soit du sang infecté, soit une suspen-
N’Cuyen Ba Luong et coll. (1957) conservent
sion de ganglions lymphatiques. Ils sont sacrifiés
leurs suspensions-mères pendant une semaine,
le 3e jour après l’inoculation (60 à 70 heures
dans le mélange réfrigérant glace-sel marin.
plus tard). Les techniques de préparation varient
L’efficacité du vaccin en fin d’opération donne
alors selon les auteurs.
parfois lieu à un contrôle : Els et coll. (1957)
Nakamura (cité par Stevenin 1955) prélève
inoculent à un lapin 1 cm3 de dilution vaccinale
uniquement les ganglions lymphatiques mésenté-
(1/2 dose boeuf) et 1 cm3 d’une dilution à l,/20e
riques qui sont aussitôt broyés et dilués à 1 / 10”
de cette dernière. La vaccination est bonne
en solution physiologique. La suspension est
si les deux lapins réagissent (chaque dose boeuf
laissée à décanter pendant 2 heures au réfrigé-
contient au moins 40 D.M.I. lapin), satisfai-
rateur. Le surnageant dilué au l/25e constitue
sante si le premier lapin se révèle infecté (chaque
le vaccin, qui sera injecté à la dose de 2 cm3 par
boeuf a reçu au moins 2 D.M.I. lapin) et ineffi-
bovin. Chaque animal reçoit donc 8 mg de gan-
cace si aucun lapin ne réagit.
glions frais. Cheng et Fischman (1948) prélèvent
L .
a pratique a peut-être sanctionné cette
le sang des lapins par ponction cardiaque puis
technique, mais il semble que le rapport :
la rate et les ganglions lymphatiques. Les organes
sont broyés avec 4 parties de sang infecté, et
dose minima vaccinale bœuf
.--~ ~-. .
_ 2
une solution physiologique est ajoutée pour
dose minima infectante lapin
obtenir une suspension à l/lOOe. Après filtra-
soit très faible compte tenu des résultats rap-
tion, on inocule 1 cm3 par animal ; chacun reçoit
portés ailleurs (Mornet et coll. 1955 - Brothers-
donc 10 mg d’organes frais.
ton 1957) avec du vaccin lyophilisé, fixant ce
rapport à 1 OO- 150.
Simpson (1954) en Gold Coast et Els et coll.
(1957) au Congo Belge utilisent un procédé
Doses-Rendement
analogue. N’Guyen Ba Luong et coll. (1957)
suivent la technique de Nakamura (ganglions
Il est possible de tenir compte ici pour déter-
lymphatiques seuls).
miner la valeur du vaccin, à la fois du sang frais
et des organes entrant dans sa composition.
Birkett (1958) ne prélève que la rate et le
Bien que le plus grand nombre d’unités viru-
sang.
lentes soient contenues dans les ganglions
Les techniques de ces différents chercheurs
lymphatiques et la rate, l’apport du sang frais
sont rassemblés dans le tableau 1 Il.
est loin d’être négligeable puisqu’il contient
10.000 D.M.I. lapin par cm3 (Nakamura-Scott,
Utilisation
1954). Les quantités d’organes (rate et ganglions)
entrant dans la composition d’une dose de vac-
La suspension-mère préparée au centre de
cin sont assez importantes, 8 à 10 mg en moyenne.
fabrication est aussitôt réfrigérée, voire congelée,
II est regrettable que le vaccin n’ait pu être
après répartition.
titré jusqu’à son point final sur bœuf et sur lapin.
Le transport jusqu’au lieu d’utilisation s’effec-
Le titre varie évidemment avec les préparations,
tue dans la glace ou un mélange glace-sel marin
mais il eût été intéressant de connaître la valeur
afin d’obtenir une température plus basse. Pour
moyenne du vaccin.
l’emploi, la suspension-mère est diluée dans
Le rendement par lapin, sur les bases indiquées
des proportions définies à l’aide de solution
ci-dessus, s’établit aux environs de 400 à
physiologique réfrigérée. L’inoculation doit suivre
600 doses vaccinales boeuf. Els et coll. (1957)
132

*
au Congo Belge obtiennent plus de 700 doses
du virus fait l’objet de quelques recherches.
par lapin.
