INSTITUT SCNÉGALAIS de RECHERCHES AGRICOLES ...
INSTITUT SCNÉGALAIS
de
RECHERCHES AGRICOLES
ÉTUDES
ET DOCUMENTS
tIalbmse*
dans le bassin
arachidier
Motivations et contraintes
chez les producteurs
Matar Gaye
ISSN 0850-8933
Vol. 5
N” 2
1994

ISRA
Institut?
Shbgalais de Recherches Agricoles
Route, des Hydrocarbures
BP 3120
Dakar, Sant&al
0 32 24 ?0 / 32 24 30 132 24 31
TAlex 61117 SG
TLC (221) 22 34 13
Docwment rbalisd par
la Dlrpctbn
dm recherches
sur Ie$ sy!MneS
et cultures
~IIJV~~UX
Secteur Centre-Sud
BP 199
Kaohck
Mmtar Gaye, Economiste agricole
Chercheur a I%~RA
en poste au secteur Centre-Sud
0 c IoRA1994
Conception
et editbn
; Unival

Les cultures céréalières
dans le bassin arachidier
Motivations
et contraintes
chez les producteurs
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Les cultures céréaliéres
dans le bassin arachidier
Motivations et contraintes
chez les producteurs
r GAYE
C&rcheur B I’ISRA,
Segh3ur Centre-Sud
Les c&eales traditionnelles produites en grande partie dans le Bassin arachidier
font de ptus en plus l’objet d’attention au niveau de la politique agro-alimentaire.
Une vobnté de les promouvoir aussi bien dans le systeme de production
que de consommation anime les pouvoirs publics. Au niveau des differentes
cat4gories de producteurs, la place accordee aux cultures cérealieres
varie sebn le statut familial qui conditionne egalement les attitudes à Mgard
de ta commerctatisatbn.
Les mutttttes contraintes en amont de ta r6cotte se traduisent par une fable
productlvite qui fait que m&ne les besoins d’autoconsommation ne sont
g&r&alement pas couverts. Quant aux contraintes situees en aval, elles p&ent
notamment sur la comp4ttttvM des c&eales tradiibnnelles par rapport au riz
dans le n#gime alimentaire. Ce dernier est fortement influence par des facteurs
lies à la nature humaine et qui sont difficilement manipulables avec les moyens
amventiinnels bas& sur fes bcltatbns technico-economiques..
Mo#-c@J~ : Bassin arachidier, Cereales, C&ures, Mil-sorgho, Mars.
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hfm-mJomElwcLIyoMlt3 VOL.5 no2
1994
Traditional cereals produced primarily in the Groundnut Basin draw increasing
attention in agncuftural policy formulation. Government authorities declare
a stmng willingness to promote them at both levels of production
and consumption. For the different categories of producers, the importance
devoted to cereals in the cropping system depend mainly on family status
which also determines attftudes toward marketing.
At the production level, numerous factors explain why productivity is in general
so low that even farmers’ auto consumption needs are often not covered.
Posthatvest constraints tend to reduce traditionnal cereals competitiveness
with respect to rice in the consumers’ basket. Consumption patterns depend
to a large extent on human nature related factors which are difficult to tackle
with conventional policy tools based on economic and technical incencentives.
Keylwords : Peanut Basin, Cereals, Crop, Millet-sorghum, Maize.
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Les efforts de developpement agricole au S4negal ont particulierement
et$ focalisés sur I’arachtde consideree comme le moteur de l’Économie
nationale. Cette orientation k5guee par le colonisateur a été maintenue
apres l’indépendance
conformément à la theorie des avantages compa-
ratifs. Cependant, vers la fin des annees 60, les signes d’une crise alimen-
taire pernicieuse et le relachement du soutien direct de la France à
l’exportation des produits arachidiers ont bouleverse les donnees du
probleme. A cela s’est ajoutée la flambée des prix du petrole qui a
fortement accentue le deficit de la balance commerciale. Avec le choc de
la $echeresse des annees 70 notamment, la crise alimentaire - se tradui-
sant par un profond desequilibre entre la demande cerealiere et la
production locale - s’est serieusement aggravée. Les palliatifs d’urgence
a travers l’aide alimentaire devaient progressivement faire place à des
solutions plus endogenes compte tenu de certaines dimensions structu-
relies du probléme. A ce propos, on note que le taux de croissance demo-
graphique avoisine 3 % sur la période 1960-1984 alors que I’accrois-
sement moyen de la production est reste inferieur à 1 % dans le cas du
mil qui est de loin la principale culture céréaliére du pays. La politique
agricole plus favorable aux cultures de rente, la croissance rapide de la
population et le caractere extraverti de la demande urbaine sont autant
de facteurs mis en cause par les analystes au meme titre que les
alf&ts naturels.
