REPUBLIQUE DU SENEGAL ***+*****Y?+*** DEPARTEMENT...
REPUBLIQUE DU SENEGAL
***+*****Y?+***
DEPARTEMENT DE RECHERCHES
SUR
MINI:,TERE DU DEVELOPPEMENT RURAL
LES PRODUCTIONS VEGETALES
+****+*Y*****
(D.R.P.V.)
INSTITUT SENEGALAIS DE RECHERCHES AGRICOLES
*****a+**
( 1. S. R. A. )
SYNTHESE DES ACTIVITES DE RECHERCHES PENDANT
l-a!‘: CAMPAGNE 198;:
DU PROGRAMME PLURIDISCIPLINAIRE DU MIL
PRESENTEE PAR
DEMBA FARBA MBAYE COORDONNATEUR DU PROGRAMME
DECEMBRE 1988
CENTRE NATIONAL DE RECHERCHES AGRONOMIQUES
DE BAMBEY
( C.M.R.A.)

Ce travail a été fait à partir des différents rapports
présentés par les différents chercheurs du programme :
- Amadou Bocar
BAL, Entomologiste
- Amadou
FOFANA, Sélectionneur
- Demba Farba MBAYE, Phytopathologiste

INTRODUCTION
I.‘objectif principal du programme mil est la création de variétés du mil de
75 à 90 ,jo::rs , ayant une bonne productivité, adaptées aux différentes zones de culture,
résistantes aux maladies, aux insectes et à la sécheresse, valorisant bien les fac-
teürs de production et ayant des caractéristiques technologiques et nutritionnelles
satisfaisantes.
La campagne agricole 1987 s’est déroulée sans perturbation majeure du fait
d’une part de la meilleure adéquation budget-trésorerie et d’autre part, avec moins
de 400m et malgré deux remissions des pluies, les cultures ont été correctement ali-
mentées sur l’ensemble de leurs cycles.
En 1987, les travaux de recherche du Programme mil ont concerné essentiel-
lement L’ Amélioration variétale, la phytopathologie et l’entomologie, dont les seuls
résultats vont être présentés ici. Cependant, il faut signaler que des recherches sur
le mil dans d’autres domaines (Bioclimatologie, Agronomie, Technologie post-récoltes
production des semences etc...) ont été effectuées dans le cadre d’autres programmes
mais toujours en collaboration avec le Programme mil. Les résultats de ces reche.rches
ne seront pas publiés ici car ils l’ont déjà été dans le cadre de ces dits programmes.
I. Amélioration variétale.
Cette opération est subdivisée en deux opérations : GAM 1 et GAM II.
1) GAM 1 :
Le rapport concernant les activités de ce service n’est pas parvenu à la
coordination du Programme lors de la confection de la synthèse.
2) GAM II :
Les principales actions de recherche
de cette sous opération en 1987 et
les principaux résultats qui en sont issus sont les suivants :
l- AMELIOMATION DE IBV 8004 ET SOUNA 3 : COMPARAISON DES PRODUITS AMELIORES
AVEC DES VARIETES D’ORIGINE.
L’objectif de cet essai a été de comparer les produits améliorés de deux
variétés synthétiques (IBV 8004 et SOUNA 3) avec les variétés d’origine.
Lesouna 3, bien qu’elle soit l’une des meilleures variétés et la seule
actuellement vulgarisée, présente une certaine sensibilité au mildiou et une varia-
bilité pour certains caractères tel que la grosseur des tiges et du grain.

La variété IBV 8004 est quant à elle phénotypiquement variable, de ce
fait son uniformité demande à être améliorée pour son acceptabilité.
Pour chaque variété, trois cycles de sélection récurrente ont été corn-
plétés pour l’amélioration de la productivité. Trois produits améliorés ont été
obtenus pour chaque variété : Cl, C2 et C3. Au total huit entrées ont été testées
à Bambey, Nioro et Louga (quatre entrées pour chaque variété).
