C.I.R.A.D. DÉPT SYSTEMES AGRAIRES PROGRAMM-E...
C.I.R.A.D.
DÉPT SYSTEMES AGRAIRES
PROGRAMM-E SAHEL
@SAIDES YNTHESEBESRECHERCHES
/
ENZONEs-
J.Y. JAMIN’
Publi6 in Le $&eloppemeat Agricole au Sahel. Tome II, Recherches et Te!chniques.
P.M. Bosc, V. )hll6, P. Gain, J.M,. Yung Ed. ; CIRAD-SAR, Montpellier, sous presse.
t
Expert SOFRECO - DS&IRAD ; responsable de l’Équipe Recherche-D6veloppcmntdu Projet Retail (Ofice du Niger, B.P. 11,
Niono, Mali) ; ancien coj>rdonnateur de I’bquipe Syst&me
Fleuve de I’ISRA i Saint-Louis (Skn6gal).

i
9
1 Introduction
Si la rixiculture est t&s ancienne en Afrique sahelienne, en particulier dans la Vallée du Niger où elle
derive de la cueillette d’(lryza glùberrima (riz cultivé africain), 0. burthii (riz sauvage annuel) et
f
0. longisfaminafa (riz sauvage & rhizomes), la culture iniguee B grande kchelle est un phenomène relativement
r4cent ; les premiers essais remontent au XMh” sikcle au SerregaI (Richard-Toll), mais ce n’est qu’au dkbut
du * siécle que de grands projets d’amt!nagements sont mis & 1’6tude. La premikre rtklisation sera l’Office
du Niger, où la culture commence en 1935, sur le modele de la Géxireh au Soudan.
Seront ensuite lanc&s I’0.A.V. puis 1’O.A.D. le long du Fleuve S&&gal (Organisation Autonome de la
Vallée, O.A. du Delta), dont le r&l developpement ne se fera qu’ap&s l’ind&emlance avec la cr6ation de la
S.A.E.D. (So&?t6 d’Am6nagement et d’Exploitation du Delta), qui verra ses prtkgatives s’kendre
progressivement B l’ensemble de la Vall&e, avec d’abord de grands casiers puis des petits pt?rim&res inigu&
villageois (P.P.I.V.). ParallMement, se mettra en place la SONADER (Soci& Nationale de Developpement
Rural) en Mauritanie (rive droite du Fleuve), ainsi que les petits p&im&res de la Haute Val& du Fleuve
St?negal au Mali. D’autres exp&iences se sont developpks au Niger (ONAHA, Office National des Amenage-
ments Hydro-Agricoles), au Burkina-Faso (val& du KO~), au Tchad (casiers de Bongor et polders du Lac)
et au Nord-Cameroun (SEMRY, So&t6 d’Expansion et de Modernisation de la Rixiculture de Yagoua) où de
grandes superficies ont &6 8m6dulgb.
Tous les p&im&res sah6liens ont comme camctkistique commune la pr6dom.inanc.e absolue de la culture
du riz, pour des raisons p6dologique.s (sols de cuvette, facilement irrigables mais difficilement dminables,
parfois salins) et politiques (recherche de l’autosuffisance alimentaire), même si B l’origine de grands espoirs
avaient et4 places dans le coton ; les efforts de diversification des cultures n’ont pas et4 abandonnés, mais il
faut bien constater qu’en dehors du maraîchage @atique sur de petites surfaces et de façon souvent “pirate’
par les paysans) et du ma& (cultivé en contre-saison dans la partie amont du Fleuve S&@al) ou parfois du blé
(Valide du KO~, zone Tombouctou-Dir6, polders du Lac Tchad), le riz reste encore aujourd’hui la seule culture
pratiqu& B grande &helle de @on r@uli&re.
Au d&narrage des opkations d’irrigation, bien que les bases techniques des rixicultures traditionnelles de
Cssamsne, de Gui& et de la Val& du Niger aient 44 utilisees, on a surtout import6 des techniques de Pays
ayant une plus longue tradition de rixiculture irrig& (Asie, Madagascar, mais aussi Guyane) et des vari6t&
asiatiques de l’espke Oryza sativa. Des stations de recherche ont été ensuite implantees dans toutes les zones
Les instituts de recherche nationaux ont fourni un effort notable d’experimentation sur le rix irrigue ;
citons en Particulier les travaux de I’ISRA au S&regal, du CNRADA en Mauritanie, de 1’lER au Mali, de
I’INERA au Burkina-Faso, de I’INRAN au Niger et de I’IRA au Cameroun. Ils ont t?tt? appuyés Par des
instituts inter~tionaux, en particulier PIRAT (souvent B l’origine des premières recherches), et @lement
I’ADRAO, POMVS et la FAO, ainsi que Par l’univers& de Wageningen (Pays-Bas) pour les mcherches sur
l*ir@ation. Les coop6rations chinoises (Formose puis Chine Populaire) ont aussi joue un r6le +ortant.
Un trait commun B tous les @rim&es consid&?s est la puissance des soci&.& de dt%veloppement, et
l’importance qu’elles ont accordée B la cr&ion de structures de “Recherche Appliqu&“, “Recherche
d’Accompagnement” ou “Recherche-D&eloppement”
en leur sein. Aussi beaucoup de rdsultats ont-ils t%
obtenus dans le cadre de ces op6rations de ddveloppement, dont les moyens financiers sont (ou tient) sans
commune tneme avec ceux des instituts de recherche nationaux.
Les tr8vsux qui ont 6t4 me& sur la rixiculture irrigu& au Sahel concernent les besoins en eau des plantes
et leur traduction en terme d’am6nagement hydraulique, les cycles de culture, les variet&, les sols et
l’amklioration de leur fertilit6, la pr6paration des terres, les techniques d’implantation, le dkherbage, la
protection des cultures, et la mkanisation ; plus rkemment ont et4 lances des travaux sur les systemes de
culture et les systbmes de production.
Nous utiliserons ici surtout les r&ultats des recherches effectu&s dans la Val& du Fleuve S&gal et Zt
l’office du Niger depuis plusieurs dkennies, ainsi que ceux obtenus au Nord-Cameroun, & la Vall& du Kou
et A I’ONAHA.

2 I..eS besoins en eau desinlantes
Ces besoins ont t?t6 pwlant longtemps satisfaits de façon empirique ; ce n’est qu’a partir de 1970 que des
travaux Pr&is et spkifiques aux milieux consid&& ont &5 ment% sur ce theme.
