INSTITUT D’ELEVAGE ET DE VETERINAIRE DES PAYS 4 ...
INSTITUT D’ELEVAGE ET DE
VETERINAIRE DES PAYS
4
REVUE D’ÉL VAGE
E
ET DE
MÉDECINE VÉ
DES PAYS TR
Recherches sur le métabolis
chez les bovins tro
Tome XXIV (nouvelle série)
No 2 - 1971
VIGOT FRERES, EDIT
23, rue de I’Ecole-de-Médeci Ve, Paris-VI”

Rev. Elev. Méd. vét. Pays trop., 1971, 24 (2) : 287-96
Recherches sur le métab lisme du rumen
chez les bovins 1Dopicaux
Première part
Matériel, méthodes et étude e trois fourrages
utilisés au Sén ;a1
par H. CALVET, R. BUUDERC ES, C. REMESY
et J. ARCHAMBAULT d VENCAY
A. GENERALITES
dépou u d’enzymes cellulolytiques et l’utilisa-
tion C
la cellulose n’est possible que grâce à
Les ruminants constituent, parmi les herbi-
l’activ j bactérienne qui en assure la dégrada-
vores, l’espèce la mieux adaptée à la transfor-
tion E la transformation en hydrates de car-
mation des produits végétaux, inutilisables par
bone
mples immédiatement utilisables. Les
l’homme, en protéines animales de haute valeur
princi
s nutritifs essentiels résultant de ce
biologique.
proce! 1s sont les acides acétique, butyrique
et prc rionique, constituant des éléments pri-
Le rumen ou panse, premier des quatre réser-
mordi x dans le métabolisme énergétique du
voirs constituant l’estomac des ruminants, joue
rumin .t. Pour PHILIPSON et CUTHBER-
un rôle essentiel dans cette transformation.
ST08 l’apport calorifique résultant de la pro-
L’importance des phénomènes digestifs qui s’y
ductic
des acides gras volatils en 24 heures
déroulent ressort des chiffres suivants cités par
pourri
atteindre chez une vache de 500 kg,
HALLE et ses collaborateurs en 1947. Ces
de 6.t 0 à 12.000 calories et couvrirait ainsi
auteurs ont, en effet, établi que lors d’une ali-
en gr: le partie son métabolisme de base.
mentation en fourrage, les pourcentages digérés
dans le rumen, par rapport à la digestion totale,
Ma
les bactéries du rumen interviennent
s’établissent ainsi :
égaler nt dans le métabolisme azoté. En effet,
les mi o-organismes morts sont entraînés dans
- Matières sèches . . .
84,9 p. 100
les po ons ultérieures du tube digestif et digé-
- Matières protéiques . .
86,3 p. 100
rés. 1
coefficient d’utilisation digestive des
- Fibres brutes . . . .
58 p. 100
protéi s bactériennes et leur valeur biologique
- E.N.A. . . . . . .
100 p. 100
élevée 74 - 85) leur confère un rôle important
dans
couverture du besoin azoté du rumi-
Ce rôle primordial du rumen dans l’utilisa-
nant.
.es quantités produites et utilisables
tion des rations à forte teneur en matières
tienne
essentiellement à l’intensité des syn-
cellulosiques est lié à l’existence d’une symbiose
thèses actériennes, elles-mêmes sous la dépen-
très étroite entre l’hôte ruminant et une large
dance
l’un équilibre favorable au niveau du
population de micro-organismes entretenus
rumer entre l’énergie disponible, représentée
.c
dans la panse. L’estomac des ruminants comme
par 1~
acides gras volatils et l’azote, utilisée
celui de la plupart des autres espèces est
par le 3actéries sous forme d’ammoniac. Lors-
r
- 287 -

que les conditions sont favorables aux syn-
Son berceau se trouve en Guinée, dans le
thèses, une forte proportion de NHH du rumen
massif du Fouta-Djallon. De là, elle migre tout
q
est utilisée pour la multiplication de la flore.
autour, au Sénégal, au Mali mais conserve
L’azote minéral de l’NHR a donc conduit à la
difficilement sa pureté ethnique en raison des
production de protéines bactériennes de haute
fréquents croisements avec les zébus.
*
valeur biologique pour l’hôte. Dans l’hypothèse
inverse, l’ammoniac en excès est absorbé, trans-
La Ndama est de petite taille (0,95 à 1,lO m).
