REPUBLIQUE DU SENEGAL --v-m- MINISTERE DE...
REPUBLIQUE DU SENEGAL
--v-m-
MINISTERE DE L'ENSEI~SUPERIEUR
msm SENEGALAIS DE REcHERms
ET DE LA RECHERCHE SC3iENTIFIQvE
--w-e--
AGRICOLES (I.S.R.A.)
-m----
a; SE(ZRE'TARIATD'~TALARECHER~
DEPARTErmrDEREcHERc!HEsuRLEs
SCIENTIFTQUEETTECHNIQUE
PROIXTIONSETLASANTEANIIWES
L
LA PESTE PORCINE AFRICAINE :
DONNEES RECENTES ET PERSPECTIVES
DE RECHERCHES
MEMOIRE DE CONFIRMATION PRESENTE PAR :
J. SARR
c
. LABORATOIRE NATIONAL DE L'ELEVAGE
ET LE RECHERW VETERIEWRES
B.P. 2057
REF. No 149/VIRO.
IIFIXAR-HANN
DECEMBRE 1982.

S O M M A I R E
Pages
INTRODUCTION ,.~...~....~~..........~~...*........~,.....~,...*..........
1
CI-IAPITRE 1 : EPIZOOI'IOLLXXE,DIAWXI'ICETPROFWLAXIE
lXLAPESTEPORCINE
AFRICAIN? .~...~..~..~...~....~....~....~......~.~....~.,...~..
3
1 - EPIZOCYI'IOILXIE
DE IA PESTE PORCINE AFRICAINE . . . . . . . . . . . . . . . . . ..*..........
A- Espèces affectées .....................................................
B- R$artitim&o~~@Gque
..............................................
C- Kodes d'infection .....................................................
D- Voies de pénktration du virus .........................................
II -DIA@lOSTICm
IAPESTE PORCINEAFRICAINE . . . . . . . . . . ..*.............*.*..... 6
A - Diasostic clinique et nécmpsique ....................................
6
10) Symp-tôms cliniques ...............................................
6
2*) Gsions anatom-patholo$ques
.....................................
7
a) La F-u ........................................................
b) Le tissu conjonctif sous-cutani! ................................
d La cavité thoracique et péricardique ...........................
dl La cavité abdominale ...........................................
39 L&ions histolo~ques . . . . . . . . . . . . . . . . ..*.......................... 8
4*) Diagostic difféxxntiel entre la peste porcine africaine et classique. 8
B - Diagnostic exphimntal
l *.~*...*..~.....**........*.*~.*~.s.......,~.
1 0
l*) Pays indemes de peste porcine africaine l ..*.................,..., 1 0
2*) Pays aux prises à la fois avec la peste porcine classique ..l.~... 11
et la peste porcir,e africaine
III - PROPHYLAXIE ..............................................................
11
A-Pmphylaxie&di~e ..................................................
11
B-Prophylaxie sanitaire. ................................................
12
. . . / . . .

- 11
Pages
CHAF'ITIIFII : PROPRIETES FHYSIQUES,CHIMIQUESEZC BIOLOGIQUES WVIRUS IX LA
PESTE PORCINE AFRICAINE . . . . ...*....*...*.................**.. 16
1 - PROPRIETES PHYSIQUES ET CHIMIQUES DU VIRUS CE Lp. PESTE PORCINE AFRICAINE 0.. $7'
A - Propriétés physiques du vim ..........................................
17
l") Cam&&es morphologiques ..........................................
17
2*) Propriétés physiques du vims
.....................................
17
30) Influence des agents physiques ou chimiques sur le pouvoir
infectieux titi virus d................*....................*..*...*..
17
B - Pmprié-tés chimiques du virus ..........................................
17
l") Etude des pmtéines virales ........................................
18
20) Le génoll-e viral . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
18
II - PROPRIETES BIOIKIQUES ET FWVOIRPATHOUDE
W VIRUS .......................
20
A - Biologie du virus ......................................................
2 0
l") Systèmes cellulaires sensibles .....................................
20
2*) Cycle du vims . . . . . ..~..............~....~.......~~................
20
3O) Interférence virale . . . . . . . . ..*.....*.......*.*...*.........*...*... 21
4*) Induction d'interfemns par le virus : interfemns de type
fibmblastique . .
..*.*.......I.*...........................*.*...*..
2 1
5O) Sensibilité du virus aux interférons de type (x et/ou f3. •...ooo*~*~~ 22
B - Pouvoir pathogène du virus de la peste porcine africaine ...............
22
l") Dms la form aiguë et suraiguë ....................................
23
2*) Dms les fomes chroniques..........................................
23
a.. / ..*

- III
Pages
.
CHAPITRE III : IMMUNOLQGIE DE LA PESTE PORCINE AFRICAINE . ..*.......a..... 24
.
1 - -j-jqpQJI~ ~~~..*....................O.,.........*r....................
2 5
A - Pouvoir imnmogène du virus . ..*...*1*.*............*......,~*.,..,,...
2 5
B - Modifications fonctiomelles des composantes humrales du système
imnmitaire dans la peste porcine africaine .*.........................
26
l*) Hypergammglobulinémie
. . . . . ..*.....................*...........*.
2 6
Z") Réponse immunitaire humorale vis-à-vis d'antigènes étrangers
auvirus. ~.~~~=~~*~~*~~.~~....*...................**.......*....~~
26
II-IWlUNITEAMEDIATIONCELL~RB . . ..*....*.-.....*....*....*.............. 27
A - Modifications du tissu lymphoîde au cours de l'infection virale .*.... 27
1°) Sensibilité des 4 types de cellules lyrrphoïdes à l'infection virale 2 7
2*1 Variations des sous-populations lymphxytaires au cours de
l'infection chronique . . . . . . . . . . . ...*..*.......................*..
2 7
3") VE~ i.st i 03s des sous-populations lynpthocytaires au cours
de l'infection aiguë. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..*.............*.*......
28
B- Lar$xmsel~hooytaize au virus de lapesteporcineafricaine .*....
2 9
C - Immunité et protection dans la peste porcine africaine . . . . . . . . . . . . . . . .30
CHAPITRE IV : CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES DE RECHER~............ 34
1 - VARIATIONS ANTIGENIQUES DU VIRUS *..*..................*.....,........*...
36
A - Etude par les hybridonw .m........*..........*.......................
36
B - Etude par le génie génétique . ..*.*.*........*....*.*...............*.
3 6
I I - IMMUNOGENICITE DU VIRUS DE LA PPA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..**..*.**.*........
3 7
III - LE ROLE DE L91MMWITE A mDIATION CELLULAIRE MNS LA RESISTANCE
A L'INFECTION .~~..................................,..~,..,.....~.,......,
3 8
A - Immmit6 non spécifique . . . . . . ..*...*.....*......*...............*....
3 8
B - In-mmi-té spécifique . . . . . . . . . . . . . . ..*...*..*...........................
3 9
,*. / . . .

Pages
:
IV- L'INTERF'ERONIXNS LAPESTEPORCINEAFRICYUNE
. . . . . . . . . . . . . . . . . . ..**........
3 9
.
A - k virus est insensible à l'action de l'interfémn
40
. . . . . . . . . . . . . . . . . l .
B - Le virus est incapable d'induire la synthèse d'interfémn . . . . . . . . . . . . . .
40
V - IA RECMERCHE D'UN VACCIN ANTI-PESTE Pr3RCINE AFRICAINE EFFICACE . . . . . . . . . . . . 41

INTRODUCTION
.
La Pesteporcine africaine (PPA) est une maladie infectieuse hautement conta-
gieuse qui frappe, avec une mxtalité de presque 100 %, tous les
.
Arm=s,.du g+xre
Sus. Cliniquemnt, il s'agit en règle générale, d'une maladie à évolution aiguë
ou suraiguë, IIE& qui a pu revêtir récemment en Europe des formss suraiguës
ctiiques ou nÊ?rre atypiques.
Mal& de grandes similitudes cliniques et anatom-pathologiques avec la
Peste porcine classique (PPC), cette affection, décrite pour la première fois par
MtINT.GOMEflY (1921) sous le nom d'East African Swine Fevtxr a pour origine un virus
qui ne P&ente pas de relations mxphologiques ni m&w irrarwnologiques avec le
virus de la Peste porcine classique.
Pour éviter toute confusion entre les deux maladies, GEIGER (1937, 1938,
1941, 1947, 1961) a proposé de rer@acer le ternu de PPA par celui de "Kladie
africaine à virus du Porc". Dms le r&nrr ordre d'idée, la maladie a été égalenxsnt
dénommée African Swine Disease (Anon. 1961, Beaton 1961, Dcyle 1961, Hudsan 1362
Quin 1962) ou maladie de Montgomery (Verge 1943, Placidi 1956, &xet et Pilet
1961, Schoanaers 1961).
Wis il est difficile de Pr&iser si,19Est africain (Kenya) est la patrie
d'origine de la Peste porcine de type africain ou si les travaux de bbntgomx-y
ont attiré particulièrement l'attention sur cette &@On, alors qu'elle existait
d&jà dans d'autres Continents.
Chez cette affection d'importance rrondiale, les relations hôte-virus pr&en-
tent divers aspects dans la pathogénie de l'infection :
- la multiplicaticn du virus est le plus souvent permanente, parfois par épisodes
successifs,
- soit en l'absence de toute sym@omzitologie,
- soit associée au développement lent et tardif d'une maladie à caxuct??re
progressif et dont l'issue est généralement fatale.
- le système immunitaire est alors incapable d'éliminer l'infection de l'organisme
par les processus habituels.
Au contr&e, il semble m&z favoriser, par certains m&anisr;rzs humoraux ou
cellulaires, la persistance de l'infection virale et la formation de processus
. . . / . . .

