INSTITUT D’ELEVAGE ET DE MEDECINE VETERINAIRE DES...
INSTITUT D’ELEVAGE ET DE MEDECINE
VETERINAIRE DES PAYS TROPICAUX
REVUE D’ÉLEVAGE
ET DE
MÉDECINE VÉTÉRINAIRE
DES PAYS TROPICAUX
Note sur l’écologie
de la peste équiue africaine
par P. BOURDIN et A. LAURENT
Tome XXVII (nouvelle série)
No 2 - 1974
VIGOT FRERES, EDITEURS
23, rue de I’Ecole-de-Médecine, Paris-VI”

Rev. Elev. Méd. vét. Pays trop., 1974, 27 (2) : 163-168
Note sur l’écologie de la peste équine africaine
par P. BOURDIN (*) et A. LAURENT (*)
R E S U M E
L’analyse des faits et travaux concernant l’écologie de la P.E.A.
montre que cette affection sévit à l’état endémique dans les pays à climat
tropical sec et périodiquement déborde au Sud et au Nord vers les uavs
Vo&s. Le cheval est-très sensible au virus mais dans les pays O?I ia
P.E.A. est ancienne. il a acquis une immunité naturelle solide. Le mode
de transmission s’apparente- à celui des arbovirus, deux vecteurs sont
incriminés : les moustiques et les culicoïdes. Dans la nature, l’isolement
du virus est difficile et n’a été réalisé que chez culicoïdes spp. La multi-
plication du virus chez les deux vecteurs reste encore à prouver. Le
réservoir est hypothétique et sa détermination, peu importante pour les
zones d’endémie, est essentielle pour les pays indemnes. Une enquête
sérologique récente faite en fixation du complément chez 1 500 chevaux
sénégalais, révèle que 60 p. 100 des chevaux vivant en zone d’élevage
intensif ou en zone sylvo-pastorale, ont eu un contact récent avec le virus.
On peut penser que cette zone représente une niche écologique où le
virus se maintient dans son cycle fondamental.
Le virus de la P.E.A., d’après les travaux de
Dans cet exposé, nous analyserons briève-
OLLERMAN, ELS et ERASMUS (1970) est
ment les principaux faits et travaux concernant
classé maintenant au même titre que le virus
l’écologie pour discuter trois questions ma-
de la « Bluetongue » dans un sous-groupe des
jeures :
diplornavirus, mais l’épidémiologie de la mala-
- l’apparition d’une épizootie,
die l’apparente à celle des arbovirus. Ceci sup-
- le vecteur,
pose l’intervention d’un vecteur appartenant
aux arthropodes hématophages et l’existence
- le réservoir.
d’un hôte naturel ou réservoir. Le cheval, quant
à lui, joue le rôle d’un hôte accidentel pouvant
dans certaines conditions constituer pour le
1. ETUDE ET ANALYSE DES FAITS
virus une impasse biologique.
ler point : La répartition géographique
Jusqu’ici, la preuve expérimentale de la
transmission par un vecteur selon les critères
Le berceau de la maladie est l’Afrique tro-
de 1’O.M.S. n’est pas encore faite et l’existence
picale, 1’Ile de Madagascar en étant exclue.
du réservoir est hypothétique. Or, comme le
Sur le continent africain, on trouve la P.E.A.
souligne Mc INTOSH (lO), si l’identification
de part et d’autre de l’équateur dans les pays
du réservoir est sans importance pour les con-
de climat tropical sec dont le type est le climat
trées où la maladie est endémique, elle est pri-
sahélo-soudanais.
mordiale pour les pays neufs ou menacés.
Périodiquement, la P.E.A. sort de son ber-
ceau originel pour toucher des pays parfois
(*) I.E.M.V.T., Laboratoire National de l’Elevage,
B.P. 2057, Dakar-Hann, République du Sénégal.
éloignés.
