PROSPECTION DE COTONNIERS SUBSPONTANES AU SENEGAL ET...
PROSPECTION DE COTONNIERS SUBSPONTANES
AU SENEGAL ET EN GAMBIE. IDEN'I'IFICATION
DE QUATRE TYPES DE COTONNIERS
A. M. BEYE
Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA)
BP. 176 - Tambacounda, SENEGAL.
RESUME
Toute sélection commence d'abord par la connaissa,nce des ressour-
ces génétiques locales. C'est dans cette optique (et dans le but
d'enrichir la collection des variétés introduites) que l'équipe
coton ISRA a organisé en 1984/1985 la collecte de cotonniers
subspontanés à travers le Sénégal et la Gambie.
La caractérisation de ce matériel a permis d'identifier quatre
types de cotonniers : Gossypium barbadense L., Gossypium bar-
badense
var. brasiziense, Gossypium hirsutum var. punctatum et
Gossypium herbaceum var. aceri,foZium. Ces cotonniers présentent
en général des qualités agronomiques et technologiques faibles
ce qui fait qu'il est difficile de prévoir leur utilisation
dans les programmes de sélection classique. Cependant, ils
constituent d'importants réservoirs de recombinaisons de gènes
notamments ceux qui leur confèrent leurs facultés d'adaptation
(sécheresse).
-----_----_-__--__-------------------------------~-------------
MOTS CLES : Gossypium, accession, subspontané, adaptation
INTRODUCTION
Le cotonnier, connu comme une plante pérenne, est cultivé annuel-
lement dans plus de 60 pays d'Europe (au Sud), d'Asie, d'Afrique,
d'Amérique et d'Australie. De nos jours, plus de 75 produits sont
fabriqués à partir de la fibre de coton, de ses graines et capsules
et de sa tige. On peut citer parmi ceux-ci : les fils, les tissus
l'huile,
la farine, les tourteaux, le savon, la glycérine, la
cellulose, les courroies, la peinture, le papier, l'alcool, etc...
Au Sénégal le coton est utilisé principalement dans l'industrie
textile et les huileries et pour l'alimentation du bétail. On
comprend donc aisément l'importance qu'il revêt pour l'économie du
pays.
Le cotonnier est cultivé au Sénégal depuis la plus haute anti-
quité (Chevalier, 1936) pour confectionner des bonnets, des hamacs
ou des tricots.
A l'heure actuelle les cotonniers anciennement cultivés sont
maintenus dans les champs de case pour un tissage artisanal et
pour lutter contre certaines maladies.
MATERIEL ET METHODE
Deux missions de prospection avaient été organisées afin de loca-
liser et ensuite collecter des échantillons de cotonniers subspontanés.

*Lors de la première mission (octobre 19841, il s'agissait de recueillir
le maximum de renseignements auprès des paysans et de voir sur le terrain
ce que pouvaient représenter ces cotonniers à partir des, critères suivants :
l'allure générale de la plante (taille, hauteur de fixation de la première
branche fructifère, propo tion de branches fructifères et végétatives),
la forme des feuilles, la présence de bactériose, la biologie florale, etc...
La deuxième mission
Janvier 1985) a été celle de la collecte du
coton-graine à partir des plants identifiés lors de notre premier passage.
Par la suite ces échantil ons ont été égrenés puis délintés et conservés
pour être semés dès la campagne prochaine avec un espacement de 1 m entre
les lignes et 0,4 m entre les poquets.
L'étude de ce matériel a été menée en 1985 sur 48 échantillons et en
1986 sur les 20 qui présentaient des différences morphologiques. Les
paramètres suivis étaient : (cf. Vavilov, 1935)
* au niveau de la plante - le port(monopidia1, sympodial), la hauteur des
plants, la hauteur de fixation de la première
sympode,
la précocité (50 % de floraison, 50 %
de maturité), la sensibilité photopériodique.
* au niveau de la tige
- la couleur, le rapport branches fructifères/
branches végétatives, le type de formation des
branches.
* au niveau des racines
- le type (Ancien Monde, Nouveau Monde), la lon-
gueur des racines.
* au niveau des feuilles - lacouleur, la forme, la pubescence, la présence
de glandes à gossypol, les lobes, la présence de
teinte anthocyanique.
* au niveau des fleurs
- la position et l'angle des bractées, la couleur
des pétales, la présence de macule et de nec-
taires extrafloraux.
* au niveau des capsules - la taille et la forme des capsules et des graines,
la présence de soie, d'acumen.
Pour ce qui est de la fibre les analyses technologiques ont éte faites
en 19E6 sur les 20 échantillons dont les plantes présentaient des diffe-
rentes sur le plandu phénotype au laboratoire de technologie de la fibre
de 1'IRCT de Montpellier.
RESULTATS
1
Le matériel étudié est constitué de 20 échantillons appartenant à
4 types de cotonniers : Gossypium barbadense L., Gossypium barbadense var.
brasilense, Gossypium hirsitum var. punctatum, Gossypium herbaceum var.
acerifolium.
1) Gossypium barbadense
---- ---------------
(figure no 1)
Description
: Plante sympodique, feuilles incisées, corolle d'un
beau jaune d'or avec tache pourpre ; filets courts plus longs au milieu de
la colonne. Capsules ovales composées généralement de 3 valves. Surface
de la capsule visiblement perforée de petites dépressions, extrémité
colorée en violet. Graines petites, libres et nues mais à toupet. Fibre
courte et grossière. Rendement à l'égrenage faible.