La promotion des cultures vivriéres en géneral et des céréales en particu-
lier constitue l’axe central des nouvelles orientations en matiere de politique
agro-alimentaire. Les strategies preconisées dans le Plan ceréalier adopté
en 1986 mettent l’accent sur la production tandis que la commercialisation,
le stockage et la transformation constituent les volets d’accompagnement.
L’objectif principal de cette étude, comme l’indique son titre, consiste a
cerner les contraintes et motivations au niveau du producteur qui est
Bgalement le premier consommateur. II s’agit d’examiner la situation actuel-
le et d’identifier les grands parametres qui jouent directement ou indirec-
tement sur les performances du secteur c&ealier traditionnel.
Les données de base proviennent d’enqu&tes menées sur la période
Avril-Octobre 1989 a l’echelle de 240 exploitations agricoles.
Nous n’insisterons pas sur les détails de I’echantillonnage
systématique
réalise depuis 1986 dans le cadre de notre programme de recherches
7

sur Wonomie de la production. Les unit& d’enqu&e sont dispersees sui
78 @Ilages des r6gions de Fatick et Kaolack qui constituent le cœur du
Ba&n arachîdier. Trois cat4goties d’interlocuteurs ont 6t6 cibMes, à savoir
les chefs d’exploitation, les hommes d@endar$s et les femmes. Les
informatio.ns
recueillies portent, entre autres, sur la place des c&éales chez
les (Wrents types de producteurs, le degr6 d’autosuffisance c&&Ui&e
et sqn évolution rdcente, le mode de production et ses contraintes, I’adop-
tion ,des vari&& dites amtNo&es, les problbmes de technologie post-
r&o(te, la commercialisation
et la concurrence entre le riz et les cMales
tradiitionnelles dans la consommation. Toutefois, les probl&mes de
conqommation ne sont abord& qu’à titre indicatif puisqu’ils font l’objet
d’&@es plus sp&Afiques dans un autre cadre.
La qyestion c6r6aMre constitue un probléme complexe mettant en jeu des
factqurs techniques, Economiques,
sociaux, etc. L’approche mise en œuvre
par les pouvoirs pubiics en mati&e de promotion des cér6ales tradition-
nelles plus adaptées au milieu naturel a sensiblement évolué dans le temps.
Les premi&es strat6gies de dbveloppement des cultures céréaliéres cor-
resppndent à ce qu’on pourrait appeler l’approche indirecte par effet d’en-
trampment. ChypothBse de base Btait que si les opérations cuIturales se
modpmisent dans le secteur arachidier, le paysan aura plus de temps pour
s’ocCuper
des c&éales gén&alement plus exigeantes en main d’oeuvre. Le
d&$loppement de la culture attelle s’est plutôt traduit par une rapide
extehsion des superficies pour toutes les cultures au d&riment des temps
de travaux manuels sur les cWaleS notamment.
L’entretien inad6quat des cultures et Mpuisement des sols - résultant des
pratiques extensives qui font reculer la jach&e - sont parmi les facteurs
explicatifs d’une baisse tendancielle de la productivité. L’écart entre la
production nationale et les besoins n’a cesse de se creuser, ce qui devait
ameher les analystes à avancer un autre argument, celui des incitations
d’ordre Economique. Les facilit6s d’ac&s aux cMales importt%s et
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IMA~tTkmmn
DouMmm
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En plus des aspects technico-economiques
qui ont polarise les strategies
de promotion des cereales traditionnelles, il y’a une derniere trouvaille qui
se demarque de l’approche conventionnelle. Elle consiste à explorer le
domaine des incitations morales. Cidee a Bte exprimee des 1983 par Goulet
à l’intention des pays du Tiers Monde. Le nouveau slogan u consommer
s$negalaisa>
lance par les plus hautes instances nationales constitue la
plus’ recente demarche officielle bien que la promotion des céréales ne
soit ! pas son unique objet. L’accent mis sur la demande ne signifie
toutefois pas que le probleme de l’offre est dejà resolu ou le sera auto-
mat$qoement.
Le Plan ct#realier adopté en 1986 dans la mouvante de la Nouvelle
PolitFque
Agricole vise 80% d’autosuffisance à l’horizon de l’an 2000.
