Institut de Recherches Département de sur les...
Institut
de Recherches
Département de
sur les Système
et 1'Economie
C.R.A de
DOUBLE1 CULTURE ET RIZICULTURE DE SAISON SECHE CHAUDE
!
L
Présentation d'une étude de cas
I
dans le Delta du Fleuve Sénégal
/
(Diawar)
I
Pierre-Yves LE GAL
c*>
Communicat(on présentée à l'Atelier sur "la problématique de la
double Cultur!e et ses implications pour la vulgarisation agricole"
i
i
j NDIAYE/CNAPTI
- 23 au 25 Janvier 1989
(*) Agrox/orne DSA/CIRAD détaché à 1'ISRA - Programme de Recherche
sur yes Systèmes de Production du Delta du Fleuve Sénégal
i

Introduction
La réali: ition de la double culture
riz de
saison sèche chaude-
riz d'hivernal ! pose de façon générale un double problème:
. la ré1 ;Site
agro-économique des deux cycles culturaux qui la
compos6 1t
. la pos5 ibilité de réaliser effectivement cette succession sur la
même pz :Celle
Les risc les pris par les paysans couvrent donc à la fois les
incertitudes 1 iées à un
cyclle encore
mal connu (riz de contre-saison
chaude) et la )ossibilité de compromettre la culture d'hivernage en cas
de retard danE la récolte du précédent.
Concrètea !nt
cette
situation peut
s'analyser
sous plusieurs
angles:
. comment gérer globalement le foncier sur les aménagements?
. quelles sont les stratc5gies choisies par les paysans?
. quelles sont les contraintes liées au calendrier cultural?
. quels
Font les prob:Lèmes techniques et les résultats agro- -
économj lues propres à :La riziculture de saison sèche chaude?
Cette pri ientation reprend les grandes lignes d'une publication à
paraitre proc lainement,
tir&e des
observations effectuées dans deux
villages du de lta, Thilène et Diawar (1).
/
!
Nous avonj
volontairement limité la rédaction
aux points essen-
tiels, le
lec eur pouvant se reporter à ce rapport pour de plus amples
9
informations. I+es résultats présentés ne concernent que Diawar, seul
village de
notire échantillon où la double culture a été effectivement
réalisée.
Après l'adalyse des phénomènes observés nous essaierons de dégager
des propositioqs susceptibles de résoudre les problèmes rencontrés.
!
1. La gestion ftoncière des aménagements
I
En règle Igénérale seule
une partie des aménagements sont mis en
valeur en double culture: les risques encourus sonr
encore trop grands
pour permettre lune intensité culturale de 2002.
Il est donc nécessaire
de choisir les parcelles concernées. Ce
choix doit te& compte de plusieurs aspects: la limitation du réseau à
mettre en
ea ,
4
l'accès des
parcelles pour la préparation du sol et
l'évacuation dis récoltes, la structure du parcellaire, les désirs des
attributaires. 1i
Deux soludions
ont été
proposées et testées à Diawar selon les
groupements: 1$ regroupement des parcelles dans une même zone de
l'aménagement
u le maintien du statu quo foncier.
1
P.Y. LE GAL. diziculture de saison sèche chaude et double culture: les
résultats
de la campagne 1988 sur deux aménage-
ments du Delta
u fleuve Sénég,al. ISRA. A paraitre.