1
formé en urée et éliminé en grande partie par
Le poids moyen varie entre 180 et 250 kg. Le
les urines. Il en résulte donc une (( spoliation ))
squelette léger supporte un corps ample garni
de la ration.
de masses musculaires développées.
Le rumen constitue donc une première étape
La robe présente toutes les nuances du fauve,
dans la dégradation et l’utilisation des aliments.
la plus répandue est froment ordinaire.
Son rôle chez les espèces tropicales est rendu
La race Ndama est très rustique et présente
encore plus important par la nature cellulosi-
une grande résistance aux trypanosomoses et
que de la ration habituelle dont l’utilisation
aux piroplasmoses. En raison de ses facultés.
nécessite une activité toute spéciale de la flore
les Ndama se rencontrent essentiellement dans
bactérienne. Les investigations au niveau des
les régions plus humides du Sénégal : au
processus biochimiques dont est le siège cet
Sénégal-oriental et en Casamance.
organe, semblent pouvoir donner des précisions
tant sur la valeur de la ration que sur l’aptitude
Les animaux d’expérience sont maintenus
de l’animal à l’utiliser convenablement.
dans des stalles individuelles. Les fourrages et
l’eau de boisson sont servis (( ad libitum 1). Seul
est strictement contrôlé l’horaire des deux dis-
B. OBJECTIFS ET METHODES
tributions alimentaires : 9 h. dans la matinée
et en règle générale 14 h. 30 dans l’après-midi.
Cette recherche utilise deux types d’animaux
à fistule permanente du rumen : des zébus
Des prélèvements de liquide du rumen, effec-
femelles de race Gobra, âgés de 5 à 7 ans,
tués à des horaires déterminés, par aspiration
et des taurins de race ndama de même sexe et
à travers une crépine filtrante, placée chaque
de même âge, qui forment avec leurs métis
fois dans la même région de l’organe, sont
l’essentiel du cheptel bovin sénégalais.
soumis aux dosages suivants : taux de matières
sèches - taux des acides gras volatils totaux et
Voici les principales caractéristiques de ces
de leurs fractions acétique, butyrique et pro-
deux types d’animaux.
pionique, taux de l’ammoniac et de l’azote
La variété Gobra est la plus importante
total. Des prélèvements de sang effectués en
parmi celle qui constitue le zébu peulh séné-
même temps que ceux de liquide de rumen
galais que MASON (1951) et DOUTRES-
donnent lieu, en outre, au dosage de l’urémie.
SOULLE (1947) classent dans la catégorie des
Chaque série de recherches correspond à un
zébus K à cornes en lyre 1).
type de ration à laquelle les animaux sont
Son implantation au Sénégal, dans la péné-
adaptés pendant 15 jours avant la période de
plaine du Ferlo est très ancienne (VII” siècle)
prélèvement. Deux méthodes sont alors mises
et aurait suivi l’invasion de l’Ouest africain par
en cEuvre. La première comporte des prélè-
les populations peules.
vements bi ou tri quotidiens, suivant des horai-
Le zébu sénégalais est un animal de grand
res liés à la distribution des repas et pendant
format (1,25 à 1,40 m) atteignant le poids de
cinq ou six jours non consécutifs. Au cours
300 à 400 kg chez les mâles adultes. Le fanon
de la seconde, les prélèvements sont étalés sur
est important, le fourreau du mâle légèrement
24 heures avec un intervalle de 1 h. 30. Dans
pendant. La robe est généralement claire, la
le premier cas, on obtient des données moyen-
robe blanche est la plus recherchée mais on
nes pour un type d’aliment, dans le second,
trouve fréquemment des animaux à robe brin-
on étudie les fluctuations dans la production
gée de noir ou de roux.
des nutriments au cours d’un nycthèmère.
La race Ndama est le type le plus représen-
Le premier objectif de ces méthodes complé-
tatif de l’espèce taurine de l’Ouest africain.
mentaires est de fournir des éléments d’appré-
- 288 -

ciation sur la valeur de l’efficacité comparée
rature de la chambre
des rations. Ces éléments d’estimation sont de
tatique . . . . .
90”
plusieurs ordres :
cteur
. . . . .
hydrogène
- Le taux d’acides gras volatils moyens cons-
sston du gaz . . . .