Nakamura et Kishi (1955) préparent un vaccin
lyophilisé composé de ganglions de lapins
2O Vaccin sec
infectés à la concentration de 5 p. 100 dans le
La souche vaccinale est conservée en stock
surnageant d’un broyat centrifugé d’embryons
à l’état sec et à basse température. Selon les
de poulets normaux avec une quantité égale
laboratoires, les lapins producteurs sont ino-
de solution glucosée à 1 p. 100.
culés, soit à l’aide de virus sec prélevé sur le
Un titre en virus de 10,’ est obtenu après
stock, soit à l’aide de virus frais provenant de
dessication.
la préparation précédente. On peut ainsi effec-
L’expérience reprise à Dakar (1957) avec
tuer des séries de passages plus ou moins longues.
une concentration d’organes (rate et ganglions)
c
L’influence de la répétition des passages sur
portée à 15 p. 100 ne donne pas de résultats
lapins p’est pas encore entièrement élucidée,
et il semble préférable de les limiter, en recou-
favorables. Les pertes par lyophilisation sont
rant à la souche stock pour le départ de nouvelles
supérieures à celles enregistrées avec le vaccin
*
séries. Le virus frais donnerait des réactions plus
habituel et le titre final faible.
marquées et un titre en virus plus élevé.
A Muguga (Rapport annuel E.A.V.R.O. (1956)
Les lapins inoculés ayant montré la courbe
l’addition de colloïdes orotecteurs tels aue :
thermique habituelle sont sacrifiés 60 à 72 heures
bouillon Lemco, lait écré&, glucose à 7,5 p: 100,
plus tard par ponction cardiaque, et le sang
lactose à 7,5 p. 100 n’améliore pas le titre du
recueilli est défibriné. La rate et les ganglions
vaccin. A Dakar (1957, non publié) l’emploi,
lymphatiques de ceux qui portent des lésions
en remplacement du sang, d’un diluant composé
typiques sont prélevés, pesés, mélangés à une
de lactose et peptone, dans une solution saline
certaine quantité de sang, broyés au mixer et
tamponnée, ne se révèle pas non plus satis-
parfois au broyeur colloïdal.
faisant.
La suspension obtenue est filtrée sur gaze
Jusqu’ici, le sang est donc le meilleur véhicule
ou laine de verre, répartie en ampoules, congelde
de la suspension, et son seul inconvénient est
.
et desséchée sous vide à basse température. Les
de nécessiter un prélèvement par ponction
ampoules sont scellées sous vide et conservées
cardiaque, assez délicat à réaliser pour un opé-
à - 200 C. Ce schéma de préparation est géné-
rateur peu entraîné, et exigeant un temps
assez long.
*
ral. De légères variantes sont enregistrées d’un
centre à l’autre. Elles tiennent surtout aux
Sang et organes sont mélangés en proportion.
proportions de sang et d’organes entrant dans
différentes selon les centres de fabrications
la composition du vaccin,. aux modalités de
Leur rapport varie de 311 à 6/1. Les quantités
lyophilisation et au condltionnement du pro-
sont notées en ml pour le sang et en grammes
duit.
pour les organes. L’équivalence gramme-milli-
Le tableau IV résume les types de fabrication-
litre peut: être admise pour la commodité des
calculs,
l’erreur
commise étant négligeable
Commentaires
(la densité du sang de lapin est 1,05). Un ml de
suspension fournit environ 150 mg de produit
L’utilisation exclusive du sang défibriné comme
sec (Els 1957-Mornet non publié).
diluant est générale. L’addition de solution
saline s’est révélée néfaste à la conservation du
L
a
.
proportlon de sang influe peut-être sur
virus pendant le processus de dessication.
la conservation du virus durant la lyophilisation.
Cheng et Fischman (1948) signalent déjà des
Nakamura et Kishi (1955) observent des varia-
résultats inconstants lorsaue l’eau distillée ou
tions des titres de leur vaccin avant et après
une solution saline sont utilisées comme diluants.
dessication selon la proportion de tissu dilué
Mornet et coll. (1953) effectuent la même
dans l’extrait embryonnaire.
