INSTITUT SENEGALAIS DE CIRAD-CA RECHERCHE AGRICOLE...
INSTITUT SENEGALAIS DE
CIRAD-CA
RECHERCHE AGRICOLE
Programme Cultures
Programme Légumineuses
Vivrières Paysannes
OPERATION PHYTOTECHNIE ARACHIDE
ETUDE DE LA VARIABILITE DES RENDEMENTS DE L’ARACHIDE
DANS UN VILLAGE DU SUD SINE-SALOUM
Regard sur la politique d’économie des intrants
P. CLOUVEL
Collaboration technique de
A. FALL et K. N’DAO
Mars 1994

Dieredief Wa Kaolack ag Bambey
fate-uma samay Xaxit fle.

SOMMAIRE
n”page
l./ Présentation de l’étude
1
1 .1 / localisation de l’étude et position du problème
1.2./ Protocole
:
2./ Résultats de la campagne 1992
4
2.1./ Pluviosité
2.2./ détermination des facteurs de variabilité
4
du rendement
2.2.1./ variabilité des pratiques culturales
5
2.2.2./ Les facteurs et conditions du milieu
2.2.2-l./ l’eau
z
2.2.2.2./ Le sol
2.2.2.3. Les maladies et déprédateurs
8
2.2.3./ Aelations Sol - Plante
2.3./ Diagnostic de la variabilité des rendements
a
2.3.1./ Elaboration du nombre de grains/m2
10
2.3.2./ Elaboration du poids moyen d’une graine
10
2.3.3./ Conclusion.
12
2.4./ Etude des voies d’intensification
de la production
2.4.1./ la fertilisation minérale
;4
2.4.2./ la densité du peuplement végétal
2.4.3./ Conclusion
::
3.1 Etude pluri-annuelle
20
3.1./ Résultats de 1990
3.2./ Résultats de 1991:
2;
3.3./ discussion sur la pertinence du diagnostic 1992
22
4./ Considérations sur l’économie des engrais
26
5./ Conclusion Générale
27
Bibliographie
28
ANNEXES
1: analyse des pratiques culturales
II: caractérisation des sols de Keur Baka
Ill: relations sol-plante pour l’alimentation
minérale

Liste des abréviations utilisées:
ns: non significatif
nP m2: nombre de Pieds par mètre carré
rdci r : rendement en graines tout venant
rdFanes: rendement en fanes
nGr/m2: nombre de grains par m2
plOOGr: poids de 100 Graines tout-venant
MSV/m2: matière sèche végétative par m2 (feuilles + tiges + coques vides)
HPS: graines entières triées main, pour l’exportation ou la semence
A+L: argile + limons
. . . MO: matière organique
CEC: capacité d’échange en cations
S: somme des bases échangeables (Ca+ Mg+ K+ Na)
ETR: evapotranspiration réelle

De manière régulière, au cours des travaux effectués dans le cadre de la
recherche d’une fertilisation économique de I’Arachide dans le Sine Saloum, il a été
observé une variabilité des rendements en champs paysans d’une importance au
moins égale à celle générée par les traitements dans les essais, et ceci quelques
soient les conditions d’hivernage. Cette constatation attire l’attention de l’agronome
sur les techniques culturales et états de milieux impliqués.
L’outif d’investigation utilisé jusqu’à present, l’analyse de variante realisee sur des
essais classiques ou en blocs drspersés donne une repense globale sur l’effet d’un
traitement mais n’apporte pas d’enseignements sur I’ongine des effets blocs ni de la
valeur du coefficient de variation. Pour les sols en général peu contrastés du bassin
arachidier, il est difficile de porter un jugement sur la fertilité d’un champ pris
isolément. L’observation du comportement de la plante sur de nombreuses parcelles,
permet d’associer une réponse du peuplement vegétal à une caracteristi ue du sol.
Grace à la décomposition du rendement en composantes, il devient possib
9e de dater
l’apparition des contraintes dues aux facteurs limitatifs. Malheureusement,
l’avancement des travaux sur arachide ne permet pas encore de descendre plus bas
que la différenciation de deux phases, l’élaboration du nombre de graines et le
remplissage des graines.
Pour montrer une application de cette nouvelle approche, un cas particulier est traité,
celui de l’effet d’une politique d’économie des entrants en relation avec les risques
climatiques dans le secteur Centre-Sud du Sine-Saloum.
l./ Présentation de l’étude
1 .l / Localisation de l’étude et position du problème
La zone centre-Sud du Sine Saloum, entre Kaolack et Nioro représente ‘une
région charnière dont les conditions climatiques sont susceptibles de grands
contrastes suivant les années. Si l’on se réfère aux résultats d’une étude fréquentielle
couvrant la période 1969 - 1987 pour une variété au cycle de 105 jours (D. Annerose,
1990), la probabilité de manifestation d’une sécheresse varie de 69 à 32% du Nord au
Sud durant l’ensemble du cycle dont 48 à 32% pour la phase de maturation des
graines. Sur le plan agronomique, les conditions d’installation de l’hivernage revêtent
un caractère prépondérant; I’arret des pluies correspondant avec les premiers jours
d’octobre, la concordance entre la saison des pluies et le cycle de la culture dépend
de la date de semis. Sur Arachide, la pression de maladies rend impossible sans
traitements fongicides la culture de varietés à cycle court qui pourraient représenter
une alternative en année défavorable (résultats d’observations 1990 et 1992).
La variété cultivée, 73-33, présente une relative souplesse vis-à-vis de la sécheresse
mais surtout se comporte particulièrement bien en années moyennes et bonnes.
Dans ce contexte climatique, les techniques culturales susceptibles d’ intensifier la
culture doivent répondre à un double cahier des charges, permettre l’expression du
potentiel de la variété quand la pluviosité est satisfaisante sans augmenter la
sensibilité de la plante à la sécheresse durant les mauvaises années.
En raison de la répartition spatiale très irrégulière des précipitations, la volonté de
s’affranchir de la variabilité des conditi0n.s climatiques contraint au choix d’une unité
géographique de faible étendue. Au niveau du terroir villageois, la dimension
restreinte des parcelles et la diversité des conditions d’exploitation garantissent une
certaine hétérogénéité des situations de productions. Le village de Keur Baka, au
Nord de N’doffane, a été choisi en fonction de sa position centrale dans la zone
étudiée et surtout du nombre d’observations disponibles sur trois années
consécutives.

2
1.2./ Protocole
Le choix d’une zone réduite permet de limiter la variabilité climatique spatiale souvent
lourde à mesurer et circonscrit le Champ d’étude a l’inter-action entre les facteurs et
conditions du milieu et les pratiques de l’agriculteur.
En 1992, le dispositif mis en place a pour but l’élaboration d’un diagnostic des
diverses situations de production rencontrées et d’étudier pour chacune l’effet de la
fertilisation. Les observations recueillies en 1990 et 1991 confèrent à l’étude une
dimension pluriannuelle.
Travaux 1992.
- Echantillonnage; choix de 30 exploitations sur les critères suivants: producteurs
réguliers d’Arachide, statuts et niveaux d’équi ement variés, répartition des parcelles
sur l’ensemble du terroir de keur Baka. Suivi 8e 30 parcelles en rotation Arachide-Mil,
semées avec la variété 73-33, d’un cycle de 105-l 10 jours
- Analyses de la densité de peuplement:
* mesure de la qualit semencière fin mai (tri des graines puis tests de
germination en étuve).
* mesure des densités de peuplement à la levée et la récolte.
- Augmentation de la variabilité des conditions d’alimentation minérale: implantation
de blocs constitués de micro-parcelles élémentaires de 6 lignes de 12 M. 4 micro-
parcelles par bloc avec les traitements de fertilisation suivants: O-O-O, o-20-0, o-20-30
et 20-20-30 (unités/ha).
- Analyse des pratiques culturales: notation des dates d’intervention et du niveau
d’entretien des parcelles.
- Analyse du niveau d’alimentation minérale sans engrais:
* analyse de sol à 5 et 40 cm en fin de cycle (octobre) sur O-O-O.
* analyses foliaires au 45ième jour après semis sur O-O-O.
- Analyse des composantes du rendement à la récolte.

