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INNOVATIONS ET SOCIETES
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Seminaire du 13 au 16 septembre 1993 ’ ’ “-
Montpellier - France
PROCEXJS DE DECISION ET INNOVATION : L’EXEMPLE DE 1.A DOUL3L,E
RIiKULTURE IRRIGUEE DANS LE DEL*TA DU FLEUVE SENEGAL,
P.Y. LE GAL
Agroncme
CIRAD-SAR
RESUME
1 .a double riziculture irriguée est une innovation récente dans le Delta du fleuve Sénegal.
Sa place dans les strategies paysannes est complexe, car elle ne relève ni d’une obligation,
ni d’un choix délibére. Les retards observés dans la réalisation des travaux ne découlent
pas tant de problémes techniques, que des modes d’organisation collective et des
comportements individuels des agriculteurs. Une demarche d’aide à la decision a i:té mise
au point pour améliorer leur maftrise de ces situations complexes Elle assocle
modélisation et simulations dans le cadre d’une approche pluri-disciplinsire.
1 )ECTSTON-MAKING PROCFSS AND INNOVATION : THE CASE OF DOUI3I ,B CROPPINC;
OF IRRIGATED RTCE IN THE SENI;X;AL RIVER DELTA
P.Y. LE GAL
Agronomist
CIRAI)-SAR
ABSTRACT
I>ouble cropping of irrigated rice is a recent innovation in the Senegal r-ivcr Delta 11,s
place in farmers’ strategies is complex, as it is neither an obligation nor a free choicc;.
1)elays observed in work schedules are not SO much linked to technical problems as zo
Nays of collective organization and farmers’ individual behaviour. A decision support
systcm has been conceived to improve their control of these complex sitriations lt IIWS
modelization and simulations in a multidisciplinary approach.

1
Dès lors que les conditions climatiques et hydrauliques le permettent, la double culture annuelle
repr&cnte une innovation majeure contribuant à l’intensification des systemes de production irrigués.
l)éjà largement répandue en Asie sous des formes techniques et organisationnelles diverses, elle se
rencontre egalement sur les grands amenagements hydro-agricoles en Aftiquot de l’Ouest’<
principalement sous la forme d’une succession riz-riz.
LA~. double culture pose de nombreuses questions en matière de gestion de l’eau, dc I’enhçrbemcnt
:u des iols. Mais les paysans se trouvent d’abord confrontés à des problèmes relevant dr: la gestion des
calendriers de travail : ils doivent caler deux cycles culturaux, dans un temps et sur un espace
iétcrminés. avec une main-d’oeuvre et un materie definis. Ils sont alors placés devant un probleme plus
ZenCral d’organisation du travail, ensemble des choix effectues dans la nature et I’enrhainement des
opérations culturales (PAPY & ul., 1990a).
ILçs réussites sont variables et tiennent à la conjonction de plusieurs facteurs : taille des
.1ttribuiions foncières par rapport à la main-d’oeuvre disponible, autonomie des paysans par rapport à
‘:I gestion dc l’eau et du matériel, fonctionnement d’une structure centralisatrice assurant la coordination
ics acti,vitéç. 1 cs exp&-lentes de la SEMRY au Cameroun (ROUPSARD, 1984), de 1’OPJAF-I.A au Nig,el
iH:CQ & DL!( ;Al.JQUlER, 1990), et du projet Retail au Mali (JAMIN & al., 1990) montreni qu‘a\\ec
*!c faibles superficies par actif. de l’ordre de 0,25 a 0,SO ha, des techniques de prepararion du sol et de
-fcolte manuelles ou faisant appel à du petit matériel (traction anim.ale, petites batteuses,), une structtire
assurant efficacement l’encadrement de la production. (credit et commercialisation notamment), la double
‘ulturt* est réalisable dans les conditions paysannes sahéliennes. Néanmoins des dysfr,nr-tiornemcrlts
ippararc;scnt, dols 11 des déséquilibres structurels des filières rizicoles comme au Cameroun (ENGOI .A
nYtiP, 1991), ou des baisses de rendement liées à des retards dans le deroulement des iravaux com’-ne
au projet Retai!.