La variété d’origine IBV 8004 (CO) et le produit amélioré Cl n’ont pas
germé dans toutes les localités. Le coefficient de variation pour le rendement à
Louga a été très élevé (52,6%). Cela pourrait être dQ soit aux attaques de Raghuva
-
ou ~1,~s probablement à l’hétérogénéité des parcelles d’expérimentation. Les ren-
dements sont situés entre 142 Kg/ha et 302 Kg/ha.
L’analyse de variante a été faite sur six entrées : IBV 8004 (Cz), :lBLJ
8004 (C3), SOUNA 3 ( C O ) , SOUNA 3 ( C l ) , SOUNA 3 (C2) e t SOUNA 3 (~3). S e u l s l e s
résultats de Nioro et Bambey ont été pris en considération.
A Nioro, la meilleure entrée a ét16 Souna 3 (C3) avec 2463 Kg/ha tandis
qu’à Bambey on note une supériorité de Souna 3 (Cl) avec un rendement de 1984 Kg/ha.
Sur la base du rendement moyen dans les deux sites, l’entrée la plus performance
:
a été le Souna 3 (C3) avec 2111 Kg/ha. Ce produit semble être le meilleur produit
issu de la variété Souna 3. Il a un cycle sensiblement plus court mais des chandel-
les plus courtes. Concernant la résistance au mildiou, on note une certaine amélio-
ration grâce à la sélection récurrente. En effet l’incidence du mildiou passe de
45,-j% pour le Souna 3 (CO) à 14,4% pour le Souna 3 (C3) à Nioro et de l2,5% pour
Souna 3 (CO) à 4,2% pour Souna 3 (C3) à Bambey. Lanême tendance à la baisse a été
observée au niveau des parcelles de criblage 37,9% pour le Souna 3 (CO) contre
13,25% p o u r Souna 3 ( C 3 ) .
Le meilleur produit issu de IBV 8004 a été IBV 8004 (C2) aussi bien à
Bambey qu’à Nioro. Son rendement intersite a été de 2031 Kg/ha. Il faut noter qu’en
1985 et 1986, IBV 8004 (C2) a été plus performante que IBV 8004 (CO) et les actres
produits. Il possède une assez bonne uniformité.
.
Les deux produits IBV 8004 (C2) et; Souna 3 (C3) semblent être les plus
performants. Des essais de démonstration devraient être conduits en milieu paysan
avec ces deux produits.

3
2. ESSAI RENDEMENT SYNTtlETIQUES
Le butde cet essai est lie tester le comportement de nouvelles obtentions
dans différentes zones écologiques.
Dix nouvelles variétés synthétiques, deux populations locales ont été
évaluées par rapport à IBV 8001 et Souna 3 à Nioro et Bambey.
Des problèmes de germination ont été notéssur la population CSM 35 dans
les deux sites. La levée a été pratiquement nulle à Nioro.
L'incidence des maladies a été plus élevée à Nioro.
Aussi bien à Nioro qu'à Bambey, la meileure variété a été IBMV 84o2 avec
respectivement 2647 KG/ha (16,4% de plus que le Souna 3) et 2014 Kg/ha (7,6% de
plus que le Souna 3). IBMV 8402 n'a pas été significativement plus performante que
le Souna 3 dans aucun des sites. FIais il faut noter que cette variété a été régu-
lièrement la meilleure pendant trois années d'évaluation. Elle possède un bon ni-
veau de résistance au mildiou comparée au Souna 3. Son cycle est comparable à
celui de IBV 8001 mais avec des chandelles plus longues. Le rendement intersite
de cette variété a été de 2331 Kg/ha (12,5% de plus que le Souna 3). Elle est
suivie de IBV 8405 et IBMV 8419.
Les populations locales semblent avoir de bonnes potentialités de pro-
duction : CSM 34 a eu un rendement: de 2211 Kg/ha à Nioro et 1932 Kg/ha à Bambey.
Mais elle montre une très grande variabilité morphologique et présente des shi-
bras (plantes à tigies et chandelles fines). Ces populations présentent aussi une
très grande sensibilité au mildiou. A Nioro où la pression de mildiou a été plus
élevée, la population CSM 34 a et;{: plus attaquée que le Souna 3 (18,1% contre
14,3%).