Ils enregistrent
remarque.
Le sang défib riné semble jouer
les pertes les moins importantes pour une con-
un rôle protecteur vis-à-vis du virus contenu
centration. tissulaire de 5 p. 100.
dans les organes. Il est donc logique de rappor-
La variation du rapport sang-organes modifie
ter le titre du vaccin aux seuls organes contenus
le conditionnement du vaccin en même temps
dans la suspension.
que la dose unitaire. Au Kenya, le vaccin est
L’utilisation de diluants autres que le sang,
réparti à la dose de 2 ml par ampoule, au Nigéria
possédant des propriétés protectrices vis-à-vis
1,5 ml, au Congo Belge 2 ml, à Dakar 1 ml.
L
133

Mais la concentration en organes détermine
proportions différentes de sang et d’organes,
également le nombre de doses vaccinales par
puisque la teneur en virus est liée à ces derniers.
ampoules, puisque les organes apportent la
Il nous semble préférable de rapporter les
quasi-totalité du virus.
doses inoculées aux quantités d’organes frais
II semble préférable de limiter le nombre de
ayant servi à leur préparation. Cette valeur est
doses vaccinales par ampoule au nombre de
bien déterminée et facile à convertir en poids
bovins pouvant être inoculés en 30 minutes,
sec de vaccin.
délai de conservation du vaccin reconstitué
La valeur des divers vaccins fabriqués peut
(Scott et Brotherston 1952). Ce nombre varie
être comparée sur cette base. Le tableau IV
selon les conditions de travail. En A.O.F., le
résume les résultats obtenus par titrages de
chiffre de 30 doses représente un maximum.
vaccins secs. Certains chiffres sont empruntés
à des articles originaux ou des rapports, les
Lyophilisation
autres calculés d’après leurs indications.
La suspension répartie en ampoules est
On constate qu’un gramme d’organes frais
congelée,
soit dans un congélateur à basse
fournit un produit sec dont la teneur en unités
température (- 30” C) soit sur les étagères
virulentes varie sensiblement selon les auteurs.
refroidies à - 40” C de la chambre à dessica-
Dans les premières expériences menées au
tion si l’appareil le permet (Secmul), soit par
Kenya (Brotherston 1951, Scott et Brotherston
évaporation sous vide (Self freezing), les ampoules
1952) la D.M.I. lapin varie de 0,011 à 0,OOll mg
étant centrifugées pour éviter le moussage, soit
d’organes, soit pour ceux à un titre de 1 04,a5 à 1 05,”
enfin dans un bain d’alcool refroidi par la glace
D.M.I. par gramme. La D.M.V./bœuf est réduite
carbonique.
dans les meilleures conditions à 0,l 1 mg d’or-
Le froid produit par la sublimation suffit
ganes soit 10 à 100 fois la D.M.l./lapin.
ensuite à maintenir le produit congelé. En fin
Le contrôle des lots de vaccin, selon la tech-
d’opération, l’évaporation se ralentit et le vaccin
nique exposée dans le rapport de l’E.A.V.R.0.
atteint peu à peu la température ambiante.
(1956) et par Rampton et coll. (1958) fait appa-
Selon Mornet et coll. (1953) ce réchauffement
raître pour les lots de vaccin produits un titre
serait préjudiciable à la conservation du virus
moyen de 10-5 t sur lapin. Chaque cm3 de sus-
et une diminution sensible des pertes par lyophili-
pension (sang 3, organes 1) contient donc après
sation est obtenue en évitant que la température
lyophilisati’on 125 000 D.M.l./lapin. Celles-ci
du vaccin n’excède -1 4 à 5O C. La durée de
correspondent à 0,002 mg d’organes frais et le
l’opération est accrue en opérant à basse tempé-
le titre des organes s’établit à lO+‘.
rature, mais le titre du virus n’en souffre pas.
Dans ces conditions, le vaccin est efficace
La question a été reprise à Muguga (Rapport
s’il immunise le bœuf à la dilution 10~~ soit
annuel E.A.V.R.O. (1955) et il semble que les
0,25 mg d’organes frais. La dose vaccinale
observations de Mornet et coll. aient reçu confir-
pratique est alors de 5 mg. Le titrage sur bœuf
mation.
n’est pas effectué jusqu’au point final.
