Revue Sknkgalaise des Recherches Agricoles et...
Revue Sknkgalaise des Recherches Agricoles et Halieutiques - Vol. 1 - no1 - 1988
/‘Lit- fqrJ:?*
. L.
BILAN DE CINQ ANNES D’ETUDES
DES MOUTONS PEUL ET TOUABIRE
AU CENTRE DE RECHERCHES ZOOTECHNIQUES
DE DAHRA-DJOLOFF
PAR
R.S. SOW *, P.I. THIONGANE ** ET L. TCHAMUTCHIAN ***
RESUME
Grâce aux données recueillies entre 1975 et 1980 au Centre de Recherches
Zootechniques de DAHRA, l’effet des cinq périodes de l’année, définies par
leurs caractéristiques climatiques et leurs disponibilités fourragères, a pu être
étudie sur les principales composantes de la productivit6 des troupeaux.
Différentes possibilités de conduite d’élevage peuvent être propos& à
partir de ces premiers résultats, mais elles doivent encore faire l’objet d’une
évaluation pour définir celle qui répond le mieux aux aspirations des elevetus
et aux objectifs nationaux d’augmentation de la production. Les grandes lignes
d’un programme s’appuyant à la fois sur l’expérimentation en station et chez
les éleveurs locaux sont tracéRs.
Mots clés - Moutons peu1 et Touabire - Productivité - Saisons - Sahel.
SUMMARY
As a result of data gathered between 1975 and 1980 at the Zootechnical
Research Center of DAHRA, the effect of the tïve periods of the year, defined
by their climatic characteristics and fodder availability, have been studied on
the main components of the herd’s productivity.
Severalpossibilities of livestockmanagement may be proposed from these
first results, however they must be evaluated to determine the one that satisfies
bath producer needs and national objectives of increased production. This
paper discusses the principal orientation of a program conducted with on-sta-
tion experiments and local producers.
RESUMO
Graças aos dados recolhidos entre 1975 e L980 no Centro de Pesquisas
Zoot6cnicas be.DAHRA: p efeito dos cineo permdos do ano, definidos pelas
suas caractenstrcas climaucas e as suas disponibilidades forrageiras, foi estu-
dado sobre os principais componentes da productividade dos rebanhos.
*Chercheur de I’ISRA - Diction des Recherches sur la Santt et les Productions Animales
**Chercheur de 1’ISRA - Dition G&&ale ISRA

***lNRA - BP 12 - 31320 Castanet - France
I
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Diferentes possibilidades de criaç80 de gado podem ser propostas a partir
destes primeiros resultados, mas elas devem ainda ser avaliadas para se definir
a que atende melhor &s necessidades dos criadores de gado e aos objectivas
nacionais tocante ao aumento da produ$o. As grandos linhas de um programa
baseado ao mesmo tempo nos resultados dos centras de pesquisas e nos dos
criadores locais, foram determinadas.
INTRODUCTION
La n6cessit.e de mieux connaître les petits Ruminants dans les pays pauvres et leur in-
sertion dans le processus de développement agricole se fait de plus en plus sentir
(DERAMB, 1969 ; VALLERAND et BRANCKAERT, 1979; VALLERAND, 1979).
L’importance des ovins-caprins s’est accrue avec les rkcents bouleversements clima-
tiques (sécheresse au Sahel) et leurs conséquences sur le milieu et les gros ruminants.
Le Sénégal, pays sahélien à 37%, dispose de trois millions cent soixante dix mille
(3 170 000) têtes de moutons et chikes. Ce cheptel participe a la couverture des besoins
en protéines animales des populations rurales et urbaines et constitue un moyen de tréso-
rerie. Cependant, le rôle religieux assigné au mouton (fêtes musulmanes, fêtes familiales)
amène le pays à importer massivement des animaux sur pied des pays limitrophes (Mali,
Mauritanie).
Compte tenu du rôle socio-économique du mouton et de la faible productivité du
cheptel national, les autorités du pays ont instaure une politique d’amélioration de la pro-
duction basée sur l’alimentation rationnelle, l’amélioration, la reproduction et du poten-
tiel génétique.
Au sud du pays où vit le mouton Djallonke, une sélection en race pure est pratiquée
au Centre de Recherches Zootechniques de Kolda. Le Nord, domaine de l’élevage exten-
sif transhumant, est habite essentiellement par le peulh éleveur de bovin. Le mouton y est
représenté par la race Peulh-Peulh (Sénégalais) et le Touabire venu de Mauritanie. Une
bergerie a été implantée au Centre de Recherches Zootechniques de Dahra-Djoloff.
