INSTITUT D’ELEVAGE ET DE EDECINE VETERINAIRE DES...
INSTITUT D’ELEVAGE ET DE
EDECINE
VETERINAIRE DES PAYS -
3PICAUX
REVUE D'ÉL WAGE
ET DE
MÉDECINE VÉT XRINAIRE
DES PAYS TRO ‘ICAUX
Recherches sur le métabolisn
du rumen
chez les bovins tropi
UX
(Troisième partie
par J. ARCHAMBAULT de VENCA
H. CALVET
et R. BOUDERGUES
Tome XXIV (nouvelle sbrie)
No 2 - 1971
VIGOT FRERES, EDI-
URS
23, rue de I’Ecole-de-Médec
e, Paris-VI”
I
Rev. Elev. Méd. vét. Pays trop., 1971, 24 (2) : 307-12
Recherches sur le métabo me du rumen
chez les bovins trc bpicaux
Troisième partie
Différences dans l’utilisation des rations
entre les zébus Gobra et les lurins Ndama
par J. ARCHAMBAULT de VENCAY, H. CA1 VET et R. BOUDERGUES
Au cours d’études précédentes, ont été com-
zébu lot
entretenus sur pâturage, et ne trou-
parés trois fourrages disponibles au Sénégal
vent, par contre, aucune différence significative
ainsi qu’un certain nombre de rations ayant
dans la igestibilité de ces deux espèces.
pour support la coque d’arachide, en utilisant
comme critère la concentration des principaux
HUN( ATE, PHILLIPS et MAC GREGOR
t au Kenya les taux de fermentation
nutriments produits au niveau du rumen.
compare
au niveal du rumen par une méthode manomé-
Chacune de ces expérimentations a porté
trique, c
obtiennent dans tous les cas des
sur deux types d’animaux à fistule : des zébus
taux de ! rmentation supérieurs chez les zébus.
de race Gobra et des taurins de race Ndama.
La présente étude a pour objectif de mettre en
PHIL: IPS encore, au Kenya, rapporte que
évidence d’éventuelles différences entre ces
les zébu
digèrent 3 p. 100 de plus de la
deux espèces dans l’utilisation des mêmes
matière trganique provenant de pâturage de
rations.
faible qu lité par rapport à des Hereford soumis
au mêmi régime. Pour cet auteur, la supériorité
La physiologie comparée des zébus (Bus indi-
des zébu ; serait due à une production plus
tus) et des taurins (Bas taurus) la déjà fait
importar e de salive.
*
l’objet d’un certain nombre de travaux en Afri-
que, à Madagascar et aux Etats-Unis.
PAGC I, dans des expérimentations réalisées
au Mali, portant sur les besoins d’abreuvement
*
C’est ainsi que HOWES, HENTGES et
des zébu et des taurins de race Ndama, montre
DAVIS (1964) ont effectué en Floride des
que la
iminution de la soif résultant d’une
digestibilités in vive mettant en parallèle
forte hu: idité est plus prononcée chez les zébus
des génisses Brahman et Hereford. Pour la
que chr
les Ndama quand la température
moyenne des essais, la digestibilité apparente
se rapproche de la température cor-
de tous les constituants de la ration, sauf les
Les zébus paraissent mieux adaptés
lipides, est de 1 à 3 p. 100 supérieure chez les
chauds et secs, les Ndama à des
zébus. Le coefficient de digestibilité des pro-
téines est de 45 p. 100 pour les Hereford et
à Dakar, des études de digestibilité
e
50 p. 100 pour les zébus.
bovins locaux zébus
PHILLIPS et LAMPKIN (1964) expérimen-
Dans l’utilisation de la paille de
tent au Kenya sur du bétail Hereford et du
une supériorité nette
.
pour la digestibilité de tous les composants de
d’arachide mélassée supplémentée par des fari-
,
ce fourrage. Des résultats comparables sont
nes ou des sons et utilisées dans des expériences
obtenus avec du foin de Panicum coloratum
d’embouche intensive.
qui semble encore mieux utilisé par les Ndama
que par les zébus.