En conclusion IBMV 8402 qui a toujours été la meilleure pendant trois
années d'évaluation, devrait être testée dans des essais multilocaux de rendement.
3. EVALUATION DE LIGNEES
Une partie de la collection de lignées inbred ou partiellement inbred
a été évaluée à Bambey et à Nioro par rapport à deux témoins IBMV 8401 et Souna 3.
Beaucoup d'entre elles ont eu une très mauvaise levée ou n'ont pas germé,
Une très grande hétérogénéité morphologique a été constatée au sein de certaines
lignées. La majorité des lignées n'a pas été fixée
pour la taille et la longueur
des chandelles. Cependant la plupart d'entre elles ont été plus précoce que les
deux témoins.

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Dans l'ensemble la meilleure lignée a été ICMI 84154 avec un rendement
intersite de 2818 Kg/ha suivie de ICMI 84109 (2‘756 Kg/ha).
La meilleure lignée nair.e identifiée a été ICMI 84294. ICMI 84049 dont
la taille est de 91 cm pourrait servir de source de nanisme dans les croisements.
Il faut noter que beaucoup de lignées naines sont toujours en ségrégation pour la
taille d'où la nécessité d'une homogénéisation pour ce caractère.
La même variabilité intralignée a été constatée pour l'aristation.
NBanmoins cinq lignées notamment ICMI 84258, ICMI 84321, ICMI 84329, ICMI 84331
et ICMI 84334, nous ont semblé homogènes pour ce caractère.
Les résultats du criblage pour la résistance aux maladies ont montré un
bon comportement d'ensemble du matériel par rapport au mildiou. Treize lignées se
sont avérées résistantes aux trois maladies. Il s'agit de ICMI 84156, ICMI 8401.0,
ICMI 84164, ICMI 84167, ICMI 84267, ICMI 84273, ICMI 84275, ICMI, ICMI 84246,
ICMP 84286, ICMI 84294, ICPII 84307, ICMI 84311 et ICMI 84316.
Vingt huit (28) lignées ont été sélectionnées pour une utilisation ulté-
ricüre.
1+. AMELIORATION DES POPULATIONS : PRODUCTION DE Sl
Des Sl ont été produites sur CSM 34 et CSM 35 afin d'avoir un effectif
adeq.uat po.Lr initier le premier cycle d'amélioration de ces populations par sélec-
tion récurrente.
II. ENTOMOLOGIE.
Les principales actions de recherche pendant la campagne 1987 ont éte
les suivantes :
- fluctuation des populations d'Acigona ignefusalis Hmps et de Raghuva
-
-
-
albipunctella De Joanis
- Lutte contre les insectes
- Suivi de l'entomofaune milicole en milieu paysan.
1. Fluctuation des populations d'Acigona ignefusalis Hmps ; et de Raghuva
albipunctella De Joanis.
Les captures régulières et importantes d'A.
ignefuçalis et de R. Albi-
punctella ont débuté à bambey 51 et 30 jours après la première pluie respectivement.
Les adultes de deux générations d'A. Ignefusalis ont été capturés alors que ceux
d'une générations de R. albipunctella l'ont été pendant deux mois. Les adultes de
la deuxième génération du foreur ont été peu nombreux et sont apparus à la maturité
du mil.

5
2. Lutte contre les insectes.
2.1. Résistance variétale
2.1.1. Essai conjoint.
Onze (11) variétés fournies par les sélectionneurs ont été mises en place
er. vue d’étudier leur comportement vis à vis des insectes sous infestation natu-
rel-le. Ces variétés sont 5 GAM 8301, 5 GAM 8201, IBMV 8413, IBMV 8406, IBMV 8404,
10 GAM 90 Synt 2, GAM 8302, 4 GAM 8501, IBV 8001, SOUNA 3 et Témoin keur Maissa.
En plus d’A. ignefusalis dont la présence n’a été notée qu’à 70 jours
après (JAL), Elattocerus senegalensis a été souvent trouvé lors des dissections
de tiges.