Après cette dessication primaire, les ampoules
D.M.V.;bœuf
sont! soit scellées sous vide, soit soumises à une
L e r a p p o r t .~-
est d’environ 125.
D.M.l./lapin
dessrcation secondaire pour amener leur teneur
Les chercheurs de l’E.A.V.R.0. signalent
en humidité résiduelle à une valeur inférieure
d’ailleurs que les lapins élevés en consanguinité
à 1 p. 100, et ensuite scellées.
fournissent des organes relativement pauvres.
en virus et des dispositions sont prises pour
Titrage du vaccin
obtenir de meilleurs titres.
La valeur du vaccin sec est contrôlée par
Les
vaccins préparés au Congo Belge *
inoculation au lapin et au bœuf. Les auteurs
(Andrianne et coll. 1957) offrent des teneurs
de langue anglaise calculent le titre d’après
comparables à celles obtenues par Brotherston
le nombre de doses minima infectantes pour
lors de ses premières expériences. Cependant

l’une ou l’autre espèce, contenues dans un
le rapport de la D.M.l./lapin à la D.M.V./bœuf
gramme de produit sec. Cette estimation con-
est plus faible et varie entre 10 et 30. Ceci
vient pour la comparaison de lots de vaccin de
tient surtout à une réduction de la D.M.V/bœuf.
fabrication semblable. Elle n’est plus valable
Il est possible que la D.M.V./bœuf soit influencée
torsqu’il s’agit de préparations contenant des
par la race bovine, et un même vaccin peut
134
I
*

*
donner des résultats différents selon l’animal
sation parfaite et la plus grande célérité. La plu-
auquel on l’applique.
part des opérations doivent s’effectuer à la plus
Plowright (1957) indique pour le vaccin
basse température possible : broyage, répar-
préparé à Vom des titres comparables. Le rap-
tition, etc.
port de la D.M.I./lapin à la D.M.V./bœuf
Le mode de congélation influe très probable-
n’est pas clairement déterminé. L’auteur estime
ment sur la conservation du virus. Cet aspect
qu’un bœuf peut être vacciné avec six à dix
d u problème n’a pas été encore suffisamment
D.M.1.J: pin. Le détail du calcul n’est pas
étudié.
donné. La DV pratique-bœuf est la plus faible
Les conditions de la lyophilisation réclament
utilisée : elle correspond à 2,s mg d’organes
elles aussi des recherches, afin de limiter au
frais.
maximum la baisse du titre. L’influence de la
s
A Dakar, des titres assez variables sont
température à laquelle s’effectue la sublimation,
enregistrés.
et ensuite l’ambiance dans laquelle est main-
En 1955, la D.M.I./lapin du vaccin sec corres-
tenue le produit jusqu’à la fin de l’opération,
pond à 0,00026 mg d’organes frais, et la D.M.V.,
mérite des recherches systématiques.
bœuf à 0,04 mg d’organes frais. Le rapport
Enfin les modalités de titrage peuvent inter-
D.M.I./lapin-D.M.V./bœuf, est d’environ 1/150.
venir sur les résultats, chaque opérateur utilisant
En 1957, les titres obtenus sont environ
une technique particulière et les chiffres obtenus
10 fois moindres pour le lapin, alors que la
n’étant pas toujours comparables d’un labora-
D.M.V./bœuf est multipliée par 2,5. Le rapport
toire à l’autre.
D.M.V./bœuf-D.M.I./lapin
tombe à 40.
Beaucoup de calculs sont entachés d’erreur
Ce fait est rapproché du nombre élevé de
e n
raison du faible
nombre de
sujets
passages en série sur lapins effectués depuis
choisis par dilution, ce qui ne permet pas la
1954 (environ 350). La souche est rajeunie
détermination précise d’une D.M.I.
en recourant à un stock conservé depuis 1953,
Le titrage sur animal peut aussi être influencé
qui donne dès les premiers passages d’excel-
par les sujets employés. Si les lapins élevés en
lentes réactions. Les titrages effectués en fin
consanguinité sont résistants au virus, la D.M.I.