2
Comme le montre le tableau suivant aucune n'est réellement
satisfaisante,
tant pour la
réalisation de la double culture que la
réussite de la campagne de contre-saison chaude.
Regroupement
Statu quo
des Parce:lles
foncier
i
______________!_____________~_________________________----------------
:
limitation du réseau
.
. autonomie de choix des
i à mettre en eau
paysans
Avantages . plus grande facilité
. gestion continue de la
: d'accès pour prépara-
fertilité et des mauvai-
! tian du sol et récolte
ses herbes
/
--------------c--------------.-----------------------------------------
. nécessité d'échanges
. augmentation des pertes
fonciers entre paysans
en eau
. risque de mauvais en-
. éclatement du parcel-
tretien des parcelles
laire; accès difficile
Inconvénients
prêtées
pour certaines parcelles
(cf. carte)
. faible liberté dans les
choix fonciers par paysan
!
.
risque de conflits accru
--------------c--------------.------------------------------------------
2. Les stratégkes des producteurs
I
i
D'une façbn générale les paysans recherchent une minimisation des
risques à
trabers la diversification de
leurs activités productrices
plutôt que lajmaximisation (de l'activité a priori la plus rentable.
Cette stratégbe est
évidemment fondamentale pour comprendre leur
intérêt variable pour la double culture.
I
/
Les exploktations de Diawar,
de par leur situation géographique
(isolement re+tif par rapport
aux centres
urbains),
édaphique (majo-
rité de sols; hollaldé) et foncière (grandes superficies aménagées),
font de la kiziculture
leur activité principale. Cette position,
caractéristiqub de
la zone d'e Boundoum, apparait globalement favorable
au développemeht de la double riziculture.
1
Néanmoinsi, et pour cette première expérience à grande échelle,
quatre stratégpes ressortent 'de notre échantillon (figure 1):
. cas 1: pas db riziculture de contre-saison chaude
Cas regroupa t
des exploit'ations
ayant opté pour une autre activité
agricole (CU 1 ture d'oignon sur notre échantillon) venant en concur-
rence du rizj et jugée plus rentable en terme de risque économique.
i
Pourraient é'alement se trouver dans ce cas les exploitations n'ayant
B
pu accéder à, des
parcelles cultivées pendant cette campagne (non
observé dans1 notre échantillon).
. 1cas 2: rizic lture de contre-saison chaude sans double culture
Concerne les! exploitations dont
les propres parcelles n'ont pas été
cultivées
e/t qui
ont
emprunté des terres pour cette campagne,
t

PfRIMIRf WD of eoumoun IoR0
_-----
Parcelles cultivées
en CSC88 et non
sui vi es
El parcelle suivie
habituellement et
cultivée en CSC88
Parcelle prêtée à
lim
un paysan suivi
pour
la CSC88
* . . . . . . . ~ ,
Linite de sous-
.
.
.
.
.
.
*
---.*- parcelle (pour
parcelle cultivée
en CSC88 seulement)
-
1
Carte : Lot
.sation des parcelles suivies en contre-saison chaude à Diawar (6pt 1 et 2)
F i g u r e 1
-
-
Part
la superficie SAED cultivée en double culture par exploitation
%
(1)
80
aucune riziculture de saison chaude
::
::
r
... .
(2) culture sur parcelles empruntées
'60
:, *
.:. :.
40
Cl
superf cies cultivées en propre
. .. .
2 0
cies prêtées à un tiers pour la
1
2
2
1
q. . superf
CSC88
0 \\
ti
.
*o-lO-N~~lnco
no exploitation

4
généralement (sur un autre groupement.
cas 3:
double culture
sur une superficie inférieure à la moitié des
- - p o s s é d é e s
Ces exploitations sont prêtes à expérimenter la double culture mais
e;p:z:ee; l+ter les risques
encourus en réduisant les superficies
. C'jest le cas le plus fréquent.
cas 4:
doubte culture sur une superficie supérieure à la moitié des
terre@ possédées
f
2 types:de s?uation selon le mode de gestion des terres:
.
regroupemeint
des parcelles: les paysans "hôtes" peuvent voir
l'ensemble de leur superficie cultivée en double culture mais n'en
contrôler ' qu‘une partie.
En l'absence d'un tel cas dans notre
échantillh nous n'avons pu analyser les conséquences de cette
situation 'de dépendance relative vis à vis d'autres producteurs.
. statu quo
foncier:
les paysans
choisissent délibérément de
cultiver ufne part élevée
de leur surface en double culture. Il
s'agit pour la plupart de paysans possédant une grande superficie
aménagée ou des sources de
revenu
annexes.
Leur
intérêt marqué
pour les linnovations va ainsi de
paire avec une prise de risque
atténuée. j
3. La gestion dju calendriericultural
!
La double culture présente une contrainte technique majeure: les
goulots d'étranglements entre récolte
du précédent et implantation du
suivant (JAMIN: 1986). Les observations faites à Diawar
montrent qu'en
situation de
fiorte production
il existe une double contrainte dans la
succession Cons/idérée (figure 2):
/
. classiquement,
entre la récolte du riz de saison chaude et la
mise en ;Place du riz d'hivernage (observé en 1988)
. plus suriprenant,
entre la récolte du riz d'hivernage et le semis
du riz de contre-saison chaude (LE GAL, 1988)
Dans les deux cas, plus que la préparation du sol et la mise en
eau du périmètre, c'est l'étalement des récoltes et battages qui a posé
problème. Le s+héma ci-après et nos
observations sur le terrain font
ressortir les plaints suivants:
. la mauvaise ' adaptation
des techniques traditionnelles de récolte-
battage à l'&acuation de fortes productions (près de 2000 tonnes sur
le village en/ hivernage 1987-88)
. l'intérêt du battage mécanisé
qui aura permis d'évacuer les produc-
tions de contre-saison, certes moins
importantes,
dans un laps de
temps relativ/ement
court et
donc de ne pas compromettre l'installa-
tion du riz ' ivant.
p
. la mauvaise aklaptation des aménagements à la double culture, particu-
lièrement en cas de non regroupement
des parcelles cultivées en
saison chaude/ (manque
de pistes,
enclavement des sous-parcelles,
absence d'ai es de battage)
q