- 163 -

Les flambées de la P.E.A. sont connues en
38 point : Le climat et la topographie
Afrique australe depuis le XVII” siècle et prin-
Tous les auteurs soulignent l’influence favo-
cipalement en Union Sud africaine où la mala-
rable d’une tension élevée de vapeur d’eau con-
die revient environ tous les 20 ans dans la
sécutive à des pluies abondantes, associées à
région du Cap.
la chaleur. Le froid et la sécheresse ont au
En Afrique septentrionale, ces flambées sont
contraire une action défavorable.
beaucoup moins régulières. En 1930-31, on
Du point de vue topographique, les auteurs
trouve la P.E.A. en Egypte. En 1943-44, on
reconnaissent aussi que la maladie est localisée
l’observe de nouveau en Egypte, en Palestine
de préférence dans les zones humides, maré-
et même au Liban. En 1959, l’Iran est touché
cages, vallées et près des points d’eau, puits et
puis vers l’Est, elle s’étend à l’Afghanistan, au
forages. En Afrique du Sud, on l’observe rare-
Pakistan et à l’Inde (1960); vers l’Ouest, elle
ment au-dessus de 500 mètres sauf dans des
est reconnue à cette époque, en Irak, Jordanie,
conditions climatiques exceptionnelles.
Syrie, Turquie, Liban et Chypre.
En 1965, elle franchit la barrière saharienne,
4e point : La réceptivité des animaux
touche le Sud marocain et le Sud algérien, puis
Le cheval possède une sensibilité aiguë. Dans
après une accalmie pendant l’hiver, elle passe
les effectifs neufs, d’après RAFYI (23), 95 p.
en 1966 aux régions Nords de ces deux pays
100 des animaux sont touchés. Le mulet est
et s’étend en Tunisie. En octobre 1966, elle
moins sensible (50 p. 100 des sujets sont
touche le Sud de l’Espagne. Depuis, la maladie
atteints). L’âne est insensible. Cependant,
s’est retirée dans sa zone d’origine où elle
ALEXANDER (1), en Egypte, SERS en Algé-
demeurera jusqu’à la prochaine flambée sous
rie (26), ORUE (16) au Sénégal, ont observé
la forme endémique.
des cas chez cette espèce.
A mentionner aussi les cas relevés parmi les
2e point : Aspect et diffusion de la P.E.A.
chiens de meute nourris avec de la viande de
Dans les pays africains à climat tropical sec,
cheval malade, observés par THEILER (29)
la maladie existe à l’état endémique. Un équi-
et PIERCY (21).
libre écologique s’établit entre le vecteur, le
réservoir et les chevaux. Prenons l’exemple
5” point : La transmission du virus
des pays d’Afrique occidentale et centrale situés
La transmission directe du virus est excep-
au Nord de l’équateur entre les isohyètes
tionnelle, il est possible de faire vivre des ani-
250 mm et 1 000 mm. Ces deux isohyètes déli-
maux neufs et des malades dans une écurie
mitent une étroite bande traversant l’Afrique
désinsectisée et protégée par des moustiquaires.
de part en part correspondant au climat tropi-
Le mode de transmission est essentiellement
cal sec. Cette bande est favorable à l’élevage
indirect, il se fait par l’intermédiaire d’arthro-
du cheval, on y dénombre près de 1500 000
podes hématophages.
équins, la diffusion de cette espèce étant limi-
tée au Nord par la proximité du désert et au
Sud par la mouche tsé-tsé. L’introduction des
II. ETUDE ET ANALYSE
chevaux au Sud du Sahara remonte d’après
DES TRAVAUX EXPERIMENTAUX
l’inventaire des rupestres sahariens au deuxième
millénaire avant notre ère. Il est vraisemblable
ler point: La résistance du virus
que ces animaux, en raison des contacts fré-
quents avec le virus P.E.A., ont acquis peu
Le virus est thermo-stable, il résiste égale-
à peu l’état de résistance naturelle qui est pro-
ment à la dessiccation, mais il est sensible à des
pre aux races locales actuelles. La preuve du
pH légèrement acides.
contact avec le virus est fournie par les enquê-
tes sérologiques, réalisées au Tchad par MAU-
2e point : La persistance du virus
RICE et PROVOST (9) au Sénégal et pour une
chez les animaux sensibles
moindre part au Mali par BOURDIN, LAU-
La présence du virus chez les animaux mala-
RENT, BERNARD et MBAYE (1966-1972).
des et notamment le cheval est de courte durée.