Les rations se différencient d’abord par la
nature du concentré. Le concentré 1 est com-
D’une façon générale, il semble ressortir de
posé de trison, son de maïs, son de blé, son
ces différentes études que les zébus utilisent
de mil en parties égales de farine de maïs. de
mieux que les taurins les fourrages à forte
farine de sorgho, de tourteau et de supplément
teneur fibreuse. Il s’agit probablement d’une
minéral vitaminé. Le concentré II est à base
adaptation générale du zébu aux zones tropi-
de farine de riz (farine de cône) de brisures
cales arides qui constituent son berceau natu-
de riz, de perlurée et de complément minéral
rel. Des mécanismes thermo-régulateurs effi-
vitaminé. Dans le concentré no II bis, le son
caces associés à des capacités digestives élevées
de maïs est substitué aux brisures de riz. Au
pour les herbages naturels de ces régions font
cours de la période d’embouche, la proportion
du zébu une espèce précieuse pour l’exploita-
de coque mélassée et de concentré a varié. On
tion des savanes tropicales.
distingue ainsi les rations d’adaptation compor-
tant 60 p, 100 de coque d’arachide mélassée et
Mais hors de son biotope et soumis à des
les rations de finition n’en contenant plus
conditions alimentaires artificielles, le zébu con-
que 33 p. 100.
serve-t-il cette supériorité digestive ? Les résul-
tats présentés par la suite paraissent l’infirmer.
Les résultats, présentés ci-après, rapportent
pour les zébus et les Ndama, les taux moyens
Les résultats présentés dans les articles pré-
des nutriments, d’abord pour chacune des
cédents ont eu pour objet, de comparer un
rations étudiées, et ensuite sur l’ensemble de
certain nombre de rations à base de coque
l’expérimentation.
TABLEAU No1
Comparaison Zébus/N'Dama avec l'aliment no1
Adaptation
c
Urémie
dl
0,319+ 0,014
0,289+ 0,022
J
L’analyse de la variante permet d’individua-
Dans l’utilisation de cette ration, les zébus
liser les sources de variations liées aux jours,
et les Ndama révèlent donc quelques diffé-
aux heures de prélèvement et enfin à la race.
rentes.
Les valeurs dc F. liées à la comparaison
Les taux des acides gras volatils totaux sont
zébus-Ndama pour chacun des nutriments sont
comparables dans lune et l’autre race, cepen-
indiquées tableau II.
dant que les Ndama produisent davantage
4
- 308 -
TABLEAU Ko11
Comparaiscn Zébus/N’Cann
V a l e u r d e F
d’acide acétique alors que les zébus compen-
sent par une plus grande proportion d’acide
butyrique.
Matières .èches
5,23+
N’Dama ’ Z é b u
Les taux d’ammoniac et d’azote total sont
comparables mais ceux de l’urémie sont plus
élevés chez le zébu (tableau III).
4d
Ce dernier aliment diffère donc du précédent
par une concentration beaucoup plus impor-
tante du même concentré.
TABLEAU No111
Finition
TABLEAU B’IV
Comparaison Zébus/N’Dana
v a l e u r d e F
eurs de F pour les différences liées
Nutrimnt
Valeur
COlKlUSiOll
et pour chaque nutriment sont les
R
de F
M a t i è r e s sècb.es < 1
N’Dama = Z é b u
différence porte ici sur les acides
A.G.V. totaux
4,5a+
i%‘Dana > Z é b u
totaux et spécialement l’acide acé-
Acide acétique
10,2++
N’Dama > Zébu
esquels les taux sont plus élevés
A c i d e propionique < 1
N’Dana = Zébu
ama que chez les zébus. Malgré
nergétique supérieur, l’azote de la
Acide butyrique
3,32
N’Dama = Zébu
le moins bien utilisé par les Ndama
Amoniac
< 1
N’Dma = Zébu
t une urémie plus élevée.