0,4 kg/cm2
c
titue un premier critère lié à la valeur éner-
gétique de l’aliment.
té du détecteur du
tomètre . . . . .
-
1/2
La proportion des acides acétique, butyri-
que et propionique fournit des indications
traversant le détec-
sur sa digestibilité et sur son efficacité pré-
30 mA
sumée pour assurer une production. On
onne utilisée est en inox et en forme
s’accorde, en effet, (BLAXTER, 1962) sur
ne longueur de 1 mètre et d’un dia-
le fait que des concentrations élevées en
acide acétique allant de pair avec des
teneurs faibles en acide butyrique et pro-
rt est constitué de célite CZ2 lavé
pionique sont la marque d’une faible diges-
(60-80 mesh) (CARLO ERBA).
tibilité. De telles rations peuvent seulement
ase stationnaire est du polyéthylène -
assurer l’entretien des animaux. Inverse-
olyglycol C. 4.000) à 20 p. 100 en
ment, de fortes proportions d’acides butyri-
que et propionique résultent d’une digesti-
bilité élevée et permettent à de telles rations
pare les hauteurs des pics de chaque
d’assurer une production élevée (viande et
s pour les solutions à analyser et pour
graisse essentiellement).
n témoin de composition suivante :
acétique . . . . .
Les autres dosages, ammoniac, azote total,
2,7 811
urémie sont en rapport avec le métabolisme
propionique . . . .
2,54 811
azoté et témoignent de l’importance des syn-
e butyrique . . . . .
2,42 811
thèses microbiennes au niveau du rumen. De
n dont le pH est amené à 10,5 par
l’intensité de ce phénomène dépend en grande
partie l’économie de la ration. Un autre objec-
tif de ces recherches intéresse l’animal lui-même
sage des A.G.V. est effectué en injec-
et son efficacité à utiliser et valoriser les rations.
s la colonne de chromatographie 40 mi-
Il existe, en effet, dans ce domaine et au-delà
de l’extrait choroformique. Cet extrait
des caractères individuels des variations liées
5 ml de jus de rumen
à l’espèce ou à la race, Les expérimentations
) plus 0,3 ml de soude
utilisent des zébus Gobra et des taurins Ndama
100, évaporés à sec. Le résidu, trituré
et la comparaison de ces deux types d’animaux
sulfate acide de potassium en excès,
doit permettre de déterminer le meilleur utili-
s par 5 ml de chloroforme.
sateur des éléments de la ration.
oniac, déplacé en cellule de CON-
C. METHODES DE DOSAGE
ar du carbonate de potassium, est
dans une solution d’acide borique et
a) Dosages des acides gras volatils :
orimétriquement par le réactif de NES-
acides acétique, propionique, butyrique
Les acides gras volatils contenus dans le jus
ture se fait au spectrocolorimètre à
de rumen sont dosés à l’état libre par chroma-
et, de la courbe étalon établie, on
tographie en phase gazeuse avec l’appareil
teneur en N ammoniacal en mg/litre.
FRACTOVAP - modèle Be - CARLO ERBA.
Après plusieurs essais, les constantes sui-
vantes ont été retenues :
éthode enzymatique
P
- Température de la chambre
hydrolyse quantitativement l’urée
de vaporisation . . . .
230”
iac et en anhydride carbonique.

L’ammoniac formé est dosé colorimétriquement
La fane d’arachide est un fourrage très
par le réactif de NESSLER.
appété par toutes les espèces animales; il est
La lecture se fait à 4.000 A et, de la courbe
constitué par la partie végétative de l’arachide
d’étalonnage établie avec les solutions étalon,
à la suite du battage et de la récolte des gousses.
on déduit la valeur de l’urémie (en g/litre).
Les disponibilités au Sénégal sont donc théori-
quement très importantes puisque la proportion
moyenne de fanes par rapport à la gousse est
D. RESULTATS
de 1,5. Sa composition est très hétérogène
comme il ressort des analyses citées par la
Les résultats obtenus au cours de ces
suite, sa qualité dépend essentiellement de la
nombreuses séries d’expérimentations ont été
proportion de feuilles restant attachées à la
regroupés en un certain nombre de chapitres
tige et de l’état de lignification de cette der-
intéressant les objectifs déjà déterminés.
nière.