Au S&.n6gal, Rijlrs Ct, 1976 a d&ermint5 les besoins en eau du riz pour les diffkentes saisons de culture
sur la base des Evapo-Transpirations R&lles d’une culture de riz, ainsi que les coefficients culturaux K
permettant de relier 1’ETR B 1’6vaporation d’un Bac “Classe A” fr6quemment utilid dans les stations
m6t6orologiques ’ .
Pour l’hivemage, les besoins sont d’environ 1100 mm ; ils sont de l’ordre de 1700 mm en saison
sèche
froide et en saison &che chaude (tr&s variable selon les m&s). Les 15 premiers jours, K’ = 08, puis K’ = 1
les 15 jours suivants, pu& 1,2 B 1,4 jusqu’à 15 jours avant la rkolte, où il redescend B 1.
Au Mali, les ProjetsBEAU (Besoii en Eau), 1981, et GEAU (Gestion de l’Eau), 1984, ont mer& des
travaux similaires, mais an ramenant les ETR a l’ETo, dvapo-transpiration de la culture de rx5f6rence (gazon
vert de 8 g 15 cm, en pleine croissance, d’aprks FAO, 1977). Les rkultats obtenus sont proches des
prtk&knts : les besoins d’irrigation sont de 1200 mm en hivernage, en tenant compte de deux pnkigations
et de la pluviom6trie dkadaire de probabiliu? 80 5%. Le coefficient Kc est alors de 1,l les deux premiers mois,
puis de 1,25 ensuite (en pmis direct) ‘.
Sur ces bases ont 6t6 calcul& les d6bits fictifs continus ndcessak. A l’office du Niger, ils sont de 1,111s
ha ; les débits de pointe aont estim& & 1,5 11s ha ; c’est ainsi qu’au Projet R&ail l’am6nagement a &6 fait sur
la base d’un débit de 1,8’ Ys ha P la parcelle, soit 2 l/s ha en tête de tertiaire ; l’irrigation est Organ&e avec
destoursd’eaudeSg7itours,etdesmainsd’eaude20l/spour2ha.
11 faut noter que les travaux en matike de besoin en eau et d’hydraulique ont pu s’appuyer sur
d’importantes bases de donn6es agro-m4t6orologiques (M&t?orologies Nationales, ASECNA, stations de
recherche), et sur des monographies hydrauliq,ues d&aill&zs r6alisks par 1’ORSTOM.
3
Dans tout le Sahel .$ pose un probl?xne de calage des cycles du riz par rapport B la saison froide. En effet,
les basses tempkatures peuvent bloquer certaines phases du cycle du riz ou compromettre leur bon
dkoulement. En dessous de HOC, la floraison et le d&ut du remplissage sont fortement pertmb& et le taux
de grains vides est donc dlev6 ; la germktion et la levde sont pratiquement b1oquk.s ; la vdg&ation d’une
culture d6jti installk mais pas encore parvenue B l’initiationpaniculaire n’est par contre pas trop afkctk, bien
qu’elle soit &ieusement’mlentie ; en dessous de 10°C, la v6g&ation est bloqu&.
Les maxima de temlkatum 6levés enregistr& en avril-mai @lus de 43”C, avec une humiditd t.&s faible,
surtout lorsque souffle l&rmattan) peuvent aussi perhuber la floraison du riz et provoquer des st&ilit&.
L’incidence sur les rend&nenta et sur le calage des cycles est cependant plus limit6e que les effets du froid.
Sur la base de ces contraintes, des 6tudes fr+entielles de tem@atures ont 6tt? effecturks ; citons les
travaux de Rijks C., 1996, dans la Val& du Fleuve &?&gal, et ceux du Projet Geau, 1984, B l’Office du
Niger. Selon la latitude, ies comraintes sont plus ou moins fortes : dans la partie Nord du Sahel (Podor, Gao),
la fdquence des temp6ratures froides est beaucoup plus forte qu’a la lisike de la zone soudanienne (vall&
du Kou) où le semis est possible en dkembre-janvier.
Le calage des cycles doit aussi tenir compte des 1 -+’ I ‘s” ’ ‘*
le 1 ’
disponibilitk en eau d’irrigation, souvent rkluites en fin de saison skche dans les fleuves sahdliens comme le
‘- ’
S6n6gal, le Niger ou le Lgone, malgr6 le d6veloppement des barrages de rkgulation (Manantali sur le StWgal,

S&ngu6 sur un affluent du Niger) et des rkervoirs de stockage (SEMRY 2 a Maga).

Trois grandes saisons de culture sont utilisables pour le riz : hivernage, saison séche froide (ou ddsaison),
saison skhe chaude (ou contre-saison).
;
Pour l’hivernage, le cycle doit être cal6 par rapport II la floraison du riz et aux basses tempdratures
d6butant fin novembre ; avec des vari& non-photosensibles & cycle moyen (130 jours), les semis doivent se
faire au plus tard d6but aout. Avec des varUs B cycle plus court (110 jours), ils peuvent encore avoir lieu
fin août. Les potentiels sont cependant plus faibles lorsque l’on s’approche de ces dates limites, les dates
optimales de semis étant entre ddbut-juiu et fin juillet. Les semis ne doivent pas commencer trop t6t (avant fin
mai), pour ne pas risquer que les pluies de septembre viennent endommager les rtkoltes. Avec les varidt6s
photosensibles, le problkme est différent : leur date d’6piaison est assez stable et des semis prdcoces permettent
d’accroître la dur& de la phase vdgdtative, et donc le potentiel de matière skhe qui pourra être accumuld puis
transfdrd vers les grains ; & l’inverse les semis tardifs rdduisent ce potentiel.
Pour la saison &che chaude, on cherche en gdndral g faire des semis les plus pkoces possibles, pour
dviter que les pluies d’hivernage ne viennent endommager les rdcoltes ou gêner le battage, et dgalement Pour
permettre une remise en culture rapide pour la campagne d’hivernage dans le cas de la double-culture.
Cependant la pr&ociti de ces semis est limitt?e par les basses tempkatures de janvier. Ce n’est donc que d&ut
ou mi-fdvrier que les semis sont en g&&al possibles dans de bonnes conditions.
Pour rdaoudre ce probl&ne, il est possible d’avancer les semis en novembre, d&ut dtkembre au plus tard,
avant la pkiode des froids, et de faire une culture dite de saison-sèche froide. La germination et la levée se
font alors avant que les tempdratures ne soient trop basses ; la v6g6tation du riz est ensuite trks ralentie en
ddcembre-janvier, et elle ne red6marre vraiment pleinement qu% partir de mi-fkier. Le cycle du riz est alors
nettement allongd. Cette contrainte est beaucoup moins forte au sud, comme & la Val& du Kou où les semis
de finddcembre et janvier sont Mquents, avec un repiquage en janvier ou fkier.