Le taux de couverture des besoins par la production nationale se situe
au voisinage de 50% mais des fluctuations assez importantes sont enre-
gistroes d’une annee à l’autre. Dans une étude réalisée en 1986, F. Martin
se pose la question de savoir si les objectifs du Plan cérealier sont d’une
part réalistes et d’autre part souhaitables. Par rapport au premier point, la
réponse de l’auteur fondee sur l’analyse du bilan céréalier national et son
Evolution est plutôt negative. Quant au second point, la conclusion est qu’il
est difficile de dire si 80 % d’autosuffisance ceréaliére est un objectif
souhaitable ou non a l’état actuel des connaissances. Quoi qu’il en soit,
l’autosuffisance a l’échelle nationale suppose l’existence de surplus au
niveau des producteurs qui ne devront pas se contenter de couvrir leur
besoins d’autoconsommation. Avec la réduction progressive du taux de
la population impliquée dans l’agriculture, des gains appréciables de pro-
ductivite seront nécessaires pour ajuster l’offre à une demande croissante,
Sur fa periode 1985-l 988, soit quatre hivernages consécutifs, la fréquence
des annees où la production cérealière a éte jugée suffisante pour
couvrir les besoins des 240 exploitatians etudiees est la suivante :
- 4 iannees sur 4 : 20,0%
- 3 lannees sur 4 : 10,O %
- 2 iannees sur 4 : 43,0 %
- 1 ~ann&e
sur 4 : 26‘5%
- 0 jcmnbe
sur 4 : 0,5%
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Pour la campagne 1989-90, la production totale pouvait couvrir les
besoins sur 10 mois en moyenne et l’intervalle qui s’etend de 3 à
17 mois indique une grande difference d’une exploitation à l’autre.
Celles qui n’ont pas produit assez de cWales pour les besoins d’auto-
consommation representent une majorite de 72% et on peut les classer
en trois categories. II s’agit des déficitaires conjoncturels qui arrivent le
plus souvent à produire assez, des déficitaires structureis dont la volante
de s’autosuffir n’est qu‘exceptionnellement realisée et des déficitaires
optionnels qui pref&ent mettre l’accent sur les cultures de rente. Ces
derniers soutiennent qu’avec une bonne campagne, m6rne le produit
des ventes de fanes d’arachide peut leur permettre d’acheter assez
de vivres.
Dans l’optique du producteur, la sécurité alimentaire qui est un objectif
principal n’est donc pas toujours synonyme d’autosuffisance qui est une
notion tres relative. Dans t’approche conventionnelle, le concept est
souvent pris au sens absolu qui met en rapport la production et les besoins
theoriques evalues sur la base de certaines normes biologiques. On peut
se poser la question de savoir si les besoins reellement éprouvés par le
producteur-consommateur
ne tiennent pas compte de la place que ce
dernier veut bien accorder au produit en- question dans son regime ali-
mentaire. Ainsi, celui qui produit autant que ce qu’il veut consommer peut
bien se considerer autosuffisant. Cette realite micro-economique trans-
posable à I’echelle nationale souleve le d&icat problème des préférences
et plus genéralement des facteurs lies à la nature humaine qui entrent
en jeu au sein du systeme alimentaire.
Cantraintes Wes B b nature humaine
Les contraintes découlant de la nature marne de l’être humain s’articulent
autour du concept de preférence qui est fonction de plusieurs facteurs. II
s’agit surtout des habitudes alimentaires qui façonnent les goûts, d’un
besoin naturel de diversification mais aussi de prestige social qui entre
parfois en ligne de compte.
S’agissant des habitudes alimentaires, elles se reflètent dans la structure
de la consommation. Pour les principales cereales, les moyennes natio-
nales par tete indiquees dans le Plan c&ealier sur la periode 1982-84
sont les suivantes :
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brir-mDfi8Bt
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ch@tger la ration de mil en riz par leur propre initiative meme si cela
implique parfois des frais supplementaires
& leur charge.
Cegalite entre le rapport effectif cereales traditionnelles/riz dans le
rBgCme
alimentaire et le rapport souhaite traduit une situation d’equilibre
qui reduit davantage les possibilites de substitution entre les deux types
de ceréale. Toutefois, le caractere subjectif de cet equilibre ne doit pas
Ptre perdu de vue puisqu’il repose uniquement sur l’appréciation des
chefs de famille bien que ces derniers soient responsables de la ration
quotidienne, On note chez les femmes une plus forte propension en faveur
du riz. Par ailleurs, l’equilibre en question reste sous, optimal avec une
couverture incomplete des besoins pour chacun des deux types de
céreale concernes. Cela rappelle l’argument de T.W. Shultz estimant que
le paysan traditionnel a peu de ressources productives mais il en fait
une allocation rationnelle compte tenu de ses objectifs et contraintes.
Cette rationalité se transpose ici du producteur au consommateur, la
fonction de production faisant place à celle d’utilité qui est en théorie
une notion subjective.