-Coloration
A. feuille grandeur nature
6. branchei’fructifbre s e t e r m i n a n t
par
2 capsules.
C. port.
Figure no 1

Particularités biologiques : s'adapte à la sécheresse grâce à
son enracinement profond. Les bractées forment un angle de 90° avec la
capsule. Elles se dessèchent et tombent à maturité.
Origine
: Nord de l'Amérique du Sud, d'où elle a été introduite
pendant l'esclavage sur les côtes d'Afrique. de l'ouest..
Répartition géographique : Gambie, dans les forêts de Farafénié.
Handicaps :
-
-
Hauteur de fixation de la lère sympode élevée.
Nombre de branches fructifères faible par rapport au nombre de branches
végétatives. Poids moyen capsulaire et "Seed Index" faibles.
Les écarts par rapport au témoin L 299-10-75 sont les suivants :
(tableau na 1)
Port
arbustif/élancé
Hauteur (cm)
120 soit - 20
Hauteur fixation lère sympode (cm)
55 soit + 37
Nombre branches fructifères
7 soit -
5
.Nombre branches végétatives
20 soit + 17
Pilosité
0 contre
2
Bactériose
+ contre ++
Cycle
tardif
Productivité (g/plant)
32 soit - 68 %
Poids moyen capsulaire (g)
1.5 soit- 3.3
Seed Index (g)
5.2 soit - 3.1
Rendement à l'égrenage (% F)
29,9 soit - JO,3 %
Longueur 2,5 % SL(mm)
22,0 soit - 7,8
Uniformité (UR %)
51,5 soit + 4,l
Maturité (% FM)
84,6 soit + 4,3
Finesse (Hs)
271 soit
+ 46
Ténacité (g/tex)
19,5 soit - 2,2
Allongement (%)
8,4
soit + 4,5
2) Gossypium barbadense var. brasilense : (figure no2 )
------------------------------------
Description : Arbuste vivace, jeunes tiges et feuilles ordinai-
rement glabres. Feuilles lobées (5), très larges, palmatipartites.
Grandes fleurs avec tache pourpre à l'onglet du pétale (petal spot).
Bractées grossièrement dentées enveloppant la capsule. Capsules grandes
et allongées, poiniues à l'extrémité et atténuées à la base, surface
lisse de couleur vert foncé, brillante comme cirée. Graines d'une même
loge accolées entre elles par leurs faces latérales formant une masse
réniforme,
d'où son nom de "Kidney cotton" - elles sont duveteuses.
Anthères à déhiscense précoce ; filets courts plus longs au milieu de la
colonne
; pollen jaune crème foncé. Fibre courte, grossiere et pas
résistante.
Rendement à l'égrenage faible.
Particularités biologiques : reste vert pendant la saison
sèche (5 mois après la dernière pluie). Cycle tardif (début de maturité
300 jours après le semis). Cotonnier à enracinement profond.
Origine
: Bassin amazonien, d'où elle a dû être introduite au
Sénégal pendant le commerce des esclaves.
Répartition géographique : zone forestière d'Oussouye et à
Simbandy en Casamance.