Pour les semis de saison &che, il est impdratif d’utiliser des vari&% non-photosensibles : en effet, une
vari& photosensible semde en ftvrier risque de n’arriver & maturit6 qu’en novembre (cycle de 280 jours). En
saison &che chaude, il est recommand6 d’utiliser des varidt& & cycle court, car le debut de vt5g&ation dtant
assez lent fin-f&rierd&ut mars, les cycles sont allonges de 15 jours environ par rapport B l’hivernage, et les
rkoltes des vari&& B cycle moyen sont trop tardives. Pour les semis de saison froide, on’peut utiliser des
varSt& h cycle moyen, car les parcelles sont de toute façon libdrdes & temps pour l’hivernage suivant, mais
ilfiuts’assurer de leur tokance au froid ; il faut noter qu’en cas de double-culture saison froide / hivernage,
le temps disponible entre rkolte d’hivernage et semis de saison froide est très court.
Dans la pratique, la plupart des surfaces irrigu&s ne portent qu’une culture par an, en hivernage. La
double-rixiculture est cependant klis6e dans certaiw p&im&es : succession saison &che chaude / hivernage
sur une partie des term de la VaIl& du Fleuve S&&al, ainsi qu’au Projet Retaïl en zone Office du Niger ;
succession saison &che froide / hivernage dans les petits pdrimkw de la r6gion de Gao, B I’ONAHA au
Niger, dans la ValMe du Kou et B la SEMRY. Dans toutes ces situations, la lutte contre les oiseaux mobilise
bmucoup de main d’oeuvre en contre-sakn. La double-culture est surtout r&lis& dans les pCrin&res oil les
surfaces attribuks par famille sont faibles (0,2 B 0,5 ha), et elle est plus rare ou ne porte que sur une partie
des surfaces d&s que ces attributions sont de l’ordre de un ou plusieurs hectar& par famille. L’utilisation de
varWs & cycle court et de façons culturales Simplifi&es, voire du non-travail du sol, sont susceptibles de
favoriser l’extension de la double-culture, de même que la mdcanisation. La pratique de la repousse, 6tudi6e
en station de recherche par 1’IRAT puis I’ADRAO au Scnégal, a fait jusqu’a prkent l’objet de peu
d’applicationa eu milieu paysan.
Des sutions rix / autre culture sont dgalement possibles, et elles sont pratiqudes en particulier dans
la Vallde du S&?gal : rix d’hivernage / maïs de saison froide autour de Matam et Bakel (mais sur une partie
seulement des surfaces en vraie doubleculture), ou rix / tomate entre Richard-Toll et Podor, mais avw un
dk-alage des cycles conduisant plutôt & faire 3 cultures sur 2 ans : riz de saison sèche chaude l tomate de
saison froide i riz d’hivernage. Ces successions posent d’autres problèmes que celui des cycles, en particulier
par rapport au planage des parcelles (succession de cultures a plat et de cultures sur billon).
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, *
4

La triple-culture (riz de saison skche chaude 1 riz d’hivernage l b16 de saison froide) a été tent& au
Sénegal par la FAO, mais sa r&lisation effective n’a pu être pkemiisk, même en station de recherche.

Les cultivars utilisk &pendent d’abord du degrt? de maîtrise de l’eau qui est atteint. Lorsque les dénivel&
intra-parcellaires sont importants, on utilise des vari&t?s & paille longue (1,s m ou plus), qui tokent de fortes
lames d’eau ; la le& se fait en gkndral sous pluie, et l’inondationn’intervient que lorsque le riz a atteint une
taille suffisante. Lorsque le planage est bon, on peut utiliser des varidtks B paille courte (0,7 & 1,l m), qui ont
un fort potentiel de rendement, et l’implantation peut se faire par semis en pdgermd ou par repiquage. Toutes
les varit?t& utilisks sont ides &yzu sativa d’origine asiatique, avec une pdfdrence pour les types indicu qui
ont des grains de meiIleute qualiti que les japanicu (Chabrolin R., 1965).
Les va&& a paille kmgue sont en g&r&al photosensibles. Elles ont une croissance rapide, et sont donc
compkitives par rapport aux adventices ; par contre leur r&onse aux engrais est limit&, elles sont sensibles
a la verse, et leur potenti$ de rendement est assez faible (4-5 t/ha environ), en liaison avec leur faible rapport
grainlpaille. Ces vari&% kustiques ont Ctd tr& employks au dQnrt des am&ragements au S&&gal et au Mali,
et continuent de l’être dans les zones non r&abilit&s de l’Office du Niger. Citons quelques vari&%, avec leur
origine, et leur cycle, donne g titre indicatif pour un semis de fin-juin d&ut-juillet @remikes pluies
r&ulières) : Z%gadis (Indonsie, 135 j), H 15-23 DA (S&&gal, 145 j), D 52-37 (Guyane, 150 j), Gambiaka
Kokum (Mali, 155 j), Bd 2 ou IRAT 14 (Mali, 165 j), DK 3 (Mali, 165 j).
Les vari&& lt paille courte se sont d6veloppks depuis 1970. Elles ont une croissance moins rapide, et sont
donc plus sensibles aux kdventices, mais elles r@ondent t&s bien aux engrais, ont de forts potentiels de
rendement (7 & 10 t/ha,’ voire plus) et sont peu ou pas photosensibles (Poisson C., 1970). Elles sont
systknatiquement employkes d&s que les conditions de planage le permettent. De nombreuses vari&% sont
utilisks, origmaires d*A/ie le plus souvent (par I’intermkihke de I’IRRI ou de I’ADRAO), ou parfois
obtenues sur place (ADRkO, IRAT ou instituts nationaux). Citons parmi les plus -dues, avec leur cycle
en hivernage, IR 8 (IRRI: 135 j), JAYA (Inde, 130 j), BG 90-2 (Sri-Lanka, 130 j), IR 46 (IRRI, 125 j), Sri-
Malaysia (Malaisie, 125 $, IR 1529-680-3 (IRRI, 125 j), 44-56 (Inde, 125 j), ITA 123 (Nigt?ria, 125 j) ; et
pour les cycles plus cou& (ayant un potentiel un peu plus faible), Kwang She Sheng
(KSS, Chine, 105 j), 1
Kong Pao (IKP, Taiwan, ilO j), Taïchung Native no 1 (TN 1, Taiwan, 115 j), Tatsumi Moschi (Japon, 100 j).
e nombreuses autres va@k sont en cours de test.