Les attaques de R. albipunctella et d’H. armigera ont été plus ou moins
importantes. Les pourcentages d’attaque ont été 73% et 16-95X respectivement. IBMV
8406 et 8404 ont été les moins attaqués par R. albipunctella. Les pertes de rende-
ment d$es à la mineuse ont varié entre 4,5 et 17,5%. GAM 8302 et GAM 8501 ont subi
les moindres pertes suivi de IBMV 8404, 5 GAM 8201 10 GAM 90 Synt.2 et IBV 81001
ont subi les pertes les plus importantes.
2.1.2. Essais des sélectionneurs
Les différents essais mis en place par les sélectionneurs ont été suivis
en vue de noter les attaques de la mineuse des épis.
Pour le test de lignées, le taux d’attaqued = Ql + Q2 =axest utilisé pour carac-
10
tériser le matériel. Ainsi sur un total de 103 entrzes, 11 ont été attaqués à un
taux 8% tandis que 3 l’ont été à un taux tel que 8&20$. Sur les essais
régionaux CILSS (cycle court), rendements nationaux mils nains, rendements des
Synthétiques, l’essai conjoint ISRA-ICRISAT et l’essai référentiel le taux
d’attaque a varié entre 54 et 92%. Les variétés 10 GAM 9-90 synt.2 et 5 GAM 8201
ont été les moins attaquées avec des taux respectifs de 54 et 59,2%
Du suivi de l’essai Amélioration des synthétiques, il est ressorti que
IBV 8004 CO est moins attaqué que les autres cycles de sélection mais que le
niveau de perte est resté constant. Les trois cycles de sélection de souna joont
été attaqués à des taux comparables et élevés mais le CO a subi le moins de perte .
2.2. Lutte biologique
L’élevage de Bracon hebetor Say sur Corcyra cephalonica Saint a été
effectué en laboratoire en conditions plus ou moins contrôlées. Il est ressorti
de l’élevage de l’hôte qui a été effectué sur 4 substrats, que la semoule de

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sorgho est la plus favorable au developpement de la pyrale, avec un taux de réus-
site de 93,5% et une durée de développement moyenne de-53 jours. 1970 adultes
du parasite ont été lachés en champ paysan en l’intervalle de 12 jours. En compa-
raison avec le champ témoin identifié au préalable, ces lachers ont permis une
augmentation du nombre de galeries contenant B. hebetor. Sur un cercle de 1001~1
de rayon le nombre moyen de galeries contenant le parasite était de 33,4 et 17.2%
dans les champs avec et sans lachere respectivement. L’augmentation du parasitisme
a été cependant plus importante dans un rayon de 40m autour du point de lacher.
3. Suivi de l’entomofaune millicole en milieu paysan.
Le suivi des foreurs des tiges et de la mineuse des épis a été effectué
dans le Centre Nord du pays en champ paysan,, Trois observations ont été effectuées
pour les foreurs des tiges. Une augmentation progressive du taux d’attaque a été
notée. A Bambey sérère, le troisième contrôle a révélé la présence des foreurs
dans 47,5% des tiges disséquées, alors qu’elle était nulle aux deux premiers con-
trôles . Partout ailleurs le taux d’attaque par les foreurs est presque égal à 100%.
Le taux d’attaque de la mineuse des épis a été également élevé dans 10
localités sur les 12 suivies. Ce n’est qu’à Nguith et Sam Thiallé que l’attaqu’e
a été relativement faible, avec des taux de 8 et 38% respectivement,. A Keur Boumi
Dia Ndongo et Bambey Sérère où le taux d’attaque était de 100% la sévérité a été
également très élevée. Le nombre de mines par épi était en moyenne égal à 6.
III. Phytopathologie.
Les principales actions de recherche menées par SR/Patho-mil pendant la
campagne 1987 sont les suivants :
- Etude de l’influence des dates de semis sur l’épidémie du mildiou
- Evaluation de la méthode de contrôle du mildiou dite “méthode d’arra-
chage et de brQlage” (en collaboration avec SR/Sol-CHIM.)
