tw@lle - Ch. Floret, R. Pontanier Paris 0 2000....
tw@lle - Ch. Floret, R. Pontanier
Paris 0 2000. pp. 45 t-459
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SESSION V
Le bois et la gestion des jachères
soudaniennes du bassin arachidier
au Sénégal

Elhadji Fay@‘. Malaïny IIiattai’. I>ominiquc Masse**‘. Jean-Luc Chottc*‘“’
f),:pui> Ics amic’ès wixank-tiiu. on assiste :I un processus de dégradation g&~&-alisk des
&~systènica so~~tlarlo-sal~L;Ii~I~s.
aggcivé par des contextes pt:doclimalique
ct socio-i:conc)-
miquc dSfavorables.
Cette d+radntion se manifeste par une diminution importante des
formations v~gétaics, LIW raréfaction, voire une disparition. des espèces ligneuses et le
r~~~@iceniwl
progressif des granlinées pérennes par des annuelles à cycles trt-s COWI
(Lericollais, 1987 : Grouzis. 1988 ; Warren & Agnew, 1988).
I,a forte pression cxerck SLIP Ic milieu a eu pour corollaire l’cxtcnsion des cultures à des zonc‘~
fragiles. lc surpâturage et la surcxploitation desressources ligneuses (boisde feu. bois de service)
qui ~,‘accompagnc le plus souvent dc ICI rétrogradation dc l’arbre et des formations ligneuses des
systi:mcs agricolc:~. Cette situation se traduit par Ic raccourcissement, voire par l’abandon, dc la
jachkrc es l’abattage des arhrcs chnrnpii-tres. suivi d’un dessouchage.
Dans la region de Thyssti Kaymor (Figure l), les défrichements représentent environ
trcn~e à quarante-cinq ~OLII- cent dc la surlàcc totale du territoire en dix ans (Valet, 1985 ). Les
forfts claires et mvaws hoivh ;NI sens dc Trochain ( 1940) qui représentaient
quinze ~OUI
wnt du accteur cn 1972 II’CII constituent plus que cinq pour cent actuellement.
Cette d@-a-
dntion ~II co~ivert \\+gC;Ial est accompagnée d’un ruissellement inlcnse qui prowcluc uiw
irosioil de5 SU!S :igri~.c~l~-. f Roihi ! W-t\\ 1 d c~nn:,c’qwiice immEdiatc C:d Lin~ ditliilidlir 81) 8 I,
12 prouu;ti\\ itt‘ \\~+tali Ilrltdlilllieili &a cultures aniiuelles. suite i la hnisse clc ft2rtilit,l
phyjico-chinliclll~,
ct t~i~~lcl~iqw dc‘< ~rl\\.
451


12 h0i.s ef Itr ~f~~~sliof~ tle,s,jd~~rc.v
sorril(rnicrlrfrs du btrssin aruchiilier 1111 Shl&tri
b climat de la région est dc type soudanien à deux saisons fortement contrastées : une
congère saison sèche (7 à 8 mois1 et une saison des pluies de cluatre 2 cinq mois. La moyenne
.
des $IViOSit&
anllUekS SUT la S&ic 1970- 19%. répheS Cntre SOkink et qiaranfe-Cinq
jours de pluies, est de six cents millimètres (Diatta, 1994).
Les caractéristiques géomorphologiques ct édnphiques de la région. connues grâce aux
tr;ivaux de Bertrand (1977) et de Ange (1985). ont permis d’identifier quatre unit& : le
p]otc;iu cuirassé, Ic glacis, la terrasse dont les sols sont de type ferru~incux tropicaux et le
b&‘ond B sol hydromorphe.
Dispositif’d’étude
~;~:~~CIL~ ;I C:tC: mcnck dans trois jachbcs il ThyssC Kaymor :
- linc jachbre courte (4 ans) mise CII clL:lèns depuis 1991. il s’agit d‘une dtifriche récente
(~0 I, , pxcclle cultivée pendant 8 ans). situfc sur le plateau cuirasst: ;
- une‘ j:ichère courte (4 ans), planlk a\\ cc ,Iawiri Iwl0.rr~?r~w à ~III t:c;trtcmcnt (Ii> trois
In&cs p::l- trois nktres sur des p;uwlks uiiit;iirt’\\ cai-r?cx tk vingt ni?trcï tic UX ct mixe en
&~CM cn 1904 sur une dL:frichc ancienne (SC)?. parcclIc culti\\6! pendant plu:; cl12 .X1 ans),
C[[C est installCc sur Ic glacis:
deux jnchCres naturelles (P4d et P-Fa) ancicnnch (7 I ans). I’unc mise cn dcfcns depuis
iW1. l’autre anthropisée depuis 1977 : ccttcjnchèrc cet situ& sur lc l~latcau cuirasst:.
Méthodes d’étude