fig no1 : pluviosité de Keur Baka 1992
200
150
1oc
50
0

4
2.1 Résultats de la campagne 1992
2.1./ Pluviosité
L’histogramme de la pluviosité en 1992 (fig n”l), relevée sur un point central du
terroir, montre un demarrage précoce de l’hivernage en fin mai, suivi d’un mois de
juin tres sec; les,premiers mils semes en mai ont du être ressemés en juillet. Un seul
paysan a profite de la pluie de fin juin pour semer l’arachide; tous les autres ont
commence apres le 10/7, 65% sur la pluie de 15 mm du 10/7, les autres sur la pluie
de 70 mm du 16/7.
La sécheresse de début août, arrivant après de fortes pluies n’a pas nui à la
vegetation; celle de la deuxième moitié de septembre est survenue en pleine
formation des gousses. Avec l’arrêt précoce des pluies le 3/10, le remplissage des
gousses s’est fait sur la réserve hydrique du sol.
En terme de comparaison avec les 3 campagnes passées, 1992 est supérieure en
quantrte d’eau reçue, par contre l’interruption des luies en juin n’a pas permis une
implantation précoce des cultures, décalant le cyc e vers octobre dont les premiers
P
jours correspondent à la fin de l’hivernage.
2.2./ Détermination des facteurs de variabilité du rendement
Afin de ne pas alourdir le document, le détail de l’analyse figure en Annexe no1 à III,
seule une synthese des principaux resultats est présentee dans ce paragraphe.
2.2.1./ Variabilité des pratiques culturales
Les pratiques sont décrites en Annexe I
. ‘..
Tableau n"1: les pratiques culturales
moyenne
écart-type
extrêmes
date de semis
U-13/7
30/6 à 22/7
densité P/m2
10.2
2.0
5.1 a 14.3
note advent.
2.2
1.1
1 à 5*
* pression croissante de 1 à 5
La gamme de situation représentée sur le terroir est très variée. Par leur influence sur
la consommation en eau du peuplement, les trois facteurs présentés sur le tableau
no1 constituent la principale source de variabilité de l’alimentation hydrique due aux
pratiques culturales. Les adventices ne représentent un problème que sur quelques
parcelles (5 dont la note est superieure à 3), le facteur de compétition principal pour la
lumière et les éléments minéraux est donc la densité de peuplement. Sur ce dernier
point, il faut signaler l’exception de trois paysans, deux encadrés par le PNVA,
parcelles 27 et 26, ayant associe une forte densité sur la ligne de semis (1516 cm
entre pieds) à un écartement important entre les rangs et le troisième, parcelle 10,
ayant cumulé forte densité sur la ligne et entre rangs. Dans le cas général, le mauvais
fonctionnement des semoirs (20 cm entre pieds sur la ligne en moyenne) entraîne une
reaction de compensation de la part des agriculteurs qui resserrent les inter-lignes
pour assurer une certaine densite de peuplement.

*.

3
.

5
2.2.2.1 Les facteurs et conditions du milieu
2.2.2.1./ L’eau
En raison de l’étendue limitée du terroir (20 km2), une seule mesure des
précipitations a été réalisée au centre géographique de celui-ci. Dans l’analyse
annuelle des résultats, la variabilité des conditions climatiques est donc attribuee aux
pratiques culturales et au type de sol.
La simulation de la croissance et du bilan hydrique (D. Annerose 1’990) réalisee pour
une densité de 12 PJm2, 3 dates de semis et deux types de sol, Dior léger et Deck
plus lourd, indique un arrêt de la croissance pour les periodes de stress hydrique
suivantes.
Tableau n"2: résultats de la simulation de croissance
dat Sem
Sol Dior (8% A)
Sol Deck-Dior (12% A)
30/6
7 j post-semis
12/7
1 j post-semis
1 j post-semis
5 derniers j
du cycle
18/7
16 derniers j
12 derniers j
du cycle
du cycle
D’après ces résultats, la période sèche de la deuxième décade de septembre n’a pas
entraîné d’arrêt du développement; de la même manière, les réserves du sol auraient
été suffisantes pour l’accomplissement du cycle complet pour les semis du 12/7 (63%
des cas). Par contre en conditions de semis tardif, la fin du cycle aurait été fortement
oerturbee oar I’éouisement des réserves hvdriaues. Cette simulation corresoond à
une situation de station d’essai pour la&ellé l’alimentation minérale n’&t pas
limitative, la densité du peuplement (12 P/m2) et la pression de maladies foliaires
n’intervenant pas.
2.2.2.2./ Le sol
Texture
La caractéristique générale de la texture des sols est leur forte teneur en sables,
comprise entre 80 et 93%. A l’exception de deux cas, les teneurs en Argile en surface
sont nettement plus faibles que celles à 40 cm, ce qui suggère une migration des
particules les plus fines. A 40 cm, les teneurs en Argile varient de 5 à 16% avec une
moyenne à 10%; les sols situés a l’Est du village ont en général une teneur en argile
plus faible que ceux du reste du terroir (voir carte ci contre).

6
Richesse en éléments minéraux
Tableau n"3: résultats des analyses de sol (5 à 50 cm)
Moyenne
Ecart-type
Extrêmes
MO %
0.40
0.06
0.31 à 0.54
C/N
9.1
1.02
6.3 à 11.3
P olsen ppm
5,4
2.6
2.2 à 13.2
CEC meq%
1.34
0.34
0.72 à 2.25
pH eau
5.6
0.4
5.2 a 7.3
La répartition des points autour des valeurs moyennes indiquées dans ce tableau met
en évidence l’existence d’une garnme variée de disponibilités en éléments minéraux.
Une caractérisation des sols dut village est présentée en annexe noIl. De manière
genérale ceux-ci sont pauvres en MO (matière organique) par rapport à leur teneur en
elements fins argile + limons, ce qui révèle une sensibilité générale à la
déstructuration et a I’acidification. Les teneurs les plus élevées en P échangeable se
rencontrent sur les sols les plus riches en argile. Parmi les facteurs de variabilité, le
complexe absorbant permet de discriminer les parcelles sur la valeur de S la Somme
des bases échangeables (Ca-t Mg t Kt Na), mais aussi sur la teneur en Potassium,
les champs situés à l’ouest du village présentant tous une carence en cet élément.
Les plus faibles valeurs de Somme des bases se retrouvent à proximité du village,
dans une poche située au Sud-Est; il serait intéressant de relier cette information avec
I’historique de mise en valeur des terres ou une particularité des types d’exploitation.
2.2.2.3./ Les maladies et déprédateurs
Parmi les maladies du feuillage, la cercosporiose s’observe dès le mois de septembre
de chaque année sur l’ensemble des parcelles en raison de l’omniprésence de
I’inoculum. Le développement de la maladie coïncidant avec la phase de remplissage
des graines, d’importants dégats sont occasionnés dont le tableau ci-dessous donne
une idée sur la chute des folioles et la réduction du poids moyen d’une graine.
Tableau n"4: effet des maladies foliaires
(essai évolution de la fertilité K. Baka 1991)
Traitement
rdGrain
rdFanes
nGr/m2 p100Gr
W/ha
kg/ha
9
NPK + irrig*
355
3300
199
18
NPK + irrig*
645
5530
184
35
+ fongicide
* parcelles irriguées en fin de cycle

fig n”2: élaboration du rendement 73 33
KeurBaka1991
7
450
4 0 0
350
300
s
.f.j 2 5 0
B 200
Ii

1 5 0
1 0 0
50
0
n Jours apr&a semis
- - - MSV/m2 - nGr/m2
1 0 0 0
900
000
7 0 0
CU
f
600
B
.E
5 0 0
:
Y
4 0 0
300
200
1 0 0
0 0
50 100
1 5 0
2 0 0
250
nGr/m2
fig n”4: relation MSV/m2 - nGr/m2 (T-)
0
50
100
150
2 0 0
250
nGr/m2