Dans :a Vallée du fleuve Sénégal le développement de la double culture est un :Jb)ccl.if affiche
a!c longue dat.c par les pouvoirs publics. 1,~s expériences menées dc 1975 à 1986 on? montré qrle ~21
-Cussitc dépenc!a!t du c,alage des calendriers culturaux. mais aussi de la concurrcnw ;ivtç d’alvlt-cs
ictivites rémunératrices (JaMIN, 1986). Depuis 1987, la régularisation du cours du f!euvc PLI~ dc,,ix
‘q:jr:agcs. hlan:lntali au ïLlah et Diama trente kilomètres en amont de Saint-I ,ouis, per:ner I~P ~:s:.or
:héorique de cette innovation.
Par les bouleversements importants qu’elle entraine dans lç fonctionnemen’i collcctir d’un
‘Crlm?;rc irrigué. la doiiblc culture est un support privilégié pour analyser les processus ‘de dkision des
:~gricultcurs placés dans une dynamique dc changement, et élaborer une démarche d’aide à la décision
ks accompagnant dans ce processus d’apprentissage. Ce travail a étii mené depuis 1491, .;ur d~wx grards
;:ml’narcments nouvellement réhabilités du Delta du fleuve Sénégal : Thiagar et I3o!lndoum. UCGX
‘~m~ternns nntrc présentation au cas de Thiagar, qui couvre 900 ha cn complète maîtrise ~$2 l’eau., répartis
t:ntrc 6 villages Dtux d’entre-eux, Thiagar et Ndiethene, ont fait l’objet d’une attention particulière
!‘s c:omntent rccpectivement 280 et 267 ha aménagés, cultivés pour partie en double culture depuis tr jis
tnnécs consécutives. Nous insisterons particulièrement dans cet article sur les comportements des
.rgriculteurs faire à la mise en oeuvre de ce nouveau système de culture, et présenterons en conclusi~~~n
‘(:s principes sur Irsquels se base la démarche d’aide à la décision expérimentée avec euy.
1.. Position du problème
Dans ic Dc1t.a la double riziculture comprend une campagne de contre-saison chaude semf:e en
Cvrkcr ,mars pour &re récoltée en juin-juillet, suivie d’une campagne d’hivernage semée Ic plus :~t
.rossib!r* après libération des parcelles et récoltée normalement en décembre. I,e goulot d’étranglement
c situe donc er: juillet--août, avec la réalisation de l’enchainement récolte-préparation du sol-mise cn
;:au-semis SUT un ensemble de parcelles réparties entre différents villages et differentes mailles
17~drau’ic~u~:s. 1 .eî récoltes sont réalisées principalement avec des moissonneuses-bat!er.seç dc ;aillc
’ la notion de taille d’aménagement, et l’intensité des problèmes rencontrés, doivent &re relativiwes
~.::lcn 1~; régions. Ainsi la double riziculturc couvre 75 à 90% des 96.000 ha du périmètre de bluda en
flaiaisi:: (.IEGATI KESAN, 1986), alors qu’en Afrique de l’Ouest elle dépasse rarement 3.000 à 4 000 ha
rians une même zone, souvent sur plusieurs aménagements.

. 2
moyenne (barres de coupe de 4,20m), le travail du sol avec des tracteurs de lOOcv, atteles (de pulveriseurs
réalisant un simple dechaumage. Ces operations sont généralement effectuees par des prestataires de
service pour le compte des organisations paysannes. Les décisions prises pour realiser ce calendrier de
travail s’intègrent dans un cadre presentant plusieurs spécificites.
-. un outil de production exogène et récent :
L’introduction de l’irrigation dans le Delta est recente : 1957 pour les premiers amenagements
en mili::u paysan, 1973 pour les perimètres avec complète maîtrise de l’eau. Ces derniers supposent une
intensification des systèmes de production : leur conception véhicule une logique de gestion et
?Organisation fortement marquée par la culture occidentale, et implique que les paysans s’adonnent
essentiellement voire uniquement a cette activite.