P
1957-début 1958 montrent une amélioration
sera également plus forte.
sensible du titre, tant sur lapin que sur bovin.
Il est donc difficile de vouloir comparer des
Les lots de vaccin actuellement préparés ont
résultats obtenus, par des techniques diffé-
w
une D.M.I./lapin inférieure ou égale à 0,001 mg
rentes, avec un matériel particulier.
d’organes frais.
Chaque organisation doit mettre au point
La D.M.V./bœuf se maintient aux environs
sa technique de contrôle par titrages, déterminée
de 0,05 mg d’organes. Le rapport entre la
selon les conditions locales, afin d’assurer au
D.M.I./lapin et la D.M.V./bœuf varie de 1/50
produit fini une valeur minima efficace.
à l/lOO. La D.V. pratique reste toujours fixée
à 5 mg d’organes, soit 100 fois la D.M.V., bœuf.
Corrélation D.M.I. lapin/D.M.V. boeuf
Il est assez difficile de déterminer a priori
les causes des différences enregistrées dans la
La réceptivité variable des lapins et des bovins
valeur infectante des vaccins secs. Le titre d’un
selon leur race peut également expliquer les
produit dépend de la teneur en virus des organes
différences enregistrées dans le nombre de
utilisés et des pertes durant la préparation,
D.M.I./lapin correspondant à une D.M.V./bœuf.
congélation et dessication en particulier. Par
Cette valeur est estimée en moyenne à 6-10
ailleurs les résultats des titrages sont influencés
selon Plowright (1957), 20 selon Andrianne et
par la réceptivité des animaux sur lesquels on
c o l l . (1957) 1 0 0 selon les chercheurs de
’ les effectue.
1’E.A.V.R.C). (Brotherston, 1957) 150 selon
La teneur en virus des organes varie avec la
Mornet et coll. (1955).
race de lapins utilisée. Selon Brotherston et
La déterrnination de ce rapport présente un
Brown, cités par Brotherston (1957), les lapins
l
intérêt majeur puisque le calcul de la valeur
élevés en consanguinité étroite exigent un ino-
infectante pour le lapin permettrait de déduire
culum 100 fois plus important que les lapins
le titre pour le bœuf. Nakamura (1957) reconnaît
communs pour fournir le même titre en virus.
la valeur de la méthode, mais le rapport annuel
La préparation du vaccin requiert une organi-
de 1’E.A.V.R.O. (1955) déplore qu’il n’y ait pas
e
135
. .

.
Auteurs
Nature
QuantitA
Quantitti
Nalamna (cité pr stevmin (1955)
ctrngliona mésentériques
1
Chen&Fisahman (1948)
Rate - Ganglions mésentériques
1
4
simpson (1954)
Rate - Ganglions
mésentériques
1
Totalit6
-----Ï
Ela et coll. (1957)
Ganglions - rate
8~
Birkett (19%)
Rate
TotaliteS
NlGu,ym ba Luang et 0011. (1957)
Ganglions m&.entériques
- .
TABLEAU IV -
T
COt4RXITION DU VACCIN
T
TITRAGE SUR IAPl
A U T E U R S
Poids d'organes frais
D.M.I.
D.M.I. *
ORGANES
SANG
mmg pu-g de vacoin
vaocin sec
organes secs qn-3
total sec
mg
dessiooation
.a-
Brotherston ~(1951)
1
5
l.lcG
0,Ol
0,011
Soott-Brotherston (1952)
1
5
1.100
0,001
0,OOll
Muguga (1956)
1
3
1.670
0,012
0,002
Congo belge (1957)
1
4
1.333
0,Ol B 0,oot
0,013 B 0,0013
vom (1957)
1
1.400
0,005
0,007
Nakamura (1955)
1
*
,g il

7
0,0001
Dakar (1955j
1
900
0,002
0,00026
Dakar (1957)
15
1 .ooo
0,0027
o,cQrl
Dakar (1958)
15
l.ooO
0,0001 B o,cOo5
0,001 2% o,ooo5
Dakar (1957. Vaocin embryon (a)
15
1.000
0,006
0,006
Dakar (1957). Vaccin tampon "0" b)
15
1.000
0,006
0 , 0 0 6 ’
(a) Sang remplacé prr de l'extrait embryonnaire.