En ce qui concerne les ckéales traditionnelles, la question se pose de
savoir si elles constituent un bien superieur ou inferieur pour le consom-
mateur. Au sens économique, un bien superieur se définit comme étant
celui dont la consommation tend à varier dans le même sens que le
revenu réel et un bien inferieur correspond a la situation opposée. Sans
nous attarder sur les considerations théoriques, on peut retenir que la
réversibilité à la baisse se heurte generalement au phénomène appelé
« effet de cliquet ». II s’agit d’une ten-dance à maintenir le niveau de
consommation en cas de baisse des revenus meme s’il faut prélever sur
le capital, ce qui est surtout vrai pour les biens superieurs. On note à ce pro-
pos que les hausses du prix du riz intervenues au cours de ces
dernières annees n’avaient pas permis de Muire la consommation
malgré la baisse du pouvoir d’achat que cela induit.
Au niveau du regime alimentaire, le prestige social joue à travers l’effet
d’imitation mis en évidence par Duesenberry. Selon sa théorie, chaque
groupe de consommateurs tend à copier le modèle des couches plus
aisdes qui adoptent de nouveaux comportements distinctifs des qu’elles
commencent à etre rattrapees. Selon certains temoignages, le couscous
du soir en milieu urbain serait un nouveau signe distinctif des familles
plu$ aisees. &ant aux zones rurales, une diversification dans le régime
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alim&taire, quelles qu’en soient les causes, se réaliserait au d&riment
des tirbales traditionnettes ne serait-ce qu’en raison de leur assez forte
domihance dans la consommation paysanne.
Les icQrrdiales
dan4 le systbme de production agricole
Dan& l’ensemble du Bassin arachidier, la c&~aliculture est largement
domiMe par le mil souna suivi de loin par le maïs et le sorgho. Quant au
sanio qui est une varMe de mil à cycle tr&s long, il a pratiquement disparu
du s$stéme cultural en raison du raccourcissement des hivernages selon
ies paysans. A Mchelle de notre échantillon, 45,4% des superficies
cultities durant l’hivernage 1990 ont 6th consacr& aux cérbales compo-
s8es de mil-sorgho à 97 % et de maïs à 3%. La part du sorgho est
relativement marginale avec environ 0,2% des superficies c&éali&es. Le
maïs’ est en perte de vitesse surtout à cause des restrictions du crédit
concernant les facteurs de production et notamment l’engrais jugé indis-
pensable pour cette culture. De 1985 à 1990, les superficies ont décru au
rythme annuel de 10,2%, en moyenne. La part des emblavures rAalisées
dans le cadre des interventions de la Sociétb de développement et de
vulgarisation agricole (SODEVA) est passée de 20 à 13,5% des superficies
de rtlaïs au niveau de I’échantilon de 1986 à 1990. Avec le désenga-
gement de la SODEVA en matière de crédit pour les intrants, beaucoup
de groupements qu’elle avait mis sur pied pour la product.ion
de céréales
sont fombés en désuétude. Concernant les chiffres, il y’a lieu de les inter-
préte! avec prudence en raison du petit nombre d’exploitations implf-
quees dans la culture du maïs à une certaine échelle.
Quant au mil-sorgho, la tendance est Iégérement décroissante pour ce
qui concerne les superficies dont les fluctuations restent moins amples
que celles observ8es dans le cas du maïs. Sur la p&iode 1985-1990, le
taux moyen annuel de diminution est de 1,4% au niveau de l’échantillon
contre 2,3% de baisse si l’on considère l’ensemble des céréales.
Les rendements assez faibles ont fluctué autour d’une moyenne de 414 kg
par hiectare contre 688 kg pour le maïs. Toutefois, le coefficient de variation
s’avdre 8 fois plus grand pour cette dernière culture par comparaison au mil
dont les rendements sont moins instables pour ne pas dire plus stables.
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A Wchelle de l’exploitation agricole, la variabilite des superficies Cerea-
lieres résulte d’un certain nombre de facteurs dont le plus frequemment
cité est la disponibilite de semences d’arachide. Cela est valable surtout
dans le cas des producteurs dependants, c’est-à-dire, n’ayant pas à
nourrir une famille. Ils n’envisagent la culture c&ealière qu’en fonction
du degre de couverture de leurs besoins en semences d’arachide et
cela peut varier d’une annee à l’autre.
Par ailleurs, le systeme de rotation dit MAMA (mil-arachide-mil-arachide)
constitue un autre facteur de variabilite des superficies entre deux annees
consecutives car le, précedent cultural conditionne souvent ce que le
paysan est disposé a semer sur une parcelle donnée. En revanche, on
peut penser que le meme système tend à stabiliser le rapport moyen
desi superficies céreales/arachide autour de l’unité lorsqu’on considère
un ‘cycle complet de rotation boucle en quatre années. Sur la période
1964-1990 couvrant sept campagnes agricoles, les cereales ont occupe
en moyenne 46% des superficies cultivees au niveau de notre échan-
tillon. Elles sont essentiellement cultivees par les chefs de famille qui
contreilent un peu moins de neuf dixieme de la production. Pour la
campagne 1989-90, les récoltes de ceréales au niveau de l’échantillon
se +5partissent
comme suit :
- Chefs d’exploitation : 89 %
- Chefs de menage d&&wdants : 7%
- Autres hommes : 3%
- femmes : 1%
En terme numérique, les dépendants representent 83% des effectifs de
producteurs definis comme étant tout individu qui exploite au moins une
parcelle de culture à son compte personnel. Les femmes - représentant
45% des effectifs de producteurs agricoles selon la définition précédente
- accordent très peu d’attention aux cereales.