5
androcée et pistil
~..----
5 hirsutum var. punctatum Schum et, Thon
bractéole
-
--
----...
sac:
-_
Pétale
pollinnique
br
_.-
pistil
-
-
G. herbaceum var. ac~rifolium
-_- -
.---
.
.--

..-.-
----.----.
.---_-
_. ._--
6
Handicaps: Hauteur de fixation de la lère sympode très élevee
(l,25 m au-dessus du collet). Précocité mauvaise. Fibre de qualité
médiocre. Plante assez bien attaquée par la bactériose.
Les écarts par rapport au témoin L 299- 10-75 sont Les suivants :
(tableau n' 2)
Port
arbustif/élancé
Hauteur (cm)
125 soit + 15
Hauteur fixation lère sympode (cm)
125 soit + 107
Nombre branches fructifères
15 soit + 3
Nombre branches végétatives
4 soit +
1
Pilosité
0 contre 2
Bactériose
+ contre ++
Cycle
très tardit'
Productivité (g/,plant)
55 soit - 43 3 %
Seed Index (g)
11.1 soit + 2.8
Rendement à l'égrenage (% F)
28.6 soit- 11.6 %
Longueur 2,5 % SL(mm)
28.0 soit - 1.8
Uniformité (UR %)
48.5 soit - 1.1
Maturité (% FM)
74.1 soit - 6.2
Finesse (Hs)
307 soit + 82
Ténacité (g/tex)
18?2 soit - 3.5
Allongement (Z)
7.4 soit + 2.5
3) Gossypium hirsitum var. puntatum Schum et Thon (figure no 3)
----------------------~-----~~~-------~-----~-
Description
: Plante vivace atteignant 2 m la première année
de culture. Branches ascendantes et nombreuses. Feuilles presque
glabres. Glandes rouges des tiges bien visibles. Fleurs ;jaune
pâle
jamais tachées de pourpre. Bractées grandes enveloppant presque
entièrement la capsule. Capsule vert pâle s'ouvrant ordinairement
à maturité, coton blanc ou brun et soyeux. Fibre courte. Rendement
à l'égrenage faible.(voir figure no 3)
Particularités biologiques : il présente, de remarquables
possibilités d'adaptation et se rencontre dans les situations les
plus diverses : au nord, là où la pluviométrie n'excède guère 200 mm/an
et au sud bien arrosé avec en moyenne 700 à 900 mm/an.
Origine ! Sud du Mexique presqu'île du Yucatan).
Répartition géographique : G. hirsitum var. puntatum Schum
et Thon. est présent un peu partout au Sénégal principalement dans les
zones arides.
Appellation locale
: Ndargau chez les ouoloffs et coroniba
chez les bambaras.
4) Gossypium herbaceum var. acerifolium i(figure ny 4)
---- ------_-----------------------
Description
: Arbuste vivace au port monopodial. Feuilles
minces avec lobes arrondis chevauchant les uns sur les autres, légère-
ment constrictées à la base. Tige, branches et feuilles densément
velues. Bractéoles - ovales acuminées avec 10 - 15 dents, s'ouvrant
largement. Fleurs jaune-vif avec présence de macule (rouge foncé) à
la base et de nectaires intrafloraux. Capsules petites et arrondies
s'ouvrant légèrement à maturité. Graines très petites presque aussi
larges que longues, nues ou légèrement velues. Rendement à l'égre-
'-
. ..-
.-A.
_.-

Caractéristiques des accessions de Gossypium birsuïbn var. pun&CftW et de.
- - - -
Gossypium herbaceum .var.
aceri otium
(Tableau no 3)
1
H a u t e u r