(b) Sang remplao6 par un tampon laotos6.
.

VA%IN FRAIS
S o l u t i o n
Suspension
Solution
Dose de vaccin
Poids organes
physiologique
màn3
@ysiologique
par boeuf
frais par dose
Quantité
m l
ml
9
1
24
2
0
1
19
1
10
3W -60
1
39
2
environ 8 w
500
c
-
1
49
2
4,4
7x
5
9 5
1
bd
500 - 600
: 39
1
10
2
5
400 "5OG
VACCIN SI%
T
TITRAGE SUR BOEUF
T NONEBE DE D.M.I. IAPIN
T6x-e organes frais
D.M.V.
D.M.V.
Dose vaocinale
pu: D.M.V.
par D. pratique
aprh dessication
vaccin sec
organes frais
pratique organe8
1%
mg:
boeuf
boeuf
mg
frais - mg
4,s
081
0,ll
494
10
5,95
02
0,22
200
5?7
0.15
0.25
5
125
2.500'
4,87 à 5187
0,l à 0,03
0,13 à 0,04
10 à 30
5,15
?
?
2d3
400
6
0,044
0,04
5
150
5.56
0,'
091
5
40
2.cw
6 à 6,3
0,05
0,05
5
50 à 100
5.coo à lO.oco
r
5,24
c

une étroite corrélation entre les titrages sur
plus rapide : le titre pour le lapin baisse de
veaux et lapins.
9110 en 168 heures. et le vaccin ne reste efficace
p’our le bœuf que 48 heures. (Scott et Brothers-
Rendement par lapin
ton 1952).
Il est essentiellement fonction du poids
Il est donc possible de constituer des stocks
d’organes fourni par chaque lapin et de la dose
de vaccin et de les conserver à basse température
préconisée.
durant plus d’une année. Cette faculté est appré-
Le poids d’organes (rate et ganglions) oscille
ciée dans les régions où l’élevage du lapin revêt
entre 3 et 4 grammes. A Dakar, des statistiques
un caractère saisonnier, la production de vaccin
portant sur 3.406 lapins font ressortir une valeur
pouvant être concentrée sur une partie seulement
moyenne de 3,83 grammes pour des lapins
de l’année.
pesant 1.500 à 1.800 grammes.
Les utilisateurs disposent ensuite d’un laps
.
Dans
ces conditions, un
animal donne
de temps appréciable pour l’emploi du vaccin
730 doses de 5 mg. Plowright (1957) estime le
si celui-ci est conservé dans un réfrigérateur,
rendement par lapin à 1.000 doses/bœuf
de
ou sous glace. Il ne semble pas indiqué d’envi-
2,8 mg chacune. Chaque sujet fournirait donc
sager la conservation à plus haute température
seulement 2,8 g d’organes.
dans les conditions de travail en zone tropicale.
Andrianne et coll. (1957) obtiennent en
où le vaccin pourrait accidentellement être
moyenne 200 à 400 doses par lapin. Au Kenya,
soumis à une trop forte chaleur, provoquant
le rendement par lapin varie selon les années
rapidement son inactivation.
dans des proportions considérables :
L’effet du vide sur la conservation du vaccin
1.167 doses par lapin en 1952,
est étudié par Scott et Macleod (1955). Une
baisse significative du titre est enregistrée entre
261 doses en 1955.
le 40” et le 112” jour après la préparation,
La moyenne générale sur six ans s’établit
dans les ampoules fêlées. Mais la diminution
à 566 doses par lapin utilisé.
du titre peut être due à d’autres facteurs conco-
mitants, teneur en humidité par exemple.
Conservation du vaccin
Le scellage sous azote, qui simplifierait les
La lyophilisation améliore considérablement
manipulations, ne s’est pas encore montré aussi
Ies qualités de conservation du virus L, mais
satisfaisant que le vide. Des expériences sont
n’aboutit pas à une stabilisation parfaite du pro-
en cours pour titrer comparativement du vaccin
duit, qui reste sensible aux conditions de tempé-
scellé sous vide et sous azote.
ratures auxquelles il est soumis.