- criblage des variétés du mil vis--à-vis des maladies
- Evaluation de l’impact des maladies sur le mil en milieu réel.
1. Etude de l’influence des dates de semis sur l’épidémie du mildiou.
L’objectif principal de cette expérimentation est de voir si un décalage
dans les dates de semis influe sur le déroulement de l’épidémie du mildiou pen-
dant la campagne agricole. Elle entre aussi dans le cadre de recherche de techni-
ques culturales de contrôle du mildiou et la compréhension du déroulement de l’épi-
démie de cette maladie.

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Le dispositif expérimental utilise est un split-plot dont le facteur de
la parcelle principale est la “variété” (V3) et le facteur des sous-parcelles est
la “date de semis” (D3). Chaque traitement est répété 4 fois.
Les résultats obtenus montrent :
1°) sur la Vl (variété résistante) et la V3 (variété sensible), il n’y a
pas de différences significatives de l’incidence du mildiou aux différentes dates
de semis. Par contre la V2 (variété moyennement sensible), il y a de nettes diffé-
rences entre Dl (semis à sec) d’une part et D2 (15j après la levée) et D3 (1 mois
après la levée) d’autre part. Pour ces deux dernières dates de semis, les diffé-
rences entre les incidences ne sont pas significatives.
2’) Quant à la sévérité, les seules différences observées entre les dates
de semis sont sur la Vl.
3') A toutes les dates de semis, la hiérarchisation des variétés par rap-
port à leur réaction au mildiou est respectée : Vl a toujours été la plus résistante,
suivie de la V2 et V3 occupant la dernière place.
En conclusion, on peut dire que si la tendance générale qui vient d’çitre
dégagée se confirme, un retard dans les semis peut augmenter l’incidence et la
sévérité du mildiou.
II. Evaluation de la méthode de contrôle du mildiou dite “Méthode d’a=
chage et de brûlage”. (en collaboration avec Sol/CHIM.)
Cette expérimentation a un double objectif :
- évaluer l’efficacité technique et des conditions optimales de l’appli-
cabilité (moment d’arrachage) de la méthode.
- évaluer l’intérêt économique de la méthode.
Les résultats obtenus montrent que :
* Sur Vl = variété IBV 8001 (Résistante au mildiou)
- il y a un effet significatif de l’arrachage sur l’incidence et la .
sévérité du mildiou dans les sous-parcelles “arrachées” (D2, D3 et D4) d’une part
et des sous-parcelles “non arrachées” de l’autre. En effet, l’incidence moyenne du
mildiou dans les sous-parcelles Dl (non arrachées) est de 15,11% alors qu’elle
n’est que de 6,6%, 8,92% et 6,75% dans les sous-parcelles D2 (tous les 1Oj jusqu’au
tallage), D3 (tous les 1Oj jusqu’à la montaison) et D4 (tous les 1Oj jusqu’au grain
pateux) respectivement. La sévérité, quant à elle est de 9% dans Dl et 3,6%, 4,9%
et 3,3% dans D2, D3 et D4 respectivement.

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- par contre, il n'y a pas de différence significative de l'incidence et
de la sévérité du mildiou entre les sous-parcelles "arrachées".
- la mobilisation des élements minéraux (N,P,K) et la fabrication de
la matière végétative (poids sec) sont supérieures dans Dl que D4. Cependant, les
consommations en eau ont été presque identiques dans toutes les parcelles d'essai.
- il n'y a pas de différences significatives entre les rendements des
sous parcelles "arrachées" et "non arrachées". Cependant, la tendance semble indi-
quer qu'à partir du stade "Montaison", si on continue à arracher, on risque de di-
minuer notablement le nombre d'épis et par conséquent le rendement.
* Sur V2 = Variété Tif 232 D2B2 (très sensible)
- il n'y a pas de différences significatives entre l'incidence et la
sévérité du mildiou dans les sous-parcelles "arrachées" et "non arrachées" ; la
variété étant trop sensible a été détruite très tôt dans toutes les parcelles.