-2
lésionnels responsables de cette mladie à mractère progressif bmdulation anti-
génîque à la surface des cellules infectées, variation antigénique du virus,
formation d'imnuns-cor-plexes infectieux) conme dans la IM.adie aleontienne du
Vison, la Choriokingite lymphocytaire et l'infection par le virus de Riley chez
la souris, la Leucoencéphalite sclémsaute sub-aiguë qui, chez l'Honm, est une
ccx@ication rare et tardive de La rougeole.
C'est pourqmi nous avons choisi, dans :Le cadre que voilà, d'étudier la
Peste porcine africaine et cela pour les raisons suivantes :
1 - elle a ét& décrite au S-bégal depuis 1959 (32) et contitue à l'heure actuelle
la plus grave mnace qui pèse sur lgavenir de l'élevage porcin. Du fait de la
Peste porcine, l'effectif des porcins est passé de 332 OCO têtes en 1977 à
141 000 seulerrent en 1981 (50) ;
2 - l'inportance grandissante que prend l'élevage porcin du fait d'initiatives
privées dans les Régions du Cap-Vert, de 'Lhiès et de Casamnce en particulier ;
3 - les pays développés ne sont pas peur la plupart, atteints par la mladie et
se refusent 2 l.qétudier pour éviter l'introduction du virus à l'intérieur de
leurs frontiè-res.
bas pays les plus atteints par l'affect-ion sont le plus souvent sous-
développés et par conséquent confrontes au mnque d'équipement et à l'insuffi-
sance de financmrents qui permettraient la mise en place de vastes pmgranms
r6gionaux de lutte contre la Peste porcine africaine ;
4 - il n'existe pas, à l'heure actuelle, un vaccin efficace contre la Peste
porcine africaine, cm il en existe pour la Peste pcrrcine classique.
L'abattage systématique de tous les Porcs des exploitations infectees demewx.
la seule tithode de prophylaxie valable pcm enrayer les épizooties de Peste
porcine de type africain.
Au cours de cette étude, nous tenterons d'abord de rkmer la situation
actuelle de cette affection virale particulièrement grave, ensuite de prop~-
ser des perspectives de recherches pour les années à venir.
. . /. .*.

CHAPITRE 1
EPIZOOTIOLOGIE, DIAGNOSTIC ET PROPHYLAXIE
DE LA PESTE PORCINE AFRICAINE

-4
1 -EPIZOOTIOLOGIE DELAPESTE PORCINEAFRICAINE
La Peste porcine africaine est une affection apparue fortuitement au dgbut
du siècle en Afrique de l'Est lorsque des colons blancs ont introduit au Kenya
des Porcs domstiques importk d'Europe.
C'est une maladie infectieuse, contagieuse, spkifique des Suidés et due 2
un ultrevirus qui peut être classé entre le groupe des Poxvirus et celui des
Herpès virus.
tis ses analogies structurales avec des virus affectant des espèces animales
très éloignées des Suidés (Grenouille, Reptile) et singulièrmant de certains
insectes (Tipüla et _Séricesthis) le font classer dans le groupe des Iridoviridae.
A - Espèces affectées
Les hates naturels du virus sont les Suid& sauvages Whacochke et Pot-
chère) qui hébergent et excrètent le virus sans ptisenter de troubles cliniques.
Les Suidés domestiques sont particulièrement sensibles à l'infection virale
qui se traduit &néralement par une très forte n-ortalité.
B - Répartition ,@o~$?ique
Il est impossible de dater la première apparition de Peste porcine afkimine.
Mmtgo&ry (1921) pense qu'elle a sévi très vraiserfblablemnt en 1910 dans cer-
taines exploitations de l'Est africainbGtanr,iquc,autrement dit bien avant sa
nïise en évidence officielle.
Dès 1920, de grandes épizooties de Peste porcine africaine ont envahi certains
pays d'Afrique du Sud (De KOCK et Coll., 1940). La mladie fut constatée en 1932
en Angola, puis en 1939 en Algérie.
Depuis les années qui ont suivi la Dawième guerre mondiale et jusqu'en 1960,
de nombreuses pertes furent occasionnées par l'affection en Angola, au Mozarrbique
et au Nyassaland. tandis qu'elle apparaissait sous forme de foyers disséminés au
Congo belge, au Sénégal: au Kenya, en Tanzanie et en Rhodésie.
L'affection s'est &vélée pouf la première fois en Europe, au printeqs de
1957 (Portugal- Espape 1. La France sera atteinte en 1964, puis lFItalie en 1967.
. . . / . . .

-5
Plus récemnt encore, entre le ler juillet et le 30 septerrrbre 1982, la
mladie s'est déclarée dans plusieurs localités d'EspaRne (7 486 mrts de Peste
.
porcine africaine ou abattus) avant de s'étendre au Brtugal et à l'Italie (52).
La maladie sévit actuellemt dans la plupart des pays latino-amkicains,
le sud des Etats-Unis, les Antilles et Cuba.
C - Fade de l'infection
L'infection procède le plus souvent, de la contagion directe. Le contact
entre animl mlade et animal. sain est habituellemnt à l'origine de la tiadie,
Les voies indirectes de contamination peuvent égalemet être invoquées :
- séjour des animaux dans des locaux ant&ieuremmt infectés (souillutre des
litières ou des aliments par les excktions virulentes),
- les eaux grasses et les déchets de cuisine (viandes et chamuterie),
- des expériences r&lisées à Onderstepoort ont mn-h?e que 1'Horrma peut servir
de vecteur ani& d'une exploitation à me autre.
Par ailleurs, la transmission de la maladie par les Arthropodes hémtophages
(Acariens du genre Ornithodoros,
famille des Itidés) est un fait maintenant
bien établi (37).
Il a été d&mntré,que non seulement le virus se mltipliait dans les tissus
de 1'Arthropode parasite, mis qu'il se transmttait, d'une psrt pw voie sexuelle,
et d'autre part au cours des différents stades lame-adulte. Le virus se conserve-
rait ainsi au cours de générations successives.
Le virus persisterait à l'état infectieux pendant au moins 3 ans dans les
glarxles salivaires et les gonades de 1'Arthmpode h&mtophage.
Compte-tenu de ces faits, le virus serait capable de se maintenir pendant
de longues périodes, si ce n'est indefinirrmt, dans des régions, en l'absence de
Suidés sauvages.
Par contre, les études portant sur le x?Ue des Poux dans la transmission de
la mladie sont contradictoires.
Au Portugal, la tiapparition de la PPA en avril 1960, près de Lisbonne, après
deux ans de silence, a fait suspecter l'intervention possible de vers de teme
infectés par des larves de Métastmngles.
l . /
. . . .

-6
Mais toutes ces hypothèses sont cependant à vérifier.
D - Voies de p&&ration
Dans les conditions naturelles, la voie digestive demeure la voie de pénétra-
tion la plus fréquente, mis il y a tout lieu de penser que le virus emprunte
aussi la mie respiratoire corne dans la Peste porcine classique.
Dans les conditions exp&imntales, toutes les voies d'incculation permettent
d'obtenir lPinfection.
II - DIAGNOSTIC DE LA PESTE PORCINE AFRICAINE
Le diagnostic de la Peste pxcine africaine se fonde sur les donkes épizco-
tiologiques,
sur les symptônars cliniques, sur les lésions anatorm-pathologiques
et histologiques, et sur le diagnostic expérimental.
A - Diagnostic clinique et nécmpsique
l") Svm@ônes cliniques
--- -w--------- II-
Les pnmiers signes observés chez les animux atteints sont :
- appétit capricieux suivi d'anorexie sans cause apparente et dans quelques cas,
de faiblesse du train postérieur ;
- hyperthermie (41OC et plus), mke chez les animux présentant encore un appêtit
.
norml ;
- des avortements chez les Truies en seconde phase de gestation ;
Plus tard, des signes plus caractéristiques apparaissent mis sont incons-
tants et peuvent $tre. diverserrent associés :
- congestion de la ccn~owtive,
- toux et vomissements,
- rougeur de la surface cutanée,
- hérmmagies dont le siège est variable ( épistaxis, entemragies et rectomagies
. . ./ . . .