Le vaccin mis en suspension pour l’emploi
A - 20° C le vaccin se conserve inaltéré
conserve peu de temps son activité.
pendant au moins 15 mois (Piercy 1953). Du
virus maintenu pendant plus de 50 mois à cette
Scott et Brotherston (1952), inoculant au
température a provoqué à Dakar des réactions
bœuf 10 D.M.V., constatent que le vaccin
est encore actif après 1 h, mais non après 2 h
typiques chez le lapin. Des titrages seront pro-
chainement effectués.
à 370 C, et après 6 h mais non 12 h à 22-28’ C.
Au réfrigérateur à + 4’ C, le vaccin conserve
En pratique, il est impérativement recommandé
son efficacité pendant 105 jours au moins selon
de mettre le produit sec en suspension dans de
ueng et coll., cités par Cheng et Fischman (1948),
l’eau glacée, de conserver le vaccin dilué SOUS
Pt Piercy confirme le fait en démontrant que le
glace, et d’utiliser la suspension dans la demi-
vaccin garde son titre immunisant pour le
heure qui suit sa préparation.
bœuf après 14 à 18 semaines.
A 18-22O C Scott et Brotherston (1952)
CONCLUSION
n’observent pas de perte de virulence pour le
lapin pendant 20 jours. Le vaccin immunise
l” La souche Nakamura III de virus bovi-
I
le bœuf après 40 jours à cette température.
pestique adapté au lapin provoque régulière-
Nakamura (1957) estime que le vaccin lyo-
ment chez cet animal une affection caractérisée
philisé garde un titre suffisant pendant au moins
par une intense réaction fébrile, des lésions
40 jours à 22-26O C.
caractéristiques et une mortalité importante.
A 370 C la perte de virulence est beaucoup
Le virus atteint, dans les organes riches en
138
u

.
formations lymphoïdes, un titre élevé, de l’ordre
BIBLIOGRAPHIE
de 106 D.M.I./lapin par gramme.
Ses facultés de conservation, à l’état frais, sont
ALTON (G.-G.). -Bull. 08. int. Epiz., 1950, 33,202.
limitées. Seules les très basses températures
ANDRIANNE (V.-F.), S~O~T (G.-R.) et WIKTOR (T.). -
lui assurent une survie de quelques semaines.
Bull. agric. Congo Belge, 1957, 48, 961.
Chez le lapin, le virus semble fixé et des
Anonyme 1950. Rapport annuel E.A.V.R.O., 1950.
passages répétés ne modifient que très peu son
comportement. Il est susceptible d’infecter,
Anonyme 1952. Rapport annuel E.A.V.R.O. in
outre le lapin et le bœuf, diverses espèces ani-
Bd. Off. int. Epiz., 1952, 37, 174.
males telles que la chèvre, le porc asiatique et
Ano;yy651953. Bull. Epiz. ,4fr. (I.B.E.D.), 1953,
de s’adapter à l’embryon de poulet.
>
.
2” Le virus bovipestique lapinisé conserve
Anonyme 1955. Rapport annuel Kenya 1955.
pour le bœuf son pouvoir infectant avec des
propriétés pathogènes atténuées, et l’affection
Ano;??; 1956. Rapport annuel E.A.V.R.O., 1955-
déclenchée revêt, selon la sensibilité raciale, une
forme variable, inapparente, bénigne ou grave.
BAKER. -- Am. J. Vet. Res., 1946, 7, 179.
Ses qualités immunogènes sont respectées
BIRKETT. - J. Comp. Path., 1958, 68, 115.
et l’animal guéri présente une résistance totale
à la peste bovine durant une période supkrieure
BROTF” (J.-G.). - J. Comp. Path., 1951,
à deux années.
>
.
3” Le virus bovipestique lapinisé est utilisé
BROTHFSKIN (J.-C.). - J. Comp. Path., 1951,
comme vaccin soit à l’état frais, soit à l’état
9
.
desséché.
BROTHERSTON (J.-G.). - Vet. Rec., 1951, 83, 235.