;
Dans une exploitation sur dix, la production de cereales a un caractere
plut& collectif excluant l’existence de parcelles individuelles au niveau
de la famille. Cette spkifkité se rencontre notamment chez les Ser&res
et la question se pose de savoir dans quelle mesure elle peut jouer sur
les attitudes envers fa vente meme en cas de surplus.


INNA-tTlKlmaTw
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cerealiere chez les producteurs dependants. Pour la campagne
1989-90, ceux d’entre eux qui n’ont cultive que des cereales
par manque de semences d’arachide representent tout de merne 14%
des effectifs contre 7% ayant opte pour une combinaison ckeales-
araphide, Etant donne que leur motivation est essentiellement d’ordre
pecuniaire, les conditions du marche constituent un facteur de première
importance. A ce propos, le principal probléme souligné est l’absence
de c<
garantie )> concernant les prix et l’inexistence d’un circuit organise
de commercialisation à l’instar de ce qui se passe dans le cas des
cultures de rente.
Sur le plan agronomique, les rendements du mil sont en general beau-
coup plus faibles que ceux de l’arachide. Selon les paysans, cette der-
niére est moins sensible à la baisse de fertilite des sols resultant de la
marginalisation de l’engrais et du recul de la jachere. En outre, les pro-
ducteurs sont d’avis que sur le plan phytosanitaire, les cereales sont
relativement plus vuln&rabl%s, ce qui peut réduire davantage leur attrac-
tivite paf rapport
à l’arachide.
Quant à la competition entre les differents types de ceféales, bon nombre
de producteurs estiment que si l’engrais ne manque pas, le maïs constitue
un meilleur choix. Les arguments avances portent sur les potentialites de
mn-dement plus élevées, les travaux post-récoltes moins durs, les résidus
bien appreciés par les animaux et les prix sur le marché libre généra-
lement plus élevés que ceux des autres céréales. Toutefois, le maïs exige
des terres assez fertiles qui, meme lorsqu’elles existent, ne sont
accessibles qu’aux chefs d’exploitation. Ainsi, l’option maïs ne constitue
une alternative potentielle que pour une minorité de producteurs, contrai-
rement au mil.
Prtltiques cultur;alss
Pour le mil-souna qui est de loin la principale ceréale cultivee dans le
Bassin arachidier, la pratique ancienne du semis en sec est devenue
moins frequente. Cela tend à accentuer les goulots d’etranglement au
niveau du calendrier cultural en debut d’hivernage, notamment lorsquo la
premiere pluie est juges suffisante pour semer l’arachide aussi. Avec
l’expérience des pluies erratiques en debut de saison et la généralisation
de la culture attelee, le semis en s%c est largement considéré comme
17

moins preférable contrairement aux anciennes convictions paysannes.
En effet, les paysans soutiennent que si les premières pluies n’attei-
gnent qu’une certaine profondeur du sol, les graines semees en sec
pourrissent. Par conséquent, te semis en humide est une stratégie de
minimisation des risques de mauvaise levee devenus préoccupants
chez. les producteurs. Par rapport à la culture attelee, tous les témoignages
s’accordent pour dire que la ligne de semis a la machine est moins
enherbée lorsqu’on séme en humide et surtout quand on opère quelques
jours après la Premiere pluie. Dans ces conditions, la plupart des pro-
ducteurs se contentent du sarclage mecanique qui néces-site tout de
m&$e des interventions manuelles complémentaires.
S’agissant du systéme d’assolement, la quasi unanimité des producteurs
cautionnent un dicton wolof qui dit IMalement
: « Lorsqu’on a demandé
au souna son terrain preferé, il a répondu que c’est là où il était l’année
pre&dente a>. L’opinion contraire s’applique à l’arachide et par consequent
la rotation MAMA dominante serait une sorte de compromis entre les
<<avantages a> de la culture continue du mil sur les mêmes parcelles et les
inconvénients d’une pratique similaire dans le cas de l’arachide. Cela
n’empêche pas que les champs de case ,soient presque exclusivement
résen/es aux céreales pour de multiples raisons dont la fertilité orga-
niquo que l’arachide valorise moins bien selon les paysans.