F i a u r e 2
Calendrier cultural global (hivernage 1987 - hivernage 1988)
Riz de saison sèche chaude
,
I
Riz d'hivernage 1987
(1)
(2)
R
, i z d ' h i v e r n a g e 1 9 8 8
1
(2)
Nov.
Dec.
, Jv.
, ,’ Fv.
, Mrs.
, Avr.
, Mai
, Juin
.
Jl.
. Août
,
1 Hivernage 1987
Légende:
-
-
-
0 Préparation du sol
69 Récolte IKP
fl S e m i s
ta
Récolte Jaya
L
1
q
3 Hivernage 1988
18-46-O
+ ler apport urée
E3
Battage IKP
63 2nd apport d'urée
q Battage Jaya
la
3ème apport d'urée
El
4ène apport d'urée
m Désherbage chimique

6
Riz d'hivernage 1987-1988
Production $levée
Récoltes et Battages
Arrivée tardive
(6,5 T/$a)
't
manuels
de la main d'oeuvre
extérieure
TALEMENT SUR 4 MOIS DES RECOLTES-BATTAGES
i
(21-11-87 - 23-03-88)
1(6-0'7-88 - 29-07-88)1
Battage mécanisé
Peu de superficies'
en double culture
Préparation rapide
.
du sol
i”r]
espect global des dates buttoir de semis
Il ressort globalement (de ces observations un constat de mauvaise
gestion du calgndrier cultural dont les
conséquences auraient
pu être
aggravées en cas de pluies précoces. Citons notamment:
. les risques, d'échec de la double culture, compromettant toute une
campagne ou limitant la part des superficies emblavées
. des baisses de productivité de l'une ou l'autre des cultures avec le
non respect des dates de semis
. la mauvaise !
qualité du paddy récolté tardivement, trop sec avec la
campagne d'hivernage, trop humide en contre saison chaude
(avec dans
ce dernier cks des chutes de 6 à 7 points de rendement à l'usinage).
4. Les résultalts de la riziculture de saison sèche chaude
/
4.1 Les problèbes techniques rencontrés
1
a. L'implantat!ion de la culture
-
)
L'offset,! et donc le semis, a été réalisé tardivement par rapport
à l'optimum prkconisé (15 au 30 février). Le non travail du sol a été
peu usité
(13kZ des superficies emblavées) et relève d'un choix essen-
tiellement économique. Les dates de semis, étalées du 12 au 19 mars,
sont en
effet/ dépendantes
de la durée de mise en eau du périmètre, en
général beaucoup plus longue que la préparation du sol proprement dite.