8
Côté déprédateurs, les iules (myriapode) représentent la principale cause de
reduction des rendements, dévorant les organes reproducteurs humides à tous les
stades de formation, jeunes gousses et graines formees en perforant la coque. La
dépendance du ravageur par rapport à la présence de racines de ligneux en saison
sèche occasionne une répartition hétérogène des dégats dans l’espace, certaines
parcelles étant plus attaquées que d’autres.
2.2.3./ Relations Sol - Plante
L’ annexe n”lll présente les résultats des diagnostics foliaires, réalisés au début de la
floraison, en relation avec les niveaux en éléments dans le sol.
L’absence de liaison entre le niveau d’azote dans la plante et dans le sol met en
évidence la prépondérance de la forme d’assimilation symbiotique, ce que confirme
l’abondance des nodosités trouvées sur les racines à la récolte.
Pour le phosphore, une liaison ténue existe entre P dans la plante et P dans le sol,
révélant l’interférence d’autres facteurs. L’influence de la densité du peuplement
permet d’expliquer une partie de la dispersion latérale des points, à l’exception de
trois cas correspondant a de très faibles niveaux de P dans le sol et la plante et donc
à une imprécision maximum du rapport entre ces teneurs. En raison de la fréquence
des cas de carence en P en zone tropicale, des indicateurs de niveau de nutrition
phosphoré précis ont pu être mis au point (Ollagnier M et Gillier P, 1965), mettant en
évidence une carence de la plupart des parcelles du terroir.
Une relation linéaire directe existe entre K dans la plante et K dans le sol (r2=0.86),
indépendante de la densité du peuplement.
De la même manière que pour P, une courbe de référence a pu être tracée pour
l’alimentation en soufre (Bockelee-Morvan A et Martin G, 1966). La plupart des
parcelles sont concernées par des risques de carence.
2.3.1 Diagnostic de la variabilité des rendements
Premier constat, même au sein d’une unité géographique à priori homogène sur le
plan climatique (20 km2), les rendement en grain s’étagent de 150 à 900 kg/ha: ce
qui révèle une tres forte hétérogenéité des situations de production. En 1992, meme
avec le retour du crédit de campagne, environ 80% des champs d’arachide ne sont
pas fertilisés, justifiant ainsi l’option de réaliser l’essentiel du diagnostic sur les
parcelles sans engrais.
En fonction des données disponibles, le rendement peut s’écrire sous la forme
suivante:
Rdt = nGr/m2 * p100Gr
Cette décomposition permet d’attribuer une part de variabilité à deux phases de
développement de la plante, correspondant d’une part à la mise en place des
organes reproducteurs et à leur croissance d’autre part.
Pour l’arachide, la difficulté provient du recouvrement dans le temps des phases de
développement, les premières fleurs de la variété 73 33 apparaissant 40 jours après
semis (jas), alors que l’appareil végétatif se développe encore jusqu’à 90 jas en
conditions pluviales; la croissance des graines est continue depuis leur formation, 50
jas pour les premières floraisons jusqu’à 110 jas pour les dernières. Cependant, la
figure no2 (essai fertilisation Keur Baka 1991) permet de distinguer deux phases,
l’acquisition du nGr/m2 jusqu’à 80-90 jas puis le remplissage des graines de 80-90 jas
à la récolte.

fig n”5: relation nGrlm2 - nP/m2 (T-)
Il
250
9
I
I
I
I
0 0
2
4
6
6
10 12
14
16
nP/m2
fig no& relation MSV/Pied - nP/m2 (T-)
5
6
7
8
9
10 11 12 13 14
'
nP/m2
c
fig n”7: relation nGr/pied - S (T-)
25
20
1 5
g
'?

r-3
I
1 0
5
C,
!.2
/

CL-6
0.k i
1;2 1.4 1.6 1.0
2
Smeq/lOO
/
_ ~---
..---_-.- .._ ----- .--._ --~--

1 0
2.3.1./ Elaboration du nombre de graines/m2
La relation étroite qui relie rendement et nGr/m2 (fig nY3) permet d’attribuer la plus
grande partie de la variabilité du rendement à la phase de mise en place des or anes
reproducteurs. Durant cette phase, l’a pareil
9
végétatif aérien se déve oppe
egalement, et la figure no4 montre la dépen 8ance des deux productions.
Dans ce document, le terme de matiére seche vegetative (MSV) est utilisé
abusivement pour désigner les fanes plus les coques vides; les fanes sont
constituées des tiges sèches plus les feuilles encore présentes à la récolte, les plus
qgées étant tombees (sénescence et cercosporiose). La chute de ces organes en fin
de cycle enlève de la précision à la MSV/m2 recoltée et pose le robleme du choix de
la variable mesurée à analyser. Dans le cas de conditions de s trcheresse sévères en
fin de cycle comme cette année, une indétermination est introduite dans l’analyse de
la MSV/m2. Pour prendre l’exemple de l’influence de la teneur en ar ile du sol relevée
sur le rapport nGr/MSV (r2=0.4), plusieurs interprétations peuvent Btre proposées: le
degré d’abscission des feuilles en relation avec la précocité de I’ap arition du stress
hydrique, l’influence directe de l’argile sur la nouaison des P
f eurs (conditions
d’hydromorphie temporaires en surface cette année de fortes précipitations) ou
encore la profondeur d’enracinement. Pour le type de sécheresse considéré,
affectant principalement la fin du cycle, le nGr/m2 apparait donc comme une variable
plus satisfaisante.
Parmi les facteurs de variabilité potentiels, le résultat des bilans hydriques écarte à
priori l’effet de l’eau dans cette partie du cycle, ce qui oriente les recherches vers les
facteurs lumière et éléments minéraux.
De manière générale, le nGr/m2 croît avec la densité de pieds/m2 (fig n”5),
cependant la dispersion latérale du nuage montre l’existence d’une forte variation du
nombre moyen de graines par pied.
L’infléchissement du nuage délimité par la courbe enveloppe tracée entre MSV/pied
et nP/m2 (fig nos) suggère l’existence d’une compétition entre plants au delà de Il-12
P/m2, qui ne concernerait que 7 parcelles.
Pour prendre en compte l’alimentation minérale, le nGr/pied est exprimé en fonction
de S, somme des bases échangeables (fig n”7). Deux nuages de points se
distinguent, l’un constitué de cas pour lesquels une relation linéaire assez
satisfaisante est visible. Si on rapproche la liste des points constituant l’autre nuage
des cas particuliers de carence, on constate que 9/12 points présentent une faible
teneur en Potasse (Ouest du terroir) et que 3/12 correspondent à de faibles teneurs
en P dans le sol et la plante (INPc0.5). Parmi les points exprimant une carence en K,
2 sont egalement défavorisés au niveau des pratiques culturales (pression
d’adventices et date de semis très tardive).
2.3.2./ Elaboration du poids moyen d’une graine.
L’essentiel de cette phase s’étant déroulée en condition de sécheresse, la variabilité
du p100Gr peut etre en grande partie attribue8 au manque d’eau, associé à la
cercosporiose en fin de cycle.
La figure no8 permet de visualiser la relation entre le p7OOGr et le nGr/m2. Si l’on
prend comme valeur limite 43 g pour le plOOGr, plusieurs parcelles présentent un
plOOGr anormalement bas; d’autre part et à l’exception du point 27 (parcelle PNVA)
un infléchissement du nuage s’observe au delà de 120 graines/m2. Deux
observations permettent de preciser ces observations, le poids moyen de 100 graines
bien formées triées main (HPS sur la fig nY3) et la présence de graines faillies dans la
récolte (fig n”10).

fig n”8: relation p100Gr - nGr/m2 (T-)
11
2040 60
60
100
120
140
160
180
200
2i!O
nGr/m2
fig n”9: relation IOOHPS - nGr/m2
50
CD
a
1 45
8

40
17
35 s
1
40
60
60
100
120
140
160
180
200
22 )
nWm2
fig n”10: relation pl Gr - %Gr immatures
50
pq
45 /
2
27 3
211c
22
40
s
0
” 19
a 35
'
9
11
20
l*
12
3ot----
2 9
1 4
!JR
17
25 j
0
1 0
1 5
20
125
%Graines immatures
,