-7
- hémtomes et plaques de n&rose cutanées.
Lkns la phase finale et pré-agonique, des tâches msrbrées et confluentes
dans les oreilles, une forte anémie (conséquence des hémmagies), une dyspnée
et tachypnée (signe précoce d'oedème aigu du poumon) sont les symptkes les plus
l-lxxquants .
Z") Lésions anatcmo-~thologigues
---------w--I-- -n--m- - w-m
Les lésions que peuvent présenter les divers organes ou viscères, revêtent
une importance de premier plan dans la suspicion de PPA.
a> La Pau
-em mm-
- érythèrre intense (oreille, paroi thoracique et abdominale)
- anémie apparente des téguments externes.
b) Tissu conjonctif sous-cutané
------u- ----------------w-
- hérrmragies sous-cutanées diffuses,
- stase veineuse s'accompagnant d'oedgunre gélatineux et hémorragique.
c> Cavité thoracique et $ricardigue
--..--w.-w----- ---mm.,. ---w-w- -
- hydrothorax et hydmpéricarde s6reux ou séro-hémomagique,
- hémrragies sous-épicardiques ventriculaires,
- wocardite,
- oedèm des cloisons inter et intra-lobulaires des poumns.
d) Cavite abdominale
--e.--------------
-hydrop&itoine s&uxou&reh&mragique
- spléno&galie congestive (2 3 5 fois le volume norrml>.
L'organe devient friable et de couleur bleu grisâtre,
- hypertrophie et h&orragie des ganglions gastm-hépatiques,
‘../ . . .

-8
- oedème des parois de la vésicule biliaire,
- congestion du foie,
- lymphe-a&ite congestive ou congestive-hemmagiques des ganglions &sent&iques,
- congestion et hémmagies petéchiales du cortex rénal.
3O) L&ions histclogiques
---------mI---- - w..-
Les lésions histologiques les plus fréquenment rencontrées dans la Peste
porcine africaine sont :
une-xi6 intense dans les orpnes hén-atopoiétiques (rate et ganglions),
des lésions nécrotiques des parois vasculaires s'accorrpagnant d'infiltration
hénmragique gén&li&,
un oedème pulrmnaire qui atteint non seulemnt les alvéoles mais aussi les
cloisons interlobulaires,
un nécrose de la tunique mqueuse de la vésicule biliaire,
une congestion de la corticale du rein avec tuméfaction et hyalinisation des
tubes rénaux pouvant aller de la dégénérescence graisseuse à la nécrose totale.
4O) Diamostic différentiel entre la PesteJorcine africaine et classique
,,,'-----,-,-,,r,---------------------
-I-_------_----Ic---___I__ --
Le virus de la Peste porcine africaine (PPA) est un Iridovirus alors que
l'agent responsable de la Peste porcine classique est un Togavirus.
Pourtant les deux affections sont similaires, voire identiques dans certaines
de leurs manifestations principles.
Sur le terrain, les données épizootiologiques et le diagmrme clinique ne
permettent pas de différencier les deux maladies (fig. 1).
Sur les plans anatom-pathologique et histologique, l'association des lésions
exudatives hypertrophiques et hémrragiques, constitue un signe critère de la
Peste porcine africaine.
Mis en l'absence d'une seniblable coexistence, il importe toujours d'établir
un diagnostic diffkentiel d'avec la Peste porcine classique.
/
. . . . . .

w.---w

-9
On se souviendra alors que les lkions provoquées par ces deux affections
peuvent être superposables dans de m~reux cas : l'oedème pulmnaire interlobu-
laire tiquesmentobservé dans la maladie de I%nt~&ry n'est jamis rencmti
dans la forme pure de la Peste porcine classique, mis des lésions d'oedèmz
pulrmnaire peuvent également s'observer dans les cas d'affection pulmmai~
intercurrente ou lors de complications microbiennes de la Peste porcine classique,
Le plus souvent, seul le diagnostic exp&imental permet de faire la
différence.
Tableau no 1 : Caractères ,&néraux de la Peste porcine africaine
Cones où sévit actuzllemnt
- Afrique au Sud du Sahara
tamladie
- Amkique du Nord
- Amkique du Sud (continent latino-
américain)
- Europe (Portugal, Espagne, Sud de la
Fknnce 1
vforbidité et n-ortalité
90 - 100 % (foT.-TIE aipë)
ktégxies d'anix-aux atteints
Suïdés de tous âges, penres et races.
.
Zaractères cliniques et
- intense hyperthermie
?écropsiques
- état typhique
- lésions hérromagiques étendues
- mrt survenant après 6 à 12 jmrs‘
Virus en cause
Iridovirus
Immunisation
Aucun vaccin encore valable à ce jour
/
l . . . . .


!g, in
n !‘jJ.t.i

- 11
2*) Pays aw&rises à la fois avec la Peste
- s--u -_--------------_-------------
gmcine classique et la Peste
------------- ----w--m.------
porcine africaine
------u-----
Lkns les pays infectés ~317 les deux ws de Peste, la vaccination des porcs
contre la Peste pmcine classique peut aider à attier l'attention sur les porcs
atteints ck Peste porcine africaine.
Les tithodes expérimentales de diagnostic font appel à :
- 1~imun3flu3~scence sur calques ou coupes congelées ;
- l'inoculation en cultures cellulaires corne pour les pays indemes de Peste
porcine africaine.
Toutefois, dans les pays peu atteints par la Peste porcine africaine, toutes
ces &thodes, y conpris l'imculation au Porc, prévue pour les pays libres de la
maladie, doivent être utilisées.
La recherche d'anticorps par les techniques immmo-enzymtiques (ELISA),
radio-immnolo@ques (RIA) et la réaction de fixation du complément pour le
diagnostic de certaines foms lamées de la maladie et le dépistage des porteurs
chrmiques de virus, revêt dans ces pays, une importance particulière.
III - PROPHYLAXIE
A- Prophylaxiemédicale
Alors que l'infection par le virus de la Peste porcine classique est suivie
d'une immité solide et durable, la protection conférée par le virus pestique
de type africain est le plus souvent inco@ète et inconstante.
Les essais d'irrmnisation active se sont g&%lement soldés par un échec.
La transposition au vims de la Peste porcine africaine des différentes
méthodes de preparation du vaccin contre la Peste porcine classique tel quf :
- l'inactivation par la chaleur,
- le tmitemnt du vkus au crktal violet, au lugo1 ou au foml,n'ont pas abouti.
Les essais dgimmnisation qui se sont orientés vers une modification du virus
sur cultures cellulaires ou sur oeufs en-kyonnés ne donnent pas des &sultats
satisfaisants.
.*. / .0.

- 12
Quant au virus vaccin lapin%, son utilisation un peu hâtive au Portugal en
1963 (SO), a ét6 une catastrophe.
La souche Hinde, mdifiée, conférerait une certaine protection vis-à-vis de
la souche virulente homlopue, ma& les porcs &mu&s avec une souche hétémlo~me
succombent à 19inoculation d9éprwve (19).
L'imnunisation passive n'est pas réalisable dans la pZYItiqU2. Cela tient
à la difficult6 d'obtention du sérum hyperimrm, à la diversité des types imnunc-
logiques. Néanmins, le sérum des animux guéris et le sérum des a.;jmux hyper-
irmnuns- quand on parvient à le pr6parer-, sont susceptibles de protéger 19anirral
contre un virus homlogue. flhis les difficultés de production du sérum et le cknrer
que prkente la s&o-infection font que 19imnunisation mixte n'est pas utilisée,
En conclusion : l'existence probable d'une mande. variabilit& antigénique
du virus et son faible pmvoir irnnuno$ne sont les principaux obstacles à l'c%.ten-
tion d'un vaccin à la fois efficace et inoffensif.
@mi qu'il en soit, dans l'état actuel des choses, un seul mde de prévention
est disponible : laxrophylaxie sanitaire.
B - Plt0plnylaxie sanitaire
En l'absence d'un vaccin efficace et dénué de virulence résiduelle (si l'on
veut éviter la c&ation par la vaccination de danpreux porteurs de virus qui
cmtribueraient à 19extension de la mladie) 19abattage et la destruction de tous
les porcs dans les foyers de Peste prcine africaine, reste la meilleure arm et
la seule efficace.
C'est pourquoi la prophylaxie sanitaire doit viser un double but :
- éviter 19in-troduction de la maladie dans les pays indemnes,
- empêcher l'extensicn de la mladie et aboutir à son éradication dans une
prcherie et dans un territoire infecté.
Les mesuras prkonisées par l'office International des Epizooties (0.I.E.)
et la FAO (51) sont les suivantes :
I
..a /. . .

- 14
e) enfouissement des carcasses le plus profondément possible, sous chaux vive.
Les carcasses doivent être tiansportées :jusc+'à la fosse dans des caisses
n&alliques impzrm6ables à l'eau ou dans des camions spéciaux iwuvant être
nettoyés et désinfectés ap&s usage ;
5) les locaux infectés où les porcs ont séjourné doivent être nettoyés à fond ;
le fmkr et la terre doivent être enlev&, mis en tas et m&ngés à de la
chaux vive, puis laissés ainsi 30 jours avant d'&re éNdus ;
g) les locaux infectés les porcs ont sejour& doivent être entièrement désin-
fectés au myen d'une solution contenant ÛU rninirwm 2 % de lessive de soude ;
h) interdiction aux Fersonnes et aux objets ayant été en contact avec les porcs
de quitter les lieux avant que l'abattage, le nettoyage et la d6sinfection
soient terminés ;
i) les personnes et les rratériaux provenant des exploitations antérieurwent
contaminées doivent être soumis, a?rès l'éradication de la r&adie, à un
nettoyage et à une désinfection systén-atiques ;
j> l'ex@oitation ne doit être repeuplée que si des EU&IWX témSns sont restés
sainsFndant3 semines ;
k) toutes les transactions commerciales pwtant sur? les porcs, dans les unes où
la pr&wce de la Peste porcine africaine est so~çonnée, doivent être provi-
soixen-ent suspendues jusqu'à ce que le diawstic prouve qu'il ne s'agit pas
de la Peste porcine africaine. Si le diagnostic de PPA est confir&, ces
censures doivent Ester en vi:weur jusqu'à ce que les opérations d'éradication,
y compris le nettoyaFe et la désinfection, soient terminées depuis 2 semaines ;
1) aucun d&ritus, ni déchets ou reste de nourriture, qui n'ont pas 6té bouillis
à 1OOT pendant 3C minutes, ne doivent en-h-er dans l'a.lirrrzntation des animwx ;
m) si des prcs ont -,uitté des exploitations où la p&sence de la Peste porcine
afSxine était suspectse durant 11 setine qui a P&édé la d&ction de la
mladie, la totalité des sujets doivent être retrouv& pour déterminer s'ils
se trouvaient en &iode d'incubation ;
/
l ** l *.