Pour la contre saison’chaude, on recherche des vari& & cycle court, ayant un bon d&tarmge malgd les
basses temp&atures, et Pouvant aussi &re cultivks en hivernage pour les semis tardifs de double-culttue ; les
plus utilisées sont Mp (4 %dgd et au Mali),, China 988 (a l’Office du Niger) ; TN 1, IR 1561-228-3-A et
Aiwu semblent aussi pouLoir &e teks intkessantes. Pour la saison froide, on utilise IR 46, Jaya, BG 90-2,
IR 1529080-3,44-56, I$A 123. Les cycles sont t&s variables selon la date de semis et le climat de l’année
(effet du froid) ; ils sont toujours supkieurs B ceux de l’hivernage, de 10 & 20 jours en saison sèche chaude,
d’un mois ou plus en sai$on froide (sauf au sud, ou les cycles varient moins).
La s&ction vari&.ale doit prendre en compte le potentiel de rendement et le cycle, mais aussi la tolérance
a certaines maladies (pyriculariose et mosaïque,jaune pour les p&im&re les plus au sud), et surtout le goût des
agriculteurs et les contraintes k&reIles du marche national. Même si la plupart du temps le riz dkortiqut
commerciali& contient un fort taux de brisures (autour de 50 W), les va.ri& les plus recherchks sont celles
ayant des grains longs et #s blancs, mais cela peut varier selon les r@ions.
Dans tous les pays &xistent une ou plusieurs vari&& bien adaptdes, ayant un potentiel de rendement
correct. Dans les introd dctions (il y a peu de travaux de cr&ion vari6tale dans la zone, ce que justifient
l’abondance et la divers& des collections internationales de vari&&), on recherche une diversification du
matkiel vhg&al (sticuriti~, des vari&% & cycle court (plus grande souplesse), ou des varit?t& pouvant être
utilisks en saison s&che, ‘froide ou chaude ; et dans tous les cas un potentiel de rendement BlevB.

.
>
5 Le travail du sol
Le labour a et6 partout syst&natiquement employe au d&narrage de ce type de rixiculture ; il est peu ?I
i
peu apparu que des façons culturak.s plus superficielles pouvaient J!tre utilistks pour gagner du temps.
Les conditions sah6liennes font en effet que le labour n’est pas indispensable : si on peut semer t&, les
rkidus de rkolte et les adventices B enfouir sont très faibles en fin de saison skie, et ceci est accentu6 par
l’utilisation des p&im&res irrigu6.s comme xone de pâture. La plupart des essais, me& en particulier au
SQdgal (Courtessole P., 1985), ont montre que d’aussi bons rendements qu’avec un labour peuvent être
obtenus avec un travail superficiel au pulv&iseur ou au rotavator, et que de plus ces façons superficielles
prkntent l’avantage de ne pas détkiorer le planage. Cependant, lorsque la traction animale est utilis& (Office
du Niger, ONAHA, ValMe du KO~), aucun outil ne permet de se passer du labour (dont la profondeur est en
g6nhal assez faible : 10-12 cm).
A l’Office du Niger, en traction bovine, on a remarque que la r6ptStition du labour, à la Fellemberg ou
en planches avec les ados aux m&nes endroits chaque annee, contribue fortement a d@ader le planage. Il faut
alors utiliser d’autres techniques de labour (alterner ados et dkayure au même endroit selon les annt5e.s) ou la
charrue r&ersible ; seule une charrue r&ersible “japonaise” @ lame) est utilisable avec les boeufs (test& B
l’office du Niger et B la Val& du KO~). Le labour est ensuite repris avec un passage de herse, voire deux
pour le semis direct (Pour lequel on cherche un lit de semence assez fin), mais pour gagner du temps, en
repiquage, certks paysans font l’impasse sur la reprise. Des essais ont mont& que le double labour pouvait
favoriser un plus fort rendement, g cause d’un meilleur contrôle des adventices, mais son utilisation est rkiuite
du fait des wntraintes de calendrier et d’t?quipement qu’il impose.
Lorsqu’une bonne maîtrise de l’eau est atteinte, des travaux sous eau peuvent &re effectués : de teks bons
r&ultats sont obtemts avec une fraise (rotavator) sur tracteur ou motoculteur, surtout si l’on peut ensuite
maintenir une lame d’eau jusqu’au repiquage ou au semis en pr6gennd : la Persistance de wnditions asphyxiees
freme wnsiddmblernent la lev6e des adventices ; de plus la mise en boue facilite les travaux de planage. Le
pi&inage mkanique (tractez B roues cages) a aussi 6t6 test6 B la SEMRY. En culture attek, il est Possible
d’utiliser, apr& le labour, le puddler B c6nes (test4 & I’Oftïce du Niger et B la Val& du KO~), qui permet de
faire une mise en boue correcte (mais son utilisation est problknatique en sols lourds) ; plus rapidement en
wurs de diffusion, la barre niveleuse, utilis6e 31 l’Office du Niger et B I’ONAHA dit aprks hersage,
petmet l’amdlioration du phutage, mais sans autoriser des mouvements de terre importants.
Dans certak Petits p&im&.res, où les surfaces cultiv6e.s par famille sont faibles, le travail du sol est
entikrement manuel ; un pseudo-labour peu profond est alors r4alis6 & la daba (houe). Cette technique trouve
ses limita db qu’un accroissemen t des surfaces est possible.
Le labour est absolument n4cesG-e dans deux types de situations : lorsque l’on veut enfouir de la
vtZg6tation ou des &idus de rdwlte (restitution des pailles), et Pour lutter contre certaines adventices wmme
le rix b rhizome. L’enSouissement n’est cependant pas une op&stion wurante : il est souvent difficile It &liser
si la v6gtUion n’est pas au prtalable broy& ou wmpost&, particulikment en traction animale. Pour la lutte
contre le rix B rhixome, le labour Permet d’obtenir de bons rkultats, si il est rdalis6 en d6but de saison s5che,
mais ils ne sont pas d&ktitifs, et doivent &re suivis d’une extirpation manuelle.
La simplikation extri%ne des façons cukurales abouti au non-travail du sol. Cette technique a t%5
longuement test& au SMgal (Courtessole P., 1985), et a wnnu un d6veloPpement rapide lors de son
introduction en milieu paysan. Elle permet un gain de temps et d’argent apprdciable, sans avoir de
wn&quences importantes sur le rendement ‘; son utilisation doit être prdwce (avant que les pluies ne
permettent un d&elopPement des adventices) ; elle est bien adapt& au semis en prtgermé. Eventuellement,
en cas d’infestation rkente, la végétation adventice peut être dktruite au paraquat avant un semis en p&geIme
sans travaii du sol. Le repiquage sans travail du sol a aussi et6 teste, et donne de bons r&ultats, mais il y a
une wntrainte de dure& des sols : il faut en effet que les repiqueurs puissent enfoncer les plants dans la terre.