Jusqu’en 1987 le développement du secteur irrigue s’est fait sous contrble etroit de l’Etat, la
participation des paysans se limitant a la gestion de leurs parcelles. Depuis cette date le desengagemcnt
de 1’Etat de certaines fonctions (notamment crédit, approvisionnement en intrants. et prestations
mecani sées) entraine une responsabilisation accrue des producteurs dans la gestion strategique et. tactioue
des amtinagements (LE CAL & DIA, 1991). Outre l’e bon fonctionnement des differen& maillons de la
filiere rizicole, la réussite de leurs activités économiques depend alors de leurs objectifs, et de leurs
capacitks de négociations int.ernes et vis à vis de leurs partenaires extérieurs : banque. agio-fournisseurs,
prestataires de service et riziers.
Face à cette évolution ils ne disposent que d’une expérience limitée, acquise Id’abord sur les
perimc?res irrigues villageois, puis récemment avec le developpement de l’irrigation privée (1X
GAI /, 1992a) Mais ces aménagements sommaires de taille generalement réduite (autour’ de 30 ha) sont
pcr; propices à l’intensification, donc a la double culture. Leurs contraintes techniques et leurs modes
d’organisation ne sont guère transposables sur les grands périmètres.
- une organisation collective de la production :
Sur un aménagement donné, les centres de décision sont multiples : paysan WI. sa parceile,
i:roupement de producteurs gérant une maille hydraulique, Union des groupements supervisant la gestion
de I’ea~: sur tout l’aménagement, villages, et prestataires de services agricoles. Ces differents acteurs
tloiven* coordonner leurs actions pour gérer collectivement certains facteurs dc production : l’eau bren
sûr, mais également le matériel.
A la différence des organisations industrielles et administratives, ces intervenanls multiples, s’ils
wnt déncndants sur l’amenagement, demeurent autonomes au dehors et peuvent développer des stratégies
\\c;cio-Pconomiques très différentes en fonction de leursactivites. Cette situation originale représente une
source potentielle de conflits.
- Un isolement dkisionnel global :
Ia formation initiale et continue des agriculteurs est généralement réduite, notamment celle des
rcs?on\\ablcs face aux taches qui leur sont confiées dans la gestion des fonds, du materiel ou des hommes.
DC plu: la libéralisation de la filière ne s’est pas accompagnée d”une redéfinition opcrationnelle tfes
fnncticns de conseil et 414: recherche-développement. Les agriculteurs disposent alors difficilement des
informations et appuis nécessaires pour améliorer la maîtrise d’un système de culture complexe.
Réciproquement ils sonl. peu habitués à les rechercher,et leurs réseaux d’information demeurent limités
à leur entourage.
2. Obligation, suggestion ou choix délibere?
L,‘aménagement. de Thiagar a été creé en 1978 et réhabilité en 1988-l 989 pour uii tout d’environ
i .500.000 F;cfa!ha. 11 a ensuite été transféré aux agriculteurs, qui doivent en assurer la gestion et la
pérennite En contrepartie de cet investissement public non remboursable, les producteurs se sont
moralement engages à intensifier leur système de production, en pratiquant notamment la double
rizicult ure.

3
S’étant globalement desengage de la gestion de cet amenagement, 1%~ ne peur thkoriquement
xntraindre les paysans à accepter cette modification importante de leurs pratiques. Nous sommes donc
Liien dans le cas d’une innovation suggt%e, que les paysans ont la possibilite de refuser A tout m.oment.
‘Vkanmoins ce refus doit être fortement motivé pour étre accepté par 1’Etat et les bailleurs de fond.s
$trangers, à l’origine du financement. Ceux-ci conservent en effet des moyens de pression non
,3égligeubles : mobilisation des fonds prevus pour des travaux complc!mentaires, voire financement
il’actiorrs nouvelles. En acceptant la rehabilitation puis le transfert de gestion de l’amenagemcnt, les
.tgriculieurs doivent 6galement assumer la logique intensive decidée par 1’Etat. Leur adhésion ti cette
formule procede-t-elle pour autant d’un choix déliberé?