12
Dans ses travaux sur les mécanismes d’adaptation à la sécheresse de l’arachide, D.
Annerose (1990 montre l’existence d’une voie préférentielle de distribution des
assimilats vers Ies premières gousses formées, au détriment des plus recentes;
l’intensité de ce phénomène se tradu’it par la proportion de graines faillies. L’auteur
ayant travaillé sur gousses et dans un site où la pression de rnaladies foliaires est
moindre (CNBA de Bambey), l’origine de la réduction du poids de 100 graines bien
formées (HPS) n’est pas specifiquement abordée. On peut cependant avancer
I’hypothese d’un ajustement par la plante du remplissage des graines en fonction de
leur nombre et de l’indice foliaire réduit par la cercosporiosle et la secheresse.
En rapprochant ces résultats des facteurs mesurés susceptibles d’avoir influencé
l’alimentation hydrique, le tableau de causalité suivant peut être dressé pour les
parcelles affectees.
Tableau n"5: grille de causalité pour les faibles p100Gr
(parcelles identifiées par leur numho)
réduction du poids
faillies > 15%
de 100HPS
semis tardif
4
1.4 - ô a
MSV > 250 g/m2
10 - 11 - 12 - 15
3.1 - 12 - 17
17 - 21
1.8
(A + L) < 10%
11 - 12 - 1.7
1.1 -.12 - 17
3.8 - 19 - 28
La concordance entre les faibles valeurs dup100Gr et les facteurs défavorables vis-à-
vis de l’alimentation hydrique permet de verifier l’hypothèse avancée sur le r6le de
l’eau.
2.3.3./ Conclusion
La production de graines est liée principalement à la densité du peuplement en
relation avec l’alimentation minérale. Sur les 30 parcelles de l’échantillon,
l’alimentation minérale apparait comme facteur limitant dans 26/30 des cas, ce qui
montre l’importance du problème de la fertilité des sols dans ce village. On pourra
noter que l’effet des pratiques culturales autres que la densité de semis ont peu influé
sur le nGr/m2, mauvais entretien et semis très tardif pour 2/30 parcelles.
La sanction climatique principale a donc eu lieu sur l’élaboration du p1OOGr avec
l’arrêt des pluies en début d’octobre.
Le dysfonctionnent de la plupart des semoirs génère un fort écartement sur la Ii ne
de semis; dans ces conditions, la mise en evidence d’un nGr/m2 limite au 3elà
duquel le rendement en HPS (bonnes graines) n’augmente pas pose le problème de
l’intensification de la production lors d’ hivernages ne permettant pas de semer avant
mi-juillet.
2.4./ Etude des voies d’intensification de la production
Pour tenir compte du couperet que représente l’arrêt des pluies en octobre, les
techniques à étudier doivent tendre vers une précocité de la mise en place du
nGr/m2 dans le but de réduire la période de sensibilité de la plante vis-à-vis de la
sécheresse en fin de cycle.

fig no1 1: relation nGrP/nGrT - INP
1.6
I N P limite - 0 . 6 5
13
4
17
7
cl?
1.4
CY
0.60.4
0.5
0.6
0.7
0.8
0.9
I N P
fig n”12: peliatioq nGrPK/nGrP - pH eau
pH limite
0.8
“‘” I
2 5
dl I
0.6
0.4 5
5.5
6
6.5
7
7.5
pH eau
-
-Z
fig n”13: relation nGrNPWnGrPK - pH
2Ï-T--I
1.6
I
.
1 4
22
fi
2 4
1.6
0.6
0.4 !
l
I
I
I
5
5.5
6
6.5
7
7.5
pH e a u

14
Parmi les techniques directement accessibles avec la variété 73-33, le paysan dispose
d’une certaine marge de manoeuvre pour optimiser sa production, principalement au
niveau de la fertilisation minérale et de la technique de semis.
2.4.1./ La fertilisation minérale
A priori, l’augmentation de la biomasse aérienne s’accompagne d’un accroissement
des besoins en eau instantanés et doit conduire à un épuisement précoce des
réserves en eau du sol; dans la pratique, l’action des engrais est plus nuancée.
L’apport d’éléments en carence dans le sol offre le moyen de vérifier les résultats du
diagnostic réalisé sans engrais.
tableau n"6: résultats des essais de fertilisation 1992
Trait
N-P-K
MSV/m2
rdGr
nGr/m2
p100Gr rdHPS
b
o-o-o
O-20-0
21oc 230b
400 440
109b 117ab
38.la
36.7b
290 255
cl
o-20-30
230b
430
118ab
36.lb
255
D
20-20-30
245a
445
125a
35.733
215
cv%
11.5
17.3
15.3
5.9
21
F
9**
ns
4*
7**
ns
Effet sur le nGr/m2
En relation avec la densité du peuplement et le niveau de cet élément dans le sol, une
carence quasi-générale des plantes en Phosphore a été montrée précédemment.
L’apport de 20 unités de P205 se traduit par une augmentation du nGr/m2 sur 9
parcelles dont I’INP est inférieur à 0.65 (fig WI 1). Sur les 3 cas particuliers révélés par
le diagnostic, deux sont effectivement améliores par l’apport de P, le point 19 étant
quant-à lui défavorisé par la concurrence avec: les adventices.
Pour les 9 parcelles dont I’INP est compris entre 0.6 et 1 et pour lesquelles l’apport de
P ne s’accompagne pas d’un accroissement de la production, 3 hypothèses peuvent
être avancées: l’insuffisance de la dose d’apport en P, l’existence d’autres facteurs
limitatifs ou la conjonction des deux. Le dispositif expérimental mis en place ne permet
pas de répondre a la question sur la dose de phosphore apportée.
Concernant la potasse, une carence a été mise en évidence sur les sols situés dans
la moitié Ouest du terroir. L’apport de 30 unités de K n’a d’effet positif que sur
quelques unes de ces parcelles (6/9 parcelles révélées par le diagnostic) mais a
surtout un effet dépressif dans de nombreux cas. Ce résultat est à rapprocher du rejet
par les agriculteurs de la région de la formule d’engrais dernièrement vulgarisée O-15
20. L’observation d’une décoloration momentanée du feuillage à la suite des
épandages d’engrais en 1990 et 1992 évoque un problème de nutrition azotée; la
fréquence des cas de toxicité en condition de pH c 5.5 (fig n”l2) tendrait à supposer
un effet d’acidification momentanée dû au Kcl dans les sols faiblement tamponnés, ce
qui nuirait au bon développement des nodosités. La réponse positive à l’apport
d’azote vient étayer cette hypothèse (fig n”13).
Effet sur le remplissage des grains
La courbe représentant le p100Gr en fonction du nGr/m2 tout-venant visualise bien
l’effet des divers traitements (fig n”14).

F
fig nV4: relation p100Gr - nGrlm2
15
4 0
L
g 35
a

3 0
2 5
nGr/m2
fig n”15: nGrNPWm2 - nGrT/m2
250%
I
R- 0.72
15
I
2 0 0
1 7
0
2!50
nGrT/m2
fig n”16: relation nGr/m2 - nP/m2
D27
d&
l-l
ED I
4
6
6
10 12
14
II 6

16
Le phosphore augmente significativement le remplissa e des grains de la plupart des
parcelles et permet de depasser la barre des 120 8 r/ha Ilmite observée sur les
parcelles semées à fort écartement sur la ligne et sans engrais. Une bonne densité
sur la ligne associée à un semis précoce permettent d’atteindre de bons rendements
(parcelles 10 et 27).
Les problèmes $‘azote induits pa! l’apport de Kcl retardent le cycle de la plante, la
rendant particullerement sensible a la secheresse lors du remplissage des graines.
L’apport d’Azote augmente les besoins en eau de la plante qui épuise precocement
les réserves du sol. Le comportement très contrasté des parcelles 10 et 27, différant
par la densité de Pieds/m2 pour un même écartement entre pieds, vis-à-vis de
l’apport d’Azote illustre bien ce phénomène (parcelle 27 semée à Il P/m2 et parcelle
10 à 14 P/m2).
Une remarque peut être faite sur le rôle de l’engrais en formulation économique. La
bonne correlation existant entre le nGr/m2 avec NPK et le témoin non fertilisé (fig
n”l5) met en évidence la limite d’action de l’engrais pour la correction d’un milieu
dégradé.
2.4.2./ La densité du peuplement végétal
En l’absence de carences marquées en K et P, la relation linéaire qui relie S, somme
des bases échangeables et le nGr/pied des parcelles non fertilisées suggère la
possibilité de tracer des courbes “d’iso-fertilit8” pour prédire le nGr/m2 en fonction de
la densité. L’existence d”une corrélation entre le témoin et les 3 traitements fertilisation
(r2=0.67 pour PK à 0.7’7 pour P) permet de considérer que la hiérarchie des points
est respectée dans l’épaisseur du nuage de la représentation nGr/m2 - nP/m2, tous
traitements confondus. Pour limiter le nuage, deux courbes enveloppes peuvent être
tracées, correspondant pour celle du bas à une alimentation minérale déficitaire et
pour celle du haut aux parcelles les mieux pourvues (fig no 16).
Les différents traitements appairaissent peu différenciés, seul NPK (D) modifie la
position de l’enveloppe superieure par rapplort au témoin (a), ce que montrait déjà
l’analyse de variante.
Plus intéressant sur l’aspect qualitatif de la production, la teneur de la récolte en
graines faillies (immatures) diminue avec le nP/m2, c’est-à-dire avec l’augmentation
de la compétition pour la lumière (fig n”l7); on peut ainsi constater que pour une
densité de 13 P/m2, la teneur en graines faillies est 2 à 3 fois moindre que pour 8
P/m2. Ce résultat est confirmé par les travaux menés en 1991 et 1992 à Nioro, (P.
Clouvel, en cours de rédaction).
Pour bien comprendre le phénomène, prenons le cas d’un peuplement à faible
densité et en l’absence de facteurs limitatifs d’alimentation; la floraison s’étage sur les
rameaux secondaires jusqu’à l’obtention d’une forte charge de fruits d’ages très
divers par pied; toute cause de réduction (de la photosynthèse génère alors une
concurrence entre graines sur le même piedl. A l’inverse, la competition entre pieds
entraîne une réduction du nGr/pied, ce qui se traduit au niveau du peuplement par
une augmentation de la proportion de gousses formées t6t.
2.4.3./ Conclusion
Un certain nombre d’enseignements peuvent être tirés sur l’effet de la fertilisation et
de la densité du peuplement. En conditions de semis tardif, mi-juillet, seul l’apport de
Phosphore améliore les deux composantes du rendement nGr/m2 et pl00Gr dans
les conditions de sol de Keur Baka. La toxicité de la forme d’engrais potassique
utilisée (Kcl), principalement en cas de sécheresse cons&cutive à I’epandage, induit
sur les sols à tendance acide une carence passagère em azote. Le développement