En conclusion, on peut dire que cette méthode de lutte, si les résultats
sont confirmés, permet de contrôler le mildiou. Cependant l'arrachage doit être
stoppé au stade "FIN.TALLAGE-DEBUT MONTAISON" car au-delà de cette période, il a
tendance à baisser le rendement. Aussi, il faudra tester cette méthode en vraie
grandeur. Pour cela, il faudra travailler en collaboration avec les structures
d'encadrement.
III. Criblage des variétés du mil vis-à-vis des maladies.
Cette expérimentation rentre dans le cadre des essais venant en appui a1ux
programmes de sélection du mil. Elle permet de mettre en évidence le niveau de
résistance aux maladies du ma,tériel sur lequel travaillent les sélectionneurs et
de tester le matériel confectionné par des phytopathologistes pour des études
spécifiques relatives à la résistance dans le cadre de la collaboration interna-
tionale.
Les résultats ont été les suivants :
MILDIOU
73,8% des "LIGNEES", 56,6% de l'"IPMDMN", 80% de "WADMVN", 95% de "WADMON", 18% de
"SELECTIONS LOCALES", 66,6% de "MIL NAIN3 et Y,?% de "COMPARAISON" sont rangées
dans les classes I-III, c'est-à-dire entre 0% et 10% de sévérité, ce qui montre
qu'il y a beaucoup de matériels intéressants du point de vue de la résistance au
mildiou dans celui testé. Cependant, cet essai a permis aussi de révéler du ma'teriel
très sensible.(classes V et VI).

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L'utilisation de ce matériel dans un processus de sélection présente un danger
certain. Par ailleurs, les entrées de la classe IV (sévérité entre 10% et 2!j%) '
si elles présentent d'autres caractères agronomiques intéressants peuvent être
utilisées à condition de les améliorer pour leur résistance.
* CHARBON
27% des "LIGNEES" , 71% de "IPMDMN", 40% de "WADMVN", 39% de "WAINON",
14% de "SELECTION LOCALES", 33% de "MILNAIN" ont présenté des sévérités de charbon
inférieures à 10%. Il faut remarquer, cependant, que très peu d'entrées ont appar-
tenu à la classe 1. C$&l%). La majeure partie s'est révélée sensible au charbon,
plus particulièrement les entrées de l'essai "SELECTIONS LOCALES".
* ERGOT
17% des "LIGNEES", 40% de "IPMDMN", 0% de "VADMVN", 41% de "SELECTIONS
LOCALES", 56% de "WADMON" et 0% de "MIL NAIN" ont présenté moins de lO@% de sévérité
d'ergot. Ce qui signifie que les entrées de certains essais présentent une bonne
tolérance à l'ergot ; par contre dans d'autres ("MIL NAIN" et "WADMVN" toutes
>
les entrées se sont montrées tres sensibles à l'ergot et doivent être amélio.rées
pour leur résistance à cette maladie avant d'être utilisées dans un processus
de sélection.
IV. Suivi de l'impact des maladies du mil en milieu réel.
Le but de ces travaux est de se rendre compte de l'impact des maladies
du mil dans les champs paysans et dans les essais des chercheurs pendant la cam-
pagne agricole.
Le suivi des maladies en milieu paysan a été effectué dans toutes les
régions (sauf à St.Louis et à Dakar) du Sénégal. Les résultats des observations
ont montré que sur le mil, les principales maladies ont été encore le mildiou, le
charbon et l'ergot. Parmi ces maladies, le mildiou a été la maladie la plus im-
portante. Cependant sa repartition dans le temps et dans l'espace varie en fonction
des régions. Selon l'importance du mildiou, les régions peuvent se classer en
ordre décroissant suivant : Kolda, Kaolack, Fatick, Tamba, Diourbel, Thiès,'louga.
Le charbon, quant à lui, a occupi! régulièrement la deuxième et parfois
même la première (Thiès, Louga) place. Selon son importance les régions se classent
en ordre décroissant comme suit : Thiès, louga, Fatick, Diourbel, Kaolack, Kolda.