Une analyse des strategies adoptees ces dernières annees a Thiagar et plus gt%éralement dans le
;)&a, montre qu’il n’en est rien. Profitant de la liberalisation du credit agricole et de l’attribution des
~rrres non cultivees par des collectivites locales, les producteurs ont cherche à accroitre leurs superficies
4m&nag6es
environ 15.000 ha se sont ainsi cr&s de 1989 à 1991, essentiellement sous la forme
ii’amenagements sommaires sans planage ni réseau de drainage (LX GAL,, 1992b) Ces stratt?gies
,lxtensives, quoique globalement onéreuses avec des coûts en riziculture de l’ordre de 250.000 Fcfa/ha,
?pondc:nt à un double souçi : occuper l’espace face aux velléités d’installation d’opérateurs économiques
~:xt<Srieurs au Delta d’une part, repartir les risques, les ressources et les revenus sur plusieurs
tm6nagements g&t-s independamment de l’autre. Cette strategie globale ne touche pas uni formément tous
:IX agrizulteurs, mais par le jeu des redistributions de terres au sein des villages et des fsmilles élargies,
!a plupart d’entre eux y participe.
I.‘étalemerrt global des semis constitue l’une des conséquences de cette évolution; II apparait :;ur
.-es aménagemcntr: une campagne dite “d’inter-saison” (semis d’avril-mai), et des semis tardifs en
septembre-octobre alors que les risques de stérilité dus au froid augmentent considérablemt”:nt
‘DINGKIJJ IN & MIEZ%N, 1992 1. Dans ces conditions la double culture est impossible, les paysans lui
yréférant généralement la formule qu’ils dénomment “deux cultures-deux terrains”. où lit surface
i isponi bic est partagée r:ntrc deux campagnes décalémes dans l’année. Cette option n’augmente pas le taux
.“‘intcn,ite <ulrurale ma.is permet de répartir les risques ct les éventuelles recettes sur tine pénode plus
iongue, tout en limitant les contraintes de calendrier.
1 A place de la double culture dans les stratégies paysannes est donc complexe. Sa réalisation ne
:-cl~vc pas d’un processus coercitif, mais les agriculteurs n’en font pas un réel objectif. Elle s’intègre au
~VU de ieurs relations a\\ ec Etat et les bailleurs de fonds, où intér$ts communs et logiques divergentes
.nçxist;:nt Ces antagonismes sont particulièrement ressentis par les responsables pay:;,ans, au contact
iirt:ct rles strui:turcs étatiques : sensibles aux engagements pris, ils doivent convaincre le:lrs ccSrafrères
:;II bien-fondé des choix effectues. Or ceux-ci tendent à développer des stratégies individuelles 0i.i la
.‘ouhlc culture tient une place mineure. IJn tel contexte n’est pas sans peser sur sa réalisiation effective.
3. Des résultats trompeurs
De prime abord la double culture a connu ces trois dernières années un essor significatif sur
“aménagemem de Thiagar. particulierement pour les deux villages etudiés (tableau 1). Cependant deux
\\,ilIagex ne l’ont jamais pratiquée (Ndiangué et Ndiaw), alors que deux autres l’ont abandonnee cm t Q93
:iprils une première expérience (K.hor et Thienel-Doki). Il s’agit dans le premier cas de L-illagcs CIoignés
,.‘c l’aménagement (16 km), dans le second dc choix stratégiques liés à des superficies disponibles hors
:menagement importantes (Khor) ou à une spécialisation dans l’élevage (Peuls de Thicnel-I)oki 1.
A Thiagar et Ndiethene les taux d’intensité culturale atteints en 1992 et 1 9932 sont conformes
31.1~ ohiectifs de l’Etat, rcls que présentés dans le schéma directeur de la Vallée (Ministèl-e du Plan et de
13 (Yno@-ation, 1991). Mais ces résultats satisfaisants masquent les difficultes que les paysans ,2nt
renconlrees pour atteindre leur objectif prioritaire, à savoir : cultiver en seconde campagne une vilri&!
ciç cycle moyen, la Jaya, dont le rendement et la qualit du grain sont mieux appr&r& que 1’Aïwu,
\\Sari&? de cycle court semée en contre-saison chaude.
2 WI supposant dans ce dernier cas que l’ensemble des superficies semées en contre-saison sera
effectivement resemt? en hivernage.

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Pour lever les risques de st&ilite lies aux temperatures froides à l’initiation paniculaire, les
Taysans considerent que la Jaya ne doit pas être semee au dela du 15 août dans les conditions climatiques
du Delta3. Or cet objectif initial n’a ete pleinement atteint qu’a Ndiethene en 1991 SUT une superficie
;le 88 ha. 1.a situation s’est fortement dégradée dans les deux villages avec l’accroissement des superficies
~;II 1992 (tableau 2). Dans ces conditions les paysans ont reseme Aïwu, moins sensible au froid, ou pris
‘c risque d’un semis tardif de Jaya, avec des conséquences sur la productivité : en double culture tes
cendements moyens du riz d’hivernage ont diminué de 18 à 35% par rapport à ceu.x obtenus en simple
culture (tableau 3).