17
végétatif dû à l’apport d’azote augmente les besoins en eau du peuplement qui
épuise précocement les réserves du sol.
A partir d’un certain niveau de densité, une compétition s’intaure au sein du
peuplement dont le résultat est d’augmenter le pourcenta e de gousses apparues
t6t. Dans l’échantillon de parcelles paysannes, seuls 3eux cas presentent un
écartement entre pieds inférieur à 16 cm; la precocite de l’apparition des
phénomènes de competition entre pieds explique le comportement particulier de ces
deux points vis-à-vis du remplissage des graines (fig 14).
45
5
LB
0
I
I
I
I
0
2
4
6
0
10
1 2
1 4
*I 6

18
fig no1 8: pluviosité de Keur Baka 1990
60
50
40
/l
3 0
2 0
10
0
l/6

Z
fig n”19: relation rdGr - nGr/m2 (1990)
1600
1 9
~
1 0 0 0
f
L
600
;
6 0 0
4 0 0
?Gr/m2
-
-
fig n020: relation p]OOGr - nGr/m2 1 9 9 0
fiGr/m2

20
3.1 Etude pluriannuelle
Sur le plan agronom[que, 1990 et ,199l se distinguent entre elles et 1992 par la
quantrte et la regulante de la pluviosrte ainsi que par les conditions hydriques lors du
deroulement de la maturation. Cette variabilité permet de tester les hypothèses
avancéesen1992.
3.1./ Résultats de 1990
L’histogramme de la pluviosité enregistrée en 1990 (fig n”l8) montre la précocité de
l’installation de l’hivernage ainsi que la prolongation de celui-ci en octobre. La
simulation du bilan hydrique réalisée sur plusieurs dates de semis (30/6 à 16/7)
révèle un taux de satisfaction des besoins hydriques (ETR/ETM) supérieur à 83% sur
l’ensemble du cycle, avec une phase de maturation toujours supérieure à 93% et
l’existence de problèmes en fin de floraison utile sur les premiers semis (sources,
service de Bioclimatologie ISRA Bambey).
Les données disponibles concernent un essai fumure sur un champ peu distant de la
parcelle 1 de 1992, ainsi que divers tests de densité en parcelles paysannes
dispersées sur le terroir.
Tableau n"7: résultats de l'essai fertilisation 1990
Trait
N-P-K
rdGr
nGr/m2
p100Gr
rdHPS
o-o-o
1080 ab
246 bc
44.3
205
b
O-15-0
1090 ab
243 bc
45.3
200
o-15-15
1260 ab
294 abc
42.9
220
:
O-15-30
1395
301 ab
46.2
280
e
O-30-0
1025 E
232 c
44.1
190
f
O-30-15
1385 a
305 abc
45.5
310
O-30-30
1425 a
326 ab
43.7
260
:
10-O-O
1215 ab
296 abc
41.1
260
G
10-30-30
1390 a
336 a
41.5
260
F
4.3 **
4.1 **
ns
2.2 *
cv%
12
13
7
22
L’analyse faite en 1990 sur le rendement en gousses concluait à l’absence d’effet de
l’azote et du phosphore ainsi qu’a un effet hautement significatif de la potasse.
La décomposition du rendement modifie sensiblement cette interprétation. Sur la fig
n”l9, l’effet de l’azote apparait au contraire prépondérant sur le nGr/m2, ce que
confirme l’analyse de variante réalisée par la suite.
En conditions hydriques non limitatives, le nuage de poiints représentant la relation
entre le nGr/m2 et le p100Gr apparait peu dispersé et divisé en deux secteurs limités
par la valeur limite de 275 Gr/m2; en deçà de cette valeur, le p100Gr est proche de la
valeur nominale de la variéte (50 g), au delà le p100Gr chute de façon très nette (fig
n”20). Ce phénomène indique que même en conditions hydriques satisfaisantes, une
compétition entre graines s’instaure au dela d’un certain nGr/m2, la pression de
maladies foliaires étant certainement déterminante à ce niveau.
----_-
_--- ..-

21
fig no21 a: pluviosité de Keur Baka 1991
80
60
j
El345mm

4 0
20
0
1/6
--

22
3.2.1 Résultats de 1991:
L’histogramme de la pluviosité de 1991 montre un démarrage relativement tardif de la
campagne associé à un arrêt précoce des pluies en fin septembre. Les simulations du
bilan hydrique réalisées avec le logiciel ARHABY (D. Annerose 1990), indiquent un
arrêt de la croissance des plante pendant la période sèche de début août, 14 jours
pour les premiers semis du 12/‘7 comme ceux du 21/7. Ce retard accumulé sur la
floraison vient aggraver l’effet de l’arrêt précoce des pluies, entraînant I’epuisement
des réserves hydriques du sol respectivement 13 et 22 jours avant la fin du cycle pour
les premiers et derniers semis.
Les données disponibles concernent un essai fertilisation, réalisé en blocs dispersés
sur 15 parcelles réparties dans le terroir, dont 10 semées en 73-33.
Tableau n"8: résultats de l'essai fertilisation 1991
Trait
N-P-K
rdGr
nGr/m2
p100Gr
MSV/m2
b
o-o-o
O-20-0
405 430
122 148 b ab
31.9 27.8
130 165
:
o-20-15 o-20-30
440 430
145 149 ab ab
29.4 29.2
170 155
h
O-10-30
495
160 a
29.9
160
A
10-O-O
345
110 b
30.5
140
B
10-20-O
385
12'8 ab
28.8
150
C
10-20-15
465
149 ab
29.4
160
D
10-20-30
480
155 ab
29.7
165
Ii
10-10-30
505
164 a
29.7
170
cv%
16
14
10
19
F
ns
3.,7*
3*
ns
L’analyse de variante conclut à un effet significatif de P+ K sans effet de l’azote sur le
nGr/m2.
Les figures no21 et 22 montrent que le rendeiment est expliqué principalement par le
nGr/m2, avec contrairement à 1990 une part non négligeable du p100Gr.
3.3./ discussion sur la pertinence du diagnostic 1992
Sur le plan agronomique, les trois années considérées couvrent les principales
situations d’hivernage décrites dans l’étude frequentielle 1969 - 1966: 1990 annee de
référence sans accident climatique majeur, 1991 marquée par plusieurs épisodes
secs durant le cycle et 1992 par une sécheresse de fin de cycle succédant à une forte
pluviosité. Une autre remarque peut être faite sur la grande variabilité des états de
milieu et des techniques rencontres sur une unité géographique aussi restreinte qu’un
terroir villageois; si cette caractéristique des milieux tropicaux autorise une économie
de moyens pour la conduite d’une etude, en contre-partie elle complique le conseil
individuel à l’agriculteur.