Une première étude envisage la comparaison
La paille de riz est un fourrage abondant
de la valeur de trois fourrages utilisés au Séné-
dans les régions rizicoles, une faible proportion
gal: la fane d’arachide, la paille de riz, le foin
est consommée par les animaux, le gros de la
de prairie naturelle.
récolte étant laissé sur les champs et brûlé
La deuxième porte sur la coque d’arachide
avant la remise en culture. Sa grande caractéris-
utilisée comme aliment du bétail.
tique est son indigence presque totale en pro-
téines digestibles.
Dans une troisième partie, est abordé le
parallèle entre les zébus Gobra et les taurins
Le foin de prairie naturelle utilisé a été
de race Ndama.
fauché et fané sur des parcelles du Centre de
La dernière partie enfin, rapporte les résul-
Recherches zootechniques de Dara. Il est à
tats des expérimentations utilisant des prélè-
base de graminées fines où domine Zornia glo-
vements répétés durant 24 heures.
chidiata.
1. Comparaison des trois fourrages, fane d’ara-
L’analyse bromatologique de ces trois four-
chide, paille de riz, foin de prairie :
rages a donné les résultats suivants :
TABLEAU Ko 1
Analyse bromatologique des 3 fourrages
Fane aractide
Paille de
Foin de
g/pour 1 000 M.G.
1
2
riz
prairie
Matières sèches
840,3
910,2
915,z
847,5
Matières minérales
56,7
66,4
142,l
47,7
Matières organiqces
791,6
843,8
773,l
799,8
Matières azotées
83,5
81,O
31,62
51,6
Natières grasses
10,4
lO,9
6,96
18,2
Matières cellulosiques
335,s
410,G
323,s
322,5
(Wende)
E.N.A.
361,4
341,3
410,5
407,5
Phosphore
2,64
1,45
031
0,47
Calcium
7,ia
6,67
1,34
530
L’hétérogénéité de la fane d’arachide a déjà
intéressant un fourrage récolté dans de bonnes
été soulignée. Dans la colonne 1 sont rapportés
conditions en provenance du Centre de Recher-
les résultats d’une analyse portant sur une fane
ches Agronomiques de Bambey. Le fourrage
d’arachide courante, dans la colonne 2, ceux
utilisé dans ces expérimentations est la fane
- 290 -

commune de composition semblable à la des es
I
èces locales zébus et taurins. Les coef-
fane no 1.
digestibilité obtenus et les valeurs
l
Ces fourrages ont fait l’objet au Laboratoire
alime
s en résultant pour les divers four-
de Dakar d’essais de digestibilités in vivo sur rages
t été les suivants
*
TABLEAU No11
I
Résultat des digestibilités in
Matières sèches
Matières minérales
Matières organiques
46,62
63,04
Matières azotées
29,6
7,30
Matières grasses
57,2
67,27
Matières cellulosiques
49,88
72,33
Extractif non azoté
45,63
58,02
UF/kg
0,29
0,46
M.A.D./kg
13 g
og
L
L’expérience a été effectuée avec des bovins
Prélèvement n” 3 à 16 h.
de race Ndama.
Les aliments sont distribués à 9 h. et
Les rations ont été distribuées UniqUement 14 h 3.
. .
à des Ndamas. Dix séries de prélèvements ont
eu lieu au cours d’une période de trois semai-
résultats moyens pour la matière sèche,
nes. Chaque série comprenant :
des gras volatils totaux, l’ammoniac du
Prélèvement no 1 à 8 h. 30.
rumen et l’urémie sanguine ont été les
Prélèvement nu 2 à 11 h.
TABLEAU No111
Taux de matière sèche du liquide
avec les 3 aliments
Horairedes
Fane d'arachide
Pai1.e de riz
Foin de prairie
prélèvements
8 h.30
n=9 20,J + 1,24
n=9 1 ,14 + 0,57
n=9 17,82 t 0,85
11 h.
n=Y 23,5 + 2,JY
n=9 1 ,0 + 0,80
n=Y 18,36 + 0,74
I
16 h.
n=Y 23,l + 2,56
n=Y 1;,98 + 1,15
n=Y 18,17 + 0,74
Moyenne
n=27 22,43+1,24
n=27 .8,37+0,45
x-1=27 18,12+0,39
Le taux de matières sèches du jus de rumen
L<es données présentent ici une variabilité
est significativement plus élevé avec la fane
ante. La fane d’arachide conduit encore
d’arachide qu’avec les deux autres fourrages.
x moyens les plus élevés.