Le déroulement des chantiers mécanisés a pourtant bénéficié de la faiblesse des pluies durant les
*jeux annees considérées : en 1991 aucune precipitation n’a été enregistrée jusqu’au 31 juillet, en 1992
..;ne seule jusqu’au 19 août. L’origine des retards observés doit alors être recherchée dans les modes
%-ollectifs d’organisation du travail et les comportements individuels des acteurs.
1. Pr-oblèmes techniques, processus cognitifs et fon&onnement social
En première approche, les problèmes rencontrés par les agriculteurs sont essentit:Ilcment d’ordre
.i.:chnique Si l’on s’en tient à l’organisation des chantiers de récolte, noyau central dc la succession riz-
riz, les retards observes ont pour origine :
- un dëmarrage tardif des récoltes, calé sur la maturité des dernières parcelles semées ;
- un manque de moissonneuses-batteuses disponibles ;
- de faibles performances moyennes des matériels : de 3,3 à 4,2 ha par joui travaillC, Arc
*.znviron 20 à 30% des jours disponibles chômés ;
- un dtmarrage des préparations du sol une fois toutes les parcelles du village récoltées
Un expert extérieur se limitant à ces aspects techniques, trouvera sans difficulté des soluticrns
~:mples. voire pvidentec, ti ces différents problèmes. On conseillera ainsi aux paysans rie
- commencer les récoltes dès la maturité physiologique des premières parcelles scrnées, et drainer
!M-S parcelles suffisamment t8t pour qu’elles soient portantes à maturité ;
- augmenter le nombre de moissonneuses-batteuses en multipliant les contact: a\\*ec les
prestataires présents dans la région ;
- améliorer la gestion des matériels (entretien, stock de pièces détachées, choix cies parcçl&) ;
- démarrer les préparations du sol au fur et à mesure que les parcelles sont 1ibt”récs.
En s’arrétant à cc stade, l’expert pourra voir ses propositions rejetées en bloc ou en partIc, ..:ar
’ n’aur.i pas intégré les relations entre d’une part les actions observées, de l’autre les processus cognitifs
rt sociaux des acteurs déterminant leurs décisions “virtuelles” (COLJRBON, 1982). Une prise en com;,te
*Ic ces relations est aujourd’hui necessaire pour améliorer la fonction de conseil dans unt: dynamique de
.;hangcment d’un système complexe (ATTONATY Xr SOLER, 1991). Dans la situation présentée ici.
plusieurs points saillants sont ainsi apparus.
- les rep&entations mentales individuelles
Face a un problème à résoudre, les agriculteurs mobilisent leurs représentations mentales des
:?ICcani îmes qui lc caractérisent. Certaines peuvent s’averer erronnks par rapport aux connaissawes
-scientifiques existantes C’ç phénomène, observé en France (PAPY & al., 1990b), est f‘réqurnt. dan: le
i)elta compte-tenu de la formation limitée des producteurs. Ainsi drainent-ils tardivement leurs p.arcelles
:rn movenne 20 jours après floraison), en espérant augmenter leurs rendements avec les dernières
canicules produites. Une expérimentation conduite en 1992 montre au contraire qu’il est possible de
‘Vid~3ngrbr les parcelles dix jours après floraison sans baisse de la productivité (DTNGKUf IN & 1X GAI.,
travaux en cours). Avec l’option prise par les agriculteurs, les sols sont trop humides à maturité du gr:iin
3ou-T permettre le passage d’une moissonneuse-batteuse sans compactage, voire embourbcment Ce choix
: Id ivid uel contribue $I retarder le démarrage des récoltes sur l’aménagement, ou I’avanciJe des chantiers
3 l’utilisation d’un modèle de développement du riz mis au point par 1’ADRAO (DINGKIJIIN,
iravaux en cours) nous a permis de confirmer ce seuil.