7
Les doses appliquées sont proches en moyenne de la densité
préconisée (127 kg/ha) et peu variables (cf. figure 3). La réussite du
semis est néanmoins faible en terme de pieds levés (cf.
infra) mais ce
problème est gé/néral à ce mode d'implantation.
Trois variétés ont été
choisies par les paysans: IKP sur la
majorité des superficies (72%),
IR97-84 (14%) et JAYA (également 14%
mais chez
un seul paysan). Ce dernier choix peut paraitre risquer; il
relève d'une dqmarche clairement expérimentale.
Toutes les parcelles ont été gardées du semis à la première remise
en eau
afin de limiter les dégâts causés par diverses espèces d'échas-
siers. En contde saison chaude ce problème est constant aux deux
extrémités du
cycle,, la pression aviaire augmentant avec la limitation
des ressources ialimentaires.
b. la lutte contre les adventices
Alors qu'en hivernage les parcelles de
l'aménagement suivi
présentent uné propreté remarquable,
témoin d'une bonne maftrise de
l'enherbement et des techniques de désherbage, la campagne de contre
saison chaude s'est caractérisée par:
. un fort;pourcentage de superficies non désherbées (27%)
. aucun achat de produits
"neufs"
mais l'utilisation de vieux
stocks de weedone et propanil à l'efficacité relative, épandus à
de faibles doses (0,8 l/ha)
même
en couverture, et parfois
inadaptdes aux adventices présentes
. des interventions réalisées tardivement, le plus souvent après
les épandages d'engrais,
les paysans attendant d'éventuelles
fournitures de propanil
A l'origine de cette situation l'évolution des circuits d'approvi-
sionnement et
de crédit:
le désengagement
de la SAED est devenu
effectif au cours de cette
campagne,
alors que les relations entre
organisations paysannes,
CNCA et fournisseurs n'étaient pas clairement
établies.
Faute d'une programmation suffisante de la campagne les paysans
ont
été
tenus de
trouver
un fournisseur privé et de payer leurs
intrants au comptant, montrant
ainsi une
capacité d'initiative
et de
trésorerie significative en l'absence de tout encadrement de l'approvi-
sionnement.
Dans ce processus le rôle des Sections Villageoises s'est limité
au regroupement des besoins et des
sommes correspondantes, puis à la
commande auprès d'un commerçant de la place. Ce circuit a relativement
bien fonctionné pour les engrais (cf. infra) mais s'est heurté à
l'absence de propanil sur le marché.
Fort heureusement le riz a peu souffert de cette situation
défavorable, le niveau d'infestation des adventices restant en général
relativement bas. On peut y voir le résultat de la maitrise inter-
annuelle de
ljenherbement sur ces parcelles, mais sans doute également
un développement moins rapide
des mauvaises herbes en saison sèche
chaude (JAMIN,! 1986).

Figure 3
-
-
Distributipn des modalités de conduite du semis (dose)
Diawar
c l
et dei la Fertilisation (dates et doses)
Thil ène
unll
?Parce1 les
Parcelles
arcel les
t
6
5
4
3
2
1
0 m
00000~
2 0 0 0
CU o--t UT sfl
u-l “2 b $
c-l.?.+---
a : Cose de semis (kg /ha)
b : &e de 18-46-O (kg/ha)
C
: Dose totale d'urée (kg/ha
Jarcelles
arcelles
arcel les
4
kgha
'kg/ha
00
0
0
<oa
0 CU
S8i2Ds:
-M-,-l
d4L-d
: Oose du ler opport d'urée
e : Dose du 2nd apport d'urée
f : Dose des 3ème et 4ème apports d'urée
Parcelles
+Parce1 les
4
3
2
1
0
JAS
IlJAS
OlA7
W I -
: Dose totale d'azote (kg/ha)
h : Intervalle semis - 2nd
i : Intervalle semis - ler apport d'urée
apport d'ur&
nombre d'apports 2
.A
..,
. Diauar
.
:......
.
. .
d'urée
r
* Thilène
3
.
..* . . .
4
. *
1
I
I i t
1
t
0
1 0
’ 20
3 0
40
5 0
60
70
. % N au ler apport / N total