Tableau n” 4.
Pa doxalement avec la paille de riz pauvre
Le taux des acides gras volatils totaux est
on obtient des taux d’ammoniac plus
significativement plus élevé avec la fane d’ara-
qu’avec le foin de prairie. L’NH3 rencon-
c
chide qu’avec les deux autres fourrages qui sont
le rumen provient probablement
comparables. Tableau n” 5.
age dans ce cas du recyclage de l’urée
I
-

TABLEAU N’IV
Taux des acides gras volatils totaux du liquide du rumen (mg/l).
-4
Horaire des
prélèvements
Fane d’arachide
Paille de riz
Foin de prairie
a h.30
n=lO 69,22 + 6,35
n=lO 58,9 + 6,12
n=lO 62,24 2 5,06
4
1 1 h.
Il=10 7 4
+ 6,34
n-10 64,4 + 4,24
n=lO 60,37 + 3,95
e
16 h.
n=lO 83,8 + 4,22
n-10 62,04 + 1,97
n=lO 61,6 + 5,85
x
n=30 75,82 + 3,59
n=30 62,04 z 1,97
n--30 61,4 + 2,55
k
i
TABLEAU No V
Taux d’armr.oniac
du liquide du rumen (mg/l)
Horaire des
prélèvements
Fane d’arachide
Paille de riz
Foin de prairie
8 h.30
n=lO 109,83 + 21,58
1~10 81,8 + 18,lO
n=lO 47,0 + 12,74
11 h.
n=lO 1 2 3 , O + 34,21
n=lO 96,4 + 20,76
n=lO 74,72+ 8,81
16 h.
n=:lO
58,35 t 13,5
n=lO 46,15 + 15.02
n=lO 19,54+ 9,85
Moyenne
n=30 97,09 + 5,14
n=30 74,81 + 3,83
n-30 47,10+ 4,12
que de la dégradation des protéines alimen-
cas avec la paille de riz, l’animal l’emprunte
taires.
à son cycle d’urée endogène, dont le niveau
est assuré par catabolisation tissulaire. C’est
L’ammoniac est, en effet, indispensable au
b’ren ce qui semble se produire avec la paille
fonctionnement normal de la flore bactérienne
de riz et va de pair avec l’observation courante,
du rumen. Lorsque la nourriture n’en permet
suivant laquelle les animaux alimentés avec ce
qu’une production insuffisante, ce qui est le
fourrage, sans suppléments azotés, maigrissent.
TABLEAU NOV1
Taux d’urée sanguine (mg/l)
Horaire des
prélèvements
Fane d’arachide
Paille de riz
Foin de prairie
8 h.30
n=lO 0,333
n = 10
0,214
n = 10
0,166
-
11 h.
Il=10
0,381
n = 10
0,229
n = 10
0,198
16 h.
n=lO 0,292
n = 10
0,215
n = 10
0,173
Moyenne
n=30 0,335 + 0,026
n=30 0,219 + 0,024
n=30 0,179 + 0,026
Le taux d’urémie est le plus élevé avec l’ali-
de 11 h. sont en général plus élevés que pour
mentation à la fane d’arachide. La paille de
ceux de 8 h., sauf pour les A.G.V. dans le cas
riz conduit à une urémie plus élevée que le
d u foin de prairie. Les pourcentages d’accrois-
foin de prairie.
sement entre 8 h. et 11 h. pour les divers nutri-
Les résultats obtenus pour les prélèvements
ments sont établis dans le tableau suivant :
- 292 -

TABLEAU N%I
Variation des donn&s (p.100) entre les pré èvements de llh. et 8 h.30.