- 15
n) il faut retrouver les mrch& ou exploitations où ont pu être envoyes des
porcs venant de marchks où ont été vendus des animaux ayant été eqmsés à la
contagion, et ces mrchés ou exploitations doivent &re mis en quarantaine,
coms il est indiqué aux paraLgraphes b et c ci-dessus.
Tous les gxxcs FréSentS dans ces exploitations ou marchés doivent être
examinés deux fois pzr jour avec un contrôle de la temp&ature d'un lot représen-
tatif ou de tout susy=ect ;
0) si la Peste porcine africaine est diagmstiquée dans une exploitation quelcon-
que, les tithodes d'kadication e-osées ci-dessus doivent être appliqu&es
im&diaterrent ;
p) dès que la prkence de la Peste porcine africaine est soupçonn@e, il est
im$mtif de prokder à l'inspection de toutes les porcheries de la rggion
(d'&xd dans le voisinage imédiat, puis en continuant par cercles concentri-
ques successifs jusque dans un rayon de 3 kilomètres).

CHAPITRE II
PROPRIETES PHYSIQUES, CHIMIQUES ET BIOLOGIQUES
DU VIRUS DE LA PESTE PORCINE AFRICAINE

- 17
,
I- PROPRIETES PHYSIQUES ET CHIMIQUES DIJ VIRUS DE IA PESTE PORCINE AFRICAINE
A - Propriétés physiques et chimiques du virus
l- Caractères mx@mlogiques
-.m-----------.- -m-e - s-w.
Le dknè-tre du virus de la ???A v.wie de 175 à 215 nm. Sa mrphologie est
très similaire à celle du virus Tipula Iridescent des Insectes et des F3mg virus
@VI et FV3).
La particule est Constitu&e d'un tore entouré d'une enveloppe. k tore lui-
mêm cqrend un nucléoïde sph&ique très dense aux électrons, au sein d'une
structure rhns dense (4, 23, 27).
De sym%rie icosa&ique, l'enveloppe comporte une m%bmne unitaire et une
couche externe très dense aux klectrms, constituée de sous-unités.
2 - Pm@?tes Ehxsigues du virus
m.-- . ..----.-- - -- ------.------
- Censité de flottaison en Cl Cs : 1,19 g/ml
- Coefficient de sédimentation : 2 500 S.
- Point isoélectrique (IFHi) : 7,0 - 7,5 (3, 42).
3- Influence des agents Ehysigues ou chimiçues sur lepouvoir infectieux
-m.----m----I-- -em...- - -- ---cmw-c---- -.w-..----mm -m.----w.----------
duvirus
--------
Le virus est stable entre pH 4,5- 9. Les ÜLtras~s, la con&&tion et la
décon@ation ou un séjour de 60 mn à 50°C ont peu ou pas d'influente sur le
pouvoir infectieux du virus.
Mais lorsque la temperature dépasse 55OC, il s'inactive très rapidemnt (8).
Le virus est également inactiv6 *v l'éther, le chlomforrfe et par certains
détergents corme le NP40. Le 'Ikeen 89 est sans effet notable sur son pouvoir
infectieux (3).
k virus de la Peste porcine africaine résiste donc remrquablerrmt bien
aux conditions du milieu extérieur.
Il persisterait jusqu'à 5 mis dans les produits de charcuterie (saucisses
et jaxïbons> (8, 19).
. . ./ . . .

- 18
Etude des protéines virales
L'analyse électrophor~tique en gel de polyacrylamide C42), mmtre 5 pmtt%-12s
mjeures de poids ml&ulaire compris entre 39 000 et 125 000 :
- VPI de 125 CO0 daltons
- VPz de 76 000 dal-tons
- VP3 de 5C CCC dal-tons
- VPk de 44 OC0 daltons
- VPs de 39 CC0 daltons
L'enveloppe contient VP1 et VI?,, alors que le "~ore'~, dépourvu dpacide
nucléique, contient VF2 et VF3.
VF5 serait associée à l'acide nwléique. Parmi ces polypeptides viraux, deux
au moins seraient des ,$yco,pmtéines.
Mais on ne sait encore rien sur le tile de VF1 ou de VP4 dans la rwxnnais-
sance du r&epteur cellulaire par le vims.
Le virus de la Peste porcine africaine est un virus à AIN bicatenaims. D'un
P.M. de lC2.1gE daltcns, l'AIN rpossède un pouvoir infectieux (1,17) (tableau ~I*I&.
Tableau no %: Principales nrop$t& actuellenmt connues du virus de la
Peste pzxcine africaine (F??A)
- Ether/cKlorofomre
................
Sensible
- Txypsirle ..........................
R&istant
- PH ................................
Stable entre 4,5- 9
- Chaleur ...........................
R&sistant
- Dia&tre ................
175 - 215 ru-n
- Sédimentation ...........
2 5CC s.
Virion
- Densitg en Cl Cs ........
1,19
- pHi .....................
7 - 7,5

- 19
- Didtre ...............
93 nm
“COlY? ”
- Densité ...............
1,31
Cl cs
Acide nucléique
- Nature ..........
ADN bicat&aire
- Infectiosité ....
Infectieux
- P.M. ............
102.1P dal-tons
- Sédimntation ...
6C s.
-Lorqg~ur ........
50 lJ
- T.M. ............
83 - 86OC
Protéines structurales :
VPI ...... PM 125 OWJ
q
vp2
...... PM = 76 003
VI?)3 ...... PM = SC 0!09
vPl+ ...... PM = 44 3~33
vps ...... PM = 39 OJO
tiveloppemnt dans la cellule infectée Cytoplastique
Variations anti&niques
.............
?
L&wypes> .......................
1 seril
*
Mcde de transmission
- Contact direct I ~xc~t~?-O~
- Arthmpdes hématophags
Hultiplication chez les
+
Arttipiles .........................
Argasid& (Ixodoidea)
l . /
. . . .

- 23
A - Bioloqie du virus
l- Systèmes cellulaires sensibles
- -----------1-------1--------
Les souches sauvages se multiplient facilement sur les cultures de leucocytes
du sans IiJuffy coat) ou de moelle osseuse de porcelet.
L'effet cytopatho$ne peut être observe entre 24 et 48 heures ay&s l'infec-
tion, alors que la &action d'hemdsorption sur %~lobules rouo;es de Porc est posi-
tive après seulemnt 12 heures (21, 26, 28).
Le virus peut être adapté 3 diffknts systèmes cellulaires tels que :
- cellules primaires ou de li&e de rein de Porc ;
- cellule V&o ;
- BHK21;
- Macropha~s alveolaires, etc...
Il existe plusieurs techniques de titrages à partir de la tiaction d'hémd-
sorption .-)u de l'effet cytopatho$ne, et les titres infectieux obtenus sont très
élevés t- 9'ig) (27, 39).
2 - Cycle du virus
- -----------
La multiplicaticn du virus est exclusivement cyto~lasmique. Une coloration
à l'acridine oranTe Ce cellules infectées mont05 des inclusions, cytoplasmiques
de fluorescence verte, su:F@r;int la prkence d'[iDN. L'utilisation d'anticcrps
fluwescents, diri@% contkle virus, n-et en évidence des inclusions cytcplasmi-
ques corres~w&nt c? des zones de synthèse des constituants vir;wx r%.norr&
"factories" (331,
En rnicrosccpie~lectronique (41, sur coupes ÜLtrafines de cellules infectées,
les inclusions contiennent en très fortes quantités des envelopps virales, des
frq-ts d'enveloppes, mais surtout .des particules incomplètes en association
~acristalline.
Taràllèlement au développement de ces inclusions cytoplasmi-,ues, on peut
observer des tisions importantes et prqpssives du noyau.