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?orsqu’ii concerne une ou plusieurs parcelles d’une même maille hydraulique.
Certains comportements ont des origines et des conséquences plus generales. Il en est ainsi des
difficul tt% qu’ont simples attributaires et responsables & anticiper leurs actions, malgré l’i mportarace que
~~)US tendent à accorder a la notion de programmation. Ainsi les choix concernant la date de démarrage
des r&cltes sur I’amenagement ou le nombre souhaitable de moissonneuses-batteuses, se font tardivement
jar rapport ~3 la maturiti: du riz. Ils sont l’objet d’ajustements successifs selon les &&wments pass& et
l;i situation pr6sent.e : par exemple les responsables des groupements et les prestataires recherchent des
machines supplémentaires après une à deux semaines de recolte s’ils constatent #que la vitesse
d’avancement du chantier est trop lente avec le materie présent. Cette attitude a une influ,ence
pr@ond&ante sur la gestion des calendriers de travaux car elle limite la possibilite dfa construire des
;:rogrammes prévisionnels et d’en evaluer les consequences par rapport aux objectifs de surface et de
calendrier affiches.
A premlèrc vue, elle tire ses origines des difficultés qu’ont les acteurs, placés dans une situation
ilouvell::, à saisir dans leur ensemble la complexite des relations liees aux decisions h prendre, e! à
,naMsr:r les différents Cléments de leur systéme. Il s’agit en effet de tenir compte dc facteurs physiques
(types et hét&ogéneït& des sols, climat), hydrauliques (structure et fonctionnement des amCnagements),
ictchniq ues (deroulement et enchainement des opérations, fonctionnement des materiels), trrganisationncls
~4atio-1s entre intervenants multiples), et socio-economiques (credit, commercialisation, fournisseurs).
Oc: meme la frequence des pannes de moissonneuses--batteuses ou de tracteurs est inhérente à leur mode
Zle gestion combinant la fréquence et. la qualité des entretiens, la nature du stock de plc!ces dét,achées,
!e planning des commandes auprès des fournisseurs, les réserves de trésorerie.
Mais on peut également s’interroger sur le poids de valeurs plus culturelles, dont certains auteurs
lr’rt rnontrc J’influence su: les pratiques de gestion (d’IRIBARNE, 1989). La capacité d’anticipation pjirt
:n cfff,t de la perception qu’ont les individus du déroulement du temps ; les valeurs re1igicuie.s
:onditicwncnt sans doute egalement la conscience de pouvoir ou non maîtriser le futur c’cs différents
“JCrnen-s mériteraient d’Ptre approfondis SOU~ des angles plus anthropologique et pS~ChCS~OgiqlJl
- le fonctionnement des organisations sociales
1,a gestion commune de l’eau et de certains matériels supposent de la part des acteurs, une
iapacite 3 travailler ensemble. Celle-ci s’exprim.e à travers un corps de règles définissant les
~‘omportements collectifs 2. adopter pour atteindre un certain objectif. I-es responsables des groupcn1e~lt.s
“lc producteurs onr notamment en charge la coordinnation des différents acteurs et opérations pendant
!;s poirtes de tra\\Gl. Concernant les récoltes ils doivent s’assurer que les prestataires co;?tactcis ticnnwt
‘ien leurs engagements en matière de matéricl promis et de date de démarrage des travaux,, mais que
~ar;~llèlement les parceltes individuelles sont effectivement récoltables, à savoir mûres et portaljtes Il
‘rwr falIt egalement régler en cours de chantier les priorités entre groupements ou individus
Cette coordinnation se fonde pour une bonne part sur des règles informelles, dont le
,‘onctionncment laisse manifestement à desirer. Par exemple les “contrats” entre prestataires et
>rganisations paysannes’ sont ent.ièrement oraux. Ils ne constituent qu’un simple accord que chacun pwt
:ténonc::r en fonction des opportunités qui se présentent à lui, ou des aléas tels que panlies, pluies, erc.
’ )an5 !a pratique les dates d’arrivée et le nombre de machines opérationnelles sont souvent t-ès
,!iffércrltes des dccisions planifiées. De rnerny il est trcs difficile d’amener l’ensemble cies agricultel~rs
,j’un groupemont à drainer leurs parcelles au même stade, voire à cultiver des variétés dc iyy::le
2quivaJent.