9
c. La fertilishtion
L'analyse! du calendrier cultural et de la figure 3 soulignent
globalement unb mauvaise maitrise de la fertilisation, particulièrement
azotée:
/
la fumure dei.fond est toujours absente, les engrais étant parvenus au
village le 30 mars, soit 15 jours après
les semis.
En relation'avec
les températbres de mars -avril, cet épandage tardif de 18-46-O aurait
favorisé le développement d'algues en surface, pouvant dans certains
cas (zones
basses) gênées
la croissance des plantules encore immer-
gées. Ce phébomène n'est pas observé en hivernage.
les doses to/tales,d'urée sont élevées
(230 kg/ha en moyenne) et
dépassent lajrgement
la dose recommandée avec une forte variabilité
inter-parcelilaire.
le premier abport d'urée est effectué trop précocement par rapport au
développemenit du riz. Or en moyenne 45% de l'azote total a été
apporté à cejtte date (20 jours après semis).
le second adport d'urée est trop tardif compte tenu des modalités du
premier (55 Ijours après semis), la plupart des parcelles montrant des
signes de jdunissement à cette date.
/
/
l'épandage manuel à la volée est souvent hétérogène, particulièrement
s'il est
rqalisé par
grand vent.
Il en résulte des zones carencées
nécessitant ;un
apport
complémentaire
(cas des troisièmes apports
observés). /
Ce mauva$s calage des apports azotés par rapport aux besoins de la
plante est à $approcher
des modifications du cycle du riz en saison
sèche chaude,
modifications encore peu maîtrisées par les producteurs.
En effet les températures fraiches de mars entrainent un rallongement
de la phase {égatative de 15 à 20 jours et donc un décalage de l'appa-
rition des diqférents stades par rapport au cycle d'hivernage.
Au total on observe une valorisation très variable de l'azote
total apportq (figure 477 ';:;re
difficile à expliquer dans l'état
actuel de noq
.
connaissances
. Mais ces différences auront une
incidence not4ble
sur la diversité des
résultats économiques obtenus
(cf. infra).
d. L'évacuation des productions
-
/
Ce probldme nous ramène à celui du calendrier cultural. On notera
toutefois: '
. le gardiennage généralisé des parcelles depuis l'épiaison (5 au 15
juin) jusquwà la coupe. Cette opération mobilise une à deux personnes
en permanence,
le plus souvent des enfants.
Son efficacité est
difficile àjévaluer en l'absence de comptage des populations aviaires
pendant cette période. Nos
estimations donnent des pertes moyennes
s'élèvant à 5% de la production, soit un taux relativement faible.
(1) Une analy$e des relations entre rendement, composantes du rendement
et techniques 'culturales sera menée ultérieurement à partir des données
agronomiques
elevées au cours de cette campagne.
t

10
. la nécessité'd'une synchronisation des récoltes
et battages
au sein
d'un même
énagement, échelle
à laquelle
se décide la mise en eau
pour la cuit re suivante. Ceci suppose:
. des SO utions collectives aux problèmes
soulevés
car
des
récolte$
rapides
mais isolées n'ont pas réellement d'intérêt.
re un paysan très en retard peut bloquer l'ensemble d'un
. l'utili$ation de variétés de même cycle
!
Concrètem@t les paysans de Diawar ont effectué les récoltes
manuellement m is loué deux batteuses pour
accélerer l'évacuation des
productions.
t 'entraide au
sein de chaque groupement a été générale
alors qu'elle est pratiquement absente pour le riz d'hivernage.
i
Cette adahtation rapide aux conditions particulières de la contre
saison chaude aura permis la réalisation effective de la double culture
sur ces parce1 es. Mais les humidités au battage
(20% en moyenne) et
des poids de 1000 grains plutôt faibles, notamment pour JAYA, témoi-
gnent d‘une rébolte effectuée tout juste ou avant maturité physiolo-
gique.
,
Le tableau suivant donne les rendements obtenus globalement et par
variété (résultats à 14% d'humidité):
IKP
IR97
JAYA
Ens.
n
26
6
3
35
moy.
(T/ha)j
3,5
2,4
495
334
cv
(X)
:
31
33
33
34
mini (T/ha)l
135
132
298
192
maxi (T/ha):
6,1
394
536
631
Les résulbats obtenus sont très moyens:
le différentiel avec
l'hivernage 1 87 s'élève à 2,8 T/ha sur les mêmes sous-parcelles
(figure 5), a$ une variabilité beaucoup plus grande.
Néanmoins les maxima observés laissent supposer
des marges
possibles de
rogrès élevées. Ces résultats viennent donc confirmer la
nécessaire ada t tation des itinéraires techniques à ce cycle particu-
lier, pour une'meilleure rentabilisation des investissements effectués.
La struct're
de l'échantillon permet difficilement de tirer des
conclusions su ii le plan variétal. IR97-84 parait cependant s'être mal
comportée,
albrs que JAYA présente un cycle trop long pour être
réellement con&eillé, particulièrement avec des semis tardifs.