I
I
Matières sèches
Acides gras
Ammoniac
Urémie
Arachide
13
p.100
6,29 p.100
12 p. 100
14
p-100
Paille de riz
674 p.100
8,54 p.100
18 p. 100
6,55 p.100
Foin de prairie
3
p.100
3
p.100
58 p. 100
19
p.100
L
Ces résultats semblent fournir des indications
rapide des protéines. La production
quant à la vitesse d’utilisation des fourrages et
des gras, conséquence de la cellulolyse
la synchronisation existant entre la production
nt par la suite. Le manque de synchro-
des acides gras et celle de l’ammoniac.
entre les deux processus paraissant
L’accroissement en acides gras et en ammo-
n facteur défavorable pour une uti-
niac est le plus élevé pour la paille de riz ce
tueuse de ce fourrage.
qui montrerait que ce fourrage est rapidement
portion des trois acides gras volatils
dégradé par les bactéries et semble donc, en
ue fourrage fait l’objet du tableau
conséquence, consommable en plus grande
eurs variations au cours des trois
quantité par les animaux.
nts étant très faibles, on considère
la moyenne générale des trente pré-
Le fourrage de prairie se singularise par rap-
port aux deux autres. Pour ce fourrage, on
note à 11 h. une diminution des acides gras
rcentage de ces trois acides par rap-
alors que, par contre, le taux d’ammoniogé-
acides gras volatils totaux est en
nèse est subitement très élevé pour retomber à
omparable pour ces trois fourrages.
des valeurs basses à 16 h. Il y aurait donc
r le taux d’acide butyrique plus
pour ce fourrage, dans un premier temps, une
ec la fane d’arachide.
TABLEAU NOV111
Proportion des acides gras volatils
Variabilité des données
- aux
La variabilité des données est importante - aux
comme en témoigne la largeur des intervalles
de confiance portés au tableau général des
résultats.
totale a donc été décomposée
Quatre sources de variation pouvant être suivant
quatre facteurs. Les résultats des
individualisées tiennent :
1
dans les tableaux suivants,
- aux animaux et à leurs réactions indivi-
gras volatils, l’ammoniac
duelles;
li
- 293 -

TABLEAU NOIX
Facteurs de la variation totale des acides gras volatils
Sources de variation
Sommes des carrés
DL
Carré moyen
F
Variation totale
9.500
89
I
Variation journalière
2.515
9
279
8,47++
Variation horaire
500
2
250
?,6 ++
Variation liée au régime
3.980
2
1.990
60,4 ++
Résiduelle
2.505
76
32,9
6
La variabilité liée au régime a donc une très
induisent au niveau du rumen. (Les autres
haute signification. La fane d’arachide, la paille
sources de variation étudiées ont également
de riz et le foin de prairie sont donc différents
une influence significative.)
quant aux taux d’acides gras volatils qu’ils
TABLEAU N'X
Facteurs de la variation totale de l'ammoniac
1 Sources de variation
Sommes des carrés
DL
Carré moyen
l
F
I
Variation totale
159.921,7
89
Variation due aux
animaux
89.610,9
8
11.201,36
15,16 ++
Variation journalière
17.141,8
Y
1.904,6
2,59 +
Variation due au
régime
37.627,2
2
18.813,6
25,48 ++
1
Variation due aux
heures de prélèvement
50.207,O
2
25.103,5
33,99 ++
Variation résiduelle
53.169
72
738,5
Le taux d’ammoniac du liquide de rumen
variation due aux animaux est également haute-
varie donc essentiellement en fonction des
ment significative. Enfin, d’un jour à l’autre,
heures de prélèvement et en fonction du régime.
la production d’ammoniac prend des valeurs
Les trois fourrages entraînent une production différentes.
d’NH3 très significativement différente. La
TABLEAI No XI
Facteurs de la variation totale des taux d'urémie.
Sources de variation
Sommes des carrés
DL
Carré moyen
F
Variation totale
0,826951
89
Variation due au
régime
@,442502
2
0,221251
72 +
Variation due aux
animaux
0,395380
2
0,197690
64,45++
Variation journalière
0,163608
9
0,018179
5,93++
Variation horaire
0,29149
2
0,014574
4,i5 +
Variation résiduelle
0,220841
74
0,003067
- 294 -

i
Les variations des taux d’urémie sont donc
du rumen et les taux d’urémie
encore liées au régime. La consommation de
ix jours d’expérience et pour les
0
fane d’arachide entraînant l’urémie la plus éle-
es de prélèvement.
vée. Les autres sources de variation à action
hautement significative sont : les variations
ation existe encore pour le foin
Ic
individuelles, les variations journalières.
mais ne se retrouve plus pour la paille
lors que pour les deux premiers four-
.