- 21
En culture de leucocytes, la phase d'éclipse se termine au bout de Xi à
15 heures apr$s l'infection. Elle n'est suivie de la phase ewnentielle, jusqu'd
la 25ème heure.
L'incorporation de thymidine 3H debute vers la 3ème heure et atteint son
mtucimum vers 10 heures.
lkns les cellules BHK21, la multiplication virale peut être suivie par
l'apparition et l'augmentation, 3 heures ap&s l'infection, d'une activité thymi-
dine kinase dans le cytoplasme cellulaire, qui atteint son mtxximm vers la 26èmz
heure (38).
Induite au cours de l'infection virale, cette enzyme possède des propriétés
différentes de celles de la thymidine kinase de la cellule norrrale, quant à son
activité en prkence de substrat et en fonction du pH.
La production du virus n'est pas affectée par la
mitonycine C (10 &mlj
présente
tout au long du cycle. Far contre, le 5'-iode- 2'-déoxyuridine et la
5' -brun-o- 2*-déoxyuridine (20 ug/riil) sont de puissants inhibiteurs du développe-
ment viral. La rifampicine (200 &ml) exerce aussi une intense action inhibitrice
sur la multiplication du virus et l'apparition de son pouvoir cytopathog&e dans
des cellules PK-15 (8, 22).
3 - Interfkence virale
-----.m------------
Le virus inactivé par les rayons ultraviolets n'interfère pas avec la produc-
tion de virus dans les cellules PK-15 (39). Il n'a pas encore été décrit 3. notre
connaissance, de virus interférant avec le virus de la I?este porcine africaine
sur cellules PK-15 ou IFS-FG-Z.
Le pmblèm de l'interférence virale en mtiè= de Teste porcine africaine
reste donc entier.
4- Induction d'interfkons par le virus :
_-------------------_I
Interférons de
-----_------------------------
ty3e fibroblastisue
----w.-m.------ --
Les surnageants de cultures cellulaires ID-FS-Z, moelle osseuse ou PK-15,
récoltés 3 à 24 heures après l'infection par le virus et traités 3 pH2 pendant
24 heures, n'ont aucune influence inhibitrice sur la production de virus dans
. . /. . . .

- 22
les cellules I%RS-2 ou sur lYapparition de l'hérmdsorption dans les cultures de
cellules de melle osseuse (39).
Ce plus, en n'observe aucune réduction de titre du virus de 13 Fièvre
aphteuse (f;Nnille des Picronaviridaej lorsque les cellules IB-RS-2 infectées par
le virms Yle la Peste porcine africaine depuis 6- 24 heures sont utilis&es pur
titrer le pouvoir infectieux du virus aphteux par la r&thode des plages.
Les surnageants de cellules i-K-15 ou 1%RS-2 infectees par le virus Sendaf
ou le virus de la maladie de Newcastlz9 traités dans les ~T&ES conditions, sont
par conixe, de puissants inhibiteurs de la mltiplication du virus de la Fièvre
aphteuse dans ces n-&res types cellulaires (8, 15).
Les tentatives de surinduction n'ont donne aucun résultat satisfaisant,
1% peut donc se den-mder si le virus de la Peste porcine africaine est
capable d'induire, du moins in-vitro, une production d'interferons de type c1
et/ou B.
iii- Sensibilité du virus aux interfk-ms de we CI et/ou 6
-^--------_----------------------------- i-...-----m--T
L'interfémn produit par les cellules W-15 traitées par le virus Sendaï
n'a pas d'influente irihibitrice sur la production de virus dans les cellules
IB-RS-2 ou sur l'apparition de l'h&mdsorpticn (8).
Ix virus de la Peste porcine atiicaine est donc incapable dlj..ndu& la pro-
duction de substances antiviralcs du type "interfemn".
De plus, il est insensible ? l'action d'interférons induits par d'autres
virus, du mins dans les conditions exgérimzntales décrites ci-dessus.
B - Pouvoir pathogène du virus de la Peste porcine africaine
La &ceptivité au virus de la Peste porcine africaine est limitée aux Suidk
domestiques et sauvages.
De caractère sey_;ticémique (5, 6, 31, le virus a cependant un tropisme parti-
culier pour les cellules du systi'-me titiculo-histixytaire et les mis des
capillairc‘s sanguins.
.
.
/
.
0..

- 23
Après la ~&n&ration du virus qui. se fait #k&alemnt par la voie digestive,
la phase d'incubation est de 4 à 6 jours,
La vir&ie se traduit en l'absence de signes cliniques, par une élevation
thermique C-t& 41°C).
Cette période silencieuse peut s'étaler SUT lc! jours. Puis divers symptômes
apparaissent :
- anorexie,
- *par&ie
-cormhyperthermique.
La mort survient peu après (fig. 1).
l- Dans la forme ai# et suraiguë
,,-,,,-,,,,,,-,-3,-,,-,--, --
Le gond syndrorre dans la Peste PEine classique com dans la Peste porcine
africaine est hérmmagique :
- hérmtoms sur la couche corticale des reins ;
- hérmma-;ies sous-épicardiques ;
- exsudats hémrra@ques de la cavité abdominale ;
- Fastrite intense, hémrraF,ique ou fibrineuçe ;
- hémrma~es et oedèms des parois de la vésicule biliaire.
La morbidité et la n-rortalit~ avoisinent 1W %.
2 - IJ3-a les formas chroniques
--------------------- w-w
On peut observer des lesions de pleuropneurmnie, de nécrose de la peau, des
adénites n&msantes, de la yéricardite sérofibrineuse, des arthrites et ces
abcès.
ks lkions sont caractérisées, dans la phase finale de la rmladie, par une
destrwtion des cellules nobles des organes hérnatopoïétiques et des altérations
nécmtiques des parois vasculaires (brusque nécrose hyaline de la paroi des
vaisseaux) entraînant des hérmma$es et des pétéchies.
Le virus peut être retrouvé dans tous les organes, mais swtout au niveau
des tissus lymphatiques.
Toutes les espèces de Suides sont atteintes avec une mrbidité et une mrta-
lité, cette fois, plus variables.

CHAPITRE III
IMMUNOLOGIE DE LA PESTE P'lRCINE AFRICAINE

- 25
IMMUNOLDGIE DE LA PESTE PORCINE AFRICAINE
Dans les &gyions OCI la Peste porcine africaine sevit à l'état enzootiq-
chez les .prcs c'omstiques, les foms subaiguës et chroniques de l'infection
virale ne sont Fas rares. Les porteurs chroniques du virus de.
I+ontgo&ry contkbuent incontestablement au ma-intien et 2 la dissdminaticn de
la maladie.
Il n'existe actuellerfent aucun vaccin efficace. ks animaux qui font la
maladie sous sa forme suba+uë et surtout chronique, développent une tras forte
&ponse en anticorps fixant le complémnt et des anticorps pr&&tants, mis
la signification imnunolo@que reste obscure.
Nous aborderons donc très succinctemnt ce que l'm sait sur :
- lYimnunit~ humxale,
- la r+onse imnunitaire cellulaire,
- et enfin r~ous évoquerons le problke de la vaccination en mtière de Peste
porcine africaine.
I- IMMUNITErnRALE
A - Pouvoir imnunogène du virus
A la suite d'infection, chez les animaux survivants, on xt en évidence,
dans leur skum, diverses activités anticorps (7, 11, 12, 13).
- antico-s inhibant l'hémadsorption ;
- anticoms fixant le complérfmt ;
- anticor;-s préci~~itants.
En microscopie electmni~ue, les conjugués Ferritin- Anticorps :ax>ti-peste
porcine africaine se trouvent etroitement associés 3 la particule virale, I%is
l'existence d'anticorps neutralisants reste 2 dkxkrer (14, 15).
& effet, après injection de virus, le Porc, le kpin, le Wxye sont appa-
remnt incapables de produire des anticorps neutraliscmt-s anti-XI;J,
Par ailleurs, les Porcs survivants de Peste porcine africaine, inoculés
avec le virus de la Fièvre aphteuse sont parfaitemmt C<apables de synthétiser des
anticorps neutralisants anti-aphteux (15).

- 26
L'absence d'anticorps neutralisants dans la Peste porcine africaine ne setile
donc pas être liée à une immmod&ficience, mis plut8t aux propriétés structurales
etantig,&iques duvims.
B - Edifications fonctionnelles des composantes humorales du système immnitti
dans la Peste porcine africaine
l- ~rgarrm@.obul.inémie
- -œœ ----œ-I--
L'hypergwmaglobulînérrrie est un ph&on&e f&quent dans les infections
viniLes chroniques : mladie alérutienne du vison, anémîe infectieuse des équidés,
choriorkningite lynphocytaire de la souris NZE/BL.
Chez le Rm faisant l'objet d'une infection chronique, le d&eloppemnt
d'une hyper,~amnaglobulinémie a été mis en évidence et concerne essentiellemt
les anticorps fixant le con@&mt et prkipitants (24, 29, 30, 31, 34, 35).
Elle refl&te pmbablemt une stimlation antigénique permanente rkultant
de l'infection virale persistante, puisque le virus peut être isolé des organes
de la p1upsr-t des porcs chmniquemnt infect& (16, 36).
Dms les forms aiguës ou &mniq~~s de la Peste porcine claesique, une
immnodépression a été mise en évidence vis-&& d'antigènes Sir@es coma le
lysozym. Par contre, lorsqu'il s'aet d'antigènes tm@exes, tels les glcbules
rouges de muton (@JO, de bactkies corrm Brucella ou I&IE certains parvovims,
la répmse inmnitai~ hmmale est normale (15) ; tableau no 3.
Fburla Pestepk.neafricaine,l.a&ponse
contre le virus de la Fi&xe
aphteuse (picm&us> inactivé est normle (15).
L'existence d'une imxmodépression n'a encore été dkrite, ni dans la formz
aig&,nichronique
delarmladie.