1 1
Figure 4
_---
Variations du rendement avec l'apport total d'azote
a T/ha
A
*
A
\\
.
.
A Jaya
.
/
.
\\ .
* IKP
.
+ iR 97-84
/
.
.
+
+
.
A
- courbe enveloppe (IKP)
.
1 L
1
100
120
140
160
180
I
200
*
@dha
40 60
~
Azote total
Figure 5
-~
Evolution
des rendements de l'hivernage 1987 à 1 Ô saison sèche chaude 1988
T/ha
Hiv 87
ssc 88
.
Jaya
IKP
A
Jaya
IR 97-84
.
Jaya
Jaya
0
IKP
IKP
A
IET
IKP
.
*.
0
IR 97-84
IR 97-84
A’
.
a
A0
.
4
/
'*- T/ha
4
5 6 7 8
endeeent en hiv.87-88 (14%)
- - - -

12
4.3 Les résultalts économiques
i
La diversiité des itinéraires techniques et rendements observés
nous a amenes: à
structurer
notre
échantillon selon 9 types, ainsi
définis:
j
Type
Préparatkon
Dépenses
Type de récolte
Rendement n
du soq
en engrais
et battage (*>
(T/ha)
--------------
i-------------------““‘-“““““‘-------------------------------
A
non !
< 20000 F/ha
B
394
2
Bl
non
> 20000 F/ha
B
2,7
2
B2
non i
> 20000 F/ha
B
597
1
Cl
oui'
; 20000 F/ha
B
296
5
c2
o u i
< 20000 F/ha
B
397
4
Dl
oui :
> 20000 F/ha
B
2,s
5
D2
oui 1
> 20000 F/ha
B
493
9
El
oui
> 20000 F/ha
MB
3,O
1
E2
oui !
> 20000 F/ha
MB
5,6
2
----------""t""'""""'"""'-""--------------------------
(*) B: coupe m nuelle et battage mécanisé
MB:
ai
récolte ;à la moissonneuse-batteuse
Les perfoqmances économiques de ces différents types sont présen-
tées à la figure 6, les moyennes générales étant les suivantes (1):
. Offset
: (22000
. Irrigation: 141000
. Semis
: [llOOO
. Herbicides: j 2000
. Engrais
: j21000
. Récolte
mécanisée :
i 79000
. Battage
,
mécanisé : ! 29000
. Vannage : / 7000
. Transport :
des sacs : 4000
Produit (F/ha): 280000
. Total
: 435000
Revenu (F/ha) : 145000
Charges/Produit: 51%
De l'examgn de ces différents résultats il ressort que:
. Il n'existe jpas de relation directe
entre rendement et montant des
charges du fait à la fois de leur structure
et des mécanismes
d'élaboratio$ du rendement.
/
ont été calculées sur les
cas non
nuls, en tenant
réelles cultivées.

Figur$ 6 :
Résultats économiques par type de parcelle
13
a. Charges
1000 F
200
F/ha
150
1 Of
5
Type
0
Offset
q
ooo
Herbicide
q.:.'. '_ Semenc 5
cl Eau
Engraj
El Réco te - Post récolte
b. Rendea -lt
-
d. Charges/Produit
-
A
Bl
82
Cl C2
Dl
D2l-n
1

El E2
50
,100o F
c. Revenu
-
-
Flha)
40
30
20
,eIlll
A
Bl
82 Cl c2
n 101110
Dl 02
El
E2
A
Bl
B2
3 1
02
E
E2

14
Les charges peuvent en effet se répartir en trois grands types:
/
.
des charg s forfaitaires, identiques pour tous les attributaires,
à savoir 1la préparation du sol (15% du total) et l'irrigation (30%
du total); Les modalités de gestion
de l'eau sur l'aménagement
SAED font' que ce facteur peut
être considéré comme non limitant
pour la glande majorité des paysans.
.
des charg's proportionnelles au rendement, à savoir la récolte-
battage. $ Iles représentent en moyenne 30% du total.
.
des charges
variables,
sous la responsabilité technique de
l'attribulaire: ce sont les semences (10% du total), les engrais
(15%) et les herbicides (négligeable pour la campagne considérée).
Tout en ne représentant que 25% des charges totales, ces derniè-
res, bien martkisées, peuvent modifier significativement les rende-
ments, en
in eraction
toutefois avec les états du milieu (salinité,
planage, ferti ité du sol, adventices).
1
. les variations du revenu
sont donc essentiellement imputables aux
variations d rendement
E
. le ratio chakges/produit est élevé dans la plupart des cas
b
Seul le Type B2
est en dessous du seuil de 30% considéré par les
économistes comme limite à l'incitation des paysans pour
le choix d'un
système de culkure.
Or les
c arges totales
sont ici diminuées par l'absence d'herbi-
P
cides et des rendements plutôt
faibles., Cette situation montre donc
l'importance d"une amélioration de la productivité pour les campagnes à
venir.
. le revenu pab attributaire est très variable:
i
; moyenne
cv
mini
maxi
(FI
w
(F)
(F)
;
199000
89
19700
613800
Il dépend' à la fois de la superficie cultivée et du rendement
moyen 0btenu.l
Le meilleur résultat
correspond à la prise de risque
maximum
(JAYA sur une grande superficie), mais généralisée cette
situation auralit
sans doute
conduit à l'échec de la double culture au
niveau du groupement.
5. Conclusion Ct propositions
t
Globalement la superficie cultivée en double culture à Diawar sur
les deux aménbgements SAED
de Boundoum Nord et Est avoisine 25% de la
surface totale! disponible. Ce taux est
encore faible et son augmenta-
tion suppose l/a participation active des producteurs.
Conformé i nt
à leurs stratégies, leur adhésion passe par une
T
diminution des! risques
encourus, et notamment une amélioration des
résultats en s pison sèche chaude.
L'analyse1 des comportements pendant la campagne à venir nous
donnera une idiée précise des leçons tirées par les paysans de cette

