SESSION VI Jachère de substitution à ...
SESSION VI
Jachère de substitution à Andropogon gayanus
et Pwicurn maximum en Haute Casamance
au Sénégal

E’I-oductiorz fourragère et rendement des cultures
1111 Haute C’asamancc au Sénégal, la vkgétation naturelle des jachères de courte dur& est
~wrlatiluéc principalement d’annuelles pour les herbacées, d’arbrisseaux, d’arbustes et d’ar-
Iwcs pour les pérennes. Sa composante herbacée n’autorise qu’une lente régénération des
SOIS ciu fait surtout de son faible enracinement. De plus, en saison sèche, elle devient de la
l’aille qui nc constituequ’un aliment d’encombrement pour les ruminants domestiques. Pire,
ccttedcrni?reestchaqueannéelaproiedesfeuxde brousscqui débutentdèsia fin delasaison
des pluies. Elle devrait ainsi être avantageusement remplacée par des graminées fourragères
\\~iwccs. acaptées, productives et à enracinement puissant comme A~d,-ol,c/~~orl
,~a~~crn~r
Kunth ct /->r~7ricw77 rnmirnurn Jacq pour constituer des soles fourragks dans les systèmes dc
rotation dcx cultures.
I
.;I f ! :tutc ~‘:IS;II~;IIKC

au Sénégal regroupe ics deux départcmcnts
dc tioicla ct de V6lingara
li.% I:i rr;gior tic Kolda, qui en compte trois. Celui de Koida qui abrite ic C.R.Z.. cht compris
i’;llw 1~~s p;tt-alltiies 1 F30
_ Sud et 13O30’ Nord et les méridiens I4”OO‘ Est ct 1.5”30’ OUCSL La
II~()> twnc 1~It~~~iom~triqL~c
annuelle enregistrée entre 196? et 1998 A Koida est dc 1 17?,9 mil-
~ilwtl-~*\\. Elu 1995. 1996, 1997 et 1998, des quantitk de pluies de 959.4 : 1 OU,5 : 1 17 1.6 et
1
.!3O.(i mi!limétrcs y ont ét6 respectivement cnrcgistrc’cs. aoit une moyenne ilnnut’lk dc
j cJW.0 millimètres (Diatta etcrl.. 1997. 1998 et 1999).
‘1-v