Difft&ion des vari&& dites am6llor6es
Depuis quelques années, la mission de la SODEVA dans le Bassin arachidier
a 6th réorientée vers le développement des cultures céréalières par la diff u-
sion des variétés dites ameliorées. Pour le mil, les nouvelles variétés repre-
sentent environ 0,5% des quantites semées en 1989 & l’échelle de notre
echantillon. Dans trois quarts des cas, les semences en questions ont été
conservees et non achetées à la SODEVA, ce qui aurait garanti une
meilleure qualité. Trois chefs d’exploitation sur quatre ne connaissent que
les variétés dites traditionnelles ou iocales. Si l’on ne considère que les
producteurs qui affirment avoir au moins une fois cultive les <<variétés
SODENA~~ comme ils les appellent sans distinction, 54% sont d’avis que les
locales ont de meilleurs rendements, tandis que 34% pensent le contraire
et l$?OA estiment qu’il n’y a pas de différence notable. Des tests en
milieu paysan réalisés par I’ISRA en 1985 et 1986 au Sud du Bassin ara-
chidkr indiquent que les variétés locales ont de meilleures performances
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levee n’y est que Iégerement plus accentué par rapport aux autres cas où
les semences sont choisies et mises de cote apres la recolte.
Cinquietante percea du phenoméne Sfriga observee au cours de ces
dernjeres annees constitue une autre contrainte specifique de taille dans
la culture du mil. La quasi totalite des producteurs interrogés sur la ques-
tion sont d’avis que le fumier, à l’exception de celui provenant des bovins,
est vecteur de SrrIga. Parmi les animaux mis en cause, les équins viennent
en tC?te suivis des asins et des petits ruminants. Quel que soit le jugement
qu’on peut porter sur cette croyance, force est de reconnaître qu’elle peut
avoir des conséquences negatives dans le domaine de la fertilisation
orgahique considérée comme une option à encourager. La sous-utilisation
du fumier domestique provenant surtout des chevaux risque ainsi de
s’accentuer.
Quant h la fertilisation minerale, elle occupe une place tout-à-fait margi-
nale dans les pratiques paysannes. Au cours des hivernages 1989 et
1996, 40,6%‘des quantites d’engrais épandus au niveau de I’&chantillon
ont &te utilisés sur les céréales proportionnellement a la part des super-
ficies qu’elles ont occupée sur les deux campagnes. Cela correspond à
une moyenne génerale d’environ 8,4 kg par hectare, NPK et urée confon-
dus. Le chiffre est de 63,5 kg/ha si l’on se limite aux seules exploitations
ayant utilisé de l’engrais sur céréales. Ces dernières ne représentent
qu’environ 11 % de l’échantillon sur chacune des deux années considérées.
Ainsi, la grande majorite des paysans cultivent les céréales sans engrais
non pas par manque de conviction mais à cause des modalités d’accés
jug&@s trop difficiles.
Enfin, avec la diffusion des variétés d’arachide à cycle plus court, bon
nombre de producteurs d&larent être souvent obligés d’arrêter la récolte
du mil parce que celle de l’arachide ne peut plus attendre. Cela accen-
tue lies pertes post-recoltes que certaines estimations situent entre 1 et
2% par jour.
ConRraintes post-récolt& et commercialisation
Tradjtionnetfement, les MeaIes sont conservees en épis dans des
grenfers tisses avec des branches d’arbustes. Le battage des récoltes au

mortier par les femmes se fait en petites quantites ne couvrant gene-
ralement que la ration alimentaire pour quehues jours. Ce travail est
un;inimement considere par les femmes interrogées comme etant la
plus dure corvee feminine, suivie de I’exhaure, la mouture et le decor-
ticaig‘e du mil. Les estimations faites au niveau d8S 240 exploitations
indhuent qu’une femme obtient en moyenne deux kg de mil par heure,
ce qui traduit le caractere contraignant du battage manuel. Pour les pay-
sans qui souhaiteraient produire des ceréales comme culture de rente,
cela peut constituer une serieuse contrainte.
La question se pose de savoir dans quelle mesure l’avènement des bat-
teuSes mecaniques contribue à la solution du problème. La Premiere utili-
sation de ces machines au niveau de notre échantillon remonte au debut
des annees 70. Les exploitations n’ayant jusqu’à present pas fait recours
aux batteuses ne représentent que 7%. Pour les autres, la fréquence
moyenne est de un an sur deux depuis la première utilisation et I’irre-
gularft6 decoule d’un certain nombre de contraintes. En premier lieu, on
note que les chefs d’exploitation qui sont les principaux producteurs de
cereaies ne font gene-ralement pas appel aux batteuses lorsque la
récolte s’avère assez faible par rapport aux besoins de consommation.