15
première expérkence à grande
échelle. D'ores et déjà certaines recom-
mendations et
ropositions peuvent être faites à la suite du diagnostic
effectué. Nous c) aborderons trois points qui viennent compléter l'exposé
de M.NDIAYE etlles
recommendations de J.Y.JAMIN (1986): la gestion
foncière des ,aménagements,
la gestion du temps et l'adaptation des
techniques culturales.
5.1 La gestion1 foncière des aménagements
/
Les probl&mes soulevés par la double culture
suppose
une plus
grande souplesbe dans la ge,stion du foncier. Les améliorations possi-
bles passent phr une Concepti(on différente des aménagements. Nous avons
déjà mentionnk l'intérêt que présenteraient des pistes d'accès aux
parcelles plus[nombreuses et des aires de battage.
Mais ne pburrait-on pas s'inspirer dans certains cas de l'expé-
rience menée
hu Projet Retail (Office du Niger - Mali) où deux soles
ont été prévueb dans
l'aménagement,
l'une de simple et l'autre de
double culture?
Lors de la répartition des parcelles chaque paysan
choisit la park de
sa superficie qu'il désire cultivée en double
culture, dans j
un intervalle allant de
10 à 100% (LE GAL et NDIAYE,
1988).
Ce schéma1 a l'avantage de permettre une meilleure répartition des
risques, d'évkter une
dispersion des parcelles cultivées en double
culture et de mieux prendre en compte les
contraintes techniques liées
à cette
succe! sion. A son détriment il suppose une rigidité du taux
d'intensité !
CU: turale à la fois global et par paysan. Mais des adapta-
tions pourraiebt sans doute être trouvées.
5.2 La gestion1 du temps
!
Savoir géker le temps est un élément fondamental pour la réussite
de la double c, lture.
t
Elle suppose d'abord une
programmation étroite
des activités,'
impliquant plusieurs
acteurs (organisations paysannes,
SAED, CNCA, fobrnisseurs privés) afin d'assurer à temps l'octroi des
crédits de C/ampagne,
l'approvisionnement en intrants, la réalisation
des préparatiops du sol et des mises en eau.
j
Cet aspe/ct
organisationnel est
primordial pour l'application
correcte
des techniques culturales conseillées et le respect du
calendrier cul/tural optimal.
/
Ce dernier point suppose également la levée des goulots d'étran-
glement obserdés en améliorant deux aspects:
. le ressierrement des récoltes et battages sur les deux cycles de
culture.
Avec de fiortes productions et un taux d'intensité cultural élevé
le passage
à !la mécanisation parait inévitable. Mais les questions qui
se posent sont nombreuses: quel type de matériel (moissonneuse-batteuse
ou batteuse), !quel type de gestion (privée ou paysanne), à quel coût?
/
Une pr ' ière enquête menée par le Programme "Systèmes de Produc-
tion" de 1'1s ik a permis d'éclairer certaines composantes
de la situa-
tion actuelle ' (LE GAL, 1988). Une part importante du Programme "Machi-
nisme Agricole!" sera également consacrée à ces problèmes.
b
Mais ij convient de souligner les
initiatives déjà prises par
des organisataons paysannes ou des entrepreneurs privés dans l'achat de