‘. Leszdeux expérimentations ont Cté mise.Ls4J lace sur des sols ferrugineux tropicaux
lessivés (Pereira-Barreto 8: Raynal, 1962). dans une parcelle de 180 m X 60 m (10 80~~ n+
Cultiv&e auparavant de manière prcsquc continlrc pendant plus d’une décennie dans u,.,
système de rotation céréaleskachide
pour In pmière et sur la moitié de la même parcelle
(180 m x 30 m ; 5 400 m’) pour la seconde. Elle devait ainsi être mise en jachère pour
permettre la régénération du sol. Pour la prcmike expe’ricnce, les herbacées naturelles
spontanées ont été substituées par une introduction de graminées pérennes performantes:
concernant la seconde, la moiti6 dc Ii.\\ parcelle espclrimcntale a étC consacrée à la remise ell
culture avec les principales cultures de plateau de 1:~ zone.
1.12 matériel végétal introduit est constitu& de deux gramikes foun-agères, ArIrfrq~~~go,,
~rlvw~.s Kunth variété hic/rrtrrrrrlltrrrl.s et I’CUI~U/HI HIU.T~VMV~ Jx~. CV. cl. Leur procluctiol,
fo&rag?rc sera comparée à celle dt: lajachk nalurcllc. Pour la remise CII culture, l’arachide
le cotonnier, le ma’is, le mil ct le sorgho ont P~I! utilisk I:cfl’et des graminées sur le ren&
mtrnt de chaque culture sera c$$c:mcnr coiiiparl: Ii celui de la jachére. Pour la production
fourragkre, le dispositif cxpéritncntal
est con~lil~c I~‘UIIC parwlle de 180 in X 60 III silbdi\\,i-
stk CII trois sous-parcelles de 60 111 x 00 m ~INYII~C~. Iillc*s correspondent
aux deux graqiinccç
CL h la jachkrc ct ont chacuw une ~urt’a~~ utile tl: ? 500 m’ (50 m X 50 m). Chcernul~l t;,
rcmisc cn culturè, ila moiti5 Je la parcclIC cup~I~ir~lt~l1l;~lc.
soit 180 171 X 30 Ill, ü été ulilis~~;
celle-ci a ensuite été subdivisc’c CII quatre bandes tic t X0 171 X 6 II~ chacune C«mprul;III~
chacune également quinze parcelles c’lCmc‘ntairc~; tic dimensions variables en rapport avec
les écartements de semis des différentes cultures. (‘es dernières sont localisées dans la
surface utile de la première expérirnentatioii.
La répartition aléatoire des trois traitcmcnt,< cntrc les sous-parcelles a étC effectuée par
l’utilisation de la table des permutations
au hard dc trois éléments (Lellouch & Philippe,
1974). Après la prkparation du sol des Doux sous- parcelles destinées aux deux garninées
fourragères, l’implantation a Cté rti;llisEc par rcpiquagc d’klats dc souche suivant des écar-
telnents de cinquante centimtitres cntr‘t les lignes ct :wr les lignes, entre le 3 l juillet le 14 août
1995. Elle a par la wite étG suivie par des travaux tl’wtreticn et de remplacement des pieds
morts. Pour la remise en culture, I;i r+artition ;rlC:itoirc des cinq espèces a été r&iliséc pal
l’utilisation dc la tablc des pcrmutaticws :NI hasarcl tk cinq éléments (Lellouch & Philippe,
1974). A@s le nettoiement dc la lwrccll~~ ct la twiparalion du sol, le semis a étC ré;llik Ic
17 juilkt 1998 SUivilllt d<s éC;IïtL’li)c‘lll~ dC 00 ~31 g IF mi. X0 cm x 30 cm, 80 cm x 75 5111,
t... ..,. .1.: 1. t ^..?.I
Vi: Ciii a'):) Cm Lt 8:
) Llll k. 10 ciil ~)t~iiïi~t'ii)~C::'~'Ciii~'ili
I cI~LLL.IIIuL.
IL. bu~UIIiii<ï.
IL iii;U\\. iL! Illii
ct IL‘ sorgho. Aprés la IwCc. (()II~ ic\\ I “;IL
d’~.~iil~~~!icIii
illl\\
ollt L!~C: rt;aliA
ks principaics ol~~cwati01~~ olli p~)rli: 41r id \\ 1.11 LWI’ ~!‘iillplal,t~~tioi.i dt’ Jew grat~lik~.
la production de fourrage et (JC> cul:tiri‘x cl,. la r.c’,lkon Ct la composition floristiqu2 de la
parcelle de jachère naturcllc.
Pour la production fourr;r~Cw. !‘ui~ilt~ ~~~~p>ri ~i,‘ril::lc Côt ~III~ parcclIc d’un m?lrc cm6.
I .(ir\\ de I’C5tiiniitiw des r~ndi~i:k~i:I I <‘II 1; mi 12;gix \\ I II;:~ uni165 0iiI C:tC choihics xi tiaaiti ddlh
~tl:lqUf mis-pa.rccllc.
AI”“ IL\\, 1;~~1~:li.-, i.1. Ii. \\ jkw:~..~. ( ICIIY i:cl-taritilIons dc cinq ceiitr $1.alll-
111~5 Jc ruali~rv vcrtc ~~XXII \\II~( i.?i: p~i:li’\\ 22 1) 11. tr;iil~~riwnl. pour I:i dClcrmiiiatikw JC’\\
inatikres s?chc< par sL:chqc li I ‘itti? t’ il \\,G\\;ink-~.lil; &y& (.‘cIwis jusqu’a poids c‘~~i~sl~il1l.
Çcs estimation:<, effcctutJc5 ic 2 avril cl IC Ii di’ccmhrc 1997. wit été suivies cl’une cxploiw
Lion par p$urage avec des bovin5 des trois sou<-p~~llcs qui constituent ainsi ch rtkrvcs
fourragkcs sur pied. Concernant I;I rCini5c‘ cil culture. les unités expérimentales sont des
parccllcs élCmenlaires de 34.55 ni:‘. 11.00 ni2. -FI,00 ml, 40.50 iii2 et 4 2,24 m2 pour rcspecti-
vement l’arachide, le cotonnier. Ic njaïs. Ic Illil CI IC wrgho. 1,~s rCcoltcs ont kté effcctuécs le
15 octobre 1998 pour le mai’s. ILY I 2 CI I c) I~OWIW ~II: 1998 pour respectivement I’arachidc et
tes deux céréales mil et sor$ro. Swl IC coloiinic‘r il’2 pas i:t? r~JcoltE.