Depuis 1975, un contrôle de performances est effectué sur les troupeaux de la station afin
de mieux juger des potentialités des races locales en milieu amélioré. Les données ainsi
recueillies ont fait l’objet de plusieurs rapports annuels (C.R.Z. de Dahra, 1975 a 1980)
et d’un bilan récapitulatif (SOW, 1982) dont nous présentons ici les principaux résultats.
MATERIEL ANIMAL ET METHODE
Les animaux ont été achetés en 1975-1978 dans les villages situés autour du Centre
de Dahra pour la race Peulh et dans la zone de Kaedi (Mauritanie) pour la race Touabire.
En 1978, l’accouplement de béliers Touabire avec les femelles peulh a donné les ani-
maux métis Warale.
Pour son alimentation, le troupeau dépend en grande partie des pâturages de la station.
Néanmoins, en font tion du stade physiologique ou de la période de l’année les animaux
recoivent un complément. Le couvert herbacé des pâturages a son maximum d’activité
en saison des pluies (août-septembre). A cette période, on note également une meilleure
digestibilité du fourrage et une augmentation de l’ingestion volontaire des animaux. En
saison skhe par contre, le pâturage est uniquement constitué de fourrages pauvres, ce qui
limite leur utilisation digestive par l’animal.
Les luttes se déroulent en lots de monte naturelle avec ou sans synchronisation des
chaleurs. Les brebis des lots de synchronisation rer;oivent une éponge vaginale impré-
gnée d’acétate de fluorogestone pendant dix sept (17) jours. A la dépose, on injecte à
chaque animal 400 U.I. de P.M.S.G. La lutte a lieu 2 jours après, en lots de 10 a20 brebis
par mâle. Les périodes de reproduction ont varié selon les années mais ont eu lieu prefé-

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rentiellementen mars-avril (saison skhe) afin d’obtenir la naissance des agneaux en sai-
son des pluies (août-septembre).
Le contrôle des performances concerne les r6sultats de reproduction des brebis et la
croissance des agneaux. Pour la reproduction, on revele les taux de fertilit6 et de proli-
fi&5 des femelles, la mortalité des agneaux (O-30 jours et 3 l-120 jours); lacroissance des’
produits est jug6e par des pesées faites tous les 20 jours de la naissance au sevrage (4
mois).
L’analyse des données recueillies s’est effectuée en fonction de cinq saisons définies
dans l’année :
.* saison s+che froide
:
décembre à fevrier,
saison skche chaude
l
:
mars a mai,
9 pré-hivernage ’
:
juin a juillet,
. saison des pluies ou hivernage:
août B septembre,
. saison des &oltes
:
octobre a novembre.
Deux méthodes sont utilisées pour analyser les parametres de reproduction :
- test de x2 pour les taux de fertilitk, prolificité et de mortalité des agneaux,
- maximum de vraisemblance pour les seuls résultats de fertilité.
‘Le modèle général utilisé est de la forme : Y,-- Pij + E, ou Yi* est une variable aléa-
toire binaire définie par :
1 si la kième brebis de l’année i, du mode de lutte j est pleine,
0 si cette même brebis est vide.
Sept variables sont analysées pour étudier la croissance des agneaux : poids B la nais-
sance, à 30,60 et 90 jours et gains moyens quotidiens entre O-30,30-60 et 60-90 jours.
Le modèle d’analyse de variante A effets fixes utilise est le suivant :
xw=u+Ai+B.i<+D,+E,+Ziti ou X est la performance et A,B,C,D, et E
sont respectivement ies effets :
-race
Touabire, Waralé et Peulh,
- sexe
.
mâle et femelle,
-sarson
.
saison sèche froide, pr&hivernage, hivernage et saison des ré-
coltes,
- mode
de naissance :
simple et double.
RESULTATS ET DISCUSSIONS
Reproduction des brebis
Fertilité
Les deux méthodes d’analyse s’accordent pour montrer l’existence d’une saison défa-
vorable sur la fertilité des brebis ; il s’agit de la saison sèche chaude. Ainsi chez les brebis
peulh, on releve pour cette p&iode des fertilités de 53,8 % en lutte naturelle et 60,7 % en
synchronise inferieures a celles des luttes de pré-hivernage (92,2 % en S).
La même tendance se trouve chez les brebis Touabire. Cependant, les données, de par
leur structure, entraînent souvent une confusion entre l’effet de l’année et celui de lasaion
et ne permettent pas de confiier ces resultats.