L>es responsables ont peu de moyens de coercition et doivent négocier poj.1.r résoudre les
-:rohlèrws rencontrés. Ces négociations sont d’autant plus délicates que les acteurs en place, bien que
.!Cpçnd:mts sur l’amenagcment, conservent une large autonomie à travers leurs participations a d’autres
trnenagements mou leurs activités extra-agricoles. Ainsi la zone de Thiagar profite des c?mplois saJarrÉ:s
Tfferts par la (‘ompagnie Sucrière Sénégalaise toute proche. De même les prestataires pcuvcnt à tout
~nomen! quitter l’amenagement pour satisfaire un client “socialement” prioritaire. retardant d’autimt
i’avanc2e des chantiers. Chacun peut ainsi développer des strategies et prendre des déci:;ions coh6rentes
nvec son objectif propre, mais contradictoires avec l’objectif commun.

6
Face à ces differentes contraintes, les décisions prises par les responsables paraissent relever d-un
ghjecti C social plus que technico-Cconomique, où la recherche d’une certaine harmonie serait privilégiée
fi travers une strategie de nivellement des diffkrences. Ce comportement, egalement observe dans les
entreprises africaines (d’TRIBARNE, 1990 ; HENRY, 1991), permettrait d’expliquer par exemple que
ks rkcoltes de l’amenagement ne debutent que lorsque 80% des superficies sont 8 maturite, Ce choix
:Iccasionne un retard de 1.5 à 20 jours dans les calendriers de travaux mais permet d’aligner l’ensemble
des agricuheurs sur une situation en partie similaire : le fait de semer prkocement n’apporte alors pas
,“‘avantage significatif. Il en irait de même du démarrage des préparations du sol après que les récol tes
d’un m&me village soient achevees.
2. Aider les acteurs à maftriser la double culture
Les problémes rencontres par les organisations paysannes dans la gestion de la double culture
peuvent trouver pour une part des solutions techniques telles que de nouvelles Vari&és ou I’introduct~on
?e matériels alternatifs, qui assoupliront. les contraintes de calendrier. Mais ces solutions devront
<‘intégrer aux modes d’organisation du travail existants, ou ceux-ci s’adapter aux nouvelles contraintes
:. ui nc manqueront pas d’apparaitre. Cet aspect trop souvent meconnu pose des problèmes complexes qui
~ppcllcnt une remise en cause de la fonction de conseil telle qu’elle est encore couramment pratiquee.
Plut& que de vouloir intervenir directement sur les actions des décideurs par l,a fourniture de
wlutions supposées resnudre les problèmes posés4, l’expert extérieur doit les aider à, d’une part mieux
“ormaliser la question soulevke a travers les representations qu’ils s’en font, de l’autre construire par eux.--
memes les solutions qui leur paraissent les mieux adaptees à leur situation. Ce faisant il mobilise ses
propre< connaissances el représentations sur le problème posé, tout en précisant la réalité de la demande
I nitialc 1 .c conseil s’effectue aIor à travers un dialogue entre deux ou plusieurs acteurs échangeant lwr
f: xpert i se
il vise ii stimuler la réflexion des agriculteurs à travers l’activation de leurs procesw
d’apprentissage (ATTONATY RL SOLER, op.cl.).
Cette démarche utilise des logiciels facilitant la modélisation des connaissancrs, grâce uux
;tossibiiités offertes par les techniques dc l’intelligence artificielle. LX logiciel 0TEl.O a 13.é
;pécific;,uement développé par 1’TNRA-SA13 et -FSR. pour traiter les problèmes d’organik;atlon du !ra\\.ail
i 4’iiTONATY & til,., 1990) ; sa conception s’est avérée suffisamment souple pour qut” nous puissicms
!‘adnptt‘r à nos (:ituation;. 4fin d’ameliorer la prise cn compte des mécanismes spécifiques liés aux cycles
i.-cc .variCth et 3 la port;mce des sols, nous avons couplé OTELO avec un modèle de dei-e!oppcment du
ri 7 ct un modèle de ressuyage des sols de rizière (DINGKUHN, IX GAI,, POLJSSIN & R.:ZFS, t rav;,ux
;:n I.:OUT-s). Il est alors possible d’intégrer aux situations propres des agriculteurs Certain(>s ;:onnaissan..:es
biophysiques disponibles, finalisées en fonction de la problématique posée.