- 164 -

Neuf jours après le début de la maladie, l’isole-
avec le virus et ne peut être valable que si
ment du virus à partir du sang est rare. Mc
le nombre d’échantillons est suffisant. Il n’existe
INTOSH (10) pense que cet isolement est rendu
pas à notre connaissance d’enquête sérologique
difficile par la présence d’anticorps neutrali-
à grande échelle. Examinons les résultats des
sants qui masquent le virus. Cet auteur est
enquêtes relevés dans la littérature, PILO-
parvenu à dissocier le virus P.E.A. masqué,
MORON (22) et ses collaborateurs, chez les
par un transfert chez le furet inoculé par voie
ânes des oasis du Sud algérien, trouvent
intracardiaque.
69 p. 100 de résultats positifs sur 84 échantil-
lons. Chez les chiens, Mc INTOSH (10) trouve
3” point : Les vecteurs
des anticorps dans 1 sérum sur 13. SHAH (27)
aux Indes trouve des anticorps chez le chien
Les auteurs retiennent de nombreux arthro-
(10 sérums positifs sur 20), chez l’âne (8 sérums
podes. JOUBERT (8) en a dressé la liste, mais
positifs sur 42) mais ne trouve pas trace d’anti-
il estime que beaucoup d’espèces ne jouent le
corps dans des sérums d’oiseaux, de chèvres
rôle que de simples aiguilles ailées.
et de moutons.
A l’heure actuelle, les principales espèces
Les essais d’isolement du virus par inocula-
incriminées appartiennent au Culicidue, (mous-
tion au souriceau de prélèvements issus d’ani-
tiques) et au Ceratopogonidae (culicoïdes).
maux autres que les chevaux ont toujours été
Si l’on examine les travaux des différents
négatifs.
auteurs attachés à cette question, on remarque
Cette grande difficulté à isoler le virus P.E.A.
une certaine divergence dans les résultats. Pour
soit à partir des vecteurs, soit à partir de l’hôte,
NIESCHULZ, BEDFORD et DU TOIT (13),
est soulignée par les études des chercheurs de
les moustiques du genre Aedes infectés sur che-
l’O.M.S. sur les arbovirus.
vaux malades transmettent exceptionnellement
la maladie à des chevaux neufs. Pour OZAWA
Au Sénégal, ROBIN et I$RES (24), ROBIN
et ses collaborateurs (18, 19), il est possible de
et LE GONIDEC (25), TAUFLIEB, CORNET
transmettre le virus à des chevaux sensibles à et CAMICAS (28), ont inoculé 9 788 prélève-
partir d’Anopheles stephensi, Culex pipiens fa-
ments provenant de l’homme, d’animaux sau-
tigans, et Aedes aegypti nourris in vitro avec
vages et d’arthropodes hématophages. Ils ont
des suspensions de liquides virulents.
isolé 224 virus, mais aucun virus P.E.A. n’a
DU TOIT (6) trouve le virus chez les culi-
encore été trouvé à ce jour. Au Nigéria, les
coïdes sans spécification d’espèce et réussit en
arbovirologistes de l’O.M.S. (2) enquêtant sur
1969 la transmission, par l’intermédiaire de
place et dans les pays voisins, Dahomey, Came-
cet arthropode, d’un animal malade à un sujet
roun, Tchad et Togo, ont inoculé 39 696 prélè-
sensible.
vements et isolé 1 613 virus, aucun virus P.E.A.
ne figure parmi eux. Pourtant, à plusieurs re-
Récemment, WETZEL, NEVILL et ERAS-
MUS (30) ne réussissent pas à isoler le virus
prises, les chercheurs œuvrant au Nigéria ont
P.E.A. à partir d’Aedes aegypti, de Culex pi-
isolé le virus de la bluetongue chez des culi-
piens fatigans ou de culicoides spp. nourris in
coïdes, or, ce virus appartient au même groupe
vitro sur des liquides virulents, ou in vivo sur
que le virus P.E.A.
chevaux.
Ils échouent également au cours d’essais
III. DISCUSSION
de transmissions avec les culicoïdes.
Examinons à présent les conclusions que
4e point : Le réservoir, sa recherche
l’on peut extraire de ces analyses sur les pro-
et son identification
blèmes de l’apparition d’une épizootie, du vec-
Pour cette étude, on dispose de deux moyens,
teur et du réservoir.
l’enquête sérologique et les essais d’isolement
du virus.