Parcelles
II f’2ttt que 1a vieille jachkre soit protégée pour yuc sa hiornasse r-acin~tire dépasse de
wttlww~t cenl quatre-vingts kilogrammes par hectare et par an ~Ile dc la jeune jachère
11:1turclle.
I~roduction relative
En proportion. les jeunes jachères naturelle ou plantée conccnlrwt plus dc soixante peut
c‘l:ttt dc leurs phytomasses totales dans Icurs parties aériennes (a\\ C*C‘ plu; (le X0 p. cent pout
I;I SO:!) tandis que les vieilles jachéres anlhropisée ou non en expt-iment j~~ même dans Icurx
lwli~~ soutcrraincs (Figure 3).
hoditrtions de qlicfciues individus
f\\ I’L:chclon d‘individus tncsurés, la phytomasse aérienne augtncnrc tl;m< Ic mPtne senb
I
I
({I~L‘ Ic di;tm&trc hasal des individus. 11 en est de même pour la phytomassc soutcrraitte, saul
d:tn\\ la jachère plantée (Tableau 1). Chez les individus plus âgés. la phytontassc racinaire est
1
hi14 faible par rapport à la phytotnasse aérienne. En moyenne. ccllc-ci rt:pr&cnte environ
\\iti!$ pour cent de la production aerienne. Cette proportion manie IL tlcu\\ tiers de la produc-
tion at%ettnc dans Ics jeunes jachères naturelles. En revanche. la plus i’aihle masse racirtairc
cil do;~ntic par Ai,rrc,irr /IO~W><,/KW agc: seulement de quatre ans ;I\\YC‘ unt‘ p;trtic souterraine
i
Wi rapt-t;senre moins de cinq pour cent de la phytomasse aét-icnnc.
!
1
455
a
-
-
-
r

Proportion des fractions (%)
100
r---l/
r-
r-
90
1
80
/
70
/
-
60
I
50
1
40
/
30
Racines
20
.----.
1 0
,
C
-_-.--1
--
SO1
SO2
P4d
P4a
Parcelles
Production (kg.ha -‘)
3500
3000
2500
2000
1500
1000
!Xx
0
C.glut.
G.sen.
S, mchrost.
Autres