Azote total
< 1
N’Dama = Zébu
u r é e
5,49+
N’Dama > Zébu
- 309 -
Aliment II - Adaptation
rizerie. L’aliment produit chez les zébus et les
Le concentré est ici à base de produits de
Ndama les résultats ci-après :
TABLEAU No V
Comparaison Zébus/N'Dama avec l'aliment n"2
Adaptation
Z E B U S
N' D A M A
x + intervalle de confiance
x + intervalle de confiance
Matigres sèches g/l
25,80
j: 1,8
27,22
f
1,l
i;
A.G.V. totaux mEq/l
8C,17
+ 13,06
97,56
_+ 15,21
Acide acétique mEq/l
57,30 z 6,65
67,1a z a,13
Acide propionique mEq/l
14,14
+
3,97
19,61
+
5,02
Acide butyrique mF.q/l
8,03
+
2,47
10,74
+
2,21
Ammoniac mg/1
97,20 t 31,l
139,05 + 28,a
Azote total g/l
0,150 +
0,033
0,162 +
0,031
Urémie gjl
0,390 +
0,023
0,407 +
0,05
Les résultats du calcul de F liés aux facteurs
Aliment II bis - Adaptation
raciaux sont donnés dans le tableau n<’ 6 :
Le concentré II bis résulte de la substitution
de son de maïs aux brisures de riz incluses dans
TAEI.FAU N"VI
le concentré II.
Comparaison Zébus/N'Dama
Les résultats pour les zébus et les Ndama
Valeur de F
sont présentés dans le tableau VII.
Les calculs de F pour la différence liée à
la race donnent les résultats notés tableau VIII.
Les Ndama pour cette ration manifestent
encore une supériorité dans la production des
éléments énergétiques, marquée surtout ici pour
N'Dama > i!ibu
I
l’acide butyrique.
Acide propionique
47,23++
N'Cama > Zébu
Si l’on établit maintenant une comparaison
Acide butyrique
29,9++
N'Dama > Zébu
générale des deux espèces pour toutes les
rations étudiées, les valeurs de F pour la varia-
tion liée à la race sont celles indiquées dans le
tableau IX.
CONCLUSION
Avec cette ration, les Ndama présentent
La comparaison entre ces deux espèces de
encore une supériorité hautement significative
bovins existant au Sénégal en fonction des taux
pour la production des A.G.V. totaux et de
de nutriment produit au niveau du rumen au
tous leurs composants.
cours de l’utilisation de rations à base de coque
d’arachide mélassée, supplémentée, montre une
La production d’ammoniac est également
supériorité nelte des Ndama dans la produc-
plus élevée chez les Ndama alors que l’urémie
tion des acides gras volatils, manifeste surtout
est comparable.
pour l’acide acétique.