matériels,
sans/ que l'incidence des
investissements réalisés soit
toujours bien
Appréhendée:
la création d'une Cellule d'information en
matière de machdnisme agrico%?apparait de plus en plus urgente.
. la diverdification des modalités de préparation du sol
/
Des retardd dans la mise en place du
riz d'hivernage pourraient
amener les
pay 'ans à travailler les terres en humide ou en boue. D'où
la nécessité d' dapter les tracteurs et le matériel utilisés à ces
1
conditions de milieu: ce dqmaine demeure encore largement du ressort de
la Recherche et; sera pris en charge par le Programme "Machinisme
Agricole".
Enfin 'le /non-travail du sol demeure une solution, notamment
lorsqu'aucun maqériel n'est disponible à temps. Il suppose cependant
certaines précavtions exposées par ailleurs (NDIAYE, 1988).
j
5.3 L'adaptation des techniques culturales
La généraltsation de la double culture va poser certains problèmes
encore mal perçqs, tels que l'évolution des adventices et de
la ferti-
lité des sols. qa Recherche aura donc un rôle important à jouer dans la
prise en comptejde ces aspects à moyen et long terme.
En matièreide fertilisation azotée les observations faites en 1988
montrent
la n&essité
de mieux valoriser les apports effectués en
saison sèche chede. Ceci passe notamment par leur meilleur calage avec
la croissance ;de la plante::
dans ce cas pourrait-on demander aux
conseillers agricoles d'effectuer avec les paysans,
au cours
de leurs
tournées de
tetrain, un suivi des stades du riz du tallage à l'épiai-
son?
. I
Par ailleyrs
les hétérogénéités
d'épandage plaident pour un
jalonnement des; grandes parcelles (0,5 ha et plus) en cours d'opérz
tion. Le temps
e travail seraitans doute plus long mais permettrait
dans certains
+as d'éviter un passage supplémentaire ou de laisser des
zones carencéesi
En l'absen&e d'informations complémentaires il parait préférable
d'éviter les apports de 18-46-Q en couverture pour ne pas favoriser le
développement dtalgues en surface. Si ce problème venait à s'étendre il
conviendrait de' prévoir des
algicides dans
les intrants proposés aux
paysans.
/
!
Enfin l'ad ptation des fumures à la double culture en liaison avec
la dynamique bes différents éléments nutritifs, reste à préciser et
fera l'objet d'bn programme de recherche particulier. Le Programme
Système a vou‘u amorcer la réflexion en mettant en place durant
l'hivernage
B"
198 , en collaboration avec les paysans de Diawar, une
expérimentation "'fertilisation azotée et double culture".
i
Terminons par un problème dont l'incidence ira en grandissant avec
la double culture: les mélanges variétaux.
A Diawar la plupart des
parcelles
Cult/ivées en double culture ont reçu une succession IKP-
JAYA: elles pré'entaient toute,s durant l'hivernage
1988 un taux de
mélange élevé, pe 10 à 20%.
I
Une pré-
gation accomp.agnée d'un herbicide total ou d'un labour
étant exclue
des raisons tant économiques que techniques ( calen-
drier trop
é> >
il convient
de réfléchir avec les paysans sur
l'intérêt de
TTSifier les variétés.
,

!
1
17
/
/
,
/
l
Signalons ià ce propos qu'un aménagement divisé en deux soles
permettrait d'ktiliser des variétés de cycle différent en simple et
double culture.;!1
-------------
:./
Bibliographie
JAMIN J.Y., 1946. La double culture
du riz dans la valléedu fleuve
Sénégal: mythe
ou réalité. Communication présentés au IIIème Séminaire
DSA "Aménageme ts Hydro-agricoles et
Systèmes de Production". Mont-
pellier.
16-1 il
Décembre 1986.
Cahiers de la Recherche-développement
n"12.
/
LE GAL P.Y., 1;88. Situation et problématiques de la récolte et post-
récolte du riz dans le Delta du fleuve Sénégal. ISRA.
1
LE GAI, P.Y., dDIAYE M., 1988.
Du fleuve Sénégal à l'Office du Niger:
confrontation
t apports d'une double approche
(rapport de mission au
Projet retail
u 23-03 au l-04-1988). ISRA.
NDIAYE M.,
19 8. Note sur le
non travail du sol en riziculture irri-
guée. ISRA.