M.MB/ID REPUBLI.QUE DU SENEGAL DELEGATION...
M.MB/ID
REPUBLI.QUE DU SENEGAL
DELEGATION GENERALE
PRIMATURE
A LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE
?
_ REUNION - ESSAIS MULTILOCAUX -
ETUDE DE L'INFLUENCE DE LA FUMURE ORGANIQUE
(FUFSIER) SUR LA PRODUCTION FOURRAGERE DU
PENNISETUM PEDICILLATUM‘
Clahaura MBODJ
t
M
A
I
1979
Centre National de Recherches Agronomiques
de Bambey
INSTITUT SENEGALAIS DE RECHERCHES AGRICOLES
(I.S.F!,A)

_
I
1 - INTRODUCTION
Les s o l s senégalais s o n t p a u v r e s e n matiere o r g a n i q u e (0,l :J
s o l d i o r ; Cl,8 à 1 $ s o l deck) e t d e s t r u c t u r e precaire.
L e u r e x p l o i t a -
tion Intensive exige un apport regulier de fumier ou toutes autres
s o u r c e s d e m a t i è r e o r g a n i q u e ( c o m p o s t - p a i l l e - e n g r a i s v e r t . . . ) p o u r
augmenter leur niveau de production sans provoquer leur dégradation.
C e t t e oxperimentation a p o u r o b j e t d’etudiar l a s p o t e n t i a l i t é s
fourragères du Pennisstum pedicellatum sous l’effet du fumier apporté
51 diffdrentes d o s e s .
L’intégration du bBtai1 dans l’exploitation est devenue une
option impérative mais dorrtl%bstacle majeur demeure le disponible fourra-
ger au niveau de la forme, En effet la .t&dentarisation
du cheptel pendant
t o u t e l ’ a n n é e n é c e s s i t e l ’ a c c r o i s s e m e n t d e s potentialites f o u r r a g e r e s .
Pour ce faire, deux moyens sont à conjuguer :
- l ’ i n t r o d u c t i o n d e s p a r c e l l e s f o u r r a g è r e s d a n s 1’3sso-
lement ;
- l a m i s e e n s t o c k d e s s o u s p r o d u i t s d e r é c o l t e .
Si pour le second on assiste 51 des débuts prometteurs, l’opé-
r a t i o n i n t e r v e n a n t a p r è s l a periode d e p l e i n e a c t i v i t é , l a p r e m i e r q u a n t
à lui connait moins de succès car constitue une activité supplémentaire
à d e s m o m e n t s o ù l ’ a g r i c u l t e u r e s t trk s o l l i c i t é . A j o u t e r à c e t t e dif-
ficulte l a n o n m o t i v a t i o n f i n a n c i è r e j i l f a u t e n e f f e t q u e l e p r o d u c t e u r
animal soit encouragé dans ces activités par une politique incitative en
matiere d’elevage : credit d u b é t a i l , o r g a n i s a t i o n d e s m a r c h e s .
I I - TECHNI4UE ET METHODE
Le dispositif expérimental est le bloc de Fisher avec quatre
( 4 ) t r a i t e m e n t s s u r s i x ( 6 ) r é p é t i t i o n s :
. 00 T/ha d e m a t i è r e seche ( m . s ) d e f u m i e r
. 10
- 1’ -
- ‘1 -
I
* 2 0 T/ha
-11 -
-“-
E n 1977/78 l ’ e s s a i a Bte r e p r i s e t complétii 21 6 t r a i t e m e n t s
avec les apports de 30 et 40 T/ha,
compte tenu des observation8 faites
l e s anndes a n t é r i e u r e s .
Le semis s’est fait manuellement, en humide,avec un ecartement
d e 0,5Omx Cl,50 m .

2
Le Pennisetum pedicellatum (ecotype maroua P 63) a éte cultivé
durant deux campagnes consecutives sur les memes parcelles.
La fumure minerale appliquée, en plus du fumier,est la 8 - 10 -
27 à raison de 150 kg/ha.
Observations :
Au cours de l'expérimentation, les observations ont porté sur :
- la densite de levée ;
- le développement vegétatif ;
- la production fourragère.
Resultats et discussion :
-
-
Tableau 1 - Production (T/ha) do matière verte et de
matiere sèche.
_II
WI
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1
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-!
0
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10
!
20
!
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I
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a
le Annee I
67,500
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63,825
!
67,350
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!M.lJ
fj---------- ------.._! .w-_________m.-_ I-m,-. --_-_--s. es!--w---m-...-----!
38,640
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---------v..,------- --------------
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P
2e Année !
3,740
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4,075
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!Différence entre année !
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ia 49
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I
t*1 14
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,I et année II
41
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1
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10
!
f
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L'écotype Maroua P 63 présente une leveo lente et echelonnie
pour tous les traitements. On n'observe cependant pas de difference
significative entre traitements du point de vue pourcentage de poquets
leves,
le niveau de fumure organique n'ayant pas eu d'influente sur 10
pouvoir germinatif de l'espbce et dans les conditions de l*expérimenta-
tion,
Du point de vue de la production fourragÈre, les traitements
ne montrent pas de diffërences marquées entre eux en lere annG& d'épan-
dage 19?5/76. Le niveau de
production est satisfaisant, la pluviosité
bonna (1015,8 mm). En deuxième année, 1976/77, avec un hivernage tardif
et une pluviométrie deficitaire (706 mm), on enregistre des productions
plus faibles, la technique d'exploitation des parcelles ayant Qté la
meme qu'en Premiere annee (Ière coupe B 60 j. après semis, 28me coupe
45 j. apres la I&re), Si du point de vue statistique les traitements
n'offrent point de différences significatives, an constate un accrois-
sement de la production de C1.S de 18 $ entre les niveaux 10 T et 20 T
et de 9 $ entre les niveaux 0 et 10 T.