L'importance de l'ergot a été moindre en 1987, comparativement aux
années précédantes. La région la plus infestée a été celle de Louga. Ce qui expli-
que encore une fois que l'infestation de l'ergot dépend plus de l'humidité de
l'air au moment de la floraison que de la quantité totale de pluies tombées.

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En comparant les résultats obtenus dans les essais de SR/GAM II à Nioro et à Bambey
il s’est avéré que le premier site cité s’est révélé être un lieu idéal pour l’ex-
pression de l’infestation des maladies du mil, à cause certainement des conditions
du milieu plus propices qui y règnent ou/et de l’existence de races physiologiques
plus virulentes. C’est pourquoi, à l’avenir, dans la mesure du possible, on doit
disposer d’un dispositif expérimental du criblage à Nioro. En outre, ces travaux
ont mis en exergue une grande variabilité des réactions des entrées vis-à-vis des
maladies en fonction des zones. Ce qui laisse supposer à l’existence de race,s phy-
siologiques qui différent d’une zone à une autre. Des expérimentations plus fines
pourront être menées pour corroborer ou infirmer cette hypothèse.
Conclusions et perspectives d’avenir.
Si l’on compare la nature des travaux effectués et les objectifs fixés,
on peut constater certains écarts. Les causes de ces écarts sont principalement
imputables
aux difficultés matérielles financières, humaines et parfois même
structurelles. En effet, la crise économique qui a frappé en plein fouet to= les
secteurs de l’économie nationale, la discontinuité dans les efforts de recherches
suite à l’étiolement progressif et désormais total des recherches sur la physiologie
et l’agronomie du mil d’une part et au laxisme et l’indiscipline de certains cher-
cheurs du programme d’autre part pour ne citer que ceux-là ont été les facteurs de
freinage dans la réalisation des objectifs. Il convient de reconnaître qu’en dépit
des difficultés, cependant des résultats substantiels ont été obtenus :
- en génétique et amélioration du mil, plusieurs types de matériels ont
été introduits et/ou créés. Les nouvelles variétés introduites ou créées sont en
prévulgarisation/vulgarisation
;
- en protection du mil contre les ravageurs et les parasites, le matériel
des sélectionneurs est testé contre les principaux insectes et maladies. La Ko-
logie et l’épidémiologie des maladies, la dynamique des populations entomofaunes,
l’évaluation des dégats causés par ces ravageurs et parasites, des propositions
de méthodes de lutte ont été effectuées ;
Mais force est de reconnaître que l’intégration et la cohésion d’énsemble
du programme n’ont pas toujours été effectives. Des corrections allant dans le sens
d’une meilleure cohésion des différentes opérations de recherche du programme sont
absolument nécessaires pour accélérer le processus de sélection.

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S’agissant des perspectives d’avenir et compte tenu de ce que les résultats
de recherches ne s’extériosent pratiquement pas en milieu paysan, il est impératif
de :
- diversifier les objectifs de recherche afin de mieux tenir en compte la
diversité des situations paysannes et des contraintes économiques et écologiques.
- procéder en étroite collaboration avec nos partenaires à une analyse
approfondie des contraintes et des freins au transfert des acquis.
En d’autres termes, l’idéotype principal d’un mil à caractère nette:ment
céréalier (taille courte-forte productivité à partir d’intrants élevés), adapté à
toutes les zônes écologiques ne peut être seul retenu. Il. faudra à partir de :mainte-
nant créer du matériel en fonction des zones écologiques, des contraintes hiérar-
chisées et de la diversité des situations paysannes.
Par ailleurs les variétés déjà créés ont montré un bon niveau d’adap-
tation et doivent être poussées en milieu paysan mais certaines demeurent hétérogènes
La variabilité résiduelle peut être exploitée en fonction des objectifs plus diver-
sifiés. Des versions améliorées de ces variétés peuvent être sélectionnées.
L’objectif global demeure la creation de variétés diversifiées, plastiques
et résistantes.