6
6 Les techniaues d’imnlahtation
Trois grands modes &implantation existent daus les perimetres irrigues de la xone : le semis direct en sec,
le semis direct en pr+gen.&, le repiquage. L’implantation se fait le plus souvent a la vol& (semis) ou en foule
(repiww+
Le semis en sec est le mode de semis le moins performant en terme de rendement, parce que la
germination et la lev& sont mauvaises si l’eau n’est pas bien r6partie mais aussi du fait de la concurrence
rapide des adventices. C’est cependant le seul mode facilement utilisable lorsque le planage ne permet pas un
bon contrôle de l’eau d’irrigation et que la levde doit se faire sous pluie. Les quanti& de semence n&essaires
sont importantes : 120 B 180 kg/ha.
Le repiquage et le semis en pr@rmt! peuvent tous les deux donner de t&s bons r&ultats. De nombreux
essais r&lis& au Sénégal et au Mali montrent que les potentiels de ces deux techniques sont tr&s proches si
l’on a une bonne maltrise de l’eau et des adventices, le repiquage facilitant beaucoup cette demiere. Le choix
dépend principalement des conditions Bconomiques locales, en particulier du cet% de la main d’oeuvre et de
celui des herbicides (le r@quage demande environ 40 B 50 joumees de travail de plus).
Le semis en pnz?genne a l’avantage de demander peu de main d’oeuvre ; cependant la ndcessit6 de faire
un leger assec pour faciliter la 1evCe implique un bon fonctionnement du systeme de drainage et favorise
l’envahissement des parcelles par les adventices ; les temps de desherbage peuvent alors être importants, ou
le recours aux herbicides n&ssaire, si l’on veut viser un rendement elev6. Le planage doit etre de borne
qualite pour que la levde froit homogtie. 120 kg de semences sont nécessaires par hectare. Le semis peut être
manuel, ou r6alid avec $n petit semoir centrifuge portatif.
Le repiquage assure tut peuplement fcgulier et permet, a condition qu’une lame d’eau soit maintenue (ce
qui souvent ne peut &rei fait dans les P.P.I.V. situ& sur des hautes lev&s), une tr&s bonne maBrise des
adventices. Les quanti& de semences demaud& sont faibles,. 40 a 50 kg/ha, et l’obtention d’un bon
rendement est presque garantie, si toutefois les planta ne sont pas repiqu6s trop gigeS : les plants ne doivent pas
avoir plus de 3-4 ftiq, soit 20-25 jours en hivernage, 25-30 jours ou plus en contre-saison suivant les
temmturea ; au dela la reprise est difficile, et le potentiel de tallage &luit. Les densitds optimales varient
selon les xones et les c&ditions ; en hivernage des peuplements de 25 x 25 cm peuvent donner de bons
t-dsultats, mais M repiquage & 20 x 20 cm assure une plus grande s&uritt? ; en contre-saison le repiquage a
2Ox2Ocmsemble&re.
Dans la Va& du FIeuve S&@a& le semis en sec a et6 abandonne des que les conditions de maîîse de
l’eau l’ont permis ; danstous les grands p&im&res, où les smfaces par famille sont d’un hectare ou plus, le
semis en Pr+enne est priatique, avec association ou non de dkherbage chimique ; dans les P.P.I.V., où les
su-fa= ne depassent gub 0,5 ha par famille, le repiquage est utilise. A l’Office du Niger, le semis direct
en sec est le mode le plus &pandu dans les zones où la maBrise de l’eau est faible ; avec les n%m&agements
et les projets d’intensifi~tion, et malgr6 l’importance des attributions (plusieurs hectares par famille), le
repiquage progresse rapidement (avec appel au salariat), y compris dans les xones non encore r+am&ragt?es d&s
que les paysans peuvent tiser M compartimentage ; le semis en preger& est exp&imente avec de trZ!s bons
resultats, et pourrait être une alternative au repiquage pour certaines familles. Dans les P.P.I.V. de la Va.&
du Fleuve Niger (Mali eJt ONAHA), P la Val& du Kou et a la SEMRY, le repiquage est systimatique, en
rapport avec lea faibles &&ces exploit6es par chaque famille.
Les implantations en ligne sont assez rares ; elles ndcessitent tm mat&iel @ciaI relativement on&eux
(semoirs en sec, semoirs en pt+germt$ repiqueuses mdcaniques) ou une forte techniciti de la main d’oeuvre
pour le repiquage manuel en ligne (pmtique cependant B I’ONAHA et & la Val& du KO~). Leur principal
int&t est d’autoriser ensuite un sarclage m&anique (cf 3 8.). Des mat&riels exp&imentaux existent, en
particulier en provenance de 1’IRRI : semoir pregerme en ligne (simple et robuste), repiqueuse (plus fragile)
utilisant des plants issus de pepiniere Dapog ou de p6pii&re humide modifit?e ; ces plants &ant repiques tr&.s
jeunes, ils sont tr&s sensibles a la submersion, et un tr8s bon planage est donc n&essaire. L’utilisation de la

7
pt?pinike Dapog (“hors-sol”) facilite beaucoup le transport des plants, mais son utilisation implique un respect
tr&s strict du calendrier de repiquage, car les plants ne peuvent vieillir en p6pinike.
7.1 La n&lolopie
Au dbpart, les sols ont Ctt? essentiellement choisis sur des critkes topographiques : grandes cuvettes
facilement dominables du Delta et de la Basse-Val& du Fleuve SWgal ou du Delta Central Nigkien, ou au
contraire hautes-lev&s Sit&es B pmximiti immddiate de la ressource en eau et ne nkessitant pas de protection
importante contre les crues (P.P.I.V. de la Moyenne et de la Haute ValNe du Fleuve S&gal, et de la Valk
du Fleuve Niger).
Des travaux d’inventaire des sols ont ensuite 6t6 en g&&al met&, souvent ti une bchelle (1150 W)
permettant un bon choix des sites 8 aménager mais assez peu d’avoir une perception claire des contraintes &
la parcelle ; quelques U>nes ont cependant &l cartograpb&s au l/lO oooc”, avec parfois une carte des
contraintes : texture, profondeur de la nappe, salinit6.