Les variations horaires ayant une influence
oniac du rumen a une origine ali-
moindre.
provient de l’attaque des protéines
avec la paille de riz un autre méca-
J
Etude de corrélations
yclage de l’urée, semble intervenir,
Un certain nombre de corrélations entre les
llier la pauvreté en azote de l’ali-
nutriments du rumen et la composition des
fourrages ont été établies.
liaisons existant entre certains
Avec la fane d’arachide, il existe une corré-
itutifs des trois fourrages et les
lation hautement significative (R = 0,89) entre
A.G.V conduit au tableau ci-après : -
TABLEAU N"XI1
Corrélation entre les AGV du rumen et les CO stituants des fourrages.
Les matières protéiques des fourrages sont
se trouve créditée, par ces méthodes
en corrélation avec la production des acides
qui constitue justement l’indigesti-
gras. Cette corrélation n’est pas significative
pour l’acide acétique, elle l’est par contre pour
l’acide butyrique et très fortement pour le pro-
le cas des trois fourrages étudiés,
pionique. Les radicaux carbones des acides
semble donc représenter essentielle-
aminés pourraient donc constituer après desa-
lignine et il n’est donc pas étonnant
mination, les matériaux plus spécialisés dans
mentation de sa proportion dans la
la production de l’acide propionique et secon-
e de pair avec une diminution du taux
dairement de l’acide butyrique. La cellulose a
.V. du rumen.
un degré de liaison certain avec les acides gras
volatils totaux et leurs trois fractions.
E. CONCLUSIONS
L’extractif non azoté enfin se trouve en cor-
rélation de façon très significative mais néga-
tude a donc pour objet de présumer
de
tivement avec les acides gras volatils du rumen.
eur comparée de trois fourrages, à
Ce paradoxe paraît être la conséquence des
s (( états biochimiques )) que leur admi-
nistr
méthodes d’analyse pratiquées, en particulier
induit au niveau du rumen, les résul-
lors du dosage de la cellulose par la méthode
ant différents pour la fane d’arachide
Wende et de celui de 1’E.N.A. qui en découle.
pe paille de riz, foin de prairie.
1
L’E.N.A. dont la vocation est de représenter les
fane d’arachide se distingue nettement
glucides de la ration, donc une fraction très
t ces critères des deux autres produits et

on peut, au vu des résultats, lui attribuer une
prend le deuxième rang avec des taux d’acides
valeur alimentaire plus élevée.
gras volatils relativement faibles, compte tenu
Cette supériorité de la fane d’arachide se
de la valeur énergétique qui lui a été attribuée
à l’issue des expériences de digestibilité in vivo
manifeste dans la production des acides gras
(0,40 à 0,46 UF). Si ce fourrage n’a pas été
volatils (taux moyen 75,82 contre 62,04 pour
surévalué, il est possible que sa dégradation au
la paille de riz et 61,4 pour le foin de prairie)
niveau du rumen conduise à d’autres nutriments
et également dans les proportions des divers
que les acides gras volatils, ou encore que,
acides gras volatils obtenus, les pourcentages
compte tenu de sa fibrosité faible, le transit
d’acide butyrique étant plus élevés. La fane
dans cet organe soit plus rapide que pour les
d’arachide semble donc capable, au-delà de la
autres fourrages et qu’ainsi la production des
couverture des besoins d’entretien, d’assurer
A.G.V. se poursuive avec plus d’intensité dans
une certaine production.
le gros intestin.
Cependant, l’excès d’ammoniac en rapport
Le foin de prairie naturelle arrive enfin en
avec une urémie élevée correspond à des élé-
troisième position avec des taux A.G.V. fai-
ments défavorables. L’azote de constitution de
bles et un manque de synchronisation entre la
la fane est insuffisamment utilisé au niveau du
production d’ammoniac et celle des nutriments
rumen et il en résulte des pertes d’azote impor-
énergétiques.
tantes au niveau des urines qu’ils serait possi-
ble de limiter par une supplémentation énergé-
La pauvreté de la paille de riz en protéines
tique convenable.
est un fait bien connu qui, dans ces expériences,
est en désaccord avec les taux d’ammoniac et
La paille de riz, du point de vue énergétique,
d’urémie relativement élevés.
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