- 27
II - IPMJNITEAMEDIATI~NCELLULAIRE
c
Nous ne dispxons encore que de très peu d'informations quant au r6le de
l'imnunité à &diation cellulaire dans la résistance .3 l'infectim.
A - I%difications du tissu lmhoîde au cours de l'infection virale
Jhns la Peste pxcine africaine, les tissus et les orFanes du syst?%e immuni-
taire subissent des altérations qui sont probablement une conséquence de la
rmltiplication
virale sélective dans le tissus lymphoïde (9, 15) :
destruction des lymphocytes ;
atropie du thym.~ ;
aplasie de la noelle osseuse ;
rkcrose du tissu lymphoïde.
f)n ne sait pas encoPa si l'infection entraîne une mdification de la récU-
culation des lymphocytes ou si l'augmzntation~~r?itoire du nombre des l~hccytes
sanguins obser&e Im?fois est une conséquence / hyperplasie lyrrrphoïde (tableau 4).
1 - Sensibilité des 4 tyges de cellules lymehoîdes à l'infection virale
-----Im.-.w..----- -----u------c- - --------------"-----__I__
Le développeront du virus dans les 4 types de cellules lyn@mïdes ir@iquées
dans les &canis~~~s & défense, peut entraîner des perturbations au niveau de
l'une ou l'autre des @tapes du processus norml irmunitaime.
Les lymphocytes B et TH (helper) ne semblent pas très sensibles au virus
alors que le macrophage et les cellules Ts (suppressives) sont 1~s plus permissifs
(tableau 5).
Selon toute vmissemblance, seule la fonction macmphage pow?rait &tre
perturbée (4, 40, 411,
2- Variations des sous-poulations ly@mcytaires au cours de l'infection
--------L-s.--------
-------w- M. s-v --------------------________I_
ce+gE
Au cours de l'infection chronique, on obserw une in-gmrtante augmmtation du
nomtre deslyn@wytes TetB dans le sang qui atteint un IIBX&UR~~~S le 2lS.m
jour après l'infection (44).
l . . /
. . .

- 28
Ce nombre diminue ensuite jusqu'au niveau nom&. autour du 2821~ jour.
m revanche, le nombre total des lymphocytes sarguins awnte ?arallSlemnt
pour atteindre un niveau nminnm (trois fois le nombre observé chez le pmc
normal) vers le 2èrnr mis.
L'analyse, aprBs separation des sous-populations lymphocytaires, mntre une
très forte augmentation des lymphocytes nuls (ni T, ni B) qui peut être iqutée
à la n&rose du tissu lymphoïde responsable del'atrophie thymique (mauvaise &ten-
tion des précurseurs des cellules T).
3- Variations des sous-FJulations
------..,-a----------- ------m-m l~hocy-taires au ccurs de l'infection
m-m ------_-----------_-----------
ai&
..,J-
L'infection aigu? prkente un état fébrile très prononcé, la mxt survient
entre le 5èm et le Xème jow? après l'infecticn.
Chez les animux dans cet état, on observe une chute du nombre de leucocytes
circulants qui se caractkise par une diminution du norkwe de lyrrq?hocytes
(63 >.lC,O des leucocytes au mmmt de l'inoculation du virus, contre 34 p.100
seulemnt durant la phase terminale de la maladie (45).
Cette lym@ocyto$xie ne concerne pas indifféi-remnent toutes les sous-
pogmlations lmhocytaires : les ly@mcytes B ne reprkentent plus que 2C %
seulement de la pxpulation d'avant l'infection, alors que les cellules T ne dimi-
nuent que de 5C 4.
EIn conclusion, la p@ation l~hocytaire circulante est mdulée quant au
notire, au cours de l'infection ;xw le virus de la i3este porcine africaine selon
qu'il s'a$t :
- d'une sowhe attén&e (infection chronique). L'aul3Jnentation des lyr@ocytes T
et B dans le sang Feut s'ex$iquer F une activité imnunitair?e intense (mlti-
plication des cellules T et B sensibifis&es aux antigènes viraux) dont le &S~I.-
ta-t est une hypgmrm~lobùlinémie responsable en partie des processus lesion-
nels de cette n-sladie 2 caractère pm,gessif ;
- d'une souche virulente (infection aiguë). La lymphocytopénie observée au cours
de la phase p&-agmique est une cons&quence 2 la fois de l'aplasie de la ruelle
. . . / . . .

- 29
osseuse, de l'atrophie du thymus, de la n&ose des ganglions et de la rate,
de l'effet cytopatho.&w du virus sur les lymphocytes dans les 4 2 5 jours
suivant Iîinfe.ction. La formtion de processus lésionnels d'ori@e imitaire
est bloquee gm7 la lyse des cellules irmunoco~tentes. Lfanirrtal mur-t sans
avoir eu le temps de mettre en place son syst&re de defense inmnitaim!.
R - La rémnse lym~hocytaire au virus de la Peste por-cine atiicaine
Chez les Porcs infectés avec du virus virulent, l'anti.&e se retrouve très
vite associé aux leucocytes circulants et exerce un effet lytique sur les ly~@-0-
cytes (46).
r)n peut donc concevoti aisément que dans l'infection aiguë, un effet lytique
tmp import;uit et prkcce sur la population lymphocytaire puisse diminuer les
capacités de r$mnses immunes.
J%rall~errent, la réponse aux mitogènes classiques com la phyti~h&m~~lu-
tinine A (Fi+l), la ccncanavaline A (Cm A) et le pooheed, est normale, du moins
sur le plan qualitatif, chez les lwhocytes non détruits par lé virus (2C:).
Chez les Porcs infectes NEW du virus attenu~, le. Test d'inhibition de la
rnîption dgmcrophages (MIF), à partir des leucocytes circulants, avec
!$moba&rium butyricum c~3m a.nti,&ne ou le virus de la Peste porcine africaine
imctivé,est positif (49, 41).
Il existe donc une immité à médiation cellulaire mis son rôle dans la
résistance au virus reste obscur,
9-1 conna?t en effet peu de choses sur :
- la production d'interféron innnunologique (y) ;
- la &&ration de cellules-&moires ;
- la r&ir+culation des lymphocytes sensibilises au cours de l'infection chroniqs ;
- la cytotoxicité 3 rr&Iiation lymphocytaire et l'activite NK (Natuml Killer) dans
la fom chronique de la Peste porcine africaine.
. . /. .,.

‘I,
..,As-:

L'extrbe sensibilité des cellules TS (suppressives) à l'action cytopatho-
gène du virus de la FPA renforce l'idee de l'absence de toute activité imrmno-
suppressi~, sauf s'il existe une et/ou des sous-ppulations Ts relativement
rkistantes dans certaines formas lamees de Peste porcine africaine,
C - Immnit6 et protection dans la Peste porcine africaine
1 - Imnunité active
-------e-I-----
Une certaine imnunité active peut être obtenue 3 la suite d'une infection
par une souche peu virulente ou à la suite d'une vaccination avec une scuche
vivante mdifiée.
Les animmx qui excrètent du virus sont prcté$s contre l'infection avec
une souche hormlo,me pleinemnt virulente, mais peuvent ne -pas rkister à une
infection par une souche virulente hétémlogue (44, 49).
Bien qu'on ne connaisse qu'un seul type anti&nique, il n'est pas wssible
que de larges variations puissent exister 2 l'intérieur du Qpe unique ; d'où
cette nctim de souche hétémlogue.
Pour conferer une bonne protection, (vaccination ou autre), les souches
atténu6es en cultures cellulaires doivent être encore un peu pathogènes.
l&mrvues de pcuvoir patho$ne résiduel, il semble qu'elles ne soient pas
capables de protéger efficacement les animaux.
D'un aut= CU-G, certaines souches immuniseraient sans causer de rkctions
cliniques.
Cn gbéral, l'État de résistance est associé à l'infection ~persistante du
virus dans l'organisme.
Par conWe, l'injection, en présence d7adjuvants, de virus inacti& par le
forrml, la B-pmpriolactone, l'acétylen&rninc CU la glycidaldéhyde, n'a jamais
pu induire une protection quelconque (10).
Le prcblème de l'irrmnité active nFest donc pas encore élucide.
.*. /
. . .

- 31
2 - Imnunité~assive
I---e.-- CI----
L'injection de doses massives de sérurrs Iryyerinmuns est incaplle de conférer
una pmtecticn passive contre l'infection vimlente (5, 15).
Les anticorps F;ticipitants ou fixant le complément, s'ils peuvent Btre le
support d'une activité lytique vis-à-vis du virus et des cellules infectées, ne
serklent pis jouer un rôle majeur dans la gotection.
Fbur ce qui est du transfert de l'imunité cellulaire, l'étude pxrcmait se
faire par l'inter&iaire des facteurs dits de Ymansfert", pxxluits par les
cellules T sensibilisées à l'antigène.
Cette étude reste clone à faire pur évaluer le r61e de l'imnum"té à n&iation
cellülaire com système de protection dans la Peste porcine africaine.
En Conclusion :
L'imnunité dans la Peste pxcine africaine est encore ml cmnue. L'absence
de pmdmtion d'anticorps neutralisants et la fk6quence des infections persistan-
tes chez les porcs survivants ou chez les porcs vaccinés avec une souche atténuée
sont les %.its majeurs de la F'PA.
L'infection chmnirpe persistante, en prticulier, setile r&guli&emnt
accommgner 1 '6tat de r6sistance dans la mjorité des cas.
..* /
..*

- 32
Tableau no3 : Modifications fonctionnelles des com~santes humxxles du système
immnitaire : Etude comrarative avec la Peste porcine classique
Madie
Hyperggmmzglobuli- R&onse imtaire humxale vis-
n&nie (QG)
à-vis d'anti,$nes C$rwgzrs au
virus
PPC aiguë -
- ESpression vis-à-vis du
1ysozyrIE.
PPC ckxlique
e
- Réponse notie vis-à-vis des
- globules rouges de mxton
- PZrucella
- parvovirus
PPA aiguë
?
PPA chmnique
+
Réponse namle au virus aphteux
inactivé
Tableauno 4 : lyodifications du tissu 1yrrqhoIde au cours de l'infection virale
jxr la Peste -jgorcine africaine
Principales modifications
Importance du
phénomène
- Multiplication du virus dans le tissu
lymphoxde
+++
- Nécrose du tissu lymphoïde
+ +
- Atrophie du thymus
+ +
- Aplasie de la moelle osseuse
++
- Destruction des lymphocytes
++
- Modification de la récirculation des lympho-
cytes sensibilisés aux antigènes viraux
?
- Hyperplasie lymphoïde
?
. . . / . . .