fig n”21: relation rdGr - nGr/m2 (1991)
23
8
a
Y
12OO-.
E
lOOO-,
nGrlm2
fig n”22: relation rdGr - p100Gr (1991)
1 4 0 0
1 2 0 0
lOOO-
g
8 0 0
Y
g
NO-
cl
400--
e
F
(
200-
J
sL
>
0
b BC
a Dcl?3
I
15
2 0
;
plOOGr
fig n”23: relation biomasse - densité
n
-t””
I
I
MSV/m2 90-91-92
I
0
12
16
2 0
nP/mP

24
Les courbes enveloppe supérieure des nuages représentant la MSV/m2 et le nGr/nQ
en fonction de la densité donnent une idée du comportement du peuplement végétal
en conditions optimales d’alimentation minérale et de pratiques culturales sur le
terroir. En traçant ces courbes pour les trois années, on constate que la quantité de
biomasse vegetative produite d’une année à l’autre varie peu alors que le nGr/m2 est
tres dependant des conditions climatiques (fig n”23). Cette observation pose le
probleme du choix de la variable la plus pertinente pour comprendre l’influence des
facteurs du rendement sur la phase de developpement végetatif. L’option nGr/m2
chotsre pour le diagnostic tient compte de deux élements, l’absence de références sur
l’élaboration du rendement au niveau de la plante elle-même (rameau et
inflorescence) et l’existence régulière d’une corrélation entre nGr/m2 et MSV/m2 si
on écarte les semis très tardifs (r2=0.7 pour les trois années). Des travaux sont en
cours au Burkina Faso sur l’élaboration du rendement, qui ennettront l’analyse des
profils de récolte relevés mais non exploités dans cette tude.
f
Sans éléments de
datation des contraintes, il est difficile de relier le nGr à un évènement explicatif,
d’ordre climatique ou autre.
1992 se distingue des deux années précédentes par le niveau de pluviosité. Pour
expliquer le faible niveau de nGr/m2 observé cette année là, plusieurs origines
peuvent être évoquées: d’une part d’ordre chimique du au lessivage du profil, d’autre
pa,n physiologique en réponse à la, sécheresse de début septembre et enfin
mecanrque sur la floraison. La stabilite du developpement vegétatif d’une année à
l’autre, milite plus pour l’un des deux derniers phenomènes; l’observation faite en
1992 sur l’influence négative de la teneur en argile du sol pourrait appuyer
l’hypothèse d’une action mécanique de l’eau en excès temporaire en surface (fig
n”23b).
Les données recueillies en 1990 et 1991 ne comportant pas d’analyses de sol, il n’est
pas permis de confirmer les résultats de 1992 sur la fourniture du sol. Le diagnostic
foliaire réalisé en 1990 amène un complément d’information sur le role du potassium
apporté par l’engrais, une corrélation entre la teneur des feuilles en K et le nGr,!pied
ayant été trouvee (r2=0.54); ceci confirme l’origine de la hiérarchie verticale des
points au sein des nuages de la représentation du nGr/m2 en fonction du nP/m2,
attribuée au niveau d’alimentation minérale pour la signification des courbes
enveloppe dans le diagnostic 1992.
Une critique peut être formulée sur l’absence de résultats à forte densité de semis, qui
ne permet pas de préciser l’allure des courbes au niveau du changement de courbure
précédant la phase asymptotique de production en fonction du nP/m2. Les données
1992 fournissent un seul exemple de densité supérieure à 14 P/m2, qui est d’ailleurs
sanctionne par la sécheresse sur le remplissage des graines en presence de NPK
(parcelle 10). D’autre part, il parait peu réaliste de
roposer aux agriculteurs un
investissement semencier superieur à 120 kg gousse Pha auquel ils sont habitués et
qui correspond à une densité de 13 P/m2.
La décomposition du rendement permet d’isoler le pl00Gr qui rend bien compte de
l’effet des conditions climatiques en fin de cycle.
fig n’ 23b: relation nGr/MSV . %A

fig n”24: relation rdGrHPS - nP/m2 1990
1600
25
H
lhH*
d*
1
1200
I
I
I
I
1.' 4 _ I c
I
', 1000
ci
fi

800
.r:
6

600
L
400
o!
I
I
i
I
I
I
I
0
2
4
6
8
10
12
1 4
1 6
nP/m2
fig n”25: relation rdGrHPS - nP/m2 1991
900-
e
800 -.
700
F
C
D a
g 600-
D
tn
-.ii 500
I
, ‘.,
.c 400
e
g 300
200
100
0 0
2
4
6
0
1 0
12
1 4
1 6
nP/m2
fig n”26: relation rdGrHPS - nP/m2 1992
600
z 500
cn
s 400
1
.E 300

0
E 200

100
d
D
O-I
I
0
2
4 6
8
10 12 14
16
nP/m2

26
4./ considérations sur l’économie des intrants
Pour l’agriculteur, les prinlcipaux intrants sont de trois ordres, les semences, le produit
de traitement des semences et l’engrais. On l’a vu, un quatrième intrant serait
nécessaire en conditions de fin de cycle humide, la protection fongique du feuillage;
d’un point de vue financier, cette pratique n’intéresse que les socrétés productrices
de semences. On écartera égalernent l’option d’économie sur le fongicide semence,
les essais menés à Keur Baka en 1990 ayant montré la virulence d’Aspergillus niger
comme principal agent de la fonte des semis,
Le problème majeur de la production d’arachide au Sud Sine-Saloum peut se définir
comme une course entre le remplissage des graines et la secheresse associée aux
maladies foliaires.
A ce titre l’observation du rendement en graines HPS (kg/ha) en fonction de la
densité pour les trois campagnes apporte une réponse s nthétique au problème de
l’a riculteur (fig n”27, 28 et 29). L’interprétation de ces gures est rendue possible
x
gr a9ce à la forte dépendance des rendements graines tout-venant et HPS triées à la
main (r2=0.84) et donc à la conservation de la hiérarchie entre points décrite dans le
diagnostic. La sécheresse de fin de cycle sanctionne particulièrement les
peuplements à faible densité, ce qui se traduit par l’infléchissement des nuages de
points en 1991 et 1992. Si l’on considère la médiane des nuages, l’augmentation de
: densité de 8 à 13 p/m2 permet de tripler à quadrupler la production utile en année
‘sèche alors que le ratio n’est que de 2 en bonne année. Ce constat va tout à fait dans
; le sens de la stratégie des agriculteurs qui est de resserrer les rangs face au mauvais
travail des semoirs sur la ligne. L.e diagnostic réalisé en 1992 a montré l’importance
de la structure de la densite entre lignes et rangs et en particulier l’intérêt d’une forte
densité sur la ligne de semis.
Au niveau de la quantité de semence, l’économie d’intrant s’accompagne donc d’une
sensibilisation de la production aux aléas climatiques. II faut toutefois noter le cas
particulier de la parcelle 27 encadrée par le PNVA, associant semis précoce, bonne
densité sur la ligne (15 cm entre pieds) et fort écartement des rangs (60 cm), qui se
démarque d’un témoin à rangs serrés (45 cm) par la sensibilité à la sécheresse en
condition de fertilisation NPK. Cette pratique parait intéressante mais nécessite d’être
étudiée sur un plus grand nombre de cas et surtout passe par la solution du problème
du semis mécanique à bonne densité.
En ce qui concerne l’utilisation de l’engrais, les pentes respectives des courbes
enveloppe inférieure et supérieure des nuages de points sur les représentations de la
production en grain en fonction de la densite montrent qu’on ne peut dissocier les
deux pratiques; l’étroitesse de I’epaisseur des nuages en dessous de 8 pieds/m2
rend illusoire l’idée d’une compensation possible de la faible densité grace à la
fertilisation. Au delà de cette densité, le recours à l’engrais peut se discuter. On l’a vu
précédemment,,la prise en compte des risques climatiques oblige à l’adoption d’une
certaine densrte de peuplement, or l’analyse des relations sol-plante montre que
parmi les éléments minéraux majeurs, seul P fait l’objet d’une compétition entrepieds
dans les conditions observées a Keur Baka; c’est donc principalement cet élement
qui doit être apporté à la culture dans le cadre d’une fertilisation économique.
Concernant la potasse, l’exemple du terroir de Keur Baka prouve qu’il existe des
secteurs carencés dans la région; la toxicité du Kcl dans les sols acides vis-à-vis de
l’activité symbiotique des rhizobiums et dans certaines conditions climatiques oblige à
l’apport simultané d’azote pour compenser cet effet. Toute formule du type PK risque
de sanctionner la plante en début de cycle, ce qui a vraisemblablement conduit au
rejet du O-15-20 par les agriculteurs.
Dans ce contexte, I’intéret de l’impasse sur un ou deux éléments dans la formule
devient discutable au niveau régional. L’économie ne peut porter que sur la
composition et la dose de NPK à amener; à cet égard, 100 kg/ha de 10-20-20 parait
être un bon compromis (8-18-24 s’en rapproche et est disponible sur le marché).