1 ,es objectifs, règles et indicateurs que les agriculteurs mobilisent dans leurs décisions,
i onstittient leurs modèles d’action (SEBTI,LOTTE
& SOLER, 1990). Il s’agit dans un premier temps dc
‘irs extraire à partir d’entretiens et d’observations de terrain, puis de les traduire en langage informatiq;.~e.
On peut alors e ffectuer des simulations de ce modèle sur plusieurs scénarios climatiqws, et évaluer les
risques pris pour atteindre l’objectif considt5ré : dans notre cas par exemple, la superficie semke au dc‘là
+u 15 aotit. Il ezt ensuite possible d’introduire des modifications au modèle initial. portant sur la: nombre
(Ii; matériels, les règles d’enchainement des opérations, les surfaces emblavées. etc L’intbrêt 4~:s
;nnova’ionst proposées par les agriculteurs eux-memes ou l’expert, est évalué et discute
tout en
:jvançant dans leur compréhension des mécanismes en jeu, les agriculteurs peuvent ;iinsi rwoir le:.trs
objectifs, leurs règles d’organisation et leurs choix techniques.
IXS responsables paysans avec lesquels la démarche a été expérimentée, cn ont biçn compris
r’inttket. 1-k vives discussions se sont engagées sur la pertinence de tel ou tel choix, et l’origine socia’le
;ies pwblèmes n’a pas t%é esquivée bien que les résultats des simulations soient purement techniqoles
’ G:.: qui pose par ailleurs de nombreux problèmes conceptuels, les méthodes d’optimisatron
:Iassiq~iemen: utilisées (programmation linéaire par exemple) s’avérant peu opérationnelles face à de
!~Iles situations. Elles posent de plus des problèmes théoriques fondamentaux qriant au mode’le
t!Ccisionncl auquel elles se réfèrent : rationnalité absolue ou limitée, recherche de solutions opt~.males ou
adéquates (BOURGINE & LEMOIGNE, 1990).

7
rcalendriers de travaux). Ceci etant la validation de la démarche dépend également des decisions qui
wront prises. Bien qu’il soit trop t6t pour en juger, la place ambigue tenue par la double culture, et plus
rrenkalcment
i_
l’intensification, dans ces systèmes de production souléve de nouvelles interrogations :
tbxiste-t’il une reelle demande ‘paysanne pour cette innovation? Comment rendre compatibles objectif
:l’harmonie sociale et objectif d’intensification? L,‘apport des sciences humaines est necessaire a ce stade9
Art l’integrant aux echanges dejà. developpés entre agronomes, agro-physiologistes et hydrauliciens EUT
ce thème.
Cette demarche, associant des disciplines differentes autour d’un objectif finalire, peut
,.‘appliquer a des thèmes divers : gestion de l’eau, conduite des cultures, gestion economique, etc.. Elle
iloit accroitre la capacite des acteurs à maîtriser leurs choix dans un environnement diffjcile et un futur
incertain. Mais nécessite, en situation de développement, des conseillers d’un niveau de formation
%,‘rffisant, capables de dialoguer avec les agriculteurs, de modéliser leurs connaissances, tout. en maîtrisant
?eur domaine d’intervention. Cette exigence peut representer une limite a sa diffusion en zone tropicale:,
(iii les ressources humaines sont souvent limitees. Elle parait cependant une condition necessaire a l,a
*hdution des problèmes complexes que les systèmesde production et l’environnement socio-economique
actuels posent aux agriculteurs.
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9
Tableau 1
Superficies mises en valeur en double culture par village
(perimètre de Thiagar)
csc : superficie cultivée en contre-saison chaude
docl : P.C. de la superficie totale en double culture
(1) les données concernant les superficies remises en culture en saison des pl.nes nc sont :,as
disponibles a la date de rédaction de cet article.
Tableau 2
Lhpcrficics scmCcs apr& le 15 aoQt par vari& et village
Hivernage 1992
Tableau 3
Rendements par campagne et village
Wha)
csc : contre-saison chaude
hiv : hivernage
docl : double culture
sic1 : simple culture