- 33
Tableau no 5 : Sensibilité des 4 types de cellules lymphoïdes à l’infection virale
I
Nacrophage
Lymphocytes
T Helper
T sq?ressiw
B
9
.t + +
i-’
- -
i--l-S
++
:tigende
?I : plus ou moins sensible
+c : sensible
-l-+-k: très sensible.

CEAPITRE IV
CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVE; DE RECHERCHE

- 35
La Peste porcine africaine est une affection particulièrement grav- peur
les Suidés. Sur le terrain ou au Laboratoire, l'infection aiguë, le plus souvent
liée à une multiplication intense du virus dans les organes nobles, conduit rare-
ment à un état d'immunité active. Le ylus souvent, l'animal meur+ avant d'avoir
pu mettre en place son système immunitaire.
Lorsqu'il. s'agit d'une infection chronique (souche peu virulente), cet état
d'immnité active peut être mis en évidence chez certains animaux, mais le carac-
tère progressif de l'infection conduit également à la mort.
L'immunité dans la Seste porcine africaine apparaît beaucoup plus comre le
t6moin d'une infection que comme un moyen de protection efficace. La résistance
observée contre la souche homologue, même virulente, chez les animaux qui font
une infection chronique serait peut-être liée à une interférence virale plus ou
moins importante, mêre si cette dernière ne peut être mise en évidence avec le
virus inactivé,
On peut donc penser que l'interférence virale, en matière de Peste porcine
africaine, est un phcnomène actif et que le virus doit garder l'essentiel de son
pouvoir biologique peur l'induire.
En ce qui concerne le pouvoir immunogène du virus, il a été montré que le
virus inactivé au cristal violet ou à la B-propriolactone n'induit aucune immunite
active.
De plus, la multiplication du virus est egalement indispensable pour provoquer
l'apparition d'une certaine immunité.
L'absence de prc,tection héterospkifique
- (un sou1 sérotype viral connu> -
peut s'expliquer par l'existence de larges variations antigéniques à l'intericur
du sérotyw jusqu'à ce jour mis en évidence.
La principale particularité, en matière de Peste porcine africaine, demeure
donc chez l'animal sensible, l'incanacité d'une mise en place rapide de nCcanismes
de défense immunitaire efficace.
Aussi, nous aborderons très succinctement dans les paragraphes qui suivent,
quelques grands axes de recherches que l'on peut degager de cette 6tude :
- la variatien antigénique du virus ;
- l'immunag&ticité 3
- le r81e de l'immunité à médiation cellulaire ;
- la sensibilité du virus de la PPA à l'interféron ;
- la recherche d'un vaccin efficace.
. . . / . . .

I- VARIATION AHTIGENIQUP DU VIRUS DE LA P?STE PORCINE &?RICAINE
On ne connaît .5 l’heure actuelle qu’un seul s@rotype de virus de Peste
porcine africaine. Pourtant, il n’existe pas de protection hétéros$cifi;ue. La
protection immunitaire relative observée avec deux souches homol.Igues n’est pas
retrouvée lorsque les deux souches sont différentes. Cette absence de protection
croisée ne peut s’expliquer que par de larges variations antigéniqaes du virus
qui peuvent Ztre 6tudiGes :
- soit par les hydridomes (anticorps monoclonaux) ;
- soit par le @nie génétique.
A- Etude ?ar les hybridomes
L’analyse immunc-électrophorétique des protéines virales montre l’existence
de cinq protéines majeures.
L’étude de ces protéines par les anticorps monoclonaux permettrait d’identi-
fier les variations existant au niveau de ces protéines d’une souche à l’autre.
Par cette méthode, on pourrait également déterminer si toutes les protéines
virales sont variables d’une souche à l’autre, ou si ces variations sont lccali-
sées au niveau d’une structure protéique particulière, comme les protCines de
l’enveloppe VP1 et/ou VP4
Cette technique présente l’avantage de mettre en Evidence les différentes
structures antigéniques portées par chaque polypeptide viral, mais elle demeure
moins précise pour definir la nature exacte des variations (mutations, insertions,
délétinns, inversicns, translocations, etc...) d’une souche virale Fi une autre.
B- Etude par le gkie génétique
Les ARNm viraux clonés à partir d’une préparation de cellules infectÉes par
le virus de la Peste porcine africaine, servent de matrice ? la synthke in vitro
d’ADN complémentaire (cDNA) qui représente les divers gênes viraux exprimes dans
l e s c e l l u l e s infectces.
La ssquence des cADN permet une reconstitution du génome viral. Une fois ce
dernier reconstitué, chaque polypeptide codé par un ARNm peut être reconstitue.
. . /. .*.

.
.
- J/
L'étude cop2arative de la composition en acides aminés de la même protéine
virale de diffcrentes souches, permet une localisation précise des variations de
la séquence primaire des proteines virales.
Cette méthode permet d'ap;?rgcier les modifications de la structure primaire
pour une même protéine provenant de souches virales différentes mais elle n'expli-
que pas toujours les différences sur le plan antigénique.
Une mutation ponctuelle peut entraîner la disparition et/ou l'apparition d'un
certain nombre de déterminants antioéniwss,
b ‘1
Mais il n'y a Tas toujours ccrréla-
tion étroite entre les modifications de la structure primaire des prot%.nes et
leur configuration spatiale (structure tertiaire et quarternaire) dans leur forme
native.
Seule une étude complète par ces deux apprcches, permettrait de montrer les
relations existant entre les deux phénomènes.
II - L'IMMWOGENICITE
DU VIRUS DE LA PESTE PORCINE AFRICAINE
L'infection chrcnique par le virus de la PFA entraîne le développement d‘une
hyperga~aglobulin~mie
qui ne concerne essentiellement que les anticorps fixant
le complément et prêcipitants.
L'absence d'anticorps neutralisants n'est pas expliquée. Deux hypothèses
peuvent être avancées :
- La première est que l'hypergammap,lobulin~mie reflète une stimulation antigénique
permanente,
résultant d'une multiplication intense du virus au cows de l'infec-
tion virale. Elle expliquerait l'échec nnrsgistré lors de tent%tivcs de vaccina-
tion à l'aide de vaccins tués ou inactiv.k.
L'absence d'anticorps neutralisants serait liée aux propri5tés immunopènes
du virus, Le récepteur viral, pour la cellule sensible, est soit immunogène
(structures proches des protéines cellulaires), soit peu accesible aux mécanis-
mes de reconnaissance immunitGre.
- La deuxi?me est que les clones cellulaires sensibles aux déterainwts antigé-
niques du recepteur viral pour la cellule sensible sont soumises 3 suppression,
Mais l'extrême sensibilit6 des cellules T suppressives 3 l'infection par le
,.. / . . .

- 38
virus de la PPA rend cette dernike hypothzse peu probable, Seule la connais-
sance des conditions d'apparition des snticcrps neutrslisants Termettra la mise
au point de vaccins efficaces, Pour cela, les deux hypothèses sont 5 vérifier.
111 - LE ROLE DE L'IMMJKLTE A ME?,DIATIGEJ CELLULAIRE DAXS LA RESIST?.XCE A L'INFECTION
L'immunité â mÉdiation cellulaire dans la Peste porcine africaine n'a pas
fait l'objet d'6tudes approfondies.
Doivent être envisagées :
- l'immunité non spgcifique ;
-1'~mmunité spécifique.
A- Immunité non spécifique
L'immunité est dite non spkifique lorsque 1'Glimination de certaines molé-
cules, de particules inertes . . . . dépend d'effecteurs dont l'activitc n'est pas
spécifique d'un antiiene particulier.
Lorslue le Porc est mis en presence d'agents patho$nes, comme le virus de
la PPA, ceux-ci ne peuvent être efficacement combattus que si l'organisme leur
oppose à dafaut d'une immunité spécifique de qualité, une immunité non srncifique
accrue. Ce but est atteint par une immunostimulation non spécifique qui permet
d'augmenter la résistance de l'aninal & un grand nombre d'agents gathogènes en
attendant .que lPimmunité spkifique s'jtablisse.
Or, dans la forme aiguë et suraiguë de la PPA, l'animal meurt avsnt que
1'immunitG sp6kifique s'installe. L'étude de 1'immunitG non spécifique présente
donc un intérêt évident.
En dehors de certains constituants sériques dont le rôle antiviral commence
à être bien connu (ccmplément, lysozyme, interféron...) le macroJhage est le
principal agent de l'immunité non spécifique.
Certains immuncstimulants comme les polynucléotides, l'ubiquinone 8, le
lévamisole, les extraits bactériens phospholipidiques (EBP), les acides polyacry-
liques... sont capables in vivo et in vitro d'activer les macrophages. Cette
. . . / . . .