Cela decoule d’un souci de mieux preserver les stocks de vivres moins
exposés à la vente pour faire face à de petits besoins lorsqu’ils sont
gardes sous forme d’epis. II s’y ajoute qu‘avec une faible récolte même
limitee aux céréales, les moyens pour payer le service de battage sont
plus réduits toutes choses Bgales par ailleurs. En outre, neuf producteurs
sur 10 estiment que le battage manuel cause moins de pertes, le souci
de limiter celles-ci etant naturellement plus grand lorsque la production
est insuffisante.
L’acces aux machines à temps constitue une autre contrainte loin d’être
négligeable. Trois quarts des exploitations enqu&ees se trouvent dans
des! communautes rurales non dotees d8 batteuses résidentes, les plus
proches étant a une distance moyenne de 18 km. Toutefois, ces machines
opèient le plus souvent de maniére itinerante en ciblant les zones de
forte production et les gros producteurs. Cela reduit sensiblement I’im-
portante du critere de residence comme indicateur d’accessibilit6.
Néanmoins, les batteuses travaillent en genéral jusqu’en Mai et parfois
mêrhe juSqu’en Juin, ce qui implique une longue attente pour les derniers
utilisate~s. Notons au passage qu’une meilleure accessibilit6 par I’accrois-
21

sement du parc pose le pfobleme de fentabilite de ces machines dont
I’exp)oitation se cafacterise paf une forte saisonnalite.
Les producteurs qui envisagent le recours au battage mécanique stockent
gen&alement
leurs récoltes dans des conditions précaires et une
longue duree d’attente acoentue inevitablement les pertes.
Le grenier traditionnel qu’on trouve encore dans 88 % des exploitations ne
se prjete pas au stockage sous forme de grains. Par conséquent, le battage
de grandes quantités au même moment requiert un autre type d’infra-
structure dont la plupart des exploitations ne disposent pas. Seuls 5%
d’entre elles sont dotees de facilites autres que les chambres habitées.
Quant aux magasins Villageois aCC8SSibleS a la moiti6 d8S exploitations,
ils ne sont qu’exceptionnellement utilisés pour le stockage des vivres.
Contfairement aux affirmations des techniciens, la presque totalité des
chefs d’exploitation soutiennent avec beaucoup d’assurance que le mil en
épis ,est nettement moins vulnérable aux insectes par comparaison aux
stocks soua forme de grains, On note toutefois une tendance a n’utiliser
les produits de traitement que sur les stocks en épis. Dans tous les cas,
les producteurs déficitaires plus soucieux de limiter les pertes et ceux
ayant d8S ex&dents à garder sur de longues périodes préferent en
géneral ne battre leurs reooltes qu’en fonction des besoins de consom-
mation - c’est-a-dire paf petites quantités -, ce qui limite l’usage des
machines. Au niveau de l’échantillon, le battage mécanique n’a porté
que sur 10 % d8s fecottes de mil en 1989-90.
Cette première phase de la transformation des céreales après le battage
resta 8ncore pratiquement manuelle suite a l’échec des premières tenta-
tives’de mecanisation. Les m&Iagèr8s qui ont eu l’occasion d’utiliser un8
decortiqueuse repfesentent moins de 2% d8S femmes interrogees et
leurs opinions sur la qualite du produit reste mitigées. L’I~RA en colla-
boration avec la Societe inUustri8lle Sahéli8nne de materiel agricole et de
representation (SISMAR) travaille sur la mis8 au point d’un nouveau proto-
type :dont la diffusion n’est qu’en phase expérimentale. Dans I’hypothése
où dbs decortiqueuses plus performantes étaient disponibles, les mena-
gères retorquent souvent qu’il serait difficile de payer à la fois le décor-
ticage et la mouture. Si les deux operations pouvaient se faire à la
22


Mit-sorgho
Mals
TOM
1986-87
11 %
19 %
Il,6 %
1987-88
7,8%
38,0%
9,5 %
1988-89
19,3 %
42,0%
20,0%
198990
12,7%
36,0%
4,2%
On constate que la part commercialisée des recoltes est relativement
plus importante pour le maïs. II se situe presque à mi-chemin entre les
cultures de subsistance et celles de rente - cette dualité résultant de
plusieurs facteurs. Hormis son cycle assez court qui en fait l’une des
premieres récoltes disponibles, le battage du maïs est jugé plus facile et
son ‘prix sur le marche libre est géneralement plus élevé que celui du
mil-sorgho. Par ailleurs, la culture du maïs s’avere plus exigeante en
intrants commerciaux et lorsque ces derniers sont obtenus à crédit, ta
vente peut s’imposer ne serait-ce pour le remboursement.