Des probkmes importants de sakit ont 6tt5 recomms dans le Delta du Fleuve St!nQal (origine g6ologique
des sels) ; lorsque la couche d’argile n’exckle pas un mare, un dessalement est possible si une irrigation
continue (double-culture) est assu& avec de l’eau douce. Au Mali, Toujan, 1980, puis Bertrand, 1985, ont
mis en 6vidence un ph6nomkne de d@radation des sols par alcaliisation et sodisation, li6 au d&+ilibre
chimique de l’eau du Fleuve Niger vers le p61e sadique et B sa concentration progressive dans les sols ; sur
les xones les plus hautes et les plus sableuses, ce phknon&ne se traduit par l’apparition de salants (noirs ou
blancs) et l’impossibiliti de cultiver du rix sans maintien permanent d’une lame d’eau ; dans les sols argileux
B nodules calcaires des cuvettes, on note un syndrome de rabougrissement-d6p&kement
du riz, lie
probablement au blocage du xinc.
Dans la plupart des situations de cuvette, le drainage pose un problhme important, et souvent mal rdsolu,
qui ne laisse pratiquement pas d’autre choix que la riziculture pour la mise en valeur. A l’inverse, sur les
hautes-levks, c’est plut& la forte permkbiiti des sols qui est une contrainte, et ce d’autant plus que
l’irrigation se fait par pompage, donc avec un souci d’konomie d’eau (l’absence de maintien d’une lame d’eau
facilite alors l’env~t par les adventices).
7.2 Fertilisation
Les besoins en azote sont les premiers B satisfaire pour obtenir de bons rendements, car tous les sols
consid&k sont pauvres en matière organique, et totalement incapables de fournir des besoii en azote d’autant
plus &v& que progresse l’intensification. Au &?n&al, dans des conditions assez intensives, des doses de 120
b 150 N/ha sont pr&onk&s (ISRA, ADRAO). A l’Office du Niger, des doses relativement faibles suffisent
en zone non r&ux&nag& où la maîî de l’eau est faible et les va&& du type “paille longue” : 25 1140
unit& ; en conditions intensifi&s, on recommande 70 B 100 unit&, et jusqu’a 150 N dans les meilleures
parcelles (IER, Projets Geau et Retail). A la SEMRY, une dose de 90 P 120 unit& est vulgaris& (IRA,
SEMRY). A la Val& du KO~, 150 unit& sont recommand&s (CERCI, INElU) et 120 unit& B I’ONAHA
(INRAN, ONAHA). Dans toutes les situations, les 6ponses & l’axote sont toujours très bonnes d&s que les
conditions (varit%& enherbement, planage) le permettent, et elles sont souvent lindairea jusqu’& 100, voire 150
ou 200 unit&. Le conseil des doses P appliquer doit donc &re relativement fin, et are fonction du niveau de
rendement que l’on peut viser compte-tenu des autres contraintes.
La forme dkote la plus utilisk est l’ur6e (46-O-O), bien adaptée aux conditions aquatiques des rixiks
irrigu&s (même si un assec est prcfétable B 1’6pandage) ; l’apport se fait en couverture, en génkal en plusieurs
fractions (tallage et initiation paniculaire le plus souvent). On note cependant l’utilisation du sulfate
d’ammoniaque B la SEMRY (214-O), enfoui B la pr6paration du sol, parallèlement ?I celle de l’ur&. La matiike

8
organique est peu Util&!e en riziculture, pour plusieurs raisons : quantites disponibles assez limitees (en liaison
avec l’&ologie de ces zones et le caract&re extensif de l’elevage), utilisation préférentielle sur le maraîchage,
problème de transport, faible effrcacite sur les sols hormis l’apport d’azote (dans les conditions saheliennes,
la mati&re organique est vite d&uite, et il faut des quanti& importantes pour avoir un effet sur la structure
du sol, qui est rarement un probl&me dans ce type de riziculture). Le compostage de la paille de riz est en
cours de test B l’Office du Niger et B la Vall&e du Kou. L’utilisation d’&oZ&, fougere aquatique fixant l’azote
grâce a une algue bleue symbiotique (Anabaena), est en cours d’experimentation (ADRAO, ISRA, IER) ; elle
pose des contraintes d’adaptation des souches aux conditions locales (sols et eaux), de tol&ance aux vents en
grands bassins et d’enfouissement. Sesbania, qui fixe beaucoup d’azote @ce a des nodos&%, a 6te test& au
S&egal (ADRAO) ; son enfouissement est probl&natique, car ses tiges ligneuses doivent être broy&s au
rotavator avant le labour.
Pour le phosphore, la situation est plus variée : dans la Val& du Senegal, les r@onses au phosphore sont
assez rares, et la fertilisation phosphor6e n’est pas syst.&natique ; une fumure plutôt destinée à compenser les
exportations est recommatrd& (SO-60 unites), mais elle est peu appliquee. Au Mali, on note par contre une
&ponse assez bonne aux formes solubles (phosphate d’ammoniaque), sans pour autant que l’absence de
fertilisation soit grave 21 court terme ,* 45 unit& sont recommandees en conditions intensives. A la Val& du
Kou, 75 unit& sont recommandees (engrais complet 14-26-14). A I’ONAHA, 30 unit& sont apport& (engrais
complet 15-15-15). A la SEMRY, les rdponses sont tr& variables selon les SOIS et les sites, les GWUXW les
plus prononcees se trouvam dans les sols argileux & nodules calcaires. Le phosphore est certainement l’G%nent
pour lequel la fertilisation doit être la plus &udiée en fonction des conditions locales. La substitution des
formes solubles (Phosphate d’ammoniaque, 18-46-O) par des phosphates naturels (de Matam au
S&n?gal, du
Tilemsi au Mali) pr&ente un int&t &onomique certain, mais il se heurte g des problemes de pr&entation du
produit (pulv&ulent), et B sa solubilid parfois linrit& dans les conditions de sols des riz&es (PH, rt!duction) ;
B l’office du Niger, les repenses enregistrees au. Phosphate Naturel du Tilemsi (PNT) sont faibles, même apr8.s
plusieurs campagnes ; lesessais de granulation et d’attaque partielle effectues par I’IRAT ou la SOPRECHIM
pourraient rendre ces phosphates tr8.s int&essants si le prix du traitement reste raisonnable.