3
E n c o m p a r a n t l e s p r o d u c t i o n s e n m a t i è r e stche d e s mornes
t r a i t e m e n t s a u c o u r s d e s d e u x a n n é e s , on remarque que la différence
décrort quand le niveau de fumuro augmente (tableau 1). Ceci laisse
supposer que :
I"/ les offets du fumier, la Ihre année d’épandage sont moins
marqués qu’en 2eme année ;
2O/ le fumier marque mieux l o r s q u ’ o n s e s i t u e à d e s n i v e a u x
Bloves d'apport.
C’est ainsi qu’il nous a paru utile de reprendre l'expérimen-
tation en 1977/78 en y incorporant deux niveaux supplémentaires de
f u m u r e , 3 0 T/ha e t 40 T/ha a f i n d e preciser jusqui q u e l n i v e a u l ’ a p p o r t
de fumier influence la production fourragere du Pennisetum pedicellatum
et comment Evoluent les rendements à mesure.quo le niveau des apports
augmente.
L'hivernage 77/78 a Bté plus défavorable que les campagnes
précédentes, pluviometrie de 515 mm, démarrage tres tardif (semis le
22 juillet ) ; a i n s i s e u l e u n e f a u c h e a p u &tre effectuée.
T a b l e a u 2 : Production fourragère (T/ha) du Pcnnisetum
p e d i c e l l a t u m Qcotype P 6 3 e t P 4 4 d a n s l e s
conditions de l'hivernage 77/78.
!-
!
!
I Production 1
Traitements
!
!
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!
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!
OT
ICJT
20T
30T
40T
!
1
!
!
!
P1.V !
!
!
-!
!
! P 63
!
33,875
32,875
44,325
43,560
54,190
!
!
!
!
!
!
!
I P 44
!
37,720
39,320
47,830
47,140
53,380
!
!
!
1
!
-!
-!
!
il.5 !
!
I- !
; P 44
!
7,430
8,195
9,090
8,250
8,540
;
!
-!
!
! P 63
1
4,740
4,930
6,205
5,880
7,590
!
!
!
1
-*
L’ecotype P 63 a réagi moins bien par rapport a la le annee
d ’ é p a n d a g e . Ça production reste du meme ordre quten 2eme annee pour
les niveaux O-1 0 T/ha de fumier. Pour les niveaux d'apport plus éleves
(superieur ou égal à 20 T/ha) on observe des productions plus importantes
e t q u i s o n t superieures à c e l l e s d u t é m o i n ( t a b l e a u 3 ) . A 4 0 T/ha de
fumier, la production de matière verte et de matière sèche augmenta ds 60 ;
par rapport au temoin. Autrement dit, d a n s l e s c o n d i t i o n s d e l'experimen-
tation, les apports de fumier supérieurs o u Bgaux à 2 0 T/ha entrainont
des productions fourragères significativement supérieures par rapport
au temoin pour l'écotype P 63,