Le vaccin frais est constitué par une suspen-
BROTHERSTON (J.-G.). - Vet. Reu. Annot., 1957,
sion concentrée d’organes de lapins infectés
3, 45.
(rate et ganglions mésentériques) diluée au
moment de l’emploi dans une solution physio-
BROTHERSTON (J.-G.) et PURCHASE (A.-S.). - Brit.
Vet. J., 1952, 108, 96.
logique. Sa conservation est précaire et il se
prête mal aux contrôles d’efficacité, mais sa
BROWN (R.-D.). - Vet. Rec., 1956, 68, 653.
préparation est aisée et chaque sujet fournit un
B
nombre élevé de doses de vaccin.
ROWN (R.-D.), SCOTT (C.-R.) et BROTHERSTON
(J.-G.). - Vet. Rec., 1955, 67, 467.
Le vaccin desséché exige un appareillage
BUG~;I y$k.). - Bull. agric. Congo Belge, 1955,
important adapté à cette fabrication et un soin
9’ .
tout particulier pour limiter au maximum les
pertes en virus pendant les manipulations et
CEBE (J.) et PERRIN (J.). - Bull. écon. Indochine,
les diverses opérations (congélation et lyophili-
1935, 38, 795.
sation).
CHENG (S.-C.) et FISCHMAN (H.-R.), - Etude
Les qualités de conservation sont sensible-
agricole F.A.O., 1949. no 8.
ment améliorées et le vaccin maintenu au-dessous
DATTA 6). - Id. J. Ver. Sci., 1954, 24, 1.
de Oo C demeure utilisable pendant plus d’un
an.
D~uy~;tj(R.). - Bull. Epiz. Afr. (Z.B.E.D.),1953,
7 .
Le rendement, obtenu par lapin, varie selon
les doses préconisées et s’étale de 200 à 800 doses
EDWARD~ (J.-T.). - 1925, cité par BROTHERSTON
.-
vaccinales/bœuf.
1957”
Le virus bovipestique lapinisé représente
ELS (T.), JEZIERSKI (A.), POJER (J.), Score (G.-R.)
L
actuellement l’un des meilleurs vaccins dispo-
et WIKTOR (T.-J.). - Bull. agric. Congo Belge,
nibles, tant en ce qui concerne l’efficacité que
1957,, 48, 947.
le prix de revient.
F”“?g0 ($.)j~
(J.). - Jap. J. Vet. Sri.
38
, .
Laboratoire Central de L’Eleoage
(( Georges Curasson 1) à Dakar.
FULTON, 1951, cité par BROTHERSTON 1957.
Directeur : P. Mornef.
GREEN, 1951, cité par BROTHERSTON 1951.
139

HENDERSON
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SUMMARY
Lapinised Rinderpest Virus. Details of the Work
Carried out in Dakar and a Discussion Thereon
The authors have brought together in a single review all the research carried out on Lapinised
Rinderpest Virus at Dakar. They studied the virus in the rabbit and then in the bovine, and examined
successively the receptivity methods of infection, incubation period, the thermal reaction, clinical
signs, lesions, pathogenicity, resistance of the virus, immunity, serology, and modifications of the
virus by passage.
They then proceed to examine the use of this virus as a vaccine in the fresh or dry state in
rinderpest susceptible animais, and detail its preparation, conservation, titration and dosage.
RESUMEN
El virus bovipéstico lapinisado
Resultados y comentarios segtin 10s trabajos efectuados en Dakar
Los autores han reunido en un trabajo tan completo como es posible todas las investigaciones
efectuadas sobre el virus bovipéstico lapinizado.
Estudian éste virus en el conejo, despues en el buey y examinan sucesivamente la receptividad,
10s modos de infeccidn, la inCubaci&, la reaccion térmica, 10s signos clinicos, las lesiones, la patogenia,
la resistencia, la inmunidad y la serologia, las modificaciones que sufre el virus por pases.
Consideran enfin que las especies, sensibles a la peste bovina, la utilizaci6n de éste virus como
vacuna en estado fresco o desecado, su preparacion, su dosifïcaci6n y sutitulaci6n.
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