- 310 -’
TABLEAU No VII
Comparaison Zébus/N'Dama avec l'alin
t n'2bis
Adaptation
Z E B U S
x + intervalle de confi
Eiatières sèches g/l
17,55 c 4,81
A.G.V. totaux mEq/l
83,30 + 13,88
Acide acétique mEq/l
59,ll z 7,51
t
*,
Acide propionique mEq/l
17,13 + 4,43
Acide butyrique mEq/l
7,77 + 2,17
Ammoniac
mg/1
176,6
+ 44,5
Azote total g/l
0,091 + 0,031
urémie g/l
0,458 + 0,03f
TABLEAU NOV111
TABLEAU x01X
Comparaison Zébus/N'Dama
Comparaist
générale des deux espèces pour toutes
Valeur de F
les rations-Valeur de F
Nutriment
Valeur
Conclusion
Nutri]
1t
Valeur
Conclusion
d e F
de F
Katières sèches < 1
N'Dama = Zébu
Lux
5,09+
N'Dama > Zébu
A.G.V. totaux
11,68++
N'Dama > Zébu
.que
41,1++
N'Dama > Zébu
Acide acétique
7,53+
N'Dama > Zébu
Acide propionique
4,60+
N'Dama 3 Zébu
Acide butyrique
10,77++
N'Dama > Zébu
Ammoniac
< 1
N'Dama = Zébu
1
1
N'Dama = Zébu
Azote total
< 1
N'Dama = Zébu
11,33++
N'Dama > Zébu
Urémie
< 1
N'Dama = Zébu
Il semble donc que le Ndama utilise mieux
Les ru tbreux métis zébus Ndama existant
que le zébu, pour la production des nutriments
au Sénég ont vraisemblablement hérités d’une
énergétiques, les rations concentrées contenant
part plus u moins importante de cette aptitude
peu de cellulose et des quantités importantes
spéciale ( s Ndamas à mieux utiliser les rations
d’extractif non azoté. Le format réduit de cette
concentre
;. Ce fait doit se traduire par des
race la rend malheureusement impropre à la performa :es supérieures à celles de zébus lors
production, par embouche intensive, de car- d’une ah entation intensive.
casse de haute valeur commerciale.
BIBLIOGRAPHIE
FRENCH (M. H.), « The comparative digestive powers
GRANIEI
(P.), « Etude sur la digestibilité chez le
of zebu and high - grade eurcpean cattle » (Capa-
zébu »:
Plaisons-Alfort, I.E.M.V.T., (Rapport ro-
cité digestive comparée des zébus et des taurins
néotyp
européens de races perfectionnées), Tanganika Ter-
HUNGAI
(R. E.) et al., «A comparison of the
ritory, Veterinary Laboratory Mpwapwa.
rumen
ermentation in Hereford and Brahman
- 311 -
cattle » (Comparaison des fermentations ruminales
gique de bouvillons européens et zébus), Ru. wt.
chez les taurins Hereford et les zébus Brahman),
sd., 1961, 2 (3): 202-08.
Muguga (Kenya) East African Veterinary Research
ROGERSON (H.), LEDGER (H.) et FREEMAN
Organisation.
(G. H.), « Food intake and liveweight gain com-
PAGOT (J.) et DELAINE (R.), « Besoins en eau des
parison of hos indicus and hos tuwus on high
taurins et des zébus en zone tropicale (A.O.F.) »,
plane of nutrition » (Consommation et gain de
Rev. Elw. Méd. vét. Pays trop., 1958, 11 : 293-300.
poids comparés des zébus et taurins soumis à une
PHILLIPS (G. D.), « Physiological comparison of eu-
ration hautement énergétique), Anim. Pwd., 1968,
ropean and zebu steers » (Comparaison physiolo-
10 (4): 373.
i
- 312 -
EDECINE
VETERINAIRE DES PAYS -
3PICAUX
REVUE D'ÉL WAGE
ET DE
MÉDECINE VÉT XRINAIRE
DES PAYS TRO ‘ICAUX
Recherches sur le métabolisn
du rumen
chez les bovins tropi
UX
(Troisième partie
par J. ARCHAMBAULT de VENCA
H. CALVET
et R. BOUDERGUES
Tome XXIV (nouvelle sbrie)
No 2 - 1971
VIGOT FRERES, EDI-
URS
23, rue de I’Ecole-de-Médec
e, Paris-VI”
I
Rev. Elev. Méd. vét. Pays trop., 1971, 24 (2) : 307-12
Recherches sur le métabo me du rumen
chez les bovins trc bpicaux
Troisième partie
Différences dans l’utilisation des rations
entre les zébus Gobra et les lurins Ndama
par J. ARCHAMBAULT de VENCAY, H. CA1 VET et R. BOUDERGUES
Au cours d’études précédentes, ont été com-
zébu lot
entretenus sur pâturage, et ne trou-
parés trois fourrages disponibles au Sénégal
vent, par contre, aucune différence significative
ainsi qu’un certain nombre de rations ayant
dans la igestibilité de ces deux espèces.