Tableau 3 : Ecart de productions fourragères entre
le témoin et les autres traitements
(1977/78)
Plati&re v e r t e
-.
!
!
-
!
!
P 63
!
!
!
P 44
!
-
-
I
jAbsolu (T/ha)i
cf
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!
P
:Absolu (T/ha)f
$
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1
.1-"----
S
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i
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-1
, 0 10
!
1
!
093
196
.
.-
-
-
!
! *
4
!
! 0 -20
!
10,450
!
+ 30
!
4,250
!
+ 11
!
‘”
!
!
I
!
!
!
pJ-30
!
9,685
,
+ 28,6
!
9,440
j
+ 25
!
! 0 -40
1
2,845
!
+ 60
J
1,ll
1
+ 15
!
!
!
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!
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!
!
!
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!
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lIatigre seche
!
P 63
!
;Absolu (T/ha)i
!
-!
! 0
-
10
!
0,19
!
+
4
!
- 0,23
1
-
3
!
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!
!
!
I
!
! 0
-
20
!
1~46
!
+ 30,8
!
0,54
I
793
!
10
- 30
!
1,16
!
+ 24,5
!
0,82
!
+ 11
!
!
!
!
!
!
!
! O
-40
2,845
1 ,ll
!
!
+ 60
+ 15
!
!
!
!
!
!
!
I
!
Avec l'écotype P 44 on observe le méme phénomene, les nivoaux
0 et 10 T/ha étant significativement inférieurs aux autres, au seuil de
5 g. A ce méme
seuil,le traitement 40 T/ha s'est avéré supérieur a;1x
autres traitements du point de VUQ de la production de matière verte
(M.V), le fait étant moins net avec la matière sCche (P1.S). Ceci s’ex-
plique par le faible taux de matière seche du fourrage obtenu avec ce
traitement,
l’azote provenant de le min6ralieation du fumier ayant
favorisé un deweloppement végbtatif important des plantes. On a d’ail.leurs
observé que la teneur en f4.S des fourrages décroît quand le niveau d'apport
de
fumier augmente, elle passe de 19,7 $ a 16 76 de 0 a 40 T/ha.
L’accroissement de la production fourragère (Tableau 3) de
l'écotype P44 au delà de 20 T/ha est un phénomène régulier mais moins
intense qu'avec le P 63,
autrement dit,il semble que P 63 repond mieux
à l'apport azoté que le P 44 au delà de 20 T/ha de
fumier.

Tableau 4 : Composition du fumier Qpandu g/kg ms
quantités (en kg) de ces élements
apporteos par traitement.

- -
!
!
!
!
!
PJ
P
K
rJ15
!
!
!
!
C
!
!Composition
517 !
26,s
!
3,5i3
I
V,R3
!
265
!
!
!
!
!
I
!
!
P
2650
?
10
i
263
35
va,3
I
!
!
f
f
20 !
526
I
70
I
?96,6
1
5300
!
!
lw
!
1
30
;
705
, 105
294,V
!
7950
!
!
.
!
!
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40
I 1052
i 140
!
393,2
f
II3603
!
!
!
!
!
I
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Tableau z : Ecarts de production fourragere
entre 2 niveaux consecutifs
(1977/78 en $)
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-.-e-m
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1
I
Llatihre verte
!
!
Natière seche
!
.-w-e
"_
1
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0 - 10 ! - 0,3 $ ! i- 6 5
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t
3,5
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f
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!
I
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20
I
34,n
6,.7
!
!
25d3
I
10,7
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! 20 -
30
!
-
1,7
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- 5,2
I
-
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!
395
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30
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-
40 ,
10,6
!
692
!
2~~5
I
3,s
!
!
!
!
!
!
!
.- .-
En suivant les écarts de production enregistrds,
en 1977/78,
?Bre annae d'epandage,
entre deux niveaux consecutifs d’apport, on cons-
tate qu'ils sont plus Qlevés entre les niveaux I!l et 20 T/ha. Autrement
dit
l’accroissement de la production fourragère entrainé par l'unit6 de
fumier
fourni est plus 61evt? entre ces deux niveaux.
Hemarque : Aprhs deux anneas d'implantation du Pennisetum pedicellatum
sur les parcelles de la première série d'expérimentation, il a Bté scme
du rtiQbé
fourrager (variétg 58-74) la 3éme année pour étudier les effets
rdsiduels du fumier sur la production fourrag%re de l'espèce. Aucune
difference
significative n'a et6 Observ&e.
Conclusion
: Les effets du fumier sur la production fourraghro du
Pennisetum pedicallatum sont plus ou moins marqués suivant :
- les conditions pluviomtitriques de l’année (facilitb de
decomposition) ;
- le niveau des apports.

6
Ils sont d'autant plus importants que le taux initial de
matiére organique du sol est faible. Ainsi en 1!377/70 l'apport de fumier
a marqu8 des l'année d'8pandage avec une intensitg d'autant plus élevCo
que le niveau des apports est grand. L'intervalle Ii3 - 20 T entraine
l’accroissement le plus éleve de la production provoqué par l'unit6
d'apport le plus Qleve. Aussi avec les faibles capacitds de production de
fumier des exploitations agricoles actuelles (possibilité d’8levags séden-
taire modeste) on peut adopter le niveau 20 T,/ha. Ceci correspond à la
production de IIUBT entretenus en stabulation pentiant un an, ce qui
nécessite
la fourniture de 24 T de mati9re sèche. Un tel cheptel peut
Qtre entretenu dans une exploitation de 13 ha répartis entre :
- 5 ha d e cérdales (mil - malis - sorgho) 5 x 4T = 20T p a i l l e
- 7 ha d’arachide
7 x 2T = 14T fanes
- 7 h a d e s o l e fourraghre
1 x 6T = 6T foin,