p:ésultats
Vigueur d’implantation des deux graminées
I,n vigueur d’implantation des deux gratninées a été appréciée en dkctnhre 1 Y95 p:tr un
r~censcmenl exhaustif des éclats de souche morts et en vie. Pour A~trllr~~~o~~ort C~c~~trrtrr,s, sur
11:) 201 c’clats dc souche repiqués, 7 960 survivants ont été recensks. soit un taux de survie dc
7:3,0 (J C’onccmnnl le Pmicwrn ~~~~~xir~zw~~,
sur le mCmc effectif total d’éclats de souche
itnpl;tttt~s. Y 848 survivants ont été recensés, soit WI taux de survie de 965 %.
Rendements en fourrage
Aprl:s Ic skhage it l’étuve h soixante-dix degrés Celsius jusqu’it poids constant des deux
khantillons de malière verte (mv) par traitement. les pourcentages moyens de tnatière sèche
(ms) ci-après ont été obtenus :
- hcrkacCea dc la jachkrc nuturclle (avr. 1 YY : 98.8 p. cent; C~CC. I YY : 78.6 p. cent) ;
- Adrqwgo~~
~LIWIIZ~LS (avr. l9Y7 : 92.9 p. cent ; déc. 1997 : 80,O p. cent) :
- f’arlic.mi m~.yi/ilwu (avr. 1997 : YS,3 p. cent; déc. 1 Y97 : 87,3 p. cent).
Les rcndemcnt\\
obtenus il la suite des Iàuches sont repris dans Ic tableau 1.
Discussion
IX> trC5 honh pourcentages
de survie ohtenus indiquent une bonne implantation dcc deux
gratniri&s rrtal,~rC tics conditions pluviomc’lriquc~
peu f Lt b ,)ïdlA~.2 pddatit la ptiriocle tics
rcpiquagc.
SS7
.A-

Tableau 1.
6.915
9,337
6 . 9 7 9
7 , 9 0 3
2.359
S*:T#
6 . 9 1 5
ssos
l.XS~
7 90.3
1.573
6.979
1,910
2.35s
s..!.Li
i.927
3,l-e
<).Y)6
6.32 1
7 .07’$
I
o.-109

9.3X.5
l.IXI)
7.f-x
s.927
3.14ri
7.i.15
2 . 9 6 4
1.571
s iss
, I
7 . 9 0 3
I .S7.{
o.i’7v
6,9 15
7 . 3 5 0
10.4 69
6.915
1.960
6,979
6.42 I
7.932
O.IO7
s,433
3.140
5
.-. 33-l
5.927
1.571;
(1.97’)
6.91 s
1.180
x.7,1
2.J70
I ..ï7?1
5.67 I
1.428
I.IX(I
0.724
1.976
2,752
7.x52
5,875
2,930
7.6:-i
2 2.083
f 2,094
+ 1.470

,~lo.yinlurn du fait wrles qu’elles ont les mêmes besoins en éléments nutritifs que les gram-
nées fourragères. Le maïs plus exigeant, n’a donné aucun épi alors que le mil et le sorgho ont
donni des rendements moyens tr?s faibles du fait d’une sensibilité moindre h la pauvreté des
sols. Sur la jachère naturelle où il y a eu sûrement un apport d’éléments nutritifs, des
rendements moyens satisfaisants ont été obtenus avec le maïs et le sorgho : pour le mil, le
rcndcment moyen obtenu a été faible mais plus éiev6 que celui qui l’a été sur les précédents
framinécs. Seule donc l’arachide a donné des rendements moyens en gousses acceptables
sur les trois précédents. Cette situation peut s’expliquer par le fait qu’il s’agit d’une légumi-
ncusc qui n’a pas eu h souffrir comme les céréales, de la pauvreté du soi en éléments nutritifs
cn gL:nérni et de l’azote cn particulier. L’analyse de la variancc à un critkre de classification
utilisee pour comparer les trois truitcments. Néanmoins, la jachère naturelle a constitué ic
nwiiieur précédent du fait certes d’unr: meilleure composition chimique de son soi. L’A.
,~~~w~r.r plus productifen fourrage. occupe la seconde position.
Conclusion
1 .cs taux de survie de 78,O et 96,5 % ohtcnus respectivement avec Amlropqy~r~ ~UJWJI~S
varit:~é hi.cylrtrrlzrrlrrtlc.r et I-‘crrzicw~~ rna.~ir~wr~ CV. (‘, cn décembre 1995 traduisent une bonne
implantation de ces deux graminées fourragères cl& I’ann6c d’installation.
Les relevés phytosociologiqlles
effectuk dans la jachère naturelle en décembre de in
deuxième année ont permis de recenser cinquante-ncufcspèces
dont quatante et une herba-
cées ct dix-huit ligneuses, de déterminer les abondances-dominantes qui varient entre un et
trois et les taux de recouvrement correspondants qui varient entre zéro et dix pour cent.
Concernant la biomassc fourragéri: des hcrbacks, la jachk naturcllc, I’A. ~UJYIIUIS et ic
i? maximum ont donné des rendements movcns cn four-rages respectifs de 5,875; 10,941 ct
X.29 1 t ms ha-’ en une coupe réalisée cn avhl 1997 et dc 3,751: 18,668 et7,634t ms ha-’ en
III~ coupe réalis& en dkembre de la m?mc année. I .cs différence> observées entre Ics
wldemenl\\ moyens en fourrages des tr;iilcnlc’nth conxidCr~% if trois et deux LI deux sont trt’s
hautement significatives.
i
!
Remerciements