pour support la coque d’arachide, en utilisant
comme critère la concentration des principaux
HUN( ATE, PHILLIPS et MAC GREGOR
t au Kenya les taux de fermentation
nutriments produits au niveau du rumen.
compare
au niveal du rumen par une méthode manomé-
Chacune de ces expérimentations a porté
trique, c
obtiennent dans tous les cas des
sur deux types d’animaux à fistule : des zébus
taux de ! rmentation supérieurs chez les zébus.
de race Gobra et des taurins de race Ndama.
La présente étude a pour objectif de mettre en
PHIL: IPS encore, au Kenya, rapporte que
évidence d’éventuelles différences entre ces
les zébu
digèrent 3 p. 100 de plus de la
deux espèces dans l’utilisation des mêmes
matière trganique provenant de pâturage de
rations.
faible qu lité par rapport à des Hereford soumis
au mêmi régime. Pour cet auteur, la supériorité
La physiologie comparée des zébus (Bus indi-
des zébu ; serait due à une production plus
tus) et des taurins (Bas taurus) la déjà fait
importar e de salive.
*
l’objet d’un certain nombre de travaux en Afri-
que, à Madagascar et aux Etats-Unis.
PAGC I, dans des expérimentations réalisées
au Mali, portant sur les besoins d’abreuvement
*
C’est ainsi que HOWES, HENTGES et
des zébu et des taurins de race Ndama, montre
DAVIS (1964) ont effectué en Floride des
que la
iminution de la soif résultant d’une
digestibilités in vive mettant en parallèle
forte hu: idité est plus prononcée chez les zébus
des génisses Brahman et Hereford. Pour la
que chr
les Ndama quand la température
moyenne des essais, la digestibilité apparente
se rapproche de la température cor-
de tous les constituants de la ration, sauf les
Les zébus paraissent mieux adaptés
lipides, est de 1 à 3 p. 100 supérieure chez les
chauds et secs, les Ndama à des
zébus. Le coefficient de digestibilité des pro-
téines est de 45 p. 100 pour les Hereford et
à Dakar, des études de digestibilité
e
50 p. 100 pour les zébus.
bovins locaux zébus
PHILLIPS et LAMPKIN (1964) expérimen-
Dans l’utilisation de la paille de
tent au Kenya sur du bétail Hereford et du
une supériorité nette
.
pour la digestibilité de tous les composants de
d’arachide mélassée supplémentée par des fari-
,
ce fourrage. Des résultats comparables sont
nes ou des sons et utilisées dans des expériences
obtenus avec du foin de Panicum coloratum
d’embouche intensive.
qui semble encore mieux utilisé par les Ndama
que par les zébus.
Les rations se différencient d’abord par la
nature du concentré. Le concentré 1 est com-
D’une façon générale, il semble ressortir de
posé de trison, son de maïs, son de blé, son
ces différentes études que les zébus utilisent
de mil en parties égales de farine de maïs. de
mieux que les taurins les fourrages à forte
farine de sorgho, de tourteau et de supplément
teneur fibreuse. Il s’agit probablement d’une
minéral vitaminé. Le concentré II est à base
adaptation générale du zébu aux zones tropi-
de farine de riz (farine de cône) de brisures
cales arides qui constituent son berceau natu-
de riz, de perlurée et de complément minéral
rel. Des mécanismes thermo-régulateurs effi-
vitaminé. Dans le concentré no II bis, le son
caces associés à des capacités digestives élevées
de maïs est substitué aux brisures de riz. Au
pour les herbages naturels de ces régions font
cours de la période d’embouche, la proportion
du zébu une espèce précieuse pour l’exploita-
de coque mélassée et de concentré a varié. On
tion des savanes tropicales.
distingue ainsi les rations d’adaptation compor-
tant 60 p, 100 de coque d’arachide mélassée et
Mais hors de son biotope et soumis à des
les rations de finition n’en contenant plus
conditions alimentaires artificielles, le zébu con-
que 33 p. 100.
serve-t-il cette supériorité digestive ? Les résul-
tats présentés par la suite paraissent l’infirmer.