Quant aux différences liées au statut du producteur, on constate que les
chef+ d’exploitation ont commercialise 11,5% de leurs récoltes cérea-
lieres en 1989-90 alors que le taux est de 29 % chez les chefs de ménage
dependants, 54 % chez les femmes et 69% chez les hommes non
marik. Toutefois, la forte propension à vendre constatée chez les produc-
teurs dependants a un impact relativement limite sur les apports car
ces derniers Contr&ent une faible partie de la production.
Pour la plupart des chefs de famille, la vente des ceréales est une pratique
à la limite immorale, ce qui suppose qu’on n’y a recours en general que par
contrainte. Les alternatives dependent en particulier de l’importance des
revenus tires des cultures de rente. On observe à ce propos que la
diminution du prix de l’arachide au producteur (de 90 à 70 F/kg) inter-
venue en 1988-89 s’est accompagnée d’une forte augmentation de la
part ,des recoltes de c&éales ecoulée sur le marché. L’effet de la dimi-
nution du prix a été accentué par une baisse de 22% de la production
arachi-diere au niveau de t’echantillon.
Un autre facteur jouant sur la vente de cereales par les producteurs est
Ii6 4 la nature parfaitement divisible des stocks de vivres par compa-
2a
--
--...-.....---.-
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..,-

bru-@l-urJmn-
va.5
Na2
1944
raison aux animaux qui constituent la principale forme d’epargne en milieu
ru&L Ainsi, pour faire face à de petits besoins au fur et à mesure qu’ils se
preaentent, la tentation est toujours plus forte de vendre quelques kilo-
grammes de cereales plutôt qu’un mouton par exemple. La vente d’ani-
maux est envisagee quand il s’agit de reconstituer les stocks de vivres.
Torites ces consid&ations montrent que l’apport de céreales sur le
marche ne reflete pas toujours l’existence de surplus au niveau des
producteurs dont beaucoup achètent et parfois m$me après avoir
vendu. Pour la campagne 1988-89, la moiti6 des chefs d’exploitation
concernes dans cette étude ont eu recours aux achats de mil pour
une quantite égale à 1,4 fois celle qu’ils ont vendue.
Au plan social, ce qui reste des solidarites communautaires tradition-
nelles s’exprime notamment dans le domaine des vivres. A ce propos, le
chef de famille qui vend des céreales au su de ses voisins aura plus de
mal à leur demander assistance en cas de besoin, ce qui constitue un
facteur dissuasif. Par ailleurs, dans les exploitations où la culture cerea-
lière se fait collectivement, la vente est tout-à-fait exceptionnelle même
en cas de surplus, ce qui decoule en .genérale de solides coutumes
ethniques à caractere presque sacré.
Quant à l’influence du prix sur les apports au marché, aucun indice ne
permet de l’établir sans equivoque. Selon bon nombre de chefs d’exploi-
tation, si un prix AIeve les incite à accorder plus d’attention aux cereales,
c’est moins pour chercher à vendre que pour éviter d’être en position
d’acheteur.
Co#wlusion
La culture ceréaliére dans le Bassin arachidier reste encore essentiel-
lement une activité de subsistance. Ainsi, I’int$r& qu’elle suscite depend
surtout de la demande de consommation
chez les producteurs eux-mêmes.
Ces derniers n’arrivent pas toujours à couvrir leurs propres besoins et la
part commercialisee
des rkoltes demeure globalement faible. Les carac-
tkiâtiques du marche font que l’option pour les cereales comme culture
de rente n’est envisagée le plus souvent que de manière circonstan-
cielle. La contrainte du battage qui accentue le probleme serait toute-
fois levés si le producteur avait la possibilité de vendre son mil en bottes.
Ce#e condition qui ne semble pas trop difficile à réaliser augmenterait
25
*--
-.

bJJl?A+lhUOk!SEfTlWUMEtCts
VOL.5
No2
1994
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sensiblement I’attractivite des c&eales par rapport à l’arachide notam-
ment chez les producteurs qui ne cultivent que pour l’argent et qui sont
de @in majoritaires.
Le bas niveau des rendements est imputable a certains facteurs naturels
aux ‘uels s’ajoutent des pratiques culturales à caractere extensif. La
fenil sation
y
minérale m&me à doses infimes est devenue exceptionnelle
en raison des difficultés d’actes à l’engrais. Par ailleurs, peu d’attention
est @ccordée à la préservation qualitative .du capital semencier. A ce
sujet, une sensibilisation s’impose dans la mesure où les inconvenients
de qertaines pratiques ne sont pas toujours perçus à leur juste dimen-
sion par les paysans.
La volonté officielle de promouvoir les cereales traditionnelles se fonde sur
une logique qui ne coïncide pas à certains c5gards avec celle du consom-
mateur, Ainsi, le poids des facteurs liés à la nature humaine constitue
une icontrainte majeure à toute tentative de modification du système ali-
mentaire au detriment du riz.
GAY$
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