- 39
activation s'exerce, non seulement envers des virus et des bactéries qu'ils
phagocytent et dztruisent avec plus d'efficacit6,
mais également B l'eSa& des
cellules tumorales envers lesquelles ils manifestent une cytotoxici.tG accrue (53).
Mais dans la PPP, le macrophage est une cellule très sensible à Ifaction
lytique du virus. Selon toute vraissemblance,
sa fonction pourrait être perturbée
du fait de la multiplication virale intense,
Quant aux cellules NK (Natural Killer), leur nombre et leur avolution sont
en fait peu connus au cours de la forme chronique de la maladie.
B- Immunité spécifique
Malgré l'effet lytique du virus sur les cellules immunocomp~tentes, la réponse
lymphocytaire aux mitop,iines classiques est normale su cours de la maladie.
Mais la @nération de cellules T cytotoxiques n'a fait l'o!>jet, .'i notre connais-
sance, d'aucun travail,
L'expression des antipènes d'histocompatif~ilité SLA du porc sur les cellules
infectées par le virus, (lesquels sont indispensables à l'action de la cytc.toxi-
cité cellulsire) n'a ?as encore été étudiée.
Lors de la fsrme chronique de la m:ala!die,
l'hy?er~a~a~lnhulinémie
observée
devrait augmenter l'activité cytotoxique des cellules T dont la cytotoxicité est
anticorps d+enc!ante.
On ne sait toujours pas s'il existe au cours de la maladie, un dgveloppement
de cellules cytotoxitues ou même si l':~y~~erls,aI~a~.lo?>uliné~Le elle-&E exerce m
effet suppresseur sur 1'apTarition de ce type cellulaire (phcnomgne de &troacti-
vité négative "feed back negatif").
IV - L'INTERFERON DA@IS LA PESTE PORCINE AFRICAINE
Le virus de la Peste porcine africaine n'est pas sensible aux interf6rons
induits par d'autres virus comme le virus Sendaï et le virus de Newcastle.
D e plus, il est incapable d'induire dans les conditions expzrimentales la
synthèse d'interférons.
Notons que l'interféron augmente lgexpression des anti@ses d'histoccmptabi-
lit6 5 la surface des cellules. L'absence de son induction lors de l'infection
. . ./ . . .

- 40
par le virus d. e la ?PA pourrait donc être un facteur limitant de l’activité
cytotoxique à médiation cellulaire.
A- Le virus est insensible à l’action de l’interféron
Si l’on admet que le système récepteur de l’interféron sur la membrane
cellulaire peu,+ être formé d’un site de fixation et d’un site d’activation,
l’hypothèse suivante est possible :
le virus emprunterait l’un de ces sites pour pénétrer dans la cellule. La resis-
tance antivirale induite par l’interfsron ne peut être maintenue que si la stimu-
lation persiste. Or, il suffit que le site d’activation soit détruit pour que la
cellule ne soit plus Capable de bloquer ïa multiplication virale.
L’absence de sensibilité du virus de la PPA à l’action antivirale de l’inter-
féron peut ainsi Ztre. expliquee. ?Fais c e t t e hypothsse r e s t e .3 v é r i f i e r e
B- Le virus est incapable d’induire la synthèse d’interféron
Les plus puissants inducteurs d’interféron sont les ARE; bicatenaires. Or, le
virus de la PPA est un virus à ADN. Il s ‘agit également d’un virus ,?I développement
cyto?lasmique C La configuration st6réochimique de ses AEINm pourrait être respon-
sable de l’absence d’induction. Celle-ci pourrait aussi s’expliquer par la destruc-
tion du cytosquelette lors de la pénétration et de la decapsidation du virus dans
le cytoplasme .
En effet, les substances qui dëtruisent le système cytosquelettique comme
la cytochalasine B9 la cclchicine et la vinblastine, inhibent le dGvsiop?ement
de l’état antiviral après traitement des cellules par l’interferon (CEP$E et ail,
1976).
11 s ‘azit 13 encore d’un domaine ds 5tude à approfondir,
. . /. .**

- 41
v- LA RECHEBCFfF D’UN VACCIN ANTI-PESTE PORCINE AFPICAINE EFFICACZ
-
La PPA frappe les exploitations porcines avec une mortalité voisine de
100 p.100.
Les rares porcs rescapés excrètent en permanence le virus et contribuent le
plus souvent 2 l’extension de la maladie.
Toutes les tentatives de vaccination se sont c3. l’heure actuslle soldées par
des échecs.
De plus, le virus inactivé est très peu immunopène.
L’obtention de vaccin à la fois efficace et inoffensif devra ternir ccrnpte :
- des données biochimiques du virus (structure et composition des protéines
virales),
- des propriétés immunologiques du virus que nous avons évoquées,
- du risque d’introduction par la vaccination de dangereux porteurs de virus.
Enfin, toute nouvelle méthode de Qrftvention se voudra 3. la fois efficace et
peu onéreuse.
En effet, au Sénégal, le manque de disponibilités financières constitue un
facteur limitant essentiel.
Ce manque budgétaire concerne à la fois :
- les crédits pour compléter l’équipement existant,
- les crédits de fonctionnement pour notre programme de rechercha,
- et enfin, ceux nkessaires 3 la construction et à l’aménagement de locaux
étanches pour héberger des porcs en expérimentation,

PROGRAMME DE RECHERCHE SUR LA PESTE PORCINE
AFRICAINE

- 43
PESTE PORCINE AFZICAINE
OBJECTIFS GENERAUX
- Etude de foyers de Peste porcine africaine
- Cartographie des variétés antighiques existant au SénG~zl
- Etude de l'immunits
- Proposition d'une nouvelle stratégie de prevention.
REmERcms PREVUES
Trois volets 1
- Virolo,n,ie de la Peste porcine africaine
- Immunologie
- Prophylaxie mfdicale.
- Virolmie de la Peste porcine africaine
Infection exp5riuentale
Isolement de virus
Etude morphologique, biochimique eL diagnostic différentiel (microscopie
électronique)
Etude de foyers
Constitution d'une banque de virus
Recherche de virus chez les porteurs sains dans les zones à forte concentration
porcine
Recherche de virus chez les arthropodes du genre ornithodirus (Fhaczchère et
porc domestique)
dénombrement des espèces impliquées et mode de transmission,
- Etude immunologique de la PPA
a) Immunité humorale
------u---cm---
Purificstion du virus
Immunisation -> antisérums spécifiques pour dia,-ostic rapide (immunofluores-
cence et ELISA)
.*. / . . .

- 44
- Etude des protéines virales
- Etude de la variation antip;éni,-e des isolats
- Hybridomes (Etude fine)
- Cartographie des variétés antiqéniques existant au S6népal ;
c ) Immunit6 c e l l u l a i r e (PPA)
-------‘IYIDIIY-----I-
- ImmunitZ
5 mediation cellulaire dans
-> la forme aiguë
--B la forme chronique de la maladie
- Variation des sous-populations lymphocytaires au cours de l’infection
- Rapports de cette variation avec la Gponse anticorps
- Production ds interférons et mémoire immunologique dans la ?TA
- Résistance cellulaire interféron- dépendante.
c- ProphylsAe nlédicale de la PPA
- Adaptation des souches à différents types cellulaires
- Clonage d e souche s vaccinales Cmuta~enèsej
- Essais de vaccination,
En fonction des impératifs : exgcution profrescive de ce programe qui peut
couvrir una longue période d’activit6.
.
.
/
.
0..

- 45
v- RESULTATS ESCOMFTES
-- Avoir une meilleure connaissance du virus de la Peste porcine africaine et des
mécanismes immunitaires mis en place lors d'une infection ai:& vu chronique.
- Renforcer les mkanismes de défense de l'organisme pour améliorer la rgsistance
à l'infection en zones contaminées par le virus de la fPA.
- Proposer une anuvelle stratégie de prévention efficace.
- Proposer l'étude de la Peste porcine africaine comme modele d'étude des
autres maladies 6'origine virale.

9
cWGIk?S (K,) *=. hFri cari d.np Çever ‘. z~::.tl.lopen.Cçi.s o Pro-ress i n Jl%x? Virolory 1974
-*--- ----.---
9
-- ---.-..
18 : 4P
-..
10
COSTES (6: 0 j $ CI\\RTR?3 (P .) - GAYCT (G ,) C~.’ Peste Forcine a%icairre c r)i:~.pnoeti.c au
Laboratoire D Techno1o.pi.c e t r&M.tats obtenus sur les CIL: 0bservSs en
Frapce au d6but $e 3.’ a.mZie f <274 O Rev. Wéti . . v6.t , ; 19Yk. 1.25 (Y. -. 9) :
- ~_-.-
1119 - 113Q.

-’ 47
. .