$!i
t.
que pour les jachères naturelles pius de quarante pour cent des racines se situent entre vingt
et quarante centimètres de l>rofondeur (Faye. 1998).
En somme, la phytomasse ligneuse aérienne et la phytomasse totale sont améliorées par la
p1antation monospécifique de Ac~lcia
qui inverse la tendance pour ce qui est de
la phytomasse hypogée. Ce qui, au regard du caractère superficiel de son enracinement nott:
par Faye (1998), permet de limiter, lors de la remise en culture deces parcelles, les difficulttt’s
techniques que pourrait causer ccttc masse racinaire si elle était encore plus importante.
L,,arsqu’on traduit les difl’knts compartiments de la production en terme de productivitk, les
jeunes jachères sont plus cfticaces.
*-:
Dans les savanes (jachkes de plus de 15 ans), la .littérature révèle (Cesar 6r Coulibaly,
1991 j que les rapports entre les racines et les tiges sont généralement supérieurs à un. Dc
$US, la limitation de la profondeur
d’investigation à 0,4mi?tre ne permet pas de savoir
e;(actementce
qui se passe en dessous. Cependant, Diao (1995) indiquait que dans Icsjeuncs
jachkres soudaniennes plus de soixante-dix pour cent des racines se situent dans les ~~uarartr~
pl.emiers centimètres. Ce qui nous permet. d’Cnoncer deux hypothèses explicatives :
-~V~/II~, dans les premiers stades de jachkc. les ligneux développent davantage leur partic
a&-icnne ;
- wcwrrclo, avec I’âzc, lu pression anthropique,
les phénomènes de concurrence, de morta-
lit6 et (de vieillissement des peuplements (maturik physiologique des arbres) ou les disposi-
tions intrinsèques aux arbres (aptitude plus ou moins importante à rejeter selon l’âge)
rkduisent ou ralentissent cette production aérienne ; à ce stade, la production racinaire n’est
elle pas stimulée ?
Yossi et al. (1996) signalent que la baisse de densité observée après vingt ans d’abandon
cultur,ll résulterait entre autre de la faible capacité à rejeter des ligneux à cet âge ; ce qui a &é
signalé par des auteurs comme Ciuindo et al. (I983), Dembele (1992), Kelly (1992). Les
mesures effectuées en 199 1 par »i?lttd er cri. ( 1996) comparées aux nôtres. relevées en 1997
(dans les mêmes parcelles). montrent une hausse de plus de quatre tonnes par hectare de 111
phytomasse aérienne aussi bien pour la parcelle anthropisce que pour celle mise en défens.
Cequr traduit l’aptitude de croissance sous régime de taillis dans la parcelle anthropiséedont
on ignore les quantitk ck twis pr~ievtî’ea et l’expression de la concurrence des ligneux dans
In parzclle protégk entre‘ cluatorzc ct vingt ans et mCme au-delà de vingt ans (Devinenu.
1986: Dembele. 1997: Ih~~f‘i~k, 1993). Eu dehors de l’intervalle trois ;I vingt an>. l:k
lipieux Je 1
+ '1
Li ,j;lL .Lrz :)Iii IllIt‘ lilll~lr
” ’ ’ ‘1L
]Hilu(ii‘ r‘l rcjctcr du* ,ouchc : autrement dit. c‘est entre
lrois c t \\ ingt an5 cluc k*‘r knGt& maxiniale~ des ligneux sont atteintes (Yossi (‘[ tr/.. I$N(> I
L’hypothèse que I:I croiswncI’ dc I;I rrncinc ct celIs JC la tige des ligneux dans les jach&rc>,
évoluent CI~ sens invcrw ;I~&I~ de vingt ans peut alors être émise. Des informations supplc’-
mentaires sur ce ph&omi;tw dc croissance v$étalc cncorc qualifiée d’cmbryosénie indéfi-
nie par Ozenda ( 190 1 ) de\\ trGnt donc ?trc recherzfks nc,tammcnt en physiologie.
Awsi bien clati~ Ics ~:K~~~IL:S p1-ot6gt:cs qw 1J;ui~ Ic’s parcclks atittiropis&.zs. i.'cm/>retu/r~
$:ll/tirro.s~rrr est l’çsp~ce I;I plus (dens~ment I rcprGscnt& : mais dans la par-celle anthropisk.
c’est .4<,trt,irr /~?<ri,lr,n,strr(,/r\\.<r
qui produit pl~rs dc phytomassc aérienne. L,c mode de gestion
[Jeut iitre déterminant ~OU~- la production dc phytomasse des jachères naturelles. Le bois dc
Combr&~cL;cs comme C;itic~~r .rr/lc:~olrrl,si.t. cht rechcrch~ pour bois de fèu (Diallo. 1995).
Ce qiii peut traduire uw f’ortt: prc.sGon anthropiquc sur ces espk~.
457

Références

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