Les résultats, présentés ci-après, rapportent
pour les zébus et les Ndama, les taux moyens
Les résultats présentés dans les articles pré-
des nutriments, d’abord pour chacune des
cédents ont eu pour objet, de comparer un
rations étudiées, et ensuite sur l’ensemble de
certain nombre de rations à base de coque
l’expérimentation.
TABLEAU No1
Comparaison Zébus/N'Dama avec l'aliment no1
Adaptation
c
Urémie
dl
0,319+ 0,014
0,289+ 0,022
J
L’analyse de la variante permet d’individua-
Dans l’utilisation de cette ration, les zébus
liser les sources de variations liées aux jours,
et les Ndama révèlent donc quelques diffé-
aux heures de prélèvement et enfin à la race.
rentes.
Les valeurs dc F. liées à la comparaison
Les taux des acides gras volatils totaux sont
zébus-Ndama pour chacun des nutriments sont
comparables dans lune et l’autre race, cepen-
indiquées tableau II.
dant que les Ndama produisent davantage
4
- 308 -
TABLEAU Ko11
Comparaiscn Zébus/N’Cann
V a l e u r d e F
d’acide acétique alors que les zébus compen-
sent par une plus grande proportion d’acide
butyrique.
Matières .èches
5,23+
N’Dama ’ Z é b u
Les taux d’ammoniac et d’azote total sont
comparables mais ceux de l’urémie sont plus
élevés chez le zébu (tableau III).
4d
Ce dernier aliment diffère donc du précédent
par une concentration beaucoup plus impor-
tante du même concentré.
TABLEAU No111
Finition
TABLEAU B’IV
Comparaison Zébus/N’Dana
v a l e u r d e F
eurs de F pour les différences liées
Nutrimnt
Valeur
COlKlUSiOll
et pour chaque nutriment sont les
R
de F
M a t i è r e s sècb.es < 1
N’Dama = Z é b u
différence porte ici sur les acides
A.G.V. totaux
4,5a+
i%‘Dana > Z é b u
totaux et spécialement l’acide acé-
Acide acétique
10,2++
N’Dama > Zébu
esquels les taux sont plus élevés
A c i d e propionique < 1
N’Dana = Zébu
ama que chez les zébus. Malgré
nergétique supérieur, l’azote de la
Acide butyrique
3,32
N’Dama = Zébu
le moins bien utilisé par les Ndama
Amoniac
< 1
N’Dma = Zébu
t une urémie plus élevée.
Azote total
< 1
N’Dama = Zébu
u r é e
5,49+
N’Dama > Zébu
- 309 -
Aliment II - Adaptation
rizerie. L’aliment produit chez les zébus et les
Le concentré est ici à base de produits de
Ndama les résultats ci-après :
TABLEAU No V
Comparaison Zébus/N'Dama avec l'aliment n"2
Adaptation
Z E B U S
N' D A M A
x + intervalle de confiance
x + intervalle de confiance
Matigres sèches g/l
25,80
j: 1,8
27,22
f
1,l
i;
A.G.V. totaux mEq/l
8C,17
+ 13,06
97,56
_+ 15,21
Acide acétique mEq/l
57,30 z 6,65
67,1a z a,13
Acide propionique mEq/l
14,14
+
3,97
19,61
+
5,02
Acide butyrique mF.q/l
8,03
+
2,47
10,74
+
2,21
Ammoniac mg/1
97,20 t 31,l
139,05 + 28,a
Azote total g/l
0,150 +
0,033
0,162 +
0,031
Urémie gjl
0,390 +
0,023
0,407 +
0,05
Les résultats du calcul de F liés aux facteurs
Aliment II bis - Adaptation
raciaux sont donnés dans le tableau n<’ 6 :
Le concentré II bis résulte de la substitution
de son de maïs aux brisures de riz incluses dans
TAEI.FAU N"VI
le concentré II.