1. L’apparition d’une épizootie
L’enquête sérologique décèle les espèces sus-
Si l’on se réfère à l’épidémiologie des arbovi-
ceptibles d’héberger ou d’avoir eu un contact
roses, on peut concevoir que la P.E.A. se trans-
- 165 -

met comme les arbovirus selon plusieurs cycles,
39 000 000 de moutons hôtes sensibles contre
BRES et ROBIN (5).
380 000 chevaux pour le virus de la P.E.A.,
seuls hôtes à partir desquels il est possible
Dans un pays vierge comme l’Afrique avant
d’isoler le virus.
l’introduction des chevaux, on peut imaginer
l’existence d’un cycle fondamental selvatique,
Le deuxième motif découle de la biologie des
évoluant en l’absence du cheval et dont le dia-
culicoïdes. Certaines espèces comme Culicoides
gramme est :
pallidipennis vivent en rapport étroit avec le
bétail et se reproduisent selon NEVILL (12)
Vertébré infecté -f arthropodes vecteurs --+
dans les excréments frais des bovins, mais le
vertébré neuf.. .
reste de leur biologie est mal connue, on sait
Le cheval infecté peut être introduit dans une
toujours d’après NEVILL (12) qu’ils sont auto-
zone où vit une population équine réceptive à
gènes au premier cycle, autrement dit ils n’ont
une saison où les anthropodes hématophages
pas besoin d’un repas sanguin pour la première
sont nombreux et les conditions écologiques
ponte et que, s’il est possible de distinguer les
favorables. La P.E.A. devient alors épizootique
culicoïdes ayant eu un cycle gonotrophique,
et le diagramme est :
la numération des cycles est impossible.
Cheval infecté -+ arthropodes hématopha-
Quant aux moustiques, leur biologie est
ges -+ cheval neuf.
beaucoup mieux connue. Malheureusement,
dans le cas de la P.E.A., si la transmission
Dans cette zone, les conditions écologiques
expérimentale réussit avec certaines espèces,
peuvent varier fondamentalement selon l’épo-
l’isolement du virus n’a pu être réalisé dans la
que de l’année et présenter des différences mar-
nature. Ce qui fait des moustiques des vec-
quantes avec celles des pays à endémie per-
teurs suspects, mais non confirmés. On peut
manente. Notamment retour au réservoir exclu,
expliquer la présence du virus en Iran et en
conditions climatiques plus tranchées interrom-
Algérie pendant deux années successives par
pant brutalement la multiplication des vecteurs.
la persistance du virus chez certaines espèces
Privée alors de son support endémique, la mala-
pendant leur hibernation; il reste à le prouver.
die s’éteint toute seule, soit au cours de l’année,
ou l’année suivante ou même à l’extrême ri-
Disons, pour conclure ce problème du vec-
gueur la troisième année.
teur, que pour beaucoup de virus transmis par
les arthropodes et parmi eux la P.E.A., les
2. Le vecteur
critères fixés par les arbovirologistes sont loin
d’être tous satisfaits.
Le contexte écologique est en faveur d’une
transmission par arthropodes hématophages,
3. Le réservoir
mais les preuves expérimentales sont encore
contradictoires. Pourtant, deux groupes d’ar-
Le problème posé par le réservoir est loin
thropodes sont retenus par les auteurs comme
d’être résolu. Le réservoir reste hypothétique
vecteurs probables, les culicoïdes et à un moin-
et selon l’expression de MORNET et GIL-
dre titre les moustiques. Pour quel motif écolo-
BERT (ll), il. doit être considéré pour le
gique est-il difficile de prouver expérimentale-
moment comme un « être de raison ». Pour-
ment cette transmission ?
tant, sa mise en évidence est d’une grande
importance pour les pays indemnes de P.E.A.
La première raison est d’ordre statistique.
comme le souligne Mc INTOSH (10).
En Afrique du Sud, il est difficile d’isoler des
culicoïdes de virus de la P.E.A. tandis que
II est superflu de citer le nom des diverses
son cousin le virus de la bluetongue est faci-
espèces animales suspectes d’être le réservoir.
lement isolé de ce même groupe d’arthropodes.