1 Nombre branches IProduct 1
1
Stelomètre
IL 299-10-75
I
140

!
1 2
]
3
I 100
1 40.2 1 4.8 1 8.3 1 29.8 i 47.4 1 21.7 1
4.9 j 80.3 i 225 '
G. punctatum
I Acc. Il-S-RL
157
'
1.6 ' 6.1
I
24.0
51.4
21.8 '
7.8
84.2
'
239
l
85
65
i
yy
I
I
14-S-RD
155
i
1.4
f 6.9
23.3
50.5
21.1 I
7.5
I
24.9
51.8
22.5
i 82.3 214 '
l7-S-RD
150
'
8 4
18
6.8
84.7
197
I
I
18-S-RD
157
1
62
j
22
25.0
54.5
23.7
8.0
I
113
23.3
50.2
20.6
I 84.3 183
19-S-RT
6.8
79.8
255
86
I
*O-S-RD
135
90
I
;;
I
24.6
49.2
21.3
7.3
*l-S-RT
I
I
130
' 24 1
22.0
54.7
20.2
7.9
30
22-S-RSS
I
22’4
I
I
145
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i
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.
24.2
49.6
20.4
5.7
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I
I
155
;
108
I
19.7
23.7
52.1
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6.1
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I
35-S-RCV
I
135
a
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i
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j 57
j
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I
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I
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24.6 I
6.1
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I
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I
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I
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I
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i
l
48-S-RSS
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1
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I
18.7
51.4
17.9 I
4.5
I
I 75.9
369
I
1 G. acerifolium~~
IAcc. OI-S-RF
1 126
1
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1
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l
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1
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I
1.6
1
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24.7
i
51.1
l 20.8 1
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I
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l
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I
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I
1 6
1
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-
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I
384
l
-
-

I
-
-
I
-
l
A - . . . - - - 1
l
-
1 - -L
-
-
-l
1- - - -
L
-

nage faible. Fibre courte et souvent grossière.(voir tableau no 3)
Particularités biologiques : C. herbaceum var. acerifoZium
s'adapte bien à la sécheresse. Ses racines s'enfoncent profondément dans
le sol, d'une part, mais s'étendent loin latéralement, d'autre part. En
outre, ses feuilles sont petites d'où une économie de l'eau par diminu-
tion de la transpiration. Elles chutent en saison sèche, laissant
apparaître beaucoup de petits bourgeons entre la tige et les branches
et entre les branches et les pétioles.
Ses graines (à téguments dures) peuvent rester longtemps
sur le sol sans perdre leur pouvoir germinatif. Elles sont légères et
nombreuses aux pieds des plants, ce qui facilitent leur propagation
par l'eau, le vent ou les animaux.
Origine
: Afrique Orientale et Centrale
Répartition géographique : Nord du Sénégal, Niayes, Sine Saloum.
Appellation locale : Moto.
DISCUSSION
Au Sénégal, toutes les formes rencontrées à l'état subspon-
tané sont des introductions des aires naturelles primitives d'Afrique
et d'Amérique. Nous citerons à titre d'exemple C. herbaceum L. cultivé
longtemps au Sénégal et qui fut supplanté par G. hirsutum var.
punctatum Schum. et Thon d'origine américaine dans la seconde moitié
du XVIIIème siècle. Adanson précise à ce propos que lors de son
voyage en 1750 G. herbaceum L. était l'espèce la plus cultivée au Sénégal.
D'après Chevalier (1930, 1936) 1 es formes diploïdes de cotonnier etaient
cultivées au Sénégal depuis la plus haute antiquité.
Le Sénégal n'est pas une zone de différenciation du cotonnier.
Il est plutôt une aire secondaire naturelle où certains cotonniers
des sections Archygossypium (diploïdes) et Neogossypium (tétraploides)
s'adaptent aisément.(Hutchinson et al, 1947)
On y rencontre entre autres (voir carte,; 3). 91
* dans'lles régions du Nord, du centre (Louga, Diourbel,
Kaolack, Thies) et le long de la côte.
- G. herbaceum var. acerifozium
- G. hirsutum var. punctatum Schum et Thon
* dans les régions du Sud (mieux arrosées)
- G. barbadense var. brasiziense
- G. barbadense
var. barbadense
Il y a, en outre, çà et là des Upland échappés des cultures
d'anciennes variétés sélectionnées telles que 1'Allen. Laissés à eux-
mêmes ils s'éteignent petit à petit.
L'introduction des cotonniers au Sénégal s'est faite à dif-
férentes époques suivant deux principaux courants :
- de l'Est vers l'Ouest pour les cotonniers du type G. hepba-
ceum L. Epoque probable - durant l'expansion arabe à travers l'Afrique