Comparaison Zébus/N'Dama
Les résultats pour les zébus et les Ndama
Valeur de F
sont présentés dans le tableau VII.
Les calculs de F pour la différence liée à
la race donnent les résultats notés tableau VIII.
Les Ndama pour cette ration manifestent
encore une supériorité dans la production des
éléments énergétiques, marquée surtout ici pour
N'Dama > i!ibu
I
l’acide butyrique.
Acide propionique
47,23++
N'Cama > Zébu
Si l’on établit maintenant une comparaison
Acide butyrique
29,9++
N'Dama > Zébu
générale des deux espèces pour toutes les
rations étudiées, les valeurs de F pour la varia-
tion liée à la race sont celles indiquées dans le
tableau IX.
CONCLUSION
Avec cette ration, les Ndama présentent
La comparaison entre ces deux espèces de
encore une supériorité hautement significative
bovins existant au Sénégal en fonction des taux
pour la production des A.G.V. totaux et de
de nutriment produit au niveau du rumen au
tous leurs composants.
cours de l’utilisation de rations à base de coque
d’arachide mélassée, supplémentée, montre une
La production d’ammoniac est également
supériorité nelte des Ndama dans la produc-
plus élevée chez les Ndama alors que l’urémie
tion des acides gras volatils, manifeste surtout
est comparable.
pour l’acide acétique.
- 310 -’
TABLEAU No VII
Comparaison Zébus/N'Dama avec l'alin
t n'2bis
Adaptation
Z E B U S
x + intervalle de confi
Eiatières sèches g/l
17,55 c 4,81
A.G.V. totaux mEq/l
83,30 + 13,88
Acide acétique mEq/l
59,ll z 7,51
t
*,
Acide propionique mEq/l
17,13 + 4,43
Acide butyrique mEq/l
7,77 + 2,17
Ammoniac
mg/1
176,6
+ 44,5
Azote total g/l
0,091 + 0,031
urémie g/l
0,458 + 0,03f
TABLEAU NOV111
TABLEAU x01X
Comparaison Zébus/N'Dama
Comparaist
générale des deux espèces pour toutes
Valeur de F
les rations-Valeur de F
Nutriment
Valeur
Conclusion
Nutri]
1t
Valeur
Conclusion
d e F
de F
Katières sèches < 1
N'Dama = Zébu
Lux
5,09+
N'Dama > Zébu
A.G.V. totaux
11,68++
N'Dama > Zébu
.que
41,1++
N'Dama > Zébu
Acide acétique
7,53+
N'Dama > Zébu
Acide propionique
4,60+
N'Dama 3 Zébu
Acide butyrique
10,77++
N'Dama > Zébu
Ammoniac
< 1
N'Dama = Zébu
1
1
N'Dama = Zébu
Azote total
< 1
N'Dama = Zébu
11,33++
N'Dama > Zébu
Urémie
< 1
N'Dama = Zébu
Il semble donc que le Ndama utilise mieux
Les ru tbreux métis zébus Ndama existant
que le zébu, pour la production des nutriments
au Sénég ont vraisemblablement hérités d’une
énergétiques, les rations concentrées contenant
part plus u moins importante de cette aptitude
peu de cellulose et des quantités importantes
spéciale ( s Ndamas à mieux utiliser les rations
d’extractif non azoté. Le format réduit de cette
concentre
;. Ce fait doit se traduire par des
race la rend malheureusement impropre à la performa :es supérieures à celles de zébus lors
production, par embouche intensive, de car- d’une ah entation intensive.
casse de haute valeur commerciale.
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