Il est préférable d’envisager un plan de recher-
Cette différence peut provenir dans le rap-
che calqué sur ceux habituellement appliqués
port existant entre le nombre des hôtes. En
à l’étude épidémiologique des arbovirus. Le
effet, le virus de la bluetongue a à sa disposi-
point de départ de ce planning est une enquête
tion 12 800 000 bovins hôtes réservoirs et
sérologique chez les chevaux afin de localiser
- 166 -

les zones à forte endémie où, les contacts entre
La zone agricole est largement défrichée,
virus et équins étant fréquents, la maladie existe
mais dans la zone pastorale, l’élevage se fait
sous la « forme rurale ». Ces contrats impli-
selon le mode extensif, l’alimentation étant
quent que le vecteur et le réservoir soient pré-
assurée par des pâturages naturels et l’abreuve-
sents. Autrement dit, cette enquête sérologique
ment se fait soit au puits, soit à partir de
doit permettre de localiser la niche écologique
forages. Autour des forages, vient entre 15 000
où le virus est maintenu dans son cycle fonda-
et 20 000 animaux : bovins, moutons, chèvres,
mental.
chevaux, ânes, quelques dromadaires et des
chiens de berger. En outre, la faune sauvage
Au Sénégal, BOURDIN, LAURENT, BER-
est représentée par de nombreux oiseaux, des
NARD et MBAYE ont examiné en fixation du
hyènes, des chacals et de nombreuses autres
complément 1500 sérums de chevaux prove-
espèces.
nant de deux zones. La zone agricole et la zone
pastorale. La fixation du complément révèle
Aux abords des forages et des puits, on
que 20 p. 100 des chevaux de la zone agricole
trouve l’eau stagnante et les excréments frais
ont eu un contact récent avec le virus contre
favorables à la reproduction des vecteurs. Il est
66 p. 100 pour ceux vivant en zone pasto-
très probable que, compte tenu des conditions
rale.
écologiques, le réservoir est présent à proximité.
SUMMARY
Note about ecology of african horse-sickness
The analysis of facts and experimental works concerning the ecology
of African Horsesickness (AHS), shows that this disease presents an
endemic character in countries with dry tropical climate. The affection
svreads veriodicallv into the neinhbourinn countries situated north and
sôuth of this zone. Horses ari very sensitive to the virus, but in
territories where the disease occurs since a long time they acquired a
natural and solid immunity.
The mode of propagation is similar to the transmission of arbo-
viruses. Two vectors are involved mosquitoes and Culicoïdes. In nature
the isolation of the virus is difficult and has only been achieved from.
Culicoïdes sp. The multiplication of virus in suspected vectors remains
to be proved. The reservoir is hypothetical and its determination presents
little consequence i n e n d e m i c areas;
however, this determination is
essential for free areas. A recent serological survey (CFT) carried out in
Senegalese horses living in a zone of extensive cattle breeding (sylvo
pastoral zone) shows that 60 p. 100 of the animal demonstrate a recent
contact with the virus.
The authors suggest that sylvo pastorale zone cari be considered
as an ecological niche where the existence of the virus is maintained
through a basic cycle.
RESUMEN
Nota sobre la ecologia de la peste equina africana (P.E.A.)
Segùn la analisis de 10s trabajos sobre la peste equina africana, se
encuentra dicha enfermedad a1 estado endemico en 10s paises con un
clima tropical seco y sobrepasa a1 sur y a1 norte hacia 10s paises vecinos.
El caballo es sensible a1 virus pero, en 10s paises donde la P.E.A. es
antigua, ha adquirido una inmunidad natural solida. El modo de trans-
mision se emparenta a1 de 10s arbovirus; se incriminan dos vectores : 10s
mosquitos y 10s Culicoides spp. La multiplication del virus en 10s dos
vectores todavia queda por probar.
El reservorio es hipotético y su determinacion poco importante para
las zonas de endemia es esencial para 10s paises indemnes. Una encuesta
serologica reciente utilizando la fijacion del complemento
en 1500 caballos
de Senegal muestra que 60 p. 100 de 10s caballos viviendo en zona de
cria intensiva 0 en zona silvopastoral, tuvieron un contact0 reciente con
cl virus. Se puede pensar que esta zona representa un sitio ecologico
donde se mantiene el virus en su ciclo fundamental.
- 167 -

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