, Pour le potassium, on note partout une situation assez satisfaisante : les sols alhwiaux sont en g&n?ral
correctement pourvus, et bien que les exportations du riz soient t&s fortes, aucune r6ponse au potassium n’a
jamais 4th not& et cet Wnent a && tr&s tit &art4 des rechemhes (Poisson C., 1970). Un apport de 60 unit&
est recommand6 au S&&al, mais aucun paysan ne l’effectue. A la Val& du Kou, les 300 kg d’engrais
complet (14-26-14) vulga&s apportent 45 unit& de &O ; & l’ONAHA, 30 unit& sont appliquees.
D’autres ~l&nents doivent parfois être apportes par la fertilisation. Citons par exemple le cas du zinc : une
carence a &6 not6e au Pbjet Retail de l’Office du Niger lorsque l’on passe en conditions intensives : les
teneurs du sol en zinc sont très faibles, et les conditions de pH alcalin peuvent dans certains terrains bloquer
sa disponibiitd. L’apport de sulfate de zinc fourni une tri?s bonne r6ponse B court terme (doublement de la
biomasse en p&ir&e par exemple), mais son effet ne va pas au del21 d’une campagne.
Les adventices les plhs oourantes sont les gramineea (E&inocloa colona, Ischuemum rugosum, e-t les riz
sauvages : Orp barthii et 0. longistaminata) et les cyp&ac&s (Cyperur escukntus, C. rotondus, Scirpus
maritimes), ainsi que le @pha qui envahit canaux et drains (Poisson C., 1970 ; IRAT, 1978).
I
Le mode de d&herbage le plus repandu est l’arrachage manuel des adventices. Cependant des essais de
desherbages m&anique t% chimique ont &e effectut%, avec des applications pratiques au niveau des paysans
dans certains pays. Partout le maintien d’une lame d’eau est un Cl&nent capital du contri3le des adventices, et
de ce point de vue le repiquage est tr&s int&essant (il donne de plus une avance de vdgdtation importante au
riz). La proprete des semences joue aussi un r61e capital dans la maîtrise des adventices.

Les m6thodes mkaniques correspondent soit & des façons culturales utilkdes pour la pn?paration des sols
(double-labour recommand6 en culture attelk au Mali, labour profond en dt?but de saison skche contre le riz
B rhiame, travail sous eau), soit B des passages de sarcleuses rotatives manuelles dans la culture ; ce dernier
type d’intervention nkessite bien entendu une implantation en ligne, rarement rt?alis& sauf k I’ONAHA et B
la Val& du Kou. Des sarcleuses provenant de Madagascar et de I’JRRJ (sarcleuses B cône) sont testks k
l’Office du Niger ; ap&s abandon (fragilité), elles sont n%&oduites a I’ONAHA.
Les méthodes chimiques sont actuellement assez vari&a. Au Séndgal, de nombreux herbicides s&ctifs
sont disponibles (Poisson C., 1970 ; JRAT, 1978 ; Jamin J.Y., 1985) ; la plupart sont B base de pronanil,
&entuellement associe B du benthiocarb, du bentazon, du 24-5 TP, de l’oxadiaxon, du molinate, ou du 2-4 D ;
ils sont largement utilisés par les paysans dans les grands p&im&es, mais leur efficacit6 est fonction du choix
de matiks actives adapt6es & la flore adventice, des doses appliqueeS, et surtout du respect de la pkiode de
traitement (stade 2-3 feuilles des adventices en gd&al). Une fotmulation B base d’oxadiaxon spkcialement
ktudide pour le repiquage existe, et donne de bons rkrultats ; elle est facile & utiliser, car elle ne nkessite pas
de pulv6risateur (bouteilles & vider dans l’eau). Au Mali, les herbicides ne sont pratiquement pas employks par
les paysans ; les essais effectuds par I’JBR montrent que les produits utilisks au S6nt5gal peuvent donner de
bons r6sultats. A la SEMRY, en repiquage, la formule spkiale repiquage & base d’oxadiaxon a 6t6 essayke
avec de bons rt?.sultats. En Mauritanie, des probknes d’importation freinent la diffusion des herbicides, vitale
pour les grands p&im&tres privds du Delta.
.
Deux herbicides totaux sont int&essants en rixiculture : le paraquat, qui permet d’t%mi.ner les riz rouges
annuels (et d’autres adventices 6ventuelles) avant le semis (aucune r&anence, un semis peut suivre très vite,
par exemple sans travail du sol) et le glyphosate qui permet d’dliminer le rix B rhixome (97 & 99 96 d’efficacit6
dans des essais de 1’JBR au Mali) tout en ayant une faible rtkanence (10 jours environ).
9JAse4ulemisdeeculturea
L’dcologie de la zone sah6lienne fait que les probkues entomologiques et phytopathologiques sont
beaucoup moins importants qu’en xone soudanienne (Poisson C., 1970 ; Brenikre J., 1976).
Les foreurs de tige (stem borcrs) sont les seuls insectes nuisibles assez courammen t-v-
toutefois reprksenter eu g&&al une menace dconomique justifiant un traitement sys&natique des rixiks. Les
principales esphes sont C%il0 zaccmius, Maliarpha separateh, Sesamia calamistis, Scirpophaga sp. ; les
attaques sont plus rares en contre-saison qu’en hivernage. Le traitement au carbokan en Pcpinikre, t&
dconomique, permet de lutter contre les coeurs morts au tallage ; contre les panicules blanches, un traitement
au champ, beaucoup plus on&eux, est nkasaire.
Certaks d6foliateurs peuvent faire ponctuellement des d@ts importants ; au Mali, des cheniks de
Spodoptera sp. ravagent r6gutiCrement certaines p6pii?zes. Un traitement au carbofiuan, & la del-,
ou avec d’autres produits est efficace ; en repiquage, l’attaque est lin&& aux p6pini&es, car les chenilles ne
peuvent survivre en milieu inond6. Au StWgal, on a not6 parfois des attaques d’acridiens dans le Delta.
Parmi les maladies, la seule qui ait une influence notable dans certains p&rE%cs est la pyriculariose. La
lutte est essentiellement organisde autour de la r&istance vari6tale (rwnplacement de D 52-37 par H 15-23 DA
h l’Office du Niger et de 44-56 par lTA 123 & la Val& du KO~). On note Cgalement, sans grande incidence,
un peu d’helminthosporioseet de cercosporiose. La mosaïque (ou panachure) jaune du riz (RYMV, Rice Y’eZZow
Mo?t& Ww) commence B faire son apparition dans certaines zones du Burkina-Faso, au sud (BG 90-2 y est
sensible) ; la r&istance vari&ale est aussi utilisk
Les oiseaux posent un probkme t&s grave dans la plupart des p&im&res ; les d6gflts sont particu&ement
CIev6s sur les cultures de contre-saison. Les principaux responsables des dCg&s B la maturation sont les Queka
quelea, Euplectes SP., Ploceus sp. ; des dt?StNCtiOnS au parathion sont organis&s pour tiuire les populations.