27
CONCLUSION GENERALE
Dans cette étude, deux outils de diagnostic ont été utilisés, l’étude régionale et la
décomposition du rendement en composantes. II convient d’observer ce que cette
nouvelle approche apporte par rapport aux acquis de la recherche en agronomie de
l’arachide datant de plus de 20 ans: concernant les recommandations, peu de
changements sur la densite ou la formulation ternaire de l’engrais, mais #ce qui est très
important, une validation des résultats dans un nouveau contexte climatique et
économique. Face à la sécheresse, à la dégradation du matériel de culture et à la
difficulté d’obtention de crédits de campagne, la culture extensive pouvait apparaître
comme une voie privilégiable or il n’en est rien. Face à la spécificité climatique du
secteur Centre-Sud, la secheresse en fin de cycle, seule l’induction d’une compétition
entre pieds au ,sein du peuplement végétal garantit la rentabilité de l’investissement
semence. De la même manière pour l’engrais, la densité du peuplement contraint à
l’emploi d’engrais sur les sols pauvres en éléments minéraux et, vis-à-vis des risques
climatiques, seules les formules ternaires sont satisfaisantes.
Dans ce contexte, que devient la politique d’économie des intrants? Concernant
l’économie de semences, une solution intermédiaire existe par le jeu de la structure
de la densité du peuplement, semis serré sur la ligne assocré à de larges interlignes.
Cette solution est déjà mise en place par le PNVA et mérite une campagne
d’expérimentation pour en affiner les paramètres. Concernant l’économie d’engrais,
un résultat très intéressant de l’étude rappelle que même en condition artificialisée
d’alimentation minérale, la production est déterminée par l’état du sol. Cette
constatation justifie D’effort de recherche de I’ISRA Kaolack sur l’amélioration de la
fertilité, notamment au niveau du statut organique et le suivi de l’évolution des sols
dans des essais pérennes en rotation Arachide-Mil.
Sur le plan méthodologique, la relative indépendance de la production de biomasse
végétative de 73-33 par rapport aux conditions climatiques du Secteur Centre-Sud
permet une modélisation de cette composante en fonction de la densité du
peuplement et de la disponibilité en éléments minéraux. Par contre pour le nGr/m2,
les travaux de recherche doivent s’orienter vers l’étude de l’élaboration du rendement
au niveau de la plante pour affiner le diagnostic vis-à-vis des aléas climatiques. La
collaboration engagée avec le Burkina Fasso en agronomie, avec les services de
Bambey en physiologie et bioclimatologie et les travaux menés a Nioro en 1991 et
1992 (en cours de rédaction) devraient permettre d’avancer dans cette voie.

28
Bibliographie
ANNEROSE D.: Recherches sur Iles mécanismes d’adaptation à la sécheresse au cas
de l’arachide cultivée au Sénégal. Thèse université Paris XII. 282 p.
BOCKELEE-MORVAN A et MARTIN G.: les besoins en soufre de l’arachide. Effet sur
le rendement, Oléagineux, 21, 679-682, 1966.
PIERI C.: fertilité des terres de savanes. Ministère de la coopération et CIRAD-IRAT.
444 p. 1989.
PREVOT P. et OLlAGNIER M.: Application du diagnostic foliaire à l’arachide,
Oléagineux, 6, 329-337, ‘1951.

fig n*ll: date de semis et rd& (T-)
900
29
000
700
6 0 0
g 5 0 0
B
$j 4 0 0

L
300
2 0 0
1 0 0
0
n Jours apr&3 1 itke Pluie utile
1 6
1 5
14
1 3
1 2
5 11
22
2 10
C
9
.
0
7
6
5
440 45
50 55
6 0
65 70
75
00
0 5
90
Qualitb semencibre (% de ievke)
fig n”12b: nP/m2 semis et rkolte (T-)
4
6
0
1 0
1 2
14
1 6
nPieds/m2 semis

30
ANNEXE N”I
ANALYSE DES PRATIQLJES CULTURALES
1 ./ La préparation du sol
De manière générale dans le secteur Centre-Sud, le nombre limité d’opportunités de
semis en debut de campagne,et le choix cl’une traction animale équine ont pour
consequence une absence generale de preparation du sol.
Dans le cas de cette annee, l’arrivée precoce des pluies en mai offrait une possibilité
d’option entre semis précoce du mil et travail du sol léger sur Arachide (canadien).
L’histoire a montré que le semis du mil était un mauvais choix, à cela près que le sillon
de semis puis le radoub ont pu représenter un travail du sol; l’effet de cette technique
sur le mil semé à date ultérieure n’a pas été mesuré.
2./ La date de semis
Cette pratique est liée à la disponibilité en matériel (dont la force de traction) et à la
concurrence de temps de travail avec les semis de mil. A l’intérieur de l’échantillon
choisi, il n’est pas possible de relier statut social et date de semis. Sur la fig no1 1, on
distingue deux principales périodes de semis, 1 l-13j après la première pluie utile
survenue le 29/6 (exploitée par un seul paysan) et 17-23 j après.
3.1 Densité de semis
Ce facteur du rendement est le résultat de plusieurs sous-facteurs:
* La qualité des semences, liée aux conditions climatiques de la campagne
précédente (pouvoir germinatif et calibre), à la conservation des semences durant la
saison sèche et à l’intensité du tri des graines par le paysan. La figure no1 2a donne un
aperçu de la relation entre qualité de la semence et densité mesurée à la levée; la
qualité est exprimée en pouvoir germinatif du reliquat après écart des graines
immatures, tachées et attaquées par les insectes ramené à l’échantillon brut. La
relation n’est pas nette, on peut cependant observer que pour les quelques points
compris entre 40 et 70%, la densité augmente avec la qualité.
* Le déroulement de la levée, dépendant des conditions climatiques et du sol, de la
qualité de la semence et surtout de la protection phytosanitaire des graines; les 30
lots ont été traités au Granox.
* La viabilité des pieds en cours de cycle, liée aux conditions climatiques et
phytosanitaires de la campagne. La figure n’l 2b montre l’existence d’un problème
pour 5 points dont 4 correspondent à des inter-lignes inférieurs à 45 cm; la mortalité
dans ce cas pourrait être associee à la difficulté d’intervention (sarclages), avec une
relation blessure - contamination par les maladies fongiques.
* La technique de semis, dépend de la qualité de travail des semoirs et des réglages
effectués; pour ce faire, le paysan dispose de 2 possibilités, le disque et l’écartement
entre lignes (semoir monorang). II faut préciser que le parc de semoirs est la plupart
du temps vétuste (15 à 20 ans) et surtout que le disque 30 cran utilisé a été mis au
point pour 26206, à graines sensiblement plus rondes pour le même poids moyen
unitaire. La figure no1 2c montre qu’à l’exception de 3 points et dans le cadre de la
variabilité du travail des semoirs (usure des pièces, frottements, fabrication artisanale
du disque 30 crans), la densité est décidée pour 90% des paysans par l’écartement
entre lignes.

fig n”l2c: rel. interligne - nP/m2 (l-)
3 1
435
4 0
4 5
50
55
6 0
65
interligne au semis cm
fig n”I2d: histogramme des inter-pieds
14 16 16 17 1s 19 20 21 22 23 24 26
dirtancc entre pieds sur la ligne cm
fig n”l2e: relation rdGr - nP/m2 (T-)
6ool--l-
211
0
500 p
I
5
q
3
g 400-
’ ‘84
1 9
J2
1 6
8
300~.
1323
8
I
2 0 0
6
2 1
2 9
0
2
4
6
8
1 0
1 2
1 4
1 6
nPlm2