R é p a r t i t i o n des co+on’nier&
a u S6nkqal e t e n G a m b i e .
L E G E N D E ’
Ef
l 6. b a r b a d e n s e L.
FI
??* 6. barbadense var.bfasi/ iense
[#]Go herbaceum var,acerifo /ium
p-1 G. hirsutum v a r . p u n c t a t um
m..--

.lL1.
I
I
:
I
I ect t onnees

10
(VIIIème siècle et plus tard) ;
- de l'Ouest vers l'Est pour les cotonniers des types C. hir-
sutum L. et G. barbadense L. Epoques probables (XVème .- XIXème siècles)
pendant le commerce triangulaire entre l'Europe, 1Afrique et l'Améri-
que et pendant la traite des noirs.
La situation géographique du Sénégal (point de transition entre
l'Amérique et l'Asie) et son rôle historique pendant l'expansion arabe
et pendant l'esclavage en ont fait un foyer de cohabitation de plu-
sieurs Malvac&s qui y trouvent une certaine similitude avec les candi?
tions écologiques de leur aire d'origine. Ces cotonniers ont bien pu
s'adapter à l'évolution du milieu environnant grâce à une certaine
souplesse génétique ; ce qui est très important pour le sélectionneur.
En fait ils constituent des réservoirs de
caractères agronomiques et
technologiques très faibles si on les compare à ceux des variétés
Sélectionnées.
Néanmoins,il semble nécessaire de poursuivre leur étude.
Nous savons que dans certains pays tel que le Brésil des cotonniers
pérennes sont maintenus en culture. Dans le cas du Sénégal les coton-
niers rencontrés ne permettent pas d'envisager un programme pareil pour
des raisons citées plus haut. Seulement il serait intéressant d'é,tudier
ce problème en se penchant d'avantage sur le côté social plutôt qu'éco-
nomique. Ceci nous amène à la question de savoir ce qui au fond pousse
les paysans à conserver les semences de cotonniers pérennes malgré
l'existence de variétés sélectionnées. La réponse à celà réside dans
l'utilisation qu'ils en font. Aujourd'hui les cotonniers anciennement
cultivés sont maintenus dans les champs de case pour le tissage des
pagnes pour les cérémonies de mariage, de funérailles ou de circoncision
OU pour le traitement contre certaines formes de diarrhée, de rhumes,
de maux de coeur et de reins.
CONCLUSION
Les cotonniers subspontanés représentent un important capital
génétique en voie de disparition qui mérite d'être géré rationnel-
lement pendant qu'il est temps. Ils constituent des réservoirs de
recombinaisons de gènes auxquels aura à s'adresser le sélectionneur
en cas de nécessité. (Wouters, 1948, Bèye 1983)
i
En effet, et il faut bien le souligner, ces cotonniers présentent
de grandes facultés d'adaptation ,
de résistance aux conditions du
milieu environnant, aux maladies et aux déprédateurs. Il est donc
important de les maintenir dans toute leur variabilité.

11
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier Messieurs Sy A., Sarr S., Keita F. et
Diop M. (techniciens de 1'ISRA) pour l'intérêt qu'ils n'ont cessé
de manifester pour la caractérisation des cotonniers subspontanés
collectés au Sénégal et en Gambie.
Mes remerciements vont également à Monsieur Schwendinam J.
(généticien CIRAD) pour son aide à la correction de ce document.
SUMMARY

Every plant breeding programm firts begins with the study of
landraces - local genetic ressources. It is in this respect and
with the view to improve the selection of species that the
researchers of cotton product in ISRA organised in 1984/1985 the
collect of subspontaneous cotton germplasm throughout Senegal and
the Gambia.
The characterization of such material allowed to identify four
types of cotton plants : Gossypium barbadense L., Gossypium barba-
dense var. brasiliense, Gossypium hirsutum var. punctatum Schum and
Thon and Gossypium herbaceum var. acerifolium. These cotton plants
present in general low agronomie and tcchnologic qualities, SO that
it is difficult to foresee their utilization in classical plant
breeding programms. However,they constitute great reservs of gene
recombinnations particularly those which bestow upon them faculties
for adaptation (for example : draught).
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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son utilisation en sélection. Thèse Doctor of Ph. 1).
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.