Certains oiseaux peuvent aussi provoquer des degâts au semis, en particulier les oiseaux d’eau (canards,
khassiers) sur les semis +n prégerme.
Les rats peuvent provoquer de graves degâts. Les pullulations sont brusques. Les raticides sont efficaces,
mais sans pouvoir Uiminr totalement la menace.
10 J+e machinisme
Le premier probleme mtkanique B rksoudre en rixiculture est souvent celui du pompage, qui implique la
gestion, par 1’Etat ou, de plus en plus, par des groupements paysans, de groupes motopompes (&?négal et
Mauritanie, Nord-Mali, SEMRY 3 au Nord-Cameroun) ou de stations de pompage (Delta et Basse
Valide du
Pleuve Sdn&al, ONAHA, SEMRY 1) ; des matkiels fiables ont &4 identifids dans tous les pays, I’ideal &ant
l’&ctrification lorsqu’el!e est possible (Delta du !%negal, ONAHA). Quelques situations permettent de se
passer du pompage (Off& du Niger avec un barrage, ValUe du Kou, SEMRY 2).
Pour la mdcanisation du travail du sol, des solutions techniques tr&s varides existent (cf 0 5.), et le choix
depend essentiellement de critkes tkonomiques. La culture manuelle n’est viable que pour les petites surfaces ;
au del& la culture attek peut &re utilisk (Office du Niger, ONAHA), ou la motorisation (grands p&im&res
du S@ga.l et de Mauritanie, SEMRY) ; partout la motorisation a abouti & l’utilisation de tracteurs de forte
puissance (plus de 100 cv) ; cependant depuis quelques ann&s des tentatives de motorisation plus modeste ont
&e entreprises : tracteurs de 40 B 60 cv, qui semblent les plus intiressants (surtout pour un travail sous eau
au rotavator), ou motocuheurs, avec des rdsultats souvent peu encourageants, en particulier au niveau fiabilitd
et temps de travaux (SAED, Office du Niger, SEMRY, Val& du Kou, ONAHA) ; l’utilisationdu motoculteur
ne semble & retenir que pour le travail & la fraise sous eau. La motorisation implique une utilisation collective,
ou tout au moins fortement coordonrk (synchronisation des travaux), des dquipements, qui peuvent être g&t%
par 1’Etat (SEMRY), des groupements paysans (SWgal) ou des entrepreneurs priv& (S&&al, Mauritanie) ;
la culture attelle confke par contre une large ind@?.mlance aux exploitants, particulierement apprkiable en
double-culture (ONAHA et Office du Niger, qui ont abandonne la motorisation), mais elle pose des problbmes
d’entretien des animaux (disponibilitd de pâturages ou cultures fourragkes). Des essais d’introduction de
buffles asiatiques sont en cours au Sdndgal ; ces animaux demandent un milieu t&s humide.
Des petits matkiels ‘d’implantation existent (semoirs et repiqueuses, cf 3 6.), ainsi que des sarcleuses
manuelle8pourle
(cf 0 8.1
Pour la rdcolte, les moissonneuses-batteuses ont t%? test&, en particulier au Sk?gal et en Mauritanie,
ou leur utilisation se ddvbloppe rapidement dans les grands p&im&es (privb ou associatifs), mais dans des
conditions de rartabiiti &core incertaines (taille des parcelles et entretien) ; les petites motofaucheuses, testdes
au S&dgal et B l’Office ‘du Niger, ne sont pas très intkessantes. Par contre la mkanktion du battage est
partout un suc& : si les
ites batteuses & pddale asiatiques n’ont pas &? appr&ides (S&t&al, ONAHA), par
contre les batteuses P ma”
teur sont teks r@ndues ; des mod&s simples et facilement transportables ont Ctd
développds B l’Office du’Niger (et en Mauritanie) par la coopt5ration nderlandaise ; bien que ne vannant pas,
ils sont intkessants car k&s dconomiques. Dans de nombreux P.P.I.V., le battage reste manuel, au bâton
(Mali) ou sur des f&s +lMe du Sdndgal, ONAHA).
Le transport est une question clef pour les agriculteurs, et c’est souvent lui qui permet de rentabiliser les
tracteurs ; le peu de commodité des motoculteurs pour cette fonction a &d une des causes de leur rejet
(Senegal). En traction animale, les boeufs de labour sont utilisds pour le transport & I’ONAHA, mais pas
h l’Office du Niger, où (bn utilise les ânes.
Au niveau du ddco&age, le match6 commande le ddveloppement : partout où la commercialisation est
libre et le prix du riz blanc attrayant, une diffusion rapide des ddcortiqueuses artisanales est enregistre
(Sddgal, Mautitanie, Ivfhli, Niger).

?
11 Les svstèmes de culture et les svst&mes de uroduction
c
Les aspects tkonomiques et les raisonnements en terme d’itin&aire technique, et non en terme de technique
E.
isol&, sont de plus en plus pris en compte dans les recherches. Dans tous les p&im&es, des suivis des
budgets de culture sont effect&, ainsi que des suivis des temps de travaux. Il a &l plus difficile dans de
nombreux endroits de s’intkesser B l’ensemble du systkme de production des paysans, activit.& non-rizicoles
incluses. Des travaux sont en touts dans ce sens au S&rhgal (ISRA) et au Mali (Office du Niger) ; cet aspect
semble encore avoir et6 peu pris en compte & la SEMRY et en Mauritanie.
12 Conclusion
Il existe de nombreux acquis en matikre de riziculture irrigu& au Sahel, et beaucoup des rdsultats de la
recherche sont dG.j& appliqu6s par les paysans : dans ces systkmes intensifs, le ddcalage entre la recherche et
les techniques paysannes est beaucoup plus faible que dans les sy&mes de culture pluviale. Les potentiels de
production sont Bev&, et les recherches actuelles visent (ou devraient viser) plus & faciliter l’obtention de ces
potentiels (souplesse des itinkaires techniques, existence de pratiques alternatives, tkonomie de temps ou
d’intrams) qu’a les augmenter. D’où l’importance des travaux mer& en matiére de systkes de culture et de
systkmes de production, pour faciliter le transfert des acquis et mieux
d6fïnir leurs conditions d’application,
mais aussi pour permettre une meilleure orientation des recherches techniques vers la satisfaction des besoins
r&ls des agriculteurs.
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