32
Les points 26 et 27 sont intéressants en raison d’une stratégie particulière des
paysans conseillés par le PNVA, semant serré sur le rang avec un inter-ligne espace
pour un objectif de 11 P/ha. Le point 10 est également particulier puisqu’avec la
parcelle 27, il est le seul à présenter un écartement entre pieds sur la ligne inférieur a
16, la difference de pratique portant sur l’écartement entre rangs. La figure n”l 2d
révèle le faible écartement général des pieds sur la ligne dont la moyenne se situe aux
environs de 20 cm, ce qui pose le problème du matériel utilisé (objectif de 15 cm),
Sur la figure no1 2e, on peut constater qu’il existe une tendance générale à l’obtention
de rendements plus élevés pour des densités croissantes avec une trés forte
dispersion qui suggère I’intetference d’autres facteurs. On remarque egalement que
sur les 7 cas de qualite semencière inférieure à 70%, un seul se retrouve dans le
groupe des densités à la récolte inférieure à 9 P/m2; y a-t-il eu adaptation de la
technique de semis à la qualité des semences? la question peut se poser dans la
mesure où une restitution des résultats d’analyse de la qualité a été faite en juin.
4./ Le contrôle des adventices
II est réalisé par passage d’outil tracté dans les rangs et à la main entre pieds (1 seule
intervention en août). Le radoub qui consiste en un binage après semis a été effectué
dans 28 cas sur 30. Pour les sarclages, 25 paysans ont réalisé deux passages
mécaniques; l’échantillonnage des paysans n’ayant sarclé qu’une fois est faible mais
on constate que pour 3 d’entre eux, les adventices ont été mal maîtrisées. Sur la
figure n”l 3, il apparait que les champs les plus sales correspondent aux rendements
les plus faibles.
5./ La fertilisation
$?éalisée par 7 agriculteurs sur 30, elle est faite avec du 8-18-24. Les doses par unité
de surface n’étant pas du tout contrôlables, des traitements supplémentaires ont été
introduits pour quantifier l’effet de l’engrais; sur ces 7 parcelles, le témoin O-O-O
provient donc des traitements expérimentaux.
6.1 La protection phytosanitaire
Aucun traitement n’est realisé.

Keur Baka 1992
fig n”ll 1: stabilité structurale
33
(A + L) %
fig no 112: Relation CEC - S (5-60 cm)
0.4
0:e
1 :2
1 16
i
2.4
S (Somme des bases) meq%
c
fig no 113: relation pH eau - S
-
-
4
S meq%
--
m--

fig n”il4: teneur en Potasse de S
34
P
8 0.06
Y
0.4 0.6
0.0 1 1.2 1.4 1.6 1.8 2 2.2
S meq%
fig rr”lll 1: relation N sol - N plante
5
12
4.5
4
1
22
2R
5 4
720
. .
33
a
9
z
4-i
,
2
5
30.10
0.22
0.26
fig n”lll 2: définition de I’INP
0.15
0.12.5
3
3.5
4
4.5
5
^. . . ,--

35
ANNEXE NoIl
CARACTERISATION DE LA FERTILITE DES SOLS DE K. BAKA
Les analyses de sol ont été réalisées en mi-octobre, peu avant la recolte de
I’Arachide. Deux prélèvements ont été faits par parcelle témoin (O-O-O), à 5-15 et 40-50
cm de profondeur.
l./ La matière organique (MO)
En relation avec les techniques d’écobuage et l’exportation des ti es de mil, les
P
teneurs en MO sont toutes très faibles. La relation entre MO et e pourcentage
d’él’éments fins du sol renseigne sur le niveau de stabilité structurale (Plieri, 1989); les
valeurs de St (MO/A+ L) inférieures à 5 etant considérées comme représentatives de
sols dégradés, c’est donc le cas de la majorité des parcelles. Sur la figure n”ll 1, la
limite St=3 a également été tracée de façon à mettre en évidence les parcelles les
plus touchées.
2./ Le complexe absorbant
Une importante variabilité existe pour la capacité d’échan e en cations (CEC). Sur la
fig n”ll3, les points entourés correspondent à de faibles va eurs du rapport
f
S/CEC, ce
qui révele une baisse du potentiel de fertilité. Pour une caractérisation approximative
de S, il est intéressant de constater la relation qui relie ce facteur au pH eau (fig noIl 4).
Une très bonne corrélation existe entre pH eau et pH Kcl (r2=0.96).
L’expression de la teneur en K par rapport à S révèle l’existence de deux groupes de
points. Le premier (entouré sur la fig no II 4) composé de sols particulièrement
carencés en potasse; sur la carte du terroir, ces points correspondent exactement à
la moitié ouest du village. Pour le deuxième groupe de points, la teneur en Potasse de
S est constante.

fig n”lll 3: relation P sol -- P plante
3 6
62
5
4
1
21
16
4
26
0
2
4
6
6
10
12
1 4
P sol ppm
,
fig nolIl 4: Pplante/Psol #- nP/m2
0
ic 0.06
8
c
; 0.04
.
0 5
6
6
9
10
11
12
13
14
15
nP/m2 rbcdte
r,
fig n”lll5: relation K sol - K plante
2.5
D
- 2
s?
2a 1.5
z

1
0.5
0
2
Ksol meq%

37
ANNEXE Ill
RELATIONS SOL-PLANTE POUR L’ALIMENTATION MINERALE
Les teneurs en éléments minéraux des plantes ont été mesurées sur 50 feuilles de
ran 6, au 45ième jour après semis (diagnostic foliaire), soit au début de la floraison et
sur 8es parcelles non fertilisées.
l./ L’alimentation en Azote (N)
Les teneurs en N dans la plante varient peu autour d’une moyenne de 3.796 et ne
révèlent pas de carence pour cet élément. La représentation de la teneur-en N de la
plante par rapport à celle mesurée dans le sol ne montre pas de Ii,a@on directe entre
ces deux mesures (fig nolIl 1); la présence de nombreuses nodosrtes sur les racines
confirme l’hypothèse d’une voie préférentielle de fixation de l’azote par les rhizobiums.
2./ L’alimentation en Phosphate (P)
En raison de son importance pour I’Arachide et de la carence génerale des sols du
bassin arachidier en cet élement, une attention particulière est portee sur le
Phosphore. Un indice de nutrition phosphorée peut être déterminé à partir de la figure
nolIl 2; I’INP représente la distance à l’ordonnée des points par rapport à une courbe
de référence correspondant à une alimentation non limitative en P (Prevot et
Ollagnier, 1951). La quasi totalité des arcelles se trouve en dessous de la courbe de
référence, indiquant une carence génerale des sols du village en, P.
La représentation de la teneur en P de la plante
ar rapport a celle du sol m,ontre
P
l’existence d’une relation lâche entre ces deux va eurs, 3 cas correspondant a une
forte densité de semis sur la ligne faisant exception. Du fait de la présence de. ces
points excentrés, le facteur densité de Pieds/m2 a été testé pour determiner I’ortgine
de la dispersion latérale du nua e. Si l’on excepte 3 points correspondant aux teneurs
les plus faibles en P dans le i
SO et la plante et donc à un maximum d’imprécision du
rapport Pplante/Psol, l’existence d’une compétition entre pieds pour ,le phosphore
apparait sur la figure n”lll4. Etant donnée le faible volume de terre explorte autour des
racines pour le Phosphore, plusieurs facteurs susceptibles d’avoir influence la vitesse
de croissance racinaire ont été testé pour expliquer la variabilité résiduelle, %N du sol
et %MO pour la partie chimique et texture pour les aspects physiques, sans qu’une
relation ne puisse être mise en évidence.
3./ L’alimentation en Potasse (K)
La figure nolIl 5 montre la forte corrélation existant entre les teneurs,en K du sol et de
la plante. L’indépendance de cette relation vis-à vis de la densrte du peuplement,
contrairement à P, peut provenir de la relative mobilité de la potasse dans le profil par
rapport à la zone d’exploration racinaire (participation à la solution du soi).
4./ L’alimentation en Soufre (S)
De la même manière que pour le phosphore, une courbe de référence a été établie
sur de nombreux essais par Bockelee-Morvan et Martin (1966). La plupart des
parcelles du terroir sont en situation de carence en soufre (fig III 6).

38
fig nolIl 6: alimentation en Soufre
.-
. ‘..
23 1
I
0
lSWj4
zone de carence
I -r-T
*.154----I-L-l-I
2.5
3
3